INSECT (1987)

Transporté d’urgence dans un hôpital, un homme est victime d’une étrange mutation et donne naissance à un insecte géant !

BLUE MONKEY

 

1987 – CANADA / USA

 

Réalisé par William Fruet

 

Avec Steve Railsback, Susan Anspach, Gwynyth Walsh, Don Lake, Helen Hughes, Sandy Webster, Peter Van Wart, Stuart Stone, Marsha Moreau, Ivan E. Roth

 

THEMA INSECTES ET INVERTÉBRÉS

Impressionnée par Aliens de James Cameron (et par son succès au box-office), la productrice Sandy Howard (Un Homme nommé Cheval, Le Convoi Sauvage, La Pluie du diable, Embryo, L’Île du docteur Moreau, Meteor) décide d’initier dans la foulée un petit film d’horreur et de science-fiction qui fera partie d’un pack de trois longs-métrages distribués par RCA-Columbia (les deux autres étant Dark Tower de Freddie Francis et Ken Wiederhorn et Nightstick de Joseph L. Scanlan). Trompeur, le titre original Blue Monkey laisse imaginer une histoire de « singe bleu », mais il n’en est rien. Ce primate est en réalité un monstre imaginaire surgi dans le cauchemar d’un enfant dans l’une des scènes du film. Rien à voir avec le sujet développé dans le scénario, donc, le titre alternatif Insect (choisi notamment pour la France) s’avérant bien plus approprié. Les Anglais, eux, joueront la carte de la surenchère en rebaptisant le film Invasion of the Body Suckers (« L’invasion des suceurs de corps ») pour sa distribution en VHS ! La mise en scène d’Insect est confiée à William Fruet, qui avait réalisé le film d’horreur Spasmes en 1983 avec Peter Fonda et Oliver Reed. Quant au rôle principal, il échoit à Steve Railsback, tête d’affiche du Lifeforce de Tobe Hooper.

Fred Adams (Sandy Webster), mécanicien à Hill Valley, se coupe en touchant une plante inconnue dans la serre d’une amie. Ce végétal étrange aux fleurs jaunes provient visiblement d’une île volcanique nouvellement formée au large de la Micronésie. Bientôt, Fred est saisi par un malaise et transporté à l’hôpital le plus proche où les docteurs de garde, Rachel Carson (Gwynyth Walsh) et Judith Glass (Susan Anspach), lui détectent une très forte fièvre. Toutes deux sont parallèlement sollicitées par l’inspecteur de police Jim Bishop (Steve Railsback) qui leur amène son partenaire avec une grave blessure par balle. Les deux hommes ont en effet participé à une planque qui s’est mal passée, et le partenaire de Jim s’est fait tirer dessus à bout portant. Alors que la tension monte d’un cran, Fred est pris de convulsions violentes et expulse une énorme larve qui se métamorphose en insecte gigantesque…

Sur les traces d’Alien

Conformément à l’idée initiale de la productrice Sandy Howard, l’insecte géant du film évoque bien plus les xénomorphes d’Alien et d’Aliens que les monstres radioactifs des années 50 qu’évoquent pourtant les posters et les jaquettes. Il faut dire que dès que quelques personnages sont prisonniers dans un huis-clos et poursuivis par un monstre plongé dans la pénombre, à grand renfort de couloirs interminables et de tuyaux divers, on ne peut s’empêcher de penser aux trains fantômes spatiaux de Ridley Scott et James Cameron. Ici, la comparaison est accentuée par la naissance de la créature, surgie à l’état larvaire de la bouche d’un malade. A la manière typique des films catastrophe, le réalisateur dresse un portrait rapide et superficiel de différents protagonistes qui auront par ailleurs un rôle quasi-inexistant à jouer par la suite : l’inspecteur blessé, la vieille dame fiévreuse, la femme enceinte, le petit garçon leucémique… L’idée de l’hôpital mis en quarantaine et menacé d’être détruit par l’armée pour cause de contamination amplifie efficacement la tension. Quant au monstre, toujours furtif et à contre-jour, il est servi par des effets mécaniques des plus convaincants concoctés par une équipe d’artistes experts en la matière, notamment Steve Neill (Vampire vous avez dit vampire?), Todd Masters (Horribilis), Mark Williams (Aliens) et Michael F. Hoover (Le Blob). Cette bébête est bien sûr l’attraction principale du film, l’influence de la saga Alien finissant par se mêler à celle – inévitable – de La Mouche de David Cronenberg.

 

© Gilles Penso


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