MONSIEUR JOE (1949)

L'équipe de King Kong met en scène un nouveau gorille géant dans cette aventure monumentale riche en rebondissements

MIGHTY JOE YOUNG

1949 – USA

Réalisé par Ernest B. Schoedsack

Avec Terry Moore, Ben Johnson, Robert Armstrong, Frank McHugh, Douglas Fowley, Dennis Green, Paul Guilfoyle

THEMA SINGES

L’équipe de King Kong se lança 16 ans plus tard dans les aventures d’un nouveau gorille géant, Monsieur Joe. Inspiré du roman « Toto et Moi », le film raconte les aventures de Jill Young, une fillette qui vit en Afrique avec son père et a pour compagnon de jeu un bébé gorille nommé Joe. Plusieurs années plus tard, Max O’Hara (Robert Armstrong, reprenant quasiment le rôle de Carl Denham), un impresario américain, vient en Afrique pour capturer des fauves. Mais en découvrant la beauté de Jill et le gigantisme de Joe, devenu entre-temps un émule de King Kong, O’Hara se laisse largement séduire. Il convainc la jeune fille de venir à New York pour se produire avec son gorille dans un cabaret. Mais Joe ne supporte guère d’être devenu un animal de cirque. Un soir, alors que des ivrognes le saoulent dans sa cage, il se révolte, détruit la boîte de nuit et s’échappe dans la ville, où il sème la panique…

Vouloir réitérer l’exploit de King Kong était un pari difficile, d’autant que tout le monde a gardé en mémoire le chef d’œuvre de 1933. C’était à prévoir, le public n’a pas porté aux nues ce Monsieur Joe, sans doute à cause d’un scénario un peu déséquilibré, dénué d’une romance digne de ce nom et cédant aux facilités du mélodrame à rebondissements. Cela dit, même sans faire abstraction de l’œuvre maîtresse réalisée par Schoedsack et Cooper, cette histoire gentillette exhale plein de charmes et d’attraits. Formellement, le film est une petite merveille, grâce aux talents combinés du maître des effets spéciaux Willis O’Brien et de son brillant disciple Ray Harryhausen, lesquels vont parfois jusqu’à surpasser l’animation de Kong en dotant Joe d’une personnalité et d’une crédibilité tout à fait remarquables. « J’ai pratiquement fait l’animation seul, ce qui m’a pris environ six mois », nous raconte Harryhausen. « Nous avions envoyé un cameraman au zoo de chicago pour y filmer un vrai gorille, afin que ça puisse nous servir de référence pour l’animation. Mais le singe se contentait de se promener dans sa cage en se curant le nez ! Ça n’était donc pas très utilisable… » (1)

L'Oscar des meilleurs effets spéciaux

Le film regorge de morceaux de bravoure comme l’affrontement de Joe et des cavaliers (annonçant l’une des scènes clefs de La Vallée de Gwangi), le spectacle dans le cabaret où le gorille soulève Jill en train de jouer du piano, les dix lutteurs (dont Primo Carnera dans son propre rôle) se mesurant au grand singe, le combat contre les lions (tour à tour réels ou animés) ou encore l’incendie final dans l’orphelinat. Du coup, malgré son semi-échec, Monsieur Joe permit à O’Brien de remporter en 1949 l’Oscar des meilleurs effets spéciaux. Quarante ans plus tard, les studios Disney rachetèrent les droits du film et confièrent à Ron Underwood (réalisateur de Tremors) la mise en scène d’un remake titré en français Mon ami Joe. Signe des temps, l’image de synthèse de Dream Quest et d’ILM et les costumes animatroniques de Rick Baker ont remplacé l’animation image par image. Ray Harryhausen se prêta au jeu en venant rendre visite à l’équipe des effets visuels et en figurant même dans une scène de réception aux côtés de Terry Moore, l’interprète originale de Jill Young.  

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en février 2004

 

© Gilles Penso

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SINBAD ET L’ŒIL DU TIGRE (1977)

Ce troisième Sinbad produit par Charles H. Schneer et truqué par Ray Harryhausen marque un infléchissement d'inspiration, malgré de nombreux morceaux de bravoure

SINBAD AND THE EYE OF THE TIGER

1977 – USA

Réalisé par Sam Wanamaker

Avec Patrick Wayne, Taryn Power, Margaret Whiting, Jane Seymour, Patrick Troughton, Kurt Christian, Nadim Sawalha

THEMA MILLE ET UNE NUITS

Pour trouver le sujet de son troisième long-métrage sur Sinbad, Ray Harryhausen récupéra plusieurs éléments non utilisés du scénario du Voyage fantastique de Sinbad et les assembla entre eux, ce qui explique probablement sa structure un peu maladroite, malgré les efforts du scénariste Beverly Cross pour lier tous les épisodes prévus en un tout cohérent. Dans le script, l’intrépide marin fait escale dans une ville en quarantaine où la princesse Farah lui apprend que son frère Cassim a été transformé en babouin par un terrible maléfice, et que seul son retour pourra faire revivre cette ville jadis somptueuse. Sinbad se rend donc avec son équipage sur une île grecque où il rencontre un vieux sage féru de magie et sa fille Diane, puis dans une contrée polaire habitée par un morse géant et un troglodyte simiesque et cornu. Ce scénario composite, qui emprunte ses éléments autant à la mythologie grecque et au bestiaire préhistorique qu’aux Mille et Une Nuits, n’est hélas guère magnifié par la mise en scène peu inventive de l’acteur-réalisateur Sam Wanamaker, remplaçant au pied levé un Gordon Hessler sollicité à l’époque par la télévision britannique.

La distribution elle-même est discutable. Car si Jane Seymour, qui se dévêt furtivement à plusieurs reprises, distille un savoureux charme exotique, Patrick Wayne, lui, campe un bien fade Sinbad. Du coup, cet épisode est peut-être le moins captivant de la fameuse trilogie consacrée au marin mythique. Fort heureusement, Ray Harryhausen redouble d’ingéniosité pour que le spectacle distille sa magie de bout en bout. Outre les créatures qui font une apparition mémorable aux moments clef du film (les trois ghoules à tête d’insecte se démarquant des squelettes de Jason et les Argonautes, la guêpe géante, le morse colossal, le tigre à dents de sabre), plusieurs créatures jouent un rôle constant pendant plusieurs séquences, voire sur la durée totale du récit : Cassim changé en babouin, Trog et le Minoton. Détail amusant : cette dernière créature, une statue de bronze en forme de Minotaure, est interprétée dans les plans serrés par un acteur costumé qui n’est autre que Peter Mayhew, le Chewbacca de La Guerre des étoiles.

Chewbacca dans la peau du minotaure

Quant à l’animation du babouin, c’est un véritable tour de force technique et artistique. « Il est très difficile de dresser les babouins, contrairement aux chimpanzés », explique Harryhausen. « Je n’ai jamais vu un babouin dressé, et encore moins un babouin jouer aux échecs ! Or la scène des échecs était importante dans l’histoire. Donc nous avons dû créer un singe en miniature et l’animer image par image. » (1) Grâce aux exploits du génial artiste, qui n’avait jamais créé autant de créatures pour un seul film, ce troisième Sinbad demeure donc un divertissement grandiose, agrémenté de décors féeriques, souvent prolongés par de belles peintures sur verre. Le film fit moins d’éclat au box-office que ses prédécesseurs. La même année sortait sur les écrans La Guerre des étoiles. Une nouvelle ère naissait alors, moins propice hélas aux tours de magie naïfs du grand Ray.

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en février 2004.

 

© Gilles Penso

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LES PREMIERS HOMMES DANS LA LUNE (1964)

Le producteur Charles Schneer, le réalisateur Nathan Juran et le créateur d'effets spéciaux Ray Harryhausen adaptent avec facétie l'un des romans phare de H.G. Wells

FIRST MEN IN THE MOON

1964 – GB / USA

Réalisé par Nathan Juran

Avec Lionel Jeffries, Edward Judd, Martha Hyer, Peter Finch, Betty McDowall, Hugh McDermott, Miles Malleson, Erik Chitty

THEMA SPACE OPERA I EXTRA-TERRESTRES

Le génie des effets spéciaux Ray Harryhausen rêvait depuis longtemps d’adapter à l’écran H.G. Wells, qui demeure son écrivain favori. Après des tentatives avortées liées à « La Guerre des Mondes », « La Machine à Explorer le Temps » et « La Nourriture des Dieux », l’occasion se présenta enfin après Jason et les Argonautes avec « Les Premiers Hommes dans la Lune », un roman publié en 1901. Fidèle à son habitude, il esquissa de somptueux dessins de pré-production, puis Jan Read fut chargé de rédiger le scénario. Mais le sujet un tantinet vieillot et l’imminence d’une véritable expédition sur la lune, au milieu des années 60, rendirent le projet quelque peu obsolète. Jusqu’au moment où le scénariste Nigel Kneale proposa un angle d’attaque original : tout commence avec une mission spatiale des Nations Unies, avec un Russe, un Américain et un Anglais, pour ne vexer personne ! Les trois astronautes atterrissent sur la Lune et découvrent un drapeau anglais qui y est planté depuis 1899. A partir de là, un flash-back permet de ramener les spectateurs dans le contexte du roman initial, à l’époque où l’excentrique professeur Cavor (excellent Lionel Jeffries) utilise sa peinture anti-gravité sur un vaisseau spatial sphérique qui l’emmène sur la Lune en compagnie du dramaturge Arnold Bedford (Edward Judd) et de sa fiancée Kate Callender (Martha Hyer). Là, ils sont capturés par les Sélénites, des insectes de taille humaine guère engageants.

« Chaque fois que c’était possible, et en particulier pour les gros plans, les Sélénites étaient des figurines animées image par image », nous explique Harryhausen. « Mais comme ils étaient trop nombreux pour être tous animés, nous avons surtout employé des acteurs costumés. Je ne pouvais pas me permettre d’animer des trentaines de Sélénites pendant une éternité. J’y serais encore aujourd’hui ! » (1) Leurs costumes ne sont d’ailleurs pas sans évoquer ceux des Lunaires que Méliès utilisa pour Le Voyage dans la Lune« En fait, Ray est un grand admirateur de Méliès », nous confirme Tony Dalton, conservateur de la Fondation Harryhausen. « Il possède même une de ses cartes de visite originales » (2).

Hommes-insectes et chenilles géantes

Parmi les autres créatures qui peuplent cette lune fantaisiste, on se souviendra aussi du monstrueux Veau Lunaire aux allures de chenille géante qui attaque les protagonistes et finit ses jours électrocuté. Les décors de la Lune, aux teintes volontiers orangées et rougeoyantes, adoptent des architectures hexagonales évoquant les habitats d’insectes.  Pour coller à l’actualité, le scénariste Nigle Kneale décida de s’écarter du dénouement tel qu’il était conçu dans le texte original en faisant mourir les Sélénites à la fin du film. Toutefois, soucieux de rester fidèle à Wells, il réutilisa l’idée finale de « La Guerre des Mondes » pour anéantir les habitants de la Lune avec un virus terrien. Bien que Ray Harryhausen considère Les Premiers Hommes dans la Lune comme l’un de ses meilleurs films, la réaction du public ne suvit pas. Peut-être le style volontairement rétro de l’œuvre ne s’adaptait-il pas aux attentes science-fictionnelles du moment.

 

(1) Propos recueillis en février 2004 – (2) Propos recueillis en janvier 2010

 

© Gilles Penso

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LES VOYAGES DE GULLIVER (1960)

Après le triomphe du 7ème Voyage de Sinbad, le producteur Charles Schneer et le magicien des effets spéciaux Ray Harryhausen s'intéressent à Jonathan Swift

THE THREE WORLDS OF GULLIVER

1960 – GB

Réalisé par Jack Sher

Avec Kerwin Mathews, Jo Morrow, June Thorburn, Lee Paterson, Grégoire Aslan, Basil Sydney, Charles Lloyd Pack, Martin Benson

THEMA NAINS ET GEANTS

Auréolés du succès du 7ème Voyage de Sinbad, le producteur Charles Schneer et le concepteur d’effets spéciaux Ray Harryhausen se lancent dans une adaptation naïve du roman « Les Voyages de Gulliver » écrit par Jonathan Swift en 1726. Après avoir essuyé les refus successifs de Jack Lemon et Danny Kaye, ils proposent à Kerwin Mathews, le rôle du médecin voyageur, auquel le jeune comédien apporte toute la fraîcheur dont il avait su doter Sinbad, en allant même jusqu’à pousser la chansonnette. Dotés d’un budget environ trois fois plus important que celui de Sinbad, Schneer, Ray Harryhausen et l’équipe du film partent tourner dans les mêmes extérieurs espagnols. Au début du film, le docteur Gulliver envisage d’épouser Elizabeth et d’acheter un petit cottage. Il accepte un rôle de chirurgien à bord d’un navire parti pour un long voyage. Après une furieuse tempête, Gulliver est jeté sur le rivage de Lilliput, une île habitée par des hommes minuscules, en guerre contre le royaume insulaire de Blefuscu. Après avoir séjourné quelques temps sur place et avoir mis fin à cette guerre stupide, il prend le large et se retrouve sur l’île de Brobdingnag, habitée par des géants. Là, il retrouve Elizabeth, rejetée comme lui par les flots, et l’épouse sur place. Attaqué par un écureuil géant, traité de sorcier par l’alchimiste local, livré à un crocodile énorme, Gulliver s’échappe avec Elizabeth à bord d’un panier jeté dans une rivière…

Si l’épisode sur Lilliput (pour les besoins duquel Mathews passe huit heures consécutives attaché sur la plage brûlante de La Conca) demeure très fidèle au texte original, les rabelaiseries en moins, la seconde partie, en revanche, est presque entièrement réécrite. Quant aux autres voyages de Gulliver, ils ont ici été écartés. Les effets spéciaux de Ray Harryhausen concernent surtout les mises en relation de nains et de géants, avec force maquettes, décors surdimensionnés, perspectives forcées et plans composites optiques tous très réussis. « Nous avons décidé de réduire au maximum les séquences d’animation, pour éviter de passer trop de temps sur ce film, et parce que nous préférions utiliser de véritables acteurs pour les nains et les géants » (1), nous explique Harryhausen.

Quelques monstres géants

Les deux seules créatures animées du film, un écureuil géant et un crocodile, interagissent de près avec les comédiens via des astuces visuelles qui, aujourd’hui encore, frappent par leur habileté. Les corps à corps entre le saurien et le comédien, notamment, regorge de tours de passe-passe étonnants. En ce qui concerne le récit, on peut regretter quelques ellipses vertigineuses qui entravent la cohérence et l’unité de la narration, en particulier au moment où le héros retrouve sa femme. Bernard Herrmann composa pour le film une nouvelle partition enjouée et empreinte de classicisme, qu’il avoua préférer à celle de Sinbad. Lorsque Les Voyages de Gulliver sortit aux Etats-Unis, il bénéficia de très bonnes critiques et d’une assez grande promotion en plein Thanksgiving. Son score au box-office s’avéra très honorable, sans atteindre cependant celui de Sinbad.

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en février 2004.  

 

© Gilles Penso

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À DES MILLIONS DE KILOMÈTRES DE LA TERRE (1957)

Le dernier film en noir et blanc de Ray Harryhausen met en scène une créature vénusienne qui grandit à vue d'œil

20 MILLION MILES TO EARTH

1957 – USA

Réalisé par Nathan Juran

Avec William Hopper, Joan Taylor, Frank Puglia, John Zaremba, Thomas Browne Henry, Tito Vuolo, Jan Arvan, Arthur Space

THEMA EXTRA-TERRESTRES I SAGA RAY HARRYHAUSEN

Dernier film en noir et blanc de Ray Harryhausen, A des millions de kilomètres de la Terre clôt aussi, pour ce magicien de l’animation, une trilogie liée aux monstres gigantesques destructeurs de grandes villes, un thème tout à fait typique des années cinquante, les deux précédents représentants étant le dinosaure du Monstre des temps perdus et la pieuvre géante du Monstre vient de la mer. Le film s’ouvre sur l’atterrissage en catastrophe d’une fusée terrienne sur la côte italienne. Un œuf gélatineux rapporté de Venus par les astronautes est découvert par un petit garçon qui l’apporte à un vieux zoologiste, le docteur Leonardo (Frank Puglia). Celui-ci, comme tous les scientifiques des films de science-fiction, a une jolie jeune fille, Marisa (Joan Taylor), qui ne tardera pas à s’éprendre du héros, autrement dit le colonel Calder (William Hopper), seul survivant de l’expédition spatiale. La petite créature dans l’œuf, sous l’effet de l’atmosphère terrestre, se met à grandir rapidement et à atteindre des proportions inquiétantes. Baptisé Ymir par Harryhausen, mais jamais nommé dans le film, l’extra-terrestre vedette est une création très inspirée. « Je me suis efforcé de lui conserver une forme humanoïde afin que le public puisse le prendre en sympathie », explique le génial animateur. « Le bas de son corps, en revanche, était inspiré par celui d’un tyrannosaure. » (1)

Lorsqu’il atteint une taille humaine et attaque les villageois dans une grange, à l’aide d’effets spéciaux étonnants permettant les interactions entre les comédiens et la figurine animée, le film bascule dans l’angoisse pure, aidé par une photographie fort contrastée privilégiant la pénombre. Mais il faut attendre que Ymir croisse encore jusqu’à des proportions gigantesques pour que la réminiscence de King Kong apparaisse très distinctement. Et comme son simiesque et illustre prédécesseur, ce croisement entre une gargouille et un allosaure finit abattu par l’armée du haut d’un célèbre édifice, le Colisée de Rome en l’occurrence. Avant ce dénouement prévisible mais fort spectaculaire, Ymir aura eu le temps de saccager quelques monuments italiens et de lutter contre un éléphant, lui aussi animé dans la plupart des plans par un Harryhausen décidément très inspiré.

Le même destin que King Kong

On peut en revanche regretter que Nathan Juran se soit tellement intéressé au monstre qu’il en ait négligé les acteurs humains, purement et simplement effacés par la « performance » du colossal extra-terrestre. « C’est embarrassant », avoue Harryhausen, « parce que j’ai souvent entendu les critiques dire : “si Mr Harryhausen avait aussi animé les humains, ils auraient sans doute été plus expressifs !” Les réalisateurs n’apprécient guère ce genre de commentaire. Mais avec des hommes aussi doués artistiquement que Nathan Juran, je n’ai jamais eu de conflit d’intérêt ou de problème d’ego à gérer. » (2) Juran, Harryhausen et le producteur Charles H. Schneer se retrouveront l’année suivante dans les splendeurs multicolores de l’Orient pour Le 7ème voyage de Sinbad, beaucoup plus enjoué et bien moins sombre que cette inquiétante fable de science-fiction.


(1) et (2) Propos recueillis par votre serviteur en février 2004
 .

© Gilles Penso

 

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LA VALLEE DE GWANGI (1969)

Un groupe de cowboys travaillant dans un cirque ambulant découvre une vallée perdue peuplée de dinosaures

THE VALLEY OF GWANGI

1968 – USA

Réalisé par James O’Connolly

Avec James Franciscus, Richard Carlson, Gila Golan, Laurence Naismith, Freda Jackson, Gustavo Rojo, Dennis Kilbane

THEMA DINOSAURES

Sensibilisé par le succès de Un Million d’années avant JC, le producteur Charles Schneer décida de reformer son duo avec Ray Harryhausen, après leur brève séparation, et tous deux se penchèrent sur « Gwangi », un projet avorté que Willis O’Brien préparait pour la RKO. Le scénario démarre dans une région écartée du Grand Canyon du Colorado, où l’on découvre un cheval haut seulement de 60 cm. Un groupe de cow-boys, héros d’un cirque ambulant, essaye de capturer la créature pour la montrer au public. Ils pourchassent le cheval jusque dans une vallée cachée où ils tombent sur de nombreux reptiles préhistoriques. Ils rencontrent un ptéranodon qui s’empare de l’un d’eux, et attirent l’attention de Gwangi, un immense allosaure qu’ils essaient de prendre au lasso. Ils en sont empêchés par l’arrivée d’un styracosaure. Gwangi bat le reptile cuirassé, puis est pris dans un glissement de terrain au moment où il essayait de s’attaquer aux cavaliers. Ceux-ci enchaînent l’animal sur un chariot et le ramènent dans l’enceinte du cirque. Mais, au cours du spectacle, le dinosaure s’échappe…

Bien qu’il calque fidèlement son intrigue sur celle de King KongLa Vallée de Gwangi tire son originalité du contexte du western – inhabituel pour un film fantastique – mais aussi d’un postulat de départ intriguant qui permet aux spectateurs d’entrer immédiatement dans le vif du sujet, aidé par des interprètes convaincants. Les deux acteurs principaux sont le vétéran James Franciscus et la débutante Gila Golan, qu’il fallut post-synchroniser à cause de son accent israélien savoureux mais plutôt déplacé en plein Far West. Pour permettre à Harryhausen d’insérer dans les prises de vues ses effets visuels, le réalisateur James O’Connolly se vit contraint de sacrifier les longues focales et les lumières contrastées qu’il chérissait tant, au profit de cadrages plus neutres. Cette situation n’entraîna pas de conflit particulier au sein de l’équipe, mais O’Connolly fit partie de ces metteurs en scène quelque peu frustrés par cette omniprésence créatrice leur ôtant à plusieurs reprises le dernier mot artistique.

Un allosaure qui semble échappé de King Kong

Les effets spéciaux font sans doute partie des plus réussis qu’ait jamais réalisés Ray Harryhausen, et les dinosaures de ce film appartiennent au groupe très restreint des plus convaincants jamais vus à l’écran. Ainsi, Gwangi, le redoutable allosaure qui donne son nom au titre du film, bénéficie d’une finition et d’une souplesse d’animation remarquables. Du double point de vue morphologique et comportemental, il est très proche de celui qu’affrontait King Kong en 1933 (il se gratte même frénétiquement l’oreille de la même façon !). Hélas, le réalisme de Gwangi est parfois entravé par la teinte de sa peau qui, d’un plan à l’autre, oscille entre le gris et le vert en passant par le bleu et le marron (à cause d’effets optiques difficiles à harmoniser en laboratoire). Le film est truffé de plans ahurissants, comme lorsque les cow boys tentent d’attraper Gwangi au lasso, ou lorsque l’un des cavaliers enfonce une lance dans le flanc du styracosaure. Sans compter ce dénouement plein d’emphase situé dans une immense cathédrale en flammes. Gros échec au box-office au moment de sa sortie, La Vallée de Gwangi a depuis été réévalué par les amateurs du genre qui se délectent de son charme suranné et de ses nombreuses séquences surréalistes. C’est devenu depuis l’une des influences majeures – parfaitement assumées – de la saga Jurassic Park.

 

© Gilles Penso

LE VOYAGE FANTASTIQUE DE SINBAD (1973)

Les tours de magie de Ray Harryhausen, le charme fou de John Philip Law et Caroline Munro, la mise en scène inspirée de Gordon Hessler… Un régal !

THE GOLDEN VOYAGE OF SINBAD

1973 – GB

Réalisé par Gordon Hessler

Avec John Philip Law, Caroline Munro, Tom Baker, Douglas Wilmer, Martin Shaw, Grégoire Aslan, Kurt Christian, Takis Emmanuel

THEMA MILLE ET UNE NUITS

Après plusieurs échecs au box-office, Charles Schneer vit sa crédibilité de producteur quelque peu ébranlée. Alors, d’un commun accord avec le maître des effets spéciaux Ray Harryhausen, il retourna dans l’univers qui fut le plus propice à leur duo : les Mille et Une Nuits. Le capitaine Sinbad est donc de retour, aidant le Grand Vizir à résister au magicien Koura, et l’emmenant sur son navire jusqu’à Lémuria où se trouve la Fontaine de Vie. Au fil d’un voyage semé d’embûches, Koura lance à leurs trousses plus d’une créature monstrueuse. Mais chaque fois qu’il utilise ses pouvoirs, le sorcier vieillit. La Fontaine de Vie est donc son principal objet de convoitise… L’ambiance de cette aventure est bien plus sombre que celle du somptueux 7ème voyage de Sinbad. Le casting s’en ressent, dominé par le jeu convaincant de John Philip Law et Tom Baker, moins hauts en couleurs que Kerwin Mathews et Torin Thatcher, mais mieux adaptés à cette version plus souterraine des Mille et Une Nuits. Quant à la toute belle Caroline Munro, dont la présence ensorcelante capte immédiatement les regards, son charme ingénu s’étale avec un peu moins de pudeur que celui de la gracieuse Kathryn Grant. « Je n’ai évidemment jamais joué face à des créatures de dix mètres de haut », raconte la belle Caroline. « En revanche, nous devions regarder un bâton qu’un accessoiriste déplaçait pour guider notre regard. J’avais également accès avant chaque prise aux extraordinaires storyboards de Ray, et je dois dire que son travail préparatoire était très impressionnant. Cet homme est un génie, vraiment ! » (1).

Des scènes d’animation magnifiques parcourent en effet ce film. La première créature à faire son apparition est un petit homuncule volant, mi-Harpie, mi-Ymir. On note aussi une figure de proue, réminiscence de Talos, sublimement animée et incrustée, ainsi qu’un centaure, initialement prévu pour Jason et les Argonautes, qui s’engage dans un violent combat avec un griffon. « Il n’est jamais facile de concevoir un animal composite, comme le centaure ou le griffon, car ils possèdent des éléments anatomiques qui, à l’origine, ne concordent pas ensemble », nous expliquait Harryhausen. « Il suffit d’une erreur de proportion pour basculer dans le grotesque. » (2)

La danse de Kali

Mais le vrai morceau d’anthologie de ce second Sinbad, doublé d’une prouesse technique, est l’inoubliable danse de Kali, suivie d’un combat contre les héros. « La séquence doit durer moins de cinq minutes, mais il m’a fallu à peu près deux mois pour la réaliser » (3), nous explique Harryhausen. On peut regretter que les monstres soient ici moins gigantesques qu’à l’accoutumée, et préfèrent surgir la nuit et dans des endroits clos plutôt que sur de vastes étendues, comme sur la plage du premier Sinbad. Succédant à Bernard Herrmann, Miklos Rosza, qui avait su créer une magnifique partition arabisante pour Le Voleur de Bagdad, se plongea à nouveau dans les mélodies orientales. Le Voyage Fantastique de Sinbad fut un gigantesque succès public dès sa sortie, à tel point que Le 7ème voyage de Sinbad goûta aux faveurs d’une ressortie et qu’un troisième épisode fut mis en chantier.

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en juin 2010. (2) et (3) Propos recueillis en février 2004.

 

© Gilles Penso

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STAR TREK INTO DARKNESS (2013)

J.J. Abrams poursuit sa reconstruction de la franchise Star Trek en offrant à Benedict Cumberbatch un rôle intense et inattendu

STAR TREK INTO DARKNESS

2013 – USA

Réalisé par J.J. Abrams

Avec Chris Pine, Zacchary Quinto, Benedict Cumberbatch, Simon Pegg, Zoe Saldana, Karl Urban, Peter Weller, Alice Eve

THEMA SPACE OPERA I FUTUR I EXTRA-TERRESTRES I SAGA STAR TREK

Au moment de la sortie de son premier Star Trek, alors qu’un journaliste lui demandait de définir ce que pourrait être la séquelle d’une préquelle, J.J. Abrams avait répondu : « un remake ». Derrière la boutade, le cinéaste mettait en avant la complexité liée aux multiples déclinaisons qu’Hollywood fait subir depuis le début des années 2000 à la majorité de ses films à succès : remakes, suites, prequels, reboots, crossovers, spin-off… Pour compliquer davantage les choses, Abrams a décidé de situer les aventures de son Star Trek dans une réalité parallèle alternative, s’autorisant ainsi à puiser dans le très riche patrimoine créé par Gene Roddenberry et ses successeurs, tout en réorganisant les données à sa sauce et en toute liberté. Star Trek Into Darkness permet d’apprécier pleinement le potentiel de ce parti pris expérimental. L’équipage de l’Entreprise ayant été constitué dans le film précédent, l’action peut démarrer sur les chapeaux de roues sans nécessité de présentations préalables.

Un pré-générique conçu sur le modèle de ceux des James Bond nous coupe le souffle dès les premières minutes : course-poursuite échevelée sur une planète écarlate peuplée d’aliens primitifs, menace d’une colossale éruption volcanique, tensions extrêmes lorsqu’un des héros décide de se sacrifier, compte à rebours décisif… Après cette entrée en matière explosive, l’intrigue se met en place sur la Terre du futur. Alors que Kirk est rétrogradé pour cause d’insubordination, un terrible double attentat frappe la Fédération et oblige les membres de l’Enterprise à parcourir l’espace à la recherche d’un terroriste impitoyable dont les intentions sont énigmatiques. Leur périple les conduit en territoire ennemi, dans une zone habitée par le peuple Klingon, mais ils sont loin d’être au bout de leurs surprises. Le tour de force scénaristique de Star Trek Into Darkness réside dans la construction d’une intrigue totalement originale, mais dont la majorité des éléments narratifs proviennent pourtant d’un autre film : le fameux Star Trek 2 réalisé en 1982 par Nicholas Meyer.

La colère de Khan

Du coup, nous n’avons affaire ni à un remake, ni à une prequel, mais plutôt à une variante audacieuse qui met tout particulièrement l’accent sur les dilemmes, les choix cornéliens, les luttes intestines et les coups de théâtre. L’humain est donc au cœur de l’aventure, comme toujours chez J.J. Abrams, et même les séquences d’action les plus extrêmes (la fusillade en pleine cité, les combats spatiaux, l’hallucinante poursuite finale) sont sous-tendue par des enjeux personnels qui, souvent, se redéfinissent en cours de route. L’implication du spectateur est donc totale, d’autant que Benedict Cumberbatch, transfuge de la série Sherlock, nous hypnotise quasiment à chacune de ses apparitions, son charisme imprégnant durablement l’écran. D’un seul regard, d’une seule intonation, le comédien s’impose et devient la figure centrale du drame, les posters du film ne laissant aucune ambiguïté à cet égard. Le seul véritable reproche qu’on pourrait adresser au film est son absence de dimension métaphysique ou politique, deux composantes pourtant essentielles de l’univers imaginé par Roddenberry. Mais les intentions de J.J. Abrams se situent ouvertement ailleurs, sur le terrain brut de la tragédie à échelle humaine et du conflit interne. Et dans ce domaine, force est de reconnaître que Star Trek Into Darkness est une prodigieuse réussite.

 

© Gilles Penso

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IRON MAN 3 (2013)

Après un second Iron Man redondant et maladroit, Shane Black décide de casser l'image du super-héros avec ce troisième opus irrévérencieux

IRON MAN 3

2013 – USA

Réalisé par Shane Black

Avec Robert Downey Jr, Gwyneth Patrow, Don Cheadle, Guy Pearce, Ben Kingsley

THEMA SUPER-HEROS I SAGA IRON MAN I AVENGERS I MARVEL

Nouveau maillon de la gigantesque saga initiée par le studio Marvel en 2008, Iron Man 3 fait directement suite aux événements survenus dans Avengers et met à jour les répercussions psychologiques subies par Tony Stark. Le milliardaire cabotin est désormais frappé de crises d’angoisse, d’insomnies et d’un affaiblissement généralisé qui ne laisse rien augurer de bon pour la suite de ses aventures. S’engouffrant dans la faille, un nouveau super-vilain se manifeste à travers une série d’actes terroristes qui semblent s’acheminer vers un terrible attentat à l’encontre du gouvernement américain. Son nom : le Mandarin. Son pays d’origine : la Chine. Son mode opératoire : le chaos. En puisant ainsi son inspiration dans le comics d’origine signé Stan Lee et Don Heck – le Mandarin est l’un des tout premiers ennemis d’Iron Man – le scénariste/réalisateur Shane Black (auteur notamment de L’Arme fatale, Le Dernier samaritain et Last Action Hero) semble vouloir opérer un retour aux sources. Mais le cinéaste est amateur de complexités, et son récit s’avère moins prévisible qu’il n’y paraît.

Truffé de coups de théâtre, Iron Man 3 s’amorce sous un jour extrêmement sombre, suivant pas à pas le chemin de croix d’un super-héros déchu et déstabilisé, pour mieux le faire renaître de ses cendres dans une seconde partie extrêmement spectaculaire où l’humour, le suspense et l’émotion se bousculent en un formidable cocktail, tandis que les scènes d’action inédites s’enchaînent sans répit. L’un des principaux ajouts technologiques du film – la capacité pour Stark de commander à distance les pièces détachées de ses armures afin qu’elles fusionnent littéralement avec son propre corps – sert de moteur à de nombreuses séquences mouvementées et vertigineuses. A ce titre, le climax est un véritable rollercoaster qui ne cesse de rebondir jusqu’à un final explosif à souhait.

Révélations surprenantes

Si Robert Downey Jr n’a rien perdu de son charisme naturel et si ses moments d’improvisation avec Gwyneth Patrow sont une fois de plus privilégiés, Shane Black fait en ce domaine preuve de plus de rigueur que son prédécesseur Jon Favreau – toujours présent au poste de producteur exécutif et actif devant la caméra sous le costume du chef de la sécurité Happy. Les séquences lâches qui ralentissaient la narration d’Iron Man 2 et donnaient souvent une impression de patinage scénaristique n’ont ici plus court, et le millimétrage de l’écriture n’est pas l’un des moindres atouts d’Iron Man 3.  Soulignons aussi les étonnantes performances de Guy Pearce et Ben Kingsley qui, dans le camp du mal, crèvent l’écran à chacune de leurs apparitions et nous réservent en cours de métrage leur lot de révélations surprenantes. Le visionnage du film nous laisse lessivés et euphoriques, tout en attisant l’attente fiévreuse de Avengers : l’ère d’Ultron, crossover des futurs Thor le Monde des Ténèbres et Captain America : le Soldat de l’hiver.

 

© Gilles Penso

 

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STAR WARS EPISODE 2 : L’ATTAQUE DES CLONES (2002)

Un second épisode un peu mieux construit que son prédécesseur et généreux en séquences spectaculaires, malgré bon nombre de maladresses

STAR WARS EPISODE II – ATTACK OF THE CLONES

2002 – USA

Réalisé par George Lucas

Avec Ewan McGregor, Natalie Portman, Hayden Christensen, Christopher Lee, Samuel L. Jackson, Frank Oz, Ian McDiarmid

THEMA SPACE OPERA I ROBOTS I SAGA STAR WARS

Conscient des faiblesses de La Menace fantôme, George Lucas a révisé sa copie pour le deuxième épisode de sa saga intergalactique, gommant les principales scories du film précédent, notamment un récit à la structure évasive, des protagonistes mal définis et des enjeux confus. Ainsi, s’il n’arrive toujours pas à la cheville de La Guerre des étoiles et de ses deux séquelles, L’Attaque des clones s’en sort tout de même avec les honneurs et constitue un spectacle indéniablement divertissant. Le scénario se déroule dix ans après La Menace fantôme. Échappant de peu à un attentat, la reine Padmé Amidala est placée sous la protection de deux Jedis : Obi-Wan Kenobi et son élève Anakin Skywalker, devenu depuis le film précédent un beau jeune homme un peu turbulent. Après avoir déjoué une nouvelle tentative d’assassinat, les deux chevaliers se séparent, structurant ainsi la majeure partie du film autour de deux intrigues parallèles étroitement liées.

Obi-Wan mène une enquête qui le dirige vers la planète Kamino, où une gigantesque armée de clones guerriers a été commanditée par un ancien Jedi passé du côté obscur de la Force. De son côté, Anakin ramène Amidala sur sa planète natale, Naboo, pour assurer sa garde rapprochée. Peu à peu, il lui déclare sa flamme, tandis qu’une terrible tragédie survenue sur Tatooïne l’endurcit au point de semer définitivement en lui les graines du futur Dark Vador. Romance, thriller et drame s’entremêlent ainsi au fil du récit, tandis que Lucas, toujours soucieux de l’aspect récréatif de son œuvre, multiplie des séquences qu’on croirait directement issues d’un jeu vidéo : la course-poursuite échevelée au milieu du trafic aérien de la planète Coruscant, le combat musclé entre Obi-Wan et le chasseur de prime Jango Feet, la bataille spatiale en plein champ d’astéroïde (réminiscence de L’Empire contre-attaque) et surtout la cavalcade au beau milieu d’une chaîne de fabrication de robots.

L'arène aux monstres

Tout le monde se retrouve au cours d’un climax d’une bonne demi-heure qui ne recule devant aucun excès. Nos trois héros sont d’abord livrés en pâture dans une arène à des monstres que n’aurait pas renié Ray Harryhausen : un colossal rhinocéros préhistorique, une araignée-mante religieuse à la tête reptilienne, une hyène géante à la gueule surdimensionnée. Puis un furieux pugilat oppose des dizaines de chevaliers Jedi armés de sabres laser à une myriade de robots déchaînés, avant que n’interviennent les milliers de soldats clonés et des machines de guerre géantes cousines des At-At de L’Empire contre-attaque… Tout s’achève par un duel avec le redoutable comte Dooku, interprété, ô bonheur, par le toujours fringuant Christopher Lee. L’intervention de l’ex-Dracula de la Hammer est ici d’autant plus plaisante aux yeux du cinéphile que son ancien compère Peter Cushing jouait lui-même un rôle clef dans La Guerre des Etoiles. Bref, une séquelle riche et mouvementée, qui laisse entrevoir le potentiel d’un troisième épisode noir et palpitant.

  
© Gilles Penso

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