POLTERGEIST (2015)

Un remake du classique de Tobe Hooper et Steven Spielberg qui pâlit fatalement de la comparaison avec son modèle

POLTERGEIST

2015 – USA

Réalisé par Gil Kenan

Avec Sam Rockwell, Rosemarie DeWitt, Jared Harris, Jane Adams, Saxon Sharbino, Kyle Catlett, Kennedi Clements 

THEMA FANTÔMES I CLOWNS I SAGA POLTERGEIST

Après avoir produit des remakes de The Grudge et de son propre Evil Dead, Sam Raimi a choisi de s’attaquer au monumental Poltergeist et d’en confier la relecture à Gil Kenan, réalisateur de Monster House et La Cité de l’Ombre. Mais comment décemment emboîter le pas de deux géants tels que Tobe Hooper et Steven Spielberg ? Le doute était permis. Pourtant, ce nouveau Poltergeist démarre plutôt bien. Au cours du générique, un visage monstrueux et squelettique  émerge de l’écran empli de parasites. Serions-nous déjà en présence des esprits frappeurs ? Non. Il s’agit d’un faux départ. Un zoom arrière nous révèle en effet une tablette sur laquelle un jeune garçon s’immerge dans un jeu vidéo empli de monstres à abattre. Le gag est cocasse, d’autant que l’enfant, blasé par les horreurs virtuelles qui s’animent sous ses yeux, se révèlera plus tard dans le film bien plus impressionnable face aux terreurs « à l’ancienne » : le clown, l’orage, les amis imaginaires de sa petite sœur ou l’arbre colossal.

Pour marquer une rupture avec son modèle, le Poltergeist de Gil Kenan s’inscrit pleinement dans son époque, d’un point de vue technologique mais aussi social. En 1982, l’emménagement d’une famille de la middle class dans un quartier résidentiel était synonyme d’ascension et d’épanouissement. Mais en 2015, la donne a changé. La famille Bowen s’établit ici en zone pavillonnaire par dépit, suite à la perte de l’emploi du père incarné par Sam Rockwell. Quand les premiers phénomènes étranges surviennent au sein de ce cercle familial à l’équilibre fragile, la mise en scène de Gil Kenan sait jouer la carte de la subtilité. Hélas, tout bascule au moment du déchainement des forces surnaturelles dans la maison hantée. Soudain, la subtilité n’est plus de mise et l’envie d’en mettre plein la vue aux spectateurs prend le pas sur toute ambition artistique. Le film n’est alors plus qu’une imitation servile de son modèle, dont il essaie maladroitement de reprendre les scènes les plus célèbres en les surchargeant d’effets numériques souvent grossiers. La peur naissant souvent de la suggestion et de l’incompréhension, Kenan fait ici fausse route en cherchant à tout montrer et tout expliquer. Un chuchotement dans les ténèbres est pourtant tellement plus inquiétant qu’une horde de morts-vivants en image de synthèse !

Une subversion politiquement correcte

Même les petits écarts subversifs du premier Poltergeist (les parents s’autorisant l’allumage d’un joint après avoir couché leurs enfants) ont été sérieusement revus à la baisse. L’herbe a été remplacée par du whisky, que notre héros va plus tard s’empresser de vider dans l’évier pour sacrifier au sacro-saint politiquement correct. Et que dire de ce médium de télé-réalité à l’emphase caricaturale qui joue les exorcistes sans une once de crédibilité ? Plus le film avance, plus l’étendue du ratage s’accroît. Comme en outre le compositeur Marc Streintenfeld se contente d’apposer des déflagrations sonores sur chaque effet choc, alors que Jerry Goldsmith avait jadis su nous inquiéter avec une envoûtante mélopée chantée par des chœurs d’enfants, on réalise que ce Poltergeist n’a finalement qu’un seul véritable intérêt : nous donner furieusement envie de revoir l’original, le seul, le vrai !

 

© Gilles Penso

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JURASSIC WORLD (2015)

22 ans après Jurassic Park, la franchise créée par Steven Spielberg redémarre en allant au bout du concept initial : un parc d'attractions empli de dinosaures

JURASSIC PARK

2015 – USA

Réalisé par Colin Trevorrow

Avec Chris Pratt, Bryce Dallas Howard, Nick Robinson, Ty Simpkins, Irfan Khan, Vincent d’Onofrio, Omar Sy 

THEMA DINOSAURESSAGA JURASSIC PARK

Malgré leurs morceaux de bravoure, les deux séquelles de Jurassic Park n’arrivaient guère à la cheville de leur illustre modèle. La franchise s’interrompit donc en 2001, faute d’idées neuves et d’engouement du public. Pourquoi la ressusciter quatorze ans plus tard ? Et comment le réalisateur Colin Trevorrow, signataire d’un film indépendant primé à Sundance, allait-il pouvoir prendre à bras le corps un projet aussi pharaonique ? Les premières images du film dissipent nos doutes en quelques secondes, le temps d’une allusion au premier film (l’éclosion d’œufs de raptors), d’un hommage aux pionniers Willis O’Brien et Ray Harryhausen (les images du film Le Monde des Animaux) et d’un gag visuel surprenant (la patte griffue d’un T-rex mais qui s’avère en réalité être celle d’un petit oiseau). Au-delà de son jeu sur les faux semblants, cette facétie visuelle nous ramène aux écrits de Michael Crichton, qui rapprochait la morphologie des oiseaux de celle des dinosaures.

A bien y réfléchir, Jurassic World serait même presque plus proche que Jurassic Park de l’univers de Crichton, reprenant fidèlement le schéma narratif de son film Mondwest : un parc d’attractions futuriste propose une immersion dans le passé à des foules de visiteurs enthousiastes, jusqu’à ce qu’une faille dans le système ne provoque une catastrophe. Dans le film, il est établi que les dinosaures ont été ressuscités depuis deux décennies et n’étonnent plus personne. Un tyrannosaure dévorant une chèvre ou de titanesques sauropodes arpentant les plaines sont désormais des spectacles banals auxquels les teenagers prêtent à peine attention. D’où l’idée de créer une nouvelle espèce de dinosaure mutante susceptible d’attirer à nouveau les foules. Le film nous propose du coup une mise en abîme vertigineuse qui prend sa source dans le premier Jurassic Park. A l’époque, personne n’avait encore jamais vu d’images de synthèses aussi réalistes. Mais 22 ans plus tard, les tours de magie des créateurs d’effets spéciaux ne surprennent plus. C’est exactement ce que raconte Jurassic World, utilisant la résurrection des dinosaures comme métaphore idéale de la révolution numérique.

Les dinosaures n'étonnent plus personne

En adéquation avec son propos, Colin Trevorrow ne cherche jamais à nous en mettre plein la vue. Ses dinosaures sont bien sûr extrêmement impressionnants, mais au lieu de faire jaillir des centaines de créatures aux quatre coins de l’écran, Jurassic World ménage ses effets pour mieux nous surprendre. De fait, le fameux Indominus Rex mutant ne nous est exposé que progressivement, son comportement nous effrayant beaucoup plus que sa simple morphologie. Ce parti pris n’empêche pas la profusion de séquences d’action extrêmement spectaculaires, notamment une battue nocturne qui vire au bain de sang ou une attaque massive de ptérosaures qui fondent sur la foule avec une frénésie destructrice rappelant irrésistiblement Les Oiseaux. Cette volonté permanente de retour aux sources se manifeste aussi par l’utilisation des codes du cinéma de divertissement à l’ancienne. Les deux jeunes héros ressemblent aux enfants des productions Amblin des années 80 et les relations conflictuelles du couple incarné par Chris Pratt et Bryce Dallas Howard évoquent les chamailleries d’Harrison Ford et Kate Capshaw dans Indiana Jones et le Temple Maudit, elles-mêmes héritées du cinéma d’aventure hollywoodien des années 50. Jurassic World est donc un divertissement de très grande qualité, doublé d’un hommage énamouré au premier Jurassic Park et d’une réflexion passionnante sur l’évolution des goûts du public. Voilà de quoi redémarrer sur d’excellentes bases la saga jurassique initiée jadis par Michael Crichton et Steven Spielberg.

 

© Gilles Penso

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LES MILLE ET UNE NUITS (1961)

Un casting surprenant s'anime dans cette version caricaturale des aventures d'Aladin et de sa lampe magique

LA MERAVIGLIE DI ALADINO

1961 – ITALIE / FRANCE / BELGIQUE

Réalisé par Mario Bava et Henry Levin

Avec Donald O’Connor, Vittorio de Sica, Mario Girotti, Noelle Adam, Aldo Fabrizzi, Michèle Mercier, Milton Reid, Terence Hill

THEMA MILLE ET UNE NUITS

Dans cette version caricaturale des aventures d’Aladin et la lampe magique, Donald O’Connor incarne sans finesse un garçon turbulent qui vit avec sa mère, chapardant ce qui passe à sa portée avec bonhomie et bonne humeur. Pour éviter qu’il ne se blesse le soir lors de ses nombreuses escapades sur les toits de la ville, sa mère lui offre un jour une petite lampe qu’elle déniche chez un vendeur du marché. Elle ignore évidemment que cet accessoire bon marché renferme un génie extrêmement puissant. Celui-ci surgit par hasard, alors qu’Aladin est dans le pétrin, et lui permet d’échapper à ses assaillants en pleine rue, se ralliant la cause du massif Omar qui devient dès lors son serviteur. Rêvant d’assister au mariage princier qui va se tenir à Basora, Aladin ne se doute pas qu’il s’apprête à déjouer une tentative d’assassinat fomentée par le sinistre vizir (Fausto Tozzi)… 

L’un des attraits de ces Mille et Une Nuits est son casting surprenant, au détour duquel Michèle Mercier incarne la princesse, Terence Hill le prince, Raymond Bussières le magicien du vizir, Vittorio de Sica le génie et Milton Reid l’impressionnant Omar. Mais cette curieuse distribution internationale ne suffit pas à sauver complètement les meubles (surtout pour les férus de contes arabes qui on eu la joie, trois ans plus tôt, de découvrir Le 7ème Voyage de Sinbad). Il est bien difficile de reconnaître la patte du réalisateur Mario Bava (qui co-signe le film avec Henry Levin) dans cette pantalonnade en pantalons bouffants. Donald O’Connor gesticule maladroitement, les gags semblent conçus pour un tout jeune public et le fantastique, discret, se cantonne aux apparitions du génie en surimpression et à quelques-uns de ses prodiges : la transformation d’Aladin en géant pour faire fuir ses ennemis, la disparition subite du héros hors de la chambre à coucher de la reine des Amazones et son échappée finale avec la belle Djalma (Noëlle Adam) sur un tapis volant approximativement incrusté dans les cieux. 

Les effets de style de Mario Bava

La séquence des Amazones paie d’ailleurs visiblement son tribut au péplum, très influent en Italie au début des années 60. Car ces « guerrières » improbables en jupette semblent s’être échappées de la mythologie grecque revue et corrigée façon Cinecitta. Le réalisateur du Masque du Démon semble tout de même pouvoir faire émerger son style personnel au gré de quelques séquences sises dans le palais du vizir. Là, d’inquiétants mannequins humains plus ou moins achevés ornent le laboratoire d’un magicien et le méchant lui-même s’apprête à torturer avec de l’acide sa captive suspendue à moitié nue dans un antre souterrain qui évoque plusieurs perles du cinéma d’horreur italien des années 60. Quelques moments d’horreur furtifs émaillent d’ailleurs bizarrement ce métrage par ailleurs très inoffensif, notamment lorsqu’un sbire maladroit est jeté à des lions qui le déchiquètent sauvagement. L’érotisme aussi se permet quelques percées suggestives, lorsque la nudité de Djalma devient furtivement intégrale. La même année, la société de production Lux continua dans la voie du conte des mille et une nuits « péplumisé » avec un sympathique Voleur de Bagdad mettant en vedette Steve Reeves.

 

© Gilles Penso

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HOWARD : UNE NOUVELLE RACE DE HEROS (1986)

Une adaptation impensable d'un comics Marvel, considérée comme un terrible nanar par les uns ou comme une œuvre culte par les autres…

HOWARD THE DUCK

1986 – USA

Réalisé par Willard Huyck

Avec Lea Thompson, Jeffrey Jones, Tim Robins, Ed Gale, Chip Zien, Paul Guilfoyle, Liz Sagal, Dominique Davalos

THEMA EXTRA-TERRESTRES I SAGA MARVEL

Dès ses premières secondes, Howard cultive un étrange sens du décalage. La musique envoûtante de John Barry, jazzy et lyrique, véhicule ou doux parfum de nostalgie, et l’on se demande assez rapidement si elle n’a pas été écrite pour un autre projet que celui-ci. Car lorsqu’on découvre le héros du film, un canard extra-terrestre (entendez un comédien nain costumé) dont la planète est une espèce de pastiche bizarre de la Terre (les posters, les magazines et la culture en général sont des variantes de la nôtre, si ce n’est que les humains y sont remplacés par des palmipèdes), on saisit mal l’adéquation entre cet univers parodique et la mélodie nostalgique du génial compositeur des James Bond. 

Produit par George Lucas, en quête de nouvelles franchises, et réalisé par Willard Huyck, co-scénariste d’Indiana Jones et le Temple MauditHoward adapte le comic book créé par Steve Gerber pour Marvel Comics. Notre canard y est propulsé par une force irrésistible, qui le déplace depuis son salon jusqu’à Cleveland sur Terre. Là, il rencontre la rockeuse Beverly (Lea Thompson) et le professeur Jenning (Jeffrey Jones) qui va tout tenter pour l’aider à rentrer chez lui. Mais le rayon laser que ce dernier utilise touche la planète des monstres noirs. L’un de ces démons s’incarne alors dans le corps du professeur qui enlève Beverly et prépare l’arrivée de ses semblables… Les recettes que Howard s’efforce d’appliquer sont assez évidentes. La présence de Lea Thompson, le choix de protagonistes adolescents, le traitement de la science-fiction sous l’angle de la comédie, tous ces ingrédients semblent provenir de Retour vers le Futur dont Willard Huyck et George Lucas tentent maladroitement de retrouver l’alchimie. 

Coup dur pour George Lucas

Mais il eut fallu que les auteurs du film sachent plus précisément ce qu’ils avaient envie de raconter et surtout quel ton adopter. Car il devient vite évident que le film échappe à ses créateurs pour se muer en patchwork bizarre soumis à des choix artistiques et techniques qui laissent perplexe. Les effets spéciaux en sont un bon exemple. A côté du costume animatronique grotesque que portent à tour de rôle les huit interprètes du canard, le film recours aux splendides effets en stop-motion de Phil Tippett pour visualiser le professeur Jenning au stade final de sa transformation. Le démon est si réussi, si effrayant et si spectaculaire (« J’ai imaginé une chose que je n’aurais pas aimée avoir dans l’estomac, une sorte de cancer qui aurait atteint son stade terminal » (1) explique Tippett) qu’il n’a rien à faire dans un tel film, nouvelle démonstration du décalage permanent qui définit Howard et le mue finalement en objet fascinant. Avec un budget de 37 millions de dollars et des bénéfices de 16 millions, autant dire que le flop fut retentissant. George Lucas n’en ressortit pas indemne, dans la mesure où il comptait beaucoup sur les recettes du film pour renflouer ses caisses après l’achat exorbitant du Skywalker Ranch (50 millions de dollars). Pour rentrer dans ses frais, le père de Star Wars vendit donc à bas prix le département effets numériques d’ILM à son ami Steve Jobs. C’est ainsi que naquit le studio d’animation Pixar.

 

(1) Propos Recueillis par votre serviteur en avril 1998

 

© Gilles Penso

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PIRANHAS (1978)

Avec la bénédiction de son producteur Roger Corman, Joe Dante surfe sur le succès des Dents de la Mer en dirigeant un banc de poissons particulièrement voraces

PIRANHA

1978 – USA

Réalisé par Joe Dante

Avec Bradford Dillman, Heather Menzies, Barbara Steele, Paul Bartel, Dick Miller, Kevin McCarthy, Keenan Wynn, Bruce Gordon

THEMA MONSTRES MARINS I SAGA PIRANHA

Toujours à l’affût des grands succès du moment, Roger Corman ne pouvait décemment passer à côté du raz de marée des Dents de la Mer au box-office. En quête d’un réalisateur capable de surfer sur la vague, il pensa à Joe Dante, qui travaillait pour lui depuis 1974 comme monteur de bandes annonces et avait fait ses débuts de metteur en scène aux côtés d’Allan Arkush à l’occasion de Hollywood Boulevard. Capable de faire des miracles avec des moyens réduits, Dante semblait l’homme de la situation. Corman décida tout de même de limiter la casse en ne lui allouant que trente jours de tournage et une enveloppe de 650 000 dollars. Articulé autour d’un scénario de John Sayles, Piranhas remplace le grand requin blanc de Spielberg par une race de poissons mutants capables de se reproduire et de survivre hors de leur milieu naturel, fruits de recherches entreprises à la demande du gouvernement. Carnassiers et particulièrement voraces, les piranhas sont libérés par inadvertance et remontent le courant, laissant augurer un beau massacre. 

Dès ce premier long-métrage en solo, Dante parvient à affirmer un style très personnel. On y trouve un cynisme désenchanté, une salve impitoyable contre les grandes institutions, de nombreuses références cinématographiques, un humour à froid et quelques guest stars héritées des œuvres fantastiques qui bercèrent l’enfance du cinéaste. Parmi celles-ci, la grande Barbara Steele (sorcière inoubliable du Masque du Démon de Mario Bava) incarne le glacial docteur Mengers à l’origine de la mutation des poissons, tandis que Kevin McCarthy (héros de L’Invasion des Profanateurs de Sépulture qu’on retrouvera dans la majorité des futurs films de Dante) joue le docteur Hoak.

Un monstre géant finalement abandonné

La bande originale fut confiée à Pino Donaggio, alors alter ego musical de Brian de Palma, et les effets spéciaux à deux débutants débordant de talent : Rob Bottin et Phil Tippett. Avec un budget rachitique de 50 000 dollars, Bottin conçut des attaques de piranhas extrêmement efficaces (ce sont généralement des maquettes accrochées à des grandes perches) et des blessures assez sanglantes. Tippett, de son côté, anima en stop-motion une petite créature bipède mutante en hommage direct aux travaux de Ray Harryhausen. « Nous avions prévu de montrer une version géante de cette créature plus tard dans l’histoire, à l’occasion d’une grande scène de poursuite finale », raconte Dante. « Mais les moyens nous manquaient pour concrétiser cette idée. » (1) En l’état, Piranhas est un petit bijou, et si Corman regretta de ne pouvoir sortir le film avant Les Dents de la mer 2ème partie, il se frotta les mains en constatant qu’il tenait là le film le plus rentable jamais produit par sa compagnie New World Pictures. Face aux nombreuses similitudes entre Piranhas et Les Dents de la mer, les cadres de chez Universal envisagèrent un temps d’intenter un procès à Corman, mais Steven Spielberg lui-même, séduit par cette variante irrévérencieuse de son grand succès aquatique, les en dissuada. De fait, Dante et Spielberg collaborèrent avec succès quelques années plus tard à l’occasion du génial Gremlins

(1) Propos recueillis par votre serviteur en novembre 2011.

 

© Gilles Penso

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28 SEMAINES PLUS TARD (2007)

Une séquelle très efficace du shocker de Danny Boyle, dans laquelle les zombies/infectés servent de métaphore à la destruction d'une cellule familiale

28 WEEKS LATER

2007 – GB

Réalisé par Juan Carlos Fresnadillo

Avec Robert Carlyle, Rose Byrne, Jeremy Renner, Catherine McCormack, Mackintosh Muggleton, Imogen Poots

THEMA ZOMBIES I SAGA 28 JOURS PLUS TARD

Difficile de succéder à 28 Jours plus Tard, qui redéfinissait les codes du film de zombies avec une indéniable originalité. D’autant qu’entre-temps, les variantes n’ont cessé de fleurir sur les écrans. Comment, dans ce cas, capitaliser sur le succès du film de Danny Boyle tout en préservant la fraîcheur du concept initial ? En dénichant un auteur/réalisateur hors du serail hollywoodien, doté d’un sens visuel hors norme. En jetant leur dévolu sur Juan Carlos Fesnadillo, à qui nous devons l’excellent Intacto, Boyle et son co-producteur Andrew Mac Donald ont eu la main heureuse. L’idée semblait d’autant plus judicieuse que les réalisateurs hispaniques n’en finissaient plus, à l’époque, de redynamiser les grands mythes du cinéma fantastique en leur insufflant une vibration toute personnelle, comme le prouvaient les bouleversants FragileLes Fils de l’Homme ou Le Labyrinthe de Pan

Dans cette mouvance, Fesnadillo succède au réalisateur de Trainspotting  en livrant une séquelle au moins aussi époustouflante que son prestigieux modèle. Six mois après que le terrible virus ait transformé la quasi-totalité de la population britannique en monstres sanguinaires, les forces américaines d’occupation déclarent que l’infection est éradiquée et que la reconstruction du pays est en route. Survivant des terribles événements, Don (Robert Carlyle) est rongé par la culpabilité depuis la mort de son épouse. Lorsqu’il retrouve ses enfants à Londres, il tente de reconstituer son noyau familial. Mais la situation s’apprête à empirer…  « Le scénario n’a cessé d’évoluer, et nous n’avons abouti à la version définitive qu’au bout d’un an de labeur », nous raconte Fesnadillo. « L’une des difficultés était de mettre en place un contexte qui ne dépayse pas les fans du premier film tout en développant des éléments entièrement nouveaux » (1).

Dans la mouvance de George Romero

A plus d’un titre, le diptyque 28 Jours/28 Semaines se rattache à la saga des morts-vivants de George Romero. Ici aussi, le monde bascule dans le chaos, l’armée et les scientifiques n’adoptent pas les mêmes méthodes mais s’avèrent incapables de lutter intelligemment contre la menace croissante, et les monstres semblent être les seuls vainqueurs possibles d’une telle guerre. Autre rapprochement : si la situation décrite dans chaque film est la même, les protagonistes diffèrent, nous offrant des points de vues variés et des histoires distinctes. Malgré ces évidentes filiations, Boyle et Fesnadillo rejettent sans appel le terme « zombie », bien peu approprié selon eux au fléau qu’ils décrivent. « Ici, nous parlons de gens qui sont encore en vie », explique Fesnadillo. « Ils sont contaminés par un virus qui les transforme en bêtes enragées. La rage est un sentiment vivant. Ce n’est pas un sentiment lié à la mort. Du coup, nos contaminés sont pleins d’énergie, ils sont rapides, agressifs… Rien à voir avec des morts-vivants » (2). A mi-chemin entre la film d’horreur, la satire politique, le film d’action, le drame familial et le film catastrophe, 28 Semaines plus tard est une œuvre d’exception, laissant une impression durable longtemps après sa projection, et ouvrant grand la porte vers un éventuel troisième épisode. 

 

(1) et (2) Propos recueillis par votre serviteur en juillet 2007

 

© Gilles Penso

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LA MALEDICTION (2006)

Ce remake sans saveur n'a qu'une seule véritable vertu : revaloriser l'originalité et l'efficacité de son modèle

THE OMEN

2006 – USA

Réalisé par John Moore

Avec Liev Schreiber, Julia Stiles, David Thewlis, Mia Farrow, Seamus Davey-Fitzpatrick, Pete Postletwaite, Michael Gambon

THEMA DIABLE ET DEMONS I SAGA LA MALEDICTION

En multipliant à ce point le nombre de remakes de films d’horreur des années 70-80, les grands studios hollywoodiens ne se contentent pas d’exploiter jusqu’à la trogne des franchises qui ont fait leurs preuves par le passé. Ils témoignent également d’un inquiétant vide créatif, comme si les nouvelles idées n’avaient plus cours. Ainsi, pour honorable et efficace qu’elle soit, cette nouvelle version du classique de Richard Donner affirme tout au long de ses 100 minutes de métrage sa parfaite inutilité, tant elle s’efforce de reproduire fidèlement son modèle, la trame globale et chaque séquence étant quasiment respectées à la lettre. D’ailleurs, comble d’un système qui finit par se mordre la queue, c’est David Seltzer, scénariste de la première Malédiction, qui fut commissionné pour écrire le script du remake. Quoiqu’ « écrire » fut un bien grand mot. Photocopier semblerait plus approprié. 

Nous revoilà donc chez la famille Thorn, accueillant en son sein un petit garçon qui s’avère être l’antéchrist en personne, et qui multiplie autour de lui les morts violentes pour pouvoir progressivement étendre son pouvoir et établir son royaume sur Terre. Le récit initial n’est même pas actualisé, malgré de très maladroites allusions aux attentats du 11 septembre ou au Tsunami asiatique, prétendus préludes d’une ère apocalyptique. Seuls les effets d’épouvante sont modernisés (montage cut, trucages numériques, déflagrations sonores), mais la force du film original demeure inégalée. D’autant que la mise en scène très anonyme de John Moore s’abstient de tout parti pris, hésitant entre plusieurs styles pour finalement n’en adopter aucun.

Mia Farrow retrouve l'antéchrist !

Liev Schreiber et David Thewlis s’en tirent pourtant plutôt bien dans la peau respective du diplomate Thorn et du photographe Jennings. Mais comment oublier les performances proprement habitées de Gregory Peck et David Warner ? Quant à Julia Stiles et Seamus Davey-Fitzpatrick, ce ne sont rien moins que deux colossales erreurs de casting. La première, en jeune mère inquiète, ne véhicule pas l’ombre d’une émotion. Le second, incarnant Damien, saborde toutes les séquences qui le mettent en scène, ses bouderies et ses froncements de sourcils prêtant plus au rire qu’à l’effroi. L’une des seules vraies trouvailles du film est finalement la présence de Mia Farrow, délicieusement détestable dans le rôle de la satanique nourrice. Après tout, n’était-elle pas déjà la mère de l’antéchrist dans Rosemary’s Baby ? Reconnaissons tout de même au film un certain esthétisme à mettre au compte du chef opérateur Jonathan Sela et du chef décorateur Patrick Lumb, notamment au sein d’une poignée de décors étranges comme l’antre du père Brennan ou l’antique cimetière étrusque. Avouons également que Marco Beltrami signe ici une partition particulièrement inspirée, s’inscrivant sans fausse note dans la continuité des flamboyants travaux de Jerry Goldsmith. Mais ce remake de La Malédiction manque cruellement de sincérité et de personnalité pour convaincre. Produit marketing savamment huilé, il sortit d’ailleurs sur les écrans le 06/06/2006… Ça ne s’invente pas !

 

© Gilles Penso 

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LA MALEDICTION 4 : L’EVEIL (1991)

Un quatrième épisode tout à fait facultatif qui se contente pour toute nouveauté de changer le sexe de l'antéchrist

OMEN IV : THE AWAKENING

1991 – USA

Réalisé par Jorge Montesi

Avec Michael Woods, Michael Lerner, Asia Vieira, Faye Grant, Madison Mason, Ann Hearn, Jim Byrnes, Don S. Davis

THEMA DIABLE ET DEMONS I SAGA LA MALEDICTION

La Malédiction Finale n’appelait aucune suite, mais les voix du profit sont impénétrables, et un tardif quatrième épisode de la saga The Omen vit le jour en 1991. Destiné directement au marché vidéo, ce film fut commencé par Dominique Othenin-Girard (signataire d’un Halloween 5 très dispensable) qui quitta le tournage en cours de route, cédant la place au téléaste Jorge Montesi. C’était déjà mauvais signe. Le visionnage de ce quatrième opus confirme effectivement sa vacuité, le scénario se contentant de puiser ses idées dans les épisodes précédents avec beaucoup moins de talent, d’innovation et d’ambition.Seul changement notable : le sexe de l’antéchrist a changé. Damien Thorn ayant passé l’arme à gauche, le Mal renaît dans le corps d’une fillette prénommée Delia (Asia Vieira), adoptée par un couple d’avocats, Gene et Karen York (Michael Woods et Faye Grant). Les incidents étranges qui ponctuent l’enfance de Delia commencent à mettre la puce à l’oreille de sa mère, alors que son père continue à lui accorder le bénéfice du doute. Or ce dernier entame une carrière politique, et c’est justement par cet intermédiaire que l’antéchrist compte étendre son pouvoir. « Un enfant n’est pas prédisposé au mal, c’est le monde qui le pourrit au fur et à mesure » dira une vénérable religieuse à la pauvre madame York.

Handicapé par sa facture de téléfilm, La Malédiction 4 ne laisse aucun souvenir impérissable. Ainsi, lorsque la bande originale ample de Jonathan Sheffer laisse les cuivres et les chœurs exploser, le décalage avec l’absence désespérée d’action à l’écran n’en est que plus grand. Certes, on sent bien l’envie de créer de nouvelles scènes spectaculaires, mais l’absence de moyens et d’originalité étouffe dans l’œuf toutes ces tentatives, telles la défenestration d’une baby-sitter, la décapitation d’un automobiliste, l’incendie destructeur qui frappe une foire de l’occultisme, l’attaque des serpents dans l’église ou l’accident avec la grue de chantier. Au fil du récit, l’influence de deux autres œuvres incontournables, Rosemary’s Baby et L’Exorciste, imprègne fortement les péripéties.

L'influence de Friedkin et de Polanski

La grossesse de la mère, seule à croire au complot démoniaque qui la menace, évoque ainsi le chef d’œuvre de Roman Polanski, tandis que les regards noirs de la petite Delia et l’intervention d’un détective privé opiniâtre nous renvoient à celui de William Friedkin. Les dialogues eux-mêmes osent parfois l’allusion directe, comme cette réplique évoquant les pouvoirs de Carrie. Bref, tous les classiques du genre sont convoqués, la source d’inspiration majeure demeurant la première trilogie de La Malédiction dont nous retrouvons même un molosse noir, métaphore canine du Mal. Si quelques trouvailles de mise en scène font leur petit effet (les nombreuses variantes sur le motif de la croix inversée accompagnées d’une musique proche du thème de Dracula composé jadis par James Bernard pour la Hammer), d’autres n’échappent pas au grotesque, comme les hallucinations du détective privé ou les ultimes rebondissements d’une intrigue franchement chaotique. 

© Gilles Penso

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LA MALÉDICTION FINALE (1981)

Damien l'antéchrist est désormais adulte, a pris les traits de Sam Neill et vise la présidence des États-Unis !

THE FINAL CONFLICT

1981 – USA

Réalisé par Graham Baker

Avec Sam Neill, Lisa Harrow, Barnaby Holm, Rossano Brazzi, Don Gordon

THEMA DIABLE ET DEMONS I SAGA LA MALEDICTION

Bien qu’elle n’ait été réalisée que trois ans après Damien, cette seconde séquelle de La Malédiction se projette neuf ans dans le futur, puisqu’ici Damien Thorn l’antéchrist a ternte-deux ans. Comme c’était à prévoir, il dirige maintenant la puissante multinationale Thorn Corporation et prépare lentement mais sûrement son règne de terreur à la surface de la Terre. Dans le rôle de Damien, on trouve un tout jeune Sam Neill, dont l’accès à la célébrité via des œuvres aussi dissemblables que Jurassic ParkL’Antre de la folie ou La Leçon de piano n’avait pas encore eu lieu. Le visage avenant, le sourire séduisant et le regard vif, il incarne à la perfection un fils de Satan adulte et présente une vraie similitude physique avec Jonathan Scott-Taylor qui le précédait à l’âge de 13 ans dans Damien. Les prières qu’il adresse à son père cornu et les joutes verbales dont il accable Jésus le Nazaréen par l’intermédiaire d’une statue grandeur nature sont quelques-uns des passages les plus mémorables de sa brillante interprétation. Introduites dans les deux premiers films, les sept épées sacrées, seules capables d’anéantir l’antéchrist, ont été récupérées par un ordre secret de l’église catholique basé dans un village italien. Sept hommes d’église sont donc désignés pour exécuter le monstre à figure humaine, mais le Mal les en empêche de fort spectaculaire manière.

D’où une nouvelle série de séquences choc, notamment sur un plateau de télévision et au beau milieu d’une chasse à courre. Alors que dans Damien les corbeaux annonçaient les morts violentes des ennemis du Malin, c’est ici un gros molosse noir qui assure le rôle d’oiseau de malheur. Avec beaucoup d’élégance et de distinction, Damien fait pression auprès du président des Etats-Unis pour devenir ambassadeur d’Angleterre, son prédécesseur s’étant mystérieusement suicidé d’un coup de fusil en plein visage devant une dizaine de journalistes. Si l’antéchrist tient absolument à ce poste, c’est qu’une prophétie annonce la naissance prochaine d’une réincarnation du Christ quelque part au Royaume-Uni, sitôt que trois étoiles se seront parfaitement alignées entre minuit et six heures dans la matinée du 24 mars. N’y allant pas par quatre chemins, Damien ordonne à ses milliers de serviteurs d’assassiner tous les enfants mâles nés ce jour-là en Angleterre.

Une plongée introspective au cœur du Mal

Les moments de pure angoisse se succèdent alors au cours du dernier acte, la violence psychologique prenant largement le pas sur l’horreur visuelle et nous assénant une poignée de séquences pour le moins perturbantes. Promu successeur de Richard Donner et Don Taylor, le réalisateur Graham Baker donne à cet ultime épisode une telle ampleur que nous n’avons plus affaire à un simple film d’horreur à suites, mais à une véritable saga dont les élans épiques trouvent leur écho dans la bande originale de Jerry Goldsmith, plus emphatique que jamais. Du coup, toutes proportions gardées, la trilogie la Malédiction est au Diable ce que Le Parrain était à la mafia : une plongée introspective au cœur du Mal, une fresque complexe et mouvementée dont chaque volet enrichit le précédent d’une profondeur nouvelle.

© Gilles Penso

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DAMIEN : LA MALEDICTION 2 (1978)

Don Taylor succède à Richard Donner et signe une suite très efficace de La Malédiction

DAMIEN – OMEN 2

1978 – USA

Réalisé par Don Taylor

Avec William Holden, Lee Grant, Jonathan Scott-Taylor, Robert Foxworth, Lucas Donat, Nicholas Pryor, Lew Ayres, Sylvia Sidney

THEMA DIABLE ET DEMONS I SAGA LA MALEDICTION

Pour cette suite très attendue de La Malédiction, Richard Donner passe le relais à Don Taylor, à qui l’on doit entre autres la version seventies de L’île du Docteur Moreau et Nimitz retour vers l’enfer. Désormais, Damien a treize ans, et il grandit au sein d’une nouvelle famille adoptive, sous la coupe de son oncle Richard Thorn qui juge bon de lui faire intégrer une école militaire pour parfaire son éducation, aux côtés de son cousin Mark. Mais plusieurs serviteurs du Malin guettent ses faits et gestes et s’efforcent de le préparer en douceur à son machiavélique destin, notamment l’un de ses enseignants interprété par Lance Henriksen, et un associé de son oncle qui compte exploiter la famine dans le monde pour faire fructifier la compagnie Thorn Industries dont il vient de devenir président. Symbolisée par la découverte d’un pictogramme en forme du nombre 666 sur son crâne chevelu, la prise de conscience par le jeune antéchrist de son rôle sur Terre passe par une étape de rejet. Terrifié, courant comme un dément jusque sur une berge, il crie face au ciel et à l’océan « pourquoi moi ? » Mais bien vite, il se rallie à la cause diabolique, et rien ne semble alors pouvoir l’empêcher d’étendre son règne de terreur. 

Suivant le schéma de l’épisode précédent, le scénario est ponctué de morts violentes sitôt qu’un individu s’efforce d’entraver la marche du Mal. La plus mémorable de ces scènes choc est probablement l’attaque d’une journaliste par un corbeau meurtrier au beau milieu d’une campagne déserte. Hurlant à la mort, les yeux crevés et ensanglantés, elle finit ses jours sous les roues d’un poids lourd. Réminiscence des Oiseaux et de La Mort aux Trousses, cette mise à mort paie donc son tribut à Hitchcock, mais les autres assassinats déguisés en accidents sont tout autant gratinés. Notamment l’ensevelissement de deux archéologues au fond d’une grotte tapissée de symboles diaboliques en plein Jérusalem, l’homme noyé dans un lac glacé qui cède soudain sous son poids, le docteur littéralement coupé en deux dans un ascenseur échappant subitement à tout contrôle, ou encore ce malheureux empalé par un train roulant tout seul à vive allure. 

Inquiétant et amoral

Oiseaux de mauvais augure au sens littéral du terme, les corbeaux annoncent ici chaque malheur, soulignés par des ponctuations musicales stressantes à base de cordes pincées et de voix graves. Le scénario se référant régulièrement à la Bible, Jerry Goldsmith gonfle une fois de plus sa partition de chœurs religieux, puisant parfois son inspiration du côté du Carmina Burana. Fils d’un chacal selon la légende, Damien est interprété avec beaucoup de charisme par le jeune Jonathan Scott-Taylor, dont chaque regard s’avère glacial et effrayant. Le reste du casting, s’il ne bénéficie pas des têtes d’affiche de la première Malédiction, s’en tire malgré tout avec les honneurs. Avec une mention spéciale pour William Holden, en père adoptif bienveillant tiraillé par des sentiments contraires. L’efficace mise en scène de Don Taylor ne pâlit guère de la comparaison avec celle de Richard Donner, et ce second épisode se clôt à son tour sur une note inquiétante, amorale et ouverte sur une nouvelle séquelle potentielle.

 

 © Gilles Penso

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