ASH VS. EVIL DEAD (2015-2018)

La saga Evil Dead se prolonge sur le petit écran sous les bons auspices de Sam Raimi en personne

ASH VS. EVIL DEAD

2015/2018 – USA

Créée par Sam Raimi

Avec Bruce Campbell, Ray Santiago, Dana DeLorenzo, Lucy Lawless, Jill Marie Jones, Lee Majors

THEMA ZOMBIES I DIABLES ET DEMONS I SAGA EVIL DEAD

Initiée, produite et partiellement réalisée par Sam Raimi, la série Ash Vs. Evil Dead est un véritable cadeau offert aux amateurs de la trilogie culte mettant en vedette Bruce Campbell et son légendaire bras-tronçonneuse. L’horreur, l’humour et le gore décomplexé s’y taillent allègrement la part du lion. Réalisé par Raimi lui-même, le premier épisode, diffusé le 31 octobre 2015 sur la chaîne Starz, est un petit miracle qui trouve instantanément la juste tonalité et le parfait équilibre entre le rire et la terreur. Si la comédie potache, volontiers graveleuse, est assumée dès l’entame du pilote, à travers le portrait peu reluisant d’un Ash vieillissant, pataud et pathétique, c’est pour mieux virer à la terreur pure quelques minutes plus tard. La série n’aura de cesse, dès lors, d’alterner le rire et l’horreur, offrant aux téléspectateurs comblés au moins un combat spectaculaire par épisode et une dose massive de gore excessif proche des délires sanglants de Peter Jackson dans Bad Taste et Braindead. Les nombreux monstres qui se dressent sur la route d’Ash rivalisent d’inventivité, et certains d’entre eux – notamment le démon aux dents acérées surgi dans la vieille librairie du troisième épisode ou les enfants blafards du grand final – s’avèrent franchement angoissants.

Lorsque nous découvrons Ash au début de la série, c’est un vendeur désabusé aux maigres ambitions. Vivant reclus dans une caravane accrochée à sa vieille Oldsmobile Delta 88 (la propre voiture de Sam Raimi qui apparaît dans tous ses films depuis le premier Evil Dead), il dépense son maigre salaire en alcool et drague grossièrement toutes les femmes qui passent à sa portée. Dans le registre de l’autodérision, Bruce Campbell excelle, prouvant une fois de plus ses talents d’acteur comique et n’hésitant jamais à jouer sur sa propre image d’ancien « jeune premier » ayant désormais pris un sacré coup de vieux. Un soir de beuverie, il extrait le Necronomicon de sa cachette et décide d’en lire à voix haute certains passages pour impressionner sa conquête du moment. Évidemment, les conséquences vont s’avérer désastreuses. Les démons se réveillent en grand nombre, et seul Ash semble capable de les arrêter. Après trente ans d’inactivité et de fuite de ses responsabilités, l’ancien « Elu » va devoir reprendre les armes (autrement dit le fusil et le bras-tronçonneuse) pour lutter contre le mal.

Les nouveaux maléfices du Necronomicon

Rien n’interdit de voir à travers ce personnage iconique une sorte de miroir déformant de Sam Raimi lui-même. A l’écran, personne d’autre qu’Ash n’est capable de lutter contre les démons du Necronomicon. Derrière la caméra, personne d’autre que Sam Raimi ne semble capable de ressusciter dignement le mythe qu’il créa lui-même 35 ans plus tôt. En toute logique, Raimi est l’homme qui sait le mieux comment retrouver l’alchimie unique ayant donné naissance au culte d’Evil Dead. Mais il lui faut aussi du sang neuf. Voilà pourquoi, après avoir donné le ton au cours du pilote, il cède le pas à d’autres réalisateurs pour les épisodes suivants. De la même manière, Ash n’est plus tout seul pour affronter les monstres démoniaques. Il s’adjoint les services de deux de ses ex-collègues de travail, Kelly (Dana Delorenzo) et Pablo (Ray Santiago), entre lesquels semble vouloir se nouer une romance complexe qui ajoute un grain de sel rafraîchissant à l’intrigue. D’autres personnages clefs viennent s’adjoindre au récit, notamment Amanda Fisher (Jill Marie Jones), une femme flic qui mène l’enquête autour des cadavres semés par Ash, et l’athlétique Ruby (Lucy Lawless, ex-Xena la guerrière), dont les motivations demeurent longtemps énigmatiques. L’aventure prend assez rapidement les atours d’un road movie au cours duquel les héros traversent une partie de l’Amérique profonde. Poupées possédées, grands-mères zombifiées, serveuses démoniaques ou miliciens morts-vivants se dressent dès lors sur le chemin de nos héros qui ont bien du mal à reprendre leur souffle. Tournée près d’Auckland, en Nouvelle-Zélande, la série bénéficie d’effets spéciaux de maquillage extrêmement spectaculaires conçus par Roger Murray, qui avait déjà supervisé ceux du remake d’Evil Dead en 2013. Pour la bande originale, Sam Raimi s’est tourné vers son vieux complice Jo LoDuca, qui avait mis en musique les trois Evil Dead ainsi que les séries Hercule, Xena et Spartacus, produites par Raimi. Ses retrouvailles avec son premier compositeur s’avèrent symbolique et marquent un retour aux sources des plus enthousiasmants.
 
© Gilles Penso

COSMOS 1999 (1975-1977)

Le couple vedette de Mission Impossible part sur la Lune pour une odyssée spatiale inoubliable

SPACE 1999

1975/1977 – GB

Créée par Gerry et Sylvia Anderson

Avec Martin Landau, Barbara Bain, Nick Tate, Zienia Merton, Barry Morse, Catherine Schell, Tony Anholt, Prentis Hancock, Clifton Jones et Anton Philips

THEMA SPACE OPERA

Si en 1969 l’Amérique pose le pied sur la Lune, six ans plus tard en 1975 l’exploration spatiale par les hommes marque le pas. En juillet de la même année, la mission Apollo-Soyouz permet néanmoins la rencontre des premiers astronautes américains et cosmonautes russes dans l’espace. A la télévision, Star Trek avait déjà offert une vision optimiste et cosmopolite de l’espace quelques années auparavant. Cette même vision va être partiellement reprise dans Cosmos 1999, autre série phare de science-fiction diffusée en nos contrées dès le mois décembre 1975 le samedi après-midi sur TF1. Créée par Gerry et Sylvia Anderson, auxquels nous devons bien entendu Les Sentinelles de l’Air ou encore Capitaine ScarlettCosmos 1999 narre les aventures des 311 habitants de la base lunaire Alpha. Dans l’épisode pilote, le commandement de cette base échoit au charismatique commandant John Koenig (Martin Landau) le 9 septembre 1999. Bientôt, les déchets radioactifs, stockés non loin du complexe, provoquent une violente explosion thermonucléaire qui propulse la Lune hors de l’attraction terrestre et du système solaire. Coincés et sans espoir de rejoindre la Terre, les « alphans » commencent alors une longue déambulation à travers l’espace à la recherche d’une planète susceptible de leur offrir un nouveau foyer.

Lors de sa diffusion, Cosmos 1999 connut un immense succès en France, en Grande-Bretagne ou encore en Italie. Plusieurs points expliquent ce fait. A commencer par le générique disco ultra-rythmé et le réalisme des décors, l’esthétique de la base Alpha rappelant beaucoup le look de la base lunaire Clavius, que l’on aperçoit dans le 2001 de Kubrick. Les fameux « Aigles » évoquent également les navettes aperçues dans L’Odyssée de l’Espace. Certains vaisseaux alien ressemblent d’ailleurs beaucoup au Discovery imaginé par Arthur C. Clarke et Stanley Kubrick. Certains techniciens de 2001 ont travaillé sur Cosmos. L’une des autres forces de la série réside dans la qualité de son casting, à commencer par le duo vedette que forment Martin Landau et son épouse d’alors Barbara Bain, mémorable Docteur Helena Russel. Si le premier incarne l’autorité, la seconde interprète la tempérance en tant que médecin de la base. N’oublions pas non plus Barry Morse, parfait dans le rôle du professeur Victor Bergman, l’officier scientifique de la base Alpha, ainsi que Nick Tate dans le rôle d’Alan Carter, le sympathique pilote en chef des Aigles. Au cours de la première saison, le casting de la série sera épaulé par une pléiade d’acteurs renommés dont Christopher Lee dans le très bon “Direction Terre” ou encore Peter Cushing, deux épisodes plus loin, dans “Le Maillon”.

Perdus dans l'espace…

Si la première saison s’axe notamment autour de thèmes philosophiques, la seconde misera beaucoup plus sur le spectaculaire. Un choix qui est notamment dû au changement de producteur. Pour adapter la série au public de l’Oncle Sam, l’américain Fred Freiberger, qui a officié sur la troisième saison de Star Trek, remplace Gerry Anderson et procède à de multiples changements. Le look intérieur de la base et les costumes sont modifiés mais surtout, plusieurs acteurs, entre autres Barry Morse, ne sont pas reconduits pour la seconde saison sans qu’une explication ne soit donnée. D’autres, comme Tony Anholt (vu dans Poigne de Fer et Séduction, autre production de Gerry Anderson), dans le rôle du chef de la sécurité Tony Verdeschi, et la belle Catherine Schell (James Bond Girl d’Au Service Secret de Sa Majesté), qui joue la métamorphe Maya, font leur entrée. Catherine Schell était déjà présente dans l’épisode “Le Gardien du Piri” dans la première saison. Malheureusement, ces changements s’avèrent loin d’être judicieux et la seconde saison ne peut se départir d’un côté kitsch qui n’a pas supporté les affres du temps. Quelques (très) rares épisodes de cette deuxième saison surnagent, dont “Déformation spatiale” et le diptyque “Un message d’espoir” où d’horribles aliens font croire aux alphans qu’ils ont les moyens de les renvoyer sur Terre. Si une troisième saison de 14 épisodes était pourtant planifiée, les tournages devant commencer à l’automne 1977, Cosmos 1999 s’arrête après deux saisons et 48 épisodes. Néanmoins, plus de 40 ans après son retrait, elle demeure, avec Star Trek, l’une des principales références de la science-fiction spatiale diffusée à télévision dans le dernier quart du vingtième siècle.
 
© Antoine Meunier

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STAR TREK DEEP SPACE NINE (1993-1999)

Parallèlement aux aventures de la Nouvelle Génération, une nouvelle équipe se place sous le commandement du capitaine Sisko

STAR TREK DEEP SPACE NINE

1993/1999 – USA

Créée par Rick Berman et Michael Piller

Avec Avery Brooks, René Auberjonois, Michael Dorn, Terry Farrel, Nicole de Boer, Colm Meaney, Armin Shimerman, Alexander Siddig, Nana Visitor et Cirroc Lofton

THEMA SPACE OPERA I SAGA STAR TREK

En 1991, la franchise Star Trek se situe au début d’une décennie particulièrement riche. Au cinéma, Star Trek VI : Terre Inconnue marque les adieux de l’équipage du capitaine Kirk alors que celui de la Nouvelle Génération se prépare à entamer sa cinquième année de présence télévisuelle. Un premier métrage est même en préparation. Compte tenu du succès de TNG, la Paramount décide de commander une nouvelle série au producteur Rick Berman et à son équipe. Star Trek Deep Space Nine, qui est située dans le même univers que les aventures de Picard et consorts (TNG), nous raconte les aventures du capitaine Benjamin Sisko (Avery Brooks), un officier de Starfleet chargé d’assurer le commandement de la station Deep Space 9. Initialement baptisé Terok Nor et placé en orbite autour de la planète Bajor, jusqu’à présent occupée par les Cardassiens, ce complexe est déplacé à proximité d’un trou de ver découvert par Sisko et occupé par des êtres intemporels nommés les Prophètes, qui sont vénérés par les Bajorans. Ce vortex sert de point de passage entre le quadrant Alpha et le quadrant Gamma, une partie encore inexplorée de la galaxie. La station DS9 devient donc un point stratégique et politique de premier plan pour les races qui se disputent le vortex. 

Cette nouvelle série nous montre que l’espace est l’affaire de tous et pas d’une seule nation, finalement exactement comme l’est dans la réalité la station spatiale internationale (ISS). DS9 est également la première série conçue sans Gene Roddenberry et c’est également la première dont le thème central ne repose pas sur l’exploration. Résolument plus sombre, elle aborde notamment la religion et son opposition face à la science. Les Bajorans incarnent cet aspect religieux, tandis que Sisko, impeccablement joué par Avery Brooks (American History X), en est le contrepoids scientifique. Certains personnages principaux comme Quark, le barman Ferengi sur la station, ne sont d’ailleurs pas des membres de Starfleet. Autre performance notable : celle du vétéran René Auberjonnois (MASH, King Kong, Les Yeux de Laura Mars) qui campe le métamorphe Odo à la recherche de ses origines. Le casting permet également de revoir des personnages familiers à commencer par le Klingon Worf, toujours incarné depuis La Nouvelle Génération par Michael Dorn qui rempile ici à partir de la troisième saison. Il devient par la même occasion l’acteur de la franchise à avoir joué dans le plus d’épisodes de Star Trek (272 au total et 5 films). A noter également le retour du sympathique Colm Meaney qui reprend son rôle du chef Miles O’Brien de l’Enterprise du capitaine Picard, cette fois-ci à bord de la station « DS9 ». D’autres personnages de la série précédente feront également plusieurs passages récurrents au cours de la série, à commencer par le capitaine Picard (Patrick Stewart) dès l’épisode pilote, ou bien encore Lwaxana Troi (Majel Barret) et Q (John de Lancie).

Au bord du vortex

Première série de l’univers créé par Gene Roddenberry à ne pas se dérouler sur un vaisseau spatial, DS9 est une réussite qui sait s’éloigner des règles établies, (certaines intrigues s’étalant parfois sur dix épisodes) mais qui n’oublie pas non plus son héritage. Un navire spatial (l’USS Defiant) est finalement réintroduit à partir de la troisième saison, preuve que l’on échappe pas à son ADN. Cependant, si la thématique de l’exploration est moins présente dans Deep Space Nine, elle connaîtra un plein développement dans Star Trek Voyager à partir de 1994.
 
© Antoine Meunier

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STAR TREK ENTERPRISE (2001-2005)

Un siècle avant le capitaine Kirk et Monsieur Spock, Jonathan Archer dirigeait l'équipage de l'Enterprise NX-01

STAR TREK ENTERPRISE

2001/2005 – USA

Créée par Brannon Braga et Rick Berman

Avec Scott Bakula, John Billingsley, Jolene Blalock, Dominic Keating, Anthony T.Montgomery, Linda Park et Connor Trineer

THEMA SPACE OPERA I SAGA STAR TREK

Pour la franchise Star Trekl’année 2001 marque la fin d’une ère. Le spin-off Voyager  se termine en beauté et Rick Berman, le successeur de Gene Roddenberry, lance la mise en chantier du quatrième et dernier long-métrage mettant en scène l’équipage de La Nouvelle Génération : Star Trek Nemesis. Cette même année est lancé le cinquième avatar des aventures en prises de vues réelles de nos explorateurs préférés. Si les séries précédentes se déroulaient aux 23ème et 24ème siècle, Star Trek Enterprise fait le choix de raconter la genèse de la Fédération des Planètes Unies. Son action se situe cent ans avant les tribulations du Capitaine Kirk et de Monsieur Spock. 

Enterprise narre les aventures du premier vaisseau de Starfleet capable d’atteindre une vitesse de distorsion 5 (Warp 5) : l’Enterprise NX-01. Un astronef dont l’intérieur, volontairement rustique, évoque plus celui d’un sous-marin que d’un vaisseau spatial. On assiste également aux balbutiements des technologies qui ont fait le succès des précédents shows. Ici, le téléporteur n’est utilisé que pour déplacer des charges inertes et pas des êtres vivants. De plus, à la différence de ses « successeurs », cet Enterprise ne dispose pas de rayons tracteurs qui sont remplacés par des grappins. Côté équipage, le navire est commandé par le capitaine Jonathan Archer incarné par le célèbre Scott Bakula (Quantum Leap, Desperate Housewives, NCIS La Nouvelle-Orléans). Son équipage est des plus cosmopolites avec notamment le docteur Phlox, un Dénobulien joué par l’épatant John Billinsley. Mais c’est surtout la sublime Jolene Blalock, dans le rôle du subcommandeur T’Pol, qui apporte une touche sexy à bord du vaisseau. Son personnage vit d’ailleurs une idylle avec l’ingénieur de bord. A noter aussi un changement important : le générique, qui bénéficie de magnifiques images d’illustrations de la conquête spatiale, est pour la première fois chanté.

Klingons, Vulcains et Andoriens

Les deux premières saisons d’Enterprise ont été caractérisées par des épisodes autonomes qui ont exploré des sujets tels que les premières relations de l’humanité avec les Vulcains mais également les Klingons et les Andoriens, des espèces exotiques déjà familières à la franchise Star Trek. Sur le papier, tout était réuni pour poursuivre avec brio la saga et le show offre d’ailleurs de très bons épisodes. C’est le cas notamment de “Premier Contact” (saison 2) qui retrace le parcours de l’ancêtre de T’Pol naufragée sur Terre à la fin du vingtième siècle. Un épisode à ne pas confondre avec le film du même nom. Ce même métrage qui fait l’objet d’une suite un peu plus loin au cours de la saison, dans “Une découverte dangereuse”. Mention spéciale également à l’excellent “Le côté obscur du Miroir”, dans la quatrième saison, qui explore un univers alternatif de la franchise.  De bons épisodes, donc, mais globalement Enterprise s’avère plutôt décevante. Voulant attirer davantage de téléspectateurs, Paramount appelle à des changements pour la troisième saison. Simplement baptisée Enterprise à son lancement, la série est par la suite renommée, et poursuit des intrigues qui sont plus axées sur l’action ainsi qu’une histoire unique et « sérialisée ». La mission principale de l’équipage est d’empêcher la Terre d’être détruite par une nouvelle espèce exotique appelée Xindi. Malheureusement, les audiences sont en baisse et après une quatrième et dernière saison, obtenue sous la pression des fans, Enterprise s’arrête après « seulement » 98 épisodes. Au cinéma, l’aventure se poursuit en 2002 avec le capitaine Picard et l’Enterprise-E. Mais après presque deux décennies d’intense activité, la franchise Star Trek est mise en sommeil. Pour les trekkies, l’attente devait durer 4 ans avant que J.J Abrams ne relance la machine.
 
© Antoine Meunier

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STAR TREK VOYAGER (1994-2001)

Dans cette quatrième série TV consacrée à l'univers de Star Trek, l'ex-Madame Columbo prend la tête du vaisseau Voyager

STAR TREK VOYAGER

1994/2001 – USA

Créé par Rick Berman, Michael Piller et Jeri Taylor

Avec Kate Mulgrew, Robert Beltran, Roxann Dawson, Tim Russ, Jennifer Lien, Robert Duncan Mac-Neill, Robert Picardo, Ethan Phillips et Garret Wang

THEMA SPACE OPERA I SAGA STAR TREK

Lancée un an après Star Trek Deep Space NineVoyager est la quatrième déclinaison télévisée de la franchise créée par Gene Roddenberry en 1966. Si DS9, démarrée un an plus tôt en 1993, se veut beaucoup plus sombre que la série originale (TOS) et la Nouvelle Génération (TNG), Voyager l’est également mais elle renoue avec la thématique centrale qui a fait le succès des deux premières séries télévisées : l’Exploration. Un retour aux sources qui marque également des ruptures par rapport à NextGen… et Deep Space NineNous embarquons ainsi à bord du Voyager, un vaisseau spatial dont le nom est un clin d’œil évident aux deux sondes planétaires de la NASA qui ont été lancées en 1977 et qui voyagent maintenant depuis 2013 dans le milieu interstellaire. Ce nouveau fleuron de Starfleet est commandé par une femme : le capitaine Kathryn Janeway. Au cours d’une mission de sauvetage, le Voyager se retrouve projeté, par une entité nommée le Pourvoyeur, à 70 000 années-lumière dans le quadrant Delta, une partie encore inexplorée de la Galaxie. Malgré la technologie dont elle dispose, Janeway ne peut espérer faire revenir son navire en moins de 70 ans dans l’espace de la fédération. Nanti d’un équipage reconstitué notamment avec des membres du Maquis (groupe de résistants formés lors de la guerre entre la Fédération et les Cardassiens dans DS9), le Voyager commence son long voyage de retour qui s’étalera sur 172 épisodes.

Pourvu d’un casting irréprochable, Voyager est une vraie réussite. S’il fut un temps question de confier le rôle du capitaine Janeway à l’actrice canadienne Geneviève Bujold (vue notamment dans L’Incorrigible avec Jean-Paul Belmondo), le choix final de Kate Mulgrew s’avère plus judicieux. Celle qui fut une éphémère Madame Columbo en 1979, insuffle à son personnage ce qu’il faut de dynamisme, d’autorité et de compassion pour commander un vaisseau spatial perdu dans les tréfonds du cosmos. Elle s’appuie notamment sur le commander Chakotay (Robert Beltran, aperçu dans Bugsy de Barry Levinson) et l’ingénieur mi humaine mi Klingon B’Elana Torres (Roxann Dawson), tous deux issus du Maquis. Robert Picardo – habitué des films de Joe Dante -, incarne à merveille le docteur holographique du Voyager. Une série Star Trek sans un Vulcain ne serait pas une série Star Trek. Cette fonction échoit à Tim Russ dont la prestation manque malheureusement parfois de crédibilité. En revanche, l’un des personnages les plus forts de la série est incontestablement celui de Seven of Nine, jouée par la belle Jeri Ryan au cours des quatre dernières saisons. Incarnant un borg séparé du collectif, elle offre à la série l’un des pivots des meilleurs épisodes du show.

De nouveaux mondes étranges…

De plus si d’ordinaire, les épisodes de Star Trek sont indépendants les uns des autres, la production fait le choix, en fait dès les dernières saisons de Next Generation, de développer des intrigues en plusieurs parties. Ce qui va s’avérer payant. Retenons notamment le dyptique “Scorpion”, qui marque justement l’arrivée de Seven of Nine, et qui montre le capitaine Janeway obligé de nouer une alliance avec le Borgs face à l’entrée en scène d’une race encore plus agressive : l’espèce 8472 ou encore les féroces Hirogènes qui asservissent intégralement le vaisseau dans l’épisode en deux parties “Le jeu de la mort” (saison 4). Si Voyager « explore de nouveaux mondes étranges » et continue de « découvrir de nouvelles civilisations », elle n’en oublie pas non plus ses racines en faisant régulièrement des clins d’œil à ses prédécesseurs. L’odyssée du Capitaine Janeway et de son équipage se termine en 2001, après sept saisons, mais l’odyssée de Star Trek était quant à elle loin d’être achevée…

 

© Antoine Meunier

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TEMPÊTE DU SIÈCLE (LA) (1999)

Une mini-série qui transforme Colm Feore en entité démoniaque toute-puissante issue d'un récit de Stephen King

STORM OF THE CENTURY

1999 – USA

Réalisé par Craig R. Baxley

Avec Timothy Daly, Colm Feore, Debrah Farentino, Casey Siemaszko, Jeffrey DeMunn, Dyllan Christopher

THEMA DIABLES ET DEMONS I SAGA STEPHEN KING

La Tempête du Siècle est tiré d’un scénario original de 300 pages que Stephen King écrit dans le but d’en tirer un long téléfilm de trois heures. La chaine ABC, qui se souvient encore du succès de la mini-série Shining, accepte aussitôt de financer à hauteur de 33 millions de dollars un téléfilm en deux parties. Le réalisateur Mick Garris étant indisponible, King pense à Craig R. Baxley, dont le thriller Code Traque l’a fort impressionné. La Tempête du Siècle commence lorsqu’une tempête de neige s’apprête à frapper Little Tall Island, la petite île du Maine qui servait déjà de décor à Dolores Claiborne

Le mal prend ici la forme de l’énigmatique André Linoge (Colm Feore, héros de La vie des autres), qui débarque un jour dans la petite bourgade insulaire. Il tient une canne avec un pommeau en forme de tête de loup en argent, qui semble animée d’une vie propre. Doté de pouvoirs surnaturels, il semble en savoir beaucoup sur les habitants de Little Tall Island, surtout leurs secrets les plus honteux. Après avoir assassiné sans scrupule une vieille dame chez elle, il est emprisonné par le shérif Mike Anderson (Timothy Daly). L’opposition entre le policier qui essaie de garder la tête froide et ce tueur glacial et mystérieux fait tout le sel de la mini-série, tandis qu’au dehors le chaos climatique règne, isolant la petite communauté insulaire. Furtivement, les yeux de Linoge deviennent rouges et ses dents acérées, dévoilant sa nature diabolique. Son nom est d’ailleurs l’anagramme de Légion. Mais son visage au naturel, calme et impassible, suffit à provoquer l’effroi. D’autant qu’il révèle une capacité à manipuler l’esprit d’autrui, poussant les gens au suicide. L’une de ses victimes « à distance » se pend, une autre se plante une hache dans la tête, une vieille dame se noie dans un lavabo, une jeune fille s’empare de sa canne et tue son petit ami… 

« Donnez-moi ce que je veux et je m'en irai… »

Alors que la panique gagne la petite communauté, le captif leur adresse un message sibyllin : « Donnez-moi ce que je veux et je m’en irai. » Il finit par s’évader sans que ses intentions soient claires, et aussitôt les deux cents habitants de l’île font le même rêve : ils ont tous disparu corps et bien, poussés à se précipiter depuis la jetée dans la mer déchainée, comme les rats du joueur de flûte d’Hamelin. C’est le moment que choisit Linoge pour les réunir et leur annoncer enfin sa requête. « J’ai vécu longtemps, des milliers d’années. Mais je ne suis pas un dieu, pas plus que je suis immortel. » dit-il. « Je veux quelqu’un à qui je puisse transmettre tout le savoir que j’ai acquis, quelqu’un qui poursuivra mon œuvre lorsque je serai dans l’incapacité de le faire moi-même. Je veux un enfant ! » Le dilemme qui suit cette déclaration auprès des habitants de l’île (doivent-il sacrifier un de leurs enfants ou tous mourir ?) crée une séquence de tension terrible, au cours de laquelle le shérif se retrouve seul contre tous. Il semble alors impossible de savoir comment la situation va pouvoir se dénouer. Avec son scénario palpitant, ses comédiens solides et sa mise en scène tirée au cordeau, La Tempête du Siècle est sans conteste l’un des meilleurs téléfilms jamais consacrés à l’univers de Stephen King. Son réalisateur Craig R. Baxley sera dès lors régulièrement sollicité par l’écrivain pour porter ses écrits sur le petit écran.

 

© Gilles Penso

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SHINING : LES COULOIRS DE LA PEUR (1997)

Loin de la vision de Stanley Kubrick, cette version télévisée s'efforce de retrouver la fidélité du texte de Stephen King

THE SHINING

1997 – USA

Réalisé par Mick Garris

Avec Steven Weber, Rebecca de Mornay, Courtland Mead, Melvin Van Peebles, Will Horneff, Elliott Gould, Stanley Anderson

THEMA FANTÔMES I SAGA STEPHEN KING

Déçu et frustré par le Shining de Stanley Kubrick, Stephen King réfléchit depuis plusieurs années à la possibilité d’une nouvelle adaptation qui rendrait justice à son roman. Face à la richesse et la longueur du texte initial, seule l’option d’un long téléfilm en trois parties d’une heure trente chacune semble viable. Heureux de son travail sur Le FléauKing propose à Mick Garris d’en signer la réalisation. Le casting de Shining : les couloirs de la peuraux antipodes de la version de Kubrick, est loin d’être inintéressant. En rupture avec la fragilité hystérique manifestée jadis par Shelley Duvall, Rebecca de Mornay est une Wendy Torrance belle et forte. Dans le rôle de son époux, Steven Webber affiche un masque de normalité presque fade qui laisse affleurer des accès fugaces de folie, contrairement à Jack Nicholson qui affirmait sa démence dès les premières secondes. 

La longueur de cette mini-série permet d’aborder beaucoup plus progressivement le basculement du personnage de Jack Torrance vers la démence. Le scénario, écrit par King, insiste beaucoup sur le passé d’alcoolique de ce professeur de lettres contraint de garder l’hôtel Overlook en plein hiver pour gagner un peu d’argent. Un parallélisme intéressant s’établit du coup entre son ancienne addiction et sa soudaine obsession pour les vieux documents relatant le passé de l’hôtel. Fidèle à ses habitudes, Mick Garris a l’humilité d’effacer sa réalisation derrière la performance de ses acteurs, comme un metteur en scène de théâtre laisserait s’exprimer ses comédiens sur les planches. Comment interpréter autrement certains passages très – trop ? – dialogués comme la conversation entre Jack et Wendy dans le salon, au cours du second épisode, qui se développe pendant plus de dix minutes d’affilée ? 

Les buissons vivants et le cadavre de la noyée

Plus encore que dans Le Fléau, Garris dote sa caméra de mouvements amples pour accompagner ses comédiens tout en les inscrivant dans le décor, jouant souvent sur les perspectives et les avant-plans. Tous les éléments du huis clos se mettent en place progressivement, tandis que le fantastique ne s’immisce qu’avec prudence dans un premier temps. King et Garris auraient sans doute pu resserrer la narration et sauter quelques passages redondants, mais leur objectif évident est de coller au plus près au déroulement du livre. Ainsi, contrairement à la précédente, cette version de Shining s’intéresse de près aux dons de clairvoyance du petit Danny (Courtland Maid) qui entend des voix, voit un ami imaginaire, lit dans lespensées de son père et établit un lien télépathique avec Dick Halloran (Melvin Van Peebles). Lorsqu’enfin il veut provoquer la peur, le réalisateur ne faillit pas à la tâche et nous offre quelques passages oppressants comme l’apparition récurrente de l’inscription « Redrum », les buissons en forme de fauves qui semblent prendre vie par le seul effet de la mise en scène ou le cadavre hideux de la femme noyée (un maquillage particulièrement impressionnant de Steve Johnson) qui surgit d’une baignoire. Gros succès sur les petits écrans américains, la mini-série est nominée trois fois aux Emmy Awards.

© Gilles Penso

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FLÉAU (LE) (1994)

La descente aux enfers d'une poignée de survivants ayant miraculeusement échappé à la fin du monde

THE STAND

1994 – USA

Réalisé par Mick Garris

Avec Gary Sinise, Rob Lowe, Miguel Ferrer, Jamey Sheridan, Ruby Dee, Kathy Bates, Ed Harris

THEMA DIABLE ET DEMONS I CATASTROPHES I SAGA STEPHEN KING

Lorsqu’il imagine le roman « Le Fléau », Stephen King s’inspire de deux éléments : les annonces de fin du monde prêchées par certains prédicateurs et les menaces de guerres bactériologiques. Il développe cette idée sous plusieurs formes avant de rédiger le pavé de 1300 pages qui sortira en librairie en 1978. Dès le début des années 80, King pense à George Romero pour en tirer une adaptation cinématographique, mais le roman est tellement dense et le budget prévisionnel si élevé que le projet tombe à l’eau. L’option d’une mini-série semble plus raisonnable. La chaine ABC accepte de la produire pour la confortable somme de 28 millions de dollars.  King en écrit lui-même le scénario et propose à Mick Garris de le réaliser, après leur expérience heureuse sur La Nuit Déchirée

Subdivisé en quatre épisodes d’une heure et demie chacun, Le Fléau raconte comment un terrible virus s’échappe d’un laboratoire américain et provoque la mort de 99,4% de la population à la surface de la Terre. Ne s’embarrassant pas de long prologue, le film révèle d’emblée les conséquences du fléau, son générique se déroulant sur la vision d’innombrables cadavres amassés dans un laboratoire scientifique. L’épidémie gagne tous les Etats-Unis. Garris nous livre alors des scènes de pillage et de panique à New York, des visions de cauchemar comme ce centre médical jonché de cadavres grimaçants, ou des images de fin du monde à grande échelle où les voitures sont abandonnées par milliers tandis que gisent partout des corps rigides et blafards. De fait, le réalisateur assume l’horreur viscérale suscitée par le script, osant montrer en gros plan des corps ensanglantés ou couverts de vers, ou filmant un prisonnier contraint de manger un rat pour ne pas mourir de faim. 

Las Vegas contre le Colorado

Malgré les tentatives de circonscrire cette contamination galopante, le monde s’écroule en quelques semaines. Les 0,6 % de survivants sont perdus dans un monde post-apocalyptique. Isolés, ils tentent de trouver d’autres rescapés, chacun étant hanté par des rêves obsédants. Certains sont attirés par Randall Flagg (Jamey Sheridan), l’incarnation du mal (qui se transforme en corbeau ou en démon via un morphing hérité de La Nuit Déchirée), d’autres par Mère Abigail (Ruby Dee), une centenaire qui symbolise le bien, jouant de la guitare sur le perron de sa maison au milieu d’un champ de maïs. Bientôt, deux clans se forment, les uns s’établissant à Las Vegas, les autres dans le Colorado. Cette réorganisation des rescapés, selon un manichéisme un peu simpliste, fait perdre au Fléau beaucoup de son attrait. La finesse n’est plus de mise, la musique de W.G. Snuffy Walden abuse des guitares enjouées et des synthétiseurs, Mère Abigail ne cesse d’évoquer la volonté de Dieu et quelques scènes embarrassantes – comme l’hymne américain chanté avec ferveur par tous les « gentils » – font basculer le métrage vers une bigoterie et un patriotisme dont nous nous serions bien passés. A ces réserves près, Le Fléau demeure une réussite d’autant plus remarquable qu’il bouscule les codes télévisuels de son époque. Le public répond massivement présent et King fera dès lors de Garris l’un de ses collaborateurs les plus réguliers.

 

© Gilles Penso

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CONTRETEMPS (1991)

Cinq réalisateurs se passent le relais pour raconter les conséquences d'un rajeunissement imprévu d'après un récit de Stephen King

GOLDEN YEARS

1991 – USA

Réalisé par llan Coulter, Ken Fink, Mitchell Galin, Stephen Tolkin et Michael Gornick

Avec Keith Szarabajka, Frances Sternhagen, Felicity Huffmann, Bill Raymond, R.D. Call, Ed Lauter

THEMA MUTATIONS I SAGA STEPHEN KING

Producteur de Creepshow et Simetierre, Arthur P. Rubinstein lance au début des années 90 la mini-série TV Contretemps, créée à l’initiative de Stephen King qui en écrit le scénario. A travers ce projet, l’écrivain souhaite rendre hommage à certaines séries de son enfance, notamment Le Fugitif, tout en s’engouffrant dans la brèche ouverte par Twin Peaks, un programme ayant définitivement révolutionné et modernisé le paysage télévisé américain. La réalisation des sept épisodes est confiée à Allan Coulter, Ken Fink, Mitchell Galin, Stephen Tolkin et Michael Gornick. Sous un maquillage vieillissant conçu par Carl Fullerton et Neal Martz (conseillés par le grand Dick Smith), Keith Szarabajka interprète Harlan Williams, 70 ans, employé à l’entretien dans le laboratoire d’expérimentations agricoles Falco Plains. Alors qu’on s’apprête à le licencier à cause de sa vue jugée déficiente, le test d’un accélérateur de particules dirigé par le docteur Richard Toddhunter (Bill Raymond) tourne mal et provoque une explosion qui aurait dû être fatale à Harlan. 

Or ce bon vieil Harlan survit miraculeusement, son corps étant imprégné d’une poussière verte phosphorescente. Bientôt, il se met à rajeunir progressivement, à la stupéfaction de sa femme Gina (Frances Sternhagen). Ce prodige est en lien direct avec l’expérience de Toddhunter, qui cherchait à régénérer les tissus vivants. Au fil des épisodes, Harlan ne se contente plus de rajeunir mais semble pouvoir provoquer des phénomènes surnaturels (lever de soleil accéléré, tremblements de terre) tout en laissant jaillir de ses yeux une mystérieuse lueur verte. Une autre œuvre de Stephen King nous vient alors à l’esprit : “Charlie“, dont Contretemps reprend de nombreuses thématiques. La filiation avec Le Fugitif s’installe lorsqu’intervient le tueur Jude Andrews (R.D. Call), engagé pour éliminer les témoins géants (chacune de ses apparitions est rythmée par une guitare blues qui rappelle fortement celle d’Eric Clapton dans L’Arme Fatale). 

Sous l'influence du Fugitif

Le chef de la sécurité du laboratoire Terry Spawn (Felicity Huffmann), pour sa part, semble annoncer par son look et son attitude la Dana Scully de X-Files. Craignant pour la vie d’Harlan et de son épouse, la jeune femme organise bientôt leur fuite avec l’aval officieux du général Crewes (Ed Lauter). Les motivations et le revirement rapide du personnage sont à vrai dire un peu incompréhensibles, dans la mesure où Terry nous est initialement présentée comme une arriviste sans trop d’état d’âme. Ce n’est pas la moindre des facilités d’un scénario un peu maladroit prouvant une fois de plus que la science-fiction n’est pas l’exercice de prédilection de King, malgré ses indiscutables affinités avec le genre. Un peu lent, un peu trop dialogué, Contretemps peine à séduire les téléspectateurs et s’interrompt finalement au bout de sa courte première saison au lieu de se muer en feuilleton fleuve comme King l’aurait souhaité. On note que l’écrivain joue brièvement le rôle d’un chauffeur de bus et que le titre original de la série, Golden Years, vient d’une chanson de David Bowie qu’on entend dans le générique de chaque épisode.

 

© Gilles Penso

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STAR TREK LA NOUVELLE GÉNÉRATION (1987-1994)

20 ans après le Star Trek original, un nouvel équipage s'embarque à bord de l'Enterprise sous le commandement du capitaine Picard

STAR TREK THE NEXT GENERATION

1987 / 1994 – USA

Créée par Gene Roddenberry

Avec Patrick Stewart, Jonathan Frakes, Brent Spiner, Levar Burton, Michael Dorn, Gates Mc Fadden, Marina Sirtis, Will Wheaton et Colm Meaney

THEMA SPACE OPERA I SAGA STAR TREK

Vingt ans après la toute première série, Star Trek The Next Generation débarque sur les téléviseurs américains le 28 septembre 1987 pour 179 nouvelles missions d’exploration télévisuelles de la galaxie. Concrètement, qu’est-ce qui change ? Le capitaine du navire est un Français, il s’appelle Jean-Luc Picard (impérial Patrick Stewart), le vaisseau de classe Galaxy s’appelle toujours Enterprise mais il transporte à présent plus de mille personnes contre 430 par rapport à la classe Constitution. Quatre-vingt-cinq ans ont passé depuis les toutes dernières aventures du capitaine Kirk, mais Starfleet poursuit sa quête de nouveaux mondes à travers la galaxie. Nous sommes dans un monde où l’argent a disparu. On se détend sur le holodeck qui, grâce à un choix infini de simulations 3-D, permet de vivre toutes les aventures possibles. L’objectif de cette société utopiste, que n’aurait pas renié H.G Wells, est d’améliorer les connaissances de l’être humain dans tous les domaines. Anticipant peut-être le caractère international des missions spatiales que nous connaissons aujourd’hui, et certaines évolutions politiques comme la fin de la Guerre Froide, Gene Roddenberry constitue un équipage encore plus hétéroclite que le précédent. C’est donc un androïde qui sert d’officier scientifique (Data, incarné par Brent Spiner). La conseillère bétazoïde Deanna Troï (Marina Sirtis) apporte régulièrement empathie au capitaine et à l’équipage. Mais surtout, le timonier de l’Enterprise est un Klingon car désormais la Fédération est en paix avec la planète Kronos.

Réutilisant les mêmes recettes que précédemment, The Next Generation étend l’univers trekkien à de nouveaux horizons en permettant l’arrivée de personnages hauts en couleurs tels que l’être omnipotent Q (l’épatant John De Lancie). Ses apparitions au cours de la série sont un vrai régal. L’une des plus hilarantes est le très bon « Moins Q » dans la troisième saison ou ledit Q fait apparaître un orchestre de mariachi sur la passerelle de l’Enterprise. Mais Star Trek TNG permet également l’arrivée d’une nouvelle race de méchants ; les impitoyables Borgs. Des aliens mi humanoïdes mi machines qui parcourent la galaxie dans le seul but d’assimiler les autres civilisations extraterrestres. Le cliffhanger « Le meilleur des deux mondes » voit ainsi un capitaine Picard assimilé par les Borgs avant d’être sauvé par son équipage.

Une nouvelle étape dans l'aventure trekkienne

Des thèmes plus graves sont évoqués comme la torture dans « Hiérarchie » (cinquième saison) ou encore la perte d’un enfant dans le très émouvant « Heures sombres » avec Majel Barret, épouse de Gene Roddenberry (décédé en 1991), qui joue la mère de Deanna Troy. TNG n’oublie pas non plus de rendre hommage à sa grande sœur (TOS, « The Original Series »). Des acteurs du précédent casting feront une petite apparition comme James Doohan (Scotty) dans « Reliques » ou encore Leonard Nimoy dans « Reunification ». Loin d’être une fin, The Next Generation s’avère en fait n’être qu’une simple étape dans l’aventure trekkienne. Avec l’apparition de nouvelles civilisations (Bajorans, Cardassiens et surtout les Borgs), deux nouvelles déclinaisons continueront le voyage au cours des années 90.

 

© Antoine Meunier

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