L’ATLANTIDE (1921)

Une superproduction de grande envergure adaptant pour la première fois à l'écran le roman épique de Pierre Benoît

L’ATLANTIDE

1921 – FRANCE

Réalisé par Jacques Feyder

Avec Stacia Napierkowska, Georges Melchior, Jean Angelo, Marie-Louise Ribe, Abd-el-Kader Ben Ali, Mohamed Ben Noui

THEMA EXOTISME FANTASTIQUE

Première adaptation du roman homonyme de Pierre Benoît, L’Atlantide est l’une des œuvres majeures de Jacques Feyder, qui travailla par la suite des deux côtés de l’Atlantique. S’acquittant des droits du livre contre 10 000 francs, Feyder décida de transporter pendant près d’un an son équipe dans le désert du Sahara, et il faut avouer que le choix est judicieux, car les extérieurs naturels du film sont un atout indiscutable, à la fois pour sa photogénie et son réalisme quasi-documentaire. Mais ce parti pris, assorti aux décors édifiés en studio et aux importantes séquences de figuration à cheval, fait grimper le budget à deux millions de francs, une somme considérable pour l’époque.

Tout commence dans le désert du Hoggar. Le carton d’introduction nous annonce que le méhari qui s’y égare périt ou devient sauvage. C’est là qu’une caravane découvre un homme à moitié mort de soif, le lieutenant de Saint-Avit. Le corps principal du récit prend dès lors la forme d’un grand flash-back, Nous y découvrons Saint-Avit et le capitaine Morhange en pleine traversée des dunes algériennes. En s’abritant d’une tempête de sable, nos deux explorateurs découvrent une énigmatique inscription grecque sur les parois d’une grotte : « Antinéa ». Ils trouvent aussi à proximité un autochtone, Eg-Anteouen, qui s’est fait détrousser par des maraudeurs et leur propose en guise de remerciement de les conduire dans le Hoggar, où d’autres inscriptions identiques ornent les cavernes. Sur place, ils comprennent qu’ils sont tombés dans un piège. Saint-Avit et Morhange échouent ainsi dans une zone tropicale qu’aucune carte ne répertorie. « Vous êtes ici au centre de ce qui fut jadis l’île Atlantide », leur explique l’archiviste du palais. « Dans la catastrophe qui engloutit l’Atlantide, neuf mille ans avant notre ère, la partie centrale de l’île n’a pas été submergée par les flots. Après l’assèchement de la mer saharienne, seule a subsisté cette oasis merveilleuse, isolée à jamais du monde des vivants par sa ceinture d’infranchissables montagnes. » Là règne la reine Antinéa, qui attire ses amants puis les laisse mourir avant de transformer leur dépouille en statue d’or.

« Suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis… »

Lorsque cette cruelle dictatrice fait son apparition, au bout d’une heure vingt de film, c’est dans une immense robe camouflant la majeure partie de sa personne. Il faut bien avouer que son charme, une fois dévoilé, est très discutable, car la comédienne Stacia Napierkowska ne se distingue ni par la sveltesse de sa silhouette, ni par la finesse de ses traits. Antinéa connaît d’ailleurs l’affront de sa vie en étant rejeté pour la première fois par un homme, en l’occurrence Morhange, dont elle est en train de tomber amoureuse, suivant le vieil adage « suis moi je te fuis, fuis moi je te suis ». La vengeance de la reine sera à la hauteur de son humiliation. Spectaculaire à souhait, cette adaptation intègre dans son flash-back général d’autres flash-backs locaux (l’enlèvement du lieutenant Massard, la mésaventure de l’esclave Tanit-Zerga) qui enrichissent certes le récit mais l’allongent parfois excessivement. Le métrage atteint donc presque les trois heures, ce qui ne fit guère reculer les foules de spectateurs lui assurant un succès immédiat et une longévité exceptionnelle sur les écrans.

 

© Gilles Penso

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POLTERGEIST 2 (1985)

Une séquelle très facultative qui s'efforce d'enrichir l'univers du film de Hooper et Spielberg à travers les apparitions du sinistre révérend Kane

POLTERGEIST II : THE OTHER SIDE

1985 – USA

Réalisé par Brian Gibson

Avec JoBeth Williams, Craig T. Nelson, Heather O’Rourke, Oliver Robins, Julian Beck, Zelda Rubinstein, Will Sampson 

THEMA FANTÔMES I SAGA POLTERGEIST

Le succès de Poltergeist appelait inévitablement une séquelle. Mais Tobe Hooper a ici fait place à un anonyme faiseur du nom de Brian Gibson. Comme en outre l’effet de surprise a disparu, que le scénario s’avère bien moins riche et que les personnages sont réduits à l’état de silhouette, il n’est pas étonnant que cette séquelle ait peu fait parler d’elle. Nous y retrouvons tous les membres de la famille Freeling (à l’exception de l’adolescente Dana, dont l’interprète Dominique Dunne fut assassinée peu de temps après la sortie du premier Poltergeist). Traumatisés par les événements surnaturels qui détruisirent leur résidence de Cuesta Verde, nos héros se sont depuis installés dans une nouvelle maison à Phœnix. Pendant quatre ans, ils y mènent une vie paisible… Jusqu’à la mort de la grand-mère, prélude à de nouveaux événements inquiétants.

Diane Freeling se met à rêver de zombies qui surgissent de terre pour l’entraîner avec eux, les jouets des enfants les attaquent dans leur chambre, des ectoplasmes voltigent dans les airs tandis que d’étranges nuages en aquarium planent au-dessus de la maison. Et bientôt apparaît Kane (l’étonnant Julian Beck), un démon déguisé en prêtre qui s’apprête à lever une armée de spectres maléfiques dans le but d’enlever à nouveau la petite Carole-Anne et de l’emmener « de l’autre côté ». Pour le contrer, on fait appel à un exorciste indien, Taylor, à qui Will Sampson, échappé de Vol Au-dessus d’un Nid de Coucou, prête ses traits rugueux. « Rien ne meurt vraiment » affirme-t-il stoïquement face aux interrogations bien légitimes de la famille Freeling. La minuscule médium Tangina (Zelda Rubinstein) leur rend visite à son tour, révélant que les fantômes qui les assaillirent dans leur maison précédente étaient les membres d’une secte morts tous ensemble sous les ordres de leur maître et prêcheur. Or cet homme n’est autre que Kane. « Ce n’est plus un homme », conclue Tangina, « c’est la Bête de l’Apocalypse ».

« C'est la Bête de l'Apocalypse ! »

A l’occasion de ce Poltergeist 2, l’artiste suisse H.R. Giger (passé à la postérité pour ses travaux sur Alien) a signé le design des diverses apparitions spectrales (notamment l’horrible chenille qu’ingère Steven Freeling et qui se transforme en abomination rampante digne de Lovecraft), et Richard Edlund et son équipe se sont substitués à ILM pour la création des effets visuels, lesquels s’avèrent souvent maladroits, notamment la bien peu crédible foule de fantômes lumineux errant autour de la maison. « Il n’y avait absolument aucune satisfaction à retirer de ce travail », avoue Randy Cook, responsable des créatures du film. « Giger avait fait tous les designs, donc il n’y avait aucun travail de conception. Et le clou du spectacle était une grande marionnette molle de monstre qui apparaît à l’écran peut-être quatre ou cinq secondes. » (1) Les trucages les plus efficaces sont du coup ceux réalisés directement sur le plateau, en particulier lors de l’hallucinante séquence où le jeune Robbie est attaqué par son propre appareil dentaire qui se transforme en amas de fils de fer agressifs animés d’une vie propre. Le film s’achève sur un dénouement évasif et franchement grotesque.

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en mai 1999.

 

© Gilles Penso

RE-ANIMATOR 2 (1992)

Une séquelle qui ne vaut pas l'original mais mérite largement le détour pour ses moments de folie et ses excès surréalistes

BRIDE OF RE-ANIMATOR

1992 – USA

Réalisé par Brian Yuzna

Avec Jeffrey Combs, Bruce Abbott, Claude Earl Jones, Fabianna Udenio, David Gale, Kathleen Kinmont, Mel Stewart 

THEMA ZOMBIES I MEDECINE EN FOLIE I LOVECRAFT I SAGA RE-ANIMATOR

Le dénouement très ouvert de Re-Animator appelait une suite. La voici donc, même si elle ne respecte pas vraiment les données du premier épisode. En effet, on ignore ce que devient la fiancée de Daniel Caïn ressuscitée dans un déchirant hurlement, ni comment Herbert West a survécu à son engloutissement dans les entrailles du cadavre du professeur Hill. Après l’hécatombe dont ils furent à l’origine, West et Cain ont pris le large. Ils se retrouvent au Pérou comme chirurgiens volontaires dans une guerre locale. Avec toujours autant de suite dans les idées, West a emporté un flacon de son sérum fluorescent. Grâce à une très abondante matière première (amputés, mutilés et cadavres en tout genre), il se perfectionne et, de retour au Miskatonic Hospital, reprend ses expériences hérétiques. Cette fois-ci, il se met en tête de donner la vie à une femme fabriquée de toutes pièces en lui greffant le cœur de Meg, l’amie de Dan. Pour s’exercer, il crée d’étranges créatures, prétexte à de nouvelles trouvailles pour le maquilleur fou Screaming Mad George.

D’où cette incroyable créature arachnoïde constituée d’un œil et de trois doigts (animée image par image par David Allen à la manière de Ray Harryhausen et objet d’une séquence gag savoureuse), ce chien affublé d’une main humaine, ou encore ce bras et cette jambe collés bout à bout qui se mettent soudain en mouvement, mus par une vie autonome. Le vieil ennemi de West, le professeur Hill, surgit à nouveau et greffe des ailes de chauve-souris à la place de ses oreilles pour transformer sa tête décapitée en volatile monstrueux, carrément ! Réalisée par Brian Yuzna, producteur du premier épisode, cette séquelle puise non seulement son inspiration chez H.P. Lovecraft (certains éléments non utilisés de la nouvelle initiale, comme les chirurgiens de guerre, sont exploités ici) mais aussi chez Mary Shelley, comme l’évoque le titre original laconiquement traduit en français par Re-Animator 2.

La fiancée du Re-Animator

De fait, la partie la plus intéressante du film concerne la construction d’une « femme parfaite » artificielle, Kathleen Kinmont réitérant avec talent la performance d’Elsa Lanchester dans La Fiancée de Frankenstein. Son apparition finale, hélas trop brève, lui doit une place de choix au panthéon des monstres mythiques du cinéma fantastique. Et cette morte-vivante déchirée entre son état de cadavre anthropophage et son statut d’être humain reconstitué annonce l’inoubliable femme-zombie du Le Retour des Morts-Vivants 3 que Yuzna réalisera quatre ans plus tard. Mais avant ce final dantesque, le film part dans tous les sens, la nervosité de l’opus précédent se muant ici en frénésie hystérique. Le scénario donne ainsi l’impression de servir principalement de prétexte à la mise en image d’effets spéciaux surréalistes dans la lignée de ceux de Society. L’inspiration qui animait le film de Stuart Gordon semble donc s’être un peu essoufflée, d’autant que Yuzna n’égale guère son poulain en matière d’inventivité de mise en scène, et qu’il s’encombre ici d’une partition moins inspirée de Richard Band (intégralement synthétique cette fois) et d’une photographie assez hideuse.

 

© Gilles Penso 

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BEYOND RE-ANIMATOR (2003)

Le troisième volet des aventures d'Herbert West n'est pas aussi incisif que les deux précédents mais réserve tout de même son lot de débordements gore

BEYOND RE-ANIMATOR

2003 – USA / ESPAGNE

Réalisé par Brian Yuzna

Avec Jeffrey Combs, Jason Barry, Elsa Pataky, Simon Andreu, Santiago Segura, Raquel Gribler, Enrique Arce, Daniel Ortiz

THEMA ZOMBIES I LOVECRAFT I SAGA RE-ANIMATOR

Ce troisième épisode des aventures d’Herbert West, sans cesse repoussé et longtemps annoncé sous le titre de House of Re-Animator, se déroule intégralement dans une prison, à l’exception de son prologue. On y voit un jeune garçon assister au massacre de sa grande sœur par un zombie au bras coupé et à la mâchoire arrachée, dont la langue gigote de manière fort peu ragoûtante ! Ça commence donc assez fort. L’action nous transporte alors treize ans plus tard. Le garçon est devenu un docteur du nom d’Howard Philips (allusion au prénom composé de Lovecraft), et il intègre le centre pénitentiaire où est détenu Herbert West. Fasciné par ses travaux, Philips prête main forte à West afin de développer ses expériences sur la réanimation des corps. L’opiniâtre Herbert cherche désormais le moyen de réintégrer l’âme des défunts dans leur corps ramené à la vie, afin qu’ils retrouvent leur personnalité au lieu d’errer sans but sous forme de zombies pantelants. Pour y parvenir, il expérimente sur des rats un système électrique de son invention.

L’effet de surprise du premier Re-Animator et la multiplication des monstres du second n’étant pas de mise ici, ce troisième épisode semble à priori incapable de renouveler le mythe inspiré par le feuilleton littéraire de Lovecraft, d’autant que le milieu carcéral peut vite se muer en réceptacle à clichés. Et effectivement, le scénario minimaliste de cette tardive séquelle n’est pas des plus excitants, malgré l’intéressante idée de la capture de l’âme des zombies, hélas très sous exploitée. Le film se rachète tout de même par le jeu toujours aussi savoureux de Jeffrey Combs et par la mise en scène soignée de Brian Yuzna, bénéficiant d’un montage nerveux et d’une photographie plus léchée que dans les deux précédents opus. On apprécie aussi la partition de Xavier Capellas, qui modernise et emphatise le thème de Richard Band. Et puis nous avons droit à une séquence finale, joyeusement hystérique, qui vaut à elle seule la vision du film. La folie y reprend ses droits avec une bonne humeur qui rappelle les excès de Braindead et qui permet au maquilleur Screaming Mad George de laisser libre cours à son imagination.

La capture de l'âme des zombies

Il y a ce prisonnier junky qui s’injecte de fortes doses du sérum d’Herbert West, finit par exploser dans une belle gerbe de sang, puis se ranime sous forme d’un squelette dégoulinant qui réclame une autre dose ! Il y a cet autre détenu, coupé en deux au niveau de la taille, qui continue à s’agiter avec frénésie et attaque tous ceux qui passent à sa portée. Il y a ce zombie féru de bible qui vient se réfugier entre les seins généreux d’une infirmière puis, dans un soudain élan anthropophage, en croque un goulûment ! Il y a ce directeur de prison sadique, ramené à la vie et doté de l’âme d’un rat, qui se comporte peu à peu comme un rongeur. Et puis, comble de l’outrance et du mauvais goût, il y a cette belle journaliste muée en zombie qui arrache d’un bon coup de dents le sexe du directeur en question et l’envoie valdinguer jusqu’à ce qu’un rat ne s’en empare pour le dévorer… avant de se rendre compte que le membre est encore actif et se met à lutter contre lui ! L’ami Brian Yuzna ne recule ainsi devant aucune démesure, et son dénouement, comme il se doit, laisse ouverte la possibilité d’une nouvelle séquelle.

 

© Gilles Penso

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HELLRAISER : BLOODLINE (1996)

Un quatrième épisode chaotique réalisé par le roi des effets spéciaux de maquillage Kevin Yagher

HELLRAISER BLOODLINE

1996 – USA

Réalisé par Alan Smithee (alias Kevin Yagher)

Avec Doug Bradley, Valentina Vargas, Bruce Ramsey, Charlotte Chatton, Kim Myers

THEMA DIABLE ET DEMONS I SAGA HELLRAISER

Succédant à Clive Barker, Tony Randel et Anthony Hickox, le talentueux maquilleur Kevin Yagher, à qui nous devons les prothèses grimaçantes de Freddy Krueger (à partir de La Revanche de Freddy), la créature extra-terrestre de Hidden ou encore l’hôte squelettique des Contes de la Crypte prend les rênes du quatrième épisode de la saga Hellraiser. Mais cet opus s’avère catastrophique, au point que Yagher effacera son nom du générique au profit d’un fameux pseudonyme de mauvais augure : Allan Smithee. Cette fois-ci, l’intrigue démarre dans le futur et dans l’espace. Nous sommes en 2127, sur la station Minos. Le concepteur de cette base spatiale vient d’être mis aux arrêts par son supérieur alors qu’il détournait les moyens techniques pour s’adonner à un jeu étrange à l’aide d’un cube métallique. « J’ai l’intention de capturer l’Enfer afin de l’immoler dans un brasier de lumière ! » affirme-t-il pour se dédouaner.

Un flash-back nous ramène subitement en plein 18ème siècle. Là, nous faisons connaissance avec l’aïeul du condamné, Jean le Marchand, un orfèvre français chargé de la fabrication d’un cube mécanique par un aristocrate versé dans la démonologie. Le soir même, la jeune Angélique est sacrifiée, ouvrant ainsi le cube qui libère des forces diaboliques et la ressuscite illico. Témoin du prodige, l’orfèvre se confie à un médecin, ce dernier rétorquant avec aplomb que l’Enfer et le Paradis n’ont plus cours en ce 18ème siècle versé dans la science : « La raison gouverne le monde, nous avons remis Dieu à sa place ». L’idée de vouloir replacer la saga dans un contexte historique et de conter la genèse du fameux cube n’était pas inintéressante. Hélas, le scénario part vite dans tous les sens au mépris de la rigueur la plus élémentaire. Ainsi Angélique, la miraculée, traverse-t-elle désormais les âges à la manière de Christophe Lambert dans Highlander. Nous la retrouvons en 1996, où elle finit par retrouver la boîte magique, prélude à l’inévitable apparition de Pinhead, à présent accompagné d’un molosse monstrueux.

Pinhead dans l'espace

Confus, le récit nous apprend que chaque descendant de Le Marchand s’appuie sur des plans dessinés par l’orfèvre pour chercher à concevoir un système capable de refermer les portes des ténèbres… Et nous voilà donc de retour dans les coursives de la station spatiale, où s’enchaînent de molles péripéties malgré quelques scènes gores inventives. Au cours de la plus surprenante d’entre elles, les visages de deux agents de sécurité fusionnent pour donner naissance à un Cénobite bicéphale particulièrement hideux. Assez curieusement, la présence de Pinhead dans l’espace semble annoncer certains motifs visuels de Star Trek Premier Contact, sorti sur les écrans l’année suivante. En effet, le look des Borgs évoque beaucoup celui des Cénobites, rappel renforcé par la présence d’un cube géant au milieu des étoiles. La saga créée par Clive Barker eut beaucoup de mal à se relever de l’échec cuisant d’Hellraiser Bloodline, et l’écrivain lui-même décida de ne plus s’impliquer dans les séquelles ultérieures, cédant tous ses droits à la compagnie Dimension Films, filiale de Miramax.

 

© Gilles Penso

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HELLRAISER 3 (1992)

Anthony Hickox signe un troisième épisode très récréatif qui sacrifie quelque peu l'épouvante au profit du spectaculaire

HELLRAISER 3 – HELL ON EARTH

1992 – USA

Réalisé par Anthony Hickox

Avec Kevin Bernhardt, Lawrence Mortorff, Terry Farrell, Ken Carpenter, Sharon Hill, Paula Matshall, Doug Bradley

THEMA DIABLE ET DEMONS I SAGA HELLRAISER

Scénariste du second Hellraiser, Peter Atkins écrivit également ce troisième opus en collaboration avec Tony Randell et s’apprêtait à le réaliser lui-même. Mais lorsque les dirigeants de Miramax rachetèrent la franchise, ils n’estimèrent pas l’auteur assez expérimenté pour s’asseoir sur le fauteuil du metteur en scène et engagèrent à sa place Anthony Hickox, signataire d’un sympathique WarlockHellraiser 3 se focalise dans un premier temps sur J.P. Monroe (Kevin Bernhardt), le jeune propriétaire d’un club branché de New York qui fait l’acquisition, dans une galerie d’art, d’une étrange sculpture ornée de visages grimaçants. Kleptomane sur les bords, l’un des adolescents qui fréquentent le club arrache un morceau de cette sculpture, en forme de cube, et prend la fuite. Peu après, il se retrouve aux urgences, le corps couvert de chaînes qui déchirent peu à peu sa chair jusqu’à ce qu’il explose littéralement en morceaux. Témoin de la scène, la journaliste Joey Summerskill (Terry Farrell) décide de mener l’enquête. Sa seule piste est Terri (Paula Marshall), la petite amie de la victime, qui a conservé le cube. Entre-temps, Monroe découvre que sa statue abrite des démons avides de chair. Lorsqu’une de ses conquêtes féminines est dépecée puis aspirée sous ses yeux, il s’écrie : « Jésus Christ ! ». « Pas tout à fait » rétorque stoïquement Pinhead, soudain revenu d’entre les morts.

Le pacte de sang, leitmotiv de la saga Hellraiser, recommence donc, car comme notre Cénobite à tête d’épingles le dit si ironiquement : « L’Enfer vaut bien quelques sacrifices ». Les liens de ce troisième opus avec les épisodes précédents ne se révèlent que progressivement. Nous apprenons ainsi que la statue provient de l’institut psychiatrique du professeur Channard. Et sur une vieille bande vidéo récupérée chez le défunt médecin, Kirsty Cotton (Ashley Laurence) tente d’expliquer les dangers de la fameuse boîte qu’elle décrit comme « la porte de l’Enfer ». Une fois de plus, le maquilleur Bob Keen se surpasse, nous offrant notamment un carnage très imaginatif dans le club de Monroe au cours duquel les victimes sont massacrées à coups de CD, de glaçons ou de boules de bowlings !

Toute une armée de nouveaux Cénobites

Aux côtés de Pinhead, toute une armée de nouveaux Cénobites fait dès lors son apparition, et c’est sur Terre qu’ils sévissent maintenant, comme l’annonce fort justement le sous-titre original. L’ex-caméraman qui a un objectif acéré greffé dans l’œil, l’ancien barman qui crache désormais du feu, le DJ qui propulse des disques acérés tourmentent donc notre pauvre journaliste, ainsi que Monroe et Terri, eux aussi mués en démons tout de cuir vêtus. Les effets visuels, points faibles techniques des épisodes précédents, sont plutôt soignés, bénéficiant cette fois-ci des tout nouveaux outils numériques. Le film s’avère même très généreux en effets pyrotechniques, notamment lorsque Joey court dans la rue nocturne, assaillie par des explosions en chaîne. Certes, on sent bien que la série s’essouffle et que le spectaculaire cherche progressivement à l’emporter sur l’épouvante inhérente au concept initial. Mais le film demeure fort distrayant et s’achève comme il se doit sur une fin très ouverte.

 

© Gilles Penso

HELLRAISER 2 : LES ÉCORCHÉS (1988)

Une séquelle très réussie du shocker de Clive Barker qui prend des allures de conte de fées horrifique et sanglant

HELLBOUND : HELLRAISER 2

1988 – USA

Réalisé par Tony Randel

Avec Ashley Laurence, Clare Higgins, Imogen Boorman, Kenneth Cranham, Sean Chapman, Doug Bradley 

THEMA DIABLE ET DEMONS I SAGA HELLRAISER

L’univers intriguant dévoilé par Hellraiser ne demandait qu’à être développé. Le quasi-débutant Tony Randel prend donc la relève de Clive Barker pour ce second opus dont le prologue nous révèle la genèse du personnage emblématique du film précédent : Pinhead. Un soldat colonial (Doug Bradley) y ouvre la fameuse boîte magique. Aussitôt, des chaînes prolongées par des crochets en surgissent et lacèrent sa chair. Son visage est tailladé, des clous y sont plantés à coup de maillets, le malheureux hurle à la mort… Voilà de quoi conditionner un public qui n’en espérait pas tant ! La suite du film prolonge directement l’intrigue du premier opus. Interrogée par la police suite à la mort mystérieuse de son père et de sa belle-mère, Kirsty (Ashley Laurence) est confiée à l’éminent docteur Channard (Kenneth Cranham), qui pratique des opérations à cerveau ouvert avec autant de décontraction que Steve Martin dans L’Homme aux Deux Cerveaux.

Un soir, dans l’institut psychiatrique où elle est soignée, la jeune fille a une vision terrifiante : un écorché gémissant écrit avec son sang : « Je suis en Enfer, aidez-moi ». Elle est persuadée qu’il s’agit de son père. Lorsque Kyle (William Hope), l’assistant de Channard, lui rappelle que son géniteur a passé l’arme à gauche, elle répond sans se démonter : « Mon père est mort, il est seul et il souffre ! » Il se trouve que Channard est obsédé par les secrets de l’au-delà et collectionne tout ce qui a trait aux cubes magiques. Il a même passé un pacte avec la défunte Julia (Clare Higgins), s’engageant à la ressusciter en lui fournissant des victimes puisées dans son hôpital psychiatrique. Pour camoufler l’apparence hideuse de l’écorchée, Channard recouvre son corps de bandages, à la manière d’une momie, et une idylle trouble s’installe bientôt entre eux. « Il nous faut de la peau… en quantité », lui dit elle après un langoureux baiser. L’homme lui livre alors des dizaines de victimes enchaînées dans le crâne desquelles elle plante ses griffes écarlates pour puiser leur énergie vitale. Et la voilà enfin ressuscitée, face à un médecin aussi fasciné que le docteur Pretorius dans La Fiancée de Frankenstein (le costume en bandelettes semble s’y référer d’ailleurs directement).

Alice au pays des horreurs

Mais la référence principale du film est une fois de plus le conte de fée. Et si le premier Hellraiser ressemblait à une variante horrifique de Blanche Neige (la jeune fille en robe de chambre immaculée affrontant sa maléfique belle-mère), nous avons plutôt affaire ici à une relecture d’Alice au Pays des Merveilles. Car lorsque la boîte s’ouvre à nouveau, notre héroïne se met à errer dans des labyrinthes dignes d’Escher, dominés par le dieu Léviathan, peuplés de Cénobites vengeurs et d’écorchés ensanglantés. Très généreux en maquillages gore, Hellraiser 2 nous donne également droit à la naissance d’un nouveau Cénobite, Channard lui-même, mué en monstre dont les mains se prolongent par des tentacules animés image par image et ornés d’instruments tranchants. Au cours du climax, il affronte les quatre autres Cénobites qui, en mourant, reprennent leur apparence humaine. Mais comme en Enfer, la mort est toute relative, tout ce beau monde reviendra dans Hellraiser 3.

 

© Gilles Penso

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LA VIE FUTURE (1936)

Une étonnante fable d'anticipation réalisée par le directeur artistique William Cameron Menzies d'après un scénario écrit par H.G. Wells en personne

THINGS TO COME

1936 – GB

Réalisé par William Cameron Menzies

Avec Raymond Massey, Edward Chapman, Ralph Richardson, Margaretta Scott, Cedric Hardwicke, Maurice Braddell

THEMA FUTUR

Deuxième long-métrage dont le scénario fut écrit par Monsieur Herbert George Wells en personne (après L’Homme qui fait des Miracles), La Vie Future s’ouvre sur des images terriblement prophétiques. Elles décrivent en effet les méfaits d’une effroyable guerre mondiale qui éclate en 1940 et s’étend inlassablement sur de longues décennies. Certaines images, comme l’enfant jouant devant un mur sur lequel se projettent les ombres colossales de soldats au pas, la gigantesque nuée d’avions militaires, ou encore les plans de la cité en ruines, sont très fortes. Elles sont dues en grande partie au talent visuel de William Cameron Menzies, directeur artistique de renom qui œuvra notamment sur Le Voleur de Bagdad de Raoul Walsh. Ces images rendent du coup inutiles les répliques sentencieuses et moralisatrices que Wells place un peu artificiellement dans la bouche de ses personnages. Des dialogues qui ne gêneraient guère en littérature, mais passent difficilement le cap de la transposition sur grand écran. C’est là tout le paradoxe de l’écrivain, génie visionnaire parfois embarrassé par une naïveté un tant soit peu désuète.

Au sein de cet univers parallèle, où la guerre fait encore rage en 1970 et où la civilisation a régressé jusqu’à une sorte de moyen âge recyclant les résidus des années de paix, la science-fiction pure et dure fait irruption sous la forme d’un avion futuriste piloté par un homme tout de noir vêtu et affublé d’un gigantesque casque… Il s’agit tout bonnement du représentant de la civilisation moderne, celle de la paix, de la science et de l’avenir prospère. Celle à laquelle Wells a toujours aspiré, à travers une large portion de son œuvre. Porté par le génie artistique de Cameron Menzies, le film est truffé d’effets spéciaux plus ou moins efficaces, mais tous très ingénieux, en particulier à base de maquettes, d’incrustations variées et de matte-paintings signés Peter Ellenshaw et Percy Day. Ce qui nous donne droit à des visions dantesques, comme l’armada de forteresses volantes futuristes ou la cité du 21ème siècle. Celle-ci, qui évoque par moments celle de Metropolis, s’avère visionnaire en bien des points : grands immeubles aux baies vitrées, machines qui reconstituent la lumière du jour, ascenseurs transparents à flanc d’édifices, écrans de télécinévision… 

Mi-prophétique, mi-fantaisiste

En revanche, les péplums que portent les hommes du futur sont forcément beaucoup moins convaincants. Le rôle du vénérable Theotocopulos fut d’abord attribué à Ernst Thesiger (le docteur Pretorius de La Fiancée de Frankenstein) qui joua toutes ses scènes, avant que le producteur Alexander Korda ne change son fusil d’épaule et ne le fasse remplacer par Sir Cedric Hardwicke (qui partageait l’année précédente l’affiche des Misérables avec Frederic March et Charles Laughton), plus connu et plus populaire à son goût. Au cours de son final, La Vie Future ouvre une perspective de colonisation spatiale et de peuplement des autres planètes, via les Adam et Eve de l’an 2036. En tant que scénariste, Wells en restera là, et s’éteindra dix ans plus tard, suite à la guerre qu’il avait en partie prophétisée.

© Gilles Penso

TICKS (1993)

Des tiques ayant muté suite à l'absorption de stéroïdes anabolisants s'en vont agresser des adolescents en pleine campagne…

TICKS

1993 – USA

Réalisé par Tony Randel 

Avec Rosalind Allen, Ami Dolenz, Seth Green, Virginya Keehne, Ray Oriel, Alfonso Ribeiro, Peter Scolari, Dina Dayrit, Barry Lynch

THEMA INSECTES ET INVERTEBRES

« J’ai écrit le scénario original de Ticks au début des années 70 », nous raconte l’as des effets spéciaux Doug Beswick. « Il aura donc fallu vingt ans avant que le film ne se fasse. » (1) Un groupe d’adolescents parti à la campagne découvre un laboratoire de stéroïdes anabolisants installé dans une vieille cabane. Lorsqu’ils renversent par accident un des récipients, son contenu se déverse sur un nid de tiques. Celles-ci voient dès lors leur taille et leur force augmenter… A priori, le sujet ne déborde pas de nouveauté. Le choix des tiques témoigne certes d’une certaine originalité, mais leur rôle reste strictement identique à celui des habituels insectes mutants. A la place de l’atome ou des manipulations génétiques, les scénaristes ont opté pour des mutations dues à l’usage de stéroïdes dans des champs de marijuana. Pourquoi pas ? Mais, une fois de plus, ce n’est pas de ce côté qu’il faut chercher la nouveauté. L’intérêt que suscite spontanément Ticks provient principalement de ses personnages. Contrairement aux victimes anonymes des Vendredi 13, ces adolescents à problème ont de la consistance, de la teneur, des personnalités relativement fortes et des réactions assez logiques.

A ce titre, Tony Randel nous éclaire un peu sur ses intentions : « J’ai voulu donner aux acteurs une chance d’être eux-mêmes dans le film. C’est la raison pour laquelle beaucoup de choses ont été improvisées pendant le tournage. » (2) Les singularités de ces six filles et garçons, menés par un couple de sociologues, dotent le film d’une crédibilité fort appréciable. Peu attiré par l’humour référentiel, Tony Randel lui préfère une approche sérieuse, semblable en esprit à celle des années 50, où SF et épouvante prêtaient rarement à rire. A ce sérieux s’ajoute une horreur toute moderne, due aux ravages provoqués par les abominables tiques géantes. Ticks se rattache également au « survival », par le décor naturel et sauvage – habité par de peu recommandables individus – où il se déroule, et en particulier à Délivrance, auquel il fait une furtive allusion.

L'assaut final des bêtes rampantes

Mais le film n’aurait certainement pas eu le même impact sans le travail de Doug Beswick, qui réalisa à l’occasion toute une série de tiques très convaincantes. Simples marionnettes, créatures mécaniques ou figurines animées image par image, les tiques de Beswick provoquent une répulsion systématique. On peut émettre plus de réserves sur la tique gigantesque qui apparaît à la fin du film. Si son animation mécanique réussit à convaincre – on pense en particulier à La Mouche – sa présence ne se justifie pas vraiment. Elle obéit apparemment à un concept devenu commun depuis Aliens, et surgit d’un corps humain à l’issue d’une métamorphose réussie mais un peu trop prolongée. L’assaut final des tiques autour de la cabane dans laquelle se sont réfugiés les héros évoque beaucoup La Nuit des Morts-Vivants, d’autant que dans certains plans, les pattes s’agitant derrière les lattes de bois ressemblent à des mains crispées. Le film s’achève sur un faux happy-end classique, aussitôt désamorcé par une chanson folk saupoudrant d’une touche finale légère et comique un film somme tout assez éprouvant.


(1) Propos recueillis par votre serviteur en avril 1998
(2) Propos recueillis par votre serviteur en février 1994

 

© Gilles Penso

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PREDICTIONS (2009)

Le talentueux réalisateur de The Crow et de Dark City plonge Nicolas Cage dans un récit de science-fiction aux répercussions inattendues

KNOWING

2009 – USA

Réalisé par Alex Proyas

Avec Nicolas Cage, Chandler Canterbury, Rose Byrne, Lara Robinson, D.G. Maloney, Nadia Townsend, Alan Hopgood 

THEMA CATASTROPHES

Prédictions part d’une idée géniale imaginée par le scénariste Ryne Douglas Pearson : pour fêter l’inauguration d’une école en 1959, on décide de demander aux enfants de dessiner le futur tel qu’ils l’imaginent et d’enfouir tous leurs dessins dans une « capsule temporelle » qui sera enfouie sous terre pour n’être ouverte que cinquante ans plus tard. En 2009, au moment de l’ouverture de la capsule, chaque élève de l’école hérite d’une des œuvres de ses prédécesseurs. Sauf qu’en décachetant son enveloppe, le jeune Caleb Koestler ne trouve pas un dessin mais une série de chiffres énigmatiques écrits à la main. Or ces chiffres semblent prédire l’avenir… Difficile de ne pas être intrigué par un tel point de départ. Naturellement séduits par cette idée, les producteurs Jason Blumenthal et Todd Black ont pourtant eu toutes les peines du monde à monter le projet. Rod Lurie et Richard Kelly furent tour à tour envisagés pour réaliser le film, avant qu’il n’atterrisse enfin entre les mains d’Alex Proyas. Tout désigné pour diriger cette fable de science-fiction, l’auteur de The CrowDark City et I, Robot s’en est emparé à bras le corps pour signer une œuvre marquante à plus d’un titre. La concrétisation du projet reposait sur les épaules d’une tête d’affiche, et c’est Nicolas Cage qui s’en charge dans le rôle de John Koestler, le père de Caleb, un professeur d’astronomie bientôt obsédé par cette insondable liste de chiffres. 

L’une des scènes clefs du film, le crash d’un avion survenant sous les yeux de notre héros, fait définitivement basculer le récit tout en nous offrant un pur et magnifique moment de cinéma. Conçue en plan-séquence, cette catastrophe, prélude d’une série de désastres de plus en plus spectaculaires, s’avère remarquable du double point de vue de la technique et de la narration. Englobés avec le protagoniste dans ce cauchemar en temps réel, nous participons activement à son traumatisme et perdons peu à peu toute notion d’espace et de temps. Or telle est justement la thématique clef du film : l’absence totale de contrôle sur notre environnement spatio-temporel, malgré la science, les connaissances et le savoir que l’homme s’échine à accumuler depuis ses origines.

Un potentiel énorme émoussé par une fin bancale

On comprend que Richard Kelly, réalisateur de Donnie Darko, ait envisagé de s’attaquer à cette histoire, mais l’on se félicite que Proyas ait pris le relais, tant sa direction artistique, sa direction d’acteur et sa construction dramatique se mettent au diapason du sujet. D’autant que notre homme, malin, est parvenu à boucler son tournage en trois mois seulement (deux fois moins qu’I, Robot) grâce aux progrès de la technologie numérique (ce fut le premier long-métrage tourné avec la fameuse caméra Red One). Prédictions aurait pu être un chef d’œuvre. Il en avait l’étoffe. Hélas, au cours du dernier quart d’heure, Alex Proyas montre trop explicitement des choses qu’il aurait dû se contenter de suggérer, évacuant une bonne partie de la crédibilité de son intrigue et forçant exagérément un trait qu’on aurait aimé plus subtil. Tous disposés à nous laisser transporter, nous sommes quelque peu freinés par cette imagerie d’Epinal naïve et maladroite qui clôt le film sur une note un peu bancale. Dommage.

 

© Gilles Penso

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