HIDDEN BEAUTIES (1999)

Trois jeunes femmes victimes d’un sortilège sont plongées dans un sommeil qui dure un siècle… puis reviennent à la vie

HIDDEN BEAUTIES : THE AWAKENING

 

1999 – USA

 

Réalisé par Dan Golden

 

Avec Michelle von Flotow, Jon-Damon Charles, Catalina Larranaga, Kirk Enochs, Stacey DeSimone, Jennifer Bergeron, Janet Tracy Keijser, Nikki Fritz, David Usher

 

THEMA CONTES I SORCELLERIE ET MAGIE I SAGA CHARLES BAND

Délaissant pour un temps les ressorts de science-fiction qui nourrissent habituellement le catalogue Surrender Cinema (Virtual Encounters, Femalien, The Exotic Time Machine, Lolita 2000), le producteur Charles Band et ses collaborateurs ne renoncent pas pour autant au fantastique. Cette filiale de la compagnie Full Moon a en effet pour vocation de multiplier de petits films érotiques aux prémisses originaux. Ici, c’est le registre du conte de fées qui est sollicité, plus précisément La Belle au bois dormant. Pour revisiter le récit popularisé par Charles Perrault et les frères Grimm sous un angle à la fois moderne et salace, Band fait appel à l’un de ses scénaristes fétiches, C. Courtney Joyner (Prison, Puppet Master 3, Doctor Mordrid, Future Cop 3, Mandroid). Celui-ci se prêtera d’ailleurs à l’exercice à plusieurs reprises (avec des titres tels que Veronica 2030 ou Shandra, fille de la jungle), en signant sous le pseudonyme d’Earl Kenton, clin d’œil au réalisateur de L’Île du docteur Moreau et La Maison de Dracula. Si quelques extérieurs naturels de Hidden Beauties sont captés en Hongrie, le plus gros du tournage se déroule en Californie, notamment dans le Hollywood Castle de Los Angeles, aux allures d’imposante bâtisse antique.

Portée par des voix féminines aux accents celtiques, la musique lyrique qui alimente le générique d’ouverture installe d’emblée une atmosphère enchanteresse… aussitôt désamorcée par les scènes libertines qui saturent soudain l’écran. Le vénérable Lord Isherwood (Robert Donovan) s’en donne en effet à cœur joie, lutinant à fesses rabattues trois jeunes femmes à qui il promet à tour de rôle de devenir la future châtelaine à ses côtés : Gwen (Stacey DeSimone), Serena (Jennifer Bergeron) et Abigail (Janet Tracy Keijser). Réalisant que le malicieux seigneur s’est joué d’elles, toutes trois décident de se venger en lui offrant une ultime extase. Elles se dévêtent et se jettent donc dans son lit pour une partie de jambes en l’air épique qui se termine de manière funeste : malade du cœur, Isherwood finit par succomber. C’est alors qu’entre en scène la mystérieuse Natalya (Nikki Fritz), une sorcière qui espérait régner aux côtés du Lord et qui les drogue toutes les trois. Elles s’effondrent alors, sombrant dans un sommeil catatonique que rien ne semble pouvoir interrompre…

Il était trois fois

La suite de l’action nous transporte à Hollywood à la fin des années 90. Descendants de la famille Isherwood, Judy (Michelle von Flotow) et son frère Eddie (Kirk Enochs) sont frappés par la même vision : un château médiéval qu’ils ont été capables de dessiner dans ses moindres détails. Pour comprendre, ils décident de partir en Europe avec Francine (Catalina Larranaga), une amie d’Eddie, et Chip (Jon-Damon Charles), le fiancé de Judy. Arrivés sur place, ils sont accueillis par Natalya, qui n’a pas pris une ride. Après une bonne dose de séquences de coucheries et de douches, Eddie et Chip découvrent un passage secret et tombent sur le corps inanimé, mais en parfait état, des trois belles endormies depuis un siècle. Comme dans le conte, il suffit d’un baiser pour les réveiller. Mais la suite sera beaucoup moins prude que chez Perrault ou Grimm. Quelques idées visuelles séduisantes ponctuent Hidden Beauties, comme cette image des trois héroïnes, drapées de nuisettes blanches, endormies côte à côte dans une torpeur surnaturelle – un tableau digne d’un Dracula de la Hammer. Ou encore cette malédiction qui les condamne à ne jamais franchir les murs du château, sous peine de vieillir en accéléré et d’en mourir. Mais le scénario n’exploite jamais ces trouvailles, préférant meubler ses 75 minutes par une succession de batifolages. C. Courtney Joyner sait bien que le public friand des productions Surrender n’est pas très regardant sur la rigueur du récit et s’intéresse surtout à la contemplation de l’anatomie impudique du casting féminin. En ce domaine, rien à dire : le contrat est allègrement rempli.

 

© Gilles Penso

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