QUAND LES REMAKES DÉPASSENT LEUR MODÈLE

Encore un remake ! Cette exclamation exaspérée résonne régulièrement à l'annonce de la nouvelle version d'un classique du genre. Mais parfois, l'élève dépasse le maître…

PUBLIÉ LE 23 SEPTEMBRE 2020

On a coutume de dire que les remakes de films fantastiques sont la plupart du temps des aberrations superflues et sans saveur s’avérant au mieux inutiles, au pire insultantes pour les œuvres dont ils s’inspirent. C’est souvent vrai. Mais pour tempérer un peu ce sentiment, il faut reconnaître qu’au fil de l’histoire du cinéma fantastique, quelques remakes miraculés ont réussi l’exploit non seulement d’égaler leurs modèles mais aussi de les surpasser, grâce au style et à la personnalité des réalisateurs s’emparant de scénarios déjà éprouvés pour les réinventer sous un jour nouveau. Parmi ces films d’exception, voici une sélection – subjective, comme toujours – de 9 remakes de très haut niveau.

Le Voleur de Bagdad réalisé par Raoul Walsh en 1924 et incarné par Douglas Fairbanks était déjà une petite merveille. Mais son remake de 1940, co-réalisé par six cinéastes rivalisant de talent, est devenu la référence absolue en matière de conte des mille et une nuits

 

En 1940, Hal Roach et son fils réalisaient Tumak fils de la jungle, un soap opera préhistorique avec des cro-mignonnes permanentées et des lézards déguisés en dinosaures. On préfèrera largement le remake produit en 1966 par la Hammer avec une Raquel Welch en peau de bête ultra-sexy et de somptueux dinosaures animés par Ray Harryhausen.

 

Warren Beatty, des deux côtés de la caméra, s’empare en 1978 du scénario du Défunt Récalcitrant et le modernise pour le transformer en irrésistible Le Ciel peut attendre dans lequel un sportif mort trop tôt part en quête d’un nouveau corps pour pouvoir regagner la Terre.

 

The Thing de John Carpenter est un chef d’œuvre absolu et incontesté du cinéma d’horreur et de science-fiction, éclipsant par ses nombreuses fulgurances le classique La Chose d’un autre monde de Howard Hawks dont il s’inspire.

 

Très surestimé, La Petite Boutique des Horreurs de Roger Corman est surtout remarquable par son idée de départ étonnante et le fait qu’il ait été tourné en deux jours seulement. Le remake de Frank Oz porte ce concept aux nues, le transformant en comédie musicale déjantée parée d’un casting irrésistible et d’effets spéciaux spectaculaires.

 

La Mouche Noire de Kurt Neuman était un conte de science-fiction novateur et effrayant ayant marqué les mémoires. David Cronenberg dynamite ce scénario pour le muer en chef d’œuvre absolu, une histoire d’amour désespérée dans laquelle la monstruosité devient métaphore de la maladie et de la dégénérescence.

 

Parabole à peine déguisée du communisme, le redoutable blob qui attaquait Steve McQueen en 1958 dans Danger Planétaire contre-attaque dans un remake réjouissant, drôle et ultra-gore, réalisé trente ans plus tard par un Chuck Russell en très grande forme.

Certes, L’Attaque de la femme de 50 pieds, avec Daryl Hannah, est loin d’être un chef d’œuvre. Mais il est largement plus réjouissant que le redoutable nanar réalisé en 1958 par Nathan Juran et qui ne vaut que pour sa magnifique affiche entrée dans la légende.

 

Le lyrique Rencontre avec Joe Black, dans lequel s’épanouissent Brad Pitt, Anthony Hopkins et la sublime Claire Forlani, est une nouvelle version magnifique d’un petit film méconnu de Mitchell Leisen, La Mort prend es vacances, dans lequel Frederic March incarnait la Faucheuse.

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