TREMORS (1990)

Un western moderne plein d'humour avec Kevin Bacon, Fred Ward et une nuée de vers gigantesques

TREMORS

1990 – USA

Réalisé par Ron Underwood

Avec Kevin Bacon, Fred Ward, Finn Carter, Michael Gross, Reba McEntire, Robert Jayne, Charlotte Stewart, Tony Genaro

THEMA INSECTES ET INVERTÉBRÉS I SAGA TREMORS

Ron Underwood n’avait jusqu’alors réalisé qu’une poignée de téléfilms anonymes, mais la productrice Gale Ann Hurd (Aliens et Terminator tout de même !) décida de miser sur lui et sur le scénario inventif qu’il concocta avec S.S. Wilson et Brent Maddock, lui allouant un budget de onze millions de dollars. Perfection, une bourgade perdue en plein désert du Nevada, devient soudain la proie de vers géants qui ondulent sous la surface et surgissent pour détruire tout sur leur passage en engloutissant les rares humains se trouvant aux alentours. Une jeune géologue, venue pour étudier l’étrange réaction de sismographes installés dans la région, se joint malgré elle à deux hommes à tout faire, qui étaient sur le point de quitter Perfection, ainsi qu’aux autres habitants de la bourgade. Tous vont devoir unir leurs forces pour lutter contre ces mutants voraces, bientôt baptisés « graboïdes » (littéralement « attrapoïdes ») par un commerçant désireux d’en faire une attraction touristique.

Tremors mixe l’influence des monstres géants des années 50 et les codes des films catastrophe animaliers hérités des Dents de la mer. Pourtant, le long-métrage décomplexé de Ron Underwood se distingue par un ton très personnel et exhale une fraîcheur franchement enthousiasmante. Le contexte de western moderne du récit sied à merveille à cette invasion de vers géants autrement plus impressionnants que ceux de Dune. La qualité des effets spéciaux mécaniques d’Alec Gillis et Tom Woodruff est d’autant plus manifeste que les apparitions des créatures souterraines sont exclusivement diurnes, la plupart du temps en plein soleil, ce qui n’enlève rien à leur potentiel d’épouvante. « Nous avons dû construire de nombreuses marionnettes plus ou moins grandes et plus ou moins sophistiquées de vers géants pour ce film », explique Alex Gillis. « Certaines étaient grandeur nature, d’autres à échelle réduite. Les plus complexes étaient animée de manière animatronique, et les plus simples manipulées comme des marionnettes à main. Le tournage était assez éprouvant, parce que nous passions notre temps avec des masques sur le visage à creuser la terre pour y installer nos marionnettes. Nous étions couverts de poussière et de sable, c’était épuisant et un peu décourageant. Mais le film est devenu un classique et ce fut le point de départ de notre atelier d’effets spéciaux Amalgamated Dynamics. » (1)

Le buddy movie du désert

L’angoisse inhérente à la situation de base va crescendo, reposant sur l’élimination progressive de chacune des échappatoires prévues par les protagonistes, déjà fort mal lotis à la base par une isolation complète d’avec le monde extérieur : des montagnes d’un côté, une colline de l’autre, une route impraticable, et le téléphone coupé. Kevin Bacon et Fred Ward composent un duo antithétique savoureux, qui repose sur le principe classique du «buddy movie» et dote le film de nombreuses touches d’humour contrastant avec la menace qui couve d’un bout à l’autre du métrage. On peut s’étonner, en revanche, que le couple armurier et amoureux des pétoires en tout genre n’ait pas été davantage tourné en dérision, leur fascination pour les armes à feu confinant pourtant au grotesque. Plus le film avance, plus la minutie du scénario et de ses rouages se révèle, chaque détail implanté de manière anodine tout au long du récit (l’adolescent qui joue au ballon, la petite fille qui saute sur son ressort, le réfrigérateur, le bulldozer…) jouant un rôle clé aux moments de suspense les plus forts. En la matière, la séquence où les héros s’enferment dans une petite boutique en s’efforçant de faire le silence (la moindre vibration attirant immanquablement les monstres vers la surface) est un petit chef d’œuvre de tension. Le succès de Tremors entraîna la mise en chantier de plusieurs séquelles destinées au marché de la vidéo et d’une série télévisée.

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en juillet 2018


© Gilles Penso  

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STARSHIP TROOPERS (1997)

Une fable de science-fiction ultra-violente et très politisée que Paul Verhoeven concocte en détournant le classique de Robert Heinlein

STARSHIP TROOPERS

1997 – USA

Réalisé par Paul Verhoeven

Avec Casper Van Dien, Dina Meyer, Denise Richards, Michael Ironside, Jake Busey, Clancy Brown, Neil Patrick Harris 

THEMA SPACE OPERA I INSECTES ET INVERTÉBRÉS I EXTRA-TERRESTRES I SAGA STARSHIP TROOPERS

Pilier de la littérature de science-fiction, Robert Heinlein est un écrivain insaisissable sur lequel les étiquettes refusent obstinément d’adhérer. Capable d’échafauder des manifestes révolutionnaires anarchistes (« Révolte sur la Lune », 1966) ou des apologies de l’amour libre proches de la sensibilité hippie (« En terre étrangère », 1961), il fut taxé de racisme et de fascisme lorsqu’il publia en 1951 « Etoiles, garde à vous ! ». Il faut dire que ce roman d’anticipation n’y allait pas avec le dos de la cuiller, décrivant l’exaltation de jeunes militaires armés jusqu’aux dents et ravis d’aller casser de l’extra-terrestre insectoïde sur une planète lointaine. Pour qui ne chercha pas de lecture au second degré, le texte pouvait effectivement sembler douteux, mais il n’est pas difficile d’y déceler, quelque part entre les lignes, un plaidoyer contre le militarisme et la bêtise qu’il engendre.

Comme on pouvait s’y attendre, lorsque Paul Verhoeven s’attaqua à l’adaptation du roman avec le cynisme qu’on lui connaît, ses ambitions furent elles aussi interprétées de travers, et la charge impitoyable contre l’impérialisme américain se mua, aux yeux d’une critique atteinte de myopie, en glorification de l’ultra-violence aux forts relents nazis ! « Dans Starship Troopers, nous nous sommes concentrés sur le pouvoir de propagande que peuvent avoir les médias, au service du gouvernement ou à son encontre », explique Verhoeven. « Nous sommes dans une utopie fasciste où l’on essaie de séduire les jeunes pour les pousser à prendre les armes, se battre et mourir ». (1) Pour enfoncer le clou, le cinéaste choisit comme héros des prototypes de la beauté aryenne (en l’occurrence Casper Van Dien et Denise Richards) et n’hésite pas à imiter les uniformes du troisième reich et de la gestapo.

Des armes sur pattes

A vrai dire, la réaction que suscita le film est d’autant plus disproportionnée que Starship Troopers, avant d’être une satire politique, est surtout un bon gros film de monstres. « Le projet m’intéressait dans la mesure où il me permettait de travailler à nouveau avec Phil Tippett, et de réaliser un film à la Ray Harryhausen avec la technologie des années 90 », confesse Paul Verhoeven. « Le roman de Robert Heinlein était surtout centré sur le jeune héros, naïf et innocent, qui se transforme en soldat endurci. Moi je voulais avant tout montrer des combats contre les insectes géants ! Ça peut paraître dérisoire, mais c’était ma motivation première. » (2) Starship Troopers comporte ainsi des milliers de créatures en image de synthèse qui côtoient les acteurs réels avec un tel réalisme qu’on en reste littéralement bouche bée. « A l’origine, ces créatures devaient être plus humanoïdes et se servir d’armes », raconte Phil Tippett. « Mais finalement, c’est leur propre corps qui est une arme. Les arachnides terrestres sont des fantassins dont les pattes sont des lames tranchantes, les scarabées géants jouent le rôle de chars d’assaut, les créatures volantes s’occupent des raids aériens et les lanceurs de plasma font office d’artillerie. » (3) L’assaut final des insectes contre les humains, ébouriffant, marche sur les traces des grands classiques guerriers du genre (Zoulou, La Charge de la brigade légère, Le Jour le plus long) et clôt en beauté cette fable de SF finalement bien inoffensive.

 

(1) et (2) Propos recueillis par votre serviteur en décembre 1997 

(3) Propos recueillis par votre serviteur en avril 1998.

 

© Gilles Penso

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DAR L’INVINCIBLE (1982)

Le réalisateur de Phantasm change de registre avec cette plongée très récréative dans l'heroic fantasy

THE BEASTMASTER

1982 – USA

Réalisé par Don Coscarelli

Avec Marc Singer, Tanya Roberts, Rip Torn, John Amos, Josh Milrad, Rod Loomis, Janet de May, Chrissy Kellog, Janet Jones

THEMA HEROIC FANTASY

Le colossal succès de Phantasm (eu égard de son modeste budget de 300 000 dollars) permit à Don Coscarelli d’enchaîner avec une épopée d’héroïc-fantasy dans la droite lignée de Conan le barbare. Mais l’imaginatif cinéaste parvient à s’extraire très vite de l’influence de John Milius pour concocter un récit à sa sauce. Le grand méchant de Dar l’invincible est Maax (Rip Torn), adorateur d’un culte païen qui raffole des sacrifices d’enfants. Lorsqu’il annonce au roi Zed (Rod Loomis) que son propre rejeton doit y passer à son tour, le souverain apprécie peu et fait bannir l’importun. Peu démonté pour autant, Maax fait appel à l’une des sorcières qui sont à son service (des femmes court-vêtues au corps sublime mais au visage abominable) pour ravir l’enfant de Zed alors qu’il est encore dans le ventre de sa mère. Par un sortilège pour le moins étrange, le bébé est donc aspiré du corps de la reine et achève sa gestation dans la panse d’une vache ! Lorsque celle-ci met bas, la sorcière s’apprête à le sacrifier, mais un villageois assiste à la scène et occis la mégère, adoptant du même coup le bébé auquel il donne le nom de Dar. 

Parvenu à l’âge adulte, et joyeusement incarné par Marc Singer, le prince déchu démontre une belle habileté au combat et surtout la capacité de communiquer avec les animaux. Lorsque son village est détruit par une horde barbare, il échappe au massacre grâce à un chien qui meurt à sa place. Héritant des armes de son père adoptif, Dar marche alors vers la vengeance et rencontre ses premiers amis : un aigle qui lui prête son regard perçant, deux mangoustes qui lui évitent d’être englouti dans un sable mouvant, et un tigre noir qu’il sauve d’une mort certaine. Ces compagnons sauvages symbolisent respectivement les yeux, la ruse et la force de Dar, qui déclarera plus tard : « Je vois par leurs yeux, ils voient par les miens. Ils savent mes pensées et je sais les leurs. Nous dépendons les uns des autres ».

Tanya Roberts surgit des flots

Et puis, vision enchanteresse, paraît enfin Tanya Roberts, s’ébattant les seins nus sous une cascade. Prénommée ici Kiri, elle est l’une des nombreuses esclaves du culte dirigé par le maléfique Maax. Car le bougre n’a rien perdu de ses élans sanguinaires. Du haut d’une pyramide d’inspiration maya, il continue à verser le sang juvénile tout en créant une armée de guerriers invincibles.  Avec l’aide de ses animaux, de l’irrésistible Kiri, du massif combattant Seth (John Amos) et du jeune fils de Zed (Josh Milrad), Dar se prépare à passer à l’attaque. Réalisé pour le quart du budget de ConanDar l’invincible déploie une inventivité de tous les instants : créatures étranges (les démons mi-hommes mi-chauves-souris qui engloutissent leurs victimes), objets magiques (la bague-espion équipée d’un œil mobile), personnages surprenants (les gardes de la mort aux bras hérissés de pointes et aux yeux luisant sous leur casque), et surtout scènes d’action inédites mettant à contribution les amis à plumes et à poils du héros. Le combat final, qui se déroule au milieu d’un immense brasier, clôt le film sur une note spectaculaire. Deux séquelles tardives suivront, en 1991 et 1996, ainsi qu’une série télévisée entre 1999 et 2002.
 

© Gilles Penso

RESIDENT EVIL EXTINCTION (2007)

Le réalisateur de Razorback et Highlander donne à ce troisième opus des allures de western post-apocalyptique

RESIDENT EVIL EXTINCTION

2007 – USA

Réalisé par Russell Mulcahy

Avec Milla Jovovich, Mike Epps, Ali Larter, Odeh Fehr, Iain Glen, Spencer Locke, Ashanti, Gary Hudson, John Eric Bentley

THEMA ZOMBIES I SAGA RESIDENT EVIL

La ronde des réalisateurs continue sur la saga Resident Evil. Mais contrairement à la série des Alien, sur laquelle Scott, Cameron, Fincher et Jeunet apposaient à tour de rôle leur patte et leur style, les metteurs en scène assurent ici le service minimum, sans chercher à mettre en avant la moindre personnalité. Russel Mulcahy, génial auteur de Razorback et Highlander devenu depuis un anonyme faiseur, suit donc sans panache la voie tracée par ses prédécesseurs, même si ce troisième Resident Evil bénéficie d’un nouvel atout photogénique : le désert post-apocalyptique, capté dans de belles teintes sépia sur plusieurs sites naturels mexicains. Car ici, l’inspiration de Paul Anderson (toujours fidèle à son poste de scénariste) vient moins de Zombie que de Mad Max 2, ce que confirment ces nomades traversant les vastes étendues désertiques dans un convoi de camions et d’autobus customisés avec du matériel de récupération.

Relookée d’épisode en épisode, Alice (Milla Jovovich) adopte ici une tenue héritée du western spaghetti : grand manteau poussiéreux, bottes de cow-boy et fusil, rien ne manque à la panoplie. Visiblement dotée de pouvoirs paranormaux (elle déplace les objets à distance, stoppe par la pensée des jets de flamme), la super-héroïne se joint au groupe dans l’espoir de les guider jusqu’à d’autres survivants, quelque part en Alaska. Pendant ce temps, plusieurs kilomètres sous terre, le vil docteur Isaacs (Iain Glen) poursuit ses expériences inavouables, créant des clones en série d’Alice (façon Alien : la résurrection) et s’efforçant d’apprivoiser des zombies (comme dans Le Jour des morts-vivants). Car évidemment, les cadavres ambulants errent toujours à la surface du sol, se massant par milliers autour des grilles interdisant l’accès au laboratoire d’Isaacs.

Mulcahy a encore de beaux restes

L’une des meilleures scènes du film s’inspire ouvertement des Oiseaux d’Hitchcock. On y voit une très impressionnante nuée de corbeaux infectés s’attaquer aux héros. Plus tard, Mulcahy nous prouve qu’il a encore de beaux restes en exhibant la vision surréaliste d’un Las Vegas entièrement recouvert de sable, divers monuments surgissant ça et là tels la Tour Eiffel, le Sphinx ou la Statue de la Liberté (le final de La Planète des singes nous revient alors en mémoire, fatalement). Dans ce décor de fin du monde élaboré par le directeur artistique Eugenio Caballero (Le Labyrinthe de Pan) se déroule un affrontement plutôt bien troussé entre Alice, ses compagnons d’infortune et une meute de zombies « domestiqués » particulièrement virulents. La suite du film retombe hélas dans le ridicule, avec un combat final contre Isaacs, transformé en monstre aux doigts extensibles, réminiscence d’un des cénobites d’Hellraiser 2 (pour ceux qui s’en souviennent), tandis que l’ombre de George Romero plane une fois de plus sur le métrage, la fuite des héros en hélicoptère et l’intrusion des monstres à travers le grillage du laboratoire évoquant tour à tour Zombie et Le Jour des morts-vivants. Si Anderson clame qu’il s’agit du dernier opus de la série, la fin très ouverte semble signifier le contraire, ce qui laisse imaginer une séquelle que nous ne sommes pas vraiment impatients de découvrir.

 

© Gilles Penso

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RESIDENT EVIL APOCALYPSE (2004)

Des séquences d'action excessives et spectaculaires ponctuent ce second épisode distrayant, à défaut d'être subtil

RESIDENT EVIL APOCALYPSE

2004 – USA

Réalisé par Alexander Witt

Avec Milla Jovovich, Sienna Guillory, Oded Fehr, Thomas Kretschmann, Sophie Vavasseur, Razaaq Adoti, Jared Harris

THEMA ZOMBIES I SAGA RESIDENT EVIL

Occupé par les préparatifs d’Alien Vs. Predator, Paul W.S. Anderson se contenta de produire cette séquelle de Resident Evil et d’en rédiger le scénario, laissant le fauteuil du réalisateur à Alexander Witt. Ce dernier s’était jusqu’alors distingué en dirigeant les deuxièmes équipes de prestigieux films d’action, comme Speed, Gladiator ou Pirates des Caraïbes. Le premier Resident Evil n’ayant rien de particulièrement enthousiasmant, ce deuxième opus ne suscitait guère l’impatience. Pourtant il faut bien avouer que ses premières séquences, nous présentant l’épilogue du film précédent sous un autre angle, s’avèrent spectaculaires et prometteuses. On y voit le T-Virus créé par Umbrella Corporation s’échapper dans Raccoon City, transformant peu à peu la population en zombies et provoquant de monstrueux affrontements entre l’armée et les morts-vivants.

Le prologue réserve ainsi son lot de scènes spectaculaires – la gigantesque foule en panique réprimée par les forces de l’ordre – et d’images insolites – les prostituées zombies qui aguichent le chaland les seins à l’air et la bave aux lèvres. Puis vient l’assaut dans une église, plutôt réussi, avec quelques moments forts comme le curé qui nourrit sa sœur morte-vivante avec des restes humains. Mais dès que Milla Jovovich débarque, traversant un vitrail à moto, pirouettant à loisirs comme Keanu Reeves dans Matrix et tirant des balles explosives sur des mutants baveux qui évoquent le Carnage des Marvel Comic Books (l’un des plus redoutables ennemis de Spider-Man), on n’y croit plus une seule seconde.

Nemesis entre en scène

Les autres séquences d’action mettant en vedette Alice sont tout autant incongrues, cherchant à tout prix la démesure alors qu’une nervosité réaliste à la Zombie aurait évidemment été mille fois plus efficace. D’autant que l’héroïne du premier Resident Evil est ici secondée par une espèce de Lara Croft pas crédible pour un sou. Empruntant au passage quelques idées à Alien la résurrection, le scénario imagine qu’Alice a été le fruit d’expérimentations génétiques. Elle est désormais plus forte et plus à même d’affronter les hordes de zombies. Elle fait désormais équipe avec une poignée de survivants et accepte de retrouver Angela, la fille du docteur Charles Ashford. Créateur du T-Virus, ce dernier connaît le moyen de quitter Raccoon City sans encombre. Si l’on accepte de laisser son cerveau au repos, on apprécie donc cette séquelle au tout premier degré, les séquences mouvementées ne manquant pas de sel. Notamment la poursuite dans le cimetière où les morts surgissent évidemment de terre ou encore l’attaque des enfants zombies et des chiens cadavériques dans l’école. L’intérêt est quelque peu relancé avec l’arrivée de Nemesis, un mutant super-armé au faciès bestial (une mâchoire monstrueuse et des yeux minuscules qui semblent hérités des chest-busters d’Alien) et à la corpulence de catcheur. Après un final cataclysmique, Resident Evil Apocalypse s’achève sur un épilogue un peu ridicule, ouvert une fois de plus vers une suite potentielle. Bref tout ça ne vole pas bien haut, mais il faut reconnaître que cette séquelle s’avère mieux réalisée et plus distrayante que son fade modèle.

 

© Gilles Penso

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RESIDENT EVIL (2002)

Une adaptation fade du célèbre jeu vidéo de Yoshiki Okamoto, qui transforme Milla Jovovich en super-espionne adepte du kickboxing

RESIDENT EVIL

2002 – USA

Réalisé par Paul Anderson

Avec Milla Jovovich, Michelle Rodriguez, Eric Mabius, James Purefoy, Martin Crewes, Colin Salmon, Ryan McCluskey

THEMA ZOMBIES I SAGA RESIDENT EVIL

Lorsqu’il créa le jeu vidéo « Resident Evil » en 1996, Yoshiki Okamoto s’inspira ouvertement de la trilogie des morts-vivants de George Romero. Il paraissait donc logique que le père de Zombie en réalise l’adaptation cinématographique, et il en fut un temps question. Hélas, le jovial barbu de Pittsburgh n’étant plus à la mode au début des années 2000, la mise en scène de Resident Evil échut à Paul Anderson, dont le seul mérite fut de signer Mortal Kombat, l’une des moins mauvaises adaptations de jeu vidéo pour le grand écran. Le prologue du film cultive le mystère, enchaînant des séquences énigmatiques dont le sens ne nous est révélé que dans un second temps. Il y a d’abord les 500 employés de la société Umbrella Corporation, pris au piège dans leur laboratoire souterrain, attaqués par les systèmes de sécurité et les ascenseurs, et enfin assassinés en masse. Puis apparaît Alice (Milla Jovovich), une jeune femme qui s’éveille nue dans une luxueuse villa, complètement amnésique, avant d’être embarquée de force par un commando musclé qui la dirige tout droit dans le laboratoire sinistré, via un passage souterrain et un train blindé.

Les choses s’éclaircissent alors peu à peu. Les 500 membres du personnel scientifique semblent avoir été sacrifiés par « La Reine Rouge », un système de sécurité doté d’une puissante intelligence artificielle, afin d’éviter la propagation du virus T qui y était expérimenté. Ce dernier a la capacité de réactiver le cerveau des morts, muant ainsi les cadavres en zombies animés d’une vie mécanique et primaire. Lorsque la mémoire lui revient progressivement, Alice réalise qu’elle est un agent secret au service d’Umbrella Corporation, chargée de s’assurer que le secret entourant les recherches effectuées dans le laboratoire reste entier. Dès lors, en compagnie du commando sévèrement burné qui semble photocopié sur celui d’Aliens, elle va devoir affronter toute une armée de morts-vivants en blouse blanche, avides de chair humaine, ainsi qu’une poignée de monstres mutants particulièrement féroces.

Alice au pays des zombies

L’intrigue étant extrêmement linéaire, les personnages translucides et les situations mille fois vues, autant dire que Resident Evil se suit sans beaucoup de passion. D’autant que Milla Jovovich s’avère aussi expressive qu’un androïde et se bat contre les zombies à grands coups de kickboxing façon Jean-Claude Van Damme, en une série de pugilats franchement ridicules. Le film de Paul Anderson souffre ainsi du syndrome des adaptations de jeux, accumulant artificiellement les scènes d’action, le tout souligné par une musique techno fort prévisible. Restent trois séquences plutôt bien fichues : les soldats mutilés dans un sas par un rayon laser (avec un découpage en petits morceaux directement repris au prologue de Cube), l’attaque des chiens-zombies, et l’affrontement contre le monstre final, une hideuse créature conçue par les scientifiques d’Umbrella Corporation en injectant directement le virus dans des tissus vivants. Typique des « boss » de jeux vidéo, cette bête colossale en mutation demeure la seule pointe d’originalité d’un film par ailleurs assez banal, dont le final annonce une apocalypse très proche de la scène d’introduction du Jour des morts-vivants… de George Romero, bien sûr.


© Gilles Penso

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DIARY OF THE DEAD (2007)

George Romero revisite sa propre saga des morts-vivants en adoptant un point de vue à la première personne

DIARY OF THE DEAD

2007 – USA / CANADA

Réalisé par George A. Romero

Avec Michelle Morgan, Shawn Roberts, Nick Alachiotis, Matt Birman, George Buza, Joshua Close, Christopher Cordell

THEMA ZOMBIES I SAGA LES ZOMBIES DE ROMERO

Quels que soient les projets cinématographiques de George Romero, les zombies reviennent toujours croiser son chemin, comme si ces monstres surgis de l’au-delà stigmatisaient à merveille son point de vue sur les travers de l’humanité. Diary of the Dead est donc sa cinquième incursion au pays des morts-vivants – sans compter les cadavres récalcitrants de Creepshow – et s’apprécie comme une relecture complète du mythe que le cinéaste créa en 1968 avec La Nuit des morts-vivants. Ce nouvel opus prend ainsi les allures de préquelle nous racontant les événements depuis le tout début mais en s’appuyant sur les technologies d’aujourd’hui. « Land of the Dead était un film hollywoodien produit par le studio Universal », nous raconte Romero. « C’était agréable, dans la mesure où j’ai vraiment pu porter à l’écran ce que j’avais en tête sans trop de restrictions budgétaires. Mais le revers de la médaille est que j’avais un peu perdu le contact avec le concept brut tel que je l’avais imaginé à l’époque de La Nuit des morts-vivants. J’ai donc conçu Diary of the Dead comme un retour aux sources. » (1)

Lorsque l’épidémie de morts-vivants commence, ce ne sont d’abord que quelques cas isolés répertoriés par une police parfaitement impuissante. La nouvelle se répand à vive allure, et c’est à la radio que cette information parvient aux oreilles de Jason Creed, un étudiant en cinéma accaparé par le tournage d’un film d’horreur mettant en scène une momie à l’ancienne. Abandonnant son projet d’études, Jason entraîne son équipe dans la réalisation d’un documentaire dévoilant les horreurs bien réelles de l’affrontement entre les morts et les vivants. C’est donc à la première personne que Romero narre ce cinquième épisode de sa saga des zombies. Mais contrairement à Cloverfield ou à [Rec], qui optent pour le point de vue unique d’une caméra subjective, Diary of the Dead mixe diverses sources vidéo (caméras HD, appareil photo, caméras de surveillance, webcams, images d’actualités) auxquelles il ajoute des effets de montage et une bande originale de film d’épouvante.

La mort de la mort

Même si ces procédés sont pleinement assumés, dans la mesure où le long-métrage est conçu comme un faux documentaire (baptisé « Death of Death », autrement dit « la mort de la mort »), on ne peut s’empêcher de trouver le résultat hybride. Trop brouillon pour un film de fiction traditionnel, trop élaboré pour une simple captation vidéo, Diary of the Dead a du mal à se positionner et perd du coup une partie de son impact. L’autre problème est lié à la thématique du film, que la voix off nous assène de manière souvent trop explicite : la manipulation de la réalité. Le sujet est passionnant, mais il n’est jamais traité frontalement, à l’exception d’un bout de scène où les autorités truquent les premières images d’attaque des zombies pour faire croire à une agression de sans-papiers ! Malgré ces imperfections, la magie opère et les fans du réalisateur de Creepshow s’y retrouvent. Au lieu de sacrifier à la mode en se fendant d’une énième variante musclée sur le genre, le cinéaste parvient une fois de plus à se renouveler. Ce refus de la facilité est un atout considérable, dotant le film d’une sincérité que de nombreux réalisateurs devraient envier à Romero.

(1) Propos recueillis par votre serviteur en mars 2008
 

© Gilles Penso

 

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LE MONDE DE NARNIA : LE PRINCE CASPIAN (2008)

Un second épisode aux enjeux évasifs qui rattrape ses faiblesses par le souffle épique de sa bataille finale

CHRONICLES OF NARNIA CHAPTER 2 : PRINCE CASPIAN

2008 – USA

Réalisé par Andrew Adamson

Avec Ben Barnes, Georgie Henley, Shandar Keynes, William Moseley, Anna Popplewell, Peter Dinklage, Sergio Castellitto

THEMA HEROIC FANTASY I CONTES I MYTHOLOGIE I MAMMIFERES I VEGETAUX I SAGA LE MONDE DE NARNIA

Le Monde de Narnia premier du nom ne nous ayant qu’à moitié convaincus, nos attentes quant à ce second épisode étaient prudemment mesurées. Et force est de constater que la première partie du récit n’attise que modérément l’intérêt, jonchée de clichés et de lieux communs inhérents au genre. Le prince déchu, le roi usurpateur, le tuteur à la longue barbe blanche (façon Dumbledore), les nains grognons cachés dans la forêt (hérités de Willow, l’un d’entre eux étant d’ailleurs incarné par Warwick Davis), la souris fine lame (copie conforme du chat botté de Shrek 2)… Si Andrew Adamson redouble d’inventions techniques et artistiques, révélant là une indéniable amélioration par rapport à l’épisode précédent, la narration a du mal à suivre. Témoin cette scène d’introduction au cours de laquelle les quatre enfants Pevensie, héros du récit, sont transportés depuis le métro londonien des années quarante jusque dans le monde de Narnia. Visuellement, la séquence est une merveille : les dalles au mur se décollent une par une, la rame du métro s’engouffre dans un tunnel qui la fait brusquement disparaître, la lumière envahit soudain les lieux pour révéler une plage ensoleillée… Mais le potentiel dramatique d’un tel spectacle est considérablement amenuisé par les réactions des jeunes protagonistes, se contentant de constater tranquillement : « tiens, ça sent la magie ».

La première heure du Prince Caspian est à l’avenant, galvaudant par son écriture laxiste une mise en image souvent remarquable. C’est d’autant plus dommage que l’une des thématiques centrales du film est passionnante, puisqu’il s’agit de la perte de l’innocence et du passage à l’âge adulte. Lorsque les enfants Pevensie pénètrent à nouveau dans le monde fantastique de Narnia, 1300 ans s’y sont écoulés. Les palais qu’ils ont connus ne sont plus que des ruines, les Narniens sont devenus un peuple opprimé obligé de se terrer dans les bois, une tyrannie a été mise en place par le cruel Miraz (excellent Sergio Castellitto) et le puissant lion Aslan semble n’être plus qu’une légende ancienne. Tous leurs repères ont donc disparu. Pour renverser la situation, les enfants vont devoir prendre leurs responsabilités, rassembler les Narniens, s’allier au prince Caspian et s’opposer aux troupes de Miraz. Or la bataille semble perdue d’avance, tant le nombre de belligérants et l’équipement militaire du roi jouent en leur défaveur.

Un climax plus grand que nature

A ce stade de l’intrigue, les enjeux se concrétisent enfin et le spectateur, qui suivait jusqu’alors le récit d’un regard distant, se surprend à plonger dans le feu de l’action et à s’impliquer dans la lutte. Si elles ne dépassent jamais en démesure celles mises en image par Peter Jackson, les batailles s’avèrent très prenantes, car leur issue est toujours incertaine. Lorsque la monstrueuse échauffourée vire au duel mano a mano, le suspense est à son comble, et Andrew Adamson le gère avec beaucoup d’efficacité, s’appuyant sur un montage nerveux et une partition fiévreuse d’Harry Gregson-Williams. La seconde partie du Prince Caspian rachète donc en partie les lacunes précédentes et s’achève sur un climax démentiel, la nature participant au conflit de fort spectaculaire manière.
 

© Gilles Penso

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28 JOURS PLUS TARD (2002)

Avec des moyens limités et une caméra légère, Danny Boyle redonne un coup de jeune aux films de zombies et relance une vogue désormais instoppable

28 DAYS LATER

2002 – GB

Réalisé par Danny Boyle

Avec Cillian Murphy, Naomie Harris, Noah Huntley, Alexander Delamere, Kim McGarrity, David Schneider, Toby Sedgwick

THEMA ZOMBIES I SAGA 28 JOURS PLUS TARD

Après tant de films consacrés aux zombies, était-il encore possible de surprendre le public et de révolutionner le sujet ? Oui ! Danny Boyle y est parvenu de magistrale façon, en abordant le thème des morts-vivants sous un jour hyperréaliste, loin des conventions de ce sous-genre si souvent visité sur tous les continents. L’invasion des cadavres anthropophages est ici provoquée par des singes à qui des savants inconscients ont inoculé un virus censé exacerber leur rage. Grâce à une image DV proche du reportage, à des comédiens au jeu naturaliste et à une mise en scène évitant les figures imposées, le réalisateur de Trainspotting propose un traitement différent. D’ailleurs, le mot « zombie » n’est jamais prononcé dans le film. On préfère parler de « contaminés », comme si nous avions affaire à une maladie réelle, rendue plausible par des recherches orientées vers la guerre bactériologique. L’horreur de la situation n’en est que plus tangible, et le fait que Boyle fasse ici ses premiers pas dans le genre participe sans aucun doute de ce réalisme.

Pourtant, 28 Jours plus tard cligne souvent de l’œil en direction de l’œuvre de George Romero, référence ultime et incontournable en la matière. Dès l’extraordinaire séquence d’introduction, lorsque le héros se retrouve seul dans un Londres désert et laissé à l’abandon, on pense au prologue du Jour des morts-vivants. L’ombre du grand George plane encore sur ces quatre survivants qui fuient ensemble en quête d’un refuge hypothétique. Les séquences du ravitaillement à la station-service (avec une attaque d’enfants zombifiés) ou des courses dans le supermarché déserté sont des hommages évidents à Zombie. Et lorsque nos héros se heurtent à des militaires bornés qui ont capturé l’un des « contaminés » pour l’étudier, c’est à nouveau Le Jour des morts-vivants qui revient en mémoire, via son incroyable personnage de Bud le zombie apprivoisé. Pourtant, 28 Jours plus tard existe d’une manière parfaitement autonome, sans jamais souffrir du syndrome de la copie ou du clin d’œil amusé à la Kevin Williamson.

Des zombies marathoniens

Danny Boyle parvient à nous terrifier à de nombreuses reprises avec ses zombies qui, contrairement à leurs ancêtres à la démarche traînante, courent hystériquement, accompagnés d’effets sonores effrayants et d’un effet « shutter » qui dote les prises de vues d’une frénésie fort efficace. A ce titre, la séquence du tunnel est un véritable morceau de bravoure, les monstres étant précédés d’une horde de rats terrifiés. D’autres scènes, comme cette vue panoramique de Manchester sous les flammes, sont empreintes d’une poésie quasi-surréaliste. Après un climax dans lequel la violence et l’hystérie explosent sans aucune retenue, le dénouement s’ensoleille enfin mais reste ouvert, laissant planer un doute sur le destin des rescapés. Encore un point commun avec Romero. 28 Jours Plus Tard aura un tel impact que dès lors, il sera difficile d’envisager un film de zombie autrement qu’avec des cadavres courant le marathon hystériquement. Un parti-pris que Romero lui-même juge illogique, mais qui démontre ici une indéniable efficacité.

 

© Gilles Penso

 

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LE SEIGNEUR DES ANNEAUX : LE RETOUR DU ROI (2003)

La trilogie de Peter Jackson inspirée des écrits légendaires de Tolkien s'achève sur une apothéose épique et spectaculaire

THE LORD OF THE RINGS – THE RETURN OF THE KING

2003 – NOUVELLE-ZELANDE

Réalisé par Peter Jackson

Avec Elijah Wood, Ian McKellen, Viggo Mortensen, Orlando Bloom, John Rhys-Davies, Liv Tyler, Sean Astin, Billy Boyd

THEMA HEROIC FANTASY I SORCELLERIE ET MAGIE I MAMMIFERES I VEGETAUX I ARAIGNÉES I SAGA LE SEIGNEUR DES ANNEAUX

La Communauté de l’Anneau et Les Deux tours avaient placé la barre artistique tellement haut qu’on imaginait mal comment Le Retour du Roi allait encore pouvoir nous émerveiller. Force est de constater que non seulement ce troisième épisode nous comble de bonheur cinéphilique, mais qu’en plus il transcende et dépasse ses deux prédécesseurs par sa richesse et sa force. Le récit s’amorce par un flash-back nous révélant comment le hobbit Smeagol s’est mué en épouvantable Gollum après avoir été perverti par l’anneau de Sauron. Puis le récit se centre sur les principaux protagonistes de la Communauté, à savoir Frodon, Sam, Aragorn, Gimli, Legolas, Merry et Pippin. Plus inspiré que jamais, Peter Jackson nous livre des moments de poésie pure, d’une beauté à couper le souffle. Notamment l’arrivée de Gandalf dans la magnifique cité déchue de Minas Thirit, les flambeaux qui s’allument de montagne en montagne, ou la chevauchée accompagnée par le chant mélancolique de Pippin.

Le cœur du film décrit une monstrueuse bataille qui oppose pêle-mêle des humains, des orques, de colossaux trolls simiesques, des Nazgûl aux allures de gigantesques reptiles volants, des éléphants aux proportions démesurées et toute une armée de fantômes. Autant dire que cette séquence, époustouflante et anthologique, dépasse encore en exubérance et en folie la pourtant mémorable bataille du Gouffre d’Elm qui se situait au cœur des Deux Tours. Elle évoque tour à tour Braveheart, Gladiator, L’Empire contre-attaque et Starship Troopers, mais relève du jamais vu sur un écran de cinéma, et surprend par la violence de ses échauffourées. Pour mieux rythmer son récit et mieux lier le destin des Hobbits avec ceux des humains, Peter Jackson et sa co-scénariste Fran Walsh ont opté pour une réécriture d’une partie du récit tel qu’il était initialement narré par Tolkien. Au lieu de situer l’arrivée de Frodon et de Sam dans la tour de Mordor au tout début du film, ils la racontent en parallèle avec les différents combats qui scandent l’histoire, nous réservant une terrifiante séquence de suspense au moment de l’affrontement avec l’immonde araignée géante Arachnée.

Un final grandiose

Du point de vue du casting, la passation du rôle principal s’est opérée progressivement entre Elijah Wood et Viggo Mortensen, celui-ci campant avec un indéniable charisme le magnifique roi du titre. « Quel que soit le personnage qu’on interprète, il m’apparaît important de ne pas perdre de vue qu’il s’agit d’un jeu et que nous sommes tous de grands enfants », nous livre le comédien. « C’est cette part enfantine qui stimule l’imagination et la créativité. » (1) De l’action ahurissante, de la mélancolie à tirer des larmes aux plus insensibles, de la comédie pleine de fraîcheur, de l’épouvante à glacer le sang, de la romance profonde et riche… Tout ce que le cinéma comporte comme émotions fortes explose littéralement dans chaque scène de cet inoubliable Retour du Roi. Le film s’achève en douceur, fermant tranquillement toutes les portes qui ont été ouvertes, et clôt en beauté cette sublime trilogie qui demeurera probablement le chef d’œuvre incontesté de Jackson.

(1) Propos recueillis par votre serviteur en octobre 2005

 

© Gilles Penso

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