DEMONIC TOYS 2 (2010)

Les méchants jouets de Charles Band s’associent à un pantin démoniaque pour semer la terreur dans un château italien…

DEMONIC TOYS 2

 

ANNEE – USA

 

Réalisé par William Butler

 

Avec Alli Kinzel, Lane Compton, Selene Luna, Michael Citriniti, Elizabeth Bell, Billy Marquart, Leslie Jordan, gage Hubbard, Jane Wiedlin

 

THEMA JOUETS I DIABLE ET DÉMONS I SAGA CHARLES BAND I DEMONIC TOYS

L’année 2010 aura été généreuse en suites pour la compagnie Full Moon, désireuse de développer chacune de ses franchises pour pouvoir satisfaire les fans des productions Charles Band et remplir les tiroir-caisse. Les bacs vidéo se seront donc enrichis de Puppet Masters : Axis of Evil, de Killjoy 3 et de ce Demonic Toys 2 qui ouvre le bal dès le mois de janvier. La mise en scène est confiée à William Butler, ancien familier des programmes Disney et des Power Rangers reconverti dans le cinéma d’horreur à petit budget. L’homme ne cache pas son enthousiasme à l’idée de faire joujou avec les petits monstres nés dans le premier film de la saga réalisé par Peter Manoogian. « Je suis très excité, car Charles Band revient aux habitudes de ses films précédents, notamment un tournage en Italie », déclarait-il à l’époque. « Je suis vraiment ravi de faire partie de cette équipe, parce que Charles cherche à retrouver ses qualités d’antan en revigorant ses franchises » (1). Si les jouets démoniaques sont déjà apparus dans Demonic Toys (1992), Dollman vs. Demonic Toys (1993) et Puppet Masters vs. Demonic Toys (2004), ce nouvel opus ne tient pas compte du dernier des trois films, une « parenthèse » sur laquelle Charles Band n’avait qu’un rôle honorifique. Les événements de Demonic Toys 2 se déroulent donc juste après ceux racontés dans Dollman vs. Demonic Toys. C’est bon, vous suivez ?

Les vilains Baby Oopsie (le bébé maléfique) et Jack Attack (le clown carnassier) ayant été réduits en pièces dans le film précédent, une main gantée ramasse les morceaux et les répare. Et voilà nos joujoux presque comme neufs (avec quelques cicatrices, façon La Fiancée de Chucky) réunis dans une caisse à destination d’un richissime collectionneur spécialisé dans les bizarreries : le docteur Lorca (Michael Citriniti). Ce personnage étant déjà au cœur du délirant Hideous, on sent bien la volonté chez Charles Band d’entremêler les franchises entre elles pour jouer le même jeu que Marvel (toutes proportions gardées bien sûr). Lorca débarque donc en Italie avec sa nouvelle compagne (Elizabeth Bell), son beau-fils (Lane Compton), son chauffeur (William Marquart) et une médium lilliputienne (Selene Luna) pour récupérer la caisse tant convoitée mais également une relique encore plus précieuse : Divoletto, l’un des jouets les plus anciens et les plus énigmatiques du monde. Sur place, ils rejoignent la jeune femme qui a découvert cet inestimable pantin (Alli Kinzel) ainsi qu’un expert en objets anciens (Leslie Jordan). Bien sûr, tous ces démons miniatures ne tardent pas à s’éveiller pour transformer le séjour de ce petit groupe en jeu de massacre…

Tchao pantins

Succédant à John Carl Buechler, designer des « Demonic Toys » originaux, Gage Munster et son équipe relookent les petits monstres mais il faut bien reconnaître que les effets spéciaux mécaniques restent extrêmement basiques, obligeant les acteurs à s’agiter tandis que les prétendus jouets vivants s’accrochent mollement à eux. Nous avons certes droit à des plans furtifs au cours desquels les mini-tueurs courent dans les couloirs – une première dans la « saga » – mais ce sont des tentatives isolées et anecdotiques. Le reste du temps, la mise en scène de William Butler ne cherche pas à faire la moindre étincelle, même si le décor naturel du château italien se révèle très photogénique et apporte au film une inestimable « production value ».  Les problèmes majeurs du film sont son scénario extrêmement simpliste, n’apportant pas beaucoup de surprises, et ses acteurs tous plus insipides et inexpressifs les uns que les autres (à l’exception peut-être de Leslie Jordan qui parvient à nous dérider sous sa défroque de petit bonhomme acariâtre et irritable). Butler a beau convoquer toute une imagerie fantasmagorique pour varier les plaisirs (tableau hanté, grimoire d’exorcisme façon Livre des Morts d’Evil Dead, diable surgissant d’un puits), on s’ennuie ferme face à ce Demonic Toys 2 qu’on aurait aimé moins convenu et plus incisif.

 

(1) Extrait d’une interview publiée dans « Fangoria » en 2010.

 

© Gilles Penso


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