AHSOKA (2023)

Après la chute de l’Empire, une puissante guerrière Jedi se prépare à affronter une terrible menace venue de l’autre bout de la galaxie…

AHSOKA

 

2023 – USA

 

Créée par Dave Filoni

 

Avec Rosario Dawson, David Tennant, Natasha Liu Bordizzo, Mary Elizabeth Winstead, Ray Stevenson, Ivanna Sakhno, Diana Lee Inosanto, Erman Esfandi

 

THEMA SPACE OPERA I SAGA STAR WARS

L’annonce de la diffusion Ahsoka n’avait au départ suscité qu’un intérêt très modéré. Après les échecs artistiques successifs du Livre de Boba Fett et d’Obi-Wan Kenobi (qui multipliaient à outrance les maladresses, les raccourcis scénaristiques et des enjeux très moyennement palpitants malgré d’indiscutables qualités formelles), apprendre qu’un nouvelle série Star Wars s’apprêtait à débarquer n’avait pas de quoi déclencher le moindre enthousiasme. D’autant qu’elle était centrée sur un personnage secondaire connu principalement des fans purs et durs de la saga et de son univers étendu. Le premier épisode d’Asokha semble confirmer nos craintes, avec son intrigue qui ne promet rien de bien nouveau, ce jeune personnage féminin calibré pour entrer dans la case des « princesses Disney modernes » (des cheveux colorés, des ongles vernis, un tempérament de feu et une tendance à rejeter effrontément toute autorité) ou encore cette poignée d’effets visuels approximatifs (les doublures numériques employées pour faire voltiger Ahsoka)… Pourtant, malgré cette première impression mitigée, il est difficile de ne pas apprécier dès les premières minutes la qualité de la direction artistique du show et le charisme de Rosario Dawson, parfaite dans le rôle-titre.

Fort heureusement, il ne faut pas longtemps pour que la série trouve sa vitesse de croisière et parvienne à saisir des téléspectateurs qui n’y croyaient plus pour les lancer dans une nouvelle aventure beaucoup plus captivante que prévu. La première grande force de la série est de savoir éviter le trop-plein de fan service afin de nous faire explorer d’autres facettes inattendues de la galaxie Star Wars, comme ce vertigineux chantier naval dans lequel l’ancien arsenal de l’Empire est désossé pour être recyclé par les forces rebelles, ces bancs de cétacés volants qui n’auraient pas dépareillé chez James Cameron, de nouveaux droïdes à la forte personnalité et au design inventif ou encore une bonne dose de mysticisme et de sorcellerie. Qu’importe donc si le personnage d’Ahsoka est à priori un « second couteau » aperçu d’abord dans la série animée Clone Wars puis en guest-star dans un épisode du Mandalorian (déjà sous les traits de Dawson). Le personnage prend ici son plein envol et s’inscrit parfaitement dans le « Star Wars post-Lucas Universe », ses liens quasi-filiaux avec son ancien maître Anakin Skywalker permettant d’entrevoir des failles encore à vif malgré une impressionnante force de caractère.

Le retour des Jedi

L’attrait d’Ahsoka réside aussi dans la qualité de son casting. Aux côtés de l’imperturbable Rosario (toujours un demi-sourire aux lèvres, même quand la situation semble désespérée, c’est à-dire à peu près toutes les dix minutes), on apprécie les prestations de Natasha Liu Bordizzo en apprentie-Jedi immature (qui échappe heureusement très vite aux stéréotypes qui nous embarrassaient), de Mary Elizabeth Winstead en officier de la rébellion, de David Tennant en super-vilain d’autant plus effrayant qu’il ne se départit jamais de son calme et surtout de Ray Stevenson (Rome, Punisher : Zone de guerre, Cold Skin) en homme de main de l’Empire ayant décidé de suivre sa propre voie. Malgré un temps de présence à l’écran limité, la prestance et le magnétisme du comédien irradient l’écran à chacune de ses apparitions, volant littéralement la vedette à tous les autres. Stevenson est hélas décédé à la fin du tournage de la première saison. Le premier épisode d’Ahsoka lui est dédié. Généreuse en séquences superbement iconiques qui auraient mérité un visionnage sur grand écran, la série créée par Dave Filoni redonne donc un coup de fouet bienvenu à une saga qui commençait gentiment à ronronner.

 

© Gilles Penso


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