INDEPENDENCE DAY (1996)

Roland Emmerich réinvente La Guerre des mondes en masquant le simplisme de son scénario derrière une déferlante pyrotechnique

INDEPENDENCE DAY

1996 – USA

Réalisé par Roland Emmerich

Avec Bill Pulman, Will Smith, Jeff Goldblum, Mary McDonnell, Judd Hirsch, Robert Loggia, Randy Quaid, Margaret Colin, Brent Spiner

THEMA EXTRA-TERRESTRES

Le réalisateur Roland Emmerich et le producteur Dean Devlin sont les rois du recyclage. Dans Universal Soldier, ils mixaient sans panache les thèmes de Robocop et Rambo. Avec Stargate, ils mélangeaient habilement Les Aventuriers de l’Arche PerdueLa Guerre des étoiles et Les Dix Commandements. Quant à Independence Day, il s’agit ni plus ni moins d’une nouvelle version de La Guerre des mondes mâtinée de film catastrophe à la Tremblement de terre dont étaient friandes les années 70. Alors que des phénomènes climatiques inhabituels interpellent la communauté scientifique, une série d’objets gigantesques se dirigeant à vive allure vers la Terre sont détectés par les astronomes. Bientôt, il s’avère que ce ne sont pas des météorites mais une armada de vaisseaux spatiaux. Toute tentative de communication avec les visiteurs extra-terrestres s’avère vaine, mais un savant surdoué (Jeff Goldblum) parvient malgré tout à comprendre leurs intentions, lesquelles n’ont rien de pacifiques ! Effectivement, en quelques jours, New York, Washington et Los Angeles sont pulvérisées par les aliens belliqueux. La résistance se met alors en place…

A vrai dire, le scénario d’Independence Day s’avère d’une effroyable platitude et ne laisse que peu de place à la surprise, accumulant les invraisemblances au fur et à mesure de son développement. Mais ces carences narratives sont parfois rattrapées par quelques morceaux d’anthologie visuels propres à couper le souffle des spectateurs les plus blasés. L’arrivée du titanesque vaisseau mère et des huit colossales soucoupes volantes qu’il transporte est d’abord visualisée par d’immenses ombres se déplaçant lentement et occultant peu à peu la lumière du soleil. Avant que les soucoupes n’apparaissent distinctement, elles provoquent d’étranges bouleversements atmosphériques, en particulier des formations nuageuses inhabituelles qui nous rappellent les cieux agités de Rencontres du troisième type. Et puis, sans plus attendre, Roland Emmerich offre à nos yeux mi-terrifiés mi-émerveillés la vision surréaliste de ces soucoupes vastes de plusieurs kilomètres de diamètre couvrant le ciel des plus grandes villes du monde, des images que les téléphiles ne peuvent s’empêcher de rapprocher de celles de la série V.

Le discours du président

Autre séquence absolument époustouflante, la destruction de New York atteint son paroxysme lorsque les passants affolés s’ébattent en tous sens tandis que des dizaines de voitures voltigent dans les airs, soufflées par une explosion enflammée. Quant aux démentielles scènes de batailles aériennes entre les vaisseaux extra-terrestres et les avions de chasse, elles décuplent les prouesses réalisées dans Le Retour du Jedi. Dommage que tout ce déploiement technique se soit mis au service d’un scénario aussi affligeant, accumulant clichés, bêtise et incohérence. Une indigence dont le sommet est sans nul doute atteint par le discours du président des Etats-Unis (Bill Pullman) à ses troupes, véritable milk-shake de patriotisme et de naïveté qui ôte définitivement toute crédibilité à cette invasion extra-terrestre boursouflée.

 

© Gilles Penso

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