I, ROBOT (2004)

Alex Proyas adapte les écrits robotiques d'Isaac Asimov sans finesse mais avec beaucoup d'efficacité

I, ROBOT

2004 – USA

Réalisé par Alex Proyas

Avec Will Smith, Bridget Moynahan, Alan Tudyk, James Cromwell, Bruce Greenwood, Adrian Ricard, Chi McBride

THEMA ROBOTS I FUTUR

A l’annonce d’un film adaptant les récits robotiques d’Isaac Asimov et signé Alex Proyas (l’esthète surdoué de The Crow et Dark City), on ne pouvait que s’enthousiasmer. Mais face aux moyens conséquents mis en œuvre, la Fox décida d’en faire un film à grand spectacle destiné au public le plus large. Au final, I, Robot est donc un produit hybride, s’ingéniant à mêler d’une part le « Will Smith Show » façon Bad Boys, à grands coups d’humour décontracté, d’action explosive et d’effets spéciaux numériques, et d’autre part la fable d’anticipation à caractère social, développant la thématique de la cohabitation entre les hommes et les machines pensantes. Nous sommes en 2035, dans un monde où les robots sont parfaitement intégrés dans la société, assurant les rôles d’assistants, de compagnons ou de gardiens loyaux et fidèles. Avec son habituelle désinvolture, l’ex-Prince de Bel Air incarne Del Spooner, un lieutenant de police de Chicago qui voue une haine farouche aux robots. La faute en incombe à un traumatisme qui ne nous sera révélé qu’au cœur de l’intrigue. En attendant, il n’a aucune confiance en ses « frères » mécaniques, contrairement à la majeure partie de la population, et les considère d’un œil plus que méfiant.

Cet état d’esprit s’amplifie lorsqu’on lui demande d’enquêter sur la mort du célèbre roboticien Alfred Lanning (ce bon vieux James Cromwell), dont le « suicide » s’avère rapidement être un meurtre. Or le principal suspect est un robot de la nouvelle génération NS-5, surnommé Sonny. Pourtant, si l’on s’en réfère aux lois de la robotique, les robots ne sont pas dotés de la faculté de tuer les êtres humains. Que s’est-il donc passé ? L’enquête de Spooner est ponctuée de séquences d’action inédites, servies par des effets spéciaux absolument hallucinants. Notamment la course poursuite dans le hangar empli de milliers de robots, la destruction d’une villa par une monstrueuse machine démolisseuse, ou encore l’attaque des androïdes sous le tunnel autoroutier. Fort heureusement, le film ne se résume pas à une collection de trucages spectaculaires.

Les contingences d'un blockbuster hollywoodien

Plus l’intrigue avance, plus elle s’épaissit, et plus la problématique de l’intelligence artificielle se développe, éveillant la curiosité et l’intérêt d’un public bien conscient de ne pas être en présence d’un simple thriller d’action futuriste. Aux côtés de Will Smith, la belle Bridget Moynahan incarne la robopsychologue Susan Calvin. Revêche et glaciale dans les romans d’Asimov, la scientifique était ainsi décrite par le romancier : « elle avait l’air froid et lointain d’une personne qui a travaillé depuis si longtemps avec des machines qu’un peu de leur acier a fini par pénétrer dans son sang. » Autant dire qu’à l’écran, Calvin est autrement plus glamour, mais Moynahan l’interprète malgré tout avec beaucoup de justesse et d’imperturbabilité. I, Robot s’efforce ainsi de préserver une certaine fidélité d’esprit au texte original, malgré ses contingences de blockbuster hollywoodien, et son ultime plan, extrêmement graphique, semble tout droit issu de la couverture d’un roman de SF des années 50. Mais indéniablement, l’ultime adaptation cinématographique de l’univers d’Isaac Asimov reste encore à faire.

 

© Gilles Penso

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AUX YEUX DES VIVANTS (2014)

Le troisième long métrage du duo Bustillo/Maury semble vouloir rendre hommage aux univers de Tobe Hooper et Stephen King

AUX YEUX DES VIVANTS

2014 – FRANCE

Réalisé par Julien Maury et Alexandre Bustillo

Avec Anne Marivin, Theo Fernandez, Francis Renaud, Zacharie Chasseriaud, Damien Ferdel, Fabien Jegoudez, Béatrice Dalle

THEMA TUEURS I SAGA BUSTILLO & MAURY

C’est dans les cris, les larmes et le sang que commence Aux yeux des vivants, le temps d’une séquence d’ouverture tétanisante qui nous rappelle l’atmosphère glaciale d’A l’intérieur. Ce quasi-retour aux sources est d’autant plus assumé par Julien Maury et Alexandre Bustillo que Béatrice Dalle, dans le rôle d’une femme enceinte névrotique, sert de pivot à ce prologue. Quelque peu déçus par l’accueil tiède réservé à leur film précédent, Livide, les duettistes décident d’emprunter un chemin mieux balisé, évitant les influences trop antithétiques pour assurer une cohésion stylistique à leur troisième long-métrage. 

La source d’inspiration majeure d’Aux yeux des vivants semble provenir de deux films américains des années 80 : Massacre dans le Train Fantôme de Tobe Hooper et Stand By Me de Rob Reiner. Le choc de ces deux univers donne naissance à une œuvre troublante, atypique, dont les protagonistes sont trois gamins un peu laissés à l’abandon dans une ville rurale qui ressemble étrangement aux bourgades chères à Stephen King. Cancres invétérés, « mauvais garçons » dont chaque exaction ressemble à un appel de détresse destiné à des adultes visiblement occupés ailleurs, Dan, Tom et Victor ont la mauvaise idée d’incendier la grange d’un fermier antipathique. Pour éviter les représailles, ils prennent la fuite dans un studio de cinéma abandonné. Mais dans ces ruines d’un âge d’or révolu, ils tombent nez à nez avec Isaac Faucheur et son fils Klarence, deux psychopathes se livrant à d’inquiétantes activités. Les trois adolescents parviennent à regagner leurs foyers respectifs. Mais Klarence les a suivis, prélude à une longue nuit de terreur… 

Entre horreur radicale et poésie enfantine

Malgré un budget étriqué, Bustillo et Maury ne sacrifient pas la mise en forme d’Aux yeux des vivants, le film bénéficiant d’une photographie somptueuse d’Antoine Sanier et d’une bande originale magnifique signée Raphael Gesqua (sous l’influence manifeste du Wolfman de Danny Elfman). Même les déconvenues survenues en cours de production jouent parfois en faveur du film, comme ce décor de fête foraine abandonnée – initialement prévue dans le scénario – que les réalisateurs ne dénichèrent pas, se rabattant finalement sur un ancien studio de cinéma décrépi gisant en pleine campagne bulgare. Mine de rien, ce choix contraint évite au film une trop forte aliénation à l’une de ses influences – Massacre dans le Train Fantôme, donc. Les deux cinéastes conservent un style très particulier, en équilibre permanent entre l’horreur la plus radicale et une certaine forme de poésie souvent rattachée au monde de l’enfance. La longue séquence au cours de laquelle Klarence pénètre dans la maison de Viktor jongle à merveille entre ces deux composantes, ménageant des moments de terreur pure. Certes, le film souffre de dialogues souvent maladroits (les répliques vulgaires du jeune trio irritent plus qu’elles n’amusent) et d’une bonne dose d’incohérences. Mais l’initiative est trop encourageante pour être résumée à ces scories. Comment ne pas saluer l’endurance de Bustillo, Maury et de leur producteur Fabrice Lambot, défenseurs envers et contre tous d’un cinéma fantastique français digne de ce nom ? Saluons aussi la prestation de Francis Renaud qui, dans un registre difficile, confirme tout le bien que nous pensons de lui.

 

© Gilles Penso

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ATOMIC COLLEGE (1987)

Mauvais goûts, nudité, gore et monstres dégoulinants : la Troma décline les recettes de Toxic Avenger dans le décor d'un lycée américain

CLASS OF NUKE’EM HIGH

1987 – USA

Réalisé par Richard W. Haines et Samuel Weil

Avec Janelle Brady, Robert Prichard, Gil Brenton, Pat Ryan, James Nugent Vernon, Brad Dunker, Gary Schneider, Théo Cohan

THEMA MUTATIONSSAGA CLASS OF NUKE’EM HIGH

Un an après le relatif succès de Toxic Avenger, Lloyd Kaufman se glisse pour la onzième fois de sa carrière dans le fauteuil du réalisateur, sous le pseudonyme de Samuel Weil, et co-dirige avec Richard W. Haines ce nouveau rejeton estampillé Troma. Au programme : de l’humour gras, des dialogues stupides, des acteurs amateurs, de l’érotisme potache et des effets spéciaux horrifico-comiques. La recette n’est guère digeste, certes, mais elle donne lieu dans le cas présent un film plutôt sympathique, même s’il ne risque guère de marquer les mémoires. Sitôt vu, sitôt oublié en somme. La centrale nucléaire de Tromaville ayant une fuite, et son ventripotent patron étouffant l’affaire pour éviter le scandale, l’eau est contaminée et des liquides épais et peu ragoûtants s’infiltrent un peu partout dans le lycée voisin. Les pensionnaires de cet établissement scolaire parodient allégrement les clichés alors en vogue : le  boutonneux à lunettes, le rocker gominé façon Grease, la pom pom girl écervelée, le beau gosse genre capitaine de l’équipe de foot… Le premier lycéen infecté, Dewey, se met à baver abondamment, agresse ses camarades, puis se jette par la fenêtre avant de se décomposer à la vitesse grand V, se muant en squelette recouvert de chair putréfiée. Le ton d’Atomic College est ainsi donné. Comme dans tout lycée, il y a des mauvais garçons, qui prennent ici des allures de punks improbables et caricaturaux et répondent au doux nom de « Crétins ». 

Cette espèce de horde sauvage dégénérée à la Mad Max 2 achète de l’herbe à un employé de la centrale voisine, qui la fait pousser sur le site nucléaire. Ce qui donne fatalement aux joints des propriétés étranges. Warren Brant et Chrissy Murphy, le couple amoureux qui fait office de héros du film, en fera les frais. Chrissy est soudain gagnée par de violentes pulsions nymphomanes, puis vomit dans les toilettes un têtard monstrueux qui rappelle l’Elmer de Frank Henenlotter. Quant à Warren, il se métamorphose en justicier hideux et zombifié (sa chair se décompose, sa tête gonfle exagérément, du sang lui coule de partout). Sorte de cousin du Toxic Avenger, il corrige violemment les punks amateurs de racket, puis reprend figure humaine au petit matin. Au cours d’une séquence absurde conçue comme un défouloir censé enthousiasmer le public adolescent, les « Crétins » font évacuer le lycée et le saccagent de fond en comble, au son d’un mauvais morceau de rock typique des années 80.

Bête et méchant, mais très distrayant

Finalement, le têtard de Chrissy se mue en monstre gluant qui constitue véritablement le clou du spectacle. Version visqueuse et pustuleuse d’Alien au corps hérissé d’épines, à la queue de serpent et au faciès de squelette en décomposition, il s’avère franchement réussi (il faut dire qu’on ne le voit que dans la pénombre, et jamais en entier) et gratifie le film de quelques meurtres gores improbables (cerveau arraché à coup de griffe, œil expulsé de son orbite, décapitation à main nue). Les deux réalisateurs tirent ainsi parti avec beaucoup d’habilité de leurs moyens ridicules, se permettant des séquences de foule en panique, des destructions pyrotechniques et des effets spéciaux variés, et concoctant finalement un spectacle primaire mais très distrayant.

 

© Gilles Penso

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LE VOYAGE FANTASTIQUE (1966)

Une équipe médicale à bord d'un bathyscaphe se miniaturise pour soigner un patient depuis l'intérieur de son corps

FANTASTIC VOYAGE

1966 – USA

Réalisé par Richard Fleischer

Avec Stephen Boyd, Raquel Welch, Edmond O’Brien, Donald Pleasence, Arthur Kennedy, Arthur O’Connell, William Redfield

THEMA MEDECINE EN FOLIE I NAINS ET GEANTS

L’idée de base du Voyage Fantastique est tellement géniale qu’elle justifie à elle seule le statut de classique de la science-fiction auquel a immédiatement accédé le film de Richard Fleischer (à qui nous devons entre autres Les Vikings et 20 000 lieues sous les mers). Sérieusement blessé au cerveau dans un attentat, le professeur Benes est dans un état critique. Les scientifiques étant impuissants à le soigner, ils décident de tenter une opération inédite qui se pratiquerait depuis l’intérieur par une équipe de médecins miniaturisés introduits dans le corps du malade. En effet, en cette futuriste année 1995, le professeur Benes a inventé un procédé permettant de réduire les humains à des proportions microscopiques pendant soixante minutes. Cinq personnes sont donc introduites dans les veines et doivent, avant qu’une heure ne se soit écoulée, atteindre le cerveau. Il leur faut lutter contre les défenses naturelles de l’organisme mais aussi contre le sabotage d’un des membres de l’équipage. 

En tête de casting, Raquel Welch confirme son statut d’icône sexy du cinéma pop des années 60, troquant la fameuse peau de bête d’Un million d’années avant JC contre une tenue de plongée moulante tout aussi seyante (les deux films étant sortis en salle la même année), tandis que Donald Pleasence assure un rôle de scientifique névrosé qui lui va comme un gant. Curieusement, Fleischer détourne l’excentricité du scénario en adoptant un traitement hyperréaliste et une mise en scène à la limite de l’austérité. Ainsi, la manipulation technique qui permet au submersible de rétrécir nous est décrite avec un luxe de détails et une minutie presque documentaire. Lorsqu’enfin, au bout d’une bonne demi-heure, le submersible pénètre dans l’organisme malade, la rigueur médicale fait place au fantastique pur. La musique symphonique de Leonard Rosenman retentit alors pour la première fois, empruntant ses accents à Igor Stravinsky, le Technicolor dévoile enfin toute sa palette, et le corps humain se mue en véritable parc d’attractions. Bulles en suspension, jungles filandreuses et grottes aquatiques s’animent ainsi dans une série de plans extrêmement graphiques.

Une précision chirurgicale

La qualité des effets visuels joue évidemment beaucoup en faveur de ce récit surréaliste. Ils sont supervisés par un trio de vétérans : L.B. Abbott (La Tour infernale), Art Cruickshank (La Planète des singes) et Emil Kosa Jr (Voyage au centre de la terre). Les séquences d’évolution des comédiens nageant à l’intérieur du corps humain, obtenues en les suspendant par des câbles à l’intérieur d’immenses décors et en les filmant à grande vitesse (afin d’obtenir un ralenti au moment de la projection) ou les jolies maquettes conçues par Marcel Delgado (créateur des figurines de King Kong) s’avèrent bien plus photogéniques que réalistes. Cependant, grâce à la rigueur scientifique du script et à la précision chirurgicale du trajet entrepris par nos protagonistes, le film demeure étrangement plausible. La novélisation du Voyage Fantastique fut confiée à l’immense écrivain de SF Isaac Asimov, lequel prit la liberté de réinterpréter à sa sauce le scénario initial (œuvre conjointe d’Harry Kleiner, David Duncan, Jerome Bixby et Otto Klement) pour en tirer un roman original, qui fut d’ailleurs publié avant même que le film ne sorte en salles.

 

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WAR GAMES (1983)

Un petit génie de l'informatique s'apprête sans le savoir à déclencher la troisième guerre mondiale

WAR GAMES

1983 – USA

Réalisé par John Badham

Avec Matthew Broderick, Dabney Coleman, John Wood, Ally Sheedy, Barry Corbin, Juanin Clay, Kent Williams, Joe Dorsey

THEMA POLITIQUE-FICTION

War Games modernise et rajeunit les thèmes développés dans le classique de la politique-fiction Point limite en tirant parti de deux phénomènes contextuels liés au début des années 80 : la guerre froide et l’émergence de l’informatique personnelle. Au sein du NORAD (North Americain Defense Command), une simulation d’attaque nucléaire démontre qu’un pourcentage important d’officiers n’a pas le cran d’obéir aux ordres par peur des conséquences d’une troisième guerre mondiale. Le directeur des systèmes informatiques John McKittrick (Dabney Coleman) propose alors d’ « éliminer le facteur humain du circuit » en faisant appel au système WOPR (War Operation Plan Response), un ordinateur ultra-sophistiqué capable de simuler tous les conflits possibles et imaginables. « Je ne confierai pas la sécurité de l’état à un tas de diodes sous silicone » conteste le général Jack Berringer (Barry Corbin), sceptique. Mais la solution informatique est finalement adoptée par le gouvernement. D’où un plan symbolique montrant des employés démonter le fauteuil d’un opérateur désormais inutile.

Parallèlement, à Seattle, nous découvrons la vie quotidienne de David Lightman (Matthew Broderick), un lycéen de 17 ans passionné par les jeux électroniques et les ordinateurs. Grâce à son PC, il réussit à pénétrer les circuits du fichier informatique de son école et à modifier ses notes. Un jour, il découvre toute une série de jeux de stratégie créés par un certain docteur Falken, le plus attirant d’entre eux portant le nom de « guerre thermonucléaire totale ». Pour se distraire, la jolie Jennifer (Ally Sheedy) et lui simulent une attaque de missiles Russes sur les Etats-Unis. Les adolescents ignorent en fait qu’ils sont branchés sur le WOPR et s’apprêtent à déclencher un conflit bien réel. L’alerte est aussitôt donnée au NORAD, et les bombardiers de la strategic air force sont prêts à décoller. Lorsque David comprend les conséquences de ses actes, il est trop tard. L’ordinateur est en effet bien décidé à jouer la partie jusqu’au bout, et rien ne semble pouvoir l’arrêter…

La guerre thermonucléaire totale

C’est Martin Brest qui fut engagé à l’origine pour réaliser War Games. Mais suite à une mésentente avec la production, il fut débarqué en plein tournage (pour partir diriger Le Flic de Beverly Hills) et remplacé illico par John Badham, talentueux et éclectique metteur en scène de La Fièvre du samedi soir et Dracula. Très ancré dans son époque, War Games se structure autour d’une narration solide privilégiant d’efficaces moments de suspense et collectionne les seconds rôles savoureux, notamment le misanthrope docteur Falken (John Wood) qui vit seul sur son île, joue avec un ptéranodon radiocommandé et projette aux jeunes héros un extrait d’Un million d’années avant JC en prédisant calmement l’extinction de la race humaine : « Après notre mort, la nature repartira de zéro, avec les abeilles sans doute. La nature sait quand elle doit baisser les bras ». Certes, le scénario n’évite pas les incohérences, les clichés et les traits un peu grossiers. Mais l’œuvre est éminemment sympathique. Son succès colossal propulsera d’ailleurs la carrière de Matthew Broderick, vedette dans la foulée de Ladyhawke et La Folle journée de Ferris Bueller.

 

© Gilles Penso

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BLOOD FEAST (1963)

En portant à l'écran les excès sanglants du Grand-Guignol, Herschell Gordon Lewis réalise le premier film gore de l'histoire du cinéma

BLOOD FEAST

1963 – USA

Réalisé par Herschell Gordon Lewis

Avec William Kerwin, Mal Arnold, Connie Mason, Lyn Bolton, Scott H. Hall, Toni Calvert, Ashlyn Martin

THEMA TUEURS

En réalisant Blood Feast, Herschell Gordon Lewis ne se rendait sans doute pas compte du tournant qu’il faisait prendre au cinéma d’horreur. Spécialisé jusqu’alors dans les « nudies », des petits films érotiques concoctés avec la complicité du producteur David Friedman, il eut l’idée de reprendre à son compte les débordements sanglants du Grand-Guignol. Née en 1897 sur la scène parisienne d’une salle de spectacle qui lui donna son nom, cette forme théâtrale pour le moins singulière consistait à offrir aux spectateurs en mal d’émotions fortes des pièces vaudevillesques dans lesquelles l’horreur outrancière remplaçait la comédie de boulevard. 

Le Grand-Guignol eut son heure de gloire, mais l’intérêt du public s’émoussa quelque peu au bout de six décennies, et la toute dernière représentation eut lieu en 1962. Le génie d’H.G. Lewis fut donc de reprendre le flambeau, en quelque sorte, et de transposer les folies sanglantes théâtrales sur un écran de cinéma. Avec un script signé Allison Louise Downe, ex-membre de la police, et moins de dix jours pour boucler son tournage, Lewis situe son film à Miami et raconte l’histoire de Fuad Ramsès, un traiteur égyptien aux fortes tendances psychopathes. Engagé par une famille américaine pour assurer le repas d’anniversaire de Suzette, leur fille de vingt ans, il obtient ses ingrédients en assassinant ou mutilant de nombreuses jeunes femmes. Ces sanglantes exactions lui permettent de célébrer le culte de la déesse Ishtar, qu’il entend bien ramener à la vie. Il arrache ainsi une langue, un cerveau, une jambe… Un policier sauve à temps Suzette, destinée à une cérémonie religieuse, et Fuad finira ses jours broyé dans une benne à ordures. 

Meurtres mystico-religieux en série

Maladroite, jouée par des amateurs, filmée et éclairée sans soins, structurée autour d’un scénario filiforme, Blood Feast est malgré tout exemplaire à un titre : il s’agit officiellement du premier film gore de tous les temps. Effectivement, l’horreur sanguinolente y bat son plein, rythmant méthodiquement l’intrigue : une femme se fait arracher la jambe dans son bain, une autre est décervelée sous les yeux de son fiancé, une troisième a la langue extirpée, une dernière est fouettée jusqu’au sang puis massacrée sur une table… L’énormité des meurtres, et surtout leur prétexte mystico-religieux, désamorcent toute épouvante au profit d’une répulsion instinctive basique… et de nombreux fous rires dans la mesure où il est impossible de prendre cette intrigue au premier degré. Lewis, passant outre son budget anémique, réalise des effets spéciaux astucieux à base de mannequins en plastique et de viande fournie par la boucherie du coin, le tout étant noyé dans des mares vermillon de sang synthétique. Le pire de tous les comédiens est probablement Thomas Wood, dans le rôle d’un policier balourd – que le scénario tente de nous faire passer pour la perspicacité personnifiée. Il met un temps fou à recouper des éléments aux rapports pourtant évidents : les meurtres rituels, les sacrifices d’Ishtar, Fuad Ramses… Et lorsqu’il a fait enfin le lien, il explique longuement le processus de ses déductions à son patron, au cas où quelques spectateurs très distraits n’auraient pas suivi.

 

© Gilles Penso

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LA LIGUE DES GENTLEMEN EXTRAORDINAIRES (2003)

Sean Connery dirige une équipe de monstres et de personnages aux capacités hors du commun pour partir combattre le mal

THE LEAGUE OF EXTRAORDINARY GENTLEMEN

2003 – USA

Réalisé par Stephen Norrington

Avec Sean Connery, Naseeruddin Shah, Peta Wilson, Tony Curran, Stuart Townsend, Shane West, Jason Flemyng

THEMA HOMMES INVISIBLES I VAMPIRES I JEKYLL ET HYDE

Librement adapté d’une BD inventive d’Alan Moore et Kevin O’Neill, La Ligue des Gentlemen Extraordinaires prend pour héros quelques-unes des figures les plus célèbres de la littérature fantastique et épique. On y retrouve ainsi pêle-mêle des personnages imaginés par H. Rider Haggard (Alan Quatermain), Bram Stoker (Mina Harker), Jules Verne (le capitaine Némo), H.G. Wells (l’homme invisible), Oscar Wilde (Dorian Gray), Mark Twain (Tom Sawyer) et Robert Louis Stevenson (Jekyll et Hyde), avec en prime des allusions à Edgar Poe et Conan Doyle. Un tel concept ne pouvait qu’exciter la curiosité, et la première demi-heure du film s’avère plutôt gratifiante. On y apprend qu’en cette fin de 19ème siècle, un maléfique individu surnommé « Le Fantôme » utilise des armes révolutionnaires pour provoquer une guerre mondiale. Le gouvernement britannique déniche Quatermain au fin fond de l’Afrique pour qu’il unisse une équipe d’agents spéciaux hors du commun.

Étant donné que l’aventurier sur le retour est incarné par Sean Connery et que son contact se fait appeler « M », James Bond vient naturellement s’ajouter à la liste des influences de ce film patchwork. Quatermain va donc s’allier la technologie très avant-gardiste du capitaine Némo, l’invisibilité du scientifique Skinner, les pouvoirs redoutables de Mina Harker, l’indestructibilité de Dorian Gray et l’habileté du jeune Tom Sawyer, un personnage dénué de super-pouvoirs que les scénaristes ont cru bon d’ajouter un peu artificiellement à l’équipe, et dont le film aurait facilement pu se passer. Un dernier membre manque à cette incroyable ligue : le redoutable Mister Hyde, qui sème la panique dans les rues de Paris. A contre-courant des visualisations habituelles de l’alter ego de Jekyll, Hyde est ici un colosse de trois mètres de haut, au torse exagérément musclé, aux bras longs comme ceux d’un gorille, et à la mâchoire bestiale délivrant force grognements. A vrai dire, nous sommes plus proches ici de Hulk que de Stevenson, ce que confirment les spectaculaires séquences de transformation du savant en monstre.

Trop excessif pour convaincre

Hélas, passée la fort prometteuse introduction, le film vire un peu au n’importe quoi, accumulant des séquences d’action et des effets spéciaux tellement énormes qu’ils en deviennent absurdes. Témoin ce Nautilus en 3D, dix fois trop grand et exagérément effilé, qui évolue sans souci sur les bords de la Tamise, sur les quais de Paris et dans les canaux de Venise, sans parler de la destruction de la mythique cité italienne qui n’en finit plus de s’écrouler comme un château de cartes, ou encore de ce climax qui multiplie les explosions à loisir. Visiblement, Stephen Norrington n’a pas su trouver la limite entre l’exubérance de l’univers d’une BD et le manque de crédibilité le plus total, fut-ce en pareil contexte. L’aventure se clôt par un homérique combat opposant Hyde à un monstre trois fois plus colossal que lui, fruit de l’absorption par le bras droit du Fantôme d’un trop-plein de potion créée par Jekyll. Le savant/monstre est d’ailleurs le plus intéressant des membres de la ligue, grâce à la complexité de sa personnalité en perpétuel équilibre instable.

 

© Gilles Penso 

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L’ÎLE DU DOCTEUR MOREAU (1996)

Une production cauchemardesque qui aura accouché d'un film malade avec des acteurs en totale roue libre

THE ISLAND OF DR MOREAU

1996 – USA

Réalisé par John Frankenheimer

Avec Marlon Brando, David Thewlis, Val Kilmer, Fairuza Balk, Ron Perlman, Mark Dacascos, Temuera Morrison, Peter Elliott

THEMA MEDECINE EN FOLIE

L’initiative de cette troisième version du roman de Wells vint de Richard Stanley, réalisateur d’Hardware et du Souffle du Démon. Mais suite à des violents différends avec Val Kilmer, Stanley fut débarqué du film après seulement quatre jours de tournage, et c’est le vétéran John Frankenheimer qui fut contacté pour le remplacer. « Ce fut une expérience extrêmement difficile, probablement la pire de toute ma carrière », nous avouait Frankenheimer peu de temps avant sa disparition. « Il n’y avait que deux choses qui me motivaient dans ce film : gagner de l’argent et diriger Marlon Brando. C’étaient de mauvaises raisons. Ceci dit, je ne le raye pas complètement de ma filmographie, parce qu’il contient des éléments intéressants, notamment la présence de Brando et une atmosphère assez oppressante. » (1) Celle-ci s’affirme dès le somptueux générique d’ouverture, héritier des trouvailles visuelles de Saul Bass et Maurice Binder, scandé par une partition tribale de Gary Chang. Le film est dès lors marqué par une photographie monochrome, aux couleurs chaudes, presque étouffantes, et par une bande-son surchargée en cris d’animaux.

Le malaise s’installe définitivement après la visite du héros dans un bidonville sordide hanté par une cour des miracles aux anatomies grotesques mêlant avec anarchie traits humains et bestiaux. Mais les effets de style frôlent parfois le maniérisme artificiel, lorsque paraissent pour la première fois le docteur Moreau, ridiculement fardé de blanc et voilé, et la belle Aïssa, se déhanchant sur une musique pseudo-orientale dans une séquence clipée quelque peu déplacée. Le casting, pour le moins surprenant, s’avère inégal, mais il faut s’incliner devant la performance de Brando, qui compose le plus ambigu des Moreau interprétés jusqu’alors. La scène où il tente de raisonner en douceur quelques-unes de ses créatures, furieuses et insoumises, venues jusque dans ses appartements pour assouvir leur vengeance, est un morceau de choix. Fairuza Balk, en femme-panthère qui retrouve peu à peu ses attributs félins, est l’autre bonne surprise de la distribution. En revanche, Val Kilmer cabotine sans trop justifier l’existence du Montgomery qu’il interprète, et David Thewlis se révèle extrêmement insipide dans le rôle du héros Douglas.

Des guest-stars savamment grimées

Du côté des « humanimaux », on note quelques guest-stars savamment grimées par Stan Winston (y compris Richard Stanley lui-même, venu visiter clandestinement le plateau du film qui lui fut retiré des mains), l’image de synthèse prenant le relais pour les actions lointaines et rapides. Le mixage des deux techniques est intéressant, même si la rapidité extrême des créatures numériques s’accorde mal avec les mouvements plus lents des comédiens maquillés. Ainsi, dans cette scène où Douglas fait face à plusieurs petits êtres hybrides sautillants, on repense aux démons de The Gate, simples figurants costumés alignés en perspective forcée qui créaient une illusion autrement plus frappante à l’écran. La dernière réserve qu’on peut émettre à l’encontre de cette Ile du Docteur Moreau concerne l’inégalité de son rythme et de sa tension dramatique durant son ultime quart d’heure. En réalité, le dernier acte du film pèche par sa tentative maladroite de fidélité au roman, la littérature et le cinéma, on le sait, n’étant guère soumis aux mêmes contraintes rythmiques.

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en novembre 1998

 

© Gilles Penso

TERREUR DANS LE SHANGHAI EXPRESS (1972)

Peter Cushing, Christopher Lee et Telly Savalas embarquent à bord d'un train qui transporte une étrange créature…

PANICO EN EL TRANSIBERIANO / HORROR EXPRESS

1972 – GB / ESPAGNE

Réalisé par Eugenio Martin

Avec Christopher Lee, Peter Cushing, Alberto de Mendoza, Silvia Tortosa, Julio Peña, Angel del Pozo, Helga Line, Telly Savalas

THEMA YETIS ET CHAÎNONS MANQUANTS

Producteur des westerns Les Quatre Mercenaires d’El Paso et Pancho Villa, Bernard Gordon fit en 1971 l’acquisition de la maquette de train utilisée pour Nicholas et Alexandra de Franklin J. Schaffner. L’idée de concevoir un film autour de cette maquette donna naissance à Terreur dans le Shangaï Express, une co-production anglo-espagnole au casting international qu’Eugenio Martin réalisa sous le pseudonyme jazzy de Gene Martin. Nous sommes en 1903, en Mandchourie, où le paléontologue Alexandre Saxton (Christopher Lee) découvre un hominien fossilisé vieux de deux millions d’années. A mi-chemin entre le yéti et le chaînon manquant, la créature doit être ramenée par le transsibérien, au départ de Shangaï. Mais sur le quai de la gare, un malfaiteur tente de voler la cargaison dans l’espoir de la monnayer. Peu après, on le retrouve mort, les yeux blancs et le visage blafard. Le moine Pujardov, présent sur les lieux, en conclut aussitôt : « c’est le fait de Belzébuth ! » Pas démonté pour autant, Saxton embarque son colis préhistorique. Dans le train, il fait connaissance avec quelques prestigieux passagers, notamment la belle comtesse polonaise Irina Petrovska (Silvia Tortosa) et le peu scrupuleux professeur Wells (Peter Cushing).

La nuit venue, la main velue et gluante du monstre surgit de la caisse et ouvre la serrure. Son visage, plongé dans la pénombre, bénéficie d’un maquillage plutôt réussi. Mélange de singe et de zombie, les yeux rouge vif et les dents proéminentes, il fait son petit effet. Le monstre hypnotise illico le préposé aux bagages qui s’écroule, les yeux blancs et le visage ensanglanté. Lorsque les autorités débarquent, la bête a disparu. Saxton est contrarié, évidemment, sans témoigner pour autant la moindre sympathie pour les victimes : « Un simple employé et un petit voleur ? Oui je l’avoue, j’ai quelque peine à m’y intéresser. » Dans la bouche de Christopher Lee, un tel mépris hautain s’avère savoureusement détestable. Après autopsie, il s’avère que les victimes ont le cerveau parfaitement lisse, comme si la créature avait absorbé leur mémoire, leur esprit, leur intelligence et leurs connaissances.

« C'est l'œil de Satan ! »

Lorsqu’on parvient enfin à l’abattre, on découvre dans l’humeur vitrée de son œil des images de la terre vue de l’espace. Tandis que le moine, qui a toujours un bon mot, déclare « c’est l’œil de Satan », les scientifiques en tirent une conclusion pour le moins surprenante : ils ont affaire à une entité extra-terrestre, s’étant jadis logé dans le corps du fossile, et habitant désormais celui d’un des passagers. Mais lequel ? Et quand l’inspecteur déclare aux savants : « qu’arrivera-t-il si l’un de vous est le monstre ? », Wells rétorque avec flegme : « Le monstre ? Mais nous sommes Anglais, voyons ! ». On le voit, malgré son fort potentiel horrifique, Terreur dans le Shangaï Express ne recule devant aucun trait d’humour. En tête d’affiche, Telly Savalas n’intervient pourtant que dans la dernière demi-heure, dans le rôle d’un cosaque haut en couleur, tyrannique, violent et exubérant, montant à bord du train pour y faire régner l’ordre. Le final, apocalyptique, lorgne carrément vers La Nuit des Morts-Vivants, le monstre ressuscitant toutes ses victimes dans la panique la plus générale.

 

© Gilles Penso

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LE FANTÔME DE L’OPERA (1989)

Une version gore du classique de Gaston Leroux, avec Robert Englund dans le rôle du célèbre Fantôme

PHANTOM OF THE OPERA

1989 – USA

Réalisé par Dwight H. Little

Avec Robert Englund, Alex Hyde-White, Terence Harvey, Jill Schoelen, Emma Rawson, Molly Shannon, Bill Nighy

THEMA SUPER-VILAINS

Les années 80 déclinantes s’étant découvertes un nouveau croquemitaine en la personne de Freddy Krueger, le comédien Robert Englund se mua en icône moderne de l’épouvante, s’efforçant d’incarner maints personnages maléfiques du répertoire classique. Certains producteurs espéraient ainsi en faire le digne successeur de Boris Karloff, Bela Lugosi, Peter Cushing ou Vincent Price, mais le talent et le charisme fort limités d’Englund ne lui permirent jamais d’assumer dignement ce prestigieux héritage. Le voilà ici dans la peau d’un nouveau Fantôme de l’Opéra, reprenant le flambeau de Lon Chaney, Claude Rains et Herbert Lom. Les prémisses du film laissent imaginer une version modernisée du roman de Gaston Leroux, car l’intrigue prend place à New York de nos jours. L’étudiante en musique Christine Day y découvre une partition du 19ème siècle, « Don Juan triomphant », signée par un certain Erick Destler. Au cours d’une audition, elle choisit de chanter un extrait de cette partition. Aussitôt, elle s’évanouit, et nous changeons dès lors d’époque. Le film se propulse un siècle plus tôt, en plein Londres, et Christine y est choriste à l’opéra. S’agit-il d’un flash-back ? D’une hallucination ? D’une réincarnation ? Nous ne le saurons jamais, et le scénario prend le parti de rester très évasif à ce propos, comme si le prologue moderne n’avait qu’une seule vocation : éviter de rebuter les fans de Freddy et de Vendredi 13 en leur présentant de prime abord un contexte familier et contemporain. 

Toujours est-il que l’intrigue se contente alors de reprendre vaguement la trame du roman de Leroux, transposant sans véritable justification le Paris initial dans un Londres brumeux capté dans de très beaux décors naturels à Budapest. Hélas, le sujet réclamait une certaine élégance et une certaine classe, ce dont Dwight Little, réalisateur de plusieurs épisodes de la série Les Cauchemars de Freddy et d’un peu mémorable Halloween 4, se montre assez dépourvu. D’autant que les passages musicaux sont plutôt pesants, la voix de Christine Day étant loin de nous subjuguer. Quand elle chante le monologue du miroir de Faust, on pense même carrément à la Castafiore d’Hergé, c’est dire ! Robert Englund lui-même cabotine plus que de raison, nous rejouant une version tourmentée de Freddy Krueger.

Un air de famille avec Freddy Krueger

Et lorsqu’il part en croisade meurtrière contre les critiques ayant eu la maladresse d’incendier la prestation de Christine, on repense à Théâtre de Sang, la finesse en moins. Ce Fantôme de l’Opéra se distingue surtout par son approche résolument gore. Le Fantôme écorche vive ses victimes, poignarde avec force jets de sang, et les maquillages spéciaux conjointement signés Kevin Yagher et John Buechler ne font pas dans la demi-mesure. L’une des scènes les plus impressionnantes, en la matière, est celle où Erik découd son visage fait de peaux humaines, façon Leatherface, pour révéler son faciès défiguré. Un épilogue ridicule et incohérent achève de rabaisser cette version du mythe au rang d’œuvrette anecdotique, conçue pourtant en pleine vogue de la comédie musicale d’Andrew Lloyd Webber.

 

© Gilles Penso

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