GOOBERS (1997)

Engagé pour participer à une émission pour enfants, un jeune garçon découvre que les petits monstres qui en tiennent la vedette sont réels…

MYSTERY MONSTERS / GOOBERS !

 

1997 – USA

 

Réalisé par Charles Band

 

Avec Ashley Tesoro, Tim Redwine, Daniel Hartley, Michael Dennis, Caroline Ambrose, Sam Zeller, J.W. Perra, Tom Thomson, Eileen Wesson, Alli McGuire

 

THEMA PETITS MONSTRES I SAGA CHARLES BAND

En 1993, Charles Band lance le label Moonbeam pour élargir le champ des films qu’il produit à des spectateurs plus jeunes. Ainsi naissent quelques petits contes sympathiques comme Prehysteria, Le Château du petit dragon, Jack et le haricot magique, La Boutique fantastique ou L’Île magique. Quelques années plus tard, après la fin d’un accord juteux avec Paramount qui assurait la distribution de ces titres en vidéo, l’infatigable producteur crée un autre label, Pulse Pounders, qui s’applique à d’autres longs-métrages conçus pour un public familial. Les plus attentifs remarqueront que Pulse Pounders est déjà le titre d’un film à sketches produit en 1988 et jamais achevé, mais il n’y a aucun lien avec la nouvelle collection. En réutilisant ce titre, Band s’adonne simplement à l’une de ses activités préférées : le recyclage. Pour inaugurer ce label, place à Mystery Monsters, un film de monstres inoffensif qui sort une première fois en 1997 dans un format de 53 minutes. Band le réexploitera plus tard dans sa version intégrale de 80 minutes et lui donnera une seconde jeunesse avec un titre flambant neuf : Goobers. Ce nouveau nom ne veut pas dire grand-chose mais semble surtout exister pour évoquer les Gremlins, les Ghoulies et même les Goonies.

Tommy (Tim Redwine), 12 ans, vient de rejoindre le casting de l’émission pour enfants très populaire « Cap’n Mike’s Goobers Show », dans laquelle l’animateur Mike (Michael Dennis) partage la vedette avec trois créatures rigolotes baptisées les Goobers : le snob Squidgy, le glouton Blop et la grotesque Esmerelda. Tommy est impatient de découvrir comment l’équipe des effets spéciaux fait fonctionner les monstres. Mais Mike est catégorique, précisant qu’il y a trois règles à respecter s’il veut rester sur cette émission : ne jamais poser de question sur les Goobers, ne jamais les toucher et ne jamais approcher le vestiaire de Mike. Tommy accepte à contrecœur et doit aussi subir les humeurs de Jimmy (Daniel Hartley), un autre garçon qui participe au show et qui se prend pour une superstar. Heureusement que son autre partenaire, Susie (Ashley Tesoro), est plus sympathique. Poussé par sa curiosité, il découvre qu’il n’y a pas d’effets spéciaux dans l’émission. Les Goobers sont réels et la propriétaire originale de ces petits monstres, une redoutable souveraine venue d’un monde parallèle, débarque pour récupérer ses biens et se venger du capitaine Mike qui les lui a volés.

Puppet Show

Plutôt bien joué, mené sur un rythme relativement trépidant, Goobers collecte quelques saynètes savoureuses (Tommy qui essaie de se confier à son père, lequel est totalement obnubilé par sa collection de cartes de baseball) et dresse en filigrane une petite satire amusante du monde des programmes télévisés pour la jeunesse et des enfants stars. Les personnages de la reine Mara (la séduisante Caroline Ambrose) et de son serviteur Groon (l’impressionnant Sam Zeller) véhiculent eux-mêmes leur lot de gags, le second s’efforçant d’expliquer à la première les us et coutumes des humains en utilisant un langage primitif. « J’aime le terme producteur exécutif » finit par dire Mara en se présentant sous l’identité d’une riche investisseuse. « Ils produisent et ils exécutent ! » Sa manière de signer un contrat vaut aussi le détour. « Par ce sang royal, le sang du serpent, j’appose ici ma signature et mon serment » dit-elle d’un ton solennel. « Que je sois brûlée et déchirée si jamais je venais à rompre ce serment, jusqu’au dernier jour et jusqu’à ce que la dernière étoile se soit éteinte. » Le gros point faible du film – et c’est tout de même rédhibitoire -, ce sont ses monstres vedettes. Car ces marionnettes au design évasif animées par l’équipe de Mark Rappaport ressemblent à des petits jouets en plastique vaguement agités devant la caméra. Squidgy est certes un peu plus mobile, puisque les gros plans utilisent un acteur derrière un masque. Mais on ne peut pas dire que ces « Goobers » soient très expressifs, ni particulièrement attrayants. Ils ne réapparaîtront d’ailleurs dans aucun autre film produit par Charles Band, pourtant habituellement enclin à faire fructifier ses concepts.

 

© Gilles Penso

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