LE RETOUR DES MORTS-VIVANTS 2 (1988)

Un deuxième épisode qui mise tout sur l'humour et oublie du même coup d'être effrayant

RETURN OF THE LIVING DEAD 2

1988 – USA

Réalisé par Ken Wiederhorn

Avec James Karen, Thom Matthews, Michael Kenworthy, Marsha Dietlien, Dana Ashbrook, Thor Van Lingen, Jason Hogan

THEMA ZOMBIES I SAGA LE RETOUR DES MORTS-VIVANTS

Le Retour des Morts-Vivants de Dan O’Bannon se présentait comme une sorte de séquelle « pirate » de La Nuit des Morts-Vivants, mais son succès auprès du jeune public convainquit les producteurs du potentiel d’une franchise autonome. Horreur et comédie sont donc à nouveau de la partie, à l’occasion de cette suite confiée à Ken Wiederhorn, qui s’était déjà frotté aux zombies avec le très sérieux Commando des Morts-Vivants. Dès le début du film, un camion de l’armée trimballe les fameux fûts de produits chimiques ramenant les morts à la vie. Il suffit d’un coup de frein trop brutal pour que trois des containers se détachent et tombent sur le bas-côté. Les militaires parviennent à en récupérer deux, mais le troisième atterrit entre les mains d’un groupe de gamins qui commettent l’imprudence de l’ouvrir dans une cimetière (comme par hasard !). En découvrant à l’intérieur un cadavre décomposé, ils s’enfuient, terrifiés, tandis que le produit se répand dans la terre, avec les conséquences qu’on peut imaginer…

Le Retour des Morts-Vivants 2 est typique de ce que les films d’horreur étaient devenus au milieu des années 80, motivés par la tournure que prenaient les Freddy et les Vendredi 13 : des divertissements pour adolescents conçus sous forme de produits marketing, des Police Academy de l’épouvante en quelque sorte. Le premier zombie du film, dégoulinant à souhaits, se démarque du fameux « homme-goudron » du premier Retour des Morts-Vivants, et effraie furtivement l’un des jeunes héros. La résurrection en masse qui s’ensuit est ouvertement traitée sous l’angle du pastiche : une morte met ses lunettes dès qu’elle sort de terre pour mieux y voir, un cadavre tente de s’extraire du sol mais est piétiné par tous ses camarades… Quant aux effets gores, ils lorgnent franchement du côté du cartoon : un visage troué par un coup de poing, une morte-vivante au visage hérissé de gros vers remuants qui dévore le cerveau d’un homme, une tête décapitée qui gigote et finit épinglée d’un coup de tournevis, un zombie coupé en deux puis démembré et décomposé… Mélange d’animatronique et de maquillages spéciaux, les trucages oscillent entre l’efficace et le grotesque. Quant aux gags visuels, ils sont unanimement patauds, notamment cette main coupée qui attaque les survivants dans leur voiture, pince des testicules puis est éjectée avant de dresser un doigt d’honneur ! 

Mourir, revenir

Les dialogues eux-mêmes valent leur pesant d’or, avec une mention spéciale pour l’une des héroïnes qui s’empare d’une arme à feu et déclame : « Ces choses dehors, elles sont laides, elles sont sales et elles puent. Rien n’arrêtera ces ressuscités. Je n’ai pas peur d’eux. Nous allons les éliminer ! » Voilà qui donne une idée assez précise du niveau de cette séquelle, caricaturant à l’extrême toutes les idées de Dan O’Bannon et échouant dans le double domaine de l’épouvante et de l’humour (à l’exception peut-être du personnage du médecin, qui s’excuse auprès d’un de ses patients devenu zombie de l’avoir mal diagnostiqué !) L’affiche française de l’époque, parodiant Partir Revenir de Claude Lelouch, osait le slogan qui tue : « cette fois, ils trépassent les bornes ».

 

© Gilles Penso

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DOC SAVAGE ARRIVE ! (1975)

L'un des super-héros les plus kitsch des années 70 est aussi le premier personnage Marvel qui fut porté à l'écran

DOC SAVAGE : MAN OF BRONZE

1975 – USA

Réalisé par Michael Anderson

Avec Ron Ely, Paul Gleason, Bill Lucking, Michael Miller, Eldon Quick, Darrell Zwerling, Paul Wexler, Pamela Hensley

THEMA SUPER HEROS I EXOTISME FANTASTIQUE I SAGA MARVEL

Avouons-le sans détour : le tout premier long-métrage adaptant l’univers Marvel est un nanar de compétition. Certes, avant d’être héros de comic book, Doc Savage « l’homme de bronze » exhibait sa force dans une série de romans d’aventure écrits par Kenneth Robeson dès 1933, mais c’est de toute évidence les planches dessinées par Ross Andru et scénarisées par Steve Englehart à partir de 1972 qui servirent d’inspiration au réalisateur Michael Anderson (L’Âge de cristalOrca) et au producteur George Pal (La Guerre des mondesLa Machine à explorer le temps). Annoncé dans la BD d’origine comme « le premier super-héros de tous les temps » (ses aventures littéraires précèdent en effet celles de Superman), Doc Savage prend dans le film les traits du robuste Ron Ely, qui luttait contre le crime en peaux de bêtes dans la série Tarzan entre 1966 et 1968. 

Du haut de ses presque deux mètres, l’athlétique comédien, flanqué de cinq faire-valoir caricaturaux (un avocat, un chimiste, un ingénieur, un archéologue et un électricien), lutte ici contre le maléfique capitaine Seas (Paul Wexler) qui veut mettre la main sur la réserve d’or dont Savage vient d’hériter. Très imprégné d’une autodérision apparemment héritée de la série BatmanDoc Savage serait drôle au premier degré s’il assumait pleinement sa fonction de parodie. Mais les gags volontaires qui ponctuent le film (l’œil de Savage qui brille, l’homme de main qui dort dans un grand lit de bébé à bascule, la musique de fanfare qui accompagne les scènes de batailles) tombent désespérément à plat, et la plupart des parti-pris artistiques du film (la chanson d’opérette qui vante les mérites de Doc Savage, le jeu excessif de l’intégralité des comédiens, les dialogues stupides, les situations absurdes) laissent perplexes.

« La mort verte »

A ce titre, l’interminable affrontement final entre Savage et Seas, au cours duquel les belligérants adoptent tour à tour toutes sortes de techniques de combat (dont les noms s’affichent à l’écran : sumo, kung-fu, karaté, boxe), nous embarrasse et nous navre à défaut de nous distraire. Même l’élément fantastique s’avère traité par-dessus la jambe. Le héros semble en effet doué de super-prouvoirs ponctuels (des dons de télépathe, une invulnérabilité totale face aux coups de feu) que rien n’explique, tandis que les vilains utilisent pour se débarrasser de leurs victimes « la mort verte », autrement dit des serpents volants phosphorescents (réalisés en animation) contre lesquels Savage possède miraculeusement un antidote. Pour parachever le massacre, la version française juge bon de doter le valeureux docteur d’un zozotement appuyé qui tourne en ridicule la moindre de ses répliques. Ainsi, lorsque notre homme regarde fièrement l’horizon en déclarant à ses fidèles compagnons « nous devons confacrer faque moment de notre vie à fouffrir pour nous vaméliorer fans feffe dans la mevure de nos moyens, et fe pour le plus grand profit de touf », la solennité en prend un coup ! La fin ouverte du film nous promet une séquelle : « Ne manquez pas la prochaine aventure de Doc Savage, l’ennemi du mal ! ». Mais fort heureusement, les exploits de « l’homme de bronze » resteront sans suite.

 

© Gilles Penso

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FLIC OU ZOMBIE (1987)

Dans ce buddy movie d'un genre très spécial, un policier fait équipe avec un collègue devenu mort-vivant

DEAD HEAT

1987 – USA

Réalisé par Mark Goldblatt

Avec Treat Williams, Vincent Price, Clare Kirkconnell, Joe Piscopo, Lindsay Frost, Darren McGavin, Keye Luke, Robert Picardo

THEMA ZOMBIES

Monteur talentueux, dont le sens du rythme s’est mis au service d’œuvres aussi diverses que PiranhasHurlementsTerminator ou Commando, Mark Goldblatt s’est essayé à la mise en scène à l’occasion de ce très curieux Flic ou Zombie qui, comme son titre l’indique, oscille audacieusement entre le polar et le film d’horreur. Tout commence comme un bon vieux buddy-movie, genre alors très à la mode grâce à la sortie récente de L’Arme Fatale. Le fringuant Treat Williams (Hair1941) et le lourdaud Joe Piscopo (alors comique populaire sur les petits écrans américains) incarnent Roger Mortis et Doug Bigelow, deux flics de Los Angeles qui s’entendent comme larrons en foire, malgré des méthodes et des caractères fort dissemblables. Depuis plusieurs mois, ils s’efforcent en vain d’arrêter un gang de voleurs de bijoux apparemment insensibles aux balles. Le fait le plus troublant est que ces malfrats ressemblent comme deux gouttes d’eau à des corps dérobés à la morgue.

L’enquête de nos deux policiers survoltés les mène jusqu’à la société Dante Pharmaceuticals qui, à leur grande stupéfaction, semble avoir inventé une machine capable de ressusciter les morts. Ils en feront leurs frais en affrontant l’un des zombies les plus étranges de l’histoire du cinéma, une espèce de bibendum difforme et barbu au visage triple, qui semble proprement indestructible. Au cours de l’affrontement, Roger est assassiné, au grand dam de son partenaire et de son ex-petite amie Rebecca (Clare Kirkconnell). Ressuscité grâce à la miraculeuse machine (qui semble fonctionner comme un four à micro-ondes géant), il a désormais douze heures pour retrouver son meurtrier. Passé ce délai, sa peau se sera entièrement décomposée, et il tombera en liquéfaction.

Vincent Price en guest star

Fort original, ce postulat évoque Mort à l’Arrivée, premier du nom, dont un extrait vu sur un écran de télé prouve qu’il fut la source d’inspiration principale du scénariste Terry Black (frère de Shane Black qui écrivit le script de… L’Arme Fatale, et oui ça ne s’invente pas). L’intrigue suit ensuite des sentiers moins audacieux, et les comédiens, il faut bien l’avouer, semblent ne croire qu’à moitié à ce qu’ils font, malgré un penchant pour la comédie plutôt bienvenu étant donnée l’exubérance du scénario. Le film vaut tout de même largement le coup d’œil, ne serait-ce que pour les hallucinants effets spéciaux du maquilleur Steve Johnson, qui vont jusqu’à surpasser en audace les folies de Screaming Mad George sur Society et Re-Animator 2. A ce titre, on n’est pas près d’oublier la séquence au cours de laquelle tous les animaux morts et mutilés d’un restaurant chinois reviennent soudain à la vie et attaquent nos héros. Canards décapités, porcs, saucisses, carcasses de bœufs, tout s’anime ainsi dans la frénésie et l’abomination la plus totale. Ou cette scène non moins éprouvante où une jeune fille se décompose à vue d’œil, son visage se liquéfiant et sa peau noircissant à vitesse grand V, via un trucage visuel hallucinant (les effets numériques n’étaient pas encore de mise à l’époque). Et puis, cerise sur le gâteau, il y a Vincent Price, dans un tout petit rôle certes, mais dont chaque apparition à l’écran est un pur moment de bonheur.

 

© Gilles Penso

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MISSION IMPOSSIBLE ROGUE NATION (2015)

Un cinquième épisode constellé de nouveaux morceaux de bravoure, dont un hommage opératique à Alfred Hitchcock

MISSION IMPOSSIBLE ROGUE NATION

2015 – USA

Réalisé par Réalisateur

Avec Tom Cruise, Simon Pegg, Jeremy Renner, Rebecca Ferguson, Ving Rhames, Alec Baldwin, Sean Harris

THEMA ESPIONNAGE ET SCIENCE-FICTION I SAGA MISSION IMPOSSIBLE

Avec Protocole Fantôme, quatrième opus de la saga Mission Impossible, Brad Bird avait placé la barre très haut, articulant son film autour du motif du dysfonctionnement et du déséquilibre. Fidèle collaborateur de Bryan Singer et signataire de Jack Reacher, dans lequel il dirigeait déjà Tom Cruise, Christopher McQuarrie ne s’est pas laissé démonter pour autant, prenant ce Rogue Nation à bras le corps pour s’inscrire dans la droite lignée de son prédécesseur. Ici, la prémisse dramatique a changé. L’instabilité et la perte de repères déclinées par Brad Bird cèdent ici le pas à une autre thématique qu’on pourrait résumer en une question : jusqu’où peut-on repousser les limites ? L’une des scènes les plus mémorables du film, au cours de laquelle Ethan Hunt prolonge indéfiniment une immersion en apnée jusqu’à ce que sa vie ne tienne plus qu’à un fil, symbolise parfaitement ce nouveau motif. Rogue Nation regorge de morceaux de bravoure de cet acabit, du saut insensé à flanc d’avion à l’ébouriffante course de motos en passant par un nombre incalculable de combats, de poursuites et de fusillades. Et chaque fois, l’interrogation revient, lancinante : ne va-t-il pas trop loin ? « Il », c’est l’agent Hunt, bien sûr, dont les prises de risque finissent par nous faire douter du bien fondé de son opiniâtreté, visiblement autant guidée par l’envie de bien faire que par une sorte d’orgueil altérant son jugement. Mais « il », c’est aussi Tom Cruise, dont on connaît la volonté d’effectuer lui-même une grande partie de ses cascades, quitte à se mettre en danger (un danger savamment calculé, certes, mais tout de même réel).

 Cette pleine implication physique du comédien est un atout qui force le respect, suscitant une connivence directe avec le spectateur. Mais les motivations de Cruise ne dépassent-elles pas les « simples » besoins du film pour flatter son égo, sortir de sa zone de sécurité et parfaire une sorte d’accomplissement personnel ? Sans doute, et c’est là que le parallèle entre le comédien et son personnage devient fascinant. Tom Cruise n’est pas seulement l’acteur principal de la franchise Mission Impossible, il en est aussi l’instigateur et le producteur, choisissant soigneusement chaque membre de son équipe (et chacun de ses réalisateurs) pour s’assurer que le résultat sera autant gratifiant pour le public que pour lui. Avec McQuarrie, c’est à nouveau une bonne pioche. Car au-delà de sa virtuosité et de son savoir-faire, le réalisateur a eu l’intelligence de respecter les codes établis par les épisodes précédents tout en y injectant sa propre personnalité.

Le cycle des influences

Une sorte de « cycle d’influences » se met même en branle au cours de ce qui constitue probablement la plus belle séquence du film, située en plein Opéra à Vienne. Modèle de suspense aux enjeux multiples, ce morceau d’anthologie assume totalement l’influence d’un des moments les plus célèbres de L’Homme qui en savait trop d’Alfred Hitchcock, dont il reprend même certains des composantes visuelles, notamment les gros plans sur la partition pour indiquer au spectateur à quel moment aura lieu le drame. Or Hitchcock est le maître à penser de Brian de Palma, qui fut justement l’initiateur de la saga Mission Impossible sur grand écran. Voilà une belle pirouette doublée d’un retour aux sources appréciable, scandé par une partition remarquable de Joe Kraemer sous la double influence de Michael Giacchino et Lalo Schifrin.

 

© Gilles Penso

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THANATOMORPHOSE (2012)

Un jour, le corps d'une jeune femme se met à entrer en putréfaction, sans raison, de manière inexorable…

THANATOMORPHOSE

2012 – CANADA

Réalisé par Eric Falardeau

Avec Kayden Rose, Émile Beaudry, Eryka Cantieri, Roch-Denis Gagnon, Davyd Tousignant

THEMA MORT

Le réalisateur québécois Eric Falardeau a une passion pour le corps humain, ses fluides, son vieillissement. A l’instar de David Cronenberg qui entretient un rapport aussi affectif avec le corps qu’Eric Falardeau, ce dernier a étudié de près tout ce qui en traite, a même rédigé une thèse sur le sujet et ses courts-métrages reflètent cette passion, comme dans Purgatory par exemple, dans lequel un homme, également mal dans sa peau, faisait subir à son corps des nombreux sévices afin de ressentir des choses. Avec Thanatomorphose, il nous présente un peu le penchant inverse de Purgatory puisqu’ici, c’est une jeune femme qui va voir son corps pourrir de façon inéluctable et ce, sans aucune raison apparente. Eric Falardeau ne donne aucune explication sur le pourquoi du comment et ce sera à chacun de trouver sa propre explication. Pour ma part, je pense que la vie de Laura est tellement triste, tellement morne, si peu trépidante, que ce soit avec son petit ami ou ses amis, que son corps a décidé de devenir « sans vie », comme elle. Une interprétation qui en vaudra une autre mais c’est comme ça que j’ai compris le film.

Disons-le tout net, la vision de Thanatomorphose n’a rien de plaisante. Entendez par là que le film n’est absolument pas un divertissement horrifique. Entre film d’auteur et film d’horreur, Thanatomorphose se contente de nous faire vivre le calvaire de Laura, ni plus, ni moins. Les amateurs de rythme soutenu ou les spectateurs s’attendant à suivre un film d’horreur « classique » pourront donc être rebutés par les trois premiers quarts d’heure dans lesquels Eric Falardeau nous impose son rythme lancinant, filmant Laura, superbement interprétée par l’actrice Kayden Rose, dans sa vie de tous les jours. Il ne se passe donc rien d’extraordinaire, on contemple la vie d’une personne lambda, comme si on espionnait notre voisine. Un rythme contemplatif qui je l’avoue m’a un peu refroidi, trouvant parfois le temps bien long, malgré l’intrusion, par savant dosage, de petits détails sur le corps de Laura qui nous font comprendre que la machine infernale du pourrissement s’est mise en marche : quelques traces de bleus qui ne s’estompent pas avec le temps, et pire, grossissent à vue d’oeil et se multiplient sur l’ensemble du corps ; deux ongles qui s’arrachent sans raison ; des démangeaisons, des rougeurs.

La lente dégradation

Le déroulement de cette première phase est donc à l’image de la vie de Laura : morne, sans vraiment de vie. Un passage néanmoins nécessaire (et voulu !) puisqu’on entre littéralement dans la peau de la jeune femme, on a l’impression de vivre son quotidien, de s’ennuyer autant qu’elle, de trouver son petit ami con et macho. Une première phase qui nous prépare sans qu’on le remarque vraiment à la seconde, celle où les choses s’accélèrent et où le sort de Laura va nous prendre aux tripes. Avec l’accélération du pourrissement du corps de Laura, Eric Falardeau fait alors bifurquer inexorablement son film dans une horreur crue, maladive, sans rémission. La dégradation physique du corps de Laura s’accompagne des superbes effets spéciaux et de maquillages de David Scherer et on ressent dans sa chair le pourrissement. On pense à des films comme La Mouche ou Moi, Zombie, Chronique de la douleur par exemple. Devenir un cadavre vivant, bardé d’asticots, tel est le triste sort de Laura et rien ne nous est épargné, tout est filmé frontalement et l’aspect nauséeux, répulsif, ne cesse de progresser. Thanatomorphose est donc un film « autre », qui connaît un succès grandissant dans les festivals où il est présenté, récoltant sans cesse de nombreux prix. Bref, faites l’effort d’explorer une autre face du cinéma d’horreur, faites l’effort de tenter une autre expérience et de donner sa chance au cinéma indépendant. Vous ne le regretterez pas et il est sûr que certaines images vont longtemps vous trotter en tête.

 

© Stéphane Erbisti

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TITANIUM (2014)

Dans un futur totalitaire, dix prisonniers sont exilés dans le désert hostile d'une planète lointaine…

VYCHISLITEL

2014 – RUSSIE

Réalisé par Dimitri Grachev

Avec Evgeniy Mironov, Vinnie Jones, Anna Chipovskaya, Vladas Bagdonas, Nikita Panfilov, Linda Nigmatullina, Irene Muskara

THEMA FUTUR

Le quatrième long-métrage du cinéaste russe Dimitriy Grachev nous transporte dans un monde futur totalitaire où la justice semble être devenue une notion très aléatoire redéfinie par un gouvernement tout-puissant. Conformément à un texte de loi plutôt discutable, dix prisonniers sont ainsi exfiltrés de la prison où ils croupissaient pour être condamnés à l’exil dans le désert hostile, tour à tour rocailleux et marécageux, de la planète XT-59. Avec un minimum de vivres et d’armements, ils vont devoir lutter contre la faim, le froid, les inévitables dissensions intestines, mais aussi une série de créatures agressives, à mi-chemin entre l’animal, le végétal et le minéral, qui sévissent sous terre et surgissent régulièrement pour les dévorer. Si certains d’entre eux parviennent par miracle à échapper aux lianes électriques qui les saisissent, aux gigantesques « langues de feu » qui ne font qu’une bouchée d’eux, aux hordes de bêtes qui les assaillent telles une marée vivante et grouillante ou aux champignons qui les piègent pour les digérer lentement, les captifs risquent encore de tomber entre les griffes d’anciens détenus revenus à l’état sauvage ou d’agents du gouvernement armés jusqu’aux dents. Autant dire que leur espérance de vie s’amenuise d’heure en heure… Leur seul salut semble être « les îles du bonheur » situées aux confins de ce désert cauchemardesque. Mais ces îles existent-elles vraiment ? 

Formellement, Titanium est impeccable. De très beaux effets visuels permettent de donner corps à la cité du futur et à la faune très étrange hantant la planète XT-59, la direction artistique est de haute tenue (décors, costumes, une photographie soignée privilégiant les nuances de gris) et l’interprétation s’avère très solide, si l’on excepte les cabotinages de Vinnie Jones qui n’hésite pas à en faire des tonnes dans le registre du dur à cuir autoritaire et violent. Mais si la tension inhérente au concept du film s’avère redoutablement efficace, le scénario patine un peu au cours des ultimes péripéties, jusqu’à un dénouement un peu puéril qu’on eut aimé moins bâclé. Plus gênant, Titanium semble exhaler une sorte de machisme lancinant qui finit par irriter.

Une errance riche en surprises

Le « héros » Ervin Kann (Evgeniy Mironov), ancien conseiller du président mis en captivité après avoir tenté de révéler un secret d’état, est une figure masculine forte, intelligente, rassurante, tandis que Kristi (Anna Chipovskaya), la jeune femme attachée à lui (au sens propre !) a les allures d’un poids mort à qui il faut tout expliquer, tout apprendre, et qui ne trouvera son salut qu’en obéissant aveuglément au mâle dominant. Et rien n’atténue ce sentiment, pas même la voix off de Kristi qui, au lieu de rééquilibrer les « forces », se contente de commenter et paraphraser l’action avec une naïveté frivole à l’eau de rose (« ah, j’aurais tant voulu qu’un homme me prenne dans ses bras ! ») qui n’aurait pas dépareillé dans un roman de la collection Harlequin. Le bilan reste donc mitigé, mais il faut reconnaître que Titanium reste un spectacle for distrayant, la concision de sa narration et les surprises qu’il réserve aux spectateurs au fil de l’errance de ses protagonistes jouant largement en sa faveur.

 

© Gilles Penso

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MISSION IMPOSSIBLE 2 (2000)

John Woo prend la relève de Brian de Palma et s'auto-caricature en flattant à outrance l'égo de sa superstar

MISSION IMPOSSIBLE 2

2000 – USA

Réalisé par John Woo

Avec Tom Cruise, Dougray Scott, Thandie Newton, Ving Rhames, Richard Roxburgh, John Polson, Anthony Hopkins

THEMA ESPIONNAGE ET SCIENCE-FICTION I SAGA MISSION IMPOSSIBLE

L’agent Ethan Hunt a pour mission de détruire un virus redoutable baptisé « Chimère ». Pour y parvenir, il va tenter d’infiltrer un gang terroriste mené par un ancien agent de l’IMF, qui compte voler le seul antidote existant, nommé « Bellerophon » (les amateurs de mythologie grecque apprécieront)… Pour la première adaptation cinématographique de Mission Impossible, l’acteur-producteur Tom Cruise avait trouvé chez Brian de Palma un homme de poigne capable d’imposer ses propres figures de style. Ici, hélas, John Woo semble s’être plié sans concession au narcissisme de la star, à tel point que le scénario de M-i :2 a visiblement été écrit pour servir de bande démo à l’acteur : Tom Cruise sourit à la caméra, Tom Cruise montre sa nouvelle coupe de cheveux, Tom Cruise fait de l’escalade, Tom Cruise exhibe ses muscles, Tom Cruise fait de la moto, Tom Cruise emballe les jolies filles, Tom Cruise danse la salsa, Tom Cruise fait de la haute-voltige… 

L’esprit de la série de Bruce Geller, prônant le travail d’équipe et la complémentarité, s’est ici entièrement évaporé au profit d’un individualisme frisant la mégalomanie. Car le personnage d’Ethan Hunt sait tout faire. Il cumule le génie technique de Barney Collier, la force physique de Willy Armitage, l’art du grimage de Rollin Hand, les pouvoirs de séduction de Cinnamon Carter et l’autorité de Jim Phelps. Du coup, M-i :2 ressemble plus à une mauvaise imitation de James Bond qu’à une variante intelligente sur la mythique série des années 60. John Woo lui-même semble obéir à un cahier des charges précis en caricaturant tous les effets de mise en scène qui firent jadis sa renommée : multiples fondus enchaînés, gunfights acrobatiques, vols de colombes au ralenti et explosions à répétition. Bref, c’est un véritable festival qui, privé de contenu, perd tout son sens.

Le travail d'équipe s'est volatilisé

Le trucage de l’acteur qui enlève son masque pour révéler le visage d’un autre acteur est saisissant, certes, mais le film l’utilise tellement que son effet s’émousse progressivement jusqu’à la lassitude complète. Quant à la fameuse séquence d’équilibrisme du film précédent, chef d’œuvre de suspense et de tension, elle est ici imitée avec tant d’exagération qu’elle aussi perd tout son impact. Ce manque de subtilité permanent confine rapidement à l’indigestion, et il ne reste finalement à sauver que le charme irrésistible de la magnifique Thandie Newton et la partition musclée de Hans Zimmer, agrémentant le thème de Lalo Schifrin de quelques riffs électriques nerveux. « Ce n’était pas un travail facile, car je passais derrière Danny Elfman qui avait réorchestré ce fameux thème avec une grosse formation symphonique pour le premier film », raconte Zimmer. « Mon idée était d’essayer quelque chose de très différent, d’abandonner l’orchestre au profit d’une petite formation avec un seul violoncelle, et de mettre en avant les percussions et les guitares saturées. C’était assez osé, dans la mesure où c’est un choix atypique pour un film de ce genre, mais je dois dire que la production m’a laissé totalement autonome. Quant aux guitares flamenco, c’était une idée qui m’a été suggérée par Tom Cruise. » (1) Ces belles intentions sont louables, mais elles ne sauvent guère du naufrage ce blockbuster sans âme ni inspiration.

(1) Propos recueillis par votre serviteur en juin 2005

 

© Gilles Penso

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MISSION IMPOSSIBLE (1996)

Brian de Palma s'empare de la série culte de Bruce Geller pour en tirer un techno-thriller d'espionnage de haut niveau

MISSION IMPOSSIBLE

1996 – USA

Réalisé par Brian de Palma

Avec Tom Cruise, Emmanuelle Beart, Ving Rhames, Jean Reno, Jon Voigt, Kristin Scott Thomas

THEMA ESPIONNAGE ET SCIENCE-FICTION I SAGA MISSION IMPOSSIBLE

Parmi les sources d’inspiration des scénaristes hollywoodiens, les séries TV se mirent à occuper une place croissante au cours des années 90. La qualité des résultats variait, en fonction de l’intérêt de la série initiale mais aussi et surtout du choix de l’approche. Trop de fidélité pouvait sans doute nuire, et le succès fracassant des versions grand écran des Incorruptibles ou du Fugitif semblaient le confirmer. Tout récent producteur ayant créé sa propre société avec Paula Wagner, Tom Cruise décida, pour sa part, d’adapter Mission Impossible. Adulé par Cruise, maître du suspense et auteur justement de la version cinéma des Incorruptibles, Brian de Palma était le réalisateur idéal pour moderniser la série culte de Bruce Geller. Fruit de la collaboration de David Koepp (Jurassic Park) et Robert Towne (Greystoke), le scénario tisse des liens étroits avec la série pour mieux s’en défaire un quart d’heure plus tard et emmener l’intrigue au-delà de ce que le spectateur pouvait imaginer.

Tout commence lorsque Jim Phelps (Jon Voigt) annonce à son équipe une nouvelle mission : infiltrer une soirée à l’ambassade américaine de Prague pour y coincer l’agent secret Alexandre Golitsyn, lequel vient de subtiliser une disquette où figure la liste complète des espions américains agissant dans l’Europe de l’Est. Contre toute attente – et contre les principes soigneusement établis au cours des sept années de diffusion de la série – la mission est un sanglant fiasco, et Ethan Hunt (Tom Cruise), seul survivant, décide de monter une nouvelle équipe pour découvrir les dessous de la sombre machination dont il est devenu la victime. Avec un goût immodéré pour le spectaculaire et la démesure, le film accumule les morceaux d’anthologie, en particulier l’explosion gigantesque d’un aquarium couvrant la fuite d’Ethan ou une incroyable séquence de suspense pur, située dans une salle d’ordinateurs, mettant les nerfs du spectateur à rude épreuve.

Hélicoptère contre TGV

« Tom Cruise a tenu à faire lui-même de nombreuses cascades, notamment celle où il est suspendu par un filin dans la salle de la CIA », nous révèle la productrice Paula Wagner. « Il en était très fier, mais je vous avoue que pendant le tournage je tremblais comme une feuille. Pour un producteur, ce n’est guère rassurant ! Cela dit, étant donné qu’il est extrêmement prudent et très précis, nous n’avons eu à déplorer aucun incident… » (1) Mais le clou du spectacle est indéniablement cette poursuite finale sur le toit d’un train, un lieu commun en règle générale, mais transcendé ici par le fait qu’il s’agit d’un TGV Eurostar déboulant dans un tunnel à une allure démente, poursuivi en outre par un hélicoptère qui s’engouffre sous le tunnel à son tour. Remplaçant au pied levé Alan Silvestri (débarqué du film après avoir composé une demi heure de musique qu’il recycla pour L’Effaçeur), Danny Elfman se réapproprie le célèbre thème de Lalo Schifrin et livre une bande originale extrêmement énergique. A vrai dire, ce Mission Impossible n’a plus grand chose à voir avec la série homonyme, et les nostalgiques doivent oublier un peu leur soif de fidélité s’ils veulent profiter à sa juste valeur de ce spectacle décapant dont le climax offre une révélation pour le moins surprenante.

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en avril 2006

 

© Gilles Penso

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PANIC SUR FLORIDA BEACH (1993)

La projection imminente d'un film de science-fiction avec une fourmi géante et la menace d'un conflit nucléaire bien réel s'entremêlent dans l'esprit d'un adolescent des années 60

MATINEE

1993 – USA

Réalisé par Joe Dante

Avec John Goodman, Simon Fenton, Jesse Lee, Lucinda Jenney, Robert Picardo, Dick Miller, Kevin McCarthy

THEMA CINEMA ET TELEVISION I INSECTES ET INVERTEBRES

Panic sur Florida Beach est à ce jour le film le plus personnel de Joe Dante, tant il regorge d’éléments autobiographiques. Nous sommes en septembre 1962. Gene et Dennis Loomis, fils d’un militaire en manœuvres près de Cuba, viennent d’emménager avec leur mère dans la ville de Key West, en Floride. Ils passent leurs samedis après-midi dans le cinéma local qui annonce avec fracas la sortie prochaine de « Mant ! », un film de monstre réalisé par le spécialiste du genre Lawrence Woolsey. Ce dernier viendra d’ailleurs en personne présenter le film à Key West, dans le cadre d’une tournée promotionnelle spectaculaire consistant à truffer les salles de cinéma de gadgets sophistiqués. Tandis que Gene et ses amis attendent avec impatience cet événement, les nouvelles internationales sont de plus en plus alarmantes. La crise des missiles de Cuba fait craindre une troisième guerre mondiale imminente et fait peu à peu craquer le vernis chez une population désemparée. La peur réelle du conflit nucléaire et la peur fantasmée des films d’horreur se mélange ainsi dans la tête du jeune héros qui n’est autre que l’alter-ego adolescent de Joe Dante.

Dans le rôle de Lawrence Woolsey, mixage contre-nature de William Castle et Alfred Hitchcock, John Goodman est délectable. Lorsque « Mant ! » est projeté sur les écrans, Joe Dante nous régale en réalisant un faux film de science-fiction des années 50/60 tellement fidèle aux canons esthétiques de l’époque qu’il est criant de vérité – si ce n’est un second degré inévitable et des effets spéciaux un peu plus élaborés qu’habituellement. Le but du cinéaste n’est pas de se moquer de ces films qu’il chérit mais de leur rendre un hommage énamouré. « Mant » raconte donc l’histoire improbable d’un homme mordu par une fourmi au moment où son dentiste lui radiographiait les dents. Soumis ensemble aux radiations, les deux êtres fusionnent et deviennent l’homme-fourmi. Face à son épouse terrifiée et aux autorités, l’infortuné héros mute jusqu’à se transformer en fourmi géante qui sème la panique en ville. « Mant » commence donc comme La Mouche Noire pour s’achever à la manière de Tarantula, Joe Dante se prêtant tellement au jeu qu’il réalise un quart d’heure de ce faux film (dont seules quelques minutes apparaissent dans Panic sur Florida Beach).

Le monstre attaque la ville…

La mise en abîme se double d’un vaudeville mouvementé lorsqu’un jeune homme déguisé en homme-fourmi, embauché par Woolsey pour effrayer le public dans le cinéma, kidnappe dans la salle la fille dont il est amoureux, décuplant la panique ambiante. Mais l’humour de ce film d’une sincérité absolue se tempère lorsque Joe Dante nous fait vivre avec beaucoup de réalisme la peur au ventre qui étreignait les citoyens américains notamment lors des exercices d’évacuations en pleine école, au son strident des sirènes. Panic sur Florida Beach n’attira hélas pas beaucoup les foules, d’autant qu’il sortit le week-end du Super Bowl, date où les spectateurs désertent généralement les salles. Encore un rendez-vous manqué entre Joe Dante et son public…

 

© Gilles Penso

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LES LOONEY TUNES PASSENT A L’ACTION (2003)

En se voyant confier tout le bestiaire des cartoons Warner, Joe Dante livre l'un de ses films les plus mouvementés et les plus généreux

LOONEY TUNES : BACK IN ACTION

2003 – USA

Réalisé par Joe Dante

Avec Brendan Fraser, Jenna Elfman, Steve Martin, Timothy Dalton, Heather Locklear, Joan Cusack

THEMA MONDES PARALLELES ET MONDES VIRTUELS

Pour un fan de la première heure des cartoons Warner comme Joe Dante, la proposition de réaliser Les Looney Tunes passent à l’action ressemblait à un cadeau sur un plateau d’argent. Certes, le studio Warner devait au cinéaste l’un des plus gros succès de son histoire (Gremlins), mais Dante a toujours fait preuve d’un anticonformisme insolent l’empêchant d’entrer dans les moules imposés par les majors. Les Looney Tunes passent à l’action cache donc sous ses allures de produit gentiment formaté un spectacle culotté dynamitant le système de l’intérieur. Rien à voir avec Space Jam, donc, malgré les apparences. Après un cartoon d’introduction mettant en scène une de ces éternelles batailles opposant Bugs Bunny et Daffy Duck, l’action prend place dans les bureaux de la Warner, où l’on décide de renvoyer le canard vedette, pas assez rémunérateur aux goûts des cadres du studio. Parallèlement, DJ Drake (Brendan Fraser), un agent de sécurité qui rêve d’une carrière de cascadeur, est lui aussi licencié, tout comme la vice-présidente du département comédie Kate Houghton (Jenna Elfman). Tout ce beau monde se retrouve embarqué dans une course-poursuite à la recherche de Damian Drake (Timothy Dalton), dont le métier de star de films d’espionnage camoufle de véritables activités d’agent secret. Ce dernier est tombé dans un piège en s’efforçant d’empêcher l’infâme président d’Acme Corporation (Steve Martin) de posséder le « Singe Bleu », un diamant capable de transformer les humains en primates, et vice-versa.

D’une générosité sans borne, Les Looney Tunes passent à l’action nous offre une apparition de la quasi-totalité du bestiaire des Merrie Melodies et des scènes d’action totalement délirantes (une poursuite au Louvre dans laquelle les personnages adoptent le style visuel de chaque tableau dans lequel ils se réfugient, un saut en chute libre depuis la Tour Eiffel, une bataille de vaisseaux spatiaux, l’attaque d’un chien-robot géant). Plus que jamais, Dante cligne de l’œil vers le cinéma et la télévision de sa jeunesse, de l’apparition de Roger Corman dans le rôle du réalisateur d’un nouveau Batman à la parodie de la scène de la douche de Psychose en passant par l’apparition de Peter Graves dans un pastiche de Mission impossible. Le summum référentiel est atteint avec la zone 52, un lieu tenu secret par le gouvernement où interviennent des myriades de créatures extra-terrestres issues du cinéma populaire des années 50.

Parodies et hommages en cascade

Jerry Goldsmith s’en donne lui aussi à cœur joie, mais ce sera son chant du cygne, le génial compositeur ayant passé l’arme à gauche alors que le film était en post-production. Rétrospectivement, Joe Dante garde un souvenir mitigé des Looney Tunes passent à l’action qui ne représente selon lui que 50% du résultat qu’il avait initialement en tête à cause d’un studio ne cessant de faire réécrire le scénario. « Je me souviens que lorsque je suis allé à l’avant-première du film, j’ai trouvé que tout allait trop vite », raconte-t-il. « J’ai eu le sentiment que je me mettais à faire des films que je n’aimais pas. Je n’ai pas eu envie de réitérer ce type d’expérience par la suite. »  (1) Dommage parce que nous, on en redemande !

(1) Propos recueillis par votre serviteur en mars 2015

 

© Gilles Penso

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