LAVALANTULA (2015)

Les tempêtes de requins de Sharknado faisant fureur, les producteurs d’Asylum tentent une variante : les avalanches d’araignées incandescentes !

LAVALANTULA

 

2015 – USA

 

Réalisé par Mike Mendez

 

Avec Steve Guttenberg, Nia Peeples, Patrick Renna, Michael Winslow, Marion Ramsey, Leslie Easterbrook, Ralph Garman, Danny Woodburn

 

THEMA ARAIGNÉES I CATASTROPHES

En 2013, Steve Guttenberg avait été contacté par les producteurs de Sharknado pour incarner le rôle de Finn le chasseur de requins. Le concept lui paraissant absurde, l’ancien héros de Cocoon et Short Circuit avait poliment décliné l’offre, sans se douter que ce délire filmique mixant le film de monstres et le film catastrophe génèrerait un culte planétaire. Deux ans plus tard, il ne veut plus rater le coche. Lorsque se prépare Lavalantula, une variante tout aussi abracadabrante reposant sur un principe voisin, il saisit la balle au bond et accepte le rôle. Il pousse même son implication jusqu’à entraîner avec lui plusieurs comédiens qui lui donnaient la réplique dans la célèbre saga Police Academy. Michael Winslow (le spécialiste des bruitages), Marion Ramsey et Leslie Easterbrook s’embarquent donc dans cette aventure. Dans un rôle plein d’autodérision, Guttenberg incarne Colton West, un acteur star des années 90 qui est aujourd’hui ringardisé au point de jouer dans un film avec des insectes géants. De fait, l’ancien fringuant jeune homme des années 80 est devenu un sexagénaire au visage buriné, Guttenberg assumant pleinement son nouveau look et son statut d’ex-comédien vedette.

La catastrophe annoncée par le titre excentrique du film survient dès les premières minutes. Une gigantesque éruption volcanique se déclenche au beau milieu des Monts Santa Monica et projette dans les rues de Los Angeles des hordes d’araignées géantes incandescentes. Des cratères fumants s’ouvrent partout dans le bitume, laissant surgir des arachnides grands comme des hommes qui crachent du feu et pénètrent dans les habitations. Les medias parlent d’une « avalanche de tarentules de lave », d’où le terme de « Lavalantula ». Un mot composite qui, selon un scientifique, était déjà utilisé par les Mayas pour évoquer le phénomène. Or plus le désastre s’étend, plus les spécimens sont gros et agressifs. Le seul moyen de sauver la situation semble être de tuer la reine de la colonie, autrement dit la… Mamalantula ! Plongé au milieu du chaos, Colton West part à la recherche de son fils et de son épouse, tandis que les morts spectaculaires et les destructions massives s’accumulent autour de lui…

L’araignée contre l’homme-fusée

Si la mise en scène de Mike Mendez (Le Couvent, Big Ass Spider !) est plutôt efficace, les effets visuels ont du mal à suivre. Ces incrustations hasardeuses et ces images de synthèse médiocres gâchent en effet une partie du spectacle et ne parviennent jamais vraiment à rendre justice aux ambitions du scénario (co-écrit par Mendez, Neil Elman et Ashley O’Neil, oui ils s’y sont mis à trois !). Le fait que ces trucages aient été sous-traités un peu partout dans le monde pour faire baisser les coûts n’est sans doute pas étranger à l’approximation du résultat. Quelques séquences de suspense sont tout de même efficaces (Nia Peeples cachée sous une couverture de survie sur laquelle grimpe l’un des monstres, les adolescents poursuivis dans le bâtiment désaffecté) et une poignée d’effets gore softs jaillissent parfois à l’écran (les milliers d’araignées qui sortent du corps d’une fille mordue). La scène de panique sur Hollywood Boulevard permet un certain nombre de clins d’œil, des Aventuriers de l’arche perdue à Pirates des Caraïbes en passant par Sharknado. Car Ian Ziering fait ici une furtive apparition dans le rôle de Fin Shepard, affirmant à notre héros qu’il a un problème de requins à régler. Le final délirant voit Colton West endosser la tenue d’un héros qu’il incarna jadis sur grand écran (« Red Rocket », une sorte de Rocketeer) pour s’en aller affronter la titanesque reine des araignées incandescentes. Drôle et distrayant à défaut d’être subtil et abouti, Lavalantula eut son petit succès, sans comparaison tout de même avec le phénomène Sharknado. D’où une séquelle mise en chantier en 2016 et baptisée 2 Lava 2 Lantula !

 

© Gilles Penso

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