HELLBOY 2 : LES LEGIONS D’OR MAUDITES (2008)

Un second épisode encore plus riche et foisonnant que le précédent, dans lequel Guillermo del Toro injecte toutes ses influences

HELLBOY 2 : THE GOLDEN ARMY

2008 – USA

Réalisé par Guillermo del Toro

Avec Ron Perlman, Selma Blair, Doug Jones, James Dodd, Jeffrey Tambor, John Alexander, Luke Goss, Anna Walton, John Hurt

THEMA DIABLE ET DEMONS I SUPER-HEROS I VEGETAUX I SAGA HELLBOY

Plus encore que son prédécesseur, Hellboy 2 est un film-fusion qui mixe les codes du super-héros de comic book avec l’héroïc fantasy et la science-fiction rétro-futuriste. C’est aussi une œuvre-somme, Guillermo del Toro y injectant plusieurs composantes de sa propre filmographie (de Cronos à Blade 2 en passant par Le Labyrinthe de Pan). Le film démarre sur un flash-back au cours duquel Hellboy, encore enfant, se fait conter la légende de l’armée d’or par son père (John Hurt). En hommage aux films d’animation des pays de l’Est, de magnifiques marionnettes en 3D donnent corps à ce récit mythique, avant que l’action ne se transporte au présent. Une vente aux enchères d’objets antiques y est brutalement interrompue par l’arrivée du prince Nuada (Luke Goss), accompagné d’un monstrueux colosse équipé d’une main métallique autonome. Opiniâtre, Nuada récupère un des fragments de la couronne qui, selon la légende, commande l’armée d’or, puis s’enfuit en lâchant sur la foule une horde de bêtes tentaculaires cousines des face-huggers d’Alien.

L’équipe du Bureau de Recherche et de Défense Paranormale est aussitôt sollicitée. Hellboy (Ron Perlman), sa petite amie Liz (Selma Blair) et l’homme-poisson Abe Sapien (Doug Jones) mènent donc l’enquête dans la salle des ventes dévastée et se heurtent à une nuée de « fées des dents », des créatures insectoïdes qui raffolent de chair humaine, d’os et d’organes. Un peu dépassée par les événements, notre petite unité se voit adjoindre un nouveau supérieur : l’agent Johann Krauss, un être protoplasmique au fort accent allemand engoncé dans une armure digne de Jules Verne. Pendant ce temps, Nuada occis son propre père et récupère la deuxième partie de la couronne. La dernière pièce est entre les mains de sa sœur Nuala (Anna Walton), qui trouve refuge dans le marché des Trolls, un souterrain bigarré empli de monstres excentriques à faire pâlir de jalousie le Cantina Band de La Guerre des étoiles.

Hommages à Ray Harryhausen

A travers Hellboy 2, Guillermo del Toro rend hommage au maître des effets spéciaux Ray Harryhausen. L’influence du créateur de Jason et les Argonautes est tangible dans plusieurs séquences démentes : la gigantesque entité végétale tentaculaire qui attaque la ville en pleine nuit, le géant de pierre qui émerge de la terre ou encore le réveil de l’armée d’or. La cinéphilie du cinéaste et son amour des monstres trouvent par ailleurs leur écho sur le téléviseur d’Hellboy qui diffuse La Fiancée de Frankenstein et L’Etrange créature du lac noir. Si ce second épisode enchaîne à un rythme effréné les scènes mouvementées et abonde de monstres plus surprenant les uns que les autres, il approfondit également ses personnages, leurs failles, leur mal-être et leurs dilemmes, notamment lorsqu’ils font face à l’Ange de la Mort, une entité terrifiante au visage en forme de hallebarde et aux ailes de rapace ornées d’yeux inquisiteurs. Le climax est évidemment l’affrontement contre les légions d’or, prélude musclé à un épilogue en forme de porte ouverte propre à enthousiasmer tous les fans du démon écarlate amateur de cigares.  Vivement la suite !

 

© Gilles Penso  

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AUSTIN POWERS : L’ESPION QUI M’A TIREE (1999)

Un deuxième épisode encore plus délirant que son prédécesseur, dont l'une des meilleures idées est sans conteste l'invention du personnage de « Mini Me »

AUSTIN POWERS, THE SPY WHO SHAGGED ME

1999 – USA

Réalisé par Jay Roach

Avec Mike Myers, Heather Graham, Seth Green, Michael York, Robert Wagner, Rob Lowe, Verne Troyer

THEMA ESPIONNAGE ET SCIENCE-FICTION I SAGA AUSTIN POWERS

Une fois n’est pas coutume, Austin Powers l’espion qui m’a tirée (amis de la subtilité bonsoir !) est plus réussi encore que l’épisode précédent. Les petites pertes de rythme et les quelques gags un peu mous du premier Austin Powers ont complètement disparu, et la folie semble avoir gagné les scénaristes, à la grande joie d’un public qui en redemande. Ici, le docteur Denfer utilise une machine à remonter le temps pour se transporter en 1969 afin de dérober l’arme secrète d’Austin Powers, son « mojo » (autrement dit son fluide sexuel). L’agent secret britannique s’empresse de rejoindre son ennemi de toujours dans les années 60 afin de l’affronter et de recouvrer son intégrité, avec l’aide de la délicieuse espionne Felicity Shagwell. Denfer envisage pour sa part d’installer sur la Lune un canon gigantesque, auquel il aimerait donner le nom d’« Etoile Noire » ou d’« Alan Parson’s Project » !

James Bond contre Dr No, On ne vit que deux fois, Cosmos 1999, Moonraker, Au cœur du temps, L’Empire contre-attaque, Retour vers le futur, tout passe à la moulinette parodique de Mike Myers et Jay Roach, qui s’érigent là en dignes successeurs du trio Zucker-Abrahams-Zucker. Plus que jamais, Myers effectue un véritable grand écart humoristique entre le rire gras des Frères Farelli (Mary à tout prix et consorts) et le flegme britannique de Peter Sellers, qui adorait lui-même multiplier les métamorphoses, comme le prouve notamment son triple personnage de Docteur Folamour. Ainsi, le comédien s’octroie-t-il ici trois rôles antithétiques : Austin Powers, bien sûr, le docteur Denfer, toujours, mais aussi l’immonde Gras Double, un Ecossais obèse dont le maquillage étonnant (qui nécessitait pas moins de sept heures de pose) est l’œuvre de rien moins que Stan Winston (Jurassic Park).

Austin Powers dans la Lune !

Autres trouvailles du casting : choisir Rob Lowe pour interpréter Robert Wagner jeune, et demander au nain cascadeur Verne Troyer de jouer une version miniature du docteur Denfer, le fameux Mini Me entré depuis dans la légende. Myers semble là se référer à L’Île du docteur Moreau de John Frankenheimer, dans lequel Marlon Brando conversait avec un confident miniature au cours de longues séquences involontairement drôles. Quant à la « Austin Power’s Girl » de cette séquelle, il ne s’agit plus d’Elizabeth Hurley, mise au rencard en quelques minutes à l’occasion d’un prologue robotique expéditif, mais d’Heather Graham, qu’on avait connue bien moins extravertie dans la série Twin Peaks. L’hommage aux 007 d’antan passe par la mise en scène de décors grandioses, notamment les deux repaires des méchants, l’un dans le cratère d’un volcan, l’autre à la surface de la Lune ! Le compositeur George S. Clinton, de son côté, poursuit ses clins d’œils aux partitions flamboyantes de John Barry, reprenant quasiment des passages entiers de la mythique bande originale d’On ne vit que deux fois. Face à l’immense succès de cette séquelle, qui remporta plus en un seul week-end que le film précédent au cours de sa carrière cinématographique complète, il était clair que la série n’allait pas s’en tenir là…

 

© Gilles Penso

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BONS BAISERS DE PEKIN (1994)

Une parodie mouvementée mais maladroite de James Bond, réalisée et interprétée par la star de Shaolin Soccer

GWOK CHEEN LING LING CHAT / FROM BEIJING WITH LOVE

1994 – HONG-KONG

Réalisé par Stephen Chow et Lik-Chi Lee

Avec Stephen Chow, Anita Yuen, Pauline Chan, Kar Ying Lau, Joe Cheng, Kam-Kong Wong, Ming Wa Goo, Lik-Chi Lee, Indra Leech 

THEMA ESPIONNAGE ET SCIENCE-FICTION

Le succès planétaire de Shaolin Soccer en 2001 propulsa l’acteur/réalisateur Stephen Chow sur le devant de la scène et incita les distributeurs à ressortir quelques-uns de ses anciens opus, dont ce Bons baisers de Pékin co-réalisé en 1994 avec Lik-Chi Lee. Le titre annonce assez clairement la couleur : nous avons ici affaire à une parodie des aventures de James Bond, et le prologue, délirant à souhait, s’avère très prometteur. Suite au vol d’un crâne de dinosaure d’une très grande valeur par une organisation criminelle inconnue, le gouvernement chinois dépêche un agent secret hyper-entraîné. Hélas, celui-ci succombe sous les balles perforantes de « l’homme au pistolet d’or », un super-vilain redoutable qui porte une armure indestructible à la Robocop.

N’ayant plus d’espion disponible, les services secrets sont donc contraints de faire appel à Ling Ling Chat (autrement dit Zéro Zéro Sept), un jeune homme maladroit qui avait été recalé aux tests de recrutement du gouvernement et officie dès lors comme boucher sur un marché. « Le pays ne m’a donc pas oublié ! » constate-t-il fièrement. « Même une feuille de papier toilette a un usage « , rétorque avec sagesse le commandant qui lui donne son ordre de mission. Mais il y a de la trahison dans l’air, et notre agent virtuose du hachoir ne vas pas tarder à découvrir que Siu Kam (Anita Yuen), la jolie tireuse avec laquelle il fait équipe, a pour mission secrète de le liquider toutes affaires cessantes… Comme on peut s’y attendre, les allusions à Bond abondent (!), du dry martini à la visite de la salle aux gadgets en passant par le méchant aux dents métalliques (et aux poings éjectables façon Goldorak).

« C'est un dinosaure chinois, il aime les enfants ! »

Mais le pastiche demeure très superficiel et ne transcende jamais le matériau imité, comme en témoigne la musique du film, imitation très maladroite du James Bond Theme mais aussi de la B.O. d’Ennio Morricone pour Les Incorruptibles. Finalement, seuls quelques gags réussis surnagent, notamment lorsque Ling Ling Chat utilise une valise à ressorts pour sauter au-dessus d’un mur et bondit en poussant un cri à la Bioman… avant de s’écraser lamentablement contre la paroi. On pourra également s’égayer face à quelques dialogues absurdes (« c’est un dinosaure chinois, il aime les enfants ! ») ou devant des séquences d’une vulgarité assumée (en guise d’anesthésie pendant que sa compagne lui extrait une balle du corps, le héros visionne un film porno avec beaucoup d’enthousiasme). D’une manière générale, l’humour de Bons baisers de Pékin est plutôt faible, voire franchement sinistre (le père abattu sous les yeux de son enfant, les condamnés à mort qui supplient les tireurs de les épargner). La grande erreur du film est surtout de se contenter de ses effets comiques sans jamais chercher à construire une intrigue digne de ce nom. Le scénario n’ayant finalement pas le moindre intérêt (on ne saura d’ailleurs jamais à quoi sert ce crâne de dinosaure), le spectateur a de grandes chances de rester insensible à cette parodie pataude. Cinq ans plus tard, Austin Powers allait fort heureusement offrir à la franchise James Bond une parodie digne de ce nom.

 

© Gilles Penso

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QUANTUM OF SOLACE (2008)

Après le coup d'éclat de Casino Royale, les attentes étaient très hautes… Elles sont forcément déçues par cet épisode en demi-teinte

QUANTUM OF SOLACE

2008 – GB

Réalisé par Marc Forster

Avec Daniel Craig, Olga Kurylenko, Mathieu Amalric, Judi Dench, Giancarlo Giannini, Gemma Arterton, Jeffrey Wright

THEMA ESPIONNAGE ET SCIENCE-FICTION I SAGA JAMES BOND

L’intrigue de Quantum of Solace démarre une heure à peine après celle de Casino Royale. En ce sens, ce 22ème James Bond officiel fait déjà figure d’exception, puisque c’est la première fois, depuis la naissance de la franchise, que deux épisodes se suivent d’aussi près, les longs-métrages consacrés à l’agent 007 se distinguant d’habitude par leur autonomie. C’est sur une poursuite en voiture enragée et violente que commence le film, Bond n’ayant qu’une idée en tête : venger la mort de Vesper Lynd, la seule femme dont il soit jamais tombé amoureux. Sa vendetta personnelle n’est pas vraiment du goût du MI-6, qui refuse de le couvrir et l’affuble même du statut de fugitif (c’était déjà le cas dans Permis de tuer et Meurs un autre jour). Au fil de son enquête musclée, jonchée de cadavres, Bond découvre une organisation occulte, Quantum, dirigée par un redoutable businessman aux allures pourtant affables, Dominic Greene (Mathieu Amalric).

Poursuivant elle-même une vengeance qui la tenaille depuis sa prime enfance, la belle Camille (Olga Kurylenko) suit Greene à la trace. Pour atteindre leurs objectifs, Bond et Camille vont devoir partager leur douleur et se faire mutuellement confiance… D’où ce titre énigmatique, « Quantum of Solace », qui se réfère à l’organisation de Greene mais qu’on pourrait également traduire par « Quantité de réconfort ». Si Daniel Craig crève toujours l’écran sous le smoking d’un James Bond brut de décoffrage, dangereux et féroce, et si Judi Dench continue de nous régaler de son cynisme désabusé dans le rôle de son supérieur M, l’effet de surprise de Casino Royale n’est évidemment pas aussi fort, et l’on ressent ici la volonté de retrouver tous les codes du genre, quitte à ce que la « formule » soit un peu voyante. Nous avons ainsi droit à une poursuite en Aston Martin, à deux James Bond Girl (dont l’une connaît un destin proche de celui de Jill Masterson dans Goldfinger), à des voyages aux quatre coins du monde (Angleterre, Panama, Mexique, Autriche, Italie, Chili) et à l’explosion finale du repaire des méchants.

L'influence de Jason Bourne

Pour ne rien perdre de la modernité du Bond précédent, le metteur en scène Marc Forster (très éclectique, puisqu’on lui doit des œuvres aussi diverses que Neverland, A l’ombre de la haine, Stay ou L’Incroyable destin d’Harold Creek) s’est adjoint les services du réalisateur de deuxième équipe Dan Bradley, qui officia notamment sur La Mort dans la peau et La Vengeance dans la peau. On ne s’étonnera pas, dès lors, de constater que la plupart des scènes d’action (cavalcades sur les toits, combats au couteau dans les chambres d’hôtel) aient un petit air de famille avec celles de la saga consacrée à Jason Bourne. On pourra d’ailleurs reprocher aux séquences en question une certaine illisibilité, l’abondance de très gros plans, les secousses de la caméra et la nervosité du montage empêchant souvent d’apprécier les péripéties à leur juste valeur. Quantum of Solace n’est donc pas exempt de défauts et se cherche un peu, tant d’un point de vue narratif que stylistique. Mais le film demeure palpitant d’un bout à l’autre, offre de singulières poussées d’adrénaline et participe pleinement à ce délicieux rituel qu’est la découverte régulière d’un nouveau James Bond sur grand écran.

© Gilles Penso

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ZOMBIE STRIPPERS (2008)

Fruit d'une expérience gouvernementale ayant mal tourné, un soldat transformé en zombie trouve refuge dans un club de strip-tease

ZOMBIE STRIPPERS

2008 – USA

Réalisé par Jay Lee

Avec Robert Englund, Jenna Jameson, Roxy Saint, Joey Medina, Shamron Moore, Penny Drake, Jennifer Holland, John Hawkes

THEMA ZOMBIES

L’avantage, avec un film comme Zombie Strippers, c’est qu’il annonce la couleur dès son titre. Il s’agit donc, comme on peut s’en douter, d’une histoire de strip-teaseuses mortes-vivantes. Le scénario ne cherche pas vraiment à transcender l’absurdité du concept de base, mais il présente le mérite d’en exploiter toutes les possibilités. Tout commence comme un énième succédané du Retour des morts-vivants. Nous apprenons en effet que le gouvernement a créé une substance qui ramène à la vie les tissus morts, afin de créer des soldats invincibles prompts à bouter l’ennemi sur n’importe quel champ de bataille. Car nous sommes dans une Amérique légèrement futuriste, où George Bush vient d’être élu pour la quatrième fois, où Arnold Schwarzenegger fait office de vice-président, et où les Etats-Unis son en conflit avec moult pays, notamment l’Irak, la Syrie, le Liban, le Venezuela, la France et l’Alaska.

Évidemment, l’expérience qui consiste à ranimer les soldats trépassés tourne à la catastrophe et des hordes de zombies affamés hantent bientôt les couloirs d’un laboratoire top secret. Le commando improbable dépêché sur place éradique tant bien que mal la menace, mais l’un des soldats, fraîchement mordu, s’échappe in extremis. Trouvant refuge dans un club de strip-tease, il égorge à coups de dents une des danseuses dévêtues et la laisse pour morte. Mais la rigidité cadavérique de la belle ne dure pas bien longtemps. Vite remise sur pied, elle relit son livre de chevet (l’œuvre de Nietzsche) en s’exclamant « ça a tellement plus de sens maintenant ! », puis retourne danser en effectuant des figures acrobatiques impossibles à réaliser de son vivant. « Notre meilleure danseuse est un cadavre réanimé ! » s’affole alors le patron du club, incarné par un Robert Englud hilarant dont le personnage maniaque, pleutre et pusillanime figure parmi les meilleurs rôles de sa carrière. Tandis que la contamination gagne peu à peu toutes les strip-teaseuses, il s’efforce de camoufler les cadavres atrocement mutilés que les danseuses sèment sur leur passage.

Une source d'inspiration inattendue : Ionesco

Au-delà de la prestation irrésistible d’Englund, Zombie Strippers vaut le détour pour l’exceptionnelle qualité de ses effets spéciaux de maquillage, émaillant le film de morts-vivants dignes de la saga Re-Animator (celui qui se promène avec la mâchoire à moitié arrachée est mémorable) et de séquences gore franchement décomplexées (écorchages à mains nues, langues dévorées, crânes décalottés, éviscérations dégoulinantes et explosions de têtes en séries). Si la satire politique promise par le prologue n’est pas vraiment mise en avant, quelques touches d’humour vitriolé pointent tout de même le bout de leur nez (notamment lorsqu’Englund exhibe fièrement sa carte de la NRA avant de dévoiler l’arsenal impressionnant qu’il cache dans un placard). Au-delà de l’influence de George Romero, Dan O’Bannon ou Stuart Gordon, le réalisateur Jay Lee avoue avoir puisé son inspiration dans le « Rhinocéros » d’Eugène Ionesco, si ce n’est qu’ici les protagonistes ne se muent pas en mammifères cornus mais en morts-vivants. D’où le nom du club de strip-tease (le Rhino) et de son patron (Ian Essko). Étonnant, non ?

© Gilles Penso

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MEURS UN AUTRE JOUR (2002)

Pour fêter ses quarante ans de présence au cinéma, James Bond méritait mieux que cet épisode excessif et caricatural

DIE ANOTHER DAY

2002 – GB

Réalisé par Lee Tamahori

Avec Pierce Brosnan, Halle Berry, Toby Stephens, Rosamund Pike, Rick Yune, Judi Dench, John Cleese, Michael Madsen, Madonna 

THEMA ESPIONNAGE ET SCIENCE-FICTION I SAGA JAMES BOND

Les James Bond des années 90 étaient parvenu tant bien que mal à se remettre au goût du jour après l’explosion des blockbusters d’action produits par Joel Silver et Jerry Bruckheimer. Mais début 2000, les temps ont changé, et trois Austin Powers se sont chargés de tourner en dérision les poncifs inhérents à la mythologie James Bond. Pour célébrer les quarante ans cinématographiques de l’agent secret britannique et inaugurer le nouveau millénaire, un retour aux sources, à l’espionnage pur et dur et à des enjeux dramatiques plus réalistes eut donc été de bon aloi. Bizarrement, Lee Tamahori et ses producteurs ont opté au contraire pour la surenchère et l’excès. Triste corollaire de ce parti pris, Meurs un autre jour contient quelques-unes des séquences les plus outrancièrement grotesques de toute la saga et se mue en gigantesque parodie involontaire. Pourtant, la séquence prégénérique laissait beaucoup d’espoir : un agent 007 qui échoue dans sa mission, est abandonné par ses supérieurs, croupit pendant de longs mois dans une cellule crasseuse, subit tortures raffinées et interrogatoires musclés… Voilà qui laissait augurer du changement.

Mais dès que Pierce Brosnan échappe à ses geôliers et réendosse son smoking, nous nous retrouvons en plein festival des clichés, lesquels sont décuplés par une envie manifeste d’en mettre plein la vue. Du coup, les gadgets deviennent improbables (la voiture de Bond est carrément invisible !), les séquences d’action absurdes (Brosnan fait du surf des neiges sur un bout de carcasse via un trucage assez risible) et l’intervention des James Bond girls caricaturale (Hale Berry sort des eaux au ralenti en imitant grossièrement Ursula Andress). Mais ce n’est rien à côté du climax dans lequel deux voitures bourrées de gadgets se poursuivent et se lancent des roquettes à l’intérieur d’un gigantesque palais de glace qui s’effondre sous les flots tandis que l’héroïne est sur le point de se noyer et qu’un satellite lance des rayons laser tout autour !

Hommages et clins d'œil

Au passage, Meurs un autre jour s’efforce de rendre hommage aux films qui l’ont précédé, notamment dans le laboratoire de Q où trônent pêle-mêle la chaussure avec couteau rétractable de Bons baisers de Russie, le réacteur dorsal d’Opération Tonnerre, ou encore l’avion monoplace et le bathyscaphe-crocodile d’Octopussy. Mais l’élément le plus important manque hélas à l’appel : Desmond Llewelyn, décédé juste après le tournage de Le Monde ne suffit pas, et remplacé ici par John Cleese qui s’acquitte plutôt bien de cette lourde succession. Il y a bien quelques scènes réjouissantes dans Meurs un autre jour, comme ce brutal duel à l’épée entre Bond et Gustav Graves (Toby Stephens), et une poignée de seconds rôles réussis, notamment l’inquiétant Zao (Rick Yune) dont le visage est constellé de diamants. Mais ces trouvailles se noient dans un fatras trop indigeste pour convaincre. A l’avenant, la partition de David Arnold continue à mixer les orchestrations de John Barry et les sons électroniques, mais l’inspiration n’est plus au rendez-vous, malgré un ultime hommage plutôt réussi au thème principal d’On ne vit que deux fois.
 

© Gilles Penso

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LE MONDE NE SUFFIT PAS (1999)

Malgré un démarrage en trombe, le rythme de ce troisième Bond période Brosnan s'essouffle vite en cours de route

THE WORLD IS NOT ENOUGH

1999 – GB

Réalisé par Michael Apted

Avec Pierce Brosnan, Sophie Marceau, Denise Richards, Robert Carlyle, Judi Dench, John Cleese, David Calder, Robbie Coltrane

THEMA ESPIONNAGE ET SCIENCE-FICTION I SAGA JAMES BOND

Le Monde ne suffit pas accroche son spectateur dès sa. séquence prégénérique, la plus longue de toute la saga James Bond (elle dure plus d’un quart d’heure). Plus à l’aise que jamais dans le rôle de l’agent 007, Pierce Brosnan revient au QG du MI6 après une opération rondement menée à Bilbao (au cours de laquelle il nous délecte de quelques répliques cyniques à l’encontre des banques suisses) et assiste impuissant à l’assassinat du magnat du pétrole Sir Robert King, dans l’enceinte même du bâtiment ultramoderne des services secrets britanniques. La tueuse, une beauté exotique fumant le cigare, est aussitôt prise en chasse par Bond, au cours d’une hallucinante course-poursuite en hors-bord en pleine Tamise, version grandement améliorée de celle de Vivre et laisser mourir située dans les canaux de la Louisiane. 007 parvient à éliminer sa cible avant qu’elle ne s’enfuie en montgolfière, mais il s’en tire avec un bras cassé et pas mal d’ecchymoses, tandis que retentit la prodigieuse chanson du générique entonnée par le groupe Garbage.

Quel dommage que la suite du film ne soit pas à la hauteur de ce remarquable prologue ! La faute n’en incombe guère à Michael Apted (pourtant plus habitué aux drames réalistes comme Gorilles dans la brume qu’aux films d’action) mais à un scénario bancal rédigé à six mains par Neal Purvis, Robert Wade et Bruce Feirstein. L’une des plus grosse erreur aura sans doute été de sous-exploiter un vilain au potentiel pourtant énorme : Renard, un criminel international à l’origine de l’attentat contre King, qui ne ressent aucune douleur depuis qu’une balle a été logée dans son cerveau, et à qui l’excellent Robert Carlyle prête ses traits anguleux. Ce dernier n’intervient hélas que dans une poignée de séquences peu palpitantes, le film se concentrant davantage sur Elektra King, la fille du magnat assassiné qui s’avère être la véritable méchante de l’histoire. Mais Sophie Marceau, son interprète, n’a pas vraiment le charisme requis par un tel personnage, malgré une confrontation finale avec Bond qui restera dans les annales.

Denise Richards en spécialiste de la physique atomique !

Et que dire du docteur Christmas Jones, incarné par la plantureuse Denise Richards ? Pas du tout crédible en éminente spécialiste de la physique atomique, l’héroïne de Starship Troopers et Sexcrimes se contente de cambrer les reins pour mettre en avant son agressive poitrine et fait littéralement figure de potiche, à tel point qu’on pourrait effacer son personnage du scénario sans la moindre incidence sur l’intrigue. Restent quelques moments d’humour réussis, comme les interventions de John Cleese dans le rôle de l’assistant de Q, et deux ou trois séquences d’action énergiques, mêmes si celles-ci n’atteignent jamais le degré d’inventivité du prégénérique, se contentant souvent d’emprunter des voies déjà balisées par les films précédents de la série. Contrairement à Demain ne meurt jamais le titre Le Monde ne suffit pas fait directement référence à un roman d’Ian Fleming, en l’occurrence « Au Service Secret de Sa Majesté » dans lequel nous apprenons que cette phrase (dans sa version latine « Orbis Non Sufficit ») est la devise de la famille Bond depuis de nombreuses générations.

 

© Gilles Penso

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DEMAIN NE MEURT JAMAIS (1997)

Pierce Brosnan trouve ses marques dans cet épisode de très haut niveau où Bond affronte un redoutable magnat de la presse incarné par Jonathan Pryce

TOMORROW NEVER DIES

1997 – GB

Réalisé par Roger Spottiswoode

Avec Pierce Brosnan, Michelle Yeoh, Teri Hatcher, Jonathan Pryce, Ricky Jay, Gotz Otto, Judi Dench, Joe Don Baker, Samantha Bond

THEMA ESPIONNAGE ET SCIENCE-FICTION I SAGA JAMES BOND

Avec Demain ne meurt jamais, la nouvelle équipe à la tête de la franchise James Bond conçoit l’un des meilleurs films de la série, et ce malgré une préparation chaotique, d’incessantes réécritures, d’innombrables incidents émaillant chaque étape du tournage et un budget atteignant les 100 millions de dollars. Œuvre de Bruce Feirstein, le scénario lance l’agent 007 à la recherche de l’épave du Devonshire, une frégate de la Royal Navy égarée dans les eaux territoriales chinoises. Son enquête le mène jusqu’à Henry Gupta, un ancien gauchiste activement recherché par le FBI qui semble être à l’origine de la destruction du navire. Mais un cerveau se cache derrière tout ça : celui d’Elliot Carver, propriétaire du quotidien « Tomorrow » et patron du plus grand empire médiatique de tous les temps. Pour éliminer définitivement toute concurrence, Carver a établi un plan d’attaque impensable : provoquer lui-même les catastrophes, les guerres et les attentats pour pouvoir être le premier à les annoncer au public !

Après l’effondrement du bloc de l’Est et la fin de la guerre froide, les scénaristes de la série étaient bien obligés d’inventer de nouveaux types de super-vilains et de moderniser leurs motivations. Avec Carver, devenir maître du monde équivaut à contrôler l’information sur la planète, et c’est une idée de génie, d’autant que c’est l’excellent Jonathan Pryce qui incarne avec cynisme et intelligence ce mégalomane assumé (après le désistement d’Anthony Hopkins). A ses côtés, Gotz Otto campe un gros bras aryen qui fait écho au Necros de Tuer n’est pas jouer, et Vincent Schiavelli incarne le savoureux docteur Kaufman, un assassin professionnel exagérément poli. Du côté des Bond Girls, rien à redire : Michelle Yeoh, superstar du cinéma de Hong-Kong, incarne un agent chinois au moins aussi performant que Bond lui-même (une série de films entièrement consacrés à son personnage fut d’ailleurs envisagée), et Teri Hatcher, transfuge de la série Loïs et Clark, joue Paris Carver, une ancienne petite amie de Bond au caractère bien trempé. Quant à Pierce Brosnan, il a étoffé son jeu et son look, effaçant les derniers stigmates de sa période Remington Steele et marquant indélébilement le personnage de son empreinte.

Course-poursuite avec Michelle Yeoh

Réalisateur d’Under Fire, Roger Spottiswoode s’avère plus à l’aise que son prédécesseur Martin Campbell dans le domaine des séquences d’action inédites, notamment lorsque Brosnan et Yeoh dégringolent le long d’un building en s’accrochant à une immense affiche ou s’enfuient sur une moto prise en chasse par un hélicoptère particulièrement agressif. Pour une fois, le titre du film ne se réfère pas à l’univers de Ian Fleming mais au méchant, dont le journal arbore fièrement la devise « Tomorrow Never Lies ». Prévu à l’origine pour composer la bande originale, John Barry déclina l’offre lorsqu’il découvrit qu’il n’aurait pas son mot à dire sur la chanson du générique. David Arnold, inconditionnel admirateur de Barry, prit donc la relève en signant une musique époustouflante, gorgée de références aux orchestrations, aux mélodies et aux gimmicks de son maître à penser, et judicieusement modernisée par l’intervention du groupe Propellerheads.

 

© Gilles Penso

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GOLDENEYE (1995)

L'ère Pierce Brosnan s'inaugure avec ce James Bond tardif qui peine à rattraper le retard accumulé depuis Permis de tuer

GOLDENEYE

1995 – GB

Réalisé par Martin Campbell

Avec Pierce Brosnan, Sean Bean, Izabella Scorupco, Famke Janssen, Joe Don Baker, Judi Dench, Desmond Llewlyn 

THEMA ESPIONNAGE ET SCIENCE-FICTION I SAGA JAMES BOND

Six ans après Permis de tuer, MGM/UA et Eon trouvèrent enfin un accord juridique leur permettant de relancer la licence James Bond. Envisagé dans le rôle de l’agent 007 dès 1987, Pierce Brosnan accepta sans hésiter de donner à Bond son cinquième visage officiel. Cette fois-ci, l’agent secret a pour mission d’empêcher l’organisation criminelle Janus de s’emparer d’une arme secrète capable de brouiller tout dispositif électronique – avion, train, ordinateur, téléphone, etc. – dans un rayon de 100 kilomètres. Brosnan emprunte à Connery, Moore et Dalton plusieurs composantes de leur interprétation pour camper un James Bond moins brutal que le premier, plus sérieux que le second et moins réaliste que le troisième. Cet adoucissement n’est hélas pas loin de l’édulcoration. Certes Brosnan s’en tire grâce à son indéniable « gueule de l’emploi », mais il faudra attendre l’épisode suivant pour qu’il approfondisse sa version du personnage. A l’avenant, le film tout entier est un produit un peu hybride, qui s’efforce de renouer avec l’esprit de la série tout en s’inscrivant dans le cinéma d’action des années 90, dont les codes ont été redéfinis entre-temps par 58 minutes pour vivre, Speed et les suites de L’Arme fatale.

D’une manière générale, les séquences d’action de Goldeneye sont remarquablement menées, en particulier la poursuite en tank dans les rues de Saint-Petersbourg. Mais entre les passages mouvementés, le rythme se relâche souvent, un défaut que l’on pouvait déjà constater dans les œuvres précédentes de Martin Campbell (Détective Philip Lovecraft et Absolom 2022). Cela dit, soucieux de retourner aux sources, Goldeneye joue volontiers avec l’imagerie inscrite depuis le début des années 60 dans l’esprit du public : les filles en ombres chinoises qui se déhanchent pendant la chanson du générique (interprétée par une Tina Turner en très grande forme), Bond en smoking défiant une femme fatale dans le casino de Monte-Carlo, ou encore le retour de la fameuse Aston Martin de Goldfinger.

M change de sexe

Côté James Bond girls, Goldeneye manque en revanche de panache. Si Izabella Scorupco dégage un indéniable charme (voir sa prestation dans le Vertical Limit du même Martin Campbell), elle manque ici d’attrait, dans le rôle de l’informaticienne Natalya qui se jette dans les bras de Bond après avoir échappé à l’explosion d’une station de surveillance radar, d’un hélicoptère et d’une locomotive, rien que ça ! La redoutable Xenia interprétée par Famke Janssen a bien plus d’attrait. Telle un boa constrictor, elle s’avère capable d’étouffer les hommes entre ses cuisses. Ici, Moneypenny a pris les traits de la sympathique Samantha Bond (ça ne s’invente pas !) et M a changé de sexe, une idée excellente qui permet à sa charismatique interprète Judi Dench de lâcher quelques belles piques à Bond, n’hésitant pas à le qualifier de « sexiste, misogyne et dinosaure – une relique de la guerre froide. » Plein de bonnes intentions, bien qu’encombré de quelques fautes de goût dont la moindre ne fut pas de confier la partition à un Eric Serra fort mal inspiré, ce premier James Bond des années 90 marquait le retour hésitant d’un héros qui allait s’affiner deux ans plus tard.

 

© Gilles Penso

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PERMIS DE TUER (1988)

Timothy Dalton confirme qu'il est l'interprète idéal de James Bond dans cet épisode violent sous l'influence de Piège de cristal et L'Arme fatale

LICENCE TO KILL

1988 – GB

Réalisé par John Glen

Avec Timothy Dalton, Robert Davi, Carey Lowell, Talisa Soto, David Hedison, Benicio del Toro, Anthony Zerbe, Everett McGill 

THEMA ESPIONNAGE ET SCIENCE-FICTION I SAGA JAMES BOND

Si Tuer n’est pas jouer était un épisode de transition, Permis de tuer joue ouvertement la carte du changement et de la modernisation. Les nostalgiques ne trouvèrent donc pas leur compte dans cette œuvre brutale trop éloignée à leur goût des gimmicks habituels de la série, mais nombreux sont ceux qui considèrent encore aujourd’hui Permis de tuer comme l’un des meilleurs James Bond, toutes périodes confondues. Au cours du pré-générique, 007 est en congé en Floride où il assiste au mariage de son ami Felix Leiter (David Hedison, reprenant le rôle qu’il tenait déjà dans Vivre et laisser mourir), chef du bureau des narcotiques. Avertis du passage du plus important trafiquant de drogue d’Amérique centrale, ils réussissent à le capturer : il s’agit de Franz Sanchez (Robert Davi, agent du FBI peu recommandable dans Piège de cristal).

Mais Sanchez réussit à s’échapper et en profite pour tuer la femme de Felix, tout en laissant ce dernier en pâture à un requin qui le dévore presque (une séquence sans concession fidèlement reprise au roman « Vivre et Laisser Mourir »). Dès lors, avec l’aide de Lupa Lamora (Talisa Soto), amie de Sanchez, et de l’agent Pam Bouvier (Carey Lowell), Bond décide de s’introduire dans l’organisation du trafiquant pour la détruire. Sa vendetta personnelle n’est pas du goût de M, mais James Bond n’en a cure et décide d’agir en solo, coupé du soutien du MI6. C’est donc un 007 rebelle, à fleur de peau et ivre de vengeance que nous propose Permis de tuer, à mille lieues de l’invincibilité d’un Sean Connery et du cynisme détendu d’un Roger Moore. Timothy Dalton incarne à merveille ce James Bond new age, troquant volontiers le smoking contre la chemise ouverte et terminant le film dans un bien piteux état, couvert de sang, de sueur, blessé physiquement et psychologiquement…

La fin d'une époque

Ce changement de ton a de toute évidence subi l’influence des films produits par Joel Silver, notamment Piège de cristal et L’Arme fatale qui ne rechignaient pas devant la violence et préféraient les anti-héros aux icônes triomphants et manichéens. D’où le choix du compositeur Michael Kamen, fer de lance musical de cette nouvelle vague du cinéma d’action. La quête du réalisme n’empêche tout de même pas Permis de tuer de se laisser aller aux excès spectaculaires au cours de son final, nous proposant la traditionnelle destruction du repaire du méchant (ici le temple d’une secte dirigée par un télévangéliste) puis un ultime festival de cascades automobiles signée Rémy Julienne lorsque James Bond et Pam Bouvier prennent d’assaut un convoi de quatre semi-remorques. « Après le tournage de séquences de ce type, toute l’équipe souffle un grand coup ! », avoue Julienne. « C’est une telle responsabilité… » (1) A plus d’un titre, Permis de tuer marque la fin d’une époque. Ce sera en effet le dernier film de la série réalisé par John Glen, écrit par Richard Maibaum et produit par Albert Broccoli. Timothy Dalton lui-même aurait bien réitéré l’expérience, mais de complexes problèmes juridiques empêchèrent la production d’un nouveau film pendant six longues années. Entre-temps, le talentueux comédien se consacra à d’autres expériences cinématographiques et théâtrales.

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en février 1998

© Gilles Penso

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