

Une star glamour des réseaux sociaux ingurgite des aliments expérimentaux et subit dès lors une spectaculaire croissance accélérée…
ATTACK OF THE 50 FOOT CAMGIRL
2022 – USA
Réalisé par Jim Wynorski
Avec Ivy Smith, Elio Cirino, Christine Nguyen, Lisa London, Frankie Cullen, Jaret Sacrey, Michael Gaglio, Janelle Delabar, Cindy Lucas, Becky LeBeau, Jim Wynorski
THEMA NAINS ET GÉANTS I SAGA CHARLES BAND
Jim Wynorski et Charles Band étaient faits pour s’entendre. Le premier, réalisateur spécialisé dans les séries B déjantées, a signé des œuvres aussi « impérissables » que Shopping, Le Vampire de l’espace, Le Retour de la créature du lagon ou Komodo vs. Cobra. Le second, patron de la compagnie Full Moon, est un producteur incroyablement prolifique, initiateur des franchises Puppet Master, Future Cop, Subspecies, Demonic Toys, Evil Bong, etc… Si Wynorski était déjà entré dans l’univers de Band en dirigeant Ghoulies 4, il n’avait jamais travaillé avec lui directement. Voilà qui est chose faite, grâce à cette parodie d’Attack of the 50 Foot Woman, célèbre nanar des années 50 réalisé par Nathan Juran. L’initiative de cet improbable Attack of the 50 Foot Camgirl semble avoir été principalement motivée par le bon accueil réservé à deux petites comédies de science-fiction distribuées par Full Moon en 2017 et 2019 : Giantess Attack et Giantess Attack vs Mecha Fembot. C’est d’ailleurs Jeff Leroy, réalisateur de ce joyeux diptyque, qui est ici sollicité pour prendre en charge une partie des effets visuels, ainsi que la photographie de seconde équipe et la supervision des maquettes. Autre point commun : Christine Nguyen, qui jouait l’extra-terrestre Métalunienne de Giantess Attack et sa suite, revient ici dans un autre rôle tout aussi exubérant.


Le générique en noir et blanc et la musique rétro pleine d’emphase assument d’emblée la filiation avec le film de Nathan Juran. Après cette entrée en matière, nous assistons sans préambule à une bagarre musclée entre deux femmes géantes au beau milieu d’un champ, réminiscence des longs-métrages titanesques de Bert I. Gordon (Le Fantastique homme colosse, Le Village des géants). Puis un flash-back nous ramène trois jours plus tôt. Nous voilà face à Beverly Wood (Ivy Smith) star glamour des réseaux sociaux. Des millions de fans s’abonnent à ses vidéos sexy et achètent ses produits et tout le monde semble l’adorer. Mais dans l’ombre, son mari Bradley (Elio Cirino) et son assistante Fuschia (Christine Nguyen) complotent pour la faire chuter et prendre le contrôle du véritable empire qu’elle a réussi à créer. Les choses prennent une tournure imprévisible lorsque trois scientifiques présentent à Beverly les nouveaux produits qu’elle doit promouvoir : des aliments de synthèse qui se régénèrent eux-mêmes et pourraient à terme régler le problème de la faim dans le monde. La jeune femme les ingurgite, même s’ils n’ont pas encore été testés, et atteint soudain la taille de quinze mètres de haut…
Les fantastiques femmes colosses
Malgré sa courte durée, le film passe beaucoup de temps à faire du sur-place, comme si le scénario de Kent Roudebush ne savait pas trop par quel bout prendre cette histoire. Attack of the 50 Foot Camgirl s’agrémente donc de séquences de douches parfaitement gratuites détaillant l’anatomie des deux actrices principales, de longs dialogues à l’intérêt très limité (la discussion avec les savants n’en finit plus), de saynètes parfaitement inutiles (la chanteuse et la strip-teaseuse dans le bar) ou de rebondissements qui semblent presque improvisés face à la caméra (la scientifique qui, d’un coup, décide de coucher avec Beverly). Lorsqu’enfin notre héroïne atteint la taille de King Kong, Jeff Leroy peut mettre à contribution son savoir-faire dans la création de maquettes en carton (d’où un rendu « old school » du plus bel effet) et dans l’emploi des grands angles. Mais malgré quelques idées visuelles amusantes – Beverly qui effeuille un moulin à vent comme elle le ferait avec une marguerite -, les situations restent répétitives et le grain de folie de Giantess Attack nous manque cruellement. Le combat final avec la brune rivale devenue elle aussi gigantesque dynamise enfin les choses, permettant à Wynorski et Leroy de pulvériser un maximum de décors miniatures, y compris une affiche publicitaire pour les films Full Moon et une église de la « Lechago Mission » (clin d’œil à John Lechago, réalisateur des Killjoy). Dans la foulée, la même équipe signera une suite directe baptisée Giantess Battle Attack.
© Gilles Penso
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