SUNDOWN (1989)

Une communauté de vampires s’installe dans une petite ville de l’Ouest américain dans l’espoir de pouvoir cohabiter avec les humains…

SUNDOWN : THE VAMPIRE IN RETREAT

 

1989 – USA

 

Réalisé par Anthony Hickox

 

Avec David Carradine, Morgan Brittany, Bruce Campbell, Jim Metzler, Maxwell Caulfield, Deborah Foreman, M. Emmet Walsh, John Ireland, Dana Ashbrook

 

THEMA VAMPIRES

À la fin des années 1980, Anthony Hickox s’impose peu à peu comme un réalisateur capable de jongler habilement entre l’horreur classique et l’humour décalé. Après Waxwork, il signe ainsi avec Sundown un film décomplexé qui transpose l’univers vampirique dans un décor de désert américain. L’idée de départ est plutôt drôle : une communauté de vampires tente de vivre en paix avec les humains grâce à la production de sang artificiel. L’intrigue suit David Harrison (Jim Metzler), ingénieur chargé de superviser le bon fonctionnement d’une usine de sang synthétique dans la ville isolée de Purgatory. Pensant passer des vacances tranquilles avec sa femme et ses deux filles, il découvre rapidement que tous les habitants de la ville sont des vampires. La communauté, dirigée par le comte Jozek Mardulak (David Carradine), aspire à coexister pacifiquement avec les humains, utilisant des lunettes anti-UV et de la crème solaire pour pouvoir sortir le jour. Mais cet équilibre fragile vacille lorsque le vampire rebelle Ethan Jefferson (John Ireland) cherche à rétablir l’ancien régime prédateur et que Robert Van Helsing (Bruce Campbell), héritier d’une longue lignée de chasseurs de monstres, débarque pour éliminer Mardulak…

Le film joue constamment sur l’alternance entre sérieux et burlesque. Hickox semble par exemple s’interroger sur la manière dont des vampires pourraient s’adapter au monde moderne. Mais cette réflexion pas inintéressante se trouve souvent court-circuitée par des scènes volontairement absurdes. Par conséquent, Sundown nous donne le sentiment de ne pas trop savoir sur quel pied danser, comme s’il hésitait sans cesse, faute de trouver la juste tonalité. Le film possède pourtant d’indiscutables qualités formelles : les décors très photogéniques captés dans l’Utah, la musique ample de Richard Stone, les maquillages spéciaux spectaculaires de Tony Gardner et Larry Hamlin. On note aussi cette idée séduisante de recourir à la stop-motion pour certaines des scènes les plus folles du métrage. Une quinzaine de plans mettent ainsi en scène des chauves-souris ouvertement comiques. Le premier de ces plans est un étonnant travelling dans les branchages qui révèle la présence de deux chéiroptères accrochés la tête à l’envers, qui discutent entre eux puis déploient leurs ailes pour s’envoler. Dans une autre séquence, l’une d’entre elle attaque une femme dans sa chambre et révèle une morphologie de gargouille du plus curieux effet. Ces passages – animés par Anthony Doublin – dotent Sundown d’un sympathique « supplément d’âme ».

Campbell, Carradine et les autres…

Le casting est un autre point de curiosité. David Carradine (La Course à la mort de l’an 2000) et Bruce Campbell (Evil Dead) sont des têtes d’affiche particulièrement attractives pour les amateurs de cinéma d’action, d’horreur et de comédie. Hélas, leur potentiel reste largement inexploité, tout comme celui des autres visages familiers qui partagent l’affiche à leurs côtés, comme Deborah Foreman (Week-end de terreur), Dana Ashbrook (Twin Peaks) ou M. Emmet Walsh (Blade Runner). Le film joue plus la carte de l’accumulation que celle de la cohésion, y compris dans son mélange des genres (humour, horreur, western, action). Sundown aurait pu gentiment sombrer dans l’oubli, mais il a bizarrement fini par générer un petit culte, comme de nombreuses curiosités issues du généreux catalogue fantastique des années 80. Sa diffusion limitée en festival (à Seattle et Palm Spring), sa sortie tardive en VHS (en 1991) et son exhumation en DVD (en 2008) ont contribué à sa réputation d’objet rare pour les amateurs de bizarreries vampiriques. Hickox poursuivra dans une veine similaire avec plus de succès, notamment en signant Waxwork 2, Hellraiser 3, Warlock 2 et Full Eclipse, avant de quitter progressivement l’horreur au profit du thriller et du film d’action à petit budget à partir des années 2000.

 

© Gilles Penso

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