LOGAN (2017)

James Mangold signe la plus réaliste, la plus sombre et la plus désespérée des aventures des X-Men

TITRE ORIGINAL

2017 – USA

Réalisé par James Mangold

Avec Hugh Jackman, Patrick Stewart, Dafne Keen, Boyd Holbrook, Stephen Merchant, Elizabeth Rordiguez, Eriq La Salle

THEMA SUPER-HEROS I SAGA X-MEN I MARVEL

De toutes les sagas cinématographiques consacrées aux super-héros de comic books, celle des X-Men initiée par Bryan Singer est probablement la plus mature. Comment pourrait-il en être autrement, la franchise démarrant à Auschwitz dans l’enfer de la seconde guerre mondiale ? Plus les épisodes avancent (qu’il s’agisse des aventures collectives des mutants ou de celles, solitaires, de Wolverine), plus cette approche se confirme, sans se départir pour autant de l’aspect récréatif inhérent au genre. Mais avec Logan, James Mangold, à la fois scénariste et réalisateur, décide d’abattre toutes ses cartes et de ne céder à aucune concession. Son film sera noir, triste, extrêmement violent et passablement nihiliste. Motivé à l’idée de faire ses adieux définitifs à un personnage qui lui offrit la célébrité, Hugh Jackman nous offre sans doute l’une de ses prestations les plus intenses et les plus impressionnantes.

Héros déchu, destitué de son statut d’icône, Wolverine n’a plus rien d’un justicier et gagne chichement sa vie comme chauffeur de Limousine dans une Amérique légèrement futuriste (située en 2029). Lorsqu’il remise son costume sombre, Logan se retrouve dans le refuge décrépit où il a élu domicile avec le mutant Caliban, fuyant comme la peste les rayons du soleil qui brûlent sa peau d’albinos, et avec le professeur Charles Xavier. Ce dernier n’est plus qu’un vieillard malade, victime de crises fulgurantes qui altèrent les perceptions des gens autour de lui et s’avèrent particulièrement dangereuses. Logan et Caliban le soignent et se contentent de cette vie misérable… jusqu’à ce que leur routine ne soit troublée par l’arrivée d’une fillette mystérieuse aux pouvoirs étonnants. A partir du moment où les agents du gouvernement, représentés par le cynique et redoutable Donald Pierce (excellent Boyd Holbrook, transfuge de la série Narcos), se mettent à sa recherche, le film abandonne son inertie pour prendre les atours d’un road movie désenchanté.

Un western moderne

Mais lorsque nos héros en fuite croisent le chemin d’une famille de fermiers, la véritable nature de Logan s’affirme enfin, celle d’un western moderne, ce que confirment les larges extraits de L’Homme des Vallées Perdues diffusés dans une chambre d’hôtel et la voix grave de Johnny Cash entonnant « Hurt » pendant le générique de fin. Non content de désacraliser les figures les plus emblématiques de l’univers X-Men (Logan est mourant, Xavier est sénile), James Mangold les inscrit dans un univers futuriste réaliste où les discrets témoignages de l’avancée technologique (les camions robots, les prothèses des soldats, les machines moissonneuses) nourrissent une vision très sévère d’une société gangrénée par les multinationales privilégiant systématiquement le profit à l’éthique. Plus étonnant encore, le film s’approprie la culture populaire liée aux mutants (les bandes dessinées, les figurines) non pour construire un discours méta et référentiel (ce que beaucoup auraient été tentés de faire) mais pour distinguer le monde « réel » et celui du fantasme. Logan s’achève sur une note bouleversante, fermant définitivement un chapitre pour en ouvrir un autre. Comment ne pas préférer mille fois cette audace à celle – vulgaire et faussement provocatrice – de Deadpool ?

 

© Gilles Penso

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EVENT HORIZON : LE VAISSEAU DE L’AU-DELA (1997)

Une aventure spatiale qui vire au cauchemar lorsque les pires phobies d'un équipage se matérialisent

EVENT HORIZON

1997 – USA

Réalisé par Paul W. S. Anderson

Avec Laurence FishburneSam NeillKathleen QuinlanJoely Richardson, Richard T. Jones, Jason Isaacs

THEMA SPACE OPERA

Nanti d’un budget de 70 millions de dollars, Paul W. S. Anderson signait avec Event Horizon un film mêlant la science-fiction et l’épouvante et cherchant une grosse partie de son inspiration du côté du Solaris de Tarkovsky. En 2040, le vaisseau expérimental Event Horizon, parti explorer les confins du système solaire, a disparu sans laisser de traces, quelque part au-delà de la planète Neptune. Sept ans plus tard, un signal vient d’être détecté par le commandement de l’aérospatiale des Etats-Unis. Aussitôt réquisitionnés, le capitaine Miller (Lawrence Fishburne) et son équipe accompagnent le concepteur du vaisseau le docteur William Weir (Sam Neill) sur les lieux du signal. Voguant à bord du « Lewis & Clark », leur mission consiste à localiser et ramener ce vaisseau doté de la toute dernière technologie existante. Son cœur possède en effet un noyau capable de créer artificiellement des trous noirs, afin de courber l’espace-temps et de se déplacer à une vitesse stupéfiante en n’importe quel point de l’univers. Sur place, le spectacle qui les attend est assez effroyable. Les anciens membres de l’équipage sont réduits à l’état de cadavres desséchés, et toit porte à croire qu’ils se sont entretués, le capitaine clamant en latin sur le journal de bord : « Sauvez-vous de l’Enfer ! ».

Bientôt, des visions effrayantes puisées dans leur passé le plus douloureux viennent hanter un à un les membres de l’expédition de secours. « Le vaisseau connaît tout sur mon passé » constate avec inquiétude le capitaine Miller. « Il connaît mes obsessions, il connaît mes secrets aussi. Il s’insinue dans ma tête et me les fait revivre. » C’est là qu’Event Horizon rejoint les thématiques de Solaris, si ce n’est qu’Anderson cherche ici à visualiser l’horreur de manière très frontale. D’où quelques visions saignantes dignes d’un Hellraiser (corps suppliciés, écorchés, ensanglantés) ou encore ces flots d’hémoglobine circulant dans les coursives et laissant imaginer – folle idée – que le vaisseau se nourrit du sang de ses victimes. Le montage original était bien plus généreux en séquences gore et cauchemardesques, mais le réalisateur fut contraint d’en couper vingt bonnes minutes pour éviter une interdiction d’Event Horizon aux mineurs.

« Il s'insinue dans ma tête ! »

Tel quel, le film souffre un peu de cette concession, car si l’aspect « space opera » du récit est servi par des effets visuels spectaculaires et particulièrement soignés, l’horreur promise par les méandres du récit se résume à quelques effets de montage trop furtifs pour vraiment toucher le spectateur. C’est d’autant plus dommage que l’idée d’un voyage cosmique se terminant en Enfer était pour le moins audacieuse, ce que résume fort bien l’officier D.J. (Jason Isaacs) lorsqu’il déclare : « Ce vaisseau spatial a disparu en franchissant les limites de l’univers, de la réalité scientifique connue. Qui sait où il est allé se perdre, ce qu’il a vu et ce qu’il a bien pu ramener avec lui ? » Un tel postulat aurait dû nous offrir des séquences dignes de Lovecraft, Clive Barker ou Stephen King. Hélas, Event Horizon se contente d’effleurer les Ténèbres du bout des doigts sans jamais oser y plonger à corps perdu.

 

© Gilles Penso

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LES AILES DE LA NUIT (1997)

Un paparazzi se lance à la poursuite d'un vampire qui se déplace en avion et laisse dans son sillage un flot de cadavres ensanglantés

THE NIGHT FLIER

1997 – USA

Réalisé par Mark Pavia

Avec Miguel Ferrer, Julie Entwisle, Dan Monahan, Michael H. Moss, John Bennes

THEMA VAMPIRES I SAGA STEPHEN KING

Publiée en 1993 dans le recueil « Rêves et Cauchemars », la nouvelle « Le Rapace Nocturne » repose sur un principe que son auteur Stephen King résume en début de texte : « Le comte Dracula, titulaire d’un brevet de pilote amateur ». Ce court récit peut par ailleurs s’appréhender comme une sorte de spin-off, puisque son héros, le reporter Richard Dees, était un personnage secondaire du roman « Dead Zone ». Après avoir tenté en vain de tirer un scénario de sa nouvelle, King et son ami producteur Arthur P. Rubinstein (Creepshow, Simetierre, Le Fléau) se tournent vers un nouveau venu, Mark Paiva, dont le court-métrage Drag leur fait forte impression. Avec son scénariste Jack O’Donnell, Pavia décide de rester fidèle au texte, à l’exception de l’ajout d’un personnage féminin. Dans le rôle de Richard Dees, Miguel Ferrer excelle, comme à son habitude. Reporter désabusé œuvrant pour le journal à scandale Inside View, il cultive avec cynisme une devise dont il ne démord pas : « ne jamais croire ce que vous publiez et ne jamais publier ce que vous croyez. ». Son rédacteur en chef lui demande d’enquêter sur la mort d’un homme vidé de son sang et découvert dans un aérodrome. Le suspect est un mystérieux pilote qui se fait appeler Dwight Renfield mais que Dees surnomme bien vite « l’oiseau de nuit ». Ce dernier multiplie les victimes, évoluant d’un tarmac à l’autre comme si son avion noir était une sorte de cercueil volant. 

Dans sa nouvelle, Stephen King ne décrit pas le vampire et nous laisse l’imaginer, le reporter ne voyant que son absence de reflet dans le miroir et n’osant pas se retourner pour le regarder. « Dees crut sentir des effluves de cryptes anciennes et de tombeaux scellés dans son haleine » dit l’écrivain. Le film se montre plus démonstratif. Drapé dans un immense cape noire, le monstre a des mains griffues semblables à des serres, mais ne révèle son visage que très tardivement, à dix minutes de la fin, son faciès bestial révélant une gueule démesurément ouverte sur des crocs acérés. Responsable de cet impressionnant maquillage, l’atelier KNB signe aussi les nombreux effets gore du film (tête arrachée d’un cadavre en gros plan, corps ensanglantés après un accident de la route, victimes décapitées, familles entières mutilées…).

« J'en ai ras le bol de photographier des cadavres ! »

Les Ailes de la Nuit serait une satire mordante de la presse à sensation et du journalisme racoleur si Dan Monahan, qui interprète le rédacteur en chef, ne surjouait pas autant, multipliant les éclats de rire forcés et les sourires carnassiers. La prise de conscience tardive de Dees n’est d’ailleurs pas vraiment justifiée. Cet homme sans scrupule qui retourne les corps ensanglantés pour avoir de meilleures photos déclare ainsi sans raison apparente : « j’en ai ras le bol de photographier des cadavres ». Mais la thématique majeure du récit demeure intacte. Elle pourrait se résumer ainsi : à force de vivre sur la mort des autres, elle finit par vous contaminer comme un lent cancer. Le film développe ainsi un parallélisme intéressant entre le journaliste à scandale et le vampire, tous deux se nourrissant du sang de leurs victimes, jusqu’à un final apocalyptique digne de La Nuit des Morts-Vivants.

 

© Gilles Penso

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LA FILLE DE FRANKENSTEIN (1958)

L'un des monstres de Frankenstein les plus laids et les plus involontairement drôles de l'histoire du cinéma !

FRANKENSTEIN’S DAUGHTER

1958 – USA

Réalisé par Richard E. Cunha

Avec Sandra Knight, Donald Murphy, Sally Todd, Felix Locher, Wolfe Barzell, John Ashley, Harold Lloyd Jr, Robert Dix

THEMA FRANKENSTEIN

Teenage Frankenstein  mettait déjà sérieusement à mal le roman de Mary Shelley pour le muer en foire aux monstres délicieusement grotesque. C’est dans un esprit tout à fait similaire que Richard Cunha nous propose cette Fille de Frankenstein, navrante au premier degré mais franchement drôle au second. Le docteur Oliver Frank, un nouveau descendant de Frankenstein (mais combien sont-ils ?) interprété par Donald Murphy, y poursuit d’étranges travaux. En compagnie du vieux jardinier Elsu, il travaille secrètement à mettre au point un robot humain auquel il ne manque plus que le cerveau. « Grâce à la science et aux écrits de mon père, je réussirai à créer un être parfait », déclame-t-il en regardant le plafond d’un air inspiré. Pour conserver l’anonymat, il officie comme simple assistant du professeur Carter, un vieux savant persuadé de pouvoir endiguer la plupart des maux de l’humanité en régénérant les cellules. Mais en secret, Frank compte bien prendre dignement la relève de son père, ordonnant à Elsu de lui ramener des morceaux de cadavres frais en provoquant des accidents, comme le brave jardinier le fit jadis pour Frankenstein senior.

Frank expérimente sur Trudy Morton (Sandra Knight), la nièce de son employeur, un sérum qui la transforme temporairement en monstre féroce aux dents proéminentes, aux yeux exorbités, aux sourcils simiesques et à la peau parcheminée. L’intérêt d’une telle expérience nous échappe quelque peu, mais bon… Lorsqu’elle redevient normale, elle se plaint d’affreux cauchemars, tandis que la presse annonce sur cinq colonnes : « Une femme monstre menace la ville ! » et que la police ne sait plus trop où donner de la tête. Emporté dans son élan, Frank fabrique ensuite une créature au visage particulièrement ravagé à laquelle il transplante le cerveau d’une autre jeune fille, Suzy (Sally Todd), une amie de Trudy qui l’aguichait. « Le cerveau féminin est conditionné par un monde masculin », décrète-t-il, « il obéit aux ordres ! ». Toutes considérations féministes mises à part, les motivations du savant fou sont de plus en plus nébuleuses.

« Le cerveau féminin est conditionné sur un monde masculin… »

Et que dire de ce grotesque masque en caoutchouc bricolé à la va vite par le maquilleur Harry Thomas pour donner un visage au monstre ? Pour l’anecdote, Thomas ne savait pas, en élaborant ce grimage improbable, que la créature était censée être une femelle. Prévenu au dernier moment, il eut tout juste le temps d’y apposer du rouge à lèvre ! Le résultat dépasse toutes les espérances aux yeux des amateurs de nanars gratinés. D’autant qu’Harry Wilson, le pauvre comédien interprétant la créature, adopte une étrange démarche de jouet à ressort, remuant ses bras mécaniquement, grognant, écarquillant les yeux et titillant fortement les zygomatiques des spectateurs. Encombrée des tics inhérents aux « drive in movies » (notamment d’interminables passages musicaux), La Fille de Frankenstein n’est pas tout à fait exempt d’intérêt, notamment grâce à la présence radieuse de Sandra Knight, qui illumine l’écran à chaque apparition, et au jeu savoureux de Donald Murphy, qui excelle dans le registre de la duplicité.

 

© Gilles Penso

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ROGUE ONE : A STAR WARS STORY (2016)

En marge des épisodes numérotés de la saga Star Wars, Gareth Edwards dirige un drame de guerre spatial qui s'inscrit entre la première et la seconde trilogie

ROGUE ONE : A STAR WARS STORY

2016 – USA

Réalisé par Gareth Edwards

Avec Felicity Jones, Diego Luna, Ben Mendelsohn, Forest Whitaker, Mads Mikkelsen, Donnie Yen, Jiang Wen

THEMA SPACE OPERA I SAGA STAR WARS

Le concept pouvait sembler hasardeux : lancer une série de films rattachés à la franchise Star Wars inscrits en marge des épisodes officiels. Voilà qui sentait l’opération marketing destinée à alimenter les bacs à jouets un an avant la sortie de l’épisode 8. C’est donc avec perplexité que les fans de l’univers créé par George Lucas attendaient Rogue One. La surprise et l’enthousiasme n’en sont que plus grands. Au lieu de s’intéresser aux protagonistes iconiques de la saga, Gareth Edwards et ses scénaristes s’attardent sur des personnages secondaires et racontent les batailles oubliées par l’histoire avec un grand H.  Ce choix audacieux transforme Rogue One en un objet filmique unique, une sorte de Canons de Navarone transposé dans le monde des Jedi. Les héros de l’ombre y luttent contre l’oppression impériale mais aussi contre leurs propres démons, partagés entre leur sens du devoir et les sacrifices parfois trop douloureux auxquels ils doivent consentir. Face à la dictature imposée par les hommes de Dark Vador, la frontière entre résistance et terrorisme s’avère dangereusement ténue.

En ramenant la lutte sur la terre ferme, Rogue One recentre les enjeux et nous offre un autre point de vue. Ici, la destruction d’une planète par l’Etoile Noire n’est pas une abstraction. Elle est vécue de l’intérieur, depuis les villages des habitants soudain condamnés à l’éradication. C’est là que le film de Gareth Edwards tire une grande partie de sa singularité, évitant les écueils du Réveil de la Force. Malgré ses très nombreuses qualités formelles, l’épisode 7 de J.J. Abrams souffrait en effet d’un scénario bardé d’incohérences, d’une propension un peu systématique au « fan service » et d’une trop grande aliénation à la narration de l’épisode 4 dont il constituait quasiment un remake. Or s’il respecte totalement l’univers de la trilogie originale, Rogue One s’en distingue par une narration différente et par des choix artistiques inattendus, n’hésitant pas à reléguer à l’arrière-plan les figures les plus mythiques de la saga.

Entre l'hommage et le modernisme

Prenant pleinement possession du concept, Gareth Edwards nous offre des visions inédites en s’appuyant pourtant sur l’imagerie que nous connaissons. Personne n’avait encore montré un titanesque Star Destroyer en stationnement au-dessus du temple séculaire d’une ancienne civilisation, une escouade de X-Wings s’éclairant avec des phares pour frayer leur route sous une nuit pluvieuse ou des At-At surgissant de la brume comme des monstres préhistoriques. En recyclant des concepts de Ralph McQuarrie dessinés à la fin des années 70 mais non utilisés, Rogue One multiplie ainsi les tableaux jamais vus sans perdre sa cohérence ni celle qui le rattache au reste de la saga. La quête d’un esthétisme en équilibre entre le modernisme et l’hommage à la trilogie originale pousse l’équipe des effets visuels dans ses retranchements, imitant à la perfection les mouvements en stop-motion des Scout Walkers du Retour du Jedi et donnant sciemment aux destroyers de l’Empire des allures de maquettes. L’un des moindres atouts du film n’est pas Michael Giacchino. Avec humilité, le talentueux compositeur entre dans l’univers musical de John Williams dont il s’efforce de restituer toute la tessiture, toute la dynamique et toute l’emphase en minimisant malgré tout l’usage de ses thèmes les plus célèbres au profit d’une majorité de morceaux inédits. Lien idéal entre l’épisode 3 et l’épisode 4, Rogue One s’achève sur un plan extrêmement gratifiant propre à élargir les sourires et à faire briller les yeux des fans de la première heure.

 

© Gilles Penso

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A L’AUBE DU SIXIEME JOUR (2000)

Arnold Schwarzenegger retourne vers le futur pour lutter contre un double maléfique sous forte influence de Philip K. Dick

THE 6TH DAY

2000 – USA

Réalisé par Roger Spottiswoode

Avec Arnold Schwarzenegger, Robert Duvall, Michael Rooker, Michael Rapaport, Tony Goldwyn, Sarah Wynter, Rodney Rowland

THEMA DOUBLES I FUTUR 

Après avoir cumulé échec sur échec, Arnold Schwarzenegger s’est mis en tête de retrouver les bonnes vieilles recettes qui, jadis, firent son succès. Le voilà donc embarqué dans un thriller futuriste agrémenté de doubles, de complots et de faux-semblants, avec de forts relents de Philip K. Dick en général et de Total Recall en particulier. Certes, Roger Spottiswoode n’est pas Paul Verhoeven (même si son talent est indéniable lorsqu’il s’attelle à des films musclés tels qu’Under Fire ou Demain ne meurt jamais), et A l’Aube du Sixième Jour ne marquera guère les annales de la SF. Mais il faut reconnaître que le scénario de Cormac et Marianne Wibberley, habile, sait ménager les moments palpitants sans s’encombrer de temps morts, glissant de temps en temps quelques clins d’œil à celui de Blade Runner (le test psychologique lié à la tortue dans le désert, l’allusion au serpent cloné). 

Schwarzie y incarne Adam Gibson, un pilote d’hélicoptère du futur, qui survit in extremis à un accident pour découvrir qu’il a été remplacé par un clone auprès de sa famille. Or le clonage humain est illégal. Sur le point de s’opposer à son double, Gibson est pris en chasse par des tueurs à la solde de celui qui l’a cloné. Le voilà bientôt plongé dans le maelström d’une conspiration politique dont les tenants et les aboutissants lui échappent quelque peu… Le futur décrit ici n’est pas révolutionnaire mais regorge d’idées amusantes : animaux clonés, poupées robots, petites amies virtuelles, ordinateurs omniprésents… Hélas, les considérations morales et métaphysiques liées au thème du clonage sont abordées de manière relativement superficielle, comme si l’on craignait que le spectateur n’en ait pas pour son argent.

Variantes ludiques sur le sujet de l'eugénisme

De fait, A l’Aube du Sixième Jour se concentre surtout sur ses poursuites de voitures et d’hélicoptères, ses fusillades et ses explosions à foison. Même les longues séquences de dialogues, comme celle de Gibson avec son collègue de travail, sont filmées comme des scènes d’action. Il faut donc se contenter de variantes ludiques sur le sujet de l’eugénisme, qui voient notamment les chasseurs de prime mourir et ressusciter toutes les cinq minutes, pour peu qu’on les clone à nouveau et qu’on leur injecte la mémoire de leur moi précédent. Une idée scénaristique jubilatoire, certes, mais qui se contente de réutiliser superficiellement l’un des motifs développés dans le roman « Le Canal Ophite » écrit en 1977 par John Varley. Les questionnements éthiques se résument à quelques répliques sans audace, comme lorsque ce bon vieil Arnold déclare solennellement qu’une seule personne a le droit de décider ou non si les clones devraient exister : Dieu. Avec un peu plus d’ambition, ce Sixième Jour aurait presque atteint les sommets vertigineux de son admirable modèle Total Recall. Ses prétentions n’allant pas si loin, il se contente du statut de film d’action et de SF bien troussé, distrayant d’un bout à l’autre et solidement construit, mais condamné à l’oubli quelques heures à peine après son visionnage. Qu’importe : deux heures de divertissement sans faille, ce n’est déjà pas si mal.

 

© Gilles Penso

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PIRATES DES CARAÏBES – LA MALÉDICTION DU BLACK PEARL (2003)

Dans son rôle le plus icônique, Johnny Depp affronte des pirates qu'un sort a transformés en morts-vivants

PIRATES OF THE CARIBBEAN : THE CURSE OF THE BLACK PEARL

2003 – USA

Réalisé par Gore Verbinski 

Avec Johnny Depp, Orlando Bloom, Keira Knightley, Geoffrey Rush, Jack Davenport, Jonathan Pryce, Lee Arenberg

THEMA ZOMBIES I SAGA PIRATES DES CARAÏBES

Après les romans, les BD et les jeux vidéo, Hollywood a trouvé au début des années 2000 une nouvelle source d’inspiration : les parcs à thème. Evidemment, savoir que le scénario de ce film repose sur une des attractions de Disneyland n’incitait pas à priori à l’enthousiasme. Fort heureusement, les pantins animatroniques qui s’animent depuis des décennies dans le parc de Mickey ne sont qu’un prétexte, habilement recyclé par un script fou mixant le film de pirates avec le thème des zombies. Nous sommes au 17ème siècle. Le perfide pirate Barbossa, capitaine du Black Pearl, attaque la ville de Port Royal et enlève la fille du gouverneur, Elizabeth Swann. Will Turner, l’ami d’enfance d’Elizabeth, se lance aux trousses du capitaine aux côtés du flibustier Jack Sparrow. Celui-ci mène une vengeance personnelle, car jadis Barbossa l’a abandonné sur une île des Caraïbes en reprenant la barre du Black Pearl à sa place. Mais une malédiction frappe Barbossa et ses pirates. Lorsque la lune brille, ils se transforment en morts-vivants. Leur terrible sort ne prendra fin que le jour où le fabuleux trésor qu’ils ont amassé sera restitué… 

Le film se pare d’un casting haut de gamme, avec en tête un Johnny Depp qui crève l’écran en pirate déjanté. Sa première apparition donne le ton : debout sur la vigie d’un navire en piteux état, il avance nonchalamment jusqu’à mettre un pied sur le ponton du port, tandis que son bateau s’enfonce sous les flots derrière lui ! A ses côtés, Orlando Bloom, l’inoubliable Legolas du Seigneur des Anneaux, est impeccable en jeune premier sautillant et transi d’amour pour la belle Keira Knightley, qui constitue quant à elle la révélation du film. Sans oublier les prestations savoureuses de Geoffrey Rush (Shine) en chef des pirates et de Jonathan Pryce (Brazil) en père de la belle. Le récit prend d’abord les allures d’une comédie d’aventure traditionnelle, avec pugilats acrobatiques à l’épée, poursuites de navires et séquences d’abordage. Puis soudain, l’histoire bascule dans l’épouvante pure, avec des débordements qui surprennent de la part des studios Disney, d’habitude bien frileux en la matière. 

Affrontement homérique contre les squelettes

Or ici les morts violentes se succèdent, les pirates-zombies sont particulièrement effrayants, et les séquences gore comiques sont même de la partie, comme cette fourchette plantée dans l’œil d’un des morts-vivants, ou ce bras squelettique qui attaque l’un des protagonistes. L’une des plus belles idées visuelles du film est la lumière de la lune qui révèle l’apparence cadavérique des corsaires lorsqu’ils sont éclairés par son faisceau, via de magnifiques trucages visuels qui permettent d’alterner sans cesse comédiens réels et zombies en 3D. Quant à l’affrontement homérique entre les revenants squelettiques et les militaires, il s’agit d’un énième hommage à la séquence finale de Jason et les Argonautes, réalisé avec une fougue admirable par un Gore Verbinski visiblement très inspiré. Dommage que la partition de Klaus Badelt se contente de suivre les sentiers balisés par Hans Zimmer sur The Rock et Gladiator au lieu de mieux s’adapter au souffle épique que générait un tel scénario.

© Gilles Penso

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LES DENTS DE LA MER 3 (1983)

Le directeur artistique des Dents de la Mer prend les commandes d'une seconde séquelle délirante… en relief !

JAWS 3D

1983 – USA

Réalisé par Joe Alves

Avec Dennis Quaid, Bess Armstrong, Louis Gossett Jr, Simon Mac Corkindale, Lea Thomson, John Putch, P.H. Moriarty, Dan Blasko

THEMA MONSTRES MARINS I SAGA LES DENTS DE LA MER

Si Les Dents de la mer 2ème partie ne parvenait guère à renouveler le mythe créé par Steven Spielberg, Jeannot Szwarc y avait injecté une mise en scène efficace et des séquences plutôt bien ficelée. En revanche Joe Alves, directeur artistique promu réalisateur à l’occasion de cette seconde séquelle, ne réussit plus vraiment à faire illusion. Au cours de la scène d’intro, un poisson se retrouve décapité en vue subjective, puis sa tête se met à flotter à l’avant-plan, au beau milieu de l’océan, en un plan spécifiquement conçu pour le relief. Car Les Dents de la Mer 3 a été tourné en 3D, conformément à un regain aussi soudain qu’éphémère pour ce procédé très en vogue dans les années 50. Tout au long du métrage, des séquences d’une grande gratuité exploitent donc la vue tridimensionnelle (bras tranché qui flotte, visite en bathyscaphe d’un vieux galion échoué sous l’eau, tir à l’arbalète, cascades en ski nautique), tandis que le compositeur Alan Parker (aucun lien avec le réalisateur de Midnight Express) reprend servilement le thème de John Williams.

Le scénario, qui emprunte sans risque la structure habituelle des films catastrophe, commence par l’inauguration de Sea World, un nouveau parc d’attractions sous-marines équipé de galeries en plexiglass et d’un laboratoire immergé où le public peut voir évoluer des dauphins, des phoques et même des requins, le tout étant installé dans un lagon artificiel relié à la mer par un canal. Mike Brody (Dennis Quaid), qui y est employé, retrouve bientôt son jeune frère Sean (John Putch), tous deux étant le seul lien entre ce film et les deux précédents (ce sont les fils du shérif joué par Roy Scheider). Une fois que tous les protagonistes sont en place (l’entrepreneur incarné par Lou Gossett Junior, le cinéaste intrépide que campe Simon McCorkindale, l’employée de Sea World jouée par Lea Thompson), la menace prend enfin la forme prévisible d’un grand requin blanc. Capturé et exhibé dans le parc, le poisson carnivore ne survit pas à sa captivité…

Aquatic Park

Et c’est là qu’intervient sa mère, longue de dix mètres et pas du tout contente. Si les protagonistes et les dialogues rivalisent d’insipidité et de stupidité, les scènes de panique fonctionnent plutôt bien, notamment grâce à l’excellence des effets spéciaux mécaniques qui rendent le monstre fort impressionnant. Quelques séquences choc font également mouche, comme l’apparition d’une tête de victime défigurée au milieu d’un aquarium, ou l’engloutissement intégral d’un homme par la maman requin en colère. Mais cette seconde séquelle demeure grossière d’un bout à l’autre et s’achemine vers un final singulièrement tiré par les cheveux. Difficile de reconnaître dans ce fatras d’incohérences la patte de Richard Matheson, excellent auteur de science-fiction qui fut sollicité pour écrire le scénario mais dont le travail fut saboté par une batterie d’auteurs additionnels. On regrette surtout qu’Universal ne soit pas allé au bout de son idée initiale, qui consistait à faire de ce troisième épisode une parodie titrée Jaws 3 – People 0 et réalisée par Joe Dante. Le résultat eut certainement été plus réjouissant que cette baudruche en relief sans âme.

 

© Gilles Penso

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PREMIER CONTACT (2016)

Une experte en linguistique est chargée d'entrer en communication avec d'étranges visiteurs extra-terrestres

ARRIVAL

2016 – USA

Réalisé par Denis Villeneuve

Avec Amy Adams, Jeremy Renner, Forest Whitaker, Michael Stuhlbarg, Tzi Ma, Mark O’Brien

THEMA EXTRA-TERRESTRES

Après un triptyque unanimement salué par la critique et le public – Incendies, Prisonners et Sicario – le cinéaste canadien Denis Villeneuve quitte la terre ferme qui lui était familière pour s’essayer à la science-fiction. Sa source d’inspiration ? Une nouvelle de Ted Chiang, « L’Histoire de ta vie », maintes fois primée dès de sa publication en 1999. Avoir confié le scénario à Eric Heisserer peut surprendre, dans la mesure où ses travaux précédents (le remake des Griffes de la Nuit, la prequel de The Thing, Destination finale 5) ne sont pas des modèles de finesse. Pourtant son script joue la carte de la demi-mesure et de l’épure, respectant assez scrupuleusement la structure établie dans la prose de Chiang. Les premières images du film flirtent ouvertement avec le cinéma de Terrence Malick. Filmées à fleur de peau, les tranches de vie de Louise (Amy Adams) et de sa fille à différents âges de son existence exhalent tour à tour la tendresse, la frustration, le bonheur intense ou la tristesse la plus absolue, en une montagne russe émotionnelle qui sait nous toucher sans pour autant gagner notre pleine implication, dans la mesure où quelque chose nous échappe ouvertement dans cette narration elliptique.

Le récit change brusquement de cap lorsque douze gigantesques vaisseaux extraterrestres de forme oblongue entrent dans l’espace aérien de plusieurs villes de notre planète et stationnent au-dessus du sol. Qui sont ces visiteurs d’outre-espace ? Que veulent-ils ? Comment entrer en communication avec eux ? Louise étant une experte en linguistique, elle fait partie des rares privilégiés qui, à travers le globe, vont entrer dans l’un des vaisseaux pour tenter de comprendre le langage des entités venues d’ailleurs. Si les visions surréalistes de ces objets titanesques en suspension saisissent follement notre imagination, la première apparition des aliens met à mal notre suspension d’incrédulité. Certes, Villeneuve prend bien soin de les masquer dans la brume, derrière une paroi transparente impénétrable, et ne nous laisse distinguer que leur silhouette en contre-jour. Mais ces heptapodes colossaux et tentaculaires, presque frères jumeaux des créatures du Monsters de Gareth Edwards, véhiculent une imagerie pulp que le cinéaste refuse résolument d’assumer. « Rassurez-vous, ce n’est pas qu’un vulgaire film de science-fiction » semble vouloir affirmer sans cesse le cinéaste à son public, comme si le genre cinématographique inventé par Georges Méliès n’était pas assez noble pour se suffire à lui-même. Ce faisant, il met en scène des pieuvres géantes extraterrestres qui contredisent fatalement cette approche intellectualisée.

De la science-fiction qui ne s'assume pas ?

Plus problématique : en laissant reposer la majorité de son scénario sur les tentatives de traduction en langage humain d’un dialecte venu d’ailleurs, Premier Contact tombe dans le piège de l’adaptation littérale incapable de traduire en grammaire cinématographique les mots d’un écrivain. Là où Steven Spielberg avait eu l’intelligence d’opter pour un langage non écrit pour Rencontres du Troisième Type, Villeneuve laisse le texte envahir son film jusqu’à saturation, cultivant en outre le motif de « l’élu » (un seul être humain choisi entre tous pour sauver l’humanité) qui dénoue artificiellement la situation en jouant le rôle providentiel de deus ex-machina. Malgré sa beauté plastique, sa sensibilité et sa pudeur, Premier Contact ne nous convainc donc qu’à moitié, prouvant à quel point la science-fiction est un genre bien plus exigeant et complexe qu’il n’y paraît.

 

© Gilles Penso

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LES ENFANTS DES DAMNÉS (1963)

Une suite du célèbre Le Village des Damnés qui souffre fatalement de la comparaison avec son aîné mais développe son récit de manière novatrice

CHILDREN OF THE DAMNED

1964 – GB

Réalisé par Anton M. Leader

Avec Ian Hendry, Alan Badel, Barbara Ferris, Alfred Burke, Sheila Allen, Ralph Michael, Patrick Wymark, Martin Miller

THEMA ENFANTS I MUTATIONS

Connue également sous le titre Ces Êtres Venus d’Ailleurs, cette séquelle du Village des Damnés ne manque pas de qualités, mais elle ne s’apprécie pleinement que si l’on évite toute comparaison avec son extraordinaire prédécesseur. Le film de Wolf Rilla suggérait la présence d’autres groupes d’enfants doués de télépathie aux quatre coins du globe, en dehors de ceux de Midwich. Les Enfants des Damnés part de ce principe pour mettre en jeu la présence de six de ces inquiétants surdoués. Ramenés à Londres par leurs gouvernements respectifs afin de faire l’objet de tests scientifiques poussés, ils échappent sans difficulté à la vigilance de leurs tuteurs et se réunissent dans une vieille église désaffectée. Là, ils usent de leurs pouvoirs (avec le fameux effet des yeux lumineux, toujours aussi efficace) pour échapper à l’assaut des adultes venus les débusquer.D’où l’éprouvante séquence d’un homme qui abat son complice puis se jette dans le vide pour s’empaler sur une grille, sous le regard parfaitement impassible des bambins menés par un petit chef qui n’est pas sans évoquer, avec douze ans d’avance, le Damien de La Malédiction. Aux enfants pâles et blonds platine du premier film, ce second opus oppose un casting plus coloré, Anglais, Asiatiques, Africains, Indiens et Russes formant une nouvelle armée en culotte courte dont les intentions demeurent mystérieuses jusqu’au bout.

Car si Le Village des Damnés sous-entendait une présumée invasion venue d’une autre planète, Les Enfants des Damnés ne fait plus la moindre allusion à la moindre origine extra-terrestre, occultant du même coup les phénomènes surnaturels ayant précédé leur naissance (le black-out de Midwich, l’immaculée conception) et optant plutôt pour une mutation génétique en guise d’explication. « Je crois que ce sont les cellules d’un homme qui aurait un million d’années d’avance », affirme ainsi le vénérable professeur Gruber (Martin Miller) après avoir effectué une prise de sang sur l’un des enfants. « Ils ne sont pas humains, c’est une espèce supérieure, ils nous battront toujours » s’empresse d’ajouter l’un de ses confrères, prônant leur extermination imminente en concluant sa diatribe de la manière la plus expéditive qui soit :  « nous les dominons ou ils nous dominent, c’est la loi de la nature. » Dans les rangs de la communauté scientifique, les avis se partagent bientôt. Faut-il les détruire, les étudier, les laisser en paix ?

Un final apocalyptique

Le final, apocalyptique, montre la bêtise humaine l’emporter, mais le propos du film demeure un brin évasif dans la mesure où nous ne saurons jamais ce que ces petites créatures au visage poupon attendent des adultes humains et quels projets ils élaborent dans leur camp retranché. C’est d’autant plus dommage qu’une salve contre l’intolérance semblait couver sous le scénario de John Briley. Plus variante sur la thématique du Village des Damnés que véritable séquelle, Les Enfants des Damnés souffre ainsi d’un récit manquant de cohésion et de régulières pertes de rythme, même si son atmosphère générale évoque parfois les très illustres films de la série Quatermass produits quelques années plus tôt par la Hammer.

 

© Gilles Penso

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