LA PLANETE DES VAMPIRES (1965)

Mario Bava adapte ses dons d'esthète à un space opera horrifique qui sera l'une des sources d'inspiration d'Alien

TERRORE NELLO SPAZIO

1965 – ITALIE / ESPAGNE

Réalisé par Mario Bava

Avec Barry Sullivan, Norma Bengell, Angel Aranda, Evi Marandi, Stelio Candelli, Massimo Righi, Franco Andei 

THEMA SPACE OPERA I FUTUR I EXTRA-TERRESTRES

A l’orée des années 60, Mario Bava se tailla une réputation de maître du cinéma d’épouvante italien grâce à de petits bijoux tels que Le Masque du démon, Six femmes pour l’assassin ou Les Trois visages de la peur. Avec La Planète des vampires, il s’attaquait pour la première fois à la science-fiction futuriste, ce qui ne l’empêcha pas pour autant d’y injecter une bonne dose d’éléments gothico-horrifiques. Cela dit, le titre s’avère quelque peu trompeur, aucun suceur de sang ne pointant le bout de ses canines sur la planète en question. Alors qu’ils traversent l’espace, l’Argos et le Goliath sont alertés par des signaux de détresse provenant d’une planète inconnue. Les vaisseaux se déportent aussitôt dans cette direction, mais à l’atterrissage l’Argos s’écrase. L’équipage du Goliath découvre bientôt les corps sans vie de ses compagnons horriblement mutilés. Accompagné de son assistante Sonya (Norma Bengell), le capitaine Mark Markary (Barry Sullivan) explore la planète, cherchant le point d’émission du signal fatal. Lorsqu’’ils parviennent à le localiser, ils trouvent ce qui fut jadis un équipage extra-terrestre. Revenus à bord du Goliath, le capitaine et Sonya sont témoins d’étranges phénomènes. Leurs hommes semblent être possédés par des entités invisibles, tandis que les hommes de l’Argos, dont la mort ne faisait pourtant aucun doute, sont là, bien vivants…

Dès les premières images de La Planète des vampires, l’amateur de SF pop acidulée est aux anges : maquettes de vaisseaux spatiaux évoluant avec un charme indicible devant un fond étoilé, cockpit futuriste empli de boutons clignotants, astronautes tout de skaï vêtus, tout y est ! La planète elle-même, théâtre de l’action entièrement reconstituée en studio à Cineccita, use et abuse des fumigènes, des lumières bleu-rouges et des bruits de vents sifflants. Parmi les images fortes du film, on se souvient surtout de la résurrection des astronautes morts, enveloppés dans un linceul de cellophane, et de la découverte des squelettes géants dans le vaisseau échoué, à l’intérieur duquel le capitaine et son assistante se retrouvent bloqués avant d’être assaillis par des voix caverneuses extrêmement inquiétantes. Et il faut avouer que le cinéaste n’a pas son pareil pour bâtir des atmosphères oppressantes malgré des budgets souvent anémiques.

La pop acidulée des années 60

De toute évidence, La Planète des vampires a inspiré plusieurs éléments du scénario d’Alien. Ainsi, comme chez Ridley Scott, l’équipage débarque sur la planète morte suite à un appel de détresse, puis découvre une ancienne civilisation fossilisée aux proportions énormes (les fameux squelettes géants), et enfin meurt progressivement dans des circonstances étranges. Comme souvent chez Bava, les dialogues de La Planète des vampires exhalent une naïveté à la lisière du comique involontaire. Le dénouement savoureux, quant à lui, évoque quelques-unes des plus belles chutes de la série La Quatrième dimension. C’est sur ce film que Lamberto Bava, fils du cinéaste, fit ses débuts d’assistant réalisateur. Quinze ans plus tard, il dirigeait lui-même son premier long-métrage, Baiser macabre.

© Gilles Penso

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GODZILLA 1980 (1973)

Qu'elle semble loin l'époque du premier Godzilla d'Inoshiro Honda ! Désormais, le dinosaure radioactif partage l'affiche avec un super-héros en armure, un oiseau mutant et un dragon étoilé

GOJIRA TAÏ MEGARO

1973 – JAPON

Réalisé par Jun Fukuda

Avec Katshuhiko Sasaki, Yutaka Hayashi, Hiroyuki Kawase, Kanta Mori, Kataro Tomita, Wolf Ohtsuki, Robert Dunham

THEMA DINOSAURES I DRAGONS I SAGA GODZILLA

Toujours très sensibles à l’accueil du jeune public qui assure la majeure partie de leur chiffre d’affaires, les cadres de la Toho ont l’idée en 1972 de lancer un concours auprès des écoliers en leur demandant d’imaginer leur super-héros favori. Le vainqueur a donc la joie de voir son invention (un robot super-perfectionné à mi-chemin entre Ultraman et Spectreman) portée à l’écran dans une nouvelle aventure de Godzilla. Dans le film, le robot en question, rebaptisé Jet-Jaguar, est l’invention du jeune ingénieur Goro Ibuki. Malgré l’intervention musclée de son ami Hiroshi Jinkawa, des malfaiteurs cambriolent l’appartement du savant et volent le robot. Or ces bandits ne sont pas des humains ordinaires. Ils viennent du royaume de Cytopia, jadis englouti dans les océans il y a trois millions d’années, et ont décidé d’éradiquer la race humaine avant que celle-ci ne détruise la Terre avec la bombe nucléaire. Les Cytopiens vivent dans un décor improbable, aux allures d’Île de Pâque de studio, et portent des tenues de péplum, tandis que les femmes exécutent des chorégraphies risibles autour d’un trône en carton-pâte. Pour parvenir à leurs fins, ces vilains anachroniques lâchent à la surface de la Terre Mégalon, une sorte d’insecte géant improbable avec des foreuses à la place des bras et une espèce d’étoile de sapin de Noël qui brille au-dessus de sa tête. Lorsqu’il prend son envol, un vrombissement de fusée retentit. Grâce aux ultra-sons, nos héros reprennent le contrôle de Jet-Jaguar, qui s’en va prévenir Godzilla. Entre-temps, Mégalon casse tout ce qui est à sa portée et ridiculise l’armée. Jet-Jaguar vient donc l’affronter.

Par un processus technique inexpliqué, le gentil robot grandit d’un seul coup jusqu’à atteindre la taille voulue. Face à ce spectacle, le créateur de cette machine décidément pleine de ressources n’a qu’une explication : « sa détermination l’a certainement fait grandir ». Mais soudain surgit Gigan, tout juste échappé du film précédent. Son apparence beaucoup moins menaçante que dans Objectif Terre, Mission Apocalypse s’explique par la fabrication d’une toute nouvelle panoplie, la précédente ayant été sérieusement altérée pendant le tournage. Les deux bêtes féroces s’acharnent sur le valeureux robot, jusqu’à l’arrivée triomphale de Godzilla (au bout d’une heure de métrage, il était temps !). La bataille qui s’ensuit traîne en longueurs, les monstres encerclant nos justiciers géants en provoquant un incendie tandis que les héros humains contemplent le spectacle dans une série d’inserts très artificiels. 

« Jet Jaguar, tu es notre héros ! »

Au petit matin, le combat devient franchement absurde. Les méchants y sont en effet éliminés à coups de pieds avant de s’enfuir la queue entre les pattes, tandis qu’une musiquette à la guitare et à la flûte détend l’atmosphère. Godzilla et Jet Jaguar se serrent alors chaleureusement la main, Godzilla regagne ses pénates, le robot reprend sa taille initiale, et tout le monde rentre à la maison en riant.  A peine le spectateur a-t-il le temps de se remettre de ses émotions que retentit la chanson du générique de fin : « C’est bel et bien un robot créé par l’homme. Jet Jaguar ! Jet Jaguar ! Tu es notre héros. Tu vas sauver la paix du monde entier. Tu feras preuve de courage. Godzilla et Jaguar, punch, punch, punch ! Ne pleurons pas ! Devenons aussi forts que toi ! » Les poètes apprécieront.

 

© Gilles Penso

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THE AMAZING SPIDER-MAN : LE DESTIN D’UN HEROS (2014)

Marc Webb donne une suite peu convaincante à son Amazing Spider-Man en convoquant cette fois trois super-vilains

THE AMAZING SPIDER-MAN 2

2014 – USA

Réalisé par Marc Webb

Avec Andrew Garfield, Emma Stone, Jamie Foxx, Dane Dehaan, Campbell Scott Michael, Embeth Davidtz, Colm Feore

THEMA SUPER-HEROS I SAGA SPIDER-MAN I MARVEL

La vaste entreprise d’effacement des mémoires amorcée par le studio Sony avec le premier The Amazing Spider-Man consistait dans un premier temps à faire passer la trilogie de Sam Raimi pour une adaptation vieillotte et dépassée des aventures de l’homme-araignée (alors que sept ans à peine séparent Spider-Man 3 du film de Marc Webb !) et dans un second temps à la faire totalement oublier. Or les fans de la première heure de Peter Parker ne retrouvèrent dans ce reboot inutile ni l’émotion, ni la passion, ni le grain de folie des pages de Stan Lee et Steve Ditko, cette essence que seuls les enfants ayant grandi en lisant le comics original (et dont Sam Raimi fait partie) peuvent tenter de saisir.

Contrairement au père d’Evil Dead, Marc Webb se désintéresse de toute évidence du matériau original, n’appréhendant le personnage de Spider-Man comme rien d’autre qu’un moyen d’entrer dans la cour des grands d’Hollywood, de se faire la main avec de nouveaux joujoux technologiques et d’empocher un gros chèque. Comment interpréter autrement le cynisme glacial et l’ineptie scénaristique de ce second Amazing Spider-Man ? Entre deux scènes d’action dénuées du moindre parti pris de mise en scène et singeant avec quinze ans de retard le « bullet time » de Matrix, Webb attarde sa caméra sur des scènes de dialogues interminables entre Peter Parker et Gwen Stacy qui, condamnés au sur-place émotionnel, se séparent et se rabibochent toutes les cinq minutes. Comment s’attacher à ce super-héros dont toutes les faiblesses intrinsèques (maladresse, timidité, crise d’identité) ont été balayées au profit d’un cabotinage permanent ?

Jamie Foxx en émule de Mister Freeze

Incapable de faire les bons choix – ou de faire des choix tout court, d’ailleurs – le scénario de The Amazing Spider-Man 2 refuse toute progression dramatique au profit d’un collage de scènes courtes et indépendantes n’en finissant plus de se juxtaposer pendant près de deux heures et demie. D’où la surmultiplication d’enjeux et de super-vilains, du ridicule Electro (un Jamie Foxx sous-exploité qui nous embarrasse avec sa prestation caricaturale d’un technicien extrêmement introverti se muant en sosie du Mister Freeze de Batman et Robin) à l’affreux Bouffon Vert (qui n’intervient que pour combler un trou scénaristique et relancer une intrigue en perte de vitesse) en passant par l’improbable Rhino (relooké façon Transformers le temps d’une apparition éclair totalement gratuite). Bourré d’incohérences éléphantesques, plombé par une bande originale balourde de Hans Zimmer à base de synthétiseurs et de trompettes (attention les oreilles !), The Amazing Spider-Man 2 cherche à tout prix à caresser le fan/consommateur dans le sens du poil en annonçant les nouveaux personnages (héros, alliés et vilains) des épisodes suivants, et prend ainsi les allures d’une gigantesque bande annonce mixée avec un spot publicitaire (le logo Sony apparaît un nombre incalculable de fois à l’écran). Bref, voilà une belle opération marketing qui devrait remplir les tiroirs-caisses du monde entier. Mais au bout du compte, c’est un grand sentiment de vide qui nous étreint. 

 

© Gilles Penso

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CAPTAIN AMERICA : LE SOLDAT DE L’HIVER (2014)

Sous l'influence des thrillers politiques des années 70, ce second épisode positionne le First Avenger comme une figure active du contre-pouvoir

CAPTAIN AMERICA – THE WINTER SOLDIER

2014 – USA

Réalisé par Anthony et Joe Russo

Avec Chris Evans, Scarlett Johansson, Samuel L. Jackson, Sebsatian Stan, Anthony Mackie, Frank Grillo, Robert Redford

THEMA SUPER-HEROS I SAGA CAPTAIN AMERICA I AVENGERS I MARVEL

Malgré une écriture au cordeau et un soin tout particulier accordé à chacun de ses protagonistes, Avengers n’avait pas vraiment eu le loisir de détailler l’une des facettes les plus intéressantes du capitaine Steve Rogers : sa difficile adaptation au monde moderne après une période d’hibernation de presque sept décennies. La constitution du groupe de super-héros le plus déséquilibré qui soit (« une bombe à retardement » selon le docteur Bruce Banner) et la menace extra-terrestre s’abatant sur New York prirent fatalement le dessus sur cette crise identitaire. En réalité, plusieurs séquences illustrant le décalage entre le justicier des années 40 et la société du 21ème siècle étaient prévues au sein du film de Josh Whedon, mais le foisonnement du récit l’empêcha de les intégrer. Elles sont donc reprises telles quelles dans Captain America : le Soldat de l’Hiver, qui constitue une séquelle idéale au premier Captain America de Joe Johnston, prolongeant habilement plusieurs thématiques en germe dans le premier volet. Au-delà du déracinement de son héros, Captain America : le Soldat de l’Hiver approfondit ses relations avec Natasha Romanov et son rapport complexe à l’autorité représentée par Nick Fury.

L’aspect humain prime donc sur le spectaculaire, un parti pris probablement dicté par un duo de réalisateurs jusqu’alors spécialisés dans la comédie. Le scénario révèle bien vite ses sources d’inspiration majeures : les thrillers politiques et paranoïaques des années 70, notamment Les Trois Jours du Condor de Sydney Pollack. La présence de Robert Redford au générique du film n’est donc pas fortuite et traduit une volonté manifeste d’orienter cette séquelle sur le territoire de l’espionnage à l’ancienne. Captain America : le Soldat de l’Hiver s’écarte ainsi un peu des canons du film de super-héros traditionnel, détachant le Faucon des clichés en vigueur chez les personnages de sidekicks et offrant au Soldat de l’Hiver beaucoup plus de complexité qu’un « super-vilain » classique.

Quelques échauffourées ébouriffantes

L’action n’est pas en reste pour autant, chaque belligérant opérant selon des techniques de combat distinctes au sein d’affrontement d’autant plus spectaculaires qu’ils semblent solliciter de véritables cascades. De l’intervention de Captain America sur un bateau pris en otage en tout début de métrage, suivie en plan-séquence par une prise de vue aérienne, à la bataille finale sise à des centaines de mètres au-dessus du sol entre Steve Rogers et sa Nemesis, le film s’avère généreux en échauffourées musclées. Le bouclier bleu blanc rouge dépasse largement sa fonction d’élément décoratif patriotique pour révéler son efficace potentiel offensif, les ailes télescopiques du Faucon nous offrent quelques envolées vertigineuses ébouriffantes, la Veuve Noire lutte avec une grâce acrobatique toujours aussi sensuelle et le Soldat d’Hiver surprend par la brutalité et la précision de ses assauts. La bande originale d’Henry Jackman (signataire de la superbe partition d’X-Men, le commencement) n’est pas à la hauteur du spectacle, foulant tranquillement les sentiers battus musicaux de rigueur, mais c’est l’une des rares faiblesses de ce qui s’affirme comme l’un des meilleurs épisodes de la saga Marvel.

 

© Gilles Penso

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TURBO INTERCEPTOR (1985)

Un pur produit des années 80 dans lequel Charlie Sheen incarne un spectre vengeur au volant d'une voiture surpuissante

THE WRAITH

1985 – USA

Réalisé par Mike Marvin

Avec Charlie Sheen, Nick Cassavetes, Sherilyn Fenn, Randy Quaid, Matthew Barry, David Sherrill, Jamie Bozian, Clint Howard

THEMA FANTÔMES

Ecrit et réalisé par un Mike Marvin n’ayant alors guère plus qu’un épisode de la série McGyver à son actif, The Wraith (autrement dit « Le Spectre ») est un long-métrage étrange qui semble autant s’inspirer de La Fureur de Vivre que des films de science-fiction à succès de la fin des années 70 et du début des années 80, comme en témoignent ces nuits étoilées traversées d’objets lumineux non identifiés à la Rencontres du Troisième Type, ces voyous aux véhicules customisés semant la terreur et se jouant des policiers à la manière de Mad Max ou cet inquiétant personnage casqué tout de noir vêtu aux lointaines allures de Dark Vador. L’intrigue prend place dans une petite ville américaine où Packard Walsh (Nick Cassavetes, fils du cinéaste John Cassavetes et futur bad guy de Volte/Face) dirige un petit gang de bons à riens motorisés dont l’activité principale consiste à organiser des courses automobiles illégales pour pouvoir rançonner tous les possesseurs de voitures à leur goût. Possessif, violent et maladivement jaloux, Packard agresse tous ceux qui osent tourner autour de sa petite amie Keri Johnson (Sherilyn Fenn, dont les yeux doux envoûteront cinq ans plus tard les protagonistes de la série Twin Peaks). C’est ainsi qu’un jeune homme ayant couché avec Keri est retrouvé assassiné, même si sa mort n’a officiellement pas été élucidée.

Un jour, un mystérieux motard, Jake Kasey (Charlie Sheen, en tout début de carrière) débarque en ville et séduit Keri. Son arrivée correspond au surgissement soudain d’une voiture noire et de son occupant mystérieux, défiant la bande de Packard et semant la mort sur son passage. Étant donné le titre original et sa « traduction » lors de la première distribution du film en France (Phantom), il n’est pas difficile de comprendre que nous avons affaire à un fantôme vengeur ayant troqué le drap blanc et les chaines traditionnelles contre un bolide et une tenue de pilote futuriste. Pourquoi un revenant aux pouvoirs surnaturels a-t-il besoin d’attributs aussi terre-à-terre qu’une voiture ou un fusil pour réclamer une justice d’outre-tombe ? Le mystère reste entier.

L'ancêtre du motard de Hot Shots ?

Mais il est rapidement évident que le scénario de Turbo Interceptor ne cherche pas spécialement à s’embarrasser de cohérence. Son objectif principal reste la mise en scène d’un maximum de poursuites automobiles spectaculaires riches en cascades et en effets pyrotechniques, rythmées sur le tempo d’une musique résolument eighties composée par Michael Hoenig et J. Peter Robinson, alors grands spécialistes du synthétiseur. Visiblement conçu pour devenir culte, le film de Mike Marvin sombrera pourtant quelque peu dans l’oubli, ses clichés sur la jeunesse des années 80, le jeu outrancier de la plupart de ses comédiens et son intrigue abracadabrante ne jouant pas particulièrement en sa faveur. Charlie Sheen auto-parodiera d’ailleurs son personnage de motard ténébreux dans Hot Shots six ans plus tard. Cela dit, il faut reconnaître que le personnage central de Turbo Interceptor possède un fort potentiel iconique et que ses apparitions en contre-plongée devant son véhicule noir, sous les éclairages de faisceaux bleutés perçant la brume nocturne, ne manquent pas d’attraits visuels.

 

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JURASSIC TRASH (1998)

Une parodie potache de Jurassic Park tournée dans le sud de la France avec un budget ridicule

JURASSIC TRASH

1998 – FRANCE

Réalisé par Richard J. Thompson

Avec Laurent Dallias, Coralie, Edouardo Pisani, Elodie Chérie, Dominick Breuil, Emmanuelle, Daniel Broquet, Thierry Anger

THEMA DINOSAURES

Avec une passion indéfectible et une opiniâtreté sans borne, Richard J. Thomson réalise en marge du système des films fantastiques aux budgets quasi-inexistants. Ainsi, après deux Time Demon à l’absurdité parfaitement assumée, le voilà qui se lance dans une parodie potache de Jurassic Park tournée dans le sud de la France avec un budget de 30 000 francs (moins de 6000 euros). Les comédiens ? Une bande de copains, deux actrices spécialisées dans le X (Coralie Trinh Thi et Elodie Chérie) et un apprenti-chanteur à la popularité très éphémère (Eduardo Pisani, dont la ritournelle « je t’aime le lundi » fit le tour des ondes à l’époque). Les effets spéciaux ? Deux gueules de dinosaures en latex animées comme des marionnettes à main et bricolées par le sculpteur/peintre/photographe/vidéaste Antoine Cervero. Le scénario ? Un vaudeville horrifico-érotico-comico-science-fictionnel qui prend racine en plein Paléolithique. Alors qu’un homme préhistorique course une cro-mignonne dans les bois, un objet futuriste étrange le stoppe dans son élan. Une ellipse vertigineuse nous transporte 37 000 ans plus tard, en Iran, où le paléontologue Jules Rassic (!) découvre un œuf de dinosaure en parfait état. Très motivé par cette découverte, le vénérable scientifique décide de commercialiser de tels œufs et de les faire livrer aux quatre coins de la France. Mais en comprenant qu’ils peuvent éclore et donner naissance à des sauriens particulièrement voraces, il tente de récupérer les dangereux colis.

L’action se transporte alors en rase campagne, au bord d’un lac, où l’un de ces monstres rôde, prêt à refermer ses mâchoires sur tout ce qui passe à sa portée – de préférence des jolies touristes adeptes du bronzage topless. Pour compliquer les choses, un jeune savant du coin cherche à donner naissance à une race hybride mi-humaine mi-dinosaurienne, dans un but dont la finalité nous échappe quelque peu. Tout est donc en place pour 90 minutes de délire non-stop. Un nombre assez impressionnant de protagonistes grotesquement caricaturaux se croise dans ce film improbable, du scientifique halluciné au cul-terreux à la gâchette facile en passant par le clown hystérique, l’impresario mafieux, le chef scout intégriste, le garde champêtre traumatisé, le sous-préfet rigide, le paléontologue aux allures de professeur Tournesol ou ses deux assistantes sexy qui troquent rapidement la blouse contre un bikini.

« Les dinosaures sont de très méchante humeur… »

Les dialogues sont à la hauteur du spectacle, notamment ceux de Coralie Trinh Thi qui lâche avec détachement des répliques telles que « si vous voulez mon avis, ce type avait la tête de quelqu’un qui vient de voir un dinosaure » ou encore « je vous l’avais dit professeur, les dinosaures sont de très méchante humeur ». Evidemment, le jeu des acteurs laisse souvent à désirer, l’étroitesse du budget saute aux yeux et l’humour rase volontiers les pâquerettes. Mais bizarrement le charme opère. Jurassic Trash (dont le premier titre, lors de son exploitation en VHS, était Terror of Prehistoric Bloody Creatures From Space) s’apprécie avec une espèce de joie coupable, laissant entrevoir ce que Richard J. Thomson pourrait faire si quelqu’un osait un jour le doter de moyens décents.

 

© Gilles Penso

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JE T’AIME JE T’AIME (1968)

À travers la caméra d'Alain Resnais, le voyage dans le temps se transforme en expérience sensorielle inédite et vertigineuse

JE T’AIME JE T’AIME

1968 – FRANCE

Réalisé par Alain Resnais

Avec Claude Rich, Olga Georges-Picot, Anouk Ferjac, Alain MacMoy, Vania Vilers, Ray Verhaeghe, Van Doude

THEMA VOYAGES DANS LE TEMPS

Alain Resnais a toujours été friand d’expérimentations avant-gardistes, bouleversant souvent les conventions scénaristiques traditionnelles, se jouant de la chronologie et déstructurant à loisir la narration et le fil des événements. C’était déjà le cas dans Hiroshima Mon Amour ou L’Année Dernière à Marienbad. Mais dans Je t’aime Je t’aime ces expériences semblent poussées à leur paroxysme, comme si le film tout entier était devenu un sujet d’étude. D’où une étrange adéquation entre le scénario, signé Jacques Sternberg, et son héros, Claude Ridder, incarné par un tout jeune Claude Rich. Après une tentative de suicide, ce dernier est cueilli à sa sortie de l’hôpital par des scientifiques qui souhaitent le faire participer à un test très particulier. Le principe ? Le renvoyer un an dans le passé pendant une minute, plus précisément le 5 septembre 1966 à 16 heures. Les essais effectués sur des souris ayant été fructueux, l’étape suivante est le cobaye humain. Claude n’ayant plus rien à perdre, il accepte. La forme de la machine à remonter le temps marque d’emblée une rupture avec l’imagerie science-fictionnelle classique. Au lieu d’un appareillage sophistiqué, nous découvrons une espèce de meringue géante hérissée d’antennes. Allongé dans un lit de forme molle, aux côtés d’une souris en bocal, Claude est soumis à une dose massive de drogue.

Désormais immobile mais parfaitement lucide, il devient spectateur de son propre passé. Il revit sa rencontre avec sa femme Catrine, sa rupture, son gravissement des échelons sociaux depuis les tâches subalternes d’emballeur de colis jusqu’à ses succès d’écrivain. Comme dans un rêve, les scènes s’enchaînent au mépris de la chronologie, se répètent, s’inversent, bégaient. Par moments, les souvenirs dérapent. Il aperçoit ainsi la souris qui gambade sur le sable de la plage, se retrouve dans les couloirs d’une administration dont les départements sont la psychose et la névrose, organise une course de vitesse entre trois montres… Il devient évident que l’expérience ne se déroule pas comme prévu, car chaque fois que Claude revient d’un de ses voyages dans le passé, il repart aussitôt. Chez les scientifiques, on commence à s’inquiéter : faut-il le réveiller en plein état transitoire ou poursuivre l’expérience coûte que coûte ?

La source d'inspiration de Christopher Nolan ?

L’exercice de style de Je t’aime je t’aime est fascinant, quasi hypnotique. Ce qui ressemble de prime abord à un collage surréaliste obéit en réalité à une logique imparable. Comme souvent chez Resnais, le film réclame la participation du public, afin que le puzzle soit reconstitué et que chaque pièce soit remise dans le bon ordre. On pense parfois aux Choses de la Vie de Claude Sautet, et l’on imagine surtout l’impact qu’un tel film a pu avoir sur des cinéastes tels que Christopher Nolan, Memento ou Inception payant un tribut manifeste à Resnais. Nimbé d’une musique envoûtante laissant la part belle aux chœurs aériens, paré de dialogues volontiers poétiques (« la peur c’est quand on a chaud, la terreur c’est quand on a froid »), Je t’aime je t’aime est une œuvre totalement atypique, dont le concept même nous évoque une phrase de l’auteur Jacques Goimard : « le souvenir est déjà un voyage dans le passé ».

 

© Gilles Penso

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TIME DEMON (1996)

Le premier long-métrage d'un amoureux du cinéma de genre qui s'est toujours battu contre vents et marées pour produire ses séries B décomplexées

TIME DEMON

1996 – FRANCE

Réalisé par Richard J. Thomson

Avec Laurent Dallias, Elodie Chérie, Elisabeth Henriques, Dominick Breuil, Jean-François Gallotte, Alain Robak

THEMA SORCELLERIE ET MAGIE I VOYAGES DANS LE TEMPS

Avec son goût immodéré pour le fantastique, l’horreur et la science-fiction, Richard J. Thomson fit un peu office de vilain petit canard auprès des écoles de cinéma françaises, plus portées sur l’œuvre d’un Jean-Luc Godard ou d’un Eric Rohmer que sur celles de John Carpenter et Sergio Martino. Ses études se terminant sans éclat, l’apprenti-cinéaste prit donc le taureau par les cornes et mit en chantier comme il put un premier long-métrage baptisé Time Demon (et sous-titré Les Prêtresses de l’Enfer). Le scénario, totalement délirant, nous fait découvrir des nazis rescapés de la seconde guerre mondiale et réfugiés dans une usine désaffectée. Grâce à une machine à voyager dans le temps et à une secte de prêtresses diaboliques, ils récupèrent un coffre mystérieux que des conquistadors ont volé à un sorcier indien et qui contiendrait un esprit capable de donner la vie éternelle. Mais cette boîte de Pandore ne peut s’utiliser sans la présence d’un talisman sacré ayant appartenu à un Espagnol du 16ème siècle. Les prêtresses, armées jusqu’aux dents, se mettent donc en quête de son descendant. Or ce dernier n’est qu’un loser qui fait croire à sa femme qu’il travaille dans une banque alors qu’en fait il est plongeur dans un fast-food et rêve de devenir comédien.

Tourné et exploité en vidéo, produit avec l’aide du magazine Mad Movies, Time Demon a souvent les allures d’un court-métrage amateur, dont il accuse les inévitables maladresses mais aussi l’insolence désinvolte et la naïveté décomplexée. Quelle production « officielle » oserait donc exhiber avec un tel mauvais goût assumé des diablesses sexy en tenue de cuir sadomasochiste s’adonner à des relations saphiques devant un drapeau nazi flottant ostensiblement entre les parois rouillées d’une usine décrépie ? Et que dire de ces effets gore excessifs bidouillés avec les moyens du bord (visages décomposés, membres tranchés, tête fondue dans de l’acide, seins découpés au couteau) ? Ou de ces officiers SS dont l’accent allemand est aussi peu crédible que celui de Thierry Lhermitte dans Papy fait de la Résistance ?

Bricolage et autodérision

Si Richard J. Thomson filme le plus sérieusement possible ce récit improbable (le prologue situé en 1521, avec cascades à cheval et en costumes d’époque, démontre une audace manifeste), il ne se prend lui-même jamais au sérieux et cultive volontiers l’autodérision. Ainsi, lorsqu’une comédienne s’offusque devant son agent qui lui propose de tourner dans une série Z fantastique mal filmée et tournée en vidéo, la mise en abîme s’avère plutôt culottée. D’autant que Thomson joue lui-même le rôle du réalisateur ! Alors qu’importent ces scènes érotiques parfaitement gratuites, ces combats aux chorégraphies approximatives, ce grain vidéo peu photogénique ou ces dialogues souvent débités sans la moindre conviction. Time Demon n’ambitionne pas de concourir dans la même catégorie que ses modèles mieux argentés. C’est un simple galop d’essai bricolé par un petit groupe animé d’une passion commune. D’ailleurs, les fantasticophiles reconnaîtront au gré du casting quelques visages connus comme Jean-Pierre Putters, Christophe Lemaire, Jean-Claude Romer ou Alain Robak.

 

© Gilles Penso

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LES MONSTRES DE LA MER (1980)

Une variante gore et érotique de L'Étrange créature du lac noir produite par Roger Corman

HUMANOIDS FROM THE DEEP

1980 – USA

Réalisé par Barbara Peeters

Avec Doug McClure, Ann Turkel, Vic Morrow, Cindy Weintraub, Anthony Penya, Denise Galik, Lynn Theel, Meegan King

THEMA MONSTRES MARINS

Après Piranhas, Roger Corman continue à exploiter le filon juteux des Dents de la mer en proposant sa propre version de L’Etrange créature du lac noir, dont il confie la mise en scène à Barbara Peeters, ex-comédienne, cascadeuse et directrice artistique. Ici, les hommes-poissons sont le résultat de manipulations génétiques visant à augmenter la taille des saumons à l’aide d’une substance baptisée DNA-5, et ils s’attaquent violemment aux habitants d’une petite ville de pêcheurs, cherchant des femmes à inséminer pour perpétuer leur race et avancer d’un cran dans l’évolution. Pour moderniser le mythe créé par Jack Arnold, Corman a décidé d’y injecter de l’horreur et du sexe. Ainsi, quelques plans gore nous révèlent des visages à moitié dévorés, de vilaines traces de griffures ou des éventrements sanglants, tandis que la plupart des jeunes femmes attaquées par les hommes poissons se retrouvent invariablement nues comme des vers. Sans parler des séquences dans lesquelles les hommes poissons se couchent de tout leur long sur leurs victimes dénudées pour s’accoupler à elles ! Cela dit, ces passages érotico-zoophiles ne furent ajoutés au montage qu’après-coup, Roger Corman trouvant le premier résultat trop soft à son goût. Refusant de tourner elle-même ces scènes additionnelles parfaitement gratuites, Barbara Peeters fut donc remerciée et remplacée par un metteur en scène de substitut resté anonyme (d’aucuns pensent qu’il s’agit de Corman en personne).

Les monstres eux-mêmes, affublés de bras de tailles variables selon les spécimens, ne sont pas des plus convaincants. Si l’illusion passe encore dans les gros plans furtifs de pattes ou de crânes, ou lors des plans mouvementés d’attaques nocturnes, la vision des costumes en caoutchouc en plein jour nous ramène carrément aux séries B sans le sou des années 50, tant ces gueules hypertrophiées au cerveau apparent, ces écailles factices et ces petites queues en trompette manquent de crédibilité. Rob Bottin, leur créateur, se rattrapera largement quelques années plus tard en concevant quelques-uns des plus beaux monstres de l’histoire du cinéma, notamment l’extra-terrestre de The Thing et le diable de Legend. Mais ici, le budget ne lui permet visiblement pas de faire des merveilles.

Les premiers pas de Rob Bottin et James Horner

En tête de casting, on retrouve Doug McClure, héros du Sixième Continent, de Centre Terre Septième Continent et autre Continent Oublié, ici passablement empâté et bedonnant. Il ne dépareille pas au milieu de comédiens pas plus convaincus que les spectateurs par cette histoire abracadabrante, ponctuée de séquences ridicules, notamment le faux suspense de la jeune fille en petite tenue apeurée chez elle (c’est son petit ami qui lui fait des blagues), ou la grotesque bagarre générale façon western. La partition, qui lorgne tranquillement du côté des violons de Psychose, est l’œuvre d’un James Horner alors débutant. Au cours du climax, les monstres agressent la population au beau milieu d’une fête locale, en une belle séquence de panique hystérique ponctuée de morts violentes. Quant à la scène finale, elle nous renvoie directement à Alien, l’autre influence majeure de ce film patchwork.

 

© Gilles Penso

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COURSE CONTRE L’ENFER (1975)

Un mélange des genres audacieux qui lance aux trousses de quatre amis partis sillonner les routes une secte d'adorateurs du diable

RACE WITH THE DEVIL

1975 – USA

Réalisé par Jack Starrett

Avec Peter Fonda, Warren Oates, Loretta Swit, Lara Parker, R.G. Armstrong, Clay Tanner, Carol Blodgett, Phil Hoover

THEMA DIABLE ET DEMONS

Ancien cascadeur devenu acteur (Galt dans le premier Rambo, c’est lui !) et réalisateur, Jack Starrett s’est distingué dans ce registre avec notamment Cleopatra Jones (un des fleurons de la Blaxploitation), mais aussi et surtout dans le film d’action avec A small town in Texas et cette fameuse Course contre l’enfer. Le film s’est construit un statut culte au fil du temps chez les connaisseurs de bis. Nous sommes en 1975, L’Exorciste  a connu un succès historique et placé la diablerie sur le devant de la scène. Starrett entend bien profiter de ce filon (le scénario est signé par deux malins formés à l’école Corman, Lee Frost et Wes Bishop), et nous met dès le départ dans l’ambiance avec un générique angoissant porté par la partition ad hoc de Leonard Rosenman, qui convoque sans détours clavecins et chœurs sataniques. Deux couples d’amis partent sillonner les routes de l’Amérique profonde dans leur camping-car flambant neuf. Un soir, ils assistent par hasard à un rite macabre qui finit par le sacrifice d’une jeune fille. Repéré par la secte fanatique coupable du meurtre, ils vont devoir fuir pour survivre…

Toute la force du film est d’avoir su oser le mélange et la citation intelligente. Le casting, tout d’abord : les héros masculins sont campés par deux icônes du genre, Peter Fonda (Easy Rider, Larry le dingue, Mary la Garce) et Warren Oates, un des acteurs fétiches de Peckinpah. L’ombre de ce dernier plane au-dessus du métrage dans ses accès de violence chorégraphiés et la détermination désespérée de ses protagonistes, et Starrett se permet même de préfigurer l’excellent Convoi de Bloody Sam à grand renfort de spectaculaires cascades routières. Le voyage initiatique de la figure consumériste de Oates pensant à tort triompher de la nature, de la masse et de l’inconnu (il vante longuement les mérites de son véhicule et de l’individualisme à son comparse) rappelle forcément celui de Délivrance. Quant au personnage de Fonda, hippie sur le retour rechignant au combat mais devant y céder par force face à une culture différente, il prend à la fois sa source dans Les Chiens de paille et Massacre à la tronçonneuse  (Paul A.Partain, le Franklin du chef-d’œuvre de Tobe Hooper, fait d’ailleurs une brève apparition ici pour mieux boucler la boucle).

Un road movie paranoïaque

L’atmosphère paranoïaque et complotiste s’immisçant doucement pour finir par embrasser le film tout entier évoque tout aussi bien le Polanski de Rosemary’s Baby (la séquence de la piscine avec son défilé de vieux faciès inquiétants) que L’invasion des profanateurs de sépulture (ici, on ne peut se fier à personne). Mais la réussite indéniable de l’entreprise (malgré une légère longueur avant de rentrer dans le vif du sujet et une facture parfois un poil télévisuelle) ne tient pas que dans la savante utilisation de ses prestigieuses références. Pour preuve, l’influence exercée par ce petit classique instantané sur de nombreux collègues : la séquence à moto du début servira clairement de modèle pour La Colline a des yeux 2 de Wes Craven, les grandes lignes de l’histoire et l’attaque des serpents seront reprises dans le mythique épisode de Starsky & Hutch, « Sorcellerie » (et son traumatisant « Gloire à Satan ! »), et Kevin Smith le citera comme inspiration pour Red State. D’une efficacité et d’une concision exemplaires, Course contre l’enfer trouve son apothéose dans un épilogue tétanisant et pessimiste qui donne encore le frisson aujourd’hui (Starrett confiera d’ailleurs que la plupart des fanatiques du film étaient incarnés par d’authentiques membres d’une secte satanique !). Un remake fut mis en chantier en 2005, sans suite heureusement, car l’époque où un bon faiseur pouvait transcender une simple bande d’exploitation référencée pour livrer une œuvre généreuse dénuée de cynisme ou d’autodérision paraît tristement révolue.

 

© Julien Cassarino

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