REPLICANT (2001)

Une double dose de Van Damme dans ce thriller de science-fiction sous l'influence de Volte/Face

REPLICANT

2001 – USA

Réalisé par Ringo Lam

Avec Jean-Claude Van Damme, Michael Rooker, Catherine Dent, Brandon James Olson, Pam Hyatt

THEMA DOUBLE

Jean-Claude Van Damme s’était déjà prêté au jeu du dédoublement à l’occasion de Double Impact, mais il ne s’agissait là que d’une histoire de frères jumeaux antagonistes, dont le slogan « Double Van Damme » laissait rêveur. Ici, nous avons affaire à une intrigue policière soutenue par un argument de science-fiction, et le scénario calque une partie de sa structure sur celle de Volte/Face. Le kickboxer belge incarne dans un premier temps un redoutable psycho-killer baptisé « La Torche ». Sérieusement maltraité pendant son enfance, il s’en prend aux mères de famille de Seattle qui lui rappellent sa propre génitrice et les abat froidement avant de les immoler, de préférence devant leur progéniture. Depuis plusieurs années, l’inspecteur Jake Riley, interprété par le robuste Michael Rooker, traque en vain ce redoutable désaxé. Or au moment de prendre sa retraite, frustré de ne pas avoir mis la main sur son ennemi juré, Riley est contacté par la NSA qui lui propose un moyen inédit de capturer une bonne fois pour toute « La Torche ». La Sécurité Nationale a en effet créé un « Réplicant ». Il ne s’agit pas d’un androïde, contrairement à ce que pourraient croire les aficionados de Blade Runner, mais d’un clone du tueur, conçu à partir de traces d’ADN trouvées sur les lieux des meurtres. Ce double génétique parfait semble être relié télépathiquement au psychopathe, mais ce n’est encore qu’un « bébé » à qui il faut tout apprendre, et c’est le dur à cuire Riley qui hérite du boulot de nounou. 

Même si le potentiel d’un tel récit est assez grand, en matière de psychanalyse et d’ironie dramatique, l’ambition de Réplicant se limite à celle d’un film d’action musclé. Et comme, en la matière, Ringo Lam (City on Fire, Full Contact, Risque Maximum) n’est pas un manchot, cet objectif modeste mais honorable est parfaitement atteint. Combats violents et cascades s’enchaînent ainsi à bon rythme, avec une mention spéciale pour la poursuite en ambulance dans le parking de l’hôpital. Le caractère des personnages et leurs motivations sont taillés à grands coups de burin, mais Van Damme surprend très agréablement dans le double rôle antithétique de l’assassin sans scrupule (le cheveu gras et le regard froid) et du clone candide en plein apprentissage de la vie. Pour une fois, le film repose au moins autant sur sa performance de comédien que sur ses capacités à lever la jambe et faire le grand écart.

Le flic endurci et le clone naïf

De fait, si Replicant se distingue tant de tous les direct-to-video musclés interprétés par le Belge athlétique, c’est sans doute parce que son scénario se concentre avant tout sur les relations qui lient ses protagonistes. Rien de nouveau sous le soleil, certes, mais l’improbable association du flic endurci et du clone naïf crée de savoureux moments d’humour situationnel, tandis que la première rencontre du Van Damme cloné avec une prostituée a quelque chose d’indéniablement touchant. Le climax est évidemment un combat au sommet entre les deux Van Damme, qui s’achève de fort explosive manière. Quant au happy end de dernière minute, il ressemble beaucoup à un revirement successif à une projection test, et c’est dommage, car l’impact du film s’en trouve franchement amenuisé.

 

© Gilles Penso

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DEAD ZONE (1983)

L'association de Stephen King et David Cronenberg fait des étincelles, portée par le jeu à fleur de peau de Christopher Walken

DEAD ZONE

1983 – USA

Réalisé par David Cronenberg

Avec Christopher Walken, Martin Sheen, Brooke Adams, Tom Skerritt, Herbert Lom

THEMA POUVOIRS PARANORMAUX I SAGA STEPHEN KING

Marqué par l’assassinat du président Kennedy, comme la plupart des enfants de sa génération, Stephen King s’interroge sur les motivations de Lee Harvey Oswald et ses réflexions servent de point de départ au roman “Dead Zone“ (“L’Accident“) qu’il écrit en 1979. Mais si le roman s’achemine vers le complot d’assassinat d’un politicien en plein meeting, là n’est pas son sujet central. Le héros en est John Smith, un jeune professeur qui, après un violent accident de la route et un long coma, se découvre un pouvoir de double vue qui lui permet de connaître le passé, le présent et l’avenir de tous ceux avec qui il est en contact physique. Le producteur Dino de Laurentiis fait l’acquisition des droits d’adaptation du roman et en confie la réalisation à David Cronenberg. Dead Zone ne s’embarrasse pas de longues prémisses. En moins de dix minutes, Cronenberg nous présente Johnny et Sarah (Christopher Walken et Brooke Adams), les emmène à la fête foraine où le jeune homme est pris d’une migraine soudaine, puis sur la route nocturne où, au volant de sa Coccinelle, il heurte la remorque d’un routier qui s’était endormi au volant, et enfin aux soins intensifs de l’hôpital où l’accidenté est recueilli.

Après cinq ans de coma, Johnny se réveille dans la clinique dirigée par Sam Weizak (Herbert Lom) et apprend par ses parents que Sarah a refait sa vie. Ce n’est pas le moindre des changements survenus dans son existence, et ses visions, alors qu’il assiste à des drames n’ayant pas encore eu lieu, sont les moments les plus forts du film. Cronenberg ajoute même une composante que n’avait pas imaginée King : Johnny ne se contente pas de voir les événements. Il les vit de l’intérieur, comme s’il y était lui-même plongé. Ainsi, lorsqu’il découvre en touchant la main d’une infirmière que la maison de cette dernière est en feu et que sa petite fille est en danger, il se retrouve momentanément dans la chambre d’enfant, les flammes l’entourant et dévorant son propre lit. On sent bien que ce pouvoir l’affecte. De fait, la mutation de sa conscience interfère sur son apparence physique. Avant l’accident, il arborait un cheveu lisse et bien peigné, de grandes lunettes, un sourire affable, un air innocent et jovial. Désormais il est grave, sérieux, la coupe en brosse, l’habit sombre, la démarche claudicante. 

Une structure en trois actes

Contrairement au roman, le film ne joue pas la carte du montage parallèle. Les événements s’y enchaînent donc de manière presque indépendante au sein d’un récit plus grand, ce qui donne au scénario une structure en trois partie qui ressemblent presque à trois épisodes distincts. Cette division du récit entrave sa fluidité et dote l’un film d’un caractère un peu mécanique. On peut également regretter que le scénario ait autant atténué la bigoterie fanatique de la mère de Johnny, qui se contente ici de citer le Seigneur et d’évoquer un miracle. En revanche, le récit a le mérite de resserrer les liens entre Sarah et le politicien Stillson (Martin Sheen), l’ancienne fiancée de Johnny et son mari militant en sa faveur. Soutenu par la bouleversante partition d’un Michael Kamen encore débutant, Dead Zone est un succès, qui ouvrira à Cronenberg la voie vers son chef d’œuvre La Mouche.

 

© Gilles Penso

 

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READY PLAYER ONE (2018)

Steven Spielberg adapte un roman très populaire d'Ernest Cline et nous offre une vision crédible d'un monde futuriste où le virtuel a pris le pas sur la réalité

READY PLAYER ONE

2018 – USA

Réalisé par Steven Spielberg

Avec Tye Sheridan, Olivia Cooke, Ben Mendelsohn, Lena Waithe, Mark Rylance, Simon Pegg, Win Morisaki, Philip Zhao, T.J. Miller

THEMA MONDES PARALLELES ET MONDES VIRTUELS I FUTUR I SAGA STEVEN SPIELBERG

Depuis La Couleur Pourpre, Steven Spielberg s’est habitué à alterner le fantastique et le réalisme jusqu’à oser d’impensables grands écarts comme la réalisation de La Liste de Schindler entre deux Jurassic ParkEn sortant à seulement quelques mois d’intervalle Pentagon Papers et Ready Player One, il se livre au même exercice d’équilibre, même si les deux films ont plus de points communs qu’il n’y paraît. Car si l’un se déroule dans un passé réel et l’autre dans un avenir imaginaire, tous deux racontent à leur manière notre société contemporaine et des travers finalement très actuels. « J’adore utiliser mon imagination et ne me laisser contraindre par aucune limite, d’où ma passion pour la science-fiction », nous explique-t-il. « Mais il est aussi intéressant de se laisser limiter par la réalité des faits historiques. C’est même parfois plus confortable que lorsque j’erre dans le monde de l’imagination et des rêves. » (1) Chez Spielberg, le fantastique et la réalité se nourrissent l’un l’autre pour mieux traduire sa vision du monde.

Il n’est pas difficile de comprendre ce qui l’a attiré dans le roman « Ready Player One » d’Ernest Cline. Le récit prend place dans un futur dystopique privant ses citoyens de libertés individuelles comme dans Minority Report, met en scène un « garçon perdu » livré à lui-même après la disparition de ses parents (le héros spielbergien par excellence) et raconte la quête d’un « Pays Imaginaire » servant d’échappatoire à la banalité du monde réel (Peter Pan et les jeux imaginaires du héros d’Empire du Soleil ne sont pas loin). Même les avatars virtuels qu’utilisent les héros rappellent les alter-egos fantasmés que se crée Frank Abagnale dans Arrête-moi si tu peux. Pourtant, paradoxalement, le film serait presque moins spielbergien que le livre, le cinéaste ayant évité toutes références trop frontales à son propre univers pour ne pas pécher par vanité. De fait, Ready Player One paie son tribut à la culture populaire des années 80 et 90 sans jamais s’aliéner à elle.

Citations, références et clins d'œil

Les hommages cinématographiques et vidéoludiques sont d’une telle densité que des dizaines de visionnages seront nécessaires pour tous les remarquer. Mais il ne s’agit jamais de coups de coude appuyés à seule destination des initiés. Comme dans le livre, les allusions sont recontextualisées et deviennent motrices de l’intrigue. La DeLoréan de Retour vers le Futur ou le robot du Géant de fer, par exemple, sont des éléments narratifs à part entière indépendamment de leur appartenance respective aux films de Robert Zemeckis et Brad Bird. Du coup, lorsqu’il joue lui-même le jeu des influences, Alan Silvestri fusionne les citations avec sa propre bande originale, s’éloignant ainsi de la démarche maladroite adoptée par Danny Elfman sur Justice League. Face à la dextérité ébouriffante des nombreuses scènes d’action qui scandent le film, force est de constater que le vénérable cinéaste, à 71 ans, a toujours un coup d’avance sur tous les autres. Mais derrière l’apparente simplicité du récit, sous les apparats naïfs de cette aventure ludique et de la romance candide qui en découle, Spielberg tend aux spectateurs de Ready Player One le reflet peu reluisant d’une société tellement autocentrée qu’elle préfère se recroqueviller sur un idéal artificiel plutôt que lever la tête et ouvrir les yeux. Le discours n’est jamais ostentatoire mais il demeure central, certains jeux de miroir entre la réalité et la virtualité s’avérant par moments franchement vertigineux. A voir et à revoir sans modération.

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en janvier 2018.

 

© Gilles Penso

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LA FORME DE L’EAU (2017)

Guillermo del Toro déclare une nouvelle fois son amour aux monstres à travers une relecture romantique de L'Étrange Créature du Lac Noir

THE SHAPE OF WATER

2017 – USA

Réalisé par Guillermo del Toro

Avec Sally Hawkins, Michael Shannon, Richard Jenkis, Doug Jones, Michael Stuhlbarg, Olivia Spencer

THEMA MONSTRES MARINS

Si la passion que Guillermo del Toro voue aux monstres du répertoire classique est notoire, son grand favori a toujours été L’Etrange Créature du Lac NoirL’homme-poisson mis en scène par Jack Arnold lui tient tellement à cœur qu’il lui a déjà rendu hommage à travers le personnage d’Abe Sapiens incarné par Doug Jones dans le diptyque Hellboy. Mais le cinéaste mexicain ne pouvait se contenter de ce clin d’œil. Pour déclarer une bonne fois pour toute sa flamme au « Gill Man » de son enfance, il lui fallait concocter une lettre d’amour digne de ce nom. Ainsi est né le projet de La Forme de l’eau. S’appuyant sur une idée initiale de l’écrivain Daniel Kraus, Del Toro écrit avec Vanessa Taylor le scénario de ce qui pourrait presque s’apparenter à une séquelle de L’Etrange Créature du Lac Noir. A la différence près qu’au lieu de mourir sous le feu des membres de l’expédition paléontologique venue la débusquer dans la jungle amazonienne, la créature a ici été ramenée pour être étudiée dans un centre de recherches gouvernemental de Baltimore sous haute surveillance. Femme de ménage dudit laboratoire, Elisa Esposito (Sally Hawkins) est orpheline, muette et solitaire, malgré l’amitié qu’elle a noué avec son voisin de palier Giles (Richard Jenkis) et avec sa collègue volubile Zelda (Octavia Spencer). 

Le jour où elle découvre l’existence du spécimen retenu prisonnier dans un bassin expérimental, Elisa s’émeut plus que de raison et se prend d’une affection irrationnelle pour la créature, comme si elle y voyait le reflet de sa propre solitude, elle-même se sentant à l’écart du reste de l’humanité. La curiosité se mue peu à peu en passion, et Del Toro peut dès lors tisser à loisir une variante humide sur le mythe séculaire de « La Belle et la Bête ». Le cinéaste ne se réfrène pas et semble animé d’une démarche sincère, osant le grand écart entre la comédie burlesque, les accès de violence brutaux, l’érotisme sans fard, la poésie surréaliste et même la comédie musicale. Mais tout semble se passer comme s’il ne parvenait pas à sortir de l’ombre de L’Etrange Créature du Lac Noir, comme s’il cherchait désespérément à retrouver ce moment de beauté brute au cours duquel le monstre de Jack Arnold nageait entre deux eaux dans son lac amazonien pour imiter les gracieux ébats aquatiques de Julie Adams. Une image féerique… mais apparemment hors d’atteinte.

Sous l'influence de Jean-Pierre Jeunet

La Forme de l’Eau est d’ailleurs le seul film de Del Toro qui semble autant puiser son inspiration ailleurs que dans l’imagination de son auteur. La patine rétro qui nimbe le quotidien d’Elisa est traitée sous l’influence manifeste du cinéma de Jean-Pierre Jeunet (on pense beaucoup à Delicatessen et à Amélie Poulain), référence accentuée par la musique exagérément nostalgique d’Alexandre Desplat, tandis que le lien qui unit la belle et la bête n’est pas sans évoquer les péripéties de Splash. La personnalité pourtant forte du cinéaste semble du coup se diluer dans ce tissus d’influences, et malgré les nombreux atouts du film (une créature magnifique conçue par Mike Hill et Shane Mahan, un méchant redoutable campé par Michael Shannon), le mélange des genres manque d’homogénéité et l’alchimie ne prend pas autant qu’elle le devrait.

 

© Gilles Penso

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LES VAMPIRES DE SALEM (1979)

Tobe Hooper s'empare du second roman de Stephen King et en tire un long téléfilm riche en émotions fortes

SALEM’S LOT

1979 – USA

Réalisé par Tobe Hooper

Avec James Mason, David Soul, Bonnie Bedelia, Lance Kerwin, Reggie Nadler

THEMA VAMPIRES I SAGA STEPHEN KING

Second roman de Stephen King sorti en librairie après « Carrie », « Salem » est humblement considéré par son auteur comme une imitation littéraire de « Dracula ». Mais si l’influence de Bram Stoker est indéniable, King parvient à moderniser le thème du vampirisme et à y intégrer les composantes de son propre univers. George Romero et Larry Cohen sont tour à tour envisagés pour adapter le roman à l’écran, jusqu’à ce que Tobe Hooper accepte le challenge de transposer le livre sous forme d’un téléfilm de trois heures. Transfuge de la série Starsky et Hutch David Soul incarne le romancier Ben Mears, revenant dans la petite ville de Salem’s Lot, où il vécut jusqu’à l’âge de onze ans, pour y écrire son nouveau roman. Il s’intéresse tout particulièrement à la sinistre maison des Marsten, qui se dresse à l’entrée de la bourgade et que Tobe Hooper filme comme la demeure de Norman Bates dans Psychose. Un vieil antiquaire, Straker (James Mason), habite la vénérable demeure et vient d’ouvrir une boutique en ville, mais son associé Kurt Barlow reste invisible. Très vite, le spectateur se doute que quelque chose ne tourne pas rond chez Straker, surtout lorsqu’il se fait livrer une caisse de taille humaine dans la cave de sa maison.

Une scène étonnante marque le début du drame. On y voit un enfant vampire flotter devant la fenêtre de la chambre de son grand frère en pleine nuit, au milieu d’un ciel brumeux. C’est donc par les enfants que se transmet le vampirisme dans Salem’s Lot, le seul qui y échappe étant celui qui connaît par cœur les films de vampires et qui repousse ses assaillants avec un crucifix provenant de son diorama Dracula. L’horreur et l’humour se côtoient ainsi dans Les Vampires de Salem, qui repousse assez loin les limites de ce qui était alors autorisé à la télévision américaine. Les suceurs de sang y sont blafards, affublés d’yeux brillants et de canines proéminentes.

Hommage à Nosferatu

Mais c’est le maquillage de Barlow (incarné par Reggie Nalder) qui s’avère le plus saisissant. Cette réadaptation au teint bleuâtre et aux dents acérées du Nosferatu de Murnau est l’œuvre du maquilleur éclectique Jack H. Young, ayant œuvré tour à tour pour Bert I. Gordon (The Cyclops), Francis Ford Coppola (Apocalypse Now) et David Cronenberg (Chromosome 3). Le parti pris s’éloigne de celui du roman, dans lequel le vampire était un aristocrate émule du Dracula de Bram Stoker. Ici, Hooper évacue tout romantisme au profit de la bestialité et de la monstruosité, Barlow n’apparaissant qu’au bout de deux heures de métrage pour mieux surprendre les téléspectateurs. Certes, la mise en scène reste assez télévisuelle, ponctuée par les sempiternelles coupures publicitaires, et les séquences d’épouvante s’avèrent plutôt théâtrales. Mais le film reste très efficace, soigné dans sa facture, respectueux de l’univers de Stephen King et servi par des comédiens convaincants. Hooper redevient un peu lui-même au cours du huis clos final situé dans la maison. Les animaux empaillés, les ossements jonchant le sol décrépit, le décor poisseux et l’incursion d’un soupçon de gore nous rappellent que Hooper signait quelques années plus tôt Massacre à la Tronçonneuse. Des scènes alternatives un peu plus violentes sont d’ailleurs tournées pour la version courte européenne qui sera exploitée en salle.

 

© Gilles Penso

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CARRIE, AU BAL DU DIABLE (1976)

Le premier roman de Stephen King éclabousse les écrans sous la direction flamboyante de Brian de Palma

CARRIE

1976 – USA

Réalisé par Brian de Palma

Avec Sissy Spacek, Amy Irving, Piper Laurie, Nancy Allen, John Travolta, William Katt, Betty Buckley, P.J. Soles, Sydney Lassick

THEMA POUVOIRS PARANORMAUX I SAGA STEPHEN KING

L’histoire du cinéma connaît parfois des moments de grâce, des instants un peu magiques où l’univers d’un auteur et celui d’un réalisateur entrent en contact pour se nourrir l’un l’autre et accoucher d’un chef d’œuvre. C’est le cas de Carrie, première adaptation du premier roman de Stephen King (du moins le premier qui fut publié). Introvertie, écrasée par l’autorité d’une mère bigote, Carrie White (Sissy Spacek) possède le pouvoir de déplacer les objets à distance. Bouc émissaire de ses camarades de lycée, elle est en proie aux pires moqueries lorsqu’elle panique le jour de ses premières règles. Pour s’excuser de ce comportement cruel et infantile, la lycéenne Sue Snell (Amy Irving) demande à son fiancé Tommy Ross (William Katt) d’inviter Carrie au bal de fin d’année. La soirée commence bien, mais une plaisanterie de très mauvais goût déclenche la colère de Carrie, prélude d’une vengeance aux répercussions cataclysmiques… 

Ecrit par Lawrence D. Cohen, le scénario opte pour une narration plus linéaire que celle du livre et adopte principalement le point de vue de Carrie, alors que King s’intéressait majoritairement à celui de Sue Snell. De Palma en profite pour évacuer certains éléments surnaturels qui, selon lui, auraient pu nuire à la crédibilité du récit. Dans Carrie, le sang joue un rôle bien particulier. Stephen King en était déjà parfaitement conscient, et Brian de Palma décide d’en décupler les répercussions. Ainsi, si le roman commence par un incident survenu pendant l’enfance de Carrie White, au cours duquel elle provoqua une pluie de pierres sur le toit de sa maison, le film s’ouvre sur la scène de la douche et des règles de la jeune fille, comme si l’écoulement du sang était le déclencheur de ses pouvoirs. Le sang se remettra à couler bien plus tard, de manière extrêmement spectaculaire, au moment où Chris Argenson (Nancy Allen) et Billy Nolan (John Travolta, dans son tout premier rôle à l’écran) feront basculer sur Carrie un seau empli de sang de cochon, alors qu’elle rayonne dans sa plus jolie robe au milieu du bal de fin d’année. 

Le sang révélateur

Cet effet miroir – le sang des règles qui marque le début du récit et celui du cochon qui annonce sa clôture – scelle définitivement le destin des personnages tandis que Carrie, écarlate, cernée par l’incendie dantesque qu’elle a provoqué, prend les allures de la Lady Macbeth peinte par Gustave Moreau. Pour filmer ce massacre, Brian De Palma alterne le split-screen (une technique dont il s’est fait une marque de fabrique) et le plein écran. Avec le recul, il regrettera pourtant d’y avoir recouru, persuadé qu’un découpage plus classique aurait permis une implication plus viscérale du spectateur. Audacieux et particulièrement déstabilisant, le climax de Carrie est pourtant resté dans toutes les mémoires. Il faut bien sûr saluer la prestation de Sissy Spacek, qui ne fut pourtant pas le premier choix de De Palma et dont il fit passer le casting pour faire plaisir à son petit ami de l’époque, le chef décorateur Jack Fisk. L’implication physique et émotionnelle de la comédienne est totale dans le film, qui repose en très grande partie sur ses épaules. Stephen King appréciera tant le film qu’il le jugera supérieur au livre, et citera souvent Carrie comme l’adaptation idéale d’un de ses écrits.

 

© Gilles Penso

 

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CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR (1998)

Une adaptation ratée de la série culte de Brian Clemens, malgré un casting très attrayant

TITRE ORIGINAL

1998 – USA

Réalisé par Jeremiah Chechnik

Avec Ralph Fiennes, Uma Thurman, Sean Connery, Jim Boradbent, Fiona Shaw, Eddie Izzard, Patrick Macnee

THEMA ESPIONNAGE ET SCIENCE-FICTION

Drôle d’idée de vouloir transformer en long-métrage hollywoodien la série la plus bristish, la plus sixties et la plus atypique qui soit. A l’annonce de ce projet contre-nature, les fans de John Steed et Emma Peel ont évidemment sauté au plafond. « Nous nous sommes efforcés de respecter au mieux l’esprit de la série tout en la modernisant, en tenant compte notamment de la gadgétisation du genre amenée par les James Bond », nous expliquait d’un air rassurant le producteur Jerry Weintraub, alors que le film était en plein tournage (1). Et de fait, certains choix effectués par la production surprennent à priori par leur justesse. Là où on aurait craint un Mel Gibson et une Nicole Kidman (qui furent tous deux envisagés pendant les étapes préparatoires), le film nous propose les excellents Ralph Fiennes et Uma Thurman, nous gratifient de Sean Connery en méchant mégalomane, et proposent même à Patrick Macnee de prêter sa voix à un espion invisible ! Les rues désertes de Londres, les boutiques improbables, les cabines téléphoniques isolées, la rase campagne anglaise et la vieille voiture flambant neuve sont aussi de la partie. « La série Chapeau Melon et Bottes de Cuir a eu une considérable influence sur notre vision du look des années 60, que ce soit du point de vue des décors, des costumes, de la musique ou du design d’une manière plus générale », explique le chef décorateur Stuart Craig. Nous nous en sommes donc largement inspirés. » (2) 

Mais tout ceci n’est que cosmétique et l’alchimie étrange entre comédie, espionnage et science-fiction de la série de Brian Clemens s’est ici évaporée au profit d’un patchwork hybride sans identité ni cohérence. La mise en scène de Jeremiah Chechnik, déjà coupable d’un triste remake des Diaboliques, est parfaitement anonyme, la partition de Joel McNeely lorgne du côté de 007 façon David Arnold, le scénario semble avoir été réécrit trente fois par une armée d’auteurs dépassés par les événements, et notre malheureux trio d’acteurs fait ce qu’il peut pour tirer son épingle du jeu… en vain, hélas ! Jouant la carte de la préquelle, le film prend le parti de nous narrer la première rencontre entre l’agent britannique John Steed et la belle scientifique Emma Peel. Sous l’autorité de « Maman », tous deux enquêtent sur les activités de Sir August de Wynter, un dangereux mégalomane qui a découvert le moyen de contrôler les phénomènes météorologiques.

La réunion des ours en peluche géants

Suite à des projections test catastrophiques, les deux heures et demi du films furent ramenées à la durée de 90 minutes. Il y a certes quelques morceaux de bravoure dans le film, comme l’attaque des guêpes robots ou le combat final au milieu des éléments déchaînés. Mais ce ne sont que des réussites techniques, sans aucun autre intérêt que leur audace visuelle. Ah ! Dommage que le film n’ait pas regorgé d’idées aussi bonnes que cette réunion d’hommes d’affaires déguisés en ours en peluche géants pour préserver leur anonymat ! Bref, la mayonnaise ne prend quasiment jamais, les dialogues tombent à plat, et ce Chapeau Melon et Bottes de Cuir version 1998 prouve bien que certains joyaux télévisuels ne gagnent rien à s’extraire du petit écran qui les sertit si bien.

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en octobre 1998

(2) Propos recueillis par votre serviteur en décembre 2005

© Gilles Penso

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THE WICKER MAN (2006)

Un remake à côté de la plaque du chef d'œuvre insolite de Robert Hardy, qui lance Nicolas Cage sur les traces d'un culte matriarcal

THE WICKER MAN

2006 – USA

Réalisé par Neil la Bute

Avec Nicolas Cage, Ellen Burstyn, Leelee Sobieski, Kate Beahan, Frances Conroy, Molly Parker, Diane Delano, Michael Wisman

THEMA DIEU, LES ANGES, LA BIBLE 

Vouloir se lancer dans un remake de The Wicker Man était à la base une idée saugrenue, à la limite de l’hérésie. Certes, on aurait pu tenir le même discours à propos de King KongMassacre à la Tronçonneuse ou Zombie, qui furent dotés de relectures plutôt honorables dans les années 2000. Mais The Wicker Man est un cas vraiment à part, un OVNI profondément ancré dans les mentalités des années 70, abordant ouvertement les tabous liés au sexe et à la religion, refusant obstinément d’entrer dans une case prédéfinie (on se perd encore aujourd’hui en conjectures quant à son appartenance à un genre spécifique). Alors comment réinterpréter un tel objet cinématographique trente-trois ans plus tard ? La réponse de Neil La Bute, à la fois réalisateur et scénariste de ce remake, est tristement prévisible. Son travail d’adaptation consiste en effet à ne conserver que la trame d’origine, à ôter à l’œuvre initiale toutes ses singularités et à transformer The Wicker Man en simple thriller porté par une tête d’affiche « bankable » (en l’occurrence Nicolas Cage). Ceux qui vénèrent le film de 1973 hurlent donc au sacrilège. Quant aux autres, ils découvrent avec perplexité une espèce de polar mystique bancal tellement peu abouti qu’il ne fut pas présenté à la presse avant sa sortie en salles, et qu’il atterrit directement dans les bacs DVD en Europe, sans passer par la case cinéma.

Cage reprend donc le rôle tenu à l’époque par Edward Woodward, le scénario l’ayant dépourvu de sa bigoterie excessive et de sa suffisance très britannique (désormais l’intrigue prend place en Amérique, forcément). Au lieu de ça, nous avons droit au sempiternel trauma du prologue. Officier de police, Edward Malus (oui, c’est son nom !) est en effet marqué par la mort d’une jeune mère et sa petite fille, pulvérisées par un poids lourd sur le bord d’une route. Or le voilà contacté par son ex-fiancée, aujourd’hui membre d’une communauté rurale installée sur une île privée, qui réclame son aide pour retrouver sa petite fille disparue. Les mœurs étranges des insulaires, organisés de manière matriarcale autour d’une figure féminine toute-puissante, laisse penser que la fillette fera l’objet d’un sacrifice rituel lors de la prochaine « fête des moissons ». Certes, Cage donne de sa personne et s’implique à fond dans son personnage, évitant tout cabotinage intempestif.

Une force dominante féminine

La restructuration de la communauté autour d’une force dominante féminine (les mâles sont tous ici relégués au rôle de manœuvres et de procréateurs) n’est par ailleurs pas inintéressante, évoquant la figure mythologique des Amazones et se référant avec insistance à la vie sociale des abeilles. Mais rien n’y fait, ce Wicker Man est un ratage indiscutable, passant complètement à côté de son sujet à force de vouloir obstinément le traiter au premier degré (ce qui est une absurdité quand on connaît l’œuvre originale). Même Angelo Badalamenti, si inspiré lorsqu’il compose pour David Lynch, Terry Gilliam ou Caro et Jeunet, se contente ici d’une partition anonyme, sans saveur ni odeur. Du coup, le climax sacrificiel n’a plus aucun sens et la petite scène bardée de clichés que Neil La Bute nous sert en guise d’épilogue parachève le massacre.

 

© Gilles Penso

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JESSIE (2017)

Une situation absurde se mue en huis-clos oppressant, d'après un récit de Stephen King qui semblait inadaptable

GERALD’S GAME

2017 – USA

Réalisé par Mike Flanagan

Avec Carla Gugino, Bruce Greenwood, Chiara Aurelia, Henry Thomas, Carel Struycken, Kate Siegel, Adalyn Jones

THEMA RÊVES I MORT I SAGA STEPHEN KING

Si le flot ininterrompu des écrits de Stephen King a très souvent été mué en matériau filmique, le roman « Gerald’s Game » (« Jessie ») a longtemps échappé à l’emprise des scénaristes et des réalisateurs, à cause de la nature même de son intrigue. Car comment transposer à l’écran l’odyssée mentale d’une femme enfermée seule dans une chambre à coucher ? Mike Flanagan (The Mirror, Pas un bruit, Ouija : les origines) a tenté sa chance à travers ce long-métrage audacieux produit pour la chaine Netflix. Le point de départ suit de près celui du roman. Pour redynamiser leur couple en perte de vitesse, Gerald Burlingame (Bruce Greenwood) et son épouse Jessie (Carla Gugino) partent en week-end romantique dans une maison isolée au bord d’un lac en Alabama. Leur vie sexuelle manquant visiblement de piment, Gerald propose de menotter Jessie au lit, mais le jeu cesse très vite d’amuser la jeune femme, qui s’inquiète de la brutalité insoupçonnée de son époux et le repousse. Contrarié, celui-ci s’écroule soudain, victime d’une crise cardiaque. Et voilà notre pauvre Jessie enchaînée sur son lit, incapable de se libérer, loin de tout et de tous… Nous ne sommes alors qu’à un quart d’heure de métrage et l’on se perd en conjectures sur la capacité de Flanagan à rebondir sur une situation réduite ainsi à sa plus simple expression. 

Dans le roman, Stephen King pouvait se permettre de voyager à l’intérieur de la tête de son personnage principal et de nous livrer ses pensées, ses peurs, ses fantasmes, ses illusions. Mais comment faire dans le film sans recourir à une voix off redondante et résolument anti-cinématographique ? Le cinéaste trouve la solution en matérialisant autour de Jessie des doubles d’elle-même et de son mari qui, dans la pantomime désespérée de son esprit vagabond, s’animent et parlent pour elle. Bientôt, les rêves, les hallucinations et les souvenirs d’enfance s’entremêlent, le visage de Gerald et celui de son père (Henry Thomas) se confondent, et l’image de la mort se met à rôder, sous forme d’une grande silhouette blafarde et grimaçante éclairée par la lune. 

Une prestation à fleur de peau

Plusieurs obsessions récurrentes de l’univers de King hantent Jessie. Connaît-on vraiment la personne qu’on épouse et à qui on jure fidélité ? Ce questionnement, présent aussi dans la nouvelle « Bon Ménage », prend tout son sens lorsque Jessie découvre les étranges penchants de son mari pour d’inquiétants fantasmes de viols. Ce besoin de briser la routine du couple ne cache-t-il pas des fêlures plus profondes ? Comme Dolores ClaiborneJessie adopte le point de vue d’une femme brutalisée et intègre dans son intrigue la fameuse éclipse solaire du 20 juillet 1963, ramenant l’héroïne à un épisode de son enfance où la beauté du phénomène climatique se mixe avec la laideur de la nature humaine, en un cocktail déstabilisant propice au malaise et à l’inconfort. Le réalisateur tire parti du huis clos pour mettre en place une scénographie habile, inscrivant dans le même cadre le présent et le passé, laissant la lumière révéler ou occulter les images mentales de Jessie. Quant à Carla Gugino, elle nous offre une prestation remarquable et à fleur de peau.

 

© Gilles Penso

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LES ENTRAILLES DE L’ENFER (1982)

Un slasher qui se transforme en film de cannibale puis en histoire de possession, à grand renfort de métamorphoses excessives

THE BEAST WITHIN

1982 – USA

Réalisé par Philippe Mora

Avec Paul Clemens, L.Q. Jones, Ronny Cox, Bibi Besch, Don Gordon, R.G. Armstrong, Katherine Moffat, Meshach Taylor, Luke Askew, John Dennis Johnston

THEMA DIABLES ET DEMONS

Voilà un film qui échappe un peu à tout classement tant on distingue mal le véritable sujet de son scénario alambiqué, rédigé par Tom Holland d’après un roman d’Edward Levy. Tout commence comme un slasher des plus traditionnels. Les MacCleary, un couple de jeunes mariés, sont victimes d’un petit accident en pleine nuit, sur une route abandonnée. Le mari s’en va quérir des secours, l’épouse reste seule dans la voiture, et bientôt une silhouette s’approche d’elle lentement à travers bois, en traînant la patte et en respirant fort comme n’importe quel serial killer post-Michael Myers. La suite surprend un peu plus. Car au lieu de pourfendre la jeune victime d’un bon coup de hache ou de machette, l’agresseur bestial la couche par terre et la viole sans vergogne ! Et nous voilà projetés 17 ans plus tard. Le fruit de cette union forcée est Michael, un jeune adolescent que l’époux a reconnu comme son fils, mais qui semble souffrir d’une maladie congénitale inconnue. Et tandis que les parents décident de chercher le père biologique de leur rejeton, celui-ci s’enfuit de l’hôpital où il est soigné et attaque un des habitants de la petite ville en le dévorant vivant, avec force jets de sang bien craspecs.

Serions-nous donc en présence d’un récit à base d’anthropophagie, une sorte de « I Was a Teenage Cannibal » ? Non, car le film change à nouveau de cap. Michael continue à trucider les citoyens, mais de façon bien moins carnassière. Il embaume vivant un croque-mort, électrocute un vagabond, et le public, un peu déboussolé revient alors à sa première impression : The Beast Within est un slasher. Jusqu’à ce que le scénario ne nous apprenne que Michael est possédé par l’âme de son père, qui fut séquestré pendant des années dans une cave et nourri de cadavres, pour avoir couché avec la femme d’un des hommes de la bourgade. Alors nous y voilà : nous avons affaire à une histoire de possession. C’est en tout cas ce que confirme cette scène photocopiée sur L’Exorciste dans laquelle Michael, sanglé sur un lit, pousse des cris gutturaux en secouant son visage livide.

Un monstre humanoïde boursouflé

Puis d’un seul coup, sans crier gare, le jeune homme se métamorphose de la manière la plus outrancière qui soit, ce qui permet au maquilleur Tom Burman de s’en donner à cœur joie. D’abord spectaculaire (le visage enfle de toutes parts, le cou s’allonge, la nuque se déchire), ensuite fort bizarre (une langue démesurée surgit de la tête du comédien, remplacée de manière évidente par une réplique en latex assez figée), puis franchement grotesque (la tête finit par prendre la forme d’un ballon de baudruche sur le point d’exploser), la transformation n’en finit plus et aboutit à une sorte de monstre humanoïde et boursouflé. La dernière partie du film s’apparente alors au monster-movie classique, avec filles qui crient, hommes qui s’enfuient à toutes jambes, repli des survivants dans un commissariat et décapitations à mains nues avant le coup de fusil final et libérateur. Bref, Les Entrailles de l’Enfer, c’est un peu la foire d’empoigne du film d’horreur, le fruit bizarroïde d’un scénario mutant qui, à force de ne pas savoir où aller, ne va finalement nulle part et laisse un peu indifférent.

 

© Gilles Penso

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