LES ENVAHISSEURS SONT PARMI NOUS (1983)

Des extra-terrestres s’installent dans une petite ville américaine et se déguisent en humains pour préparer leur invasion…

STRANGE INVADERS

 

1983 – USA

 

Réalisé par Michael Laughlin

 

Avec Paul Le Mat, Nancy Allen, Diana Scarwid, Michael Lerner, Louise Fletcher, Wllace Shawn, Fiona Lewis, Kenneth Tobey, June Lockhart, Charles Lane

 

THEMA EXTRA-TERRESTRES

Les Envahisseurs sont parmi nous est le deuxième volet de ce qui était initialement conçu comme une trilogie, même si les trois films envisagés ne se suivaient pas mais proposaient chacun une histoire originale autour d’un thème « étrange ». D’où le nom de « Strange Trilogy ». Le précédent, Strange Behavior, déjà réalisé par Michael Laughlin, racontait l’expérience menée par un scientifique pour transformer des adolescents en assassins. Celui-ci, Strange Invaders, est une histoire d’extra-terrestre. Quant au troisième, il n’a jamais vu le jour. Les scénarios sont co-écrits par Bill Condon, un homme très éclectique qui allait par la suite réaliser des films aussi variés que Candyman 2, Dreamgirls, Twilight 4 et 5 et La Belle et la Bête. Tourné en seulement cinq semaines avec un budget avoisinant les cinq millions de dollars, Les Envahisseurs sont parmi nous est conçu comme un hommage aux films d’extra-terrestres des années 50. On pense notamment à L’Invasion des profanateurs de sépultures et à Les Envahisseurs de la planète rouge. Pour abonder dans ce sens, le film montre un extrait du Jour où la terre s’arrêta, sollicite quelques comédiens habitués à la SF classique (June Lockhart échappée de la série Perdus dans l’espace et Kenneth Tobey qui jouait dans La Chose d’un autre monde) et situe son prologue en 1958. Là, dans la petite ville américaine de Centerville, Illinois, un grand vaisseau spatial sillonne les cieux et plusieurs habitants disparaissent mystérieusement. En quelques minutes, le ton est donné.

Après ce flash-back, nous voilà en 1983, à New York, où le principal protagoniste du film fait son apparition : Charles Bigelow (Paul Le Mat), professeur d’entomologie à la prestigieuse université Columbia. Un jour, il reçoit la visite de son ex-femme Margaret (Diana Scarwid). Un peu paniquée, elle doit lui laisser d’urgence la garde de leur fille pour assister aux funérailles de sa mère dans sa ville natale de Centerville. Mais dès lors, elle ne donne plus aucun signe de vie. Inquiet, Charles se rend dans la petite ville et tombe sur des individus étranges, dont l’un d’eux, au faciès non-humain, détruit sa voiture avec une sorte de rayon laser. Bien sûr, personne ne croit à son histoire et la seule alliée qu’il puisse trouver est la journaliste Betty Walker (Nancy Allen), habituée à inventer des articles à scandale pour gagner sa vie. Tous deux vont bientôt découvrir que Centerville est devenue un lieu de villégiature pour des créatures extraterrestres se camouflant sous des traits humains…

Sympathique mais anecdotique

Le concept du film est plutôt sympathique et sa volonté de se référer aux classiques des fifties (qui passe par une bande originale pompeuse souvent décalée) est louable. Mais Les Envahisseurs sont parmi nous est pétri de maladresses qui amenuisent considérablement son impact : une mise en scène pataude, une gestion du montage très curieuse, une direction d’acteur aléatoire et un premier rôle transparent. Il faut dire que Paul Le Mat ne dégage pas grand-chose à l’écran. Et dire que Mel Gibson fut un temps envisagé à sa place ! La présence de Nancy Allen égaie bien sûr le métrage, même si l’héroïne de Pulsions et de Robocop n’a rien de très intéressant à faire. On se raccroche donc aux extra-terrestres, qui sont la vraie bonne surprise du film. Dans le « civil », ils développent des pouvoirs variés : lancer des rayons destructeurs, arrêter les ascenseurs à distance, ouvrir les portes sans les toucher ou encore réduire les humains en boules de lumière volantes. La scène où l’un d’entre eux arrache son visage humain dans une salle de bains pour révéler ses traits reptiliens est un grand moment, grâce aux effets spéciaux de maquillage conçus par James Cummins (qui avait notamment travaillé avec Rob Bottin sur The Thing et avec Tom Burman sur La Féline). D’autres visions spectaculaires surgissent furtivement, comme ce corps d’enfant qui se dessèche ou cette foule d’aliens qui se défont de leur enveloppe de Terriens. Pour le reste, Les Envahisseurs sont parmi nous reste très anecdotique, hésitant entre la parodie et le premier degré sans parvenir à se décider.

 

© Gilles Penso


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