OUTPOST (2008)

Un commando de mercenaires en mission en Europe de l'Est fait face à d'anciens nazis devenus morts-vivants

OUTOPOST

2008 – GB

Réalisé par Steve Barker

Avec Ray Stevenson, Julian Wadham, Richard Brake, Paul Blair, Brett Fancy, Enoch Frost, Julian Rivett, Michael Smiley

THEMA ZOMBIES

Une histoire de zombies nazis directement distribuée en vidéo ? A priori, ça sent le nanar. D’autant que le sous-genre « SS d’outre-tombe » avait déjà donné naissance à quelques piteux fleurons tels que Le Lac des Morts-Vivants ou Le Commando des Morts-Vivants. Mais rien de tel ici. Car dès ses premières minutes, Outpost surprend par sa patine impeccable : superbe photographie quasi-monochrome façon Il faut sauver le soldat Ryan, musique symphonique emphatique de James Seymour Brett (arrangeur et orchestrateur de nombreux blockbusters comme X-Men, Transformers, La Boussole d’or), cadrages en 35 mm au format cinémascope, découpage nerveux, « gueules » charismatiques (notamment Ray Stevenson, le Titus Pullo de l’excellente série Rome)… Bref, l’ambition du film semble plus importante que ce que l’on pouvait escompter, malgré un budget très serré. Pourtant, l’argument de départ n’est pas d’une folle originalité.

Pour le compte de mystérieux commanditaires, sept mercenaires (sans rapport avec les cow-boys de John Sturges) s’enfoncent dans une forêt d’Europe de l’Est à la recherche d’un mystérieux artefact, au fin fond d’un ancien bunker nazi. Mais dès qu’ils arrivent sur place, des tireurs semblent se terrer dans les bois et les prendre pour cible. Le commando dresse alors un camp souterrain et y fait d’étranges découvertes, notamment un amas de cadavres blafards desquels émerge un miraculeux survivant à l’état de légume. Tandis que d’inquiétants phénomènes paranormaux émaillent le séjour forcé des soldats, l’objet de toutes les convoitises apparaît enfin sous forme d’une énigmatique machine digne du docteur Frankenstein. « Ça n’a l’air de rien comme ça, mais c’est peut-être le Saint Graal des physiciens », explique Hunt (Julian Wadham), intermédiaire entre les mercenaires et les commanditaires.

« Le Saint Graal des physiciens… »

Reprenant à son compte l’intérêt présumé des nazis pour les forces occultes, le scénario d’Outpost imagine ainsi que les savants à la solde du troisième reich cherchèrent un moyen de créer des soldats indestructibles via la génération de puissantes ondes électro-magnétiques muant les cobayes en zombies. Cette explication scientifique, que les dialogues écrits par Rae Brunton s’efforcent de rendre crédible et argumentée, bouleverse du coup toutes les règles auxquels les films de George Romero nous avaient familiarisé. Les codes établis par La Nuit des Morts-Vivants et ses séquelles n’ont pas cours ici. Car les nazis d’outre-tombe, incarnation du Mal absolu, semblent évoluer dans un autre espace-temps. Insensibles aux balles (même tirées en plein crâne), ils n’agissent pas comme agents contaminants, pas plus qu’ils ne sont anthropophages. En revanche, leur soif de mort est irrépressible et rien, absolument rien, ne semble susceptible de les détruire. Au motif classique du mort-vivant se superposent ainsi ceux du fantôme et du voyage dans le temps, le huis-clos oppressant du film s’acheminant vers un final d’une noirceur absolue. Pétri de qualités, ce premier long-métrage d’un téléaste britannique jusqu’alors méconnu du public laisse augurer une suite de carrière très prometteuse pour Steve Barker.

© Gilles Penso

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PEAU D’ÂNE (1970)

Jacques Demy déconstruit le célèbre conte pour enfants en offrant à Catherine Deneuve l'un de ses rôles les plus iconiques

PEAU D’ÂNE

1970 – FRANCE

Réalisé par Jacques Demy

Avec Catherine Deneuve, Jean Marais, Jacques Perrin, Delphine Seyrig, Micheline Presle, Fernand Ledoux

THEMA CONTES

Avec Peau d’âne, Jacques Demy concilie deux de ses passions : les contes de fées et les comédies musicales. Dans la foulée des Demoiselles de Rochefort et des Parapluies de Cherbourg, le cinéaste retrouve ainsi une de ses actrices fétiches, Catherine Deneuve, et la pousse une nouvelle fois à la chansonnette sur les mélodies de Michel Legrand (même si, cette fois ci, la comédienne est doublée par Anne Germain pour les parties chantées). Suivant assez respectueusement la trame du conte tel qu’il est narré par Charles Perrault, Peau d’âne débute un matin d’hiver. A l’article de la mort, une reine fait jurer à son royal époux (Jean Marais) de ne prendre une nouvelle épouse que si elle est plus belle qu’elle-même. Le veuf inconsolable fait donc quérir aux quatre coins du royaume les portraits des prétendantes potentielles, mais elles sont toutes plus laides les unes que les autres. Une seule princesse surpasse en beauté la reine trépassée. Lorsque le roi découvre qu’il s’agit de sa propre fille (Catherine Deneuve), il ne s’en trouble pas outre mesure et devient très entreprenant, exigeant qu’elle l’épouse le plus vite possible !

L’inceste est donc au cœur du récit, et c’est avec une certaine crudité qu’il était évoqué par la tradition orale, jusqu’à ce que le très sage Charles Perrault n’édulcore sérieusement le sujet. Demy lui-même évoque cette partie du conte avec une étonnante légèreté, osant même des répliques telles que : « Quand on demande à une petite fille qui elle voudrait épouser, elle répond immanquablement son père » ! Sous les conseils de sa marraine la Fée des Lilas (Delphine Seyrig), la princesse tente d’échapper aux projets de son père en émettant des caprices à priori impossibles à assouvir. Elle exige ainsi des robes couleur du temps, de la lune, du soleil, mais grâce aux talents du tailleur royal, le souverain assouvit toutes ses envies. En désespoir de cause, elle réclame la peau de l’âne du château, qui laisse tous les matins de l’or et des pierres précieuses sur sa litière. Découvrant la dépouille du pauvre animal au pied de son lit, elle s’en revêt, s’enfuit et mène désormais une vie de servante dans une ferme voisine, sous le nom de Peau d’Âne. Mais le prince des lieux (Jacques Perrin) la voit sous son vrai jour, dans sa lumineuse robe couleur de soleil, et en tombe éperdument amoureux…

Délicieusement kitsch

Garni de décors superbes aux couleurs saturées et de costumes extraordinaires (notamment les robes somptueuses de la princesse sur lesquelles Demy ajoute des étoiles scintillantes en post-production), Peau d’âne joue la carte du surréalisme le temps de quelques séquences mémorables comme l’héroïne qui court au ralenti à travers les ruelles d’un village où les habitants sont figés, la rose qui parle avec une bouche humaine, la vieille femme qui ponctue ses phrases en crachant des crapauds ou encore les amoureux qui se prélassent sur un bateau fleuri voguant sur une rivière tranquille. Drôle, léger et délicieusement kitsch, le film baigne dans une tonalité qui oscille en permanence entre la naïveté assumée et un certain second degré, comme le prouve l’intrusion effrontément anachronique de cet hélicoptère au moment d’un happy end digne de Shrek.

 

© Gilles Penso

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GREMLINS 2 : LA NOUVELLE GÉNÉRATION (1990)

Joe Dante évacue l'influence de Steven Spielberg pour réaliser la séquelle délirante de son plus grand succès

GREMLINS 2 : THE NEW BATCH

1990 – USA

Réalisé par Joe Dante

Avec Zach Calligan, Phoebe Cates, John Glover, Christopher Lee, Robert Prosky, Dick Miller, Robert Picardo, Haviland Morris

THEMA MUTATIONS PETITS MONSTRES

Ses Piranhas et Hurlements ayant été pris au piège du syndrome des suites ratées, Joe Dante accepta de réaliser lui-même la séquelle de Gremlins sous forme d’une parodie en totale roue libre. Presque suicidaire dans son approche autodestructrice volontairement « bête et méchante », la démarche se révèle pourtant beaucoup plus fidèle à l’état d’esprit du réalisateur que ne l’était le premier film, encore sous influence artistique de son producteur Steven Speilberg. De fait, Dante ne se prive jamais pour dire qu’il préfère Gremlins 2 à Gremlins. Sans doute parce que cette suite symbolise une liberté totale à laquelle il ne put jamais prétendre par le passé. Billy Pletzer et Kate Beringer (Zach Calligan et Phoebe Cates) ont quitté la petite ville de Kingston Falls pour New-York, où ils comptent bientôt se marier. Tous deux travaillent dans le building hyper-sophistiqué de Daniel Clamp (John Glover), un promoteur mégalomane. A la mort de son maître chinois, Gizmo s’échappe de la petite boutique de Chinatown avant sa destruction et se fait capturer par deux scientifiques qui travaillent au département recherche de l’immeuble de Clamp. Billy, qui se rend compte de la présence de son ami Mogwaï, le récupère discrètement, mais une succession de concours de circonstance entraîne à nouveau la terrible métamorphose. Bientôt, l’immeuble Clamp est envahi par une horde de Gremlins affamés.

Joe Dante se fait donc plaisir et s’amuse comme un fou. Gremlins 2 peut s’appréhender comme un véritable défouloir, un fourre-tout où le cinéaste multiplie les gags sous forme de clins d’œil (la silhouette de Batman occasionnée par le Gremlin volant, Christopher Lee qui porte la cosse de haricot de L’Invasion des profanateurs de sépulture, la version Gremlins du Fantôme de l’Opéra, les Mogwaïs jouant un remake du climax de King Kong, la reprise de la réplique « c’est sans danger ? » de Marathon Man), les références au film précédent (Kate qui s’apprête à nouveau à raconter un souvenir d’enfance sordide, le critique cinématographique qui incendie le film Gremlins), les gags liés directement au film (la pellicule qui brûle en cours de projection avant l’intervention de Hulk Hogan, remplacée pour la version vidéo par des parasites envahissant l’image et une interposition musclée de John Wayne). Mais derrière le délire ambiant, il n’est pas bien difficile de deviner la satire d’une société de consommation boursouflée par ses propres excès, ainsi qu’une salve irrévérencieuse à l’attention des grands studios prêts à tout pour capitaliser sur ce qui pourrait gonfler leur portefeuille. L’insolent Dante n’hésite jamais à mordre la main qui le nourrit.

Hommage à Ray Harryhausen

Il y a même de beaux hommages dans ce film, comme ce Gremlin chauve-souris animé comme une gargouille qui se serait échappée d’un film de Ray Harryhausen et qui attaque Dick Miller – l’éternel second couteau que Dante aura sollicité dans tous ses films jusqu’à son trépas en 2019. Quant à Chris Walas, talentueux concepteur des créatures du premier Gremlins, il cède ici le pas au génial Rick Baker, qui en profite pour relooker les petits monstres et les caractériser. Car si les mogwaïs et leurs alter-egos reptiliens étaient tous assez similaires dans le film précédent, ils adoptent ici des attributs morphologiques et des personnalités très distincts. Plutôt qu’un film traditionnel, Gremlins 2 ressemble presque à une succession de sketches liés entre eux par un minuscule scénario-prétexte, une sorte de « Muppet Show » revu et corrigé par Joe Dante, comme en témoigne ce démentiel « New York New York » final entonné par une horde de Gremlins surexcités. Cette suite n’aura évidemment pas le succès de son prédécesseur et fera grincer bien des dents chez Warner. Mais la seconde chance que lui offrira sa distribution en VHS le fera redécouvrir par un nouveau public l’ayant boudé en salle et lui permettra d’accéder au statut fort mérité de film culte.

 

© Gilles Penso 

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20th CENTURY BOYS (2008)

La première partie d'une adaptation très ambitieuse d'un manga populaire à cheval sur plusieurs époques

20-SEIKI SHÔNEN

2008 – JAPON

Réalisé par Yukihiko Tsutsumi

Avec Toshiaki Karasawa, Etsushi Toyokawa, Takako Tokiwa, Yoriko Douguchi, Kenichi Endo, Fumiya Fuji, Takashi Fuji

THEMA CATASTROPHES I ROBOTS

20th Century Boys est le premier volet d’une ambitieuse trilogie adaptant un manga culte de Naoki Urasawa. La BD originale s’étendant sur près de 25 volumes, il fallait bien trois films de deux heures et demie pour en traduire toute la richesse narrative. Et pour ne pas décevoir l’importante communauté de fans réunie autour de ce phénomène, le réalisateur Yukiko Tsutsumi a passé beaucoup de temps à réunir des comédiens ressemblant trait pour trait à leurs modèles dessinés. A tel point que la comparaison entre les photos du casting et les dessins du manga ressemble presque à un jeu des sept erreurs. Un petit air de Stephen King flotte sur 20th Century Boys, car cette saga oscille entre les années 60 et les années 90, décrivant le portrait d’un groupe d’amis se retrouvant à l’âge adulte et évoquant leurs souvenirs d’enfance.

En 1969, Kenji et sa bande passent leurs vacances d’été à rêver de l’exposition universelle d’Osaka et à s’inventer un scénario catastrophe de fin du monde dans leur cahier secret. Vingt-huit ans plus tard, Kenji a un peu oublié ses rêves d’enfance (il voulait devenir une rock star et accessoirement sauver l’humanité) pour devenir un simple vendeur dans la supérette de sa mère, tout en jouant la baby-sitter pour sa nièce Kanna. Mais sa jeunesse le rattrape le jour où la police l’interroge sur une mystérieuse organisation dont le symbole (un doigt dressé au milieu d’un œil) est exactement le même que celui inventé dans le fameux cahier secret. Tous les indices mènent à une secte inquiétante dont le tout puissant gourou, qui se fait appeler Ami, semble être l’un des amis d’enfance de Kenji. Les choses prennent une tournure alarmante lorsque toutes les prédictions catastrophiques imaginées par la bande de copains se concrétisent. A l’approche du 31 décembre 2000, le pire reste à venir…

Aux racines de la fin du monde

Même s’il présente quelques temps morts qui ralentissent par moments son rythme et provoquent un fatal relâchement d’attention, 20th Century Boys possède suffisamment d’éléments narratifs passionnants pour capter l’intérêt et susciter la curiosité. Comment les délires imaginatifs d’un groupe d’enfants peuvent-ils donner naissance à une secte redoutable et provoquer rien moins que la fin du monde ? Tel est le mystère qui sous-tend l’intrigue complexe de ce premier épisode. Pour donner à son film toute l’ampleur qu’il mérite, Yukiko Tsutsumi bénéficie de moyens considérables et dote ses scènes apocalyptiques d’effets spéciaux absolument prodigieux. Les différentes destructions à grande échelle qui scandent le film s’avèrent tout à fait spectaculaires. Mais ce n’est rien à côté du clou du spectacle, autrement dit un gigantesque robot qui attaque la cité en pleine nuit tel un titanesque émule de Godzilla. Jouant volontiers la carte du contraste et du mélange des genres, 20th Century Boys alterne l’action, la science-fiction, la comédie, la nostalgie et le suspense en un cocktail surprenant et résolument divertissant. Quant à la chute, en forme de point d’interrogation, elle donne évidemment très envie de découvrir la suite des aventures de Kenji et de ses fidèles compagnons. D’autant que la survie de la planète et de ses habitants est en jeu…


© Gilles Penso

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GREMLINS (1984)

La fusion entre les univers de Spielberg et Dante donne naissance à un conte de fées drôle, acerbe, effrayant et touchant

GREMLINS

1984 – USA

Réalisé par Joe Dante

Avec Zach Galligan, Phoebe Cates, Hoyt Axton, Polly Holliday, Keye Luke, John Louie, Scott Brady, Dick Miller, Corey Feldman 

THEMA CONTES I MUTATIONS PETITS MONSTRES

Dans l’argot des pilotes américains, les « gremlins » sont des lutins responsables des avaries dont sont victimes les avions. Détournant ce mythe, le scénariste Chris Columbus a bâti un conte de Noël d’un genre très spécial dont s’éprit aussitôt le producteur Steven Spielberg. Il fut d’abord question d’en confier la réalisation à Tim Burton, dont les courts-métrages de l’époque (Vincent, Frankenweenie) avaient séduit le père d’E.T. Mais Burton n’ayant encore dirigé aucun long-métrage, Spielberg se tourna vers un réalisateur plus aguerri, en l’occurrence Joe Dante, remarqué par ses réjouissants Piranhas et Hurlements. Gremlins démarre le soir de Noël. Désireux d’offrir à son fils un cadeau exceptionnel, Rand Peltzer lui ramène un Mogwaï, sympathique petite créature poilue qu’il a achetée dans une boutique chinoise et qu’il a baptisée Gizmo. Le vénérable vendeur lui demande de respecter trois règles : ne pas l’exposer à la lumière, car elle est dangereuse pour lui ; ne pas le mouiller, car il se multiplierait ; et surtout ne pas le nourrir après minuit, car il se transformerait alors en affreux Gremlin. Hélas, par inadvertance, les trois règles sont transgressées et bientôt une nuée de monstres voraces et facétieux se met à terroriser les habitants de Kingston Falls.

Une bonne partie du succès de Gremlins repose sur le mariage heureux des univers pourtant très distincts du réalisateur et de son producteur. Les bestioles mignonnes, les enfants astucieux et les Américains moyens dans leurs maisons de banlieue hérités de Steven Spielberg se mêlent ainsi au cynisme, à l’horreur mâtinée d’humour noir et aux clins d’œil de Joe Dante. Le mixage de ces deux influences est un cocktail explosif d’action, de rire, de suspense et de folie. Du coup, le ton de Gremlins est souvent ambigu et quelques scènes – en particulier celle où Kate raconte la mort de son père – jouent un étrange jeu d’équilibre entre la farce et le mélodrame. Remarquables marionnettes conçues par Chris Walas, les Mogwaïs sont des sortes d’E.T. en peluche dont les enfants peuvent facilement raffoler, mais leurs alter egos, les Gremlins, font carrément basculer le film dans l’épouvante, voire l’horreur.

« Vous n'êtes pas prêts… »

A ce titre, la scène dans laquelle la mère de Billy est attaquée dans sa cuisine verse volontiers dans le gore (les monstres sont massacrés à coups de couteau, réduits en charpie dans un mixer ou désintégrés dans un four à micro-ondes). Féru de références cinéphiliques, Joe Dante s’en donne à cœur joie, s’inspirant des Oiseaux pour décrire l’attaque de la bourgade, emmenant ses petits monstres voir Blanche Neige et les sept nains au cinéma, et concoctant un climax mouvementé qui s’achève comme Le Cauchemar de Dracula. On note également les apparitions furtives de prestigieux figurants tels que Steven Spielberg, Chuck Jones, Jerry Goldsmith, mais aussi Robbie le Robot et même la machine à explorer le temps de George Pal. Derrière le délire ambiant de Gremlins s’extrait en filigrane une critique acerbe de la société de consommation et de l’incapacité, pour l’homme occidental, de préserver les merveilles de la nature sans les pervertir. D’où le discours final de Keye Luke, ouvertement culpabilisateur.

 

© Gilles Penso

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LE GRINCH (2000)

Jim Carrey incarne le célèbre monstre vert imaginé par le Dr Seuss dans ce conte pour enfants réalisé par Ron Howard

HOW THE GRINCH STOLED CHRISTMAS

2000 – USA

Réalisé par Ron Howard

Avec Jim Carrey, Taylor Momsen, Jeffrey Tambor, Christine Baranski, Bill Irwin, Molly Shannon, Clint Howard

THEMA CONTES

A l’époque où Tim Burton était sur le point de perdre peu à peu son âme en sacrifiant au cynisme nihiliste (Mars Attacks !), à la redite sans finesse (Sleepy Hollow) et à la recette impersonnelle (La Planète des singes), ses imitateurs, eux, tentèrent maladroitement de prendre le relais. Le Grinch est probablement l’un des plus poussifs de ces avatars d’inspiration burtonesque. Certes, les historiens rétorqueront que le film de Ron Howard adapte un roman écrit en 1957 par Dr Seuss, un auteur qui inspira largement le réalisateur de Beetlejuice tout au long de sa carrière. Mais il n’empêche que l’ombre de L’Etrange Noël de monsieur Jack et de Edward aux mains d’argent plane avec omniprésence sur ce conte de fée sans saveur. Tout y est, du village kitsch et coloré surplombé par une montagne en forme de vague sur laquelle sévit un paria au monstre qui se déguise en Père Noël pour faire basculer la fête dans l’épouvante, en passant par la comptine de la petite fille et le swing du méchant qui scandent le récit pour le muer de temps en temps en comédie musicale… 

Le Grinch du titre est un croquemitaine aux poils verts exilé depuis cinquante-trois ans par le peuple des Whos dans une grotte du mont Crumpit, en compagnie de son chien Max. Misanthrope, solitaire et grognon, il a développé une véritable allergie pour tout ce qui a un rapport avec Noël. Aussi, lorsque les habitants de Whoville entament les préparatifs du réveillon, décorent leurs maisonnettes et entonnent les chants de rigueur, une terrible colère s’empare de lui (comme on le comprend !). Malgré les interventions de Cindy Lou, une petite fille décidée à en savoir plus sur lui, le Grinch prépare une vengeance à la hauteur de sa sinistre réputation : se substituer au Père Noël et gâcher à tout jamais les festivités…

Terrain connu

Ce n’est ni dans les costumes bigarrés, ni dans les décors dégoulinants à la Gaudi, ni dans la direction artistique d’une manière plus générale qu’il faut chercher de la nouveauté. Tout a déjà été vu ailleurs, en mieux, et l’absence d’unité visuelle crée un sentiment proche de l’indigestion. Le peuple des Whos en est un bon exemple. Selon les personnages, certains arborent des prothèses grotesques, d’autres de simples faux nez, d’autres un visage humain normal, en dépit de toute logique. Seul le Grinch bénéficie d’un maquillage digne de son créateur Rick Baker, mais comme Jim Carey se contente la plupart du temps d’auto-parodier sa performance dans The Mask, nous sommes une fois de plus en terrain archi-connu. Quelques bonnes idées visuelles pointent parfois le bout de leur nez, comme le porte-voix qui permet à un petit chien de rugir comme un monstre, le trombone qui abrite un trompettiste miniature, ou la mitrailleuse à guirlandes, mais ça reste assez maigre côté innovations. Mais où est donc passé Ron Howard derrière toute cette guimauve ? A part quelques nains qui s’agitent et une descente endiablée le long d’une montagne enneigée, timides réminiscences de Willow, l’auteur d’Apollo 13 brille ici par son absence. Il nous avait pourtant prouvé de vraies affinités avec le conte de fées via de sympathiques œuvrettes telles que Splash, Cocoon ou justement Willow.

 

© Gilles Penso

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TWILIGHT (2008)

Premier volet d'une saga inspirée de l'œuvre littéraire de Stephenie Meyer, Twilight intègre le vampirisme dans l'univers réaliste des lycéens américains

TWILIGHT

2008 – USA

Réalisé par Catherine Hardwicke

Avec Kirsten Stewart, Robert Pattinson, Billy Burke, Ashley Greene, Nikki Reed, Jackson Rathbone, Kellan Lutz, Peter Facinelli

THEMA VAMPIRES I SAGA TWILIGHT

Avant même de sortir sur les écrans, Twilight est déjà un phénomène, puisqu’il s’agit de l’adaptation de « Fascination », un best-seller adulé par les adolescents depuis sa sortie en 2005. Le livre, premier tome de la « Saga du désir Interdit », est l’œuvre de Stephenie Meyer, et son immense succès réside dans l’insertion intelligente du mythe du vampirisme au sein de l’univers réaliste et contemporain des lycéens américains. Avec beaucoup de finesse, la réalisatrice Catherine Hardwicke (Thirteen, Les Seigneurs de Dogtown) et la scénariste Melissa Rosenberg (Newport Beach, Dexter) se sont emparées du roman et y ont injecté leur propre sensibilité. Twilight est donc un film constellé de touches féminines, qui sait parler aux adolescentes et les inciter à s’identifier à cette histoire d’amour trouble, sans pour autant laisser sur le carreau les spectateurs masculins et adultes, pour peu que ces derniers se laissent gagner par le charme d’une révision vampirique du thème de « Roméo et Juliette ».

L’héroïne de Twilight est Bella Swan (Kirsten Stewart, la fille de Jodie Foster dans Panic Room et la victime des fantômes des Messagers). A 17 ans, elle prend la décision difficile de quitter sa mère pour laisser cette dernière accompagner son nouveau mari sportif aux quatre coins du monde. Elle débarque donc à Forks, une petite ville pluvieuse de l’Etat de Washington, et s’installe chez son père (Billy Burke). La nouvelle vie monotone qui l’attend est soudain bouleversée par sa rencontre avec Edward Cullen (Robert Pattinson, camarade de Daniel Radcliffe dans les épisodes 4 et 5 de la saga Harry Potter). Ce lycéen taciturne et ténébreux la fascine par-dessus tout, et une idylle naît bientôt entre eux. Lorsqu’elle comprend qu’il s’agit d’un vampire, il est déjà trop tard…

Les nouveaux vampires

Le scénario de Twilight est extrêmement respectueux du roman qui l’inspire. Il ne pouvait pas en être autrement étant donnée l’impressionnante communauté de fans qui chérit l’œuvre de Stephenie Meyer (certaines adolescentes se seraient même fait tatouer quelques phrases clefs du livre !). Pour autant, le film de Catherine Hardwicke ne tombe pas dans le travers du premier Harry Potter de Chris Columbus, adaptation très scolaire de l’univers créé par J.K. Rowling. Afin d’éviter cet écueil, la réalisatrice a puisé dans ses propres souvenirs de lycéenne et retranscrit ainsi avec beaucoup de finesse cette période pleine d’espoirs, de désillusions et de sentiments exacerbés. Malgré d’évidentes allusions aux classiques (le nom de Bella Swan semble se référer à Bela Lugosi et au « Swan Lake » qui sert de bande originale au Dracula de Tod Browning) les vampires échappent ici à de nombreuses conventions du genre. Le soleil ne les brûle pas, les miroirs les reflètent, les cercueils ne les accueillent pas en plein jour et les canines pointues n’ornent pas leurs mâchoires. Malgré tout, leur nature de suceurs de sang est demeurée intacte, et si certains d’entre eux, tels les membres de la famille Cullen, ne se repaissent qu’auprès des animaux, d’autres ont bien moins de scrupule, s’adonnant même à la chasse aux humains avec un zèle effrayant. Ce qui nous vaut un affrontement final propre à ravir tous les fantasticophiles.

 

© Gilles Penso

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LE PERE NOËL CONTRE LES MARTIENS (1964)

Dans ce conte de science-fiction parfaitement absurde, les habitants de la planète Mars décident de kidnapper le Père Noël pour faire plaisir à leurs enfants

SANTA CLAUS CONQUERS THE MARTIANS

1964 – USA

Réalisé par Nicholas Webster

Avec John Call, Leonard Hicks, Vincent Beck, Bill McCutcheon, Victor Stiles, Donna Conforti, Chris Month, Pia Zadora, Leila Martin 

THEMA CONTES I EXTRA-TERRESTRES I ROBOTS

Le Père Noël contre les Martiens est un film aussi improbable que ce que son titre laisse imaginer. Ultra kitsch, parfaitement grotesque, ce conte de fées de science-fiction est, selon les humeurs, considéré comme un nanar délectable ou comme un objet de culte incontournable. Le scénario, il faut l’avouer, laisse déjà rêveur. Tandis que, sur Terre, des caméras de télévision ont réussi pour la première fois à pénétrer dans l’atelier du Père Noël, sur la planète Mars, les parents s’inquiètent de la morosité de leurs enfants qui ont perdu l’appétit et le sommeil et passent leurs journées à regarder les programmes télévisés terriens. Pour redonner le goût de vivre à leur progéniture, les Martiens ne voient qu’une seule solution : débarquer sur Terre, kidnapper le Père Noël et le ramener chez eux.

En parfait synchronisme avec  l’absurdité du propos, la direction artistique du film est d’une pauvreté qui confine à l’anémie. En guise d’atelier de Père Noël, nous avons droit à un triste décor où traînent négligemment trois jouets, deux lutins, un barbu rondouillard qui fait oh oh oh et sa peu amène mère Noël. Sur Mars, c’est encore pire : les murs et les hublots en bois semblent avoir été fraîchement peints et découpés par une école maternelle, et les costumes des extra-terrestres se limitent à une combinaison noire, une cape, un maquillage à la truelle et de ridicules antennes sur la tête. La production n’ayant pas les moyens de se payer un studio pour édifier ses décors, c’est un hangar d’aéroport abandonné de Long Island qui accueillit l’équipe du tournage pour la plupart des prises de vues.

Les débuts de Pia Zadora

Le plus drôle du film reste cependant à venir. Car au moment où les Martiens, atterrissant sur notre belle planète, s’apprêtent à capturer deux enfants bien de chez nous, un ours polaire et un robot géant interviennent. Et il faut bien avouer que ce pauvre costume en peluche vaguement animé par un acteur peu convaincu ou que cette grosse boîte de conserve en carton stimulent les zygomatiques avec beaucoup d’efficacité. Une histoire de trahison et de mutinerie au sein des Martiens s’efforce vaguement de relancer l’intérêt, en vain. Conçu à l’origine comme un de ces traditionnels contes de Noëls adressés aux têtes blondes pour les fêtes de fin d’années, Le Père Noël contre les Martiens n’a pas vraiment trouvé son public au moment de sa sortie et s’est un peu évaporé dans la nature, jusqu’à ce que les joyeux drilles de l’émission télévisée parodique Mystery Science Theatre 3000 ne l’exhument pour l’intégrer dans leur listing des séries Z les plus calamiteuses de l’histoire du cinéma. Le film de Nicholas Webster est donc surtout populaire pour son hilarante médiocrité et pour son titre impensable qui s’efforce de mixer l’influence des bons vieux contes du 24 décembre avec celle des Flash Gordon des années 40. Au beau milieu d’un casting parfaitement inconnu, les plus observateurs reconnaîtront, dans le rôle de la petite fille martienne, le minois de Pia Zadora, future chanteuse à succès des années 80 dont le duo « When the Rain Begins to Fall » avec Jermaine Jackson fit les beaux jours du Top 50.

 

© Gilles Penso

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DOUCE NUIT SANGLANTE NUIT (1984)

Les joyeuses festivités de fin d'année tournent au cauchemar lorsqu'un tueur psychopathe endosse le costume du Père Noël

SILENT NIGHT DEADLY NIGHT

1984 – USA

Réalisé par Charles E. Sellier Jr.

Avec Robert Brian Wilson, Lilyan Chauvin, Gilmer McCormick, Toni Nero, Britt Leach, Nancy Borgenicht, H. D. Redford, Linnea Quigley

THEMA TUEURS I SAGA DOUCE NUIT SANGLANTE NUIT

Le succès des sagas Halloween et Vendredi 13 prouvait que le choix d’une date symbolique (fête, jour férié ou autre) jouait beaucoup sur l’inconscient collectif et favorisait la popularité des slashers. Partant de ce principe, le producteur Ira Richard Barmak décida d’ensanglanter une partie du calendrier jusqu’alors emplie de rires, de joies et de bons sentiments : le soir de Noël ! S’appuyant sur une histoire imaginée par Paul Caimi et sur un scénario de Michael Hickey, Douce nuit sanglante nuit raconte les malheurs de Billy, dont l’enfance ne fut pas vraiment une partie de plaisir. Traumatisé à l’âge de cinq ans par un grand-père sénile lui racontant que le Père Noël vient châtier les enfants n’ayant pas été sages toute l’année, il assiste dans la foulée à l’assassinat de ses parents par un malfrat déguisé en Père Noël. Recueilli dans un orphelinat religieux, il subit ensuite les humiliations et les punitions à répétition d’une mère supérieure très portée sur le châtiment. Lorsqu’il devient un beau jeune homme de 18 ans, Billy semble pourtant tiré d’affaire. Il trouve un travail dans la remise d’un magasin de jouets, sympathise avec ses collègues et flirte même avec une jolie vendeuse. Mais dès que les fêtes de fin d’année approchent et que son employeur lui demande de jouer le rôle du Père Noël pour les besoins du magasin, la raison de Billy vacille subitement en le voilà mué en redoutable croquemitaine.

Si Douce nuit sanglante nuit semble tranquillement emboîter le pas des psycho-killers qui le précédèrent, il se distingue tout de même par la dureté de son propos et par sa tendance systématique à profaner tous les icônes et tous les symboles généralement rattachés à la fête de Noël. Cette incorrection politique fait tout le sel du film et lui permet de s’extraire du lot. Voir ce jeune homme déguisé en Père Noël, une hache à la main, trucider tout ce qui lui passe sous la main tout en hurlant « châtiment ! » a quelque chose de délicieusement irrévérencieux.

Politiquement très incorrect

Les meurtres s’enchaînent donc sans discontinuer, leur brutalité étant contrebalancée par l’utilisation régulière de l’iconographie festive du 24 décembre : pendaison à la guirlande, décapitation sur une luge, massacre dans un magasin de jouets et – fin du fin – empalement d’une fille à moitié nue sur les bois d’une tête de renne ! La jeune fille en question, notons-le au passage, est incarnée par la scream queen Linnea Quigley, qui allait ensuite exhiber sa poitrine agressive dans Le Retour des Morts-Vivants de Dan O’Bannon. La transgression du sirupeux « esprit de Noël » se poursuit jusqu’au dénouement, lorsque le tueur à la barbe blanche lâche aux enfants terrifiés : « vous ne risquez plus rien : le Père Noël est mort ». Evidemment, un tel film ne fit pas très bonne impression aux bien pensantes associations de parents américains. Leur colère fut si bruyante et leur pression si forte que Douce nuit sanglante nuit fut retiré des affiches après deux semaines d’exploitation (il faut dire que la compagnie Tri Star eut l’outrecuidance de le distribuer en salles en pleine période de Noël !) et ne poursuivit sa carrière qu’en vidéo. Ce qui n’empêcha pas la mise en chantier de plusieurs séquelles à partir de 1987.

© Gilles Penso

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36 15 CODE PERE NOËL (1990)

René Manzor orchestre un duel sans merci entre un enfant surdoué et un psychopathe déguisé en père Noël

36-15 CODE PERE NOEL

1990 – FRANCE

Réalisé par René Manzor

Avec Alain Musy, Brigitte Fossey, Louis Ducreux, Patrick Floersheim, François Eric Gendron

THEMA TUEURS

Le fantastique cinématographique de qualité made in France n’était pas légion depuis le début des années 80, malgré quelques intéressantes tentatives de Caro et Jeunet (Le Bunker de la dernière rafale), Francis Leroi (Le Démon dans l’île), Luc Besson (Le Dernier combat), Jean-Jacques Annaud (La Guerre du feu) ou Alain Robak (Baby Blood). Au début de la décennie suivante, René Manzor tenta de renouveler quelque peu le genre. Attiré depuis toujours par le fantastique sous toutes ses formes (comme en témoignent ses participations aux séries L’Auto-stoppeur et Sueurs froides, ainsi que son premier long-métrage Le Passage), Manzor sort du lot avec 36-15 code Père Noël, grâce à une mise en forme soignée et un argument plutôt efficace. Thomas (Alain Musy), un gamin surdoué, passionné d’électronique et d’informatique, doute de tout en bloc. Il remet en cause aussi bien l’existence des hommes préhistoriques que celle de Vercingétorix. Par contre il croit aux extra-terrestres, et à la rigueur il admettrait – s’il existe vraiment – que le Père Noël soit originaire d’une autre planète. Pour en avoir le cœur net, Thomas va utiliser tous ses équipements techniques sophistiqués, dont un fabuleux circuit vidéo, pour le voir et peut-être même le capturer. Ce qu’il ignore, c’est que cette année, sous la robe rouge et derrière la fausse barbe blanche se cache un dangereux psychopathe prêt à liquider tout le monde. Un duel sans merci s’engage donc dans le manoir familial…

Chaque séquence de 36-15 code Père Noël témoigne d’une forte inspiration anglo-saxonne, et au-delà d’un argument de départ qui semble vouloir opérer un croisement étrange entre le slasher des années 80 et Maman j’ai raté l’avion, on sent planer constamment des références au cinéma d’Alfred Hitchcock et Steven Spielberg, références qui viennent dicter bon nombre d’éclairages et de cadrages supervisés par le chef opérateur Michel Gaffier. Sous influence, le cinéaste s’en tire avec bonheur, stylisant sa mise en scène avec beaucoup de savoir-faire, et affirmant une personnalité forte déjà perceptible dans Le Passage. Ici, les effets de suspense et l’exploitation de l’unité de lieu et de temps sont souvent remarquables, même si certaines séquences clipées ont forcément pris un petit coup de vieux.

Une affaire de famille

Les acteurs sont très convaincants, surtout l’incroyable Alain Musy, petit génie déjà présent dans Le Passage, qui s’avère en fait être le propre fils de René Manzor. Une mention spéciale également à Patrick Floersheim, parfait en Père Noël psychopathe au regard glaçant. Les films de Manzor étant des affaires de familles, le cinéaste fait une apparition dans le rôle du responsable de stock d’un magasin, et son frère Jean-Félix Lalanne compose une nouvelle fois la bande originale. Le titre du film est évidemment très daté aujourd’hui, mais il fait office de témoin d’une époque révolue où Internet n’était encore qu’un doux rêve. D’ailleurs, l’affiche portait la mention « le film » pour que le public ne croit pas avoir affaire à une affiche publicitaire pour le minitel.

 

© Gilles Penso

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