747 EN PÉRIL (1975)

Panique à bord : un avion de tourisme heurte un Boeing en plein vol et provoque une terrible fissure. Charlton Heston et Karen Black tentent le tout pour le tout…

AIRPORT 75

 

1975 – USA

 

Réalisé par Jack Smight

 

Avec Charlton Heston, Karen Black, George Kennedy, Helen Reddy, Dana Andrews, Roy Thinnes, Sid Caesar, Linda Blair

 

THEMA CATASTROPHES I SAGA AIRPORT

Malgré son titre original, 747 en Péril n’est pas une suite d’Airport ni même une nouvelle adaptation du roman d’Arthur Hailey, mais une variation sur le thème de la catastrophe aérienne et la réexploitation d’un sous-genre dans le but d’en créer une franchise. Airport se déclinera ainsi en quatre épisodes d’intérêt fort variable. Celui-ci met définitivement en place les canons du film catastrophe des seventies, collectionnant les clichés avec une telle ostentation qu’il deviendra cinq ans plus tard la cible rêvée de Y’a-t-il un Pilote dans l’Avion. La première partie du film s’emploie ainsi à nous présenter quelques-uns des 120 passagers du vol 747 n°409 de la compagnie Columbia. Chacun d’entre eux, futur acteur du drame, verse volontiers dans l’archétype caricatural. Nous avons donc la bonne sœur joviale qui joue de la guitare (au cours d’une séquence pour le moins interminable), la petite fille malade (Linda L’Exorciste Blair) qui attend une greffe de rein, la vieille gloire hollywoodienne sur le retour (Gloria Swanson dans son propre rôle), la mémère et son chienchien, le petit garçon qui sait tout, les blacks cool qui détendent l’atmosphère, les trois businessmen passablement éméchés qui veulent festoyer, la dame bien sous tous rapports mais qui s’avère alcoolique, le voisin de fauteuil excessivement curieux et bavard…

Tandis que le Bœing s’envole de Washington en direction de Los Angeles, les mauvaises conditions atmosphériques l’incitent à faire escale à Salt Lake City. Mais au-dessus des montagnes rocheuses, l’appareil heurte un avion de tourisme dont le pilote, victime d’une crise cardiaque, meurt sur le coup. Le choc ouvre une large brèche dans le cockpit, détruit une partie de l’équipement de vol, provoque une fuite de kérosène, blesse grièvement le commandant de bord (Efrem Zimbalist Jr) et éjecte le malheureux co-pilote (Roy Les Envahisseurs Thinnes). Livré à lui-même, le Bœing doit être repris en main par l’hôtesse Nancy (Karen Black et son inimitable coquetterie dans l’œil), qui ne sait évidemment pas piloter, mais qui n’a pas froid aux yeux. Grâce à la radio de bord et aux conseils de son petit ami Alan Murdock (Charlton Heston, en surplus de testostérone comme toujours), elle va s’efforcer de maintenir l’avion en vol.

Il n’y a plus de pilote dans l’avion !

Mais faire atterrir cet appareil est une autre paire de manche. Pour y parvenir, on tente une manœuvre de la dernière chance : faire passer le pilote d’un hélicoptère à bord du 747 par l’ouverture créée au moment de la collision. Cette séquence, servie par des effets spéciaux simples mais efficaces (maquettes, décors partiels grandeur nature et rétro-projections), vaut son pesant de suspense. Mais ensuite, la tension se relâche sérieusement et le reste du film n’offre plus beaucoup d’intérêt, s’achevant sur une happy end forcée et convenue. 747 en Péril n’a donc rien de transcendant, multipliant en outre les incohérences et ne s’intéressant que très superficiellement aux personnages longuement introduits une fois la catastrophe survenue. Mais il faut croire que le public de 1975 était fort demandeur de films de cet acabit, car outre ses séquelles officielles, il fit l’objet de maintes imitations pour le grand et le petit écran.

 

© Gilles Penso

 

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