TARZAN ET SA COMPAGNE (1934)

Dans cette suite directe de Tarzan l'homme-singe, la vie tranquille du couple le plus glamour de la jungle s'apprête à être bousculée…

TARZAN AND HIS MATE

1934 – USA

Réalisé par Jack Conway

Avec Johnny Weismuller, Maureen O’Sullivan, Paul Cavanagh, Forrester Harvey, Neil Hamilton, Nathan Curry, Doris Lloyd 

THEMA EXOTISME FANTASTIQUE I THEMA TARZAN

Dans ce second Tarzan produit par la MGM, nous retrouvons Harry Holt (Neil Hamilton), ancien partenaire de James Parker, toujours appâté par le cimetière des éléphants dont il espère tirer une petite fortune. Pour y parvenir, il s’adjoint les services de son ami Martin Arlington (Paul Cavanagh). Mais son but inavoué est aussi de retrouver Jane, dont il est secrètement amoureux. Hélas, une expédition concurrente a volé le plan des lieux qu’il avait dessinés de mémoire et réquisitionné tous les hommes du village. Holt et Arlington constituent donc d’urgence une nouvelle équipe et foncent à leur suite.Tandis que les « oui bwana » saturent une fois de plus la bande son, le colonialisme et le racisme inhérents au concept initial s’avèrent plus prégnants que jamais. Ainsi découvre-t-on que nos gentils blancs avaient tranquillement envisagé de sacrifier une dizaine d’hommes au cours de l’équipée, mais que le nombre risque d’être plus élevé que prévu ! Arlington abat même de sang-froid l’un des hommes qui refusent d’avancer, puis a des remords : cet homme aurait pu transporter quinze kilos d’ivoire ! En chemin, nos aventuriers de l’ivoire perdu sont attaqués par les Gabonis, une tribu de redoutables guerriers cannibales. Les scènes d’action qui s’ensuivent sont très efficaces et la violence plutôt crue (des cadavres ensanglantés et criblés de flèches pendent aux arbres).

Enfin parvenus au sommet de la montagne, les hommes sont ensuite agressés par une horde de gorilles surexcités (des hommes déguisés, comme dans le film précédent) qui les bombardent de rochers. Indigènes et singes tombent dans le vide en hurlant au cours d’une séquence époustouflante, jusqu’à ce que le cri de Tarzan n’interrompe le massacre. Ce sont alors les retrouvailles avec le couple le plus en vue de l’Afrique. Pour tenter Jane de rentrer à Londres, Holt a apporté des robes et des toilettes, mais rien ne semble pouvoir l’arracher à la jungle et ses charmes. En robe de soirée, elle déclare à ses deux courtisans, qui en ont presque la bave aux lèvres, que « la meilleure arme de la femme, c’est l’imagination de l’homme. »

Adam et Eve dans la jungle

Ce deuxième épisode nous permet de découvrir la vie quotidienne de Tarzan et Jane. Installés dans une cabane arboricole (une idée proche du mythe d’Adam et Eve qui s’avère absente des romans de Burroughs), ils s’ébattent joyeusement dans la rivière (la scène fit hurler la censure car Jane, doublée à l’occasion par la nageuse olympique Josephine McKim, y exécute un plongeon entièrement nue !) et s’amusent à des exercices de haute voltige entre les arbres. Notre sauvageonne pousse même un cri aigu guère convaincant qui imite celui de Tarzan, pour l’appeler en cas de danger. Et des dangers, le film en regorge : la charge très impressionnante d’un rhinocéros, l’attaque aquatique d’un énorme crocodile, une nouvelle cavalcade d’éléphants virulents, et la grande scène finale dans laquelle nos héros sont doublement agressés par une tribu de guerriers et une meute de lions affamés tandis que Tarzan et un groupe de singes arrivent à la rescousse. 

 

© Gilles Penso

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LES CHASSES DU COMTE ZAROFF (1932)

Une chasse à l'homme impitoyable tournée en même temps que King Kong et dans les mêmes décors

THE MOST DANGEROUS GAME

1932 – USA

Réalisé par Ernest B. Schoedsack et Irving Pichel

Avec Joel McCrea, Fay Wray, Leslie Banks, Robert Armstrong, Noble Johnson, Steve Clemento

THEMA SUPER-VILAINS

Les Chasses du Comte Zaroff est étroitement lié à King Kong, avec lequel il partage de nombreux points communs : les auteurs Ernest B. Schoedsack et Merian C. Cooper, le producteur David O. Selznick, les comédiens Fay Wray, Robert Armstrong, Noble Johnson et Steve Clemento, le compositeur Max Steiner et les mêmes décors de jungle reconstitués en studio. Les deux films furent d’ailleurs tournés simultanément, le budget modeste de Zaroff (200 000 dollars) et celui – bien plus conséquent – de Kong (600 000 dollars) s’équilibrant ainsi intelligemment. Les Chasses du Comte Zaroff est une adaptation de la nouvelle « The Most Dangerous Game » de Richard Connell, dont il restitue à merveille le rythme nerveux et le climat oppressant. Dès les premières minutes, une réplique d’un des protagonistes met en exergue la thématique du film : « L’animal de la jungle qui tue pour se nourrir est appelé sauvage, alors que l’homme qui tue pour le plaisir est qualifié de civilisé. N’est-ce pas contradictoire ? » Après le naufrage du yacht de ses amis (probablement inspiré à Schoedsack et Cooper par une mésaventure similaire qu’ils vécurent lors du tournage d’un documentaire ethnologique), le célèbre chasseur de fauves Bob Rainsford (Joel McCrea) s’échoue sur une île des Caraïbes. Il trouve refuge dans le château du comte Zaroff, un ancien aristocrate russe qui vit entouré de domestiques tartares patibulaires et d’une meute de chiens de chasse.

Le comédien britannique Leslie Banks campe cet étrange personnage avec une savoureuse duplicité, arborant un accent cosaque du plus bel effet. Bizarrement, Zaroff abrite également deux autres rescapés d’un naufrage, Martin Trowbridge et sa sœur Eve (Robert Armstrong et Fay Wray), les récifs de son île n’ayant visiblement aucune sympathie pour les coques des bateaux. Il ne s’agit évidemment pas d’un hasard, car Zaroff, féru de chasse ayant traqué tous les gibiers possibles et imaginables aux quatre coins du monde, a décidé pour varier les plaisirs de chasser désormais des proies humaines. « Dieu a créé certains hommes pour être des poètes, de certains autres il a fait des rois ou des mendiants. De moi, il a fait un chasseur » déclare-t-il à Rainsford avec emphase, avant d’ajouter, en jetant un regard mauvais à la belle Eve : « ce n’est qu’après avoir tué qu’on connaît l’extase de l’amour. »

Une jungle inquiétante digne de Gustave Doré

Au bout d’une demi-heure de métrage, un impitoyable chasse à l’homme s’amorce donc, dans une jungle inquiétante qui semble emprunter ses clairs obscurs aux gravures de Gustave Doré. L’action ne se relâche plus, les séquences de suspense savent savamment jouer avec les nerfs des spectateurs, et quelques morceaux de bravoure comme l’affrontement avec les chiens au sommet de la cascade évoquent la saga Tarzan des studios MGM, qui s’amorça d’ailleurs la même année. Les Chasses du Comte Zaroff est donc un classique indémodable, et probablement la meilleure adaptation du récit de Richard Connell. Joel McCrea, qui tient ici le devant de la scène, deviendra par la suite le héros de nombreux westerns tels que Buffalo Bill, La fille du désert ou Coups de feu dans la Sierra.

 

© Gilles Penso

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BATMAN LE DEFI (1992)

Plus libre de ses mouvements que sur le premier opus, Tim Burton réalise un second Batman qui s'intéresse plus aux monstres qu'aux héros

BATMAN RETURNS

1992 – USA

Réalisé par Tim Burton

Avec Michael Keaton, Danny de Vito, Michelle Pfeiffer, Christopher Walken

THEMA SUPER-HEROS I SAGA BATMAN I DC COMICS I TIM BURTON

A la demande de Warner, Tim Burton réalisa Batman le défi après avoir signé l’un de ses films les plus intimes, Edward aux mains d’argent. Cette séquelle est considérée par beaucoup de fans comme supérieure au premier Batman. S’il ne cherche pas à développer davantage la personnalité complexe de Bruce Wayne, toujours campé par l’excellent Michael Keaton, le réalisateur lui oppose deux vilains exceptionnels : le pathétique Pingouin (Danny de Vito, défiguré par un étonnant maquillage de Stan Winston) et la schizophrène Catwoman (Michelle Pfeiffer, dans l’un des rôles les plus mémorables de sa carrière). Bien loin du dandy caricatural et de la vamp évanescente généralement décrits dans la bande dessinée initiale et dans la série TV pop des années soixante, ces deux antagonistes permettent au cinéaste de développer l’un des motifs phares de sa filmographie : l’attachement pour les « monstres », pour les parias, pour les êtres à part que la société rejette sans discernement. Des liens étroits se tissent ainsi entre Batman le Défi et Edward aux mains d’argent. Plus sombre et gothique que jamais, ce second Batman puise aussi son inspiration dans le cinéma expressionniste germanique, comme en témoignent les apparitions de Christopher Walken dans le rôle du sinistre Max Schreck (nom de l’interprète du Nosferatu de F.W. Murnau).

Libéré des contraintes de producteurs trop encombrants ou trop peu confiants, Burton signe donc un film plus cohérent, y compris d’un point de vue stylistique. Ici, Gotham City bénéficie de décors, de maquettes et de peintures sur verre lui conférant magnifiquement la singularité qui lui échoit. Le problème majeur du film demeure l’impossibilité, dans les limites temporelles immuables d’un long-métrage, de s’attarder correctement sur chacun des personnages. Batman se retrouve ainsi presque déchu au statut de guest-star, au profit des super-vilains qui, pour leur part, ont droit à toute l’attention du réalisateur. Mais on le sait, Burton a toujours préféré les monstres aux héros, un penchant qui remonte à ses plus jeunes années. 

Plus sombre et gothique que jamais

« Dans un cadre banlieusard tranquille, comme celui où j’ai grandi, vous cherchez le contraste », se remémore-t-il. « Les films d’horreur et les films expressionnistes m’apportaient cette part d’ombre, ce sens du cauchemar. Pour 55 cents, vous pouviez aller voir trois film sur grand écran. Je me souviens des Godzilla, de Scream Blacula Scream, de Dr Jekyll et Sister Hyde. Je voyais beaucoup de films de série B à l’époque. Ces films m’ont aidé à me construire. Les monstres y étaient souvent les personnages les plus attachants. » (1) Si le Joker incarné par Jack Nicholson versait trop dans la caricature (et fut éclipsé quelques années plus tard par la prestation d’Heath Ledger dans The Dark Knight), il semble difficile d’imaginer, aujourd’hui encore, un Pingouin aussi poignant ou une Catwoman plus envoûtante. Quant à Danny Elfman, il prolonge le thème magnifique qu’il composa pour le premier Batman en y adjoignant des motifs empruntés aux contes de fées, à la musique de cirque et au folklore tzigane.

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en mars 2012

 

© Gilles Penso

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MONSIEUR JOE (1949)

L'équipe de King Kong met en scène un nouveau gorille géant dans cette aventure monumentale riche en rebondissements

MIGHTY JOE YOUNG

1949 – USA

Réalisé par Ernest B. Schoedsack

Avec Terry Moore, Ben Johnson, Robert Armstrong, Frank McHugh, Douglas Fowley, Dennis Green, Paul Guilfoyle

THEMA SINGES

L’équipe de King Kong se lança 16 ans plus tard dans les aventures d’un nouveau gorille géant, Monsieur Joe. Inspiré du roman « Toto et Moi », le film raconte les aventures de Jill Young, une fillette qui vit en Afrique avec son père et a pour compagnon de jeu un bébé gorille nommé Joe. Plusieurs années plus tard, Max O’Hara (Robert Armstrong, reprenant quasiment le rôle de Carl Denham), un impresario américain, vient en Afrique pour capturer des fauves. Mais en découvrant la beauté de Jill et le gigantisme de Joe, devenu entre-temps un émule de King Kong, O’Hara se laisse largement séduire. Il convainc la jeune fille de venir à New York pour se produire avec son gorille dans un cabaret. Mais Joe ne supporte guère d’être devenu un animal de cirque. Un soir, alors que des ivrognes le saoulent dans sa cage, il se révolte, détruit la boîte de nuit et s’échappe dans la ville, où il sème la panique…

Vouloir réitérer l’exploit de King Kong était un pari difficile, d’autant que tout le monde a gardé en mémoire le chef d’œuvre de 1933. C’était à prévoir, le public n’a pas porté aux nues ce Monsieur Joe, sans doute à cause d’un scénario un peu déséquilibré, dénué d’une romance digne de ce nom et cédant aux facilités du mélodrame à rebondissements. Cela dit, même sans faire abstraction de l’œuvre maîtresse réalisée par Schoedsack et Cooper, cette histoire gentillette exhale plein de charmes et d’attraits. Formellement, le film est une petite merveille, grâce aux talents combinés du maître des effets spéciaux Willis O’Brien et de son brillant disciple Ray Harryhausen, lesquels vont parfois jusqu’à surpasser l’animation de Kong en dotant Joe d’une personnalité et d’une crédibilité tout à fait remarquables. « J’ai pratiquement fait l’animation seul, ce qui m’a pris environ six mois », nous raconte Harryhausen. « Nous avions envoyé un cameraman au zoo de chicago pour y filmer un vrai gorille, afin que ça puisse nous servir de référence pour l’animation. Mais le singe se contentait de se promener dans sa cage en se curant le nez ! Ça n’était donc pas très utilisable… » (1)

L'Oscar des meilleurs effets spéciaux

Le film regorge de morceaux de bravoure comme l’affrontement de Joe et des cavaliers (annonçant l’une des scènes clefs de La Vallée de Gwangi), le spectacle dans le cabaret où le gorille soulève Jill en train de jouer du piano, les dix lutteurs (dont Primo Carnera dans son propre rôle) se mesurant au grand singe, le combat contre les lions (tour à tour réels ou animés) ou encore l’incendie final dans l’orphelinat. Du coup, malgré son semi-échec, Monsieur Joe permit à O’Brien de remporter en 1949 l’Oscar des meilleurs effets spéciaux. Quarante ans plus tard, les studios Disney rachetèrent les droits du film et confièrent à Ron Underwood (réalisateur de Tremors) la mise en scène d’un remake titré en français Mon ami Joe. Signe des temps, l’image de synthèse de Dream Quest et d’ILM et les costumes animatroniques de Rick Baker ont remplacé l’animation image par image. Ray Harryhausen se prêta au jeu en venant rendre visite à l’équipe des effets visuels et en figurant même dans une scène de réception aux côtés de Terry Moore, l’interprète originale de Jill Young.  

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en février 2004

 

© Gilles Penso

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SINBAD ET L’ŒIL DU TIGRE (1977)

Ce troisième Sinbad produit par Charles H. Schneer et truqué par Ray Harryhausen marque un infléchissement d'inspiration, malgré de nombreux morceaux de bravoure

SINBAD AND THE EYE OF THE TIGER

1977 – USA

Réalisé par Sam Wanamaker

Avec Patrick Wayne, Taryn Power, Margaret Whiting, Jane Seymour, Patrick Troughton, Kurt Christian, Nadim Sawalha

THEMA MILLE ET UNE NUITS

Pour trouver le sujet de son troisième long-métrage sur Sinbad, Ray Harryhausen récupéra plusieurs éléments non utilisés du scénario du Voyage fantastique de Sinbad et les assembla entre eux, ce qui explique probablement sa structure un peu maladroite, malgré les efforts du scénariste Beverly Cross pour lier tous les épisodes prévus en un tout cohérent. Dans le script, l’intrépide marin fait escale dans une ville en quarantaine où la princesse Farah lui apprend que son frère Cassim a été transformé en babouin par un terrible maléfice, et que seul son retour pourra faire revivre cette ville jadis somptueuse. Sinbad se rend donc avec son équipage sur une île grecque où il rencontre un vieux sage féru de magie et sa fille Diane, puis dans une contrée polaire habitée par un morse géant et un troglodyte simiesque et cornu. Ce scénario composite, qui emprunte ses éléments autant à la mythologie grecque et au bestiaire préhistorique qu’aux Mille et Une Nuits, n’est hélas guère magnifié par la mise en scène peu inventive de l’acteur-réalisateur Sam Wanamaker, remplaçant au pied levé un Gordon Hessler sollicité à l’époque par la télévision britannique.

La distribution elle-même est discutable. Car si Jane Seymour, qui se dévêt furtivement à plusieurs reprises, distille un savoureux charme exotique, Patrick Wayne, lui, campe un bien fade Sinbad. Du coup, cet épisode est peut-être le moins captivant de la fameuse trilogie consacrée au marin mythique. Fort heureusement, Ray Harryhausen redouble d’ingéniosité pour que le spectacle distille sa magie de bout en bout. Outre les créatures qui font une apparition mémorable aux moments clef du film (les trois ghoules à tête d’insecte se démarquant des squelettes de Jason et les Argonautes, la guêpe géante, le morse colossal, le tigre à dents de sabre), plusieurs créatures jouent un rôle constant pendant plusieurs séquences, voire sur la durée totale du récit : Cassim changé en babouin, Trog et le Minoton. Détail amusant : cette dernière créature, une statue de bronze en forme de Minotaure, est interprétée dans les plans serrés par un acteur costumé qui n’est autre que Peter Mayhew, le Chewbacca de La Guerre des étoiles.

Chewbacca dans la peau du minotaure

Quant à l’animation du babouin, c’est un véritable tour de force technique et artistique. « Il est très difficile de dresser les babouins, contrairement aux chimpanzés », explique Harryhausen. « Je n’ai jamais vu un babouin dressé, et encore moins un babouin jouer aux échecs ! Or la scène des échecs était importante dans l’histoire. Donc nous avons dû créer un singe en miniature et l’animer image par image. » (1) Grâce aux exploits du génial artiste, qui n’avait jamais créé autant de créatures pour un seul film, ce troisième Sinbad demeure donc un divertissement grandiose, agrémenté de décors féeriques, souvent prolongés par de belles peintures sur verre. Le film fit moins d’éclat au box-office que ses prédécesseurs. La même année sortait sur les écrans La Guerre des étoiles. Une nouvelle ère naissait alors, moins propice hélas aux tours de magie naïfs du grand Ray.

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en février 2004.

 

© Gilles Penso

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LES PREMIERS HOMMES DANS LA LUNE (1964)

Le producteur Charles Schneer, le réalisateur Nathan Juran et le créateur d'effets spéciaux Ray Harryhausen adaptent avec facétie l'un des romans phare de H.G. Wells

FIRST MEN IN THE MOON

1964 – GB / USA

Réalisé par Nathan Juran

Avec Lionel Jeffries, Edward Judd, Martha Hyer, Peter Finch, Betty McDowall, Hugh McDermott, Miles Malleson, Erik Chitty

THEMA SPACE OPERA I EXTRA-TERRESTRES

Le génie des effets spéciaux Ray Harryhausen rêvait depuis longtemps d’adapter à l’écran H.G. Wells, qui demeure son écrivain favori. Après des tentatives avortées liées à « La Guerre des Mondes », « La Machine à Explorer le Temps » et « La Nourriture des Dieux », l’occasion se présenta enfin après Jason et les Argonautes avec « Les Premiers Hommes dans la Lune », un roman publié en 1901. Fidèle à son habitude, il esquissa de somptueux dessins de pré-production, puis Jan Read fut chargé de rédiger le scénario. Mais le sujet un tantinet vieillot et l’imminence d’une véritable expédition sur la lune, au milieu des années 60, rendirent le projet quelque peu obsolète. Jusqu’au moment où le scénariste Nigel Kneale proposa un angle d’attaque original : tout commence avec une mission spatiale des Nations Unies, avec un Russe, un Américain et un Anglais, pour ne vexer personne ! Les trois astronautes atterrissent sur la Lune et découvrent un drapeau anglais qui y est planté depuis 1899. A partir de là, un flash-back permet de ramener les spectateurs dans le contexte du roman initial, à l’époque où l’excentrique professeur Cavor (excellent Lionel Jeffries) utilise sa peinture anti-gravité sur un vaisseau spatial sphérique qui l’emmène sur la Lune en compagnie du dramaturge Arnold Bedford (Edward Judd) et de sa fiancée Kate Callender (Martha Hyer). Là, ils sont capturés par les Sélénites, des insectes de taille humaine guère engageants.

« Chaque fois que c’était possible, et en particulier pour les gros plans, les Sélénites étaient des figurines animées image par image », nous explique Harryhausen. « Mais comme ils étaient trop nombreux pour être tous animés, nous avons surtout employé des acteurs costumés. Je ne pouvais pas me permettre d’animer des trentaines de Sélénites pendant une éternité. J’y serais encore aujourd’hui ! » (1) Leurs costumes ne sont d’ailleurs pas sans évoquer ceux des Lunaires que Méliès utilisa pour Le Voyage dans la Lune« En fait, Ray est un grand admirateur de Méliès », nous confirme Tony Dalton, conservateur de la Fondation Harryhausen. « Il possède même une de ses cartes de visite originales » (2).

Hommes-insectes et chenilles géantes

Parmi les autres créatures qui peuplent cette lune fantaisiste, on se souviendra aussi du monstrueux Veau Lunaire aux allures de chenille géante qui attaque les protagonistes et finit ses jours électrocuté. Les décors de la Lune, aux teintes volontiers orangées et rougeoyantes, adoptent des architectures hexagonales évoquant les habitats d’insectes.  Pour coller à l’actualité, le scénariste Nigle Kneale décida de s’écarter du dénouement tel qu’il était conçu dans le texte original en faisant mourir les Sélénites à la fin du film. Toutefois, soucieux de rester fidèle à Wells, il réutilisa l’idée finale de « La Guerre des Mondes » pour anéantir les habitants de la Lune avec un virus terrien. Bien que Ray Harryhausen considère Les Premiers Hommes dans la Lune comme l’un de ses meilleurs films, la réaction du public ne suvit pas. Peut-être le style volontairement rétro de l’œuvre ne s’adaptait-il pas aux attentes science-fictionnelles du moment.

 

(1) Propos recueillis en février 2004 – (2) Propos recueillis en janvier 2010

 

© Gilles Penso

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LES VOYAGES DE GULLIVER (1960)

Après le triomphe du 7ème Voyage de Sinbad, le producteur Charles Schneer et le magicien des effets spéciaux Ray Harryhausen s'intéressent à Jonathan Swift

THE THREE WORLDS OF GULLIVER

1960 – GB

Réalisé par Jack Sher

Avec Kerwin Mathews, Jo Morrow, June Thorburn, Lee Paterson, Grégoire Aslan, Basil Sydney, Charles Lloyd Pack, Martin Benson

THEMA NAINS ET GEANTS

Auréolés du succès du 7ème Voyage de Sinbad, le producteur Charles Schneer et le concepteur d’effets spéciaux Ray Harryhausen se lancent dans une adaptation naïve du roman « Les Voyages de Gulliver » écrit par Jonathan Swift en 1726. Après avoir essuyé les refus successifs de Jack Lemon et Danny Kaye, ils proposent à Kerwin Mathews, le rôle du médecin voyageur, auquel le jeune comédien apporte toute la fraîcheur dont il avait su doter Sinbad, en allant même jusqu’à pousser la chansonnette. Dotés d’un budget environ trois fois plus important que celui de Sinbad, Schneer, Ray Harryhausen et l’équipe du film partent tourner dans les mêmes extérieurs espagnols. Au début du film, le docteur Gulliver envisage d’épouser Elizabeth et d’acheter un petit cottage. Il accepte un rôle de chirurgien à bord d’un navire parti pour un long voyage. Après une furieuse tempête, Gulliver est jeté sur le rivage de Lilliput, une île habitée par des hommes minuscules, en guerre contre le royaume insulaire de Blefuscu. Après avoir séjourné quelques temps sur place et avoir mis fin à cette guerre stupide, il prend le large et se retrouve sur l’île de Brobdingnag, habitée par des géants. Là, il retrouve Elizabeth, rejetée comme lui par les flots, et l’épouse sur place. Attaqué par un écureuil géant, traité de sorcier par l’alchimiste local, livré à un crocodile énorme, Gulliver s’échappe avec Elizabeth à bord d’un panier jeté dans une rivière…

Si l’épisode sur Lilliput (pour les besoins duquel Mathews passe huit heures consécutives attaché sur la plage brûlante de La Conca) demeure très fidèle au texte original, les rabelaiseries en moins, la seconde partie, en revanche, est presque entièrement réécrite. Quant aux autres voyages de Gulliver, ils ont ici été écartés. Les effets spéciaux de Ray Harryhausen concernent surtout les mises en relation de nains et de géants, avec force maquettes, décors surdimensionnés, perspectives forcées et plans composites optiques tous très réussis. « Nous avons décidé de réduire au maximum les séquences d’animation, pour éviter de passer trop de temps sur ce film, et parce que nous préférions utiliser de véritables acteurs pour les nains et les géants » (1), nous explique Harryhausen.

Quelques monstres géants

Les deux seules créatures animées du film, un écureuil géant et un crocodile, interagissent de près avec les comédiens via des astuces visuelles qui, aujourd’hui encore, frappent par leur habileté. Les corps à corps entre le saurien et le comédien, notamment, regorge de tours de passe-passe étonnants. En ce qui concerne le récit, on peut regretter quelques ellipses vertigineuses qui entravent la cohérence et l’unité de la narration, en particulier au moment où le héros retrouve sa femme. Bernard Herrmann composa pour le film une nouvelle partition enjouée et empreinte de classicisme, qu’il avoua préférer à celle de Sinbad. Lorsque Les Voyages de Gulliver sortit aux Etats-Unis, il bénéficia de très bonnes critiques et d’une assez grande promotion en plein Thanksgiving. Son score au box-office s’avéra très honorable, sans atteindre cependant celui de Sinbad.

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en février 2004.  

 

© Gilles Penso

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À DES MILLIONS DE KILOMÈTRES DE LA TERRE (1957)

Le dernier film en noir et blanc de Ray Harryhausen met en scène une créature vénusienne qui grandit à vue d'œil

20 MILLION MILES TO EARTH

1957 – USA

Réalisé par Nathan Juran

Avec William Hopper, Joan Taylor, Frank Puglia, John Zaremba, Thomas Browne Henry, Tito Vuolo, Jan Arvan, Arthur Space

THEMA EXTRA-TERRESTRES I SAGA RAY HARRYHAUSEN

Dernier film en noir et blanc de Ray Harryhausen, A des millions de kilomètres de la Terre clôt aussi, pour ce magicien de l’animation, une trilogie liée aux monstres gigantesques destructeurs de grandes villes, un thème tout à fait typique des années cinquante, les deux précédents représentants étant le dinosaure du Monstre des temps perdus et la pieuvre géante du Monstre vient de la mer. Le film s’ouvre sur l’atterrissage en catastrophe d’une fusée terrienne sur la côte italienne. Un œuf gélatineux rapporté de Venus par les astronautes est découvert par un petit garçon qui l’apporte à un vieux zoologiste, le docteur Leonardo (Frank Puglia). Celui-ci, comme tous les scientifiques des films de science-fiction, a une jolie jeune fille, Marisa (Joan Taylor), qui ne tardera pas à s’éprendre du héros, autrement dit le colonel Calder (William Hopper), seul survivant de l’expédition spatiale. La petite créature dans l’œuf, sous l’effet de l’atmosphère terrestre, se met à grandir rapidement et à atteindre des proportions inquiétantes. Baptisé Ymir par Harryhausen, mais jamais nommé dans le film, l’extra-terrestre vedette est une création très inspirée. « Je me suis efforcé de lui conserver une forme humanoïde afin que le public puisse le prendre en sympathie », explique le génial animateur. « Le bas de son corps, en revanche, était inspiré par celui d’un tyrannosaure. » (1)

Lorsqu’il atteint une taille humaine et attaque les villageois dans une grange, à l’aide d’effets spéciaux étonnants permettant les interactions entre les comédiens et la figurine animée, le film bascule dans l’angoisse pure, aidé par une photographie fort contrastée privilégiant la pénombre. Mais il faut attendre que Ymir croisse encore jusqu’à des proportions gigantesques pour que la réminiscence de King Kong apparaisse très distinctement. Et comme son simiesque et illustre prédécesseur, ce croisement entre une gargouille et un allosaure finit abattu par l’armée du haut d’un célèbre édifice, le Colisée de Rome en l’occurrence. Avant ce dénouement prévisible mais fort spectaculaire, Ymir aura eu le temps de saccager quelques monuments italiens et de lutter contre un éléphant, lui aussi animé dans la plupart des plans par un Harryhausen décidément très inspiré.

Le même destin que King Kong

On peut en revanche regretter que Nathan Juran se soit tellement intéressé au monstre qu’il en ait négligé les acteurs humains, purement et simplement effacés par la « performance » du colossal extra-terrestre. « C’est embarrassant », avoue Harryhausen, « parce que j’ai souvent entendu les critiques dire : “si Mr Harryhausen avait aussi animé les humains, ils auraient sans doute été plus expressifs !” Les réalisateurs n’apprécient guère ce genre de commentaire. Mais avec des hommes aussi doués artistiquement que Nathan Juran, je n’ai jamais eu de conflit d’intérêt ou de problème d’ego à gérer. » (2) Juran, Harryhausen et le producteur Charles H. Schneer se retrouveront l’année suivante dans les splendeurs multicolores de l’Orient pour Le 7ème voyage de Sinbad, beaucoup plus enjoué et bien moins sombre que cette inquiétante fable de science-fiction.


(1) et (2) Propos recueillis par votre serviteur en février 2004
 .

© Gilles Penso

 

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LA VALLEE DE GWANGI (1969)

Un groupe de cowboys travaillant dans un cirque ambulant découvre une vallée perdue peuplée de dinosaures

THE VALLEY OF GWANGI

1968 – USA

Réalisé par James O’Connolly

Avec James Franciscus, Richard Carlson, Gila Golan, Laurence Naismith, Freda Jackson, Gustavo Rojo, Dennis Kilbane

THEMA DINOSAURES

Sensibilisé par le succès de Un Million d’années avant JC, le producteur Charles Schneer décida de reformer son duo avec Ray Harryhausen, après leur brève séparation, et tous deux se penchèrent sur « Gwangi », un projet avorté que Willis O’Brien préparait pour la RKO. Le scénario démarre dans une région écartée du Grand Canyon du Colorado, où l’on découvre un cheval haut seulement de 60 cm. Un groupe de cow-boys, héros d’un cirque ambulant, essaye de capturer la créature pour la montrer au public. Ils pourchassent le cheval jusque dans une vallée cachée où ils tombent sur de nombreux reptiles préhistoriques. Ils rencontrent un ptéranodon qui s’empare de l’un d’eux, et attirent l’attention de Gwangi, un immense allosaure qu’ils essaient de prendre au lasso. Ils en sont empêchés par l’arrivée d’un styracosaure. Gwangi bat le reptile cuirassé, puis est pris dans un glissement de terrain au moment où il essayait de s’attaquer aux cavaliers. Ceux-ci enchaînent l’animal sur un chariot et le ramènent dans l’enceinte du cirque. Mais, au cours du spectacle, le dinosaure s’échappe…

Bien qu’il calque fidèlement son intrigue sur celle de King KongLa Vallée de Gwangi tire son originalité du contexte du western – inhabituel pour un film fantastique – mais aussi d’un postulat de départ intriguant qui permet aux spectateurs d’entrer immédiatement dans le vif du sujet, aidé par des interprètes convaincants. Les deux acteurs principaux sont le vétéran James Franciscus et la débutante Gila Golan, qu’il fallut post-synchroniser à cause de son accent israélien savoureux mais plutôt déplacé en plein Far West. Pour permettre à Harryhausen d’insérer dans les prises de vues ses effets visuels, le réalisateur James O’Connolly se vit contraint de sacrifier les longues focales et les lumières contrastées qu’il chérissait tant, au profit de cadrages plus neutres. Cette situation n’entraîna pas de conflit particulier au sein de l’équipe, mais O’Connolly fit partie de ces metteurs en scène quelque peu frustrés par cette omniprésence créatrice leur ôtant à plusieurs reprises le dernier mot artistique.

Un allosaure qui semble échappé de King Kong

Les effets spéciaux font sans doute partie des plus réussis qu’ait jamais réalisés Ray Harryhausen, et les dinosaures de ce film appartiennent au groupe très restreint des plus convaincants jamais vus à l’écran. Ainsi, Gwangi, le redoutable allosaure qui donne son nom au titre du film, bénéficie d’une finition et d’une souplesse d’animation remarquables. Du double point de vue morphologique et comportemental, il est très proche de celui qu’affrontait King Kong en 1933 (il se gratte même frénétiquement l’oreille de la même façon !). Hélas, le réalisme de Gwangi est parfois entravé par la teinte de sa peau qui, d’un plan à l’autre, oscille entre le gris et le vert en passant par le bleu et le marron (à cause d’effets optiques difficiles à harmoniser en laboratoire). Le film est truffé de plans ahurissants, comme lorsque les cow boys tentent d’attraper Gwangi au lasso, ou lorsque l’un des cavaliers enfonce une lance dans le flanc du styracosaure. Sans compter ce dénouement plein d’emphase situé dans une immense cathédrale en flammes. Gros échec au box-office au moment de sa sortie, La Vallée de Gwangi a depuis été réévalué par les amateurs du genre qui se délectent de son charme suranné et de ses nombreuses séquences surréalistes. C’est devenu depuis l’une des influences majeures – parfaitement assumées – de la saga Jurassic Park.

 

© Gilles Penso

LE VOYAGE FANTASTIQUE DE SINBAD (1973)

Les tours de magie de Ray Harryhausen, le charme fou de John Philip Law et Caroline Munro, la mise en scène inspirée de Gordon Hessler… Un régal !

THE GOLDEN VOYAGE OF SINBAD

1973 – GB

Réalisé par Gordon Hessler

Avec John Philip Law, Caroline Munro, Tom Baker, Douglas Wilmer, Martin Shaw, Grégoire Aslan, Kurt Christian, Takis Emmanuel

THEMA MILLE ET UNE NUITS

Après plusieurs échecs au box-office, Charles Schneer vit sa crédibilité de producteur quelque peu ébranlée. Alors, d’un commun accord avec le maître des effets spéciaux Ray Harryhausen, il retourna dans l’univers qui fut le plus propice à leur duo : les Mille et Une Nuits. Le capitaine Sinbad est donc de retour, aidant le Grand Vizir à résister au magicien Koura, et l’emmenant sur son navire jusqu’à Lémuria où se trouve la Fontaine de Vie. Au fil d’un voyage semé d’embûches, Koura lance à leurs trousses plus d’une créature monstrueuse. Mais chaque fois qu’il utilise ses pouvoirs, le sorcier vieillit. La Fontaine de Vie est donc son principal objet de convoitise… L’ambiance de cette aventure est bien plus sombre que celle du somptueux 7ème voyage de Sinbad. Le casting s’en ressent, dominé par le jeu convaincant de John Philip Law et Tom Baker, moins hauts en couleurs que Kerwin Mathews et Torin Thatcher, mais mieux adaptés à cette version plus souterraine des Mille et Une Nuits. Quant à la toute belle Caroline Munro, dont la présence ensorcelante capte immédiatement les regards, son charme ingénu s’étale avec un peu moins de pudeur que celui de la gracieuse Kathryn Grant. « Je n’ai évidemment jamais joué face à des créatures de dix mètres de haut », raconte la belle Caroline. « En revanche, nous devions regarder un bâton qu’un accessoiriste déplaçait pour guider notre regard. J’avais également accès avant chaque prise aux extraordinaires storyboards de Ray, et je dois dire que son travail préparatoire était très impressionnant. Cet homme est un génie, vraiment ! » (1).

Des scènes d’animation magnifiques parcourent en effet ce film. La première créature à faire son apparition est un petit homuncule volant, mi-Harpie, mi-Ymir. On note aussi une figure de proue, réminiscence de Talos, sublimement animée et incrustée, ainsi qu’un centaure, initialement prévu pour Jason et les Argonautes, qui s’engage dans un violent combat avec un griffon. « Il n’est jamais facile de concevoir un animal composite, comme le centaure ou le griffon, car ils possèdent des éléments anatomiques qui, à l’origine, ne concordent pas ensemble », nous expliquait Harryhausen. « Il suffit d’une erreur de proportion pour basculer dans le grotesque. » (2)

La danse de Kali

Mais le vrai morceau d’anthologie de ce second Sinbad, doublé d’une prouesse technique, est l’inoubliable danse de Kali, suivie d’un combat contre les héros. « La séquence doit durer moins de cinq minutes, mais il m’a fallu à peu près deux mois pour la réaliser » (3), nous explique Harryhausen. On peut regretter que les monstres soient ici moins gigantesques qu’à l’accoutumée, et préfèrent surgir la nuit et dans des endroits clos plutôt que sur de vastes étendues, comme sur la plage du premier Sinbad. Succédant à Bernard Herrmann, Miklos Rosza, qui avait su créer une magnifique partition arabisante pour Le Voleur de Bagdad, se plongea à nouveau dans les mélodies orientales. Le Voyage Fantastique de Sinbad fut un gigantesque succès public dès sa sortie, à tel point que Le 7ème voyage de Sinbad goûta aux faveurs d’une ressortie et qu’un troisième épisode fut mis en chantier.

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en juin 2010. (2) et (3) Propos recueillis en février 2004.

 

© Gilles Penso

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