UNDERWORLD EVOLUTION (2006)

Un second épisode encore plus spectaculaire que son prédécesseur, dans lequel nos héros affronte un redoutable homme-chauve-souris

UNDERWORLD EVOLUTION

2006 – USA

Réalisé par Len Wiseman

Avec Kate Beckinsale, Scott Speedman, Tony Curran, Shane Brolly, Derek Jacobi, Bill Nighy, Steven Mackintosh, Zita Görög

THEMA VAMPIRES I LOUPS-GAROUS I SAGA UNDERWORLD

Souvent considéré comme supérieur à son modèle, Underworld Evolution reprend ses protagonistes là où le film précédent les laissait, non sans s’octroyer en guise de prologue un flash-back situé en l’an 1202. On y découvre avec ébahissement une lutte épique entre une meute de loups-garous et une armée de chevaliers vampires, digne des jeux vidéo les plus débridés. Puis nous retrouvons Sélène et Michael Corvin en cavale, au beau milieu d’un vingt-et-unième siècle quelque peu alternatif. A Corvin, qui refuse toujours d’accepter son statut de suceur de sang, la belle vampire déclare : « si tu n’anticipes pas tes besoins, tu finiras par t’attaquer aux humains. » Leur ennemi juré est désormais Marcus Corvinus (Tony Curran), un très impressionnant homme-chauve-souris dont les ailes peuvent prendre la forme de pattes d’araignées aussi acérées que des épées. Intervenant régulièrement au cours d’une série de séquences d’action ahurissantes, notamment une course-poursuite en camion sur une route nocturne, il a accès au souvenirs de ses victimes en absorbant leur sang. Sa quête prend la forme d’un talisman que possède notre couple de fugitifs. Car cet artefact est sensé l’aider à localiser la tombe de son frère lycanthrope William, enfermé jadis par le père de Sélène.

Peu sensible aux liens familiaux et clamant fièrement qu’ « un véritable dieu n’a pas de père », le monstrueux Marcus assassine Alexander Corvinus (Sir Derek Jacobi), son propre géniteur, après que celui-ci lui ait déclaré : « nous sommes des singularités de la nature, rien de plus ». Avant de rendre l’âme, le vieil homme fait boire de son sang à Sélène, seul espoir à ses yeux pour qu’elle puisse vaincre son inquiétante progéniture parricide. Au cours d’un climax très spectaculaire, l’acrobatique tueuse affronte donc non seulement Marcus et le redoutable William, mais aussi tout un commando mué en horde de loups-garous agressifs suite à la morsure de ce dernier.

Transformations en plan-séquence

Les effets visuels, mélange d’images de synthèse et de maquillages spéciaux, sont plus réussis que jamais, en particulier au cours des hallucinantes séquences de transformations en plan-séquence où les visages s’allongent affreusement et où les traits humains deviennent soudain bestiaux. Underworld Evolution collectionne également les idées visuelles inédites, comme ce passage digne d’Aux frontières de l’aube dans lequel Corvin utilise ses griffes pour ouvrir des pots de peinture et en recouvrir les vitres d’un entrepôt afin d’occulter la lumière du soleil. Armé d’un budget de 50 millions de dollars (le premier Underworld en avait coûté 22), Len Wiseman ne gaspille aucun centime et en donne largement pour son argent à un public qui est aux anges, tout en filmant amoureusement une Kate Beckinsale en très grande forme. Aux yeux du cinéaste, Sélène tend désormais plus vers la femme fatale de film noir que vers l’héroïne de film d’action. De fait, lorsque la comédienne envisagea d’utiliser quelques personnages cameroniens en guise de référence (Helen Ripley dans Aliens, Sarah Connor dans Terminator 2), Wiseman l’orienta plutôt vers le personnage central de L.A. Confidential incarné par Kim Basinger.

© Gilles Penso

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UNDERWORLD (2003)

Un conte d'épouvante urbain qui se situe au sein d'une lutte farouche entre les vampires et les loups-garous

TITRE ORIGINAL

2003 – USA

Réalisé par Len Wiseman

Avec Kate Beckinsale, Scott Speedman, Shane Brolly, Michael Sheen, Bill Nighy, Erwin Leder, Sophia Myles, Robbie Gee

THEMA VAMPIRES I LOUPS-GAROUS I SAGA UNDERWORLD

Roméo et Juliette au pays des loups-garous et des vampires : l’idée est excellente, et sous-tend un scénario pour le moins audacieux. Voilà mille ans que lycanthropes et suceurs de sang se livrent une guerre farouche, sans que personne ne semble se souvenir des origines de ce combat séculaire. Signe des temps, les combats sont livrés avec des armes à feu high-tech, équipées de cartouches à l’ultra-violet ou au nitrate d’argent, selon les belligérants. Redoutable guerrière vampire, Selene (ainsi baptisée en hommage à la déesse de la pleine lune dans la mythologie grecque) casse du loup-garou à tour de bras tout en se heurtant à l’autorité de son supérieur Kraven, qu’elle soupçonne de pactiser avec l’ennemi. Les choses se compliquent lorsque Selene tombe amoureuse de Michael Corvin, un humain sur le point de se couvrir de poils depuis qu’il a été mordu par le chef des hommes-loups.

Fort de ce postulat passionnant, Underworld se pare d’une somptueuse direction artistique, visiblement très inspirée par celle de The Crow (le film d’Alex Proyas a d’ailleurs droit à un petit clin d’œil à travers le nom de Michael Corvin, inspiré de celui d’Ashe Corven). Il faut dire que Len Wiseman, dont c’est le premier film en tant que réalisateur, œuvrait auparavant dans le département artistique de maintes superproductions de science-fiction, notamment pour Roland Emmerich (Stargate, Independence Day, Godzilla) et Barry Sonenfeld (Men in Black), avant de se reconvertir dans la mise en scène de spots publicitaires et de clips. La photographie exclusivement nocturne d’Underworld, signée Tony Pierce-Roberts et inspirée par les splendides croquis noir et blanc du réalisateur, joue presque la carte de l’achromie, tandis que les décors délabrés de Bruton Jones sont sinistres à souhait et les costumes de Wendy Patridge raffinés et atemporels…

De superbes lycanthropes

Pas de fausse note non plus du côté du casting, dominé par une Kate Beckinsale superbe à qui le cuir noir colle à la peau avec une indéniable grâce. En bon pygmalion, Len Wiseman épousa d’ailleurs la comédienne peu de temps après l’avoir rencontrée pendant les préparatifs du film. Comme en outre l’action ne faiblit guère, ponctuée de pugilats admirablement chorégraphiés, Underworld est une véritable réussite dans le genre. Et puis, cerise sur le gâteau, le film de Wiseman nous donne à voir les loups-garous les plus impressionnants jamais portés à l’écran, volant presque la vedette à ceux d’Hurlements et du Loup-Garou de Londres, pourtant références ultimes du genre. Leur design est l’œuvre de Patrick Tatopoulos, que le cinéaste côtoya de près sur les films de Roland Emmerich. Au cours du dénouement intervient une créature hybride, mi-vampire mi-loup-garou, qui mettra peut-être fin à cette impitoyable guerre… A moins qu’elle ne la ravive au contraire, comme le laisse imaginer une fin très ouverte. Malgré des démêlées juridiques avec les responsables de la compagnie « White Wolf » spécialisée dans les jeux de rôles, qui trouvèrent beaucoup de similitudes entre le scénario d’Underworld et plusieurs de leurs titres, les producteurs du film, confiants, donnèrent avant même sa distribution en salles le feu vert pour une séquelle et une préquelle.

© Gilles Penso

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LECTURES DIABOLIQUES (1989)

Le réalisateur de The Gate met en scène un tueur psychopathe et défiguré accompagné d'un monstre mi-homme mi-chacal

I, MADMAN / HARDCOVER

1989 – USA

Réalisé par Tibor Takacs

Avec Jenny Wright, Clayton Rohner, Randall William Cook, Stephanie Hodge, Michelle Jordan, Steven Nemel

THEMA TUEURS

Après son remarquable travail sur The Gate, le superviseur des effets visuels Randy Cook monta son propre studio, et le réalisateur Tibor Takacs pensa logiquement à lui pour diriger les effets de son long métrage suivant, Lectures diaboliques. Le personnage central, Malcolm Brand, est un scientifique dérangé qui a donné naissance à un monstre en mélangeant son propre sperme avec l’ovule d’un chacal. Ça commence donc assez fort ! Amoureux totalement fou d’une femme qui refuse ses avances, il est prêt à se mutiler le visage, à se couper les oreilles, à se scalper, à s’arracher le nez et les lèvres et à les remplacer par ceux de ses futures victimes. Brand écrit ses méfaits dans un roman de gare que dévore littéralement la jolie Virginia. A tel point qu’elle se retrouve un beau jour confrontée au héros de son livre favori, lequel s’apprête à lui arracher le cœur puisque le sien a été brisé.

Pour faire des économies tout en permettant à Randy Cook d’être raisonnablement rémunéré pour son travail, Tibor Takacs lui confia non seulement la réalisation des effets visuels mais aussi le rôle de Malcolm Brand. « Avant que nous ne commencions le film, avant même que le scénario ne soit terminé, Tibor m’a demandé si je préférais jouer le héros ou le méchant », raconte Randy Cook, qui rêvait pendant ses jeunes années à une carrière d’acteur. « J’ai choisi le méchant, ce qui n’était probablement pas le meilleur choix conscient pour une évolution de carrière. Jouer le flic  – en d’autres termes le personnage principal – aurait pu m’ouvrir la porte vers d’autres rôles. Cela dit c’était très amusant. J’ai fabriqué et appliqué tous ces affreux maquillages, et j’ai utilisé une voix qui sonnait comme celle d’un croisement entre Orson Welles et un broyeur d’ordures ! » (1) C’est aussi l’occasion, pour Cook, de rendre hommage à Lon Chaney, l’une de ses idoles. Contrairement à ce qui a souvent été dit à l’époque, ce croque-mitaine est moins le pendant littéraire de Freddy Krueger que le fruit d’une idée originale qui aurait mérité de se développer au sein d’un scénario plus rigoureux, au lieu de servir de prétexte à une intrigue un peu évasive empruntant tous ses artifices aux slashers traditionnels.

Une créature hybride et contre-nature

A vrai dire, les éléments les plus marquants de ce film sont les mêmes que ceux de The Gate. Les meilleurs passages sont ainsi liés à quelques ambiances insolites (comme ce piano dont un accordeur tire d’étranges sons en pleine nuit) et aux apparitions très surprenantes de la créature hybride et contre-nature de l’écrivain psychopathe, animée image par image avec le dynamisme et l’énergie qui caractérisent le travail d’orfèvre de Randy Cook. Ce monstre rachitique, dont le hideux faciès simiesque n’est pas sans évoquer celui des démons de The Gate, joue un rôle majeur dans la séquence finale du film. Celle-ci, située dans une bibliothèque entièrement reconstituée pour l’occasion, fut filmée en un tournage marathon de quinze heures dans des conditions très difficiles. Lectures diaboliques marque de toute évidence un pas en avant indiscutable par rapport aux maladresses de The Gate, même si le Grand Prix du Festival d’Avoriaz 1990 semble une récompense pour le moins disproportionnée.

 

© Gilles Penso

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SHROOMS (2008)

L'absorption de champignons hallucinogènes d'un genre très particulier a des conséquences inattendues sur un groupe d'étudiants en pleine forêt

SHROOMS

2008 – USA / IRLANDE

Réalisé par Paddy Breathnach

Avec Lindsey Haun, Max Kasch, Jack Huston, Alice Greczyn, Robert Hoffman, Maya Hazen, Sean McGinley, Don Wycherley

THEMA VÉGÉTAUX

Un film d’horreur à base de champignons hallucinogènes ? Voilà une idée pour le moins originale, renforcée par un poster inventif sur lequel trois silhouettes fongiques se découpent sur fond de pleine lune pour esquisser la forme peu engageante d’une tête de mort. Le réalisateur Paddy Breathnach et le scénariste Pearse Elliott (déjà complices sur la comédie irlandaise Man About Dog) s’efforcent ainsi d’injecter un peu de substances psychotropes dans l’univers codifié du cinéma d’horreur champêtre. Lorsque le métrage commence, nous sommes cependant en terrain connu. Les protagonistes sont en effet des figures récurrentes du slasher et du survival, autrement dit un groupe d’amis chahuteurs et têtes à claque venus festoyer dans les bois. En  quête d’un « trip » mémorable, une poignée d’étudiants américains débarque ainsi au cœur de la forêt irlandaise pour faire une petite cueillette. Bientôt, les perceptions de nos joyeux drilles s’altèrent sous les effets des champignons et quelques créatures étranges font leur apparition entre les arbres. Mais s’agit-il vraiment d’hallucinations ? Tel est le postulat de Shrooms.

Tourné en sept semaines en Irlande, près des villes de Monaghan, Arnag et Derry, le film de Paddy Breathnach bénéficie d’extérieurs naturels particulièrement photogéniques et d’une mise en scène très soignée. En contrepartie, les lieux communs à foison (les autochtones antipathiques et patibulaires, le cerf renversé sur la route) et les personnages stéréotypés à outrance (au Q.I. généralement rachitique et à la libido caricaturale) jouent en défaveur du métrage, malgré un casting intéressant puisé parmi de jeunes comédiens méconnus. Mais le plus gros problème de Shrooms réside dans son refus étrange de ne pas exploiter son concept initial – l’épouvante générée par des visions dont on ignore s’il s’agit d’hallucinations ou non – pour se concentrer sur tout autre chose : des tueurs psychopathes échappés d’un ancien orphelinat et errant dans les bois en quête de victimes humaines.

Blair Witch sous acide ?

Certes, les assassins en question s’avèrent pour le moins effrayants et nimbent chacune de leur apparition d’une aura de terreur assez efficace. Mais cette légende urbaine – réelle ou fantasmée ? – prend rapidement le pas sur l’effet néfaste des champignons et évacue peu à peu toute l’originalité du postulat initial. Dommage, car quelques scènes insolites, comme la discussion avec la vache parlante ou la mort violente près de la voiture, laissent entrevoir le véritable potentiel mi-horrifique mi-humoristique du film. La chute, en forme de retournement de situation imprévu, s’efforce certes de remettre tous les éléments narratifs dans l’ordre et de lier les deux idées motrices du scénario. Mais c’est un peu tard, d’autant que ce twist ne s’avère pas vraiment convaincant à force de vouloir à tout prix rationaliser l’irrationnel. Etait-il vraiment approprié de traiter un tel sujet avec autant de sérieux et de premier degré ? Un peu plus de drôlerie et d’autodérision n’auraient pas fait de mal à une production finalement bien sage en regard de ses intentions pourtant prometteuses. Le trip est donc décevant et le slogan « Blair Witch sous acide » que l’on peut lire sur certaines jaquettes américaines s’avère un tantinet mensonger.

© Gilles Penso

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LE TUEUR DU VENDREDI (1981)

Steve Miner s'attaque à la suite directe de Vendredi 13 et met en scène pour la première fois le sinistre Jason

FRIDAY THE 13TH PART 2

1981 – USA

Réalisé par Steve Miner

Avec Amy Steel, John Furey, Adrienne King, Kirtsen Baker, Stuart Charno, Warrington Gillette, Walt Gorney, Marta Kober

THEMA TUEURS I SAGA VENDREDI 13

Entrée dans la légende comme l’une des scènes pré-génériques les plus longues du cinéma (bien avant Le Monde ne suffit pas !), l’entrée en matière du Tueur du vendredi prend pour héroïne la seule rescapée du massacre de Crystal Lake perpétré dans Vendredi 13. Agitée de cauchemars qui nous permettent de revoir cinq bonnes minutes du film précédent, celle-ci découvre la tête coupée de Mrs Voorhees dans son frigo avant qu’un homme ne surgisse pour lui transpercer le crâne. Voilà un démarrage pour le moins efficace. Steve Miner s’avère du coup meilleur réalisateur que Sean S. Cunningham, même si la suite du métrage n’évite pas les redites. Cinq ans après le drame du premier film, nous faisons connaissance avec un nouveau groupe de moniteurs de colonies de vacances venus effectuer un stage de formation dans un camp voisin de Crystal Lake. Blagues potaches, scènes de drague et histoires d’épouvante au coin du feu sont au programme, jusqu’à ce que le sang se mette à couler. La première victime est un autochtone qui les espionne et tente de les prévenir du danger (« vous êtes tous condamnés » clame-t-il). Ne croyant pas si bien dire, il finit décapité par un fil de fer barbelé.

Les meurtres qui suivent ne manquent pas de sel, perpétrés au marteau, au couteau de cuisine ou à la machette. Le plus célèbre d’entre eux, emprunté à La Baie sanglante de Mario Bava, voit un couple en plein coït transpercé de part en part par une lance. Pas très regardant côté poncifs, Le Tueur du vendredi contient son lot de filles qui se déshabillent, d’ampoules qui claquent, de coups de tonnerre et de chats qui font sursauter. Mais il a le mérite d’implanter tous les éléments de la mythologie de Jason Voorhees, l’épisode précédent se concentrant sur les exactions de sa génitrice. « Essayons de vois au-delà de la légende », lance l’une des protagonistes. « Que serait cette créature ? Une espèce de psychopathe ? Un retardé mental ? Un enfant dans un corps d’homme ? » Tout ça à la fois, serait-on tenté de répondre.

 

Le visage du tueur

Si ses premiers méfaits ne nous révèlent que ses mains robustes et ses pas pesants, Jason surgit au bout d’une heure à visage couvert. Mais au lieu du fameux masque de hockey qui n’apparaîtra que dans l’épisode suivant, notre tueur s’affuble d’une sorte de sac de pommes de terre noué à la va-vite et percé d’un trou pour laisser voir l’un de ses yeux hagards. Ce n’est qu’à la toute fin, le temps d’une scène choc, que son visage difforme est visible furtivement, le maquilleur Carl Fullerton ayant respecté le design établi dans Vendredi 13 par Tom Savini. L’affrontement final, où sa fourche se frotte à la tronçonneuse de l’ultime survivante, évoque à la fois le climax de La Nuit des masques et celui de Massacre à la tronçonneuse, tandis que le mausolée que Jason a aménagé autour de la tête empaillée de sa mère rappelle évidemment Psychose. Tous les classiques du genre sont donc convoqués. Le Tueur du vendredi ne leur arrive évidemment pas à la cheville, mais ses recettes confortables (plus de 20 millions de dollars pour un budget d’un million) confirmèrent la rentabilité de cette franchise naissante.

© Gilles Penso

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MEURTRES A LA SAINT VALENTIN (1981)

Un tueur en tenue de mineur massacre à tour de bras - et de pioche - le jour de la fête des amoureux

MY BLOODY VALENTINE

1981 – USA

Réalisé par George Mihalka

Avec Paul Kelman, Keith Knight, Lori Hallier, Neil Affleck, Alf Humphreys, Cynthia Dale, Helene Udy

THEMA TUEURS

Les dates du calendrier les plus « macabres » ayant déjà été empruntées par les slashers les plus populaires du moment (Halloween et Vendredi 13), les scénaristes Stephen A. Miller et John Beaird eurent l’idée de détourner une fête habituellement romantique et sirupeuse : la soirée des amoureux du 14 février. Les premières minutes de Meurtres à la Saint Valentin sont un brin troublantes. Dans une mine, une jeune femme et un homme s’apprêtent à faire l’amour. Mais ce dernier ne quitte pas sa tenue de mineur ni son masque à gaz. Et en guise de l’extase attendue, notre homme masqué assassine sa partenaire d’un coup de pioche bien placé. La suite du film nous familiarise avec une nouvelle légende urbaine…

Dans la ville minière de Valentine Bluffs, un drame est survenu un soir de la Saint Valentin, il y a vingt ans. Alors que le bal des amoureux battait son plein, sept mineurs restèrent sous terre en attendant la relève, sans se soucier du niveau de méthane qui ne cessait d’augmenter. L’explosion inévitable qui s’ensuivit les tua tous, sauf Harry Warden, qui sombra dès lors dans la folie. Après un an d’internement, il s’échappa, réendossa sa tenue de mineur, empoigna sa pioche et s’en alla arracher le cœur des deux surveillants responsables selon lui de l’accident, un soir de Saint Valentin. Dès lors, le bal du 14 février fut proscrit. Mais aujourd’hui, les notables de la ville décident de conjurer la malédiction en organisant un nouveau bal. Or les boîtes de bonbons emplies de cœurs humains commencent à circuler, et les meurtres s’enchaînent. Pris de panique, le maire annule la fête. Déçus, les jeunes du coins décident alors de festoyer dans les locaux de la mine. Evidemment, rien ne va plus lorsqu’arrive la date fatidique du 14 février.

Un assassin qui varie les plaisirs

Meurtres à la Saint Valentin est un slasher relativement traditionnel, accumulant sans vergogne les personnages décérébrés et les situations convenues. Mais il faut reconnaître que le film bénéficie d’une réalisation soignée (œuvre du méconnu cinéaste hongrois George Mihalka dont ce fut le second long-métrage), d’un décor original (capté dans une véritable mine), d’un tueur au look surprenant et de meurtres assez inventifs. Ainsi, même si l’assassin a une prédilection pour les coups de pioche, il aime bien varier les plaisirs : femme qui finit dans une machine à laver, garçon bouilli au milieu des hot-dogs, jeune fille transformée en fontaine macabre, mitraillages au pistolet à clou ou encore empalement d’un couple enlacé (une idée empruntée à La Baie sanglante et qui resservira la même année dans Le Tueur du vendredi). A ces atouts s’ajoutent une petite rivalité amoureuse pimentant l’intrigue, quelques bonnes scènes de suspense et un twist final qui achèvent de classer Meurtres à la Saint Valentin parmi les meilleures imitations d’Halloween et de Vendredi 13 du début des années 80. Généreux en scènes gore conçues par Tom Burman, le film fut interdit aux moins de dix-huit ans, avant que dix minutes de coupes franches ne lui permirent de sortir en salles avec la classification R (« restricted »). En 2001, George Mihalaka tenta de convaincre les producteurs d’en tirer une séquelle, en vain. Il faudra attendre 2009 pour que Meurtres à la Saint Valentin connaisse les honneurs d’un remake en relief.


© Gilles Penso

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VENDREDI 13 (2009)

L'inévitable remake du slasher de Sean Cunningham est signé par un Marcus Nispel qu'on a connu plus inspiré

FRIDAY THE 13TH

2009 – USA

Réalisé par Marcus Nispel

Avec Jared Padalecki, Danielle Panabaker, Amanda Righetti, Travis Van Winkle, Aaron Yoo, Derek Mears, Jonathan Sadowski

THEMA TUEURS I SAGA VENDREDI 13

La version 2003 de Massacre à la tronçonneuse étant généralement considérée comme l’un des meilleurs remakes récents du cinéma d’horreur, il était logique que la compagnie Platinum Dunes remette le réalisateur Marcus Nispel en selle afin de ressusciter cette fois la franchise Vendredi 13. Le défi s’avérait cependant moins difficile, car si le classique de Tobe Hooper était réputé intouchable, il n’en était pas vraiment de même pour les aventures de Jason Voorhees, aucun épisode de la saga initiée par Sean S. Cunningham n’ayant vraiment transcendé les codes du genre. Etant donné que Jason en personne n’apparaissait pour la première fois que dans le second film de la série, Le Tueur du vendredi, les scénaristes Damian Shannon et Mark Swift puisèrent la plupart de leurs idées dans cet épisode-là, du très long pré-générique jusqu’au final en passant par un certain nombre de rebondissements (le tueur arbore même son sac en toile lors de ses premiers méfaits avant d’opter pour le célèbre masque de hockey).

L’idée n’est pas mauvaise en soi, si ce n’est que Shannon et Swift co-signèrent par le passé un Freddy contre Jason pas franchement concluant. Et comme on pouvait le craindre, les duettistes peinent à renouveler le mythe, se contentant la plupart du temps de respecter la routine dictée par la franchise. Les protagonistes sont donc jeunes, stupides et bardés de lieux communs, des bimbos écervelées et naturistes aux faire-valoir ethniques (l’asiatique blagueur, le noir mélomane) en passant par le beau brun ténébreux et la fille un peu plus futée que la moyenne (Danielle Panabaker, dont on a pu apprécier le charisme précoce dans la série Shark et le thriller Mister Brooks). Conscients de cet état de fait, les scénaristes placent dans la bouche de leurs héros des dialogues au second degré (« nous accumulons tous les clichés » avoue l’un d’entre eux), sans pour autant chercher à dépasser les stéréotypes d’usage. Tout ce beau monde se retrouve dans un luxueux chalet de campagne afin de festoyer non loin du camp abandonné de Crystal Lake d’où émanent d’inquiétantes rumeurs. C’est là que semble avoir disparu une jeune fille de la région, six semaines plus tôt, déclenchant les recherches inlassables de son frère opiniâtre. Bientôt, il devient clair que le fameux Jason de la légende existe bel et bien et apprécie fort peu l’invasion de son territoire…

Le cinéaste s'efface derrière son sujet

Les réserves ci-dessus mises à part, il faut reconnaître que le Jason de 2009 est franchement impressionnant, occupant l’écran avec une présence iconique du plus bel effet, et que ses meurtres rivalisent de brutalité et d’inventivité. En ce sens, ce nouveau Vendredi 13 s’inscrit dans la droite lignée de ses prédécesseurs, dont il emprunte à la fois le schéma narratif et les effets de mise en scène. On s’étonne d’ailleurs que Marcus Nispel, dont le sens artistique et les idées visuelles explosaient dans le très sous-estimé Pathfinder, s’efface à ce point derrière le sujet, calquant sa mise en scène sur celle d’un Steve Miner ou d’un Joseph Zito. Seul le climax lui permet de reprendre vraiment du poil de la bête, le destin des survivants nous touchant pour de bon et les effets de suspense fonctionnant enfin à plein régime… Un peu tard, hélas.

© Gilles Penso

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MIDNIGHT MEAT TRAIN (2008)

Bradley Cooper se retrouve confronté à un tueur terrifiant dans cette adaptation sanglante d'un roman de Clive Barker

THE MIDNIGHT MEAT TRAIN

2008 – USA

Réalisé par Ryhuei Kitamura

Avec Bradley Cooper, Vinnie Jones, Brooke Shields, Leslie Bibb, Roger Bart, Tony Curran, Peter Jacobson, Dan Callahan

THEMA TUEURS I DIABLE ET DEMONS

Peu de films sont parvenus à retranscrire avec fidélité l’univers viscéral de Clive Barker : Hellraiser et Cabal, réalisés par l’écrivain lui-même, Candyman de Bernard Rose… et c’est à peu près tout. Il faudra maintenant ajouter à la liste The Midnight Meat Train (adapté de la nouvelle « Le Train de l’abattoir » publiée dans le premier tome du recueil « Livres de Sang »), une réussite d’autant plus inattendue que son réalisateur Ryuhei Kitamura avait jusqu’à présent mis sa virtuosité de metteur en scène au service de scénarios pas vraiment convaincants (Versus, Godzilla Final Wars). Or ici, l’alchimie entre la noirceur de Barker et les effets de style de Kitamura fonctionne à merveille. Le film est souvent inquiétant, parfois terrifiant, et le sang y gicle avec panache. Plutôt habitué aux comédies (Yes Man, Ce que pensent les hommes), Bradley Cooper incarne ici Leon, un photographe new-yorkais obnubilé par l’envie de retranscrire à travers ses clichés l’âme de la ville. La responsable d’une galerie très réputée (Brooke Shields, savoureusement glaciale) est prête à exposer son travail, à condition que Leon aille au bout de ses intentions. Notre homme se met alors à arpenter les bas-fonds et croit assister à un meurtre. Comme David Hemmings dans Blow Up, il décortique ses photos, en quête d’indice, et finit par se persuader qu’un homme, qui travaille comme boucher dans la journée et réside dans un hôtel isolé, passe ses nuits à massacrer les passagers du dernier métro. Sa quête prend une tournure obsessionnelle, jusqu’à ce qu’il se retrouve lui-même sur le chemin de l’assassin…

Une grande partie de l’impact de The Midnight Meat Train repose sur la prestation de Vinnie Jones, figure récurrente de l’univers de Guy Ritchie (Arnaques crimes et botanique, Snatch). D’un seul regard, il parvient à pétrifier le héros et le spectateur, poussant le minimalisme jusque dans ses derniers retranchements. N’importe quel autre acteur eut probablement été ridicule sous la défroque de ce boucher en costume massacrant les usagers du métro à coup de marteau. Débarrassé des accessoires qui composent la panoplie habituelle de ses prédécesseurs (le masque, la respiration asthmatique, la démarche de zombie), Jones compose l’un des psycho-killers les plus marquants de ces dernières années. Et si son attitude autiste peut susciter la moquerie (« la vie est comme une boîte de chocolat » lui lance un passager hilare face à sa posture recluse effectivement proche de celle de Forrest Gump), le sourire se mue vite en cri d’épouvante face à la brutalité de ses exactions.

Les entrailles de l'enfer

Les séquences gore extrêmes qui ponctuent le film, mixage impressionnant de maquillages spéciaux et d’effets numérique, dépassent tout ce qui a été vu dans le domaine, d’autant que Kitamura – loin des excès vulgaires d’une séquelle de Saw ou d’un Hostel – transcende ce jeu de massacre par les mouvements d’une caméra voltigeante ne révélant que par étapes l’ampleur des dégâts et passant en plan séquence du point de vue de la victime à celui du bourreau. Le quasi-surréalisme de ces scènes arrache progressivement la narration à son cadre réaliste pour la plonger dans une atmosphère de pur cauchemar chère à l’auteur d’Hellraiser. Ce que confirme ce climax claustrophobique nous transportant littéralement dans les entrailles de l’Enfer.

 

© Gilles Penso

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SAUNA (2008)

Un film de fantômes finlandais qui s'inscrit dans un cadre historique réel pour dénoncer les exactions de la guerre

SAUNA

2008 – FINLANDE

Réalisé par Antti Jussi Annila

Avec Ville Virtanen, Tommi Eronen, Viktor Klimenko, Sonja Petäjäjärvi, Kari Ketonen

THEMA FANTÔMES

Si le premier long-métrage d’Antti Jussi Annila, Jade Warrior, mit six ans à se concrétiser dans des conditions précaires, son second se mit en place très rapidement. Car les producteurs de Jade Warrior lui proposèrent aussitôt d’enchaîner sur un film d’horreur baptisé Sauna« Je pensais qu’ils voulaient des filles nues qui plongent dans un lac, vont au sauna, boivent et se font attaquer par un monstre », nous avoue le réalisateur. « Je n’étais donc pas du tout l’homme de la situation, car je ne me sentais pas capable de faire une comédie d’horreur. » (1) La bride sur le cou, Anti Jussi Annila décida de conserver le titre et d’utiliser le sauna comme lieu sacré où les croyants du seizième siècle pensaient pouvoir laver leurs péchés. Rien à voir avec des monstres et des filles nues, donc !

Nous sommes en 1595 et la longue guerre russo-finlandaise vient de se terminer. Erik et Knut, deux frères finlandais, font partie d’une commission qui a pour but de délimiter de nouvelles frontières. Erik est un soldat sans scrupules, dont les agissements pendant la guerre ont déjà causé la mort de soixante-treize personnes. Une des problématiques clefs du film se met alors en place : un assassinat, sous prétexte qu’il est commis pendant la guerre, ne demeure-t-il pas un crime ? On se souvient que Brian de Palma avait déjà abordé le sujet avec beaucoup de sensibilité dans son magistral Outrages. Pour Erik, les dommages collatéraux font partie du sale travail, et aucune victime n’est vraiment innocente. Il n’en va pas de même pour son cadet Knut, qui sera pourtant rongé par le remord lorsqu’il abandonnera au fond d’une cave une jeune fille innocente pour éviter de la violer. Est-elle morte seule et cloîtrée ? Il n’en saura rien, car la commission dont il fait partie doit se remettre en route pour faire halte plus loin, dans un village au bord d’un marais d’où émerge un antique sauna. Mais bientôt, le fantôme meurtri de la jeune fille vient hanter Knut…

Pardon et rédemption

Des moments de pure frayeur ponctuent Sauna, sans pour autant que le film n’emprunte les terrains balisés de la traditionnelle « ghost story » nippone. « J’aimais bien les films d’épouvante japonais il y a dix ans, mais maintenant j’ai un peu l’impression que c’est toujours la même chose », avoue le cinéaste (2). Qu’il s’agisse des apparitions inquiétantes du spectre féminin, des morts violentes qui s’égrènent au fil du film ou de la terrifiante vision finale de cet homme dont le visage n’est plus qu’un trou sanglant, les visions d’horreur savent jouer avec les nerfs du spectateur. Mais là n’est pas l’essence de Sauna, qui évacue ouvertement les codes du film d’épouvante et même du film de guerre pour véhiculer des thématiques universelles liées au pardon et à la rédemption. « Ce sujet me touche parce que j’ai été moi-même confronté à une telle situation dans le passé », confesse Annila. « Et j’ai appris que le seul moyen de réparer ses erreurs est de retourner là où on les a commises » (3). D’où la réplique d’une paysanne face à la main tailladée d’Erik : « Pour soigner une blessure, il faut aller là où elle a eu lieu ». On pourra reprocher à Sauna son austérité et la confusion de certaines de ses péripéties, mais il est indéniable que l’œuvre est très aboutie, tant du point de vue émotionnel que pictural.

(1), (2) et (3) Propos recueillis par votre serviteur en janvier 2009

 

© Gilles Penso

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GRACE (2008)

Pour son premier long-métrage, Paul Solet raconte une grossesse qui prend une tournure franchement inquiétante

GRACE

2009 – USA

Réalisé par Paul Solet

Avec Jordan Ladd, Gabrielle Rose, Samantha Ferris, Malcolm Stewart, Stephen Park

THEMA ENFANTS

« Alors que j’avais 19 ans, ma mère m’a appris que j’avais eu un frère jumeau mort-né », nous raconte Paul Solet, dont il s’agit du premier long-métrage. « C’est un sujet qui m’a touché d’un point de vue très personnel, et j’ai décidé d’en faire un film ». (1) Pour prouver ses capacités de metteur en scène, Solet tourne d’abord un court-métrage en 35 mm et en Cinémascope, prélude d’une version longue qu’il baptisera Grace. Enceinte de huit mois, Madeline Matheson (Jordan Ladd) est déterminée à accoucher par voie naturelle chez une sage-femme adepte de la culture bio et du végétalisme. Son époux n’y voit pas d’inconvénient, mais sa belle mère, dont le métier de juge a visiblement forgé un caractère autoritaire et directif, voit cette initiative d’un très mauvais œil, ne jurant que par les hôpitaux traditionnels et par son médecin personnel. Suite à un accident de voiture qui coûte la vie à son mari, Madeline perd le bébé qu’elle porte. Elle décide cependant de mener sa grossesse à terme, et après un douloureux accouchement, le bébé revient à la vie, comme par miracle. Mais ce miracle va bientôt se transformer en cauchemar…

« Dans un film de genre, je veux simplement avoir peur, avoir peur comme quand j’étais petit », déclare Paul Solet. « Et c’est très difficile à obtenir ». (2) La vision que le film donne des institutions est assez cauchemardesque : l’hôpital est un univers kafkaïen, les parents sont des monstres phagocyteurs et le mariage n’est qu’une mascarade. Grace ressemble donc à un plaidoyer vivace pour la marginalité, la différence. Ce que confirme ouvertement le look du réalisateur, arborant sa casquette et ses tatouages comme un adolescent qui aurait refusé de grandir. Par ailleurs, Grace donne tout pouvoir aux femmes, l’homme s’y révélant faible, manipulé, voire inexistant. Ce que confirme cet époux dont la disparition passe presque inaperçue, ce beau-père écrasé par son épouse ou ce médecin que l’on agite comme une marionnette. La femme, au contraire, s’y exprime avec force, qu’elle soit grand-mère possessive, mère opiniâtre, amante hétérodoxe ou bébé luttant contre sa propre mort.

Un bébé zombie ?

L’isolation de Madeline, sa rupture avec le monde réel et son basculement progressif vers la folie renvoient immanquablement à Répulsion, tandis que les cris lancinants du bébé dans cet appartement clos et décrépit évoquent régulièrement Eraserhead. Le film entretient d’ailleurs longtemps l’ambiguïté sur la nature réelle de la petite Grace. S’agit-il vraiment d’un bébé zombie avide d’hémoglobine, ou tout se passe-t-il dans la tête malade de sa mère ? S’il retrouve par moments le climat oppressant et le malaise diffus des œuvres de Roman Polanski et David Lynch, Paul Solet n’en imite jamais les effets de style, composant une mise en scène personnelle et un univers propre. « Lorsque j’étais enfant, mes deux héros étaient David Cronenberg et Roman Polanski », avoue le réalisateur. « J’adore Répulsion et Le Locataire. La manière dont ces films sont racontés est très mature. » (3) Une maturité qu’on retrouve dans Grace, une excellente surprise, hargneuse et sans concession, signée par un jeune cinéaste à suivre de très près. Le film remporta le prix du jury lors de sa présentation au 16ème Festival du Film de Gérardmer.

(1), (2) et (3) Propos recueillis par votre serviteur en janvier 2009

© Gilles Penso

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