LE GARÇON AUX RAYONS X (1999)

Un adolescent hérite d’une paire de lunettes expérimentales et possède désormais une vision aux rayons X…

THE BOY WITH THE X-RAY EYES / X-TREME TEENS

 

1999 – USA

 

Réalisé par Jeff Burr

 

Avec Bryan Neal, Dara Hollingsworth, Dennis Haskins, Eric Jungmann, Dan Zukovic, Andrew Prine, Timothy Bottoms, Julian Swan, Alex Shiglie, Jeff Burr, Dan Fintescu

 

THEMA ESPIONNAGE ET SCIENCE-FICTION I MONDES PARALLÈLES ET VIRTUELS I SAGA CHARLES BAND

Si Le Garçon aux rayons X est une minuscule production aux ambitions modestes et au budget squelettique, l’homme à l’origine de son scénario, Christopher Mollo, est un habitué des blockbusters de très gros calibre, puisqu’il fut notamment assistant de production sur 58 minutes pour vivre, Predator 2, Rocketeer et Waterworld. En œuvrant pour le producteur Charles Band, notre homme se doute qu’il entre dans une toute autre catégorie, et adapte donc son écriture aux moyens à sa disposition. Le réalisateur sollicité pour mettre en boîte le film est Jeff Burr, qui se fit découvrir des amateurs d’horreur avec Leatherface avant de signer une demi-douzaine de séries B pour Band : Puppet Master 4 et 5, La Légende de Johnny Mysto, The Werewolf Reborn et Phantom Town. Des films pas foncièrement mémorables mais plutôt sympathiques. Comme son titre l’indique, Le Garçon aux rayons X est presque un remake « tout public » de L’Horrible cas du docteur X de Roger Corman, dont il reprend le principe et plusieurs idées. Simultanément à son tournage – en 1999 -, Fred Olen Ray réalisait un film au concept et au titre très proche, The Kid with X-Ray Eyes, mais tous deux n’ont aucun lien officiel. Suite à des complications liées à sa distribution, Le Garçon aux rayons X ne sortira d’ailleurs en vidéo sur le marché américain qu’en 2005, soit six ans plus tard, sous un autre titre (X-Treme Teens) cherchant manifestement à surfer sur le succès des X-Men.

Après un prologue énigmatique montrant trois adolescents qui jouent dans les bois puis sont aspirés dans une dimension parallèle, nous faisons connaissance avec Andy (Bryan Neal), un lycéen pas très bien dans ses baskets. Non content de devoir s’adapter à une nouvelle ville suite à un déménagement que lui a imposé sa mère (refrain connu, décliné maintes fois dans les productions pour enfants et ados de Charles Band), il s’entend fort mal avec son beau-père John (Timothy Bottoms), un homme pourtant bien intentionné mais avec lequel il refuse de se lier. Lorsque John organise une sortie scolaire dans son entreprise Vectrocomp, un centre de recherche spécialisé dans une technologie expérimentale de lunettes à rayons X, la situation bascule. Andy s’aventure en effet dans les zones interdites de la compagnie, avec deux de ses camarades, et y découvre les fameuses lunettes. Après quelques manipulations sur un ordinateur, il parvient à les faire fonctionner parfaitement. Mais il y a un traitre dans l’entreprise qui veut les revendre à une force militaire et qui les glisse discrètement dans le sac d’Andy afin de pouvoir les récupérer plus tard…

« Je vois l’œil de Dieu ! »

L’idée qui sous-tend le film aurait pu nous offrir quelques gags potaches dans l’environnement lycéen du jeune héros. Après tout, quel ado n’a jamais rêvé de pouvoir voir à travers les murs ou les vêtements ? Mais la vision au rayon X prend à l’écran la forme d’un effet de solarisation particulièrement hideux, où les silhouettes sont déformées et les lumières surexposées. Non seulement le rendu est très disgracieux, mais en outre il ôte à l’aventure une grande partie de son potentiel. On sent bien l’envie de jongler de manière originale avec cette idée (les lunettes deviennent invisibles et fusionnent avec Andy, sa nouvelle perception du monde le fait quasiment basculer dans la folie jusqu’à reprendre l’une des répliques de Ray Milland dans L’Horrible cas du docteur X  – « Je vois l’œil de Dieu ! »), mais le scénario semble presque l’oublier en cours de route pour se concentrer sur un complot flou fomenté par des militaires réfugiés dans une base secrète souterraine. Il faut dire que le film n’est guère aidé par les deux ados caricaturaux qui font office d’amis de notre héros. Visiblement conscient des faiblesses du matériau, Jeff Burr essaie de dynamiser l’ensemble comme il peut, utilisant de manière appuyée les prises de vues au fish-eye pour accentuer les moments d’étrangeté, divisant ses écrans pour dynamiser l’action, éclairant les forêts nocturnes brumeuses avec des spots bleutés comme dans les productions Amblin… Ça ne cache pas tout à fait la misère mais l’effort est à souligner. Il n’en demeure pas moins que ce film tourné à la va-vite – et sorti trop tard – est passé totalement inaperçu.

 

© Gilles Penso

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