FEAR STREET : PROM QUEEN (2025)

Déconnecté de la trilogie précédente, ce quatrième opus de la saga inspirée par l’écrivain R.L. Stine transforme un bal de fin d’année en bain de sang…

FEAR STREET : PROM QUEEN

 

2025 – USA

 

Réalisé par Matt Palmer

 

Avec India Fowler, Suzanna Son, Fina Strazza, Katherine Waterston, Lili Taylor, Chris Klein, Ariana Greenblatt, David Iacono, Darrin Baker, Ella Rubin

 

THEMA TUEURS I SAGA FEAR STREET

Diffusée sur la plateforme Netflix en 2021, la trilogie Fear Street connut un succès très honorable et sut satisfaire les amateurs du genre malgré un certain nombre de facilités et de clichés. Inspirés librement d’une série d’ouvrages de R.L. Stine (l’écrivain derrière la franchise Chair de poule), ces trois films réalisés par Leigh Janiak se laissaient volontiers inspirer par Scream et Vendredi 13 pour bâtir leur propre univers, centré autour d’une malédiction frappant la petite ville de Shadyside en trois périodes distinctes : 1666, 1978 et 1994. L’idée d’un quatrième opus germe rapidement mais tarde à se concrétiser. Contrairement au triptyque initial, ce nouvel épisode est envisagé comme un film autonome dont l’intrigue serait déconnectée de ses prédécesseurs. Initialement envisagée pour diriger le film, Chloe Okuno (signataire du drame horrifique Le Voyeur) cède finalement la place à Matt Palmer (réalisateur du thriller Calibre). Ce dernier co-écrit Fear Street : Prom Queen avec Donald McLeary et se laisse largement inspirer – comme l’indique assez explicitement le titre du film – par Le Bal de l’horreur de Paul Lynch.

En 1988, la classe de terminale du lycée de Shadyside se prépare pour le bal de promo. Lori Granger (India Fowler) se porte candidate au titre de reine du bal face à un groupe très populaire surnommé « la meute », menée par l’arrogante Tiffany Falconer (Fina Serazza) et ses amies Melissa McKendrick (Ella Rubin), Debbie Winters (Rebecca Ablack) et Linda Harper (Ilan O’Driscoll). Lori est mise à l’écart par les autres élèves à cause de rumeurs selon lesquelles sa mère aurait tué son père, bien qu’elle ait été déclarée innocente. La vice-principale Brekenridge (Lili Taylor) espère que le bal permettra de redorer l’image de Shadyside, ternie par sa mauvaise réputation. Mais la veille du bal, l’une des candidates est sauvagement assassinée par un tueur caché derrière un masque et une capuche écarlate. Lorsque s’ouvrent les festivités, la tension monte entre les potentielles reines du bal. Mais le vrai danger se tapit ailleurs. Le tueur s’est en effet dissimulé dans les couloirs du lycée et s’apprête à frapper de nouveau…

Fan des années 80

Précédé d’une campagne marketing maligne reproduisant le look des vieilles jaquettes VHS des années 80 ou détournant plusieurs posters célèbres (Carrie, Halloween, Le Bal de l’horreur), Fear Street : Prom Queen assume pleinement sa volonté de s’engouffrer dans la nostalgie eighties portée aux nues par Stranger Things. Tous les lieux communs attendus sont convoqués. La bande originale au synthétiseur est donc ponctuée de tubes de l’époque (chantés par Billy Idol, Judas Priest, Bananarama, Eurythmics, Laura Branigan, Duran Duran ou Grandmaster Flash) et le film s’encombre d’une surabondance de références pop (Phantasm II et Appel d’urgence sont projetés dans le cinéma local, on loue la cassette vidéo de Génération perdue, on tapisse les murs de photos de Patrick Swayze, Johnny Depp ou Prince). La palme revient à la meilleure amie de l’héroïne, un personnage parfaitement improbable qui lit le magazine Fangoria, bricole des effets spéciaux et décore sa chambre avec un poster de L’Enfer des zombies. A trop se concentrer sur ce jeu d’accumulation, le film peine à construire une intrigue intéressante. Car ces petites rivalités mesquines entre futures reines du bal stéréotypées sont évidemment d’un intérêt tout relatif. Fort heureusement, les séquences de meurtres ne lésinent pas sur le gore excessif à l’ancienne, quelques moments de suspense fonctionnent bien et les ultimes rebondissements sont très récréatifs. Mais le spectateur aguerri a déjà l’impression d’avoir déjà vu tout ça un millier de fois. Le postmodernisme a ses limites. Fear Street : Prom Queen le prouve à chaque minute.

 

© Gilles Penso

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