SPIDERS (2000)

Un petit budget mais de grandes ambitions pour ce film racontant une spectaculaire invasion d'araignées géantes

SPIDERS

2000 – USA

Réalisé par Gary Jones

Avec Lana Parrilla, Josh Green, Oliver Macready, Nick Swarts, Mark Phelan, David Carpenter, Leslie Harter Zemeckis

THEMA ARAIGNEES

Avec une poignée de dollars en guise de budget, quelques bouts de décor et des acteurs de seconde zone, Gary Jones se paie l’ambition d’une superproduction à mi-chemin entre Aliens et Tarantula. Résultat : un Spiders décomplexé qui accumule les séquences choc tout en renouvelant hardiment le thème de l’araignée géante. Passionnée par les extra-terrestres, Marci en a fait son violon d’Ingres, et rédige régulièrement des articles concernant les petits hommes verts dans le journal de son lycée. Enquêtant avec deux de ses amis sur une zone militaire top secrète, elle assiste au crash d’une navette spatiale. A l’intérieur se trouvent des cadavres horriblement mutilés, ainsi qu’un astronaute moribond, le visage hideusement déformé par les rayons cosmiques. Lorsqu’une petite escouade vient nettoyer les lieux, nos trois intrépides reporters se cachent dans une camionnette et entrent à l’insu de tous dans la base militaire. Là, entre deux découvertes fort inquiétantes (un homme en hibernation, des aliens conservés dans du formol), ils apprennent le fin mot de l’histoire. La navette contenait une grosse tarentule, affectueusement surnommée « Belle Mère », que les astronautes avaient pour mission de faire muter en lui injectant en apesanteur de l’ADN extra-terrestre.

L’objectif ? Créer une nouvelle race indestructible pour franchir les lignes ennemies en cas de guerre ! Le problème, c’est qu’après le crash, « Belle Mère » a pondu un œuf dans le corps du seul survivant de l’expédition. Ce qui nous vaut une séquence abominablement excessive, héritée d’Alien et de The Thing, au cours de laquelle une araignée grosse comme un chien s’extrait patte par patte de la bouche du malheureux, via un trucage repoussant pour le moins efficace. La suite n’évite pas les conventions post-Aliens du grand monstre pourchassant héros et militaires dans les coursives du laboratoire, mais grâce à l’audace des images de synthèse de Flat Earth (la série Hercule, le premier Blade), aux effets gore sans concession de l’atelier KNB (Une nuit en enfer) et à la mise en scène ultra-dynamique de Gary Jones, Spiders génère de beaux moments d’action et de suspense.

Une araignée qui se prend pour King Kong

Ne cessant de croître, l’araignée atteint bientôt la taille d’une vache, et dévore tous ceux qui croisent son chemin, les emprisonnant dans sa gigantesque toile. D’où une séquence éprouvante au cours de laquelle elle glisse inexorablement vers l’une de ses proies immobilisées, tandis que la partition de Bill Wandel s’amuse à broder de discrètes variantes autour de la comptine pour enfants « L’araignée Gypsy » ! Le final, démentiel, voit l’araignée désormais grosse comme une maison attaquer les gens dans la rue, dévorer les automobilistes, renverser les voitures, puis escalader un building où elle s’achemine fatalement vers un dénouement à la King Kong, l’héroïne la pulvérisant d’un coup de lance-roquettes sans omettre préalablement de la traiter de «bitch» comme Sigourney Weaver dans Aliens. Bref, une bonne vieille série B musclée, dont le grain de folie nous fait oublier la déficience de certains effets 3D hasardeusement incrustés, les multiples incohérences qui jonchent le récit et l’insipidité de la plupart des dialogues.
 

© Gilles Penso

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