TURKISH BATMAN (1973)

Une version turque des aventures de Batman et Robin qui ne craint ni le pillage ni le plagiat… Il faut le voir pour le croire !

BETMEN YARASA ADAM

1973 – TURQUIE

Réalisé par Savas Esici

Avec Levent Çakir, Emel Özden, Altan Günbay, Nalan Çöl, Ceyhan Cem, Funda Ege 

THEMA SUPER-HEROS

La Turquie fut longtemps une zone de non-droit en matière de propriété intellectuelle. Du coup, dès qu’un film ou une BD faisait recette aux Etats-Unis, les cinéastes de l’ex-Empire Ottoman se dépêchaient d’en filmer leur propre version sans le moindre complexe. La même année que l’impensable 3 Dev Adam  (où Captain America et Santo affrontaient Spider-Man), Savas Esici réalisait donc ce Batman illégal parfaitement incongru. Comme toujours dans ce type de production, aucun budget n’est nécessaire pour la musique puisqu’on se contente de piller dans les bandes originales les plus populaires du moment, avec une prédilection pour les thèmes des James Bond composés par John Barry. Ici,  Au service secret de Sa Majesté sert de support musical principal à une sombre intrigue d’assassinats en série, leur instigateur étant un mystérieux individu dont on ne voit que les mains caressant un chat qui ronronne (déjà vu, vous êtes sûrs ?).

Alors que la police est sur les dents, un homme coiffé comme Mike Brant reçoit un ordre de mission sous forme d’un message enregistré sur bande et d’une pochette emplie de photos. Non, ce n’est pas Jim Phelps, le vénérable espion chenu de Mission impossible, mais Batman en civil ! Lorsqu’il s’entraîne au combat avec son fidèle Robin, le film révèle sont énorme potentiel comique involontaire. Ces deux gaillards en collants moulants, avec des slips noirs remontés jusqu’au nombril, qui effectuent des cabrioles dans un gymnase, nous offrent en effet un spectacle tout à fait délectable. L’un arbore une chauve-souris vaguement dessinée sur le poitrail et une cagoule noire, l’autre un R majuscule et un mignon petit loup, ce qui permet de les distinguer. Le styliste du film a fait ce qu’il a pu pour s’approcher du look des deux super-héros tels qu’ils furent popularisés dans la série américaine des sixties, mais le résultat laisse perplexe. Capables de se changer à la vitesse de l’éclair (ils sortent de leur voiture en civil puis, dans le contre-champ, sont déjà en panoplie de combat !), Batman et Robin se débarrassent systématiquement de leur cape pour se battre comme des catcheurs, avec en tout et pour tout un seul bruitage pour tous les coups et impacts.

Un must pour les amateurs de curiosités déviantes et exotiques

Ici, aucune ambigüité n’est possible sur la sexualité de l’homme-chauve-souris, qui adore assister à des spectacles de strip-tease, draguer les jolies passantes et galocher toutes les filles qui passent à sa portée. D’ailleurs, l’aventure est régulièrement interrompue par des numéros érotiques artificiellement intégrés dans l’intrigue : danseuse topless qui agite un faux serpent entre ses cuisses, fille qui se caresse lascivement et se déshabille en écoutant de la musique, scène de sexe torride entre Batman et une blonde peu farouche croisée dans la rue, vaudeville éléphantesque avec une fausse infirmière aux fesses nues ou encore strip-tease sur une version instrumentale de « Je t’aime moi non plus » de Serge Gainsbourg ! Comme en outre le jeu des comédiens est exceptionnel (l’homme de main qui meurt en avalant une pastille de cyanure mérite l’oscar de la meilleure grimace), on aura compris que ce Betmen Yarasa Adam est un must pour les amateurs de curiosités déviantes et exotiques.

 

© Gilles Penso

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THE INNKEEPERS (2011)

Ti West nous emmène dans un hôtel hanté en échappant comme toujours aux tendances de son époque pour chercher l'inspiration dans l'épouvante d'antan

THE INNKEEPERS

2011 – USA

Réalisé par Ti West

Avec Sara Paxton, Kelly McGillis, Pat Healy, George Riddle, Lena Dunham, Alison Bartlett

THEMA FANTÔMES

Auteur de l’old school The House of the Devil, Ti West récidive dans le registre du film de maison hantée avec The Innkeepers qui doit se contenter, refrain connu, d’une sortie en DTV en n’ayant connu qu’une seule projection sur le sol hexagonal lors du festival du PIFFF. Cette fois, l’exploration a lieu dans un hôtel réputé habité par quelque obscur fantôme, condamné à une fermeture définitive dans une poignée de jours. Seul le deuxième étage reste accessible aux rares clients qui poussent la porte et doivent traiter avec Claire et Luke, derniers employés assistant au naufrage pendant que leur patron est en vacances. Branchés par le paranormal, les deux geeks décident de mener l’enquête et, pour ce faire, d’enregistrer les manifestations du spectre légendaire résidant dans les lieux. Quitte à négliger, pour y parvenir, les locataires casse-bonbons (une mère et son braillard, une actrice en plein déclin passé maîtresse en utilisation du pendule – Kelly McGillis, savoureuse -, un veuf désireux de loger dans la chambre de sa nuit de noces) et les précautions élémentaires en termes de communication avec le monde de l’au-delà…

Qu’on se le dise, Ti West n’est pas homme à se conformer aux tendances actuelles. C’est avant tout un passionné qui conjugue un bagage cinéphilique démentiel et un sens aigu de la mise en scène et de l’écriture scénaristique. La conjonction de ces deux facettes aboutit à un cinéma d’épouvante à l’ancienne. L’exposition, devenue cache-misère dans la majorité des œuvrettes actuelles, se fait signifiante, la caractérisation des personnages ne s’encombre d’aucune fioriture (la relation entre le cynique Luke et la belle Claire est basée sur des sous-entendus et des non-dits, les personnages secondaires prennent de l’ampleur à mesure que l’intrigue évolue), la suggestion et le hors-champ supplantent le tout-effet-numérique ambiant.

Entre comédie et épouvante

En l’état, The Innkeepers, comme beaucoup de films-phares des 80’s, s’accommode d’ailleurs assez mal de l’étiquette horrifique et taquine le domaine de la comédie durant une heure avant de s’aventurer dans l’épouvante qui n’en devient que plus éprouvante. Avec la même efficacité que la sonnette qui retentit pour signifier la pénétration de l’invisible dans le champ des enquêteurs. West s’amuse ainsi dans un premier temps à faire peur « pour de faux », à l’image des zigotos s’offrant des frissons à partir de détails insignifiants. La menace d’abord diffuse s’intensifie, se densifie de minute en minute et l’apparent immobilisme imprimé au récit vire soudain à un tour en train-fantôme particulièrement efficace. Roublard, Ti West nous immerge lentement mais sûrement dans son hôtel hanté, nous met à l’aise dans ces murs défraichis, nous permet de copiner avec ses anti-héros pour mieux nous effrayer le moment venu. The Innkeepers rappelle à tous les vidéastes déviants et autres empaqueteurs de diables en boîte que la peur, la vraie, ne peut se satisfaire de quelques ressorts épisodiques : elle est avant tout affaire de contexte, de situation, n’émerge que dans un cadre défini, familier, réaliste. Le « grand frisson » mis au point par Ti West s’avère au final plus élégant et efficace que le « grand sursaut », symbolisé ici par ces vidéos absurdes réclamant l’attention de l’internaute avant qu’un monstre ne surgisse à l’écran.

 

© Damien Taymans

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DOCTOR STRANGE (1978)

La première adaptation des aventures de Docteur Strange à l'écran est un téléfilm disco tombé dans l'oubli

DOCTOR STRANGE

1978 – USA

Réalisé par Philip de Guere

Avec Peter Hooten, Clyde Kusatsu, Jessica Walter, Eddie Benton, Philip Sterling, John Mils, June Barrett, Sarah Rush, Diana Webster

THEMA SUPER-HEROS I SAGA MARVEL

A partir de la fin des années 70, le prolifique Marvel Comic Group décide de puiser dans son riche patrimoine pour créer de nouvelles séries télévisées au fort potentiel commercial. Première tentative, L’Incroyable Hulk est un succès qui donne même naissance – suite à un travail de remontage – à deux longs métrages exploités au cinéma en Europe. L’essai suivant est bien moins concluant. Il s’agit de L’Homme-Araignée, recyclé lui aussi sous forme de série TV, de films et même de feuilleton nippon bourré de monstres en caoutchouc. Là, l’échec artistique est flagrant et cuisant. Stan Lee refuse de vivre la même expérience. Il essaie alors de donner sa chance à un autre super-héros du groupe, le mystique Docteur Strange. Et pour tenter de réitérer le succès de Hulk, porté par la personnalité de l’auteur/réalisateur Kenneth Johnson, il laisse les rênes à un vétéran de la télévision ayant déjà fait ses preuves, Philip de Guere. Participant actif des Têtes brûlées et plus occasionnel de L’Homme invisible et Super Jaimie, De Guere décide d’intégrer le récit dans le contexte le plus réaliste possible, quitte à trahir quelque peu le matériau initial créé par Lee et Steve Ditko.

Stephen Strange n’est donc plus un chirurgien imbu de lui-même et avide d’argent qu’un accident prive de l’usage de ses mains et qu’un long voyage initiatique au Tibet transforme en magicien super-héroïque. Il s’agit ici d’un psychiatre bienveillant qui œuvre dans un hôpital public et qui se retrouve un jour face à une jeune femme amnésique terrifiée à l’idée de s’endormir. Plongée soudain dans le coma, elle est victime de l’envoûtement de la sorcière Morgan le Fay. Pour la sauver, Strange doit accepter l’aide d’un étrange vieil homme, Thomas Lindmer, qui affirme être un grand magicien. Incrédule, le médecin tombe des nues en apprenant que son défunt père était un confrère de Lindmer, et qu’il est lui-même appelé à devenir maître des Arts Mystiques, comme le prouve la bague magique que lui a léguée Strange Senior.

Une série qui ne verra jamais le jour

Dans le rôle-titre, Peter Hooten possède un certain charisme et porte plutôt bien la moustache et la robe du magicien, si ce n’est que sa coupe disco, qu’on croirait échappée des Village People, entrave sérieusement sa crédibilité. Les effets spéciaux assurent le service minimum – budget oblige – mais s’avèrent plutôt efficaces. La rotoscopie donne corps aux rayons d’énergie lumineux que les opposants s’envoient à la figure, et l’animation image par image est même sollicitée pour donner vie à l’entité maléfique que sert la vile Morgan (et qui semble s’inspirer du Dormammu de la bande dessinée originale). Noyée dans la fumée et dans l’ombre, le regard vert et perçant, elle fait son petit effet. Certes, ce Doctor Strange ne laisse pas un souvenir immuable après son visionnage, mais à côté de L’Homme-Araignée ou des effroyables téléfilms consacrés l’année suivante à Captain America, il ferait presque office de chef d’œuvre impérissable. Le téléfilm restera pourtant sans suite, sa diffusion le 6 septembre 1978 souffrant de la concurrence du remarquable show TV Racines, et la série envisagée restera donc un fantasme inassouvi.

 

© Gilles Penso

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KICK-ASS 2 (2013)

L'absence de Matthew Vaughn se fait cruellement sentir dans cette séquelle qui cherche à retrouver le juste équilibre de son modèle

KICK-ASS 2

2013 – USA

Réalisé par Jeff Wadlow

Avec Nicolas Cage, Jim Carrey, Chloe Moretz, John Leguizamo, Christopher Mintz-Plasse, Lyndsy Fonseca, Donald Faison, Aaron Taylor Johnson

THEMA SUPER-HEROS

Fort d’une exploitation à 100 millions de dollars pour une mise de départ de 30 millions, Kick-Ass  était devenu, voici quelques années, l’une des oeuvres les plus rentables d’Universal Pictures. C’est donc sans surprise que la firme annonçait rapidement la mise en chantier d’une séquelle que devait à nouveau diriger Matthew Vaughn . Le cinéaste, retenu sur un autre projet estampillé Mark Millar, The Secret Service, a laissé sa place à Jeff Wadlow, grand espoir du cinéma de genre depuis la réussite (financière) de son Cry Wolf en 2005. Tous les ingrédients étaient donc réunis pour faire de Kick-Ass 2 un film-événement, d’autant que les jeunes stars mises en présence, Aaron Taylor-Johnson et Chloe Moretz en tête, pouvaient compter sur l’aura d’un comédien tel que Jim Carrey. Lui aussi dans le camp des gentils sous les traits du Colonel Stars and Stripes, il fonde une troupe de défense face à la terrible menace que représente Red Mist, jeune méchant un brin débile qui désire se venger de Kick-Ass, qui avait causé la mort de son père dans le premier opus. Red Mist, rebaptisé The Mother Fucker, désire détruire la ville presque autant qu’il compte anéantir Kick-Ass…

Si la force de ce Kick-Ass 2 devait résider dans la multiplicité des personnages bien barrés, à commencer par le fameux Colonel Stars and Stripes, Jeff Wadlow et Mark Millar oublient tout principe de caractérisation en chemin. Dès lors, la machine s’enraye d’emblée là où le film de Matthew Vaughn brillait, lui, de mille feux : le manque de développement des différents protagonistes, de leurs caractères respectifs et de leurs attributions dans le groupe s’avère fortement dommageable. Entre un Kick-Ass qui couche avec une gentille nymphomane dans les toilettes et une Hit Girl qui se la joue fleur bleue pendant près d’une heure, ce second opus parvient même à faire oublier les excellentes dispositions de l’œuvre originale. Hormis une scène d’ouverture plutôt sympathique et dans l’esprit du film de Vaughn, l’oeuvre de Wadlow n’a donc rien à voir avec son glorieux modèle, alignant les poncifs détestables et composant avec une mise en scène des plus classiques et linéaires.

Vulgarité gratuite

Les quelques scènes de baston demeurent amusantes sans pour autant faire preuve d’une quelconque inventivité au niveau des chorégraphies et des mouvements de caméra. L’ensemble se laisserait néanmoins suivre si la vulgarité crasse des personnages, en rien justifiée et à mille lieues de « l’esprit Kick-Ass », n’entamait le reste d’efficacité que l’on pouvait encore prêter à la chose. A trop vouloir se la jouer badass, Jeff Wadlow et Mark Millar bafouent leur héros jusqu’à en faire des pantins vulgaires, victimes d’une fable ni drôle ni spécialement rythmée. Kick-Ass 2 est une véritable insulte à l’oeuvre littéraire de Millar mais aussi au film d’un Matthew Vaughn qui n’aurait sans doute pas toléré pareilles inepties…

 

© Quentin Meignant

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SUPERMAN CONTRE LES ROBOTS (1967)

Contrairement à ce que laisse croire son titre trompeur, ce Superman italien n'a rien à voir avec Clark Kent

ARGOMAN SUPER DIABOLICO

1967 – ITALIE

Réalisé par Sergio Grieco

Avec Roger Browne, Dominique Boschero, Eduardo Fajardo, Dick Palmer, Nadia Marlowa, Dario de Grassi, Edoardo Toniolo

THEMA SUPER-HEROS I ROBOTS

Avant de parler de Superman contre les Robots, il convient d’éviter toute confusion. Précisions donc que ce Superman n’a rien à voir avec l’Homme d’Acier de chez DC Comics, puisque dans son Italie natale il se nomme Argoman. On pourrait de fait le confondre avec Superargo, autre justicier masqué transalpin qui fut la même année la vedette de Superargo contre les Robots. Mais non, ce sont deux personnages bien distincts. Superman contre les Robots fut d’ailleurs affublé de plusieurs titres alternatifs en France, comme Le Diabolique Superman ou plus sobrement Argoman. Les choses étant clarifiées, entrons dans le vif du sujet. Le film démarre en plein Londres, dans une ambiance très Panthère Rose, voire Fantomas façon André Hunebelle. Scotland Yard est en émoi car la couronne d’Angleterre vient d’être dérobée par Jénabelle, une redoutable criminelle qui restitue aussitôt le bien royal pour prouver qu’elle est insaisissable. Aussitôt, elle commet un autre forfait en dérobant des tonnes de billets à la Banque de France et en menaçant de les distribuer gratuitement afin de provoquer une immense inflation, à moins que le gouvernement n’accepte de lui livrer le plus gros diamant du monde.

Il est donc temps de faire appel à Sir Reginald Hoover (Roger Browne), un dandy expert en criminologie qui possède des pouvoirs surnaturels (télékinésie, force surhumaine) et joue les justiciers sous le costume – parfaitement grotesque – d’Argoman. Pour entacher davantage la crédibilité de ce super-héros affublé d’un collant jaune, d’une cape rouge, d’un slip noir et d’une cagoule à visière, les doubleurs français ont choisi de prononcer son nom « argoment » et n’hésitent d’ailleurs devant aucun dialogue absurde, du type : « Comment dois-je t’appeler ? Sir Reginald Hoover ou Argoman le Superman diabolique ? » Ce fier justicier masqué a tout de même un point faible : les femmes. Macho en diable (il choisit ses partenaires sexuelles par écran de contrôle interposé, comme on commanderait un meuble chez Ikea), notre homme perd tous ses pouvoirs lorsqu’il monte au septième ciel, et doit alors attendre six heures avant de les recouvrer. Cette idée amusante aurait pu générer des moments de suspense triviaux, mais elle n’est pas vraiment exploitée dans le scénario.

Livrée en pâture au robot géant

En revanche, une scène mythique surgit au beau milieu du métrage, lorsque Jénabelle capture la petite amie de Hoover et la fait attacher à moitié nue sur un lit métallique pour la livrer aux tortures de son redoutable robot (autrement dit une espèce de boîte de conserve sur pattes comme on n’en voyait plus depuis les serials des années 30). Le combat totalement ridicule mais diablement jouissif qui oppose ce bibendum en fer blanc à Argoman est de toute évidence le moment fort de Superman contre les Robots et explique en partie son titre français. En partie seulement, car Jénabelle fabrique aussi des humanoïdes sosies de grandes personnalités dans sa base futuriste, à l’aide d’un canon géant et du fameux diamant géant. Un climax vaudevillesque oppose cette super-vilaine haute en couleurs au gesticulant Argoman, avant un gag ultime résumant à lui seul toute la futilité de cet excentrique long-métrage.

 

© Gilles Penso

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BAT WOMAN (1968)

Une super-héroïne catcheuse mi-femme mi-chauve souris qui n'a rien à voir avec DC Comics malgré les apparences

LA MUJER MURCIELAGO

1968 – MEXIQUE

Réalisé par René Cardona

Avec Maura Monti, Roberto Cañedo, Héctor Godoy, David Silva, Crox Alvarado, Armando Silvestre, Manuel Capetillo, Ofelia Chavez

THEMA SUPER-HEROS I MONSTRES MARINS

Le succès de la série TV Batman engendra maintes imitations aux quatre coins du monde, la moins étrange n’étant pas cette Bat Woman mexicaine qui échappa par miracle au procès pour plagiat. Comme son confrère Bruce Wayne, notre ravissante femme chauve-souris (Maura Monti) est une riche bienfaitrice qui, dès que le crime sévit, endosse sa tenue de super-héroïne et lutte contre le mal. Imaginez donc une jolie fille en bikini affublée du masque, de la cape, des gants et des bottes de Batman, et vous aurez une idée assez précise du look délicieusement kitsch de cette Bat Woman. Evidemment, lorsque notre justicière assiste à une autopsie dans cette tenue improbable et se frotte pensivement le menton en élaborant diverses théories, le spectateur doit fournir un effort considérable pour la prendre au sérieux sans pouffer. Au volant d’une grande décapotable inspirée de la Batmobile, armée de gadgets très féminins (un petit miroir qui se transforme en pistolet), elle pousse l’élégance jusqu’à faire varier quelque peu sa panoplie : des palmes et une bouteille de plongée pour les excursions sous-marines, un pantalon à bretelles pour faire plus chic, et même un justaucorps complet lorsqu’elle catche (car notre demoiselle pratique la Lucha Libre, le sport le plus populaire du Mexique, et s’érige aussi du même coup en penchant féminin du légendaire Santo). 

C’est d’ailleurs le milieu du catch qui la sollicite dans le film, car plusieurs lutteurs kidnappés à Acapulco sont retrouvés sans vie et mobilisent les services de police. Le coupable est le docteur Eric Williams, qui pratique sur son yacht d’étranges expériences. En compagnie d’un assistant prénommé Igor comme il se doit, il place dans un même aquarium un petit poisson et un Big Jim en plastique, fait bouillonner l’eau, et s’étonne de n’obtenir aucun résultat. Mais notre homme est tenace. En kidnappant des catcheurs, qui représentent à ses yeux les êtres humains les plus proches de la perfection, il prélève leur glande pinéale et la greffe à des poissons. Pourquoi, me direz-vous ? Pour créer une race d’hommes-poissons mutants invincibles capables d’évoluer sur terre et dans les mers. Sans doute a-t-il trop regardé Frankenstein et L’Etrange créature du lac noir  dans sa jeunesse. 

Un grand moment de cinéma bis décomplexé

Evidemment, Batwoman ne l’entend pas de cette oreille (pointue) et débarque sur le bateau, distribuant les coups de tatane et jetant de l’acide au visage de Williams. Désormais défiguré, il ne rêve plus que de vengeance. Et quoi de mieux, pour assouvir une vengeance, qu’un bon homme-poisson ? Son expérience réussit enfin, et notre savant s’extasie face à la beauté plastique de sa créature (un homme dans un costume en caoutchouc qui plisse, avec une tête de gargouille hypertrophiée, des yeux gros comme des balles de tennis, des mains et des pieds palmés et une mignonne petite queue). Désormais, Williams est prêt pour la seconde phase de son projet (roulements de tambour) : la création d’une femme-poisson ! Avec son héroïne sexy, son monstre ahurissant et son savant fou caricatural, cette Bat Woman latino est donc un grand moment de cinéma bis décomplexé, scandé par une partition jazzy joyeusement sixties.

 

© Gilles Penso 

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SUPERARGO CONTRE DIABOLIKUS (1966)

Un film de super-héros masqué qui s'inspire autant des catcheurs mexicains que des aventures de James Bond

SUPERARGO CONTRO DIABOLIKUS

1966 – MEXIQUE / ITALIE / ESPAGNE

Réalisé par Nick Nostro

Avec Giovanni Cianfriglia, Gerhard Tichey, Monica Randall, Loredana Nusciak, Giulio Battiferri

THEMA SUPER-HEROS

Pur produit des sixties acidulées qui virent naître la mythique série TV BatmanSuperargo contre Diabolikus se situe au confluent de plusieurs sources d’inspiration. Imaginez le catcheur mexicain Santo qui s’habillerait comme le Fantôme du Bengale et se lancerait dans une mission spéciale façon 007, et vous aurez une petite idée du patchwork que représente le film de Nick Nostro. Les cinq premières minutes du métrage racontent le combat de catch musclé entre le valeureux Superargo (qui ne quitte jamais son collant rouge et son masque noir, même dans les moments d’intimité avec sa petite amie) et son adversaire et ami El Tigre. Hélas, ce dernier finit le combat les deux pieds devant, et notre lutteur écarlate, traumatisé, décide de quitter définitivement le ring. Demandant conseil au colonel Kinski, sous lequel il servit jadis pendant la guerre, et qui dirige désormais les Services Secrets du pays, Superargo accepte une mission très spéciale en guise de rédemption. Il s’agit de contrer le sinistre Diabolikus qui multiplie les actes de piraterie maritimes pour voler une importante quantité d’uranium et de mercure. Et voilà notre fier justicier masqué, au volant de son bolide blindé, lancé aux trousses du vilain et de ses sbires.

L’absurdité du concept nous arrache fatalement quelques rires, car on imagine mal l’efficacité d’un tel agent spécial, aussi peu discret qu’un éléphant dans un magasin de porcelaines. Mais qu’importe ! Le visionnage d’un film qui s’appelle Superargo contre Diabolikus nécessite une sérieuse dose de suspension d’incrédulité. Ce qui saute surtout aux yeux, c’est l’influence omniprésente de la saga James Bond sur cette production majoritairement italienne. Ce quasi-remake de James Bond contre Docteur No nous offre ainsi un super-vilain en costume rétro-futuriste  ayant installé sa base secrète sur une île isolée, un hangar des services secrets empli d’armes sophistiquées et de gadgets en tout genre, un combat sous-marin contre des hommes-grenouilles, l’incontournable explosion finale du repaire du méchant et une bande originale qui imite régulièrement le « 007 theme » de John Barry.

Un mix de Sean Connery et Santo

Mais notre James Bond en collants ne se contente pas ici de marcher sur les traces de Sean Connery et d’imiter les faits et gestes de Santo. Il a des super-pouvoirs. Certes, il ne vole pas, pas plus qu’il ne lance des rayons par les yeux. Mais sa force et son endurance dépassent toutes les limites connues. Capable de retenir sa respiration pendant sept minutes, doté d’un sang qui coagule à la vitesse grand V, insensible à la congélation ou à l’électrocution, il mérite sans détour le titre de super-héros. « L’organisme de Superargo est identique à celui de n’importe quel autre individu », nous explique Kinski, « mais sa conformation physique et son métabolisme sont si bien équilibrés que sa capacité de résistance est presque surhumaine. »  Epatant, non ? Gentiment distrayant mais truffé de clichés balourds et empêtré dans des péripéties mollassonnes, Superargo contre Diabolikus séduisit suffisamment le public pour avoir droit à une séquelle l’année suivante sous la direction de Paolo Bianchi : Superargo contre les Robots.

 

© Gilles Penso

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BULK L’INVINCIBLE (2010)

Une imitation de Hulk tellement ratée, tellement cheap et tellement grotesque qu'elle en deviendrait presque culte

THE AMAZING BULK

2010 – USA

Réalisé par Lewis Schoebrun

Avec Shevaun Kastl, Jordan Lawson, terence Lording, Randal Malone, Jed Rowen, Deirdre V. Lyons, Juliette Angeli

THEMA SUPER-HEROS I MÉDECINE EN FOLIE

Quand on a une filmographie ornée de titres tels que Dr Chopper, Death Sisters, Queen Cobra ou Aliens vs. Avatars, on est généralement dénué de complexes. C’est le cas de Lewis Schoebrun, un réalisateur habitué aux budgets anémiques et aux concepts bizarres. Avec Bulk l’invincible, notre homme décide de proposer sa propre variante de L’Incroyable Hulk, si ce n’est qu’il dispose en tout et pour tout de 14 000 dollars pour boucler son film. Shoebrun choisit donc de filmer tous ses comédiens devant un grand fond vert et d’utiliser exclusivement des images de synthèse pour les arrière-plans, ce qui renforcera selon lui l’aspect comic book du long-métrage.

Pourquoi pas ? Après tout, Sin City et 300 avaient prouvé la viabilité d’un tel parti pris. Seulement voilà : sans le sou, le cinéaste achète ses fonds numériques dans les banques d’image les moins onéreuses du monde (y compris sur Ebay !) et se retrouve avec des images de synthèse disparates à peu près aussi élaborées que celles d’un jeu vidéo des années 80 ! Bulk l’invincible raconte l’histoire d’Henry Howard, un jeune savant plein d’ambition qui cherche à mettre au point un sérum capable d’augmenter la masse musculaire des êtres humains et dont la fiancée, la jolie Hannah, se trouve être la fille du général Darwin, son irascible employeur. Expérimentant le sérum sur lui-même, Henry se transforme aussitôt en Bulk. Les mots nous manquent pour décrire cette créature. Imaginez un croisement impensable entre le Troll de La Communauté de l’Anneau et le Bibendum Marshmallow de S.O.S. Fantômes, qui aurait été modélisé et animé par un enfant de huit ans sur un ordinateur du siècle dernier.

Les images de synthèse les plus laides de tous les temps

La peau violette, les bras ballants, la bedaine molle, les fesses à l’air, cette chose difforme se déplace exclusivement en trottinant comme un jogger du dimanche et laisse les spectateurs totalement incrédules. Lâché dans la ville, ce colosse hideux s’oppose au sinistre docteur Kantlove qui menace de faire exploser la Lune avec son armada de missiles. Le jeu des acteurs est globalement catastrophique mais c’est un moindre mal, car nos yeux ahuris sont surtout obnubilés par cet enchaînement d’atroces incrustations sur fond vert, au sein d’animations numériques d’une laideur inouïe. Voir Henry et Hannah gambader en faisant du sur place, tandis que défile derrière eux un paysage de campagne numérique aux pixels gros comme des camions, est un spectacle assez hallucinant. Tout le film est à l’avenant, l’action se situant dans un environnement à mi-chemin entre la forêt de Oui-Oui, l’animation Powerpoint bas de gamme et le jeu vidéo période Space Invaders. Le réalisateur tente bien de se racheter en recourant au second degré (les trois logos qui ouvrent le film parodient ceux d’Universal, 20th Century Fox et Paramount, la poursuite finale se déroule au milieu d’un bestiaire en animation totalement absurde) mais le film est trop disgracieux, trop bâclé, trop stupide pour que ces traits d’humour surréalistes puissent le racheter, ne serait-ce que partiellement. Sur le papier, l’idée d’un faux Hulk violet semi-parodique pouvait légitimement attiser la curiosité. Mais dans les faits, Bulk l’invincible est une purge innommable dont le visionnage s’apparente à une douloureuse épreuve.

 

© Gilles Penso 

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CONJURING : LES DOSSIERS WARREN (2013)

Le réalisateur de Saw se lance dans une histoire de maison hantée et crée une nouvelle franchise

THE CONJURING

2013 – USA

Réalisé par James Wan

Avec Lili Taylor, Hayley McFarland, Patrick Wilson, Vera Farmiga, Ron Livingston, Joey King

THEMA FANTÔMES I DIABLE ET DEMONS I JOUETS I SAGA CONJURING

Avant Amityville, il y avait Harrisville… Dans cette petite bourgade de Rhode Island, les Perrons vivent l’enfer dans leur nouvelle demeure. Hormis quelques finitions à opérer çà et là (des plinthes se décollent, le papier peint n’est pas tout frais), la maison abrite quelques esprits malfaisants dans les rangs desquels on compte un gamin mort noyé et une sorcière pendue. Quant aux grincements de portes succèdent des cadres explosés et des colin-maillard fantomatiques, la famille décide de faire appel à Ed et Lorraine Warren (Patrick Wilson et Vera Farmiga, incroyables de classe), experts en démonologie et chasseurs d’esprits à temps plein… S’il est une assertion qui ne fait aucun doute c’est que James Wan, à partir d’un micro-budget, est à même de composer un maxi-hit. Le coup d’éclat Sawen est une preuve flagrante : à partir d’une enveloppe d’un million de dollars, le film en rapporte cent fois plus et engendre l’une des franchises les plus rentables de l’histoire du cinéma d’horreur. Pendant ce temps, le cinéaste se désolidarise à demi-mot de cette saga qui se transforme en culte du gore et du twist capillotracté pour renouer avec un style plus classique (Dead Silence) rappelant les fleurons des productions Hammer.

En 2010, avec Insidious, Wan néglige la tendance ravivée par le succès de Paranormal Activity pour composer un film de maison hantée dissonant qui préfère mettre mal à l’aise le spectateur qu’à le faire bondir de son siège. La première heure du métrage constitue à coup sûr le morceau d’horreur le plus terrifiant de la décennie, avant que le dernier acte, plus onirique, ne se transforme en monument du cheap. Quoiqu’il en soit, Wan, en prenant le contre-pied complet de la production hollywoodienne, redonne à l’horreur ses lettres de noblesse en déblayant les racines du genre depuis recouvertes par une mousse verdâtre. Fidèle aux préceptes du démonologue Ed Warren, James Wan installe la pression en respectant les niveaux de manifestation des esprits. Dans un premier temps, les habitants sont victimes de « l’infestation » : des chuchotements, des courants d’air, des odeurs de pourriture, des bruits de pas. Ensuite, c’est « l’oppression » dès que la force s’invite physiquement dans la maison et se manifeste matériellement. Enfin vient « la possession » et l’emprise totale sur un membre de la maisonnée, souvent le plus fragile.

Une valse à trois temps avec le Malin

The Conjuring n’est rien d’autre qu’une valse à trois temps avec le Malin, avec les ténèbres, avec la peur. Ou les peurs : du noir, des poupées (ces objets fétichisés par l’auteur depuis la marionnette de Jigsaw en passant par celle de Dead Silence pour en arriver à la terrifiante Annabelle), des reflets du miroir, des armoires entrouvertes, des caves poussiéreuses. La valse, conduite tambour battant par Wan, s’annonce vertigineuse, au contraire des œuvrettes imposant des scènes d’exposition à rallonge et requérant du spectateur qu’il scrute les quatre coins de l’écran dans l’espoir d’apercevoir quelque chose à se coller sur la rétine. Ces Dossiers Warren (qu’on imagine devenir une série de films consacrés aux enquêtes les plus terrifiantes du couple) nous entraînent dans un train fantôme que rien ne pourrait faire dérailler tant il évolue sur des rails minutieusement huilés (pas d’effet facile pour créer des jump scares mais un recours perpétuel aux regards, au hors-champ, aux cordes stridentes). Un grand huit de la trouille qui, à force de déborder de générosité, flirte parfois avec le grotesque mais s’avère tellement éprouvant qu’il s’érige indubitablement en mètre-étalon de l’horreur actuelle. Au point de côtoyer La Maison du diable de Robert Wise ou La Maison des damnés de John Hough…  

 

© Damien Taymans

 

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SUPERMEN DÖNÜYOR (1979)

Une version turque de Superman qui pille sans vergogne le film de Richard Donner et bricole ses effets spéciaux avec une touchante maladresse

SUPERMEN DÖNÜYOR

1979 – TURQUIE

Réalisé par Kunt Tulgar

Avec Tayfun Demir, Güngör Bayrak, Yildirim Gencer, Esref Kolçak, Nejat Özbek, Resit Hazar, Seref Çokseker, Reha Yurdakul

THEMA SUPER-HEROS I EXTRA-TERRESTRES

Les cinéastes turcs d’antan se souciaient autant des copyrights que de leur première liquette. Ils initièrent donc au cours des années 70 plusieurs adaptations cheap et illégales des aventures de Superman. Avec le succès du Superman de Richard Donner, une nouvelle version s’imposait. Et c’est avec une touchante maladresse que le réalisateur Kunt Tulgar se lance dans un remake désargenté de la superproduction produite par les frères Salkind. Côté musique, pas de problème : on puise au hasard dans les bandes originales de Superman, Goldfinger, Bons baisers de Russie, Midnight Express, Cosmos 1999… Apparemment, personne ne vient réclamer le moindre droit d’auteur aux confins de l’Asie et de l’Europe. Pour les images, c’est moins simple, et les premières minutes du film soulignent cruellement le décalage entre les intentions et le résultat. Sur un fond spatial constitué de décorations de sapins de Noël suspendues devant un grand carton noir, une voix off nous raconte la destruction de la planète Krypton et la venue sur Terre d’un rescapé miraculeux. Puis surgit le logo de Superman, méticuleusement dessiné et découpé à la main.

Lorsque notre héros apparaît à l’âge adulte, c’est sous les traits patauds du comédien Tayfun Demir, sélectionné pour sa haute stature et son regard d’azur, mais ridiculement desservi par une paire de lunettes aussi volumineuse qu’un masque de plongée. Dans le film, le fils prodige ne se nomme pas Clark mais Tayfun, et sa famille adoptive ne cherche pas à ressembler à des fermiers texans mais bien à de modestes paysans turcs (le père arbore la vénérable moustache de circonstance et la mère porte le foulard traditionnel). Ainsi Supermen Dönüyor intègre-t-il le mythe de l’homme d’acier dans son contexte culturel d’origine, prouvant quelque part l’universalité du concept imaginé par Shuster et Siegel. Cet aspect du film n’est pas inintéressant, mais ne le sauve évidemment pas du naufrage artistique global, bien au contraire.

De gros éclats de rire involontaires

Quand papa et maman expliquent à leur grand dadais de fils qu’il a été adopté, la finesse du jeu des comédiens ne saute pas vraiment aux yeux. Lorsque Tayfun hérite d’une pierre de sa planète natale et découvre dans une grotte l’image spectrale de son défunt père biologique avant de se muer en Superman (cherchant à porter la célèbre panoplie avec autant d’aplomb que Christopher Reeve), nos rires sont difficiles à réfréner. Et quand, enfin, notre super-héros fend fièrement les cieux, l’hilarité éclate sans retenue. Comment réagir autrement face à ce Big Jim en plastique suspendu devant un écran projetant des vues aériennes d’Istanbul ? Tayfun travaille comme journaliste aux côtés de la belle Alev (équivalent turc de Loïs Lane) qui se trouve être la fille d’un savant ayant découvert le moyen de tout transformer en or grâce à un fragment de kryptonite relié à un pistolet laser. Quand il ne sauve pas Alev, Superman utilise ses pouvoirs pour que sa machine à écrire tape ses articles toute seule ou pour que les jolies secrétaires lui apparaissent en sous-vêtements. Sinon, des méchants interviennent et mettent régulièrement nos héros en danger façon serial (collision de train imminente, tapis roulant relié à une guillotine), mais tout rentre évidemment dans l’ordre avec une naïveté désarmante.

 

© Gilles Penso

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