ENTRE DEUX RIVES (2006)

Keanu Reeves et Sandra Bullock reforment le couple de Speed pour incarner deux amoureux qui ne vivent pas dans le même espace-temps

THE LAKE HOUSE

2006 – USA

Réalisé par Alejandro Agresti

Avec Sandra Bullock, Keanu Reeves, Christopher Plummer, Shohreh Aghdashloo, Ebon Moss-Bachrach, Dylan Walsh

THEMA VOYAGES DANS LE TEMPS

Entre deux rives est le remake du film fantastique coréen Siworae réalisé en 2000 par Hyun-seung Lee. Très appréciée lors du Festival international de Pusan, l’œuvre originale resta cependant confidentielle, ce qui permit à Hollywood d’y puiser librement son inspiration en redistribuant les rôles principaux à deux stars américaines. Sollicité dans un premier temps, John Cusack céda finalement le pas à Keanu Reeves. Celui-ci retrouve ainsi Sandra Bullock, avec qui il partageait onze ans plus tôt l’affiche de Speed. Mais l’action mouvementée n’a plus cours ici, Entre deux rives narrant une romance impossible entre deux protagonistes appartenant à des espace-temps différents.

Lorsque le film commence, le docteur Kate Forster (Bullock) s’apprête à entamer une nouvelle carrière et une nouvelle vie dans un grand hôpital de Chicago. Son seul regret est d’abandonner la superbe maison qu’elle avait louée sur les berges d’un lac de l’Illinois… Avant de partir, elle laisse un mot à l’attention du prochain occupant, pour lui demander de faire suivre son courrier et lui indiquer que les empreintes de pattes de chien qui maculent la jetée et le seuil de la maison étaient déjà là avant qu’elle n’y emménage. Or lorsqu’il prend possession des lieux, l’architecte Alex Wyler (Reeves) a un choc : la maison, poussiéreuse et en piteux état, ne ressemble en rien à l’image qu’il s’en faisait. Et pas la moindre trace de pattes… Il se trouve qu’Alex avait occupé cette résidence familiale des années plus tôt, son père en ayant été l’architecte. Il décide donc de la restaurer sans prêter davantage attention au mystérieux message de Kate… Les bizarreries ne tardent pas à se multiplier, laissant bientôt imaginer l’impensable : Alex et Kate ne vivent pas à la même époque, et les sentiments qu’ils sont en train d’éprouver l’un pour l’autre ne peuvent se traduire qu’à travers une relation épistolaire qui, par miracle, franchit les portes du temps.

Le courrier du cœur

L’idée est fort séduisante, mais le scénario d’Entre deux rives ne cherche hélas jamais à jongler avec les paradoxes temporels vertigineux que permettait une telle intrigue. Le récit ne dépasse donc guère le cadre sagement balisé d’une romance stéréotypée hollywoodienne, happy-end béât compris, l’argument fantastique n’ayant pas beaucoup plus d’impact que la radio de Nuits blanches à Seattle ou les mails de Vous avez un message. D’ailleurs, il faut bien avouer que le principe des lettres écrites par un protagoniste et instantanément lues par l’autre ne fonctionne guère. Typiquement littéraire, le procédé n’est guère crédible à l’écran. Entre deux rives se distingue tout de même par la prestation à fleur de peau de Sandra Bullock (Keanu Reeves se contentant pour sa part d’assurer sobrement le minimum syndical), la beauté de la photographie et le somptueux décor de la maison suspendue au-dessus du lac, spécialement édifiée en verre et en bois pour les besoins du film par l’équipe de Nathan Crowley, fidèle collaborateur de Christopher Nolan depuis Insomnia. Quant au réalisateur argentin Alejandro Agresti, dont il s’agit du vingt-cinquième long-métrage, il s’en tire avec les honneurs, soignant du mieux qu’il peut la facture d’un film qu’on eut aimé plus audacieux.


© Gilles Penso

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HELLRAISER INFERNO (2000)

Le premier film du futur réalisateur de Doctor Strange tente de redonner un coup de fouet à la franchise moribonde créée par Clive Barker

HELLRAISER INFERNO

2000 – USA

Réalisé par Scott Derrickson

Avec Craig Sheffer, Nicholas Turturro, James Remar, Doug Bradley, Nicholas Sadler, Noelle Evans, Lindsay Taylor

THEMA DIABLE ET DEMONS I SAGA HELLRAISER

Après le cuisant échec artistique d’Hellraiser Bloodline, qui avait incité son réalisateur Kevin Yagher à le signer sous le fameux pseudonyme Allan Smithee, la saga créée par Clive Barker était mal en point, et l’écrivain lui-même décida de ne plus s’impliquer dans les séquelles ultérieures, cédant tous ses droits à la compagnie Dimension Films. La série ne s’arrêta pas pour autant et ce cinquième épisode, conçu directement pour le petit écran comme son prédécesseur, fut confié à Scott Derrickson, le scénariste d’Urban Legend Final Cut, effectuant là ses premiers pas de réalisateur. « J’ai eu la chance de rencontrer l’immense réalisateur Robert Wise quand j’étais étudiant », raconte Derrickson. « Lorsque je lui ai demandé conseil, il m’a dit que la meilleure façon de faire ses preuves de metteur en scène était de commencer par un film d’horreur ». (1) Le personnage principal de cet énième opus est l’inspecteur de police Joseph Thorn, incarné par Craig Sheffer (qui fut le héros de Cabal réalisé par… Clive Barker !). Infidèle, drogué, peu scrupuleux, cet individu peu recommandable enquête sur un tueur qui laisse le doigt coupé d’un enfant sur les lieux de ses crimes. Etrangement,  chaque meurtre semble avoir un lien avec le policier. Tandis que ses investigations avancent, Thorn est frappé de cauchemars terrifiants et finit par se mettre en chasse d’un énigmatique personnage connu sous le surnom de « l’ingénieur »…

De prime abord, ce scénario n’entretient que très peu de rapports avec la mythologie d’Hellraiser. La fameuse boîte de Pandore est à peine évoquée, les Cénobites sont devenus de simples apparitions oniriques et Pinhead lui-même n’intervient que quelques minutes au cours du métrage. Tout se passe comme si l’intrigue policière avait d’abord été construite indépendamment, n’intégrant que dans un second temps (et au compte-goutte) les éléments récurrents de la saga. Cet état de fait peu frustrer les amateurs du Hellraiser d’origine. Mais il faut reconnaître que cette approche présente le mérite de bousculer les clichés pour saisir les démons de Clive Barker sous un autre angle, les déséquilibres psychologiques du protagonistes se substituant aux traditionnelles visions d’horreur.

« Ta chair détruit ton corps… »

La différence majeure avec les autres films de la série réside dans le fait qu’après l’ouverture de la boîte, les démons n’apparaissent pas subitement pour embrocher le protagoniste avec leurs chaînes. Leur intervention est plus insidieuse. Le héros a des hallucinations, perd pied avec la réalité, voit partout des visages monstrueux (un procédé que le réalisateur réutilisera avec L’Exorcisme d’Emily Rose). En ce sens, les séquences de cauchemar mettant en scène un homme-tronc sans visage et deux cénobites femelles aux langues noires démesurées sont particulièrement efficaces. Si les talents de réalisateur de Scott Derrickson sautent aux yeux dès les premières minutes, la fadeur de Craig Sheffer joue sérieusement en défaveur du film, tout comme la morale judéo-chrétienne qui auréole d’un peu trop près le scénario, notamment lorsque Pinhead révèle au héros la nature de ses démons intérieurs. « Ta chair détruit ton corps » affirme-t-il, une métaphore illustrant aussitôt le propos (Joseph adulte assassine l’enfant qu’il était). Le péché, la rédemption, la foi sont donc au cœur d’Hellraiser Inferno, cette « débauche religieuse » étant la marque de fabrique de Derrickson, ce que confirmera sa filmographie ultérieure.

(1) Propos recueillis par votre serviteur en novembre 2008

© Gilles Penso

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LABYRINTHE (1986)

David Bowie, Jennifer Connelly et tout un bestiaire en peluche s'anime dans ce conte délicieusement kitsch conçu par Jim Henson

LABYRINTH

1986 – USA

Réalisé par Jim Henson

Avec David Bowie, Jennifer Connelly, Shelley Thompson, Toby Froud, David Goelz, Steve Whitmire, Karen Prell

THEMA CONTES

Fort du succès artistique de Dark Crystal, Jim Henson, le père du Muppet Show, décida de transformer l’essai en se lançant dans un nouveau conte fantastique appréciable à la fois par les enfants et les adultes. Au lieu d’opter une fois de plus pour un casting exclusivement constitué de marionnettes (c’était la grande originalité de Dark Crystal en 1982), il préféra cette fois mixer créatures fantastiques et acteurs humains. Revu à la hausse, le budget atteint la somme confortable de 25 millions de dollars (contre 15 millions pour Dark Crystal). La jeune Jennifer Connelly, qui venait de faire ses preuves dans Phenomena de Dario Argento, tient donc la vedette de Labyrinthe, dont le scénario fut co-écrit par Henson et l’ex-Monty Python Terry Jones, et dont la production fut assurée par George Lucas. Elle y incarne Sarah, une adolescente romantique mal à l’aise dans sa vie de famille.

Grâce aux contes fantastiques qu’elle lit à longueur de journée, elle trouve le moyen de s’évader d’un quotidien trop morne et imagine même de temps en temps que son frère cadet Toby (interprété par le tout jeune Toby Froud, fils du concepteur visuel du film), parfois trop envahissant à son goût, est enlevé par une horde de lutins. Or un soir, son souhait secret se réalise. Prise de panique, elle se sert de son livre favori, « Le Labyrinthe », pour franchir les portes de l’autre monde et partir à la recherche de Toby. Plongée dans les méandres d’un labyrinthe peuplé de créatures étranges, elle n’a que treize heures pour remettre la main sur son frère, prisonnier dans le palais du cruel et séduisant Jareth. « Je demande si peu », réclame celui-ci. « Crains moi, aime moi, fais ce que je dis et je serai ton esclave. »

« Crains moi, aime moi… »

Affublé d’une coupe en pétard peroxydée à faire pâlir Luc Besson, Jareth est incarné par David Bowie, assurant par sa simple présence une belle promotion au film et permettant au film de se muer, le temps de quelques séquences, en véritable comédie musicale. Ainsi, après avoir donné la réplique à l’immense Donald Pleasence dans Phenomena, Jennifer Connelly partage-t-elle cette fois l’affiche avec l’une des plus grandes rock stars du moment. Dès les premiers préparatifs de Labyrinthe, Henson envisageait de faire appel à un chanteur de sa carrure pour le rôle, les deux autres choix possibles étant Sting et Michael Jackson. Ce casting surprenant contribue beaucoup à l’impact de Labyrinthe, paré en outre d’un bestiaire débordant d’originalité (dont chaque spécimen s’inspire des jouets ou des éléments de décoration de la chambre de Sarah que l’on découvre au début du film), d’une magnifique photographie d’Alex Thomson (La Forteresse noire, Legend), d’effets spéciaux imaginatifs (incluant un hibou en image de synthèse pendant le générique de début, effet assez révolutionnaire à l’époque) et de décors proprement magiques (inspirés partiellement par l’univers sens dessus dessous de MC Escher). Mais le film ne parvient pas à égaler en fantaisie Dark Crystal, de l’ombre duquel il ne s’extirpe guère, entravé par un scénario trop basique, une mise en scène quelque peu académique et une bande originale qui, aujourd’hui, a pris un sacré coup de vieux.

© Gilles Penso

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LITTLE BUDDHA (1993)

Bernardo Bertolucci nous transporte au Népal pour une odyssée aux confins de la vie, de la mort et de la réincarnation…

LITTLE BUDDHA

1993 – USA

Réalisé par Bernardo Bertolucci

Avec Keanu Reeves, Bridget Fonda, Chris Isaak, Rucoheng Ying, Alex Wiesendanger, Raju Lal, Greishma Makar Singh

THEMA MORT

La famille Conrad vit une existence paisible à Seattle. Dean (Chris Isaak), le père, est un ingénieur talentueux, Lisa (Bridget Fonda), la mère, une enseignante, et Jesse (Alex Wiesendanger), le fils, un petit garçon de neuf ans très éveillé. Un groupe de moines bouddhistes, dirigés par le Lama Norbu (Ruocheng Ying), vient un jour leur rendre une visite surprenante. Selon eux, Jesse pourrait fort bien être la réincarnation de l’un de leurs plus grands chefs spirituels, disparu il y a neuf ans. Au Népal, deux autres enfants semblent correspondre au même profil… Traiter un tel sujet sans maladresse relevait de la gageure. Bruno Bertolucci a remporté le pari haut la main, en effectuant des choix judicieux à tous les niveaux. Au didactisme pesant, aux excès de mysticisme, le réalisateur du Dernier empereur a préféré la candeur et la poésie. « Qu’est-ce que la méditation ? », demande le jeune Jesse à Lama Norbu. « C’est être parfaitement calme et détendu », répond ce dernier, «  te séparer de tout ce qui t’entoure, libérer ton esprit comme un oiseau, afin que tu puisse voir tes propres pensées flotter à la manière des nuages qui passent. » Pour naïve qu’elle soit, la métaphore fonctionne malgré tout à merveille.

Afin de servir le sujet de leur mieux, les comédiens jouent avec un maximum de spontanéité et de naturel. Ainsi, Chris Isaak et Bridget Fonda, en parents américains cartésiens confrontés aux croyances bouddhistes, font preuve d’une sobriété à la limite de l’austérité. Quant aux trois enfants vedettes, ils sont pétillants de naturel et de vivacité. Comme Jesse, comme Bertolucci lui-même plusieurs décennies plus tôt, le spectateur découvre dans le film la vie du prince Siddharta, futur Bouddha, à travers un livre d’images qui prend vie. Cette évocation, qui scande régulièrement le récit, baigne dans un climat magique quasi omniprésent, ponctué de visions ouvertement fantastiques : le bébé éléphant onirique, les fleurs poussant sous les pas de l’enfant, l’arbre protecteur se penchant sur les personnages, Siddharta affrontant son double maléfique, ou encore le déchaînement cataclysmique des éléments naturels face à Bouddha assis paisiblement au pied d’un grand arbre.

Keanu Reeves dans la peau de Siddharta

Entre Point Break et Speed, Keanu Reeves casse son image de star du cinéma d’action et nous offre une magnifique incarnation de Siddharta, toute en ingénuité et en candeur. En plus de ces atouts fort estimables, Little Buddha se pare d’une très belle photographie de Vittorio Storaro (collaborateur régulier de Bertolucci, Francis Ford Coppola et Warren Beatty), qui prend tour à tour des tonalités froides bleutées ou chaudes orangées, selon que l’action se déroule en Amérique ou en Orient, et d’une superbe partition de Ryuichi Sakamoto qui sait éviter les excès de l’emphase malgré un large déploiement symphonique, et qui atteint le summum de son lyrisme au cours du final, d’une beauté à couper le souffle. Frileux jusqu’alors quant à l’évocation du bouddhisme, le cinéma international profitera de la brèche ainsi ouverte pour proposer dans la foulée des œuvres telles que Kundun ou Sept ans au Tibet. Little Buddha est dédié à Francis Bouygues, qui mourut avant de pouvoir produire le film.

 

© Gilles Penso

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ROCKETEER (1990)

Joe Johnston nous offre un film de super-héros délicieusement rétro inspiré des serials d'antan

THE ROCKETEER

1990 – USA

Réalisé par Joe Johnston

Avec Bill Campbell, Jennifer Connelly, Timothy Dalton, Ed Lauter, Paul Sorvino, Terry O’Quinn, James Handy, Tiny Roy

THEMA SUPER-HEROS

Après un fort sympathique Chérie J’ai rétréci les gosses, Joe Johnston persiste dans le domaine de la comédie fantastique avec Rocketeer qui dégage un délicieux parfum de nostalgie et ravive la flamme des super-héros d’antan. Inspiré de la bande dessinée du même nom créée par Dave Stevens en 1982, elle-même sous influence de quelques serials tels que The Rocket Man, le film se situe en 1938 et met en vedette Cliff Secord (Bill Campbell), un jeune pilote cascadeur. Celui-ci entre par hasard en possession d’une fusée dorsale qui le transforme littéralement en homme volant. Aussitôt, le voilà pris entre les griffes des espions nazis et de la CIA qui veulent absolument lui mettre le grappin dessus.

Le casting du film, judicieux, met en vedette Jennifer Connelly, la splendide héroïne de Phenomena et Labyrinthe, en fiancée du héros, Timothy Dalton, formidable James Bond de la fin des années 80, en acteur fourbe et cabotin à la solde des nazis, et Bill Campbell, jeune premier qui possède toute la fougue et la sympathie nécessaire au rôle-titre, ce qui ne semble guère pourtant avoir joué en sa faveur, car il ne transforma pas vraiment l’essai par la suite (jusqu’à ce que la télévision s’intéresse tardivement à lui, à travers des séries telles que Deuxième chance ou Les 4400). Le film s’amuse à reconstituer quelques apparitions de guest-stars célèbres du Hollywood des années 30, comme Howard Hughes, W.C. Fields, Clark Gable, et même Rondo Hatton, un acteur spécialisé dans les rôles de méchants à cause de la maladie acromégalique qui déformait ses traits, et dont Rick Baker s’est appliqué à reproduire le visage grotesque.

Un homme-fusée en stop-motion

Ancien directeur artistique d’ILM, Joe Johnston a tout naturellement fait appel à ses ex-collègues pour réaliser les effets visuels de son second long-métrage. L’idée initiale était d’utiliser autant que possible un cascadeur costumé pour les scènes de voltige, et de ne recourir à une figurine animée image par image que pour quelques plans larges très furtifs. Mais les temps de préparation interminables des séquences avec le cascadeur et les plans tests très efficaces réalisés en animation par le talentueux Tom Saint Amand réussirent à convaincre la production d’employer les figurines de manière intensive. « J’ai récupéré des photographies de très bonne qualité de l’acteur Bill Campbell en costume, prises sur le plateau », raconte St Amand. « Je m’en suis servi de guide pour la fabrication des deux figurines d’animation de 45 cm de haut que nous avons utilisées dans le film. L’équipe de tournage pouvait ainsi mettre en place un plan avec la première figurine pendant que j’en animais un autre avec la seconde. En moyenne, chaque plan du Rocketeer nous demandait environ une demi-journée d’animation. » (1) Certes, les incrustations sur fond bleu ne sont pas toujours irréprochables (d’indésirables liserés gâchent ainsi certains plans), mais la mise en scène alerte de Johnston et les excellents effets d’animation de St Amand contribuent à conférer aux poursuites aériennes un extraordinaire dynamisme. Spectaculaire comme il se doit, le climax réserve un sort explosif à un gigantesque ballon dirigeable et à Timothy Dalton lui-même, s’écrasant avec panache sur l’enseigne des collines d’Hollywood.

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en septembre 1999.

 

© Gilles Penso

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MATRIX REVOLUTIONS (2003)

Le point final de la trilogie culte créée par les frères Wachowski prend une dimension épique lorsque s'affrontent les humains et les machines

MATRIX REVOLUTIONS

2003 – USA

Réalisé par Larry et Andy Wachowski

Avec Keanu Reeves, Laurence Fishburne, Carrie Anne Moss, Hugo Weaving, Lambert Wilson, Monica Bellucci 

THEMA MONDES VIRTUELS ET MONDES PARALLELES I ROBOTS I SAGA MATRIX

Troisième volet de la saga Matrix, cette « révolution » accumule dans sa première partie les erreurs des deux films précédents : philosophie de comptoir, dialogues nébuleux, combats répétitifs et dangereuses pertes de rythme. L’élu Néo y végète dans un coma prolongé, tandis que l’agent Smith infiltre la résistance et que les soldats de Zion se préparent à une ultime guerre contre les machines qui les oppressent depuis tant d’années. Passée la première heure du film, l’action explose enfin avec une furie vertigineuse, car l’affrontement tant annoncé entre humains et créatures mécaniques prend une tournure dantesque, proprement époustouflante. En ce sens, Matrix Revolutions nous libère de la frustration engendrée par Terminator 3, lequel expédiait en quelques timides séquences la fameuse guerre hommes/machines. Ici, point de demi-mesure : les guerriers de Zion, engoncés dans des exo-squelettes hérités d’Aliens, se castagnent contre des milliers de sentinelles aux allures de calamars robotiques, tandis que des foreuses géantes dévastent une partie de la cité. Développée sur une bonne demi-heure, cette bataille homérique est l’un des plus gros morceaux d’anthologie de la trilogie.

Mais ce n’est en fin de compte qu’un spectacle pyrotechnique, et Matrix Revolutions parvient heureusement à dépasser cette ambition d’artificier en mettant en place une idée scénaristique audacieuse, qui donne une intéressante tournure au récit. L’agent Smith devenant peu à peu omnipotent, il finit par représenter un danger à la fois pour les humains et pour la Matrice. Sorti de son coma, Néo part donc négocier une trêve avec le dieu des Machines, pour lesquelles l’homme n’est plus qu’une source d’énergie au même titre que la plus vulgaire des piles. A travers cette divinité mécanique (dont la physionomie enfantine s’inspire du visage du neveu d’Andy Wachowski), le terme « Deus ex Machina » prend dès lors tout son sens. Le film s’achève sur un duel nocturne sous une pluie numérique (constituée de lignes de codes issus de la Matrice) plus intéressant du point de vue de son enjeu que de sa visualisation, les combats mi-kung-fu mi-jeu vidéo ayant largement été galvaudés depuis les deux Matrix précédents. Et la conclusion, à la fois triste et pleine d’espoir, s’ouvre sur une nouvelle ère, bâtie sur le corps des nombreux soldats sacrifiés.

Tout est écrit à l'avance

Au fil du récit, les références bibliques et historiques abondent, notamment à travers le nom des lieux, des personnages et des vaisseaux (de Zion à Nabuchodonosor en passant par le Mérovingien et les Séraphs). Dommage que le déterminisme inhérent à la thématique de l’élu entrave le processus d’identification du spectateur, dans la mesure où tout semble déjà écrit et prévu à l’avance, les protagonistes étant réduits à l’état de marionnettes télécommandées par le Destin. Dans ce cas, comment s’impliquer vraiment dans les faits et gestes des protagonistes ? Voilà, probablement, l’un des problèmes majeurs de cette trilogie hautement surestimée. Aussi coûteux que Matrix ReloadedMatrix Revolutions ne remporta pas le même succès financier. La saga se poursuivit donc sous forme de jeux vidéo et de dessins animés télévisés.

 

© Gilles Penso

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MATRIX RELOADED (2003)

Une poignée de séquences d'action époustouflantes surnagent au milieu d'un océan de philosophie de comptoir dans ce second opus décevant

MATRIX RELAODED

2003 – USA

Réalisé par Andy et Larry Wachowski

Avec Keanu Reeves, Laurence Fishburne, Carrie-Anne Moss, Monica Bellucci, Lambert Wilson, Hugo Weaving

THEMA MONDES VIRTUELS ET MONDES PARALLELES I ROBOTS I SAGA MATRIX

Allez, on recharge la Matrice et c’est reparti pour un tour! Six mois après les événements survenus dans le premier Matrix, Neo (Keanu Reeves), en pleine possession de ses super-pouvoirs, est parvenu à arracher un certain nombre de ses semblables aux griffes des machines. Les « évadés » se sont réfugiés sur Zion, dernier bastion de la résistance humaine. Mais le répit est de courte durée, car une armada de sentinelles robotisées s’apprête à mener un terrible assaut. Pour couronner le tout, le redoutable agent Smith (Hugo Weaving) s’avère désormais capable de se cloner en un nombre infini d’avatars. Selon l’Oracle, le seul espoir réside dans le « fabricant de clefs », un personnage énigmatique que Neo, Morpheus et Trinity vont s’efforcer de retrouver. Au bout de leur quête se poseront deux questions essentielles : qu’est-ce que la Matrice, et qui en est le créateur ?

Le problème principal de cette séquelle est qu’Andy et Larry Wachowski ont déjà tout dit dans le premier film. Par conséquent, le scénario de Matrix Reloaded se met rapidement à tourner à vide, et de larges séquences inutiles viennent faire office de remplissage. Comment interpréter autrement cette espèce de rave party qui n’en finit plus, ou cette interminable discussion sur un banc avec l’Oracle ? Le premier Matrix s’efforçait au moins d’assurer un certain équilibre entre l’action et l’exposition. Ici, pas de commune mesure : dialogues explicatifs et batailles mouvementées ne s’interpénètrent pas mais s’additionnent plutôt sous forme de grands blocs souvent fastidieux. Matrix Reloaded mérite tout de même un visionnage sur grand écran pour deux scènes de combat propres à entrer dans les annales par leur démesure et leur caractère inédit.

Vingt minutes de course-poursuite sur l'autoroute

Dans la première, tournée en vingt-sept journées harassantes, Neo affronte mille exemplaires de l’agent Smith  en même temps, en une lutte vertigineuse et hallucinante qui laisse le souffle coupé. Dans la seconde, protagonistes et antagonistes se bastonnent allègrement au beau milieu d’une autoroute, sautant de véhicule en véhicule, au fil d’une course-poursuite démentielle qui dure vingt bonnes minutes ininterrompues (et qui nécessita trois mois de tournage). Pour les besoins de cette échauffourée autoroutière, General Motors céda à la productions trois cents véhicules promis à d’explosives destructions. Cela dit, étant donné le budget impressionnant du film (cent cinquante millions de dollars dont cent alloués aux seuls effets spéciaux !) et le nombre hallucinant de techniciens sollicités (près de deux mille noms apparaissent au générique !), la qualité des séquences d’action va un peu de soi. Pour le reste, l’attention se relâche régulièrement, et ce ne sont ni Monica Bellucci et Lambert Wilson, guest stars au rôle autant grotesque qu’inutile, ni la très longue explication finale avec l’Architecte (Helmut Bakaitis), confuse et assommante, qui parviennent à relancer l’intérêt. La fin prend la forme d’un cliffhanger s’ouvrant directement sur Matrix Revolutions, troisième et ultime volet d’une fort inégale saga qui fut tourné simultanément à celui-ci et aux séquences live du jeu vidéo « Enter the Matrix ».

 

© Gilles Penso

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UN AMOUR DE SORCIERE (1996)

Une sorte de remake officieux de Ma Sorcière bien aimée avec Vanessa Paradis dans le rôle de la jolie jeteuse de sorts

UN AMOUR DE SORCIÈRE

1996 – FRANCE

Réalisé par René Manzor

Avec Vanessa Paradis, Gil Bellows, Jean Réno, Jeanne Moreau, Dabney Coleman, Katrine Boorman, Malcolm Dixon

THEMA SORCELLERIE

Comme son titre l’indique assez explicitement, Un Amour de sorcière tente de remettre au goût du jour le concept de la série Ma sorcière bien aimée, elle-même inspirée par le roman « Ma Femme est une Sorcière » de Thorne Smith. C’est aussi l’occasion, pour le producteur Christian Fechner, de porter à l’écran l’une de ses plus grandes passions : la magie. Fidèle à ses habitudes, Fechner réunit à cet effet un casting de haut niveau. Vanessa Paradis, Jean Réno et Jeanne Moreau donnent ainsi la réplique au jeune Gil Bellows, future coqueluche de la série Ally McBeal, le tout sous la direction de René Manzor, un réalisateur connu pour sa fantasticophilie (il mit notamment en scène Le Passage et 36-15 code Père Noël). Bellows incarne Michael Firth, un talentueux informaticien venu à Paris pour discuter d’un contrat décisif pour sa carrière. Là, il rencontre la belle Morgane (Paradis) et son fils Arthur, à peine âgé de quelques mois. Or Morgane est une sorcière au service du bien, et Arthur est menacé par les forces du mal représentées par le maléfique Molok (Réno). Pour soustraire son charmant bambin à l’influence du redoutable sorcier, elle doit lui trouver un parrain. Michael est la personne idéale, dans la mesure où il est né, comme l’enfant, un 14 juin à six heures du matin. A l’issue d’une cérémonie occulte, Arthur sera sauvé, mais Michael en ressortira vidé de toute intelligence. C’est ce qu’explique à Morgane sa vénérable grand-mère (Moreau). Or Morgane est en train de tomber amoureuse de Michael…

Paré d’un budget conséquent, Un Amour de sorcière recourt souvent aux effets spéciaux visuels pour donner corps aux pouvoirs magiques de ses protagonistes. « Notre plus grande satisfaction est que le public ne se doute pas une seule seconde que nos plans sont truqués » explique à cet effet Joyce Menger, en charge d’un certain nombre d’effets numériques (1). Mais chaque fois que possible, Fechner fait appel aux techniques des prestidigitateurs afin de capter certaines actions directement devant les caméras. « Quelles que soient les techniques utilisées, la méthode est identique : il faut détourner l’attention du spectateur pour mieux le tromper », raconte Gaëtan Bloom, illusionniste et comédien sollicité pour certains tours de passe-passe sur le tournage. « C’est ce qu’avait déjà parfaitement compris Méliès, qui fut le premier à mixer les tours de magie et les effets spéciaux. » (2).

Le service minimum

Afin de mettre toutes les chances de son côté, l’ambitieux producteur fait de surcroît tourner son film en deux versions, l’une en français, l’autre en anglais sous le titre Witch Way Love (choix qui motiva la présence de comédiens parfaitement bilingues). Hélas, tout ce déploiement de moyens et d’énergies ne joue pas en faveur du film. Artistiquement pauvre, articulé autour d’un scénario excessivement  mièvre et porté par des comédiens assurant le service minimum sans nous laisser l’opportunité de nous intéresser à leurs personnages, Un Amour de sorcière est à mille lieues de la grande comédie fantastico-romantique que l’on escomptait. Le film fut donc un flop, et Fechner s’avéra mieux inspiré lorsqu’il retrouva Vanessa Paradis sous la direction de Patrice Leconte dans La Fille sur le pont.

 

(1) et (2) Propos recueillis par votre serviteur en décembre 1996

 

© Gilles Penso

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LA SOUPE AUX CHOUX (1981)

En fin de carrière, Louis de Funès se livre à une rencontre du troisième type improbable aux côtés de Jean Carmet et Jacques Villeret

LA SOUPE AUX CHOUX

1981 – FRANCE

Réalisé par Jean Girault

Avec Louis de Funès, Jean Carmet, Jacques Villeret, Christine Dejoux, Claude Gensac

THEMA EXTRA-TERRESTRES

Pour son avant-dernier film, Louis de Funès troque son habituel costume de bourgeois acariâtre et tyrannique contre la défroque d’un fermier imbibé d’alcool à l’occasion de cette adaptation du roman « La Soupe aux Choux » de René Fallet. Retrouvant là son réalisateur fétiche Jean Girault, la star sur le déclin co-écrit (officiellement) et co-dirige (officieusement) un long-métrage équitablement considéré comme un classique hilarant ou un nanar désarmant par une communauté cinéphilique pour le moins divisée. Il faut dire que l’argument de départ a de quoi laisser perplexe. Dans le petit hameau des Gourdiflots ne subsistent plus que deux paysans sérieusement portés sur la bouteille, Francis Chairasse dit le Bombé (Jean Carmet), et Claude Ratinier alias le Glaude (Louis de Funès). Un soir, ils s’adonnent à l’un de leurs sports favoris, autrement dit le concours de pets ! La scène est devenue mythique, mais voir De Funès se complaire dans une trivialité qu’il évitait jusqu’alors comme la peste dut surprendre plus d’un spectateur à l’époque. Ce déferlement ininterrompu de flatulences provoque un violent orage, suivi de l’atterrissage d’une soucoupe volante phosphorescente presque aussi cheap que celle du Gendarme et les extraterrestres, ce qui n’est pas peu dire.

De cet improbable vaisseau spatial surgit l’extra-terrestre le plus saugrenu de l’histoire du cinéma, autrement dit un Jacques Villeret à la bouille ahurie qui émet des bruits de dindons pour communiquer et engonce sa corpulente silhouette dans un costume sublimement grotesque. Face à cette rencontre du troisième type impromptue, De Funès lâche une réplique entrée dans la légende : « si on peut plus péter sous les étoiles sans amener un Martien, il va nous arriver des pleines brouettes ! » Surnommant son visiteur « La Denrée », il lui fait découvrir sa spécialité culinaire : la fameuse soupe aux choux. L’extra-terrestre l’apprécie tellement qu’il en ramène un bidon entier jusque sur Oxo, sa planète natale. Là-bas, toute une commission d’enquête se met en place, car cette soupe éveille des émotions imprévues chez les habitants d’Oxo, lesquels avaient jusqu’alors l’habitude de les refouler. 

« Si on peut plus péter sous les étoiles sans amener un Martien, il va nous en arriver des pleines brouettes ! »

Pour remercier le Glaude, la Denrée lui fait un cadeau qui va s’avérer empoisonné : il ressuscite Francine, son épouse décédée dix ans plus tôt. Mais cette Francine-là n’a que vingt ans, et si son arrivée bouleverse un peu le quotidien des habitants des Gourdiflots, elle ne rend pas vraiment passionnant un scénario poussif qui tourne un peu en rond et ne fait rire qu’épisodiquement. Interprète habituelle de la femme de De Funès (dans la série des Gendarme, Oscar, Hibernatus, Jo, Les Grandes vacances), Claude Gensac joue ici le petit rôle d’une paysanne imprégnée de vin qui s’efforce de décrire à la police l’apparition de la soucoupe volante au-dessus de son champ. Peu clémente lors de la sortie de La Soupe aux choux sur les écrans, la presse de l’époque mit notamment l’accent sur le jeu grimaçant de Louis de Funès et la réalisation sans finesse de Jean Girault. Le film fut plus tard réévalué lors de ses multiples diffusions télévisées et se mua finalement en petit objet de culte.

 

© Gilles Penso

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JOHNNY MNEMONIC (1995)

Keanu Reeves est un homme "augmenté" dans cette adaptation de l'univers cyberpunk de William Gibson

JOHNNY MNEMONIC

1995 – USA

Réalisé par Robert Longo

Avec Keanu Reeves, Dina Meyer, Ice-T, Takeshi Kitano, Dennis Akayama, Dolph Lundgren, Henry Rollins, Udo Kier

THEMA FUTUR I ROBOTS

Johnny Mnemonic repose sur un scénario de William Gibson, pape de la littérature cyberpunk (auto baptisée « The Movement » par ses praticiens), qui adapte ici l’une de ses nouvelles publiées dans le recueil « Gravé sur Chrome » en 1986. Nous sommes dans le futur, un futur peu surprenant à première vue dans la mesure où il restitue la vision sombre, urbaine et claustrophobique incontournable depuis Blade Runner. Mais par un intéressant caprice temporel que ne renierait pas le Terry Gilliam de Brazil, la mode vestimentaire évoque celle des années 30, et les véhicules sont très proches de ceux des années 90. Dans ce 21ème siècle finalement familier, tout le monde peut devenir un cyborg. Il ne s’agit pas de se muer en Terminator ou en Robocop, mais simplement de renforcer ou de modifier certaines fonctions de son propre organisme biologique par la greffe d’éléments technologiques. Pour gagner sa vie dans cet univers peu engageant, Johnny s’est mué en véritable disque dur vivant. Son cerveau est capable d’emmagasiner quelque 80 gigaoctets de mémoire, ce qui s’avère fort pratique pour véhiculer des documents ultra-confidentiels. Devenir un tel messager a obligé Johnny à faire quelques sacrifices, en particulier à effacer de sa mémoire tous ses souvenirs d’enfance. Las de n’être plus qu’un récipient aveugle véhiculant les informations des multinationales qui contrôlent le globe, au mépris de sa propre mémoire, Johnny accepte une dernière mission, au risque de se surcharger pour en finir au plus vite. Il s’aperçoit bientôt que sitôt l’ultime livraison enregistrée dans son cerveau, tout le monde se lance à ses trousses et réclame sa tête… au sens propre !

Un tel sujet aurait pu séduire David Cronenberg, qui avait déjà transformé James Woods en magnétoscope humain dans Videodrome. Mais ici, le scénario évacue toute considération philosophique au profit d’une action au rythme soutenu un peu calquée sur celle de New York 1997. Le scénario aurait mérité de se pencher davantage sur les tourments psychiques de Johnny, et de pousser plus loin son discours sur l’omniprésence croissante de l’information dans notre univers, le futur du film n’étant qu’une simple extrapolation de notre quotidien. Le film permet cependant, via une séquence riche en images de synthèse, d’anticiper sur les pratiques futures de la réalité virtuelle, un pas qui avait déjà été amorcé par Barry Levinson dans Harcèlement.

Quelques guest-stars inattendues

Keanu Reeves, qui fut un magnifique prince Sidârtha dans Little Buddha et un convaincant substitut du Bruce Willis des Die Hard dans Speed, se tire honorablement de ce rôle étrange, un homme–ordinateur à la dérive qui ne comprendra que tardivement la portée des informations codées enregistrées dans son cerveau. Au détour du film, on découvre quelques visages familiers et quelques guest-stars comme Henry Rollins en médecin rivé contre le système, Ice-T en chef des rebelles de l’Undertech, Udo Kier, qui fut le Dracula et le Frankenstein de Paul Morissey, en traître efféminé, et Dolph Lungren, le méchant cyborg d’Universal Soldier, méconnaissable en terrifiant prédicateur plus machine qu’homme.

 

© Gilles Penso 

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