CRITTERS 4 (1992)

Pour leur quatrième aventure, les petites boules de poils voraces et extra-terrestres se transportent dans le futur à bord d’une station spatiale…

CRITTERS 4

 

1992 – USA

 

Réalisé par Rupert Harvey

 

Avec Don Opper, Terrence Mann, Paul Whitthorne, Anders Hove, Angela Bassett, Brad Dourif, Eric DaRe

 

THEMA EXTRA-TERRESTRES I SAGA CRITTERS

Passé Critters 2, la compagnie New Line Cinema décide d’accélérer la cadence pour rentabiliser au maximum cette franchise bâtie sur la popularité de Gremlins. D’où cette décision un peu folle de faire tourner simultanément les épisodes 3 et 4 par deux équipes différentes. Ainsi, tandis que Kristine Peterson met en scène Critters 3 avec un tout jeune Leonardo Di Caprio, Rupert Harvey réalise Critters 4 dans d’autres décors et avec d’autres protagonistes, les deux longs-métrages étant filmés entre février et juin de l’année 1991. Harvey n’est pas un réalisateur à proprement parler (Critters 4 sera son seul et unique film) mais un prolifique producteur avec à son actif non seulement tous les films de la série Critters mais aussi Androïde, Le Blob, Freddy 5 ou encore Pump Up the Volume. Le fait de transporter tous les personnages et les monstres dans l’espace témoigne hélas d’un certain essoufflement créatif qu’on retrouvera dans d’autres franchises d’horreur en perte de vitesse (Hellraiser IV, Leprechaun 4 et Jason X joueront eux aussi la carte du space opera). Pour économiser un maximum d’argent, Rupert Harvey tourne d’ailleurs la majorité de Critters 4 dans les décors futuristes d’Androïde dont il réutilise au passage de nombreuses séquences spatiales.

Si Critters 4 est tourné au rabais, le producteur/réalisateur tient tout de même à l’agrémenter d’un casting attrayant. Aux côtés de Don Opper et Terrence Mann, toujours fidèles au poste dans le rôle des chasseurs de prime intergalactiques Charlie et Ug, on trouve donc l’inénarrable Brad Dourif (Vol au-dessus d’un nid de coucou, Les Yeux de Laura Mars, Dune, Blue Velvet, Jeu d’enfant, L’Exorciste la suite), Angela Bassett (future tête d’affiche de Tina, Strange Days et Un Vampire à Brooklyn) en pilote charismatique et même Martine Beswick (Bons baisers de Russie, Un million d’années avant JC, Docteur Jekyll et Sister Hyde) qui prête sa voix à l’ordinateur Angela. L’histoire démarre en 1992 dans le Kansas, où Charlie s’apprête à détruire les deux derniers œufs de Critters. Or une loi intergalactique l’en empêche, sous prétexte de sauvegarde des espèces menacées. Il les dépose donc dans une capsule mais se retrouve coincé à l’intérieur et s’envole dans l’espace. Et hop, nous voilà transportés en 2045 dans le quadrant de Saturne. La capsule est interceptée par l’équipage du vaisseau RSS Tesla qui s’apprête à la restituer aux autorités. Si ce n’est que le capitaine entend bien garder cette cargaison pour lui et en tirer un bon prix. Tous se retrouvent dans une station spatiale abandonnée où les petits monstres poilus ne vont pas tarder à montrer leurs dents…

Baby Aliens

Le spectateur amateur de créatures voraces doit prendre son mal en patience dans ce quatrième opus puisqu’il faut presque attendre quarante minutes avant que les Critters montrent le bout de leur museau. Surgissant d’abord sous forme de bébés-monstres (ce qui n’enlève rien à leur voracité, bien au contraire), ces émules gloutons du diable de Tasmanie atteignent leur taille adulte en un rien de temps, se multiplient à la vitesse grand V et se lancent dans un joyeux carnage. Comme toujours, les frères Chiodo, en charge des multiples effets spéciaux, font des merveilles avec des moyens très limités. A mi-parcours, nous apprenons que cette station spatiale abrite un site d’expérimentations où flottent des bêtes hybrides mutantes dans des bocaux (ce qui n’est pas sans nous rappeler les laboratoires de Piranhas et Mutant) et qu’une nouvelle espèce redoutable, les Syphaloïdes, a été créée par des scientifiques irresponsables. Mais cette idée scénaristique semble abandonnée en cours de route et le combat inter-espèces que nous étions en droit d’espérer n’aura jamais lieu. Le décorum spatial de Critters 4 apporte certes un peu de nouveauté à la franchise, mais en l’absence d’une intrigue un tant soit peu construite, ça n’est qu’une cosmétique sympathique sans intérêt majeur. Poussif, répétitif, chiche en péripéties, Critters 4 sortira directement en vidéo en 1992 et mettra fin à cette mini-saga.

 

© Gilles Penso

 

Complétez votre collection


Partagez cet article