LA CHUTE DE LA MAISON USHER (1960)

La première d'une série de somptueuses adaptations des écrits d'Edgar Poe par Roger Corman

THE FALL OF THE HOUSE OF USHER

1960 – USA

Réalisé par Roger Corman

Avec Vincent Price, Mark Damon, Myrna Fahey, Harry Ellerbe, Eleanor LeFaber, Ruth Oklander, Geraldine Paulette

THEMA FANTÔMES I SAGA EDGAR POE PAR ROGER CORMAN

En 1960, Roger Corman avait déjà réalisé une bonne trentaine de longs-métrages, principalement des films de science-fiction bon marché peu susceptibles d’entrer dans les annales. Mais en trouvant une nouvelle source d’inspiration auprès d’Edgar Poe, il donna un second souffle à sa carrière et réalisa huit petits chefs d’œuvre du cinéma d’épouvante, souvent cités en référence par maints cinéastes du genre. Premier de la série, La Chute de la Maison Usher s’inspire de la nouvelle homonyme que Poe écrivit en 1857. L’écrivain américain n’ayant pas son pareil pour installer une atmosphère oppressante dès les premières phrases de ses récits, celui-ci ne déroge pas à la règle. Traduit par Charles Baudelaire, « La Chute de la Maison Usher » s’amorce ainsi : « Pendant toute une journée d’automne, journée fuligineuse, sombre et muette, où les nuages pesaient lourds et bas dans le ciel, j’avais traversé seul et à cheval une étendue de pays singulièrement lugubre, et enfin, comme les ombres du soir approchaient, je me trouvai en vue de la mélancolique Maison Usher. »

« J’avais lu cette nouvelle pour un devoir de classe, mais je l’avais tellement aimée que j’ai demandé à mes parents de m’offrir l’œuvre complète de Poe pour un anniversaire ou pour Noël », raconte Corman. « Qui aurait pu croire que, vingt ans plus tard, je transposerais à peu près une demi-douzaine de ces histoires à l’écran ? » (1) Soucieux de retranscrire l’ambiance sinistrement romantique de l’auteur, le cinéaste fit bâtir plusieurs décors extrêmement stylisés, entièrement en studio, notamment un château et une forêt embrumée qui allaient être réutilisés dans pratiquement tous les autres films de la série. Rédigé par le très talentueux Richard Matheson, le scénario s’attache au personnage de Philip Winthrop, qui arrive à l’improviste dans la demeure des Usher afin de rendre visite à sa fiancée Madeline. Il est accueilli par Roderick, frère de Madeline et dernier d’une lignée vouée à la folie héréditaire. Madeline présente un état de santé précaire tandis que Roderick semble affecté d’une acuité démesurée de tous les sens. La maison elle-même est sujette à de violentes secousses et une inquiétante fissure court le long de la façade. Bientôt, Madeline succombe à son étrange maladie et vient rejoindre ses ancêtres dans le caveau familial. Mais est-elle vraiment morte ?

Madeline est-elle vraiment morte ?

Malgré son très petit budget, estimé à 750 000 dollars, La Chute de la Maison Usher n’a jamais l’air d’un film fauché, et s’avère autrement mieux maîtrisé que maintes productions antérieures de Roger Corman. La narration est plus ou moins fidèle à celle de la nouvelle initiale, mais le cinéaste s’est surtout attaché à en retranscrire l’ambiance pesante et mélancolique, qu’il a traduit non seulement par les magnifiques décors de Daniel Haller, mais aussi par la bande musicale triste et angoissante de Les Baxter, et surtout par le jeu habité de Vincent Price. Ce dernier est l’interprète idéal des obsessions et des phobies décrites par Poe, et malgré ses mémorables prestations précédentes dans d’autres œuvres du genre telles que L’Homme au Masque de Cire ou La Mouche Noire, c’est La Chute de la Maison Usher qui le fit définitivement accéder au statut de star incontournable du cinéma d’épouvante. Presque méconnaissable dans le rôle d’un Usher livide, glabre et les cheveux blancs tirés en arrière, il porte une bonne partie du film sur ses épaules et deviendra le héros récurrent de la majeure partie des autres épisodes du formidable cycle Roger Corman/Edgar Poe.


(1) Extrait de la biographie “Comment j’ai fait 100 films sans jamais perdre un centime” par Roger Corman et Jim Jerome, publiée en 1990

 

© Gilles Penso

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LES GARDIENS DE LA GALAXIE VOLUME 2 (2017)

Une séquelle aussi déjantée que le premier opus, avec Kurt Russell dans le rôle d'une figure paternelle inattendue

GUARDIANS OF THE GALAXY VOLUME 2

2017 – USA

Réalisé par James Gunn

Avec Chris Pratt, Zoe Saldana, Dave Bautista, Michael Rooker, Karen Gillian, Pom Klementieff, Kurt Russell, Sylvester Stallon

THEMA SUPER-HEROS I SPACE OPERA I SAGA AVENGERS I MARVEL

Le succès artistique et commercial du premier Gardiens de la Galaxie tenait presque du miracle. Malgré des contraintes marketing de plus en plus exigeantes, les patrons du Marvel Studio avaient en effet laissé la bride sur le cou de James Gunn. Cette liberté s’avéra payante, au point que l’auteur de Tromeo and Juliet se vit offrir les mêmes conditions de travail pour écrire et réaliser la séquelle. Conscient du traitement de faveur dont il bénéficie, Gunn parvient à préserver l’essence du film précédent en prolongeant les aventures de son groupe d’anti-héros intersidéraux. Non content d’approfondir les personnalités de chacun d’entre eux et de resserrer leurs liens, le réalisateur de Horribilis garde une liberté de ton et une spontanéité inespérées pour une superproduction au budget surdimensionné. La scène du générique elle-même témoigne du grain de folie intact de James Gunn. Alors que les Gardiens de la Galaxie affrontent une gigantesque et tentaculaire entité extraterrestre venue s’emparer d’une source d’énergie qu’ils sont chargés de protéger, Baby Groot se lance dans une chorégraphie délurée et délirante. La bataille, qu’on imagine homérique, n’a lieu qu’à l’arrière-plan. Elle est floue, la plupart du temps hors-champ, car la caméra reste attachée à Groot pour nous offrir un long morceau musical en plan-séquence. Gunn annonce d’emblée la couleur : tout est une question de point de vue. Il accepte ainsi de jouer le jeu du Marvel Cinematic Universe et de ses règles à condition de conserver sa singularité.

Les personnages principaux étant désormais connus du public, le film ne cherche plus à nous les présenter et les traite comme une sorte de famille recomposée et dysfonctionnelle. Leurs liens se resserrent et s’inversent même parfois. Ainsi Groot n’est-il plus le grand frère de substitution de Rocket puisqu’il est retombé en enfance. Désormais, c’est le raton laveur hargneux qui veille sur l’être végétal miniature. Peter Quill et Gamora se rapprochent et s’avouent à demi leurs sentiments. Le jeu minimaliste de Chris Pratt, plus proche que jamais de celui d’Harrison Ford, laisse entrevoir les failles d’un personnage moins insouciant qu’il n’y paraît. Le surgissement d’un père inattendu (Kurt Russell, parce que Gunn vénère New York 1997), la découverte de nouvelles perspectives sur l’univers, l’éveil d’une passion inavouée envers la fille de Thanos brisent quelque peu son apparente désinvolture. 

L'expression d'une certaine sensibilité

Gamora elle-même redéfinit ses relations conflictuelles avec sa sœur Nebula. Quant au massif Drax, il semble découvrir l’âme sœur chez la timide Mantis, leur relation improbable s’appuyant sur un humour décalé non dénué de sentiments. Car l’émotion est souvent sollicitée dans Les Gardiens de la Galaxie volume 2, ce qui peut à priori surprendre. L’action échevelée, les effets spéciaux ultra-spectaculaires et l’humour déjanté n’empêchent donc pas l’expression d’une certaine sensibilité. Elle surgit des recoins les plus inattendus du métrage et se déploie au cours de l’ultime séquence du film, rythmée sur l’émouvant « Father and Son » de Cat Stevens.

 

© Gilles Penso

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KONG: SKULL ISLAND (2017)

Un King Kong grand comme une montagne affronte des militaires des années 70 dans ce reboot destiné à lancer une nouvelle franchise

KONG: SKULL ISLAND

2017 – USA

Réalisé par Jordan Vogt-Roberts

Avec Tom Hiddletson, Brie Larson, Corey Hawkins, Toby Kebbell, Samuel L. Jackson, John Goodman, John C. Reilly

THEMA SINGES SAGA KING KONG I MONSTERVERSE

Face à la déferlante des films Marvel, le studio Warner a bien du mal à tenir la distance, malgré le déploiement des aventures croisées de Superman, Batman, Wonder Woman, Flash et consorts. Pour mettre toutes les chances de son côté, la major tente donc de mettre en place une saga parallèle en remplaçant les super-héros par des grands monstres. Pourquoi pas ? Le succès du remarquable Godzilla de Gareth Edwards laissait entrevoir bien des opportunités, notamment un crossover titanesque qui opposerait le dinosaure de la Toho avec King Kong. Cependant, un problème de taille se posait. Kong mesurant six mètres de haut et Godzilla plus de cent mètres, un tel combat eut été absurde. C’est un peu comme si un dragon affrontait un chihuahua. Qu’à cela ne tienne : le nouveau King Kong sera désormais grand comme une montagne. Dicté par la volonté de créer une franchise et non celle d’établir un récit s’appuyant majoritairement sur sa dramaturgie, ce choix empêche hélas toute interaction digne de ce nom entre le grand gorille et les humains, malgré la tentative très maladroite de construction d’une relation émotionnelle entre le personnage féminin incarné par Brie Larson et le grand monstre poilu. 

Situé au début des années 70, Kong : Skull Island mange un peu à tous les râteliers. Si son prologue est un clin d’œil appuyé à Duel dans le Pacifique de John Boorman, le reste du métrage évoque les productions Jerry Bruckheimer des années 90, collectant quelques têtes d’affiche sur le retour (John Goodman, Samuel L. Jackson), saturant la bande son de chansons cool (en l’occurrence tous les clichés musicaux associés habituellement à la période de la guerre du Vietnam) et enchaînant les plans iconiques qui semblent tous êtres conçus pour agrémenter la bande-annonce du film. Certes, ce nouveau Kong regorge de séquences d’action extrêmement récréatives, notamment la première attaque de Kong contre les hélicoptères, et nous offre une faune de mutants antédiluviens pour le moins surprenants (avec une mention spéciale pour l’araignée géante et le céphalopode que Kong transforme en suhsi). 

Monstres mutants et hélicoptères

Mais comment rivaliser face au superbe King Kong de Peter Jackson, tellement plus innovant, surprenant, impressionnant et émouvant ? D’autant que les ambitions de Kong : Skull Island se limitent rapidement à un enchaînement de morceaux de bravoure, lesquels pourraient tout à fait s’intervertir sans perturber le moins du monde la trame d’un scénario préférant l’accumulation à l’évolution. Plus le film avance, plus il nous semble regarder un téléfilm SyFy dont le budget effets spéciaux aurait été miraculeusement boosté. Et que dire de ces indigènes aux jolis maquillages multicolores qui n’ont absolument aucun rôle à jouer dans le film ? Ou de ce post-générique embarrassant, tellement calqué sur ceux de Marvel qu’on s’attend à tout moment à voir surgir Tony Stark ou Nick Fury ? On saluera tout de même le travail du compositeur Henry Jackman dont le déferlement orchestral, difficile à apprécier pendant le métrage, se déchaine avec une belle emphase au cours du générique de fin.

 

© Gilles Penso

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LOGAN (2017)

James Mangold signe la plus réaliste, la plus sombre et la plus désespérée des aventures des X-Men

TITRE ORIGINAL

2017 – USA

Réalisé par James Mangold

Avec Hugh Jackman, Patrick Stewart, Dafne Keen, Boyd Holbrook, Stephen Merchant, Elizabeth Rordiguez, Eriq La Salle

THEMA SUPER-HEROS I SAGA X-MEN I MARVEL

De toutes les sagas cinématographiques consacrées aux super-héros de comic books, celle des X-Men initiée par Bryan Singer est probablement la plus mature. Comment pourrait-il en être autrement, la franchise démarrant à Auschwitz dans l’enfer de la seconde guerre mondiale ? Plus les épisodes avancent (qu’il s’agisse des aventures collectives des mutants ou de celles, solitaires, de Wolverine), plus cette approche se confirme, sans se départir pour autant de l’aspect récréatif inhérent au genre. Mais avec Logan, James Mangold, à la fois scénariste et réalisateur, décide d’abattre toutes ses cartes et de ne céder à aucune concession. Son film sera noir, triste, extrêmement violent et passablement nihiliste. Motivé à l’idée de faire ses adieux définitifs à un personnage qui lui offrit la célébrité, Hugh Jackman nous offre sans doute l’une de ses prestations les plus intenses et les plus impressionnantes.

Héros déchu, destitué de son statut d’icône, Wolverine n’a plus rien d’un justicier et gagne chichement sa vie comme chauffeur de Limousine dans une Amérique légèrement futuriste (située en 2029). Lorsqu’il remise son costume sombre, Logan se retrouve dans le refuge décrépit où il a élu domicile avec le mutant Caliban, fuyant comme la peste les rayons du soleil qui brûlent sa peau d’albinos, et avec le professeur Charles Xavier. Ce dernier n’est plus qu’un vieillard malade, victime de crises fulgurantes qui altèrent les perceptions des gens autour de lui et s’avèrent particulièrement dangereuses. Logan et Caliban le soignent et se contentent de cette vie misérable… jusqu’à ce que leur routine ne soit troublée par l’arrivée d’une fillette mystérieuse aux pouvoirs étonnants. A partir du moment où les agents du gouvernement, représentés par le cynique et redoutable Donald Pierce (excellent Boyd Holbrook, transfuge de la série Narcos), se mettent à sa recherche, le film abandonne son inertie pour prendre les atours d’un road movie désenchanté.

Un western moderne

Mais lorsque nos héros en fuite croisent le chemin d’une famille de fermiers, la véritable nature de Logan s’affirme enfin, celle d’un western moderne, ce que confirment les larges extraits de L’Homme des Vallées Perdues diffusés dans une chambre d’hôtel et la voix grave de Johnny Cash entonnant « Hurt » pendant le générique de fin. Non content de désacraliser les figures les plus emblématiques de l’univers X-Men (Logan est mourant, Xavier est sénile), James Mangold les inscrit dans un univers futuriste réaliste où les discrets témoignages de l’avancée technologique (les camions robots, les prothèses des soldats, les machines moissonneuses) nourrissent une vision très sévère d’une société gangrénée par les multinationales privilégiant systématiquement le profit à l’éthique. Plus étonnant encore, le film s’approprie la culture populaire liée aux mutants (les bandes dessinées, les figurines) non pour construire un discours méta et référentiel (ce que beaucoup auraient été tentés de faire) mais pour distinguer le monde « réel » et celui du fantasme. Logan s’achève sur une note bouleversante, fermant définitivement un chapitre pour en ouvrir un autre. Comment ne pas préférer mille fois cette audace à celle – vulgaire et faussement provocatrice – de Deadpool ?

 

© Gilles Penso

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EVENT HORIZON : LE VAISSEAU DE L’AU-DELA (1997)

Une aventure spatiale qui vire au cauchemar lorsque les pires phobies d'un équipage se matérialisent

EVENT HORIZON

1997 – USA

Réalisé par Paul W. S. Anderson

Avec Laurence FishburneSam NeillKathleen QuinlanJoely Richardson, Richard T. Jones, Jason Isaacs

THEMA SPACE OPERA

Nanti d’un budget de 70 millions de dollars, Paul W. S. Anderson signait avec Event Horizon un film mêlant la science-fiction et l’épouvante et cherchant une grosse partie de son inspiration du côté du Solaris de Tarkovsky. En 2040, le vaisseau expérimental Event Horizon, parti explorer les confins du système solaire, a disparu sans laisser de traces, quelque part au-delà de la planète Neptune. Sept ans plus tard, un signal vient d’être détecté par le commandement de l’aérospatiale des Etats-Unis. Aussitôt réquisitionnés, le capitaine Miller (Lawrence Fishburne) et son équipe accompagnent le concepteur du vaisseau le docteur William Weir (Sam Neill) sur les lieux du signal. Voguant à bord du « Lewis & Clark », leur mission consiste à localiser et ramener ce vaisseau doté de la toute dernière technologie existante. Son cœur possède en effet un noyau capable de créer artificiellement des trous noirs, afin de courber l’espace-temps et de se déplacer à une vitesse stupéfiante en n’importe quel point de l’univers. Sur place, le spectacle qui les attend est assez effroyable. Les anciens membres de l’équipage sont réduits à l’état de cadavres desséchés, et toit porte à croire qu’ils se sont entretués, le capitaine clamant en latin sur le journal de bord : « Sauvez-vous de l’Enfer ! ».

Bientôt, des visions effrayantes puisées dans leur passé le plus douloureux viennent hanter un à un les membres de l’expédition de secours. « Le vaisseau connaît tout sur mon passé » constate avec inquiétude le capitaine Miller. « Il connaît mes obsessions, il connaît mes secrets aussi. Il s’insinue dans ma tête et me les fait revivre. » C’est là qu’Event Horizon rejoint les thématiques de Solaris, si ce n’est qu’Anderson cherche ici à visualiser l’horreur de manière très frontale. D’où quelques visions saignantes dignes d’un Hellraiser (corps suppliciés, écorchés, ensanglantés) ou encore ces flots d’hémoglobine circulant dans les coursives et laissant imaginer – folle idée – que le vaisseau se nourrit du sang de ses victimes. Le montage original était bien plus généreux en séquences gore et cauchemardesques, mais le réalisateur fut contraint d’en couper vingt bonnes minutes pour éviter une interdiction d’Event Horizon aux mineurs.

« Il s'insinue dans ma tête ! »

Tel quel, le film souffre un peu de cette concession, car si l’aspect « space opera » du récit est servi par des effets visuels spectaculaires et particulièrement soignés, l’horreur promise par les méandres du récit se résume à quelques effets de montage trop furtifs pour vraiment toucher le spectateur. C’est d’autant plus dommage que l’idée d’un voyage cosmique se terminant en Enfer était pour le moins audacieuse, ce que résume fort bien l’officier D.J. (Jason Isaacs) lorsqu’il déclare : « Ce vaisseau spatial a disparu en franchissant les limites de l’univers, de la réalité scientifique connue. Qui sait où il est allé se perdre, ce qu’il a vu et ce qu’il a bien pu ramener avec lui ? » Un tel postulat aurait dû nous offrir des séquences dignes de Lovecraft, Clive Barker ou Stephen King. Hélas, Event Horizon se contente d’effleurer les Ténèbres du bout des doigts sans jamais oser y plonger à corps perdu.

 

© Gilles Penso

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LES AILES DE LA NUIT (1997)

Un paparazzi se lance à la poursuite d'un vampire qui se déplace en avion et laisse dans son sillage un flot de cadavres ensanglantés

THE NIGHT FLIER

1997 – USA

Réalisé par Mark Pavia

Avec Miguel Ferrer, Julie Entwisle, Dan Monahan, Michael H. Moss, John Bennes

THEMA VAMPIRES I SAGA STEPHEN KING

Publiée en 1993 dans le recueil « Rêves et Cauchemars », la nouvelle « Le Rapace Nocturne » repose sur un principe que son auteur Stephen King résume en début de texte : « Le comte Dracula, titulaire d’un brevet de pilote amateur ». Ce court récit peut par ailleurs s’appréhender comme une sorte de spin-off, puisque son héros, le reporter Richard Dees, était un personnage secondaire du roman « Dead Zone ». Après avoir tenté en vain de tirer un scénario de sa nouvelle, King et son ami producteur Arthur P. Rubinstein (Creepshow, Simetierre, Le Fléau) se tournent vers un nouveau venu, Mark Paiva, dont le court-métrage Drag leur fait forte impression. Avec son scénariste Jack O’Donnell, Pavia décide de rester fidèle au texte, à l’exception de l’ajout d’un personnage féminin. Dans le rôle de Richard Dees, Miguel Ferrer excelle, comme à son habitude. Reporter désabusé œuvrant pour le journal à scandale Inside View, il cultive avec cynisme une devise dont il ne démord pas : « ne jamais croire ce que vous publiez et ne jamais publier ce que vous croyez. ». Son rédacteur en chef lui demande d’enquêter sur la mort d’un homme vidé de son sang et découvert dans un aérodrome. Le suspect est un mystérieux pilote qui se fait appeler Dwight Renfield mais que Dees surnomme bien vite « l’oiseau de nuit ». Ce dernier multiplie les victimes, évoluant d’un tarmac à l’autre comme si son avion noir était une sorte de cercueil volant. 

Dans sa nouvelle, Stephen King ne décrit pas le vampire et nous laisse l’imaginer, le reporter ne voyant que son absence de reflet dans le miroir et n’osant pas se retourner pour le regarder. « Dees crut sentir des effluves de cryptes anciennes et de tombeaux scellés dans son haleine » dit l’écrivain. Le film se montre plus démonstratif. Drapé dans un immense cape noire, le monstre a des mains griffues semblables à des serres, mais ne révèle son visage que très tardivement, à dix minutes de la fin, son faciès bestial révélant une gueule démesurément ouverte sur des crocs acérés. Responsable de cet impressionnant maquillage, l’atelier KNB signe aussi les nombreux effets gore du film (tête arrachée d’un cadavre en gros plan, corps ensanglantés après un accident de la route, victimes décapitées, familles entières mutilées…).

« J'en ai ras le bol de photographier des cadavres ! »

Les Ailes de la Nuit serait une satire mordante de la presse à sensation et du journalisme racoleur si Dan Monahan, qui interprète le rédacteur en chef, ne surjouait pas autant, multipliant les éclats de rire forcés et les sourires carnassiers. La prise de conscience tardive de Dees n’est d’ailleurs pas vraiment justifiée. Cet homme sans scrupule qui retourne les corps ensanglantés pour avoir de meilleures photos déclare ainsi sans raison apparente : « j’en ai ras le bol de photographier des cadavres ». Mais la thématique majeure du récit demeure intacte. Elle pourrait se résumer ainsi : à force de vivre sur la mort des autres, elle finit par vous contaminer comme un lent cancer. Le film développe ainsi un parallélisme intéressant entre le journaliste à scandale et le vampire, tous deux se nourrissant du sang de leurs victimes, jusqu’à un final apocalyptique digne de La Nuit des Morts-Vivants.

 

© Gilles Penso

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LA FILLE DE FRANKENSTEIN (1958)

L'un des monstres de Frankenstein les plus laids et les plus involontairement drôles de l'histoire du cinéma !

FRANKENSTEIN’S DAUGHTER

1958 – USA

Réalisé par Richard E. Cunha

Avec Sandra Knight, Donald Murphy, Sally Todd, Felix Locher, Wolfe Barzell, John Ashley, Harold Lloyd Jr, Robert Dix

THEMA FRANKENSTEIN

Teenage Frankenstein  mettait déjà sérieusement à mal le roman de Mary Shelley pour le muer en foire aux monstres délicieusement grotesque. C’est dans un esprit tout à fait similaire que Richard Cunha nous propose cette Fille de Frankenstein, navrante au premier degré mais franchement drôle au second. Le docteur Oliver Frank, un nouveau descendant de Frankenstein (mais combien sont-ils ?) interprété par Donald Murphy, y poursuit d’étranges travaux. En compagnie du vieux jardinier Elsu, il travaille secrètement à mettre au point un robot humain auquel il ne manque plus que le cerveau. « Grâce à la science et aux écrits de mon père, je réussirai à créer un être parfait », déclame-t-il en regardant le plafond d’un air inspiré. Pour conserver l’anonymat, il officie comme simple assistant du professeur Carter, un vieux savant persuadé de pouvoir endiguer la plupart des maux de l’humanité en régénérant les cellules. Mais en secret, Frank compte bien prendre dignement la relève de son père, ordonnant à Elsu de lui ramener des morceaux de cadavres frais en provoquant des accidents, comme le brave jardinier le fit jadis pour Frankenstein senior.

Frank expérimente sur Trudy Morton (Sandra Knight), la nièce de son employeur, un sérum qui la transforme temporairement en monstre féroce aux dents proéminentes, aux yeux exorbités, aux sourcils simiesques et à la peau parcheminée. L’intérêt d’une telle expérience nous échappe quelque peu, mais bon… Lorsqu’elle redevient normale, elle se plaint d’affreux cauchemars, tandis que la presse annonce sur cinq colonnes : « Une femme monstre menace la ville ! » et que la police ne sait plus trop où donner de la tête. Emporté dans son élan, Frank fabrique ensuite une créature au visage particulièrement ravagé à laquelle il transplante le cerveau d’une autre jeune fille, Suzy (Sally Todd), une amie de Trudy qui l’aguichait. « Le cerveau féminin est conditionné par un monde masculin », décrète-t-il, « il obéit aux ordres ! ». Toutes considérations féministes mises à part, les motivations du savant fou sont de plus en plus nébuleuses.

« Le cerveau féminin est conditionné sur un monde masculin… »

Et que dire de ce grotesque masque en caoutchouc bricolé à la va vite par le maquilleur Harry Thomas pour donner un visage au monstre ? Pour l’anecdote, Thomas ne savait pas, en élaborant ce grimage improbable, que la créature était censée être une femelle. Prévenu au dernier moment, il eut tout juste le temps d’y apposer du rouge à lèvre ! Le résultat dépasse toutes les espérances aux yeux des amateurs de nanars gratinés. D’autant qu’Harry Wilson, le pauvre comédien interprétant la créature, adopte une étrange démarche de jouet à ressort, remuant ses bras mécaniquement, grognant, écarquillant les yeux et titillant fortement les zygomatiques des spectateurs. Encombrée des tics inhérents aux « drive in movies » (notamment d’interminables passages musicaux), La Fille de Frankenstein n’est pas tout à fait exempt d’intérêt, notamment grâce à la présence radieuse de Sandra Knight, qui illumine l’écran à chaque apparition, et au jeu savoureux de Donald Murphy, qui excelle dans le registre de la duplicité.

 

© Gilles Penso

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ROGUE ONE : A STAR WARS STORY (2016)

En marge des épisodes numérotés de la saga Star Wars, Gareth Edwards dirige un drame de guerre spatial qui s'inscrit entre la première et la seconde trilogie

ROGUE ONE : A STAR WARS STORY

2016 – USA

Réalisé par Gareth Edwards

Avec Felicity Jones, Diego Luna, Ben Mendelsohn, Forest Whitaker, Mads Mikkelsen, Donnie Yen, Jiang Wen

THEMA SPACE OPERA I SAGA STAR WARS

Le concept pouvait sembler hasardeux : lancer une série de films rattachés à la franchise Star Wars inscrits en marge des épisodes officiels. Voilà qui sentait l’opération marketing destinée à alimenter les bacs à jouets un an avant la sortie de l’épisode 8. C’est donc avec perplexité que les fans de l’univers créé par George Lucas attendaient Rogue One. La surprise et l’enthousiasme n’en sont que plus grands. Au lieu de s’intéresser aux protagonistes iconiques de la saga, Gareth Edwards et ses scénaristes s’attardent sur des personnages secondaires et racontent les batailles oubliées par l’histoire avec un grand H.  Ce choix audacieux transforme Rogue One en un objet filmique unique, une sorte de Canons de Navarone transposé dans le monde des Jedi. Les héros de l’ombre y luttent contre l’oppression impériale mais aussi contre leurs propres démons, partagés entre leur sens du devoir et les sacrifices parfois trop douloureux auxquels ils doivent consentir. Face à la dictature imposée par les hommes de Dark Vador, la frontière entre résistance et terrorisme s’avère dangereusement ténue.

En ramenant la lutte sur la terre ferme, Rogue One recentre les enjeux et nous offre un autre point de vue. Ici, la destruction d’une planète par l’Etoile Noire n’est pas une abstraction. Elle est vécue de l’intérieur, depuis les villages des habitants soudain condamnés à l’éradication. C’est là que le film de Gareth Edwards tire une grande partie de sa singularité, évitant les écueils du Réveil de la Force. Malgré ses très nombreuses qualités formelles, l’épisode 7 de J.J. Abrams souffrait en effet d’un scénario bardé d’incohérences, d’une propension un peu systématique au « fan service » et d’une trop grande aliénation à la narration de l’épisode 4 dont il constituait quasiment un remake. Or s’il respecte totalement l’univers de la trilogie originale, Rogue One s’en distingue par une narration différente et par des choix artistiques inattendus, n’hésitant pas à reléguer à l’arrière-plan les figures les plus mythiques de la saga.

Entre l'hommage et le modernisme

Prenant pleinement possession du concept, Gareth Edwards nous offre des visions inédites en s’appuyant pourtant sur l’imagerie que nous connaissons. Personne n’avait encore montré un titanesque Star Destroyer en stationnement au-dessus du temple séculaire d’une ancienne civilisation, une escouade de X-Wings s’éclairant avec des phares pour frayer leur route sous une nuit pluvieuse ou des At-At surgissant de la brume comme des monstres préhistoriques. En recyclant des concepts de Ralph McQuarrie dessinés à la fin des années 70 mais non utilisés, Rogue One multiplie ainsi les tableaux jamais vus sans perdre sa cohérence ni celle qui le rattache au reste de la saga. La quête d’un esthétisme en équilibre entre le modernisme et l’hommage à la trilogie originale pousse l’équipe des effets visuels dans ses retranchements, imitant à la perfection les mouvements en stop-motion des Scout Walkers du Retour du Jedi et donnant sciemment aux destroyers de l’Empire des allures de maquettes. L’un des moindres atouts du film n’est pas Michael Giacchino. Avec humilité, le talentueux compositeur entre dans l’univers musical de John Williams dont il s’efforce de restituer toute la tessiture, toute la dynamique et toute l’emphase en minimisant malgré tout l’usage de ses thèmes les plus célèbres au profit d’une majorité de morceaux inédits. Lien idéal entre l’épisode 3 et l’épisode 4, Rogue One s’achève sur un plan extrêmement gratifiant propre à élargir les sourires et à faire briller les yeux des fans de la première heure.

 

© Gilles Penso

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A L’AUBE DU SIXIEME JOUR (2000)

Arnold Schwarzenegger retourne vers le futur pour lutter contre un double maléfique sous forte influence de Philip K. Dick

THE 6TH DAY

2000 – USA

Réalisé par Roger Spottiswoode

Avec Arnold Schwarzenegger, Robert Duvall, Michael Rooker, Michael Rapaport, Tony Goldwyn, Sarah Wynter, Rodney Rowland

THEMA DOUBLES I FUTUR 

Après avoir cumulé échec sur échec, Arnold Schwarzenegger s’est mis en tête de retrouver les bonnes vieilles recettes qui, jadis, firent son succès. Le voilà donc embarqué dans un thriller futuriste agrémenté de doubles, de complots et de faux-semblants, avec de forts relents de Philip K. Dick en général et de Total Recall en particulier. Certes, Roger Spottiswoode n’est pas Paul Verhoeven (même si son talent est indéniable lorsqu’il s’attelle à des films musclés tels qu’Under Fire ou Demain ne meurt jamais), et A l’Aube du Sixième Jour ne marquera guère les annales de la SF. Mais il faut reconnaître que le scénario de Cormac et Marianne Wibberley, habile, sait ménager les moments palpitants sans s’encombrer de temps morts, glissant de temps en temps quelques clins d’œil à celui de Blade Runner (le test psychologique lié à la tortue dans le désert, l’allusion au serpent cloné). 

Schwarzie y incarne Adam Gibson, un pilote d’hélicoptère du futur, qui survit in extremis à un accident pour découvrir qu’il a été remplacé par un clone auprès de sa famille. Or le clonage humain est illégal. Sur le point de s’opposer à son double, Gibson est pris en chasse par des tueurs à la solde de celui qui l’a cloné. Le voilà bientôt plongé dans le maelström d’une conspiration politique dont les tenants et les aboutissants lui échappent quelque peu… Le futur décrit ici n’est pas révolutionnaire mais regorge d’idées amusantes : animaux clonés, poupées robots, petites amies virtuelles, ordinateurs omniprésents… Hélas, les considérations morales et métaphysiques liées au thème du clonage sont abordées de manière relativement superficielle, comme si l’on craignait que le spectateur n’en ait pas pour son argent.

Variantes ludiques sur le sujet de l'eugénisme

De fait, A l’Aube du Sixième Jour se concentre surtout sur ses poursuites de voitures et d’hélicoptères, ses fusillades et ses explosions à foison. Même les longues séquences de dialogues, comme celle de Gibson avec son collègue de travail, sont filmées comme des scènes d’action. Il faut donc se contenter de variantes ludiques sur le sujet de l’eugénisme, qui voient notamment les chasseurs de prime mourir et ressusciter toutes les cinq minutes, pour peu qu’on les clone à nouveau et qu’on leur injecte la mémoire de leur moi précédent. Une idée scénaristique jubilatoire, certes, mais qui se contente de réutiliser superficiellement l’un des motifs développés dans le roman « Le Canal Ophite » écrit en 1977 par John Varley. Les questionnements éthiques se résument à quelques répliques sans audace, comme lorsque ce bon vieil Arnold déclare solennellement qu’une seule personne a le droit de décider ou non si les clones devraient exister : Dieu. Avec un peu plus d’ambition, ce Sixième Jour aurait presque atteint les sommets vertigineux de son admirable modèle Total Recall. Ses prétentions n’allant pas si loin, il se contente du statut de film d’action et de SF bien troussé, distrayant d’un bout à l’autre et solidement construit, mais condamné à l’oubli quelques heures à peine après son visionnage. Qu’importe : deux heures de divertissement sans faille, ce n’est déjà pas si mal.

 

© Gilles Penso

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PIRATES DES CARAÏBES – LA MALÉDICTION DU BLACK PEARL (2003)

Dans son rôle le plus icônique, Johnny Depp affronte des pirates qu'un sort a transformés en morts-vivants

PIRATES OF THE CARIBBEAN : THE CURSE OF THE BLACK PEARL

2003 – USA

Réalisé par Gore Verbinski 

Avec Johnny Depp, Orlando Bloom, Keira Knightley, Geoffrey Rush, Jack Davenport, Jonathan Pryce, Lee Arenberg

THEMA ZOMBIES I SAGA PIRATES DES CARAÏBES

Après les romans, les BD et les jeux vidéo, Hollywood a trouvé au début des années 2000 une nouvelle source d’inspiration : les parcs à thème. Evidemment, savoir que le scénario de ce film repose sur une des attractions de Disneyland n’incitait pas à priori à l’enthousiasme. Fort heureusement, les pantins animatroniques qui s’animent depuis des décennies dans le parc de Mickey ne sont qu’un prétexte, habilement recyclé par un script fou mixant le film de pirates avec le thème des zombies. Nous sommes au 17ème siècle. Le perfide pirate Barbossa, capitaine du Black Pearl, attaque la ville de Port Royal et enlève la fille du gouverneur, Elizabeth Swann. Will Turner, l’ami d’enfance d’Elizabeth, se lance aux trousses du capitaine aux côtés du flibustier Jack Sparrow. Celui-ci mène une vengeance personnelle, car jadis Barbossa l’a abandonné sur une île des Caraïbes en reprenant la barre du Black Pearl à sa place. Mais une malédiction frappe Barbossa et ses pirates. Lorsque la lune brille, ils se transforment en morts-vivants. Leur terrible sort ne prendra fin que le jour où le fabuleux trésor qu’ils ont amassé sera restitué… 

Le film se pare d’un casting haut de gamme, avec en tête un Johnny Depp qui crève l’écran en pirate déjanté. Sa première apparition donne le ton : debout sur la vigie d’un navire en piteux état, il avance nonchalamment jusqu’à mettre un pied sur le ponton du port, tandis que son bateau s’enfonce sous les flots derrière lui ! A ses côtés, Orlando Bloom, l’inoubliable Legolas du Seigneur des Anneaux, est impeccable en jeune premier sautillant et transi d’amour pour la belle Keira Knightley, qui constitue quant à elle la révélation du film. Sans oublier les prestations savoureuses de Geoffrey Rush (Shine) en chef des pirates et de Jonathan Pryce (Brazil) en père de la belle. Le récit prend d’abord les allures d’une comédie d’aventure traditionnelle, avec pugilats acrobatiques à l’épée, poursuites de navires et séquences d’abordage. Puis soudain, l’histoire bascule dans l’épouvante pure, avec des débordements qui surprennent de la part des studios Disney, d’habitude bien frileux en la matière. 

Affrontement homérique contre les squelettes

Or ici les morts violentes se succèdent, les pirates-zombies sont particulièrement effrayants, et les séquences gore comiques sont même de la partie, comme cette fourchette plantée dans l’œil d’un des morts-vivants, ou ce bras squelettique qui attaque l’un des protagonistes. L’une des plus belles idées visuelles du film est la lumière de la lune qui révèle l’apparence cadavérique des corsaires lorsqu’ils sont éclairés par son faisceau, via de magnifiques trucages visuels qui permettent d’alterner sans cesse comédiens réels et zombies en 3D. Quant à l’affrontement homérique entre les revenants squelettiques et les militaires, il s’agit d’un énième hommage à la séquence finale de Jason et les Argonautes, réalisé avec une fougue admirable par un Gore Verbinski visiblement très inspiré. Dommage que la partition de Klaus Badelt se contente de suivre les sentiers balisés par Hans Zimmer sur The Rock et Gladiator au lieu de mieux s’adapter au souffle épique que générait un tel scénario.

© Gilles Penso

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