INDEPENDENCE DAY (1996)

Roland Emmerich réinvente La Guerre des mondes en masquant le simplisme de son scénario derrière une déferlante pyrotechnique

INDEPENDENCE DAY

1996 – USA

Réalisé par Roland Emmerich

Avec Bill Pulman, Will Smith, Jeff Goldblum, Mary McDonnell, Judd Hirsch, Robert Loggia, Randy Quaid, Margaret Colin, Brent Spiner

THEMA EXTRA-TERRESTRES

Le réalisateur Roland Emmerich et le producteur Dean Devlin sont les rois du recyclage. Dans Universal Soldier, ils mixaient sans panache les thèmes de Robocop et Rambo. Avec Stargate, ils mélangeaient habilement Les Aventuriers de l’Arche PerdueLa Guerre des étoiles et Les Dix Commandements. Quant à Independence Day, il s’agit ni plus ni moins d’une nouvelle version de La Guerre des mondes mâtinée de film catastrophe à la Tremblement de terre dont étaient friandes les années 70. Alors que des phénomènes climatiques inhabituels interpellent la communauté scientifique, une série d’objets gigantesques se dirigeant à vive allure vers la Terre sont détectés par les astronomes. Bientôt, il s’avère que ce ne sont pas des météorites mais une armada de vaisseaux spatiaux. Toute tentative de communication avec les visiteurs extra-terrestres s’avère vaine, mais un savant surdoué (Jeff Goldblum) parvient malgré tout à comprendre leurs intentions, lesquelles n’ont rien de pacifiques ! Effectivement, en quelques jours, New York, Washington et Los Angeles sont pulvérisées par les aliens belliqueux. La résistance se met alors en place…

A vrai dire, le scénario d’Independence Day s’avère d’une effroyable platitude et ne laisse que peu de place à la surprise, accumulant les invraisemblances au fur et à mesure de son développement. Mais ces carences narratives sont parfois rattrapées par quelques morceaux d’anthologie visuels propres à couper le souffle des spectateurs les plus blasés. L’arrivée du titanesque vaisseau mère et des huit colossales soucoupes volantes qu’il transporte est d’abord visualisée par d’immenses ombres se déplaçant lentement et occultant peu à peu la lumière du soleil. Avant que les soucoupes n’apparaissent distinctement, elles provoquent d’étranges bouleversements atmosphériques, en particulier des formations nuageuses inhabituelles qui nous rappellent les cieux agités de Rencontres du troisième type. Et puis, sans plus attendre, Roland Emmerich offre à nos yeux mi-terrifiés mi-émerveillés la vision surréaliste de ces soucoupes vastes de plusieurs kilomètres de diamètre couvrant le ciel des plus grandes villes du monde, des images que les téléphiles ne peuvent s’empêcher de rapprocher de celles de la série V.

Le discours du président

Autre séquence absolument époustouflante, la destruction de New York atteint son paroxysme lorsque les passants affolés s’ébattent en tous sens tandis que des dizaines de voitures voltigent dans les airs, soufflées par une explosion enflammée. Quant aux démentielles scènes de batailles aériennes entre les vaisseaux extra-terrestres et les avions de chasse, elles décuplent les prouesses réalisées dans Le Retour du Jedi. Dommage que tout ce déploiement technique se soit mis au service d’un scénario aussi affligeant, accumulant clichés, bêtise et incohérence. Une indigence dont le sommet est sans nul doute atteint par le discours du président des Etats-Unis (Bill Pullman) à ses troupes, véritable milk-shake de patriotisme et de naïveté qui ôte définitivement toute crédibilité à cette invasion extra-terrestre boursouflée.

 

© Gilles Penso

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ON NE VIT QUE DEUX FOIS (1967)

James Bond enquête sur les méfaits d'une organisation criminelle qui veut contrôler la conquête de l'espace

YOU ONLY LIVE TWICE

1967 – GB

Réalisé par Lewis Gilbert

Avec Sean Connery, Akiko Wakabayashi, Donald Pleasence, Mie Hama, Tetsuro Tamba, Teru Shimada, Karin Dor, Bernard Lee

THEMA ESPIONNAGE ET SCIENCE-FICTION I SAGA JAMES BOND

Contrairement aux James Bond précédents, qui respectaient dans les grandes lignes la trame des romans dont ils s’inspiraient, On ne vit que deux fois s’éloigne beaucoup de son modèle littéraire publié en 1964. Le scénario est confié à Roald Dahl, célèbre auteur de « Charlie et la Chocolaterie », qui met ici l’accent sur l’aspect spectaculaire et futuriste, clef du succès d’Opération Tonnerre. Alors que l’homme s’apprête à marcher sur la Lune, On ne vit que deux fois se met ainsi au diapason des préoccupations du public. Tout commence lorsqu’une fusée du S.P.E.C.T.R.E. intercepte un vaisseau spatial américain et l’engloutit littéralement. Alors que les Etats-Unis sont persuadés qu’il s’agit d’un coup des Russes pour contrôler la conquête de l’espace, une fusée soviétique est à son tour dérobée en plein vol spatial. La tension entre les deux blocs n’en est que plus forte, et James Bond est envoyé à Tokyo, puisque la fusé interceptrice semble être retombée quelque part dans la mer du Japon.

Derrière tout ça se trouve le maléfique Ernst Stravo Blofeld. Jusqu’alors, seules ses mains et son chat blanc nous étaient prudemment montrées par les cinéastes, mais cette fois-ci il apparaît à visage découvert, et c’est l’immense Donald Pleasence qui lui prête ses traits, le crâne rasé et l’œil barré par une cicatrice. Chez Ian Fleming, sa mégalomanie le poussait à déclarer : « J’ai l’un des cerveaux les plus puissants du monde, monsieur Bond. Avez-vous quelque chose à répondre à cela ? » Il faut dire qu’il n’y va pas avec le dos de la cuiller, projetant ni plus ni moins de provoquer un conflit mondial. La majeure partie d’On ne vit que deux fois se déroule au Japon, avec deux vedettes féminines locales, Mie Hama et Akiko Wakabayashi qui, cinq ans plus tôt, apparaissaient dans le mythique King Kong contre Godzilla.

Le repaire de Blofeld

Si, dans le roman, Blofeld soumettait Bond à de cruelles tortures et le menaçait d’être brûlé vif par les jets de lave de son repaire bâti sur un site volcanique, le film écarte toute violence trop brute au profit d’une action mouvementée, et remplace la sinistre planque du super-vilain par l’un des décors les plus impressionnants et les plus majestueux de la saga 007. Il s’agit d’une base de lancement spatiale creusée à l’intérieur du cratère d’un volcan, chef d’œuvre incontestable du chef décorateur Ken Adam, qui sert de théâtre à un dénouement spectaculaire et explosif à souhait. Côté gadgets, le film ne démérite pas, avec notamment « La Petite Nellie », un hélicoptère miniature que Bond pilote avec dextérité au cours d’un affrontement aérien mémorable. Et pour couronner le tout, John Barry compose là une partition riche et envoûtante, Nancy Sinatra prêtant sa voix à la magnifique chanson du générique.  Distribué deux mois après le parodique Casino Royale, On ne vit que deux fois fut à nouveau un succès mondial, mais Harry Salzman et Albert Broccoli durent faire face à une situation délicate : une annonce publique au cours de laquelle Sean Connery, lassé par l’étiquette collée sur son dos et par l’hystérie des paparazzis et des fans en délire, exprima son souhait de ne plus jamais endosser le smoking de James Bond.

 

© Gilles Penso

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BATTLEFIELD EARTH (2000)

L'adaptation grandiloquente d'un roman de science-fiction écrit par le fondateur de l'église de scientologie

BATTLEFIELD EARTH

2000 – USA

Réalisé par Roger Christian

Avec John Travolta, Barry Pepper, Forest Whitaker, Kim Coates, Richard Tyson, Sabrine Karsenti, Michael Byrne, Christian Tessier

THEMA EXTRA-TERRESTRES I SPACE OPERA

D’un point de vue strictement éthique, rien ne nous prédisposait à apprécier Battlefield Earth, adaptation cinématographique d’un roman de SF de L. Ron Hubbard (père de l’église scientologique) mettant en vedette John Travolta (l’un des adeptes les plus médiatiques de cette secte grotesque). Mais en toute objectivité, bien malin sera celui qui pourra lire un sous-texte religieux ou mystique dans cette fable d’anticipation bourrée de clichés et d’incohérences, qu’Hubbard écrivit au début des années 80, peu de temps avant de passer l’arme à gauche. Battlefield Earth est donc un film tout à fait inoffensif, sauf pour les zygomatiques qui y sont régulièrement sollicités.

Les prémisses sont pourtant prometteuses. Nous sommes sur la Terre de l’an 3000. Voilà un millénaire que les redoutables Psychlos ont détruit toute civilisation et ont réduit l’humanité en esclavage. La surface de la planète n’est plus qu’un désert aride, et les hommes sont revenus à l’état d’animaux sauvages, ce qui n’est pas sans rappeler le triste sort qui nous est réservé dans La Planète des singes. Quelque part dans les Rocheuses, le chasseur Johnnie Goodbye Tyler (Barry Pepper, mémorable tireur d’élite dans Il faut sauver le soldat Ryan) décide de se rendre dans l’une des villes en ruines pour affronter les Psychlos. La découverte des buildings ravagés et des rues dévastées s’avère assez impressionnante, mais dès que les Psychlos apparaissent, rien ne va plus. Car en guise d’extra-terrestres gigantesques et terrifiants, nous avons droit à des comédiens montés sur des bottes à talonnettes et au crâne surdimensionné encadré de dreadlocks du plus bizarre effet.

La prose du gourou

Autant dire que ces étranges mixages entre le monstre de Frankenstein, les Klingons de Star Trek et le Predator laissent quelque peu dubitatifs. Mais le pire vient probablement de l’interprétation de John Travolta, dans le rôle de Terl, le superviseur de la sécurité des Psychlos sur Terre. Car à son maquillage évasif s’ajoute un cabotinage et un anthropomorphisme franchement ridicules. Pour le reste, Battlefield Earth raconte l’histoire classique d’une révolte d’un peuple opprimé contre un oppresseur dictatorial, à laquelle se greffent des complots politiques et des luttes de pouvoir au sein des Psychlos. D’où une certaine tension entre Terl et son bras droit Ker (Forest Whitaker, échoué là sans raison apparente). L’objectif de Terl est d’apprendre aux humains à se servir d’équipements miniers afin d’extraire de l’or. Il utilise donc Tyler comme cobaye, le soumettant à une machine éducatrice. En quelques minutes, celui-ci apprend donc le langage Psychlo, ainsi que l’histoire de sa planète et de son peuple. Désormais, il n’a plus qu’une idée en tête : mener une lutte sans merci contre l’envahisseur. Le film bénéficie d’effets visuels très réussis, notamment les vaisseaux spatiaux monoplaces ou la planète des Psychlos, aux allures de cité industrielle cyclopéenne. Mais c’est l’un des rares atouts de ce nanar au gros budget, dont le climax accumule les invraisemblances risibles. La question décisive se pose alors : comment diable l’auteur d’un tel récit, confondant de naïveté et de banalité, a-t-il pu se muer en gourou tout-puissant ?

© Gilles Penso

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HALLOWEEN 5 (1989)

Routinier, sans surprise et réalisé à l'économie, ce cinquième Halloween marque le début de la fin de la franchise

HALLOWEEN 5 : THE REVENGE OF MICHAEL MYERS

1989 – USA

Réalisé par Dominique Othenin-Girard

Avec Donald Pleasence, Ellie Cornell, Matthew Walker, Danielle Harris, Wendy Kaplan, Beau Starr, Tamara Glynn

THEMA TUEURS I SAGA HALLOWEEN

La fin d’Halloween 4 laissait la porte ouverte vers une renaissance du mythe à travers le personnage de la petite Jamie Lloyd (Danielle Harris), qui semblait avoir basculé dans les mêmes débordements psychotiques que Michael Myers lorsqu’il n’était encore qu’un enfant, au début de La Nuit des masques. Mais cette énième séquelle produite par Moustapha Akkad ruine quelque peu le potentiel de l’épilogue précédent pour se complaire dans une confortable routine. Désormais muette, Jamie est en contact télépathique avec Michael Myers. C’est sous son influence qu’elle avait attaqué sa belle-mère à la fin du film précédent. Du coup, elle est étroitement surveillée par le docteur Loomis (Donald Pleasence, seul lien entre tous les films de la série), au sein de l’institut psychiatrique pour enfants d’Haddonfield. Affublé de son éternel imperméable, Loomis tourmente Jamie pour savoir où se cache Michael, et continue à délivrer des phrases sentencieuses pleines d’emphase, comme : « j’ai prié pour qu’il aille en Enfer, mais tout au fond de moi je savais que l’Enfer ne voudrait pas de lui. » Effectivement, notre tueur mort-vivant au masque blanc a survécu à l’assaut de la police et à l’explosion qui clôturaient l’épisode précédent. Marchant sur les traces du monstre de Frankenstein période Universal, il s’est échappé par un ruisseau et s’est attaqué à un vagabond, avant de revenir dans sa ville natale, le jour d’Halloween évidemment.

Le reste ne laisse que peu de place  à la surprise. Michael Myers n’en finit pas de rôder alentour en respirant fort, tandis que le réalisateur s’efforce de faire sursauter son public engourdi avec le bon vieux truc du chat qui jaillit en miaulant, ou avec les blagues potaches que les jeunes fêtards accumulent pour jouer à se faire peur. Sans parler d’un quiproquo vaudevillesque qui entretient le doute entre la présence du vrai tueur et celle d’un adolescent farceur qui a opté pour le déguisement de Michael Myers à l’occasion de la soirée d’Halloween (une idée qui sera d’ailleurs recyclée en partie dans Halloween résurrection). Le film nous gratifie certes de quelques meurtres gratinés, comme ce couple transpercé par une fourche en plein accouplement. Mais ce type de séquence a déjà fait ses preuves dans la saga Vendredi 13, et ne surprend plus beaucoup à la fin des années 80.

L'homme au manteau noir

Inévitablement, la bande originale d’Alan Howarth recycle sans innovation le célèbre thème musical écrit par John Carpenter (il faut tout de même noter une variante au piano pas inintéressante), quand elle ne prend pas carrément des allures de BO de cartoon au moment où interviennent les policiers, censés être les éléments comiques du film. L’élément le plus curieux de cet Halloween 5 est le mystère entretenu autour d’une silhouette en manteau noir avec des bottes aux bouts ferrés. Ce personnage inconnu ponctue le film de sa présence énigmatique, puis intervient à la toute fin pour libérer Michael Myers. Mais on ne saura jamais de qui il s’agit, comme si des pages entières du scénario avaient été oubliées par l’équipe de tournage, à moins qu’il ne s’agisse d’un implant destiné à trouver sa justification dans le film suivant, ce qui ne sera pourtant pas le cas puisque Halloween 6 n’en tiendra pas compte.

© Gilles Penso

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TERMINUS (1987)

Un Mad Max à la française avec Johnny Hallyday dans le rôle principal ? En théorie, ça ressemblait à une bonne idée…

TERMINUS

1987 – FRANCE

Réalisé par Pierre-William Glenn

Avec Johnny Hallyday, Karen Allen, Jürgen Prochnow, Gabriel Darmon, Julie Glenn, Djeter Schidor, Dominique Valera

THEMA FUTUR

Avant de s’attaquer à Terminus, Pierre William Glenn avait déjà réalisé un court-métrage, un film documentaire et un drame avec Fanny Ardant et François Cluzet, Les Enragés. Mais il s’était surtout affirmé comme l’un des chefs opérateurs les plus doués de sa génération, signant la lumière d’œuvres aussi diverses que La Nuit américaine, Le Juge et l’assassin ou Coup de torchon. L’annonce de son prochain long-métrage en tant que réalisateur fut relayée par une importante campagne publicitaire nous présentant Johnny Hallyday, relooké et peroxydé, comme un digne successeur de Mel Gibson dans la trilogie Mad Max. Mais à la vérité, Terminus est une foire d’empoigne laborieuse qui n’a pas grand-chose à voir avec les films post-apocalyptiques de George Miller.

Dans un futur proche, les hommes se livrent à une course de camions dans laquelle tous les coups sont permis pour arrêter l’adversaire. Jusqu’à présent, personne n’est parvenu à atteindre le Terminus, une base technique installée en plein désert. Dans cette nouvelle course, le seul concurrent est « Monstre », un camion équipé d’un ordinateur et piloté par une femme, Gus (Karen Allen). Cette course, qui est suivie depuis le quartier général de Terminus par l’énigmatique Docteur (Jurgen Prochnow) et le petit génie de l’informatique Mati (Gabriel Damon), intéresse grandement le démoniaque Monsieur qui va tout faire avec le camion fantôme « Petit Frère » pour empêcher « Monstre » d’atteindre son but. Stomp (Hallyday), un prisonnier en cavale, va bientôt se retrouver au volant de ce dernier, seul espoir d’évasion pour lui.

« Petit Frère » contre «Monstre »

Quel dommage de gâcher autant d’argent, d’effets spéciaux, de cascades spectaculaires et de décors de qualité ! « C’est le plus gros travail que j’ai jamais effectué », nous confiait Jacques Gastineau, responsable des designs et des effets spéciaux. « Nous avions trois millions de francs pour réaliser les effets spéciaux. Ce labeur harassant nous a sollicités pendant onze mois ininterrompus, car j’avais sous ma responsabilité les camions futuristes, les décors, les accessoires, les objets, les enfants-mutants… » Et de conclure en soupirant : « malgré tout ça, c’est un mauvais film » (1). On ne peut hélas que donner raison à Gastineau. Dénué de rythme, de direction d’acteur, voire de trame digne de ce nom, Terminus se traîne péniblement sans que le spectateur ait la possibilité de s’y projeter et de s’y intéresser. Il faut dire que le scénario n’offre pas de grandes occasions de se démarquer utilement des films de George Miller dont il semble vaguement s’inspirer. D’autre part, Karen Allen et Jürgen Prochnow, pourtant des valeurs sûres, sont manifestement peu concernés par leurs personnages. L’absence totale de direction artistique empêche enfin d’assurer une quelconque unité esthétique entre les différentes composantes du film, affublé en outre d’une photographie banale signée Jean-Claude Vicquery. Ce travers surprend évidemment beaucoup de la part de Pierre William Glenn, qui s’en tiendra là en matière de mise en scène et reprendra avec talent ses activités de chef opérateur.

(1) Propos recueillis par votre serviteur en décembre 1995

 

© Gilles Penso

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LA MACHINE A EXPLORER LE TEMPS (2001)

Un remake dispensable du chef d'œuvre de George Pal, réalisé par l'arrière-petit-fils de Herbert George Wells

THE TIME MACHINE

2001 – USA

Réalisé par Simon Wells

Avec Guy Pearce, Mark Addy, Phyllida Law, Samantha Mumba, Jeremy Irons, Orlando Jones, Omero Mumba, Sienna Guillory

THEMA VOYAGES DANS LE TEMPS I FUTUR

Jusqu’alors, Simon Wells n’avait œuvré qu’en tant qu’animateur sur un certain nombre de dessins animés produits par Steven Spielberg, notamment Fievel au Far West, Les Quatre dinosaures ou Le Prince d’Egypte. Sa propulsion au rang de metteur en scène d’une superproduction Dreamworks/Warner est probablement due à un argument marketing infaillible : il s’agit de l’arrière-petit-fils d’Herbert George Wells ! Voilà qui donne tout de suite de la crédibilité à une nouvelle adaptation du célèbre roman « La Machine à explorer le temps ». Le récit prend place à New York en 1899. Alexander Hartdegen (Guy Pearce), brillant physicien de l’Université de Columbia, déclare sa flamme à Emma un soir à Central Park. Mais un voleur s’interpose et tente de dérober la bague de fiançailles, abatant la belle d’un coup de feu. Désemparé, Alexander consacre les quatre années qui suivent à bâtir une machine à explorer le temps. Il parvient ainsi à remonter le cours des événements et emmène Emma en pleine ville, loin du parc. Mais elle succombe à nouveau, cette fois-ci renversée par une voiture à vapeur.

Du coup, le propos du scénario s’inscrit sous une optique fataliste : même si on change le cours du temps, on ne peut pas modifier les destinées humaines. Cette première partie de film, assez éloignée de la version de 1960, a l’avantage de nous surprendre et surtout de donner au héros une forte motivation pour accélérer ses travaux. Après la seconde mort d’Emma, le savant laisse tout en plan pour s’aventurer dans le futur, afin de découvrir le moyen de changer le passé. Nous avons dès lors droit à un remake fidèle du voyage dans le temps tel que l’avait tourné George Pal : les fleurs grossissent dans la serre, les insectes se déplacent à toute allure, les mannequins de mode changent de vêtements, les bâtiments se construisent. Profitant des avancées technologiques, Simon Wells se permet d’aller plus loin que son prédécesseur, montrant le ciel traversé d’avions surpersoniques et l’espace sillonné par des satellites et des navettes, le tout dans un plan séquence numérique fort efficace.

Jeremy Irons en grand méchant Morlock

Lorsqu’Alexander fait une halte en 2030, il découvre une cité utopique à la Wells. Les touristes vont sur la lune, les institutrices menacent de reséquencer l’ADN des enfants dissipés, et un hologramme interprété par Orlando Jones hante la grande bibliothèque. Sept ans plus tard, la terre est secouée par un cataclysme colossal. Alexander a tout juste le temps de regagner sa machine et traverse les âges jusqu’au 16 juillet 802 701. A partir de là, le film perd un à un ses derniers lambeaux de crédibilité. Les pacifiques Elois sont des troglodytes vivant à flanc de falaise (via d’improbables matte paintings), leurs prédateurs les Morlocks arborent des faciès animatroniques quelque peu grotesques, et le grand méchant, incarné par Jeremy Irons, est un hybride pas crédible pour un sou. Le film s’achève donc un peu n’importe comment, et ce malgré un poétique épilogue servi par une très belle idée visuelle. Comme on pouvait le craindre, ce remake pâlit sérieusement de la comparaison avec son aîné, qui exhalait bien plus de charme et de personnalité.

 

© Gilles Penso

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HIGHLANDER 3 (1994)

Highlander le retour partait dans des délires tellement excessifs qu'il fallait inverser la vapeur. D'où ce troisième opus qui imite sagement le premier film

HIGHLANDER 3 : THE SORCERER

1994 – USA

Réalisé par Andy Morahan

Avec Christophe Lambert, Mario Van Peebles, Deborah Unger, Mako, Raoul Trujillo, Jean-Pierre Perusse

THEMA POUVOIRS PARANORMAUX I SAGA HIGHLANDER

Renié par tous ceux qui y ont participé, rejeté sans appel par tous les fans du premier Highlander, Highlander 2 était un film embarrassant à plus d’un titre, mêlant dans l’anarchie la plus totale les mythes ancestraux et la science-fiction futuriste en accumulant toutes les fautes de goût possibles et imaginables. La franchise semblait donc morte dès son second épisode. Mais la force du concept initial laissait espérer quelques variantes potentielles, pour peu qu’on fasse abstraction de cette suite. Une série télévisée fit donc suite au premier film, avec Adrian Paul dans le rôle vedette, et remporta un certain succès auprès du public. L’idée d’un nouveau long-métrage ne tarda pas à germer, et c’est Andy Morahan, réalisateur jusqu’alors de clips prestigieux (pour Gun’s and Roses, Michael Jackson, Elton John), qui s’installa sur la chaise du réalisateur. Et Christophe Lambert de réendosser sans conviction le rôle de Connor McLeod. D’autant que cet Highlander 3 cherche tant à ignorer le deuxième film qu’il bascule dans l’excès inverse, se contentant d’imiter platement le premier opus. Tout y est donc soigneusement reproduit (méchant médiéval, combats à l’épée, flash-backs ponctuant l’intrigue, apprentissage initiatique…) mais avec mille fois moins de talent.

Highlander 3 démarre dans le Japon du moyen-âge. Connor MacLeod y poursuit sa formation chez Nakano, successeur spirituel de Ramirez et ersatz de Yoda qui demande notamment à son élève d’intercepter des balles avec un sabre alors qu’il a les yeux bandés (ceux qui se souviennent de l’apprentissage de Luke Skywalker dans La Guerre des étoiles reconnaîtront l’influence directe de la scène en question). Mais attention : un grand danger menace le Highlander. Pour le protéger de Kane (Mario Van Peebles) et de ses sbires, Nakano fait s’écrouler la montagne de Niri. Et hop, nous voilà au vingtième siècle, alors qu’une équipe d’archéologues découvre les lieux. Or en 400 ans, Kane a acquis une partie des pouvoirs de Nakano, posédant dès lors le statut de maître de l’illusion. Maintenant, il veut retrouver MacLeod et le décapiter vite fait bien fait pour assouvir sa soif de conquête….

Un final à la Terminator 2

Certes, Andy Morahan ne manque pas de style : caméras virevoltantes, éclairages extrêmement sophistiqués, clignotements des lumières, montage nerveux… Mais tous ces effets ne sont que des caches misère et ponctuent un peu vainement l’intrigue jusqu’au final, calqué sur celui de Terminator 2. Le décor y est similaire (une usine abandonnée) et le méchant, à l’instar du T-1000, imite les traits de l’héroïne pour tromper MacLeod. Le reste est à l’avenant, alignant sagement les clichés. Lambert semble de moins en moins concerné par son personnage, Deborah Unger s’avère peu crédible dans le flash-back de la Révolution française, et seul Mario Van Peebles tire son épingle du jeu, en méchant pittoresque succédant logiquement à Clancy Brown et Michael Ironside. On en vient sincèrement à se demander laquelle des deux séquelles est la pire : Highlander 2, qui n’avait quasiment plus rien à voir avec l’original, ou Highlander 3, qui imite son modèle jusqu’à l’outrance.

© Gilles Penso

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BEOWULF (1999)

Le cheveu argenté, le regard myope, Christophe Lambert incarne sans aucune conviction un fier tueur de démons

BEOWULF

1999 – USA

Réalisé par Graham Baker

Avec Christophe Lambert, Rhona Mitra, Götz Otto, Oliver Cotton, Layla Roberts, Vincent Hammond, Charles Robinson

THEMA HEROIC-FANTASY

Depuis ses prestations dans les excellents Greystoke et Highlander, Christophe Lambert s’est mué outre-Atlantique en véritable Jean-Claude Van Damme du cinéma épique, promenant sa sympathique trogne dans les nanars hollywoodiens les plus improbables. En la matière, Beowulf s’avère particulièrement gratiné. Cherchant visiblement à séduire les fans de jeux vidéo en suivant la voie tracée par Mortal Kombat (où Lambert nous gratifiait déjà de grands moments d’humour involontaire), ce mixage d’héroïc-fantasy et de science-fiction s’inspire vaguement d’un célèbre poème antique anglais. Nous sommes donc dans un univers hors du temps, à mi-chemin entre le moyen âge et l’âge barbare. Dans la forteresse assiégée du roi Hrothgar, les habitants sont sauvagement assassinés par une créature sanguinaire qui n’apparaît que dans la pénombre, façon Alien.

A cheval sur une noble monture, le visage sévère et le regard myope, Christophe Lambert incarne Beowulf, fils du démon Baal et d’une mortelle. Son objectif : vaincre le mal pour ne pas devenir le mal lui-même. Il entre donc dans le château et ose défier le monstre. Là, il découvre Hrothgar (Olivier Cotton), un roi résigné à son sort, Kyra (Rhona Mitra), une princesse au décolleté affriolant, Roland (Götz Otto), un rival gonflé à la testostérone et affublé d’une mâchoire carrée façon Casper Van Dien, et Will (Brent Jefferson Lowe), un jeune maître d’arme assurant la fonction du faire valoir comique de service. Un lourd secret semble peser sur tout ce beau monde, tandis que le massacre continue et que le monstre apparaît un peu plus précisément, se matérialisant comme dans Predator. Bourré d’armes et de gadgets en tout genre, Beowulf se lance donc à l’assaut de la créature, qui répond au doux nom de Grendel, et qui s’avère être le fruit de l’union du roi avec une belle succube blonde.

Anachronismes et cascades risibles

Les cascades de Christophe Lambert sont assez risible, car il est très facile de déceler les plans où le comédien est remplacé par une doublure, malgré la jolie coupe de cheveux argentée qu’ils ont en commun. L’univers même de Beowulf, sous prétexte d’atemporalité, joue carrément la carte du grotesque, les costumes et accessoires médiévaux s’accompagnant d’éléments lourdement anachroniques : des vestes, des lunettes, des cigares, des paires de rangers, des scies circulaires et – cerise sur le gâteau – des micros assortis de hauts parleurs ! Sans parler de l’insupportable bande originale électro-tecnho-hard rock qui accompagne l’action avec la finesse d’un marteau piqueur. Au cours du climax, Grendel prend la forme d’un démon hideux en image de synthèse, mi chauve-souris mi-crustacé. A l’issue de l’incontournable affrontement final, le monstre périt par le feu, le château en 3D explose, et Christophe Lambert s’enfuit avec la belle, la gratifiant de son inénarrable rire benêt, avant que le générique de fin ne vienne libérer le spectateur d’un trop plein d’inepties. Beowulf est donc un film qui s’apprécie comme une immense blague au second degré, comme un Highlander 3 ou un Vercingétorix auxquels Lambert osa participer sans complexe. Plus tard, Robert Zemeckis répara quelque peu cette injustice en reprenant à son compte le mythe de Beowulf.


© Gilles Penso

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DONJONS ET DRAGONS (2000)

Conçue dans la précipitation pour pouvoir anticiper la sortie du Seigneur des Anneaux, cette vague adaptation du célèbre jeu de rôle offre à Jeremy Irons le pire rôle de sa carrière

DUNGEONS & DRAGONS

2000 – USA / TCHECOSLOVAQUIE

Réalisé par Courtney Solomon

Avec Jeremy Irons, Bruce Payne, Justin Whalin, Marlon Wayans, Robert Miano, Tomas Havrlik, Thora Birch, Edward Jewesbury

THEMA HEROIC FANTASY I DRAGONS

Produit à la va vite pour pouvoir sortir avant le premier épisode de la trilogie Le Seigneur des Anneaux, ce Donjons et Dragons, vaguement inspiré du jeu de rôle créé par E. Gary Gigax, est un calamiteux fourre-tout dénotant une parfaite méconnaissance du genre qu’il est censé illustrer. Car l’héroïc-fantasy de pacotille qui sert de prétexte au film semble de toute évidence s’adresser à une cible bien spécifique : les teenagers amateurs de fast food et de jeux vidéo. D’où de jeunes protagonistes balourds, un humour éléphantesque et des péripéties désespérément puériles. Œuvre de Topper Lilien  et Caroll Cartwright (co-auteurs d’En toute complicité avec Paul Newman et Linda Fiorentino), le scénario nous familiarise avec l’empire d’Izmer, menacé d’un terrible chaos si l’impératrice Savina (Thora Birch) refuse de donner son sceptre au redoutable Profion (Jeremy Irons). La guerre est donc sur le point d’éclater, et il semble bien que le sort du monde repose sur les épaules de deux jeunes et sympathiques voleurs, Snails (Marlon Wayans) et Ridley (Justin Whalin), accompagnés dans leur quête par Marina (Zoe McLellan), qui appartient à la puissante Congrégation des Mages. Avec l’aide d’un antique manuscrit, tous trois déjouent les traquenards et les multiples complots ourdis contre eux. Le terrible affrontement qui se prépare sollicitera la ruse, les sortilèges, ainsi qu’une armada de dragons volants prêts à s’entretuer pour l’avenir du royaume d’Izmer.

Ce récit simpliste, qui semble maladroitement marcher sur les traces de Star Wars, est tout de même émaillé d’une poignée de moments inventifs propres à susciter l’intérêt, comme ce parcours du combattant semé de pièges surprenants qui menacent les héros. Mais avec Joel Silver derrière le tiroir-caisse, on s’attendait à plus de panache du côté des séquences d’action. Les dragons du titre représentent à vrai dire de belles réussites numériques, inspirées par le décidément incontournable Dragon du lac de feu. Hélas, le climax, qui avait de quoi allécher le plus blasé des spectateurs puisqu’il consiste en un gigantesque affrontement en plein ciel entre plusieurs centaines d’entre eux, ajoute à la déception globale que provoque ce terrible nanar. Car la frénésie, le vacarme et le mauvais goût visuel prennent le pas sur le rythme, l’emphase et le spectaculaire.

 

Frénésie, vacarme et mauvais goût

Le plus triste, c’est finalement de retrouver Jeremy Irons en tête d’affiche de ce Donjons et Dragons. Probablement échoué là par erreur, par hasard ou par la nécessité bien compréhensible de payer ses impôts, ce comédien pourtant généralement respectable cabotine à outrance et éclate de rire bien fort face à la caméra pour nous faire comprendre que c’est lui le méchant de l’histoire. Le scénario l’affuble même de répliques humoristiques du plus curieux effet, comme lorsqu’il déclare à l’un des jeunes voleurs « pas si talentueux que ça, monsieur Ridley », en un clin d’œil pataud et anachronique au Talentueux Monsieur Ripley. Après cette rude mise à l’épreuve d’un public amateur de mythes et de fantaisies, il était temps que Peter Jackson vienne redorer le blason d’une héroïc-fantasy rarement aussi malmenée.

 

© Gilles Penso

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BATMAN FOREVER (1995)

Après le mémorable diptyque de Tim Burton, Joel Schumacher prend le relais et saccage joyeusement la franchise Batman

BATMAN FOREVER

1995 – USA

Réalisé par Joel Schumacher

Avec Val Kilmer, Nicole Kidman, Jim Carrey, Tommy Lee Jones, Chris O’Donnell, Michael Gough, Pat Hingle, Drew Barrymore

THEMA SUPER-HEROS I SAGA BATMAN I DC COMICS

Un peu trop sombre au goût des dirigeants de Warner, Batman le défi s’éloignait de la vision « familiale » que le studio souhaitait donner du super-héros imaginé par Bob Kane. Peu attiré par la tournure colorée et bon enfant que s’apprêtait à prendre le troisième épisode de la saga, Tim Burton se retira donc du projet, occupant simplement un rôle de producteur, et céda la place à Joel Schumacher. Ce désistement entraîna celui de Michael Keaton, et dans la foulée de Rene Russo, la compagne de Mel Gibson dans L’Arme fatale 3 qui devait, à l’origine, jouer la petite amie de Bruce Wayne. S’estimant trop âgée pour partager la vedette avec le nouveau Batman (Val Kilmer), elle laissa son rôle vacant à une jeune Nicole Kidman pas encore starifiée. D’autres postes clefs se modifièrent en cours de route. Billy Dee Williams, interprète du district attorney Harvey Dent dans le précédent Batman, fut remplacé par Tommy Lee Jones, et le compositeur Danny Elfman laissa Elliot Goldenthal signer la partition de ce troisième opus.

Une fois ce jeu des chaises musicales terminé, Batman Forever put enfin prendre forme… au grand désespoir des fans de l’homme-chauve-souris, pas vraiment préparés à un tel massacre ! Car si Joel Schumacher avait su doter certains de ses films précédents d’une vraie personnalité et d’un style séduisant (Génération perdue, L’Expérience interdite, Chute libre), il livre ici l’une de ses œuvres les plus grossières et les plus indigestes. La direction artistique de Batman Forever atteint en effet des sommets de mauvais goût (on n’est pas prêts d’oublier la combinaison disco lumineuse du Riddler ou la cuirasse ornée de tétons de Batman !), les acteurs sont en totale roue libre (Kilmer et Kidman sont aussi transparents qu’une bouteille d’Evian, Tommy Lee Jones et Jim Carey cabotinent jusqu’à l’épuisement) et le scénario évacue tout enjeu dramatique digne de ce nom.

Costumes disco et armures à tétons

Même si elle se centre enfin sur le personnage de Bruce Wayne / Batman, ce qui n’était pas vraiment le cas du diptyque signé Tim Burton, l’intrigue ne vise ici qu’à collectionner les morceaux de bravoure attendus par le public : les origines du Riddler (Sphinx en VF) et de Robin, une démonstration ostentatoire des véhicules-gadgets du héros (Batmobile, Batboat, Batwing), les aventures amoureuses de Bruce Wayne, la lutte côte à côte de Batman et Robin, l’explosion finale du repaire des méchants façon James Bond… Le montage nerveux (à la limite du lisible pendant les scènes d’action), les déflagrations en série et la bande son surchargée endorment peut-être les sens des spectateurs mais ne remplissent pas les lacunes du scénario. Quelques éléments intéressants surnagent timidement, comme la mort des parents de Robin ou la présence de l’hôpital Arkham, sans hélas s’imbriquer correctement dans cet imbroglio d’invraisemblances. Au détour d’un dialogue de Kilmer et Chris O’Donnell, une allusion à la ville de Metropolis laissait à l’époque imaginer un crossover entre Batman et Superman. Mais il faudra attendre plus de vingt ans pour que cette rencontre légendaire (tout à fait envisageable dans la mesure où les deux personnages sont chez le même studio, le bien nommé Warner) dépasse le stade de fantasme de fan.

© Gilles Penso

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