PROMETHEUS (2012)

Après avoir vu progressivement la franchise Alien partir dans tous les sens, Ridley Scott décide de revenir aux sources du film original

PROMETHEUS

2012 – USA

Réalisé par Ridley Scott

Avec Noomi Rapace, Charlize Theron, Michael Fassbender, Logan Marshall-Green, Idris Elba, Patrick Wilson, Guy Pearce, Rafe Spall 

THEMA EXTRA-TERRESTRES I FUTUR I ROBOTS I SAGA ALIEN

Un projet comme Prometheus est forcément l’objet de fantasmes intenses auprès de la communauté cinéphile. Ridley Scott revenant aux origines dAlien, il y avait en effet de quoi s’émoustiller. Mais au risque de déconcerter les amateurs de l’extra-terrestre à la mâchoire extensible, le cinéaste a très tôt annoncé que Prometheus ne serait pas exactement une préquelle d’Alien. Plutôt qu’un épisode zéro, le film s’appréhende en effet comme une variante autour d’un univers commun, Scott marchant sur les traces d’une autre œuvre séminale :  2001 l’Odyssée de l’Espace. Les références au space opéra de Stanley Kubrick sont multiples, qu’il s’agisse de séquences spécifiques (les évolutions d’un astronaute dans les coursives d’un vaisseau où ses compagnons sont encore en hibernation) ou du moteur même du scénario (l’entité extra-terrestre ayant présidé à la création de notre propre espèce). Même s’il conserve les ingrédients principaux du cocktail d’Alien, autrement dit un mixage des codes du film de science-fiction avec ceux du film d’horreur, Prometheus place ses ambitions ailleurs, arpentant ouvertement la voie métaphysique. Dès les premières somptueuses images du film, soutenues par une partition aérienne d’un Marc Streitenfeld qui s’érige en digne héritier de Jerry Goldsmith, Ridley Scott nous fait prendre de la hauteur et sollicite un plein éveil de nos sens.

L’intrigue démarre en 2089, alors qu’un couple de chercheurs ajoute une pièce ultime à un fascinant puzzle archéologique. Par-delà les siècles et les civilisations, un motif récurrent ne cesse de les intriguer : la représentation d’un géant humanoïde tourné vers ce qui semble être une carte stellaire. Forts de cette découverte, ils parviennent à convaincre la compagnie Weyland de monter une expédition spatiale. Après deux ans d’hibernation, l’équipage débarque sur la planète LV-223, portant les stigmates d’une ancienne civilisation. L’exaltation des scientifiques, le pragmatisme de leurs compagnons de voyage, l’étrange candeur du robot David (qui semble presque être la version adulte du David d’A.I.) et la froideur autoritaire des dirigeants sont tellement tangibles qu’on en oublierait presque le contexte science-fictionnel. L’exploration d’un bâtiment à l’abandon, vestige d’une ancienne race d’« ingénieurs », nous offre son lot de curiosité, de surprises et de frissons

La quête de nos origines

Prometheus s’efforce dès lors de concilier deux cahiers des charges : les ambitions premières de Scott qui nous questionnent sur la place de l’homme dans l’univers et sur les mystères de sa création (d’où l’allusion au mythe de Prométhée), et les nécessités de la franchise Alien qui imposent un certain nombre de raccords un peu forcés avec le classique de 1979. Bien plus intéressé par la quête de nos origines que par la genèse du monstre qui le rendit célèbre, Ridley Scott expédie les séquences horrifiques à base de créatures tentaculaires (efficaces mais sans foncière nouveauté) et comble à la va-vite certains trous scénaristiques pour mieux s’ouvrir aux mystères de l’univers. Malgré les quelques frustrations engendrées par ce traitement hybride, la nouvelle saga qui s’annonce laisse rêveur…

© Gilles Penso

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MEN IN BLACK 3 (2012)

Après un second opus qui forçait artificiellement le trait, ce troisième opus relève agréablement le niveau

MEN IN BLACK 3

2012 – USA

Réalisé par Barry Sonnenfeld

Avec Will Smith, Tommy Lee Jones, Josh Brolin, Jermaine Clement, Michael Stuhlbarg, Emma Thompson, Bill Hader 

THEMA EXTRA-TERRESTRES I VOYAGES DANS LE TEMPS I SAGA MEN IN BLACK

Men in Black 3 ne s’annonçait pas forcément sous les meilleurs auspices. Séquelle tardive d’un deuxième volet médiocre, ce troisième opus s’attardait sur les starting-blocks depuis 2009, faute d’un scénario satisfaisant. Lorsque le tournage s’amorça enfin, le script n’était toujours pas achevé, d’où une interruption en cours de prises de vues pour pouvoir réécrire les séquences finales. Barry Sonnenfeld lui-même commençait à exprimer quelques doutes sérieux sur la viabilité du film. Pourtant, malgré sa genèse chaotique, Men in Black 3 est une réussite prodigieuse qui tient presque du miracle. Car s’il continue à cultiver ce qui fit le succès de ses prédécesseurs – humour déjanté, mécanique rodée du buddy movie, science-fiction exubérante, galerie de créatures improbables – ce troisième épisode ose nous emmener plus loin, creusant en profondeur les traumas de ses protagonistes, sollicitant des émotions inattendues là où l’on n’attendait que du rire, et jouant en virtuose avec les complexités narratives suscitées par un vertigineux voyage dans le temps. De là à dire que Men in Black 3 est le meilleur opus de la trilogie, il n’y a qu’un pas que nous franchissons allégrement. Tout commence dans une prison de haute sécurité installée sur la Lune. Boris le Boglodite, redoutable créature incarnée par Jermaine Clement, parvient à s’évader et à regagner la Terre avec pour objectif la mort de l’agent K, qui le mit sous les écrous à la fin des années 60, et l’asservissement de notre planète.

Pour parvenir à ses fins, il utilise une machine à explorer le temps et change le cours de l’histoire. Face aux conséquences catastrophiques des actes de Boris, l’agent J n’a qu’une seule solution : faire à son tour le grand saut et se retrouver propulsé en 1969 pour tenter de remettre les choses en ordre. Si Will Smith et Tommy Lee Jones entretiennent avec une joie communicative leurs archétypes respectifs (le cool bavard et le grincheux taciturne), un troisième comédien leur vole allègrement la vedette par le biais d’une prestation irrésistible. Il s’agit de Josh Brolin, qui fut le George Bush d’Oliver Stone et incarne ici un agent K rajeuni. Via une imitation hilarante de Tommy Lee Jones, un jeu de mimétisme étonnant et un petit coup de main cosmétique, l’illusion est parfaite.

Retour vers le passé… pour sauver le futur

Le saut dans le temps est servi par des effets visuels impressionnants signés Ken Ralston (déjà à l’œuvre sur la trilogie Retour vers le futur), truffé de gags dignes de Tex Avery, et générateur de nombreux chocs : sociaux (les relations entre Blancs et Noirs dans l’Amérique des sixties), culturels (l’intervention d’un Andy Warhol qui cache bien son jeu) ou technologiques (la miniaturisation n’était pas encore d’actualité). Les extra-terrestres eux-mêmes jouent la carte du « vintage », le génial maquilleur Rick Baker s’inspirant de quelques classiques de l’âge d’or de la SF pour leur donner corps. Mais ce sont les paradoxes temporels générés par le scénario qui fascinent le plus, multipliant les enjeux dramatiques, suscitant des moments de suspense intenses et acheminant le récit vers un twist hallucinant qui nous tirerait presque des larmes. Voilà donc une franchise moribonde qui renaît soudain de ses cendres avec un panache qu’on n’osait plus espérer. 

© Gilles Penso

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DARK SHADOWS (2012)

Tim Burton adapte sur grand écran une série culte de Dan Curtis en se laissant beaucoup inspirer par le fameux Blacula

DARK SHADOWS

2012 – USA

Réalisé par Tim Burton

Avec Johnny Depp, Eva Green, Michelle Pfeiffer, Helena Bonham Carter, Jackie Earle Haley, Jonny Lee Miller, Chloe Moretz

THEMA VAMPIRES I SORCELLERIE ET MAGIE I FANTÔMES I SAGA TIM BURTON

Titre de gloire du producteur/réalisateur Dan Curtis, le feuilleton fleuve Dark Shadows, diffusé sur les écrans américains entre 1966 et 1971, présentait l’originalité de mixer le soap opera et les monstres classiques du cinéma fantastique. Ce fut aussi, incidemment, l’un des souvenirs d’enfance les plus marquants d’un Tim Burton encore prépubère. « Les gens vous regardent comme un freak, à l’adolescence », raconte-t-il. « Voilà pourquoi je me sentais proche de tous ces monstres. C’étaient des symboles très forts de l’état d’esprit dans lequel j’étais » (1) Entre deux contes grand public conçus pour le studio Disney (Alice au pays des merveilles et Frankenweenie), le cinéaste s’attaque donc à une version grand écran de Dark Shadows pour Warner.

Le récit s’amorce dans une somptueuse atmosphère gothique. Nous sommes en 1752, au cœur d’un Liverpool brumeux et sinistre. Joshua et Naomi Collins décident de traverser l’océan en compagnie de leur fils Barnabas pour conquérir l’Amérique. Là, ils montent une entreprise extrêmement fructueuse et donnent leur nom à la ville portuaire de Collinsport. Devenu adulte, Barnabas est l’objet des convoitises d’Angélique Bouchard, mais le jeune homme ne partage pas ses sentiments. Brimée, Angélique révèle alors sa véritable nature : c’est une sorcière aux pouvoirs redoutables. Coup sur coup, elle provoque la mort des parents et de la fiancée de Barnabas, et condamne ce dernier aux tourments éternels en le transformant en vampire et en l’enfermant dans un cercueil six pieds sous terre. Par inadvertance, la tombe de Barnabas est ouverte en 1972. Notre vampire maudit débarque alors dans un monde totalement nouveau…

Un étrange mélange des genres

Sous les traits émaciés et blafards de Barnabas, on retrouve évidemment Johnny Depp, se prêtant une nouvelle fois au jeu de la métamorphose physique sans évacuer les cabotinages tranquilles d’un comédien trop en confiance auprès de son réalisateur fétiche. A ses côtés, le casting féminin se taille la part du lion : une Eva Green plus étourdissante que jamais, une Michelle Pfeiffer à la grâce intacte et une Chloe Moretz au charme ingénu. S’il s’efforce de retrouver l’esprit du soap opera dont il s’inspire (avec les conflits familiaux, les petits secrets, les jalousies et rivalités inhérents au genre), Burton se laisse volontiers inspirer par tout un pan du cinéma fantastique des années 70. On pense bien sûr aux Dracula de la Hammer (ce que confirme la double présence de Christopher Lee en vieux pêcheur et sur l’affiche d’un film furtivement aperçue à l’entrée d’un cinéma) mais aussi à l’inénarrable Blacula qui présente un postulat similaire (un vampire du 18ème siècle enfermé dans un cercueil et libéré par mégarde en 1972). Dark Shadows recèle quelques morceaux de bravoure empreints d’une noirceur digne de Sweeney Todd, mais se pare aussi d’un humour au second degré étrange, quelque part à mi-chemin entre Beetlejuice et Hibernatus ! « Dark Shadows est une combinaison de drame, de comédie et d’horreur, bref, un cocktail très intéressant » (2), résume Burton. Mais le mélange des genres ne s’avère pas toujours heureux, Dark Shadows s’apparentant à un patchwork d’influences entravé de surcroît par de nombreuses pertes de rythme. Un supplément d’âme, une sincérité totale, une plus grande prise de risque n’auraient pas nui à cette œuvre trop savamment calculée pour convaincre totalement.

(1) et (2) Propos recueillis par votre serviteur en mars 2012

© Gilles Penso

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TENEBRES (1982)

Dario Argento oublie momentanément la sorcellerie pour revenir au giallo qu'il aborde ici sous un angle ultra-violent

TENEBRAE

1982 – ITALIE

Réalisé par Dario Argento

Avec Anthony Franciosa, Christian Borromeo, Giuliano Gemma, John Steiner, Daria Nicolodi, John Saxon 

THEMA TUEURS I SAGA DARIO ARGENTO

Avec le diptyque Suspiria/Inferno, Dario Argento avait frappé très fort. Ses fans attendaient avec impatience le troisième épisode de la « saga des Trois Mères », et lorsque son film suivant fut annoncé sous le titre de Ténèbres, tous les espoirs étaient permis. Or ce n’était qu’une des nombreuses fausses pistes dont le cinéaste aime ponctuer ses œuvres. Car Ténèbres nous emmène ailleurs. « Ce n’est pas sans ironie que j’ai appelé ce film Ténèbres », nous avoue-t-il avec un demi-sourire. « Les gens pensaient naturellement que le film serait consacré à la Mère des Ténèbres, Mater Tenebrarum. Et bien non, j’ai décidé de prendre les spectateurs par surprise. J’avais envie de laisser provisoirement de côté le fantastique pur pour revenir à d’autres thèmes. J’avais consacré cinq ans de ma vie aux « Trois Mères », et je souhaitais passer à autre chose. Les ténèbres du titre n’ont rien de surnaturel ici. Ce sont celles de l’âme du tueur. Elles sont purement humaines et profondément intérieures. »(1) Ténèbres marque donc le retour de Dario Argento à ses premières amours : le giallo. « Le giallo était une seconde nature pour moi, une espèce de retour aux sources », confirme-t-il (2). 

Anthony Franciosa incarne ici Peter Neil, un écrivain américain à succès qui vient à Rome faire la promotion de son nouveau best seller, « Ténèbres ». Or ce roman semble avoir inspiré un meurtre dans la ville. C’est ce que confirme une lettre de l’assassin, directement adressée à Peter. Juste après, deux lesbiennes sont massacrées à leur tour. Le tueur semble être un proche de Peter, mais qui ? « Ténèbres ressemble à certains de mes films précédents, notamment  L’Oiseau au plumage de cristal avec lequel il présente beaucoup de points communs, du point de vue de la narration et des rebondissements », explique Argento. « Mais je ne pouvais pas me contenter de faire la même chose qu’avant. Je souhaitais que Ténèbres ait beaucoup plus d’impact, qu’il soit plus fort visuellement. C’est cette volonté qui a accru le degré de violence du film. » (3)

L'horreur se teinte d'une étrange poésie macabre

Sans doute la montée en puissance du slasher, provoquée par les succès d’Halloween, Vendredi 13 et leurs nombreuses séquelles, n’est-elle pas étrangère à ces excès sanglants. Mais comme toujours chez Argento, l’horreur se teinte d’une étrange poésie macabre qui évacue l’approche réaliste au profit d’une sorte d’onirisme troublant. Ainsi, même si Edgar Poe et Alfred Hitchcock continuent d’influencer le cinéaste, son voyage au pays des « Trois Mères » a d’indiscutables répercussions sur le traitement de Ténèbres. Luciano Tovoli, chef opérateur de Suspiria et Inferno, contribue à faire basculer l’intrigue policière dans une dimension ouvertement fantastique. C’est aussi l’occasion, pour Argento, d’exploiter les possibilités de la Louma, cette ingénieuse grue alors en pleine phase d’expérimentations, qui lui permet un incroyable plan-séquence acrobatique pendant une poursuite échevelée s’achevant comme il se doit en bain de sang. Ténèbres a également marqué les mémoires grâce à l’agressive bande originale pop rock composée par Simonetti, Pignatelli et Morante, transfuges du groupe Goblin.

(1), (2) et (3) Propos recueillis par votre serviteur en février 2011

© Gilles Penso

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INFERNO (1979)

Deuxième volet de la saga des Trois Mères, cette fausse suite de Suspiria joue à fond la carte du surréalisme

INFERNO

1979 – ITALIE

Réalisé par Dario Argento

Avec Leigh McCloskey, Irene Miracle, Eleonora Giorgi, Daria Nicolodi, Sacha Pitoëff, Alida Valli, Ania Pieroni

THEMA SORCELLERIE ET MAGIE I SAGA LES TROIS MERES I SAGA DARIO ARGENTO

Plutôt qu’une suite de SuspiriaInferno est une variante sur un mythe imaginé de toutes pièces par Dario Argento, alors en pleine élaboration d’une version adulte, gore et flamboyante des contes de fées qui marquèrent son enfance. « Au départ, la mythologie des “Trois Mères“ n’était pas aussi élaborée qu’aujourd’hui », explique-t-il. « J’avais simplement mis en place cette histoire de sorcières pour servir de support au scénario de Suspiria. Etant donné que je n’avais pas encore envisagé d’autres films autour du même thème, je restais d’ailleurs assez flou sur leur passé et leur mode de fonctionnement. J’ai pu développer et enrichir ce mythe dans Inferno. » (1) Ce second opus nous apprend ainsi que l’architecte Virelli a fait bâtir, sur les ordres de la Mère des Ténèbres, un immeuble à New York, à Fribourg et à Rome. Il fait ces révélations dans un ouvrage qu’il a rédigé en latin à la fin du 19ème siècle, et où il dénonce les maléfices des Trois Mères : Mater Suspirorum (la Mère des Soupirs), Mater Lachrymarum (la Mère des Larmes) et Mater Tenebrarum (la Mère des Ténèbres). La lecture de ce livre apprend à Rose que la maison qu’elle habite à New York serait sous l’emprise de la Mère des Ténèbres. Elle prévient alors son frère Mark qui vit à Rome, prélude d’une inexorable descente aux Enfers.

Les excès visuels d’Argento irradient chaque centimètre de pellicule d’Inferno, à travers ses somptueux décors baroques, ses lumières saturées, ses actrices photogéniques et ses meurtres esthétisés. « Je m’inspire à chaque fois de tableaux et de peintres différents, selon les films, leur ambiance et leur thème », nous explique-t-il. « Les éclairages rouges et bleus d’Inferno sont ainsi influencés par les peintures préraphaélites. » (2) Du côté de la bande originale, Keith Emerson prend le relais du groupe Goblin et signe une partition emphatique à la croisée de l’opéra et du rock. La Mère des Soupirs ayant fait son apparition dans Suspiria, c’est désormais celle des Ténèbres qui nimbe de sa présence vénéneuse le scénario d’Inferno.

Le regard de la Mère des Larmes

Future antagoniste d’un troisième volet tardif et décevant, la Mère des Larmes fait tout de même une apparition dans cet épisode central, d’une manière certes furtive mais inoubliable. Sous les traits envoûtants d’Ania Pieroni, elle braque ses yeux verts sur le spectateur, tout en caressant un énigmatique chat blanc, pendant qu’une louma fonce sur elle à travers les bancs d’une école de musique. « Ce sont des tableaux insolites qui se passent de dialogues et d’explications, qui reposent entièrement sur la caméra et la présence des acteurs », explique Argento. « Le spectateur est libre d’appréhender des séquences de ce type avec sa propre sensibilité. Et si l’on possède un esprit assez ouvert, on se laisse transporter même si l’on ne comprend pas tout. » (3) Parmi les autres passages marquants d’Inferno, on se souvient du gag du vendeur de hot-dogs qui, au lieu de secourir un personnage agressé par des rats, l’achève d’un coup de couteau, de l’attaque d’une jeune femme par des chats aussi virulents que Les Oiseaux d’Hitchcock, de la visite sous-marine des fondations inondées de la maison maudite et l’incendie final, qui clôt en beauté un film échappant volontairement aux règles traditionnelles de la narration.

(1), (2) et (3) Propos recueillis par votre serviteur en février 2011

© Gilles Penso

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SUPERMAN ET LES NAINS DE L’ENFER (1951)

La première aventure cinématographique de Superman le confronte à d'étranges hommes-taupe hauts comme trois pommes

SUPERMAN AND THE MOLE MEN

1951 – USA

Réalisé par Lee Sholem

Avec George Reeves, Phyllis Coates, Jeff Corey, Walter Reed, J. Farrell MacDonald, Stanley Andrews, Ray Walker 

THEMA SUPER-HEROS I EXTRA-TERRESTRES I SAGA SUPERMAN I DC COMICS

Créé en 1938 par Joe Shuster et Jerry Spiegel, Superman fut le héros d’une série animée de Max Fleischer dans les années 40 puis de deux serials de quinze épisodes chacun réalisés par Spencer Gordon Bennett et Thomas Car, avec Kirk Alyn dans le rôle-titre : Superman et Atom Man vs. Superman. L’étape suivante fut la réalisation d’un long-métrage, Superman et les nains de l’enfer. L’acteur Kirk Alyn réclamant un salaire trop important, c’est George Reeves qui le remplace, tandis que Phyllis Coates incarne Loïs Lane, tous deux étant de parfaites incarnations en chair et en os du célèbre couple telle que le décrivait la série des frères Fleischer. Lorsque le film commence, Clark Kent et Loïs Lane viennent enquêter sur le puits à pétrole le plus profond du monde, dans la petite ville de Silsby. Or le puits vient d’être fermé, pour une raison qu’ils ignorent. Le soir même, deux nains chauves au crâne disproportionné, aux sourcils broussailleux et au corps velu surgissent du sol, provoquant la crise cardiaque d’un gardien de nuit au cœur apparemment très fragile. Délogés du centre de la terre par le forage, les hommes-taupes découvrent la surface du monde.

D’emblée, les petites créatures (au costume et au maquillage parfaitement improbables, il faut bien l’avouer) nous sont présentées comme naïves et enfantines. Elles s’extasient face à une fleur, s’effraient devant les reptations d’un serpent et s’attirent la sympathie d’une petite fille. La population locale s’apprête déjà à liquider les petits monstres, trop bizarres à leur goût et radioactifs de surcroît, mais Clark Kent tente de les dissuader, prônant leur droit à la différence. C’est mignon tout plein, mais avouons que pour la première aventure de Superman sur grand écran, une telle intrigue manque cruellement d’ampleur. D’autant que la mise en scène de Lee Sholem, entravée par un budget minime, conserve l’académisme des serials. Chaque acteur vient donc se positionner sagement dans des plans larges et fixes, comme sur une scène de théâtre, et le statisme des dialogues prend largement le pas sur l’action.

Le défenseur de l'american way

Au milieu du métrage, Superman, « défenseur de la justice, de la vérité et de l’american way » (dixit la voix off d’introduction), fait enfin son apparition, ses pouvoirs s’exprimant par l’entremise de trucages rudimentaires. Il s’envole grâce à des câbles qui le tirent vers le haut, ou survole la population via une vue aérienne subjective. Quelques animations furtives prennent le relais pour les plans larges, comme dans les serials. Mais les effets spéciaux ne nous proposent pas grand-chose d’autre. Sous-tendu par un appel à la tolérance qui tombe plutôt bien en pleine guerre froide – la battue organisée contre les nains ressemble à s’y méprendre à une chasse aux sorcières – ce sympathique Superman et les nains de l’enfer reste tout de même très anecdotique, et le fier justicier kryptonien désertera le grand écran pour continuer ses exploits à la télévision avec un certain succès, jusqu’à ce que Richard Donner et les frères Salkind ne lui offrent enfin un long-métrage digne de son aura en 1978… soit 27 ans plus tard.

© Gilles Penso

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CAPTAIN AMERICA 2 (1979)

Aussi peu convaincant que son prédécesseur, ce téléfilm laborieux donne tout de même le rôle du méchant au grand Christopher Lee

CAPTAIN AMERICA 2 : DEATH TOO SOON

1979 – USA

Réalisé par Ivan Nagy

Avec Reb Brown, Christopher Lee, Connie Sellecca, Len Birman, Katherine Justice, Christopher Cary 

THEMA SUPER-HEROS I SAGA CAPTAIN AMERICA I MARVEL

Le premier téléfilm consacré à Captain America était un échec artistique sur toute la ligne. Mais Universal et Marvel ne s’avouèrent pas vaincus pour autant. Persuadés qu’une série TV était toujours envisageable, ils initièrent un second pilote la même année, titré Captain America 2 : Death to Soon. En France, ce second épisode eut même les honneurs d’une sortie en salle, sous le titre simplifié de Captain America (puisque l’épisode précédent, lui, était resté inédit en nos contrées). Pourtant, on ne peut pas dire que les auteurs de ce nouvel opus aient tiré quelque leçon du ratage précédent. Seul véritable changement : le costume du héros, plus conforme à celui imaginé par le dessinateur Jack Kirby. Mais la ressemblance n’est pas gage de crédibilité pour autant. Comment garder son sérieux face à cette tenue en skaï bleu blanc rouge, ce bouclier en plastique, ce loup bleu et ce casque de moto orné de petites ailes ? D’autant que dès la scène d’ouverture du film, le fier capitaine vient en aide aux vieilles dames contre de méchants voleurs de sacs à main ! A l’issue d’une molle poursuite le long d’une plage, le super-héros rattrape l’un des loubards et lui assène une phrase choc : « les personnes âgées sont mes amies ». L’iconisation et l’ampleur du personnage en prennent forcément un coup.

Le reste du métrage est à l’avenant, malgré la présence de Christopher Lee dans le rôle du terroriste Miguel. Ce dernier réclame un milliard de dollars au gouvernement américain, car il possède un produit capable de faire vieillir la population de 38 jours par heure, et menace d’en bombarder les grandes villes. L’ancien Dracula de la Hammer, qui jouait à l’époque dans tout et n’importe quoi (L’Invasion des soucoupes volantes, Destruction planète Terre), assure le service minimum, et Reb Brown, sous la défroque de Captain America, n’a pas gagné en expressivité. Quand il ne joue pas les super-héros, son personnage installe une toile dans la campagne et peint les arbres, les chats et les grands-mères, au grand dam de téléspectateurs qui réclament à cor et à cri de l’action. Pendant la majeure partie du métrage, Steve Rogers se contente d’enquêter dans une petite ville et de sympathiser avec une jeune mère célibataire qui tient une ferme et n’est pas insensible à son charme.

Une moto qui se transforme en deltaplane

Lent, laborieux et inintéressant, ce second Captain America suscite à peu près autant d’ennui que son prédécesseur. Quelques morceaux de bravoure surnagent, comme la poursuite sur un barrage ou la transformation de la moto du héros en deltaplane, mais c’est bien peu pour presque 100 minutes de métrage. Quant à l’assaut final du repaire du méchant, il contient un impressionnant lot de gags involontaires : un combat risible contre de gros chiens, une glissade le long d’une rampe d’escalier, des sauts filmés à l’envers… On l’aura compris, ce deuxième opus aura ôté toute possibilité au personnage de s’épanouir dans une série télévisée digne de ce nom. Reb Brown abandonnera donc la panoplie de Captain America et continuera à jouer les gros bras dans un certain nombre de productions mineures, parmi lesquelles on retiendra surtout Yor le chasseur du futur d’Antonio Margheriti.

© Gilles Penso

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CAPTAIN AMERICA (1979)

Cette première tentative ratée de porter à l'écran les exploits de Captain America est aujourd'hui très drôle… au second degré

CAPTAIN AMERICA

1979 – USA

Réalisé par Rod Holcomb

Avec Reb Brown, Len Birman, Heather Menzies, Robin Mattson, Joseph Ruskin, Lance LeGault, Frank Marth, Steve Forrest 

THEMA SUPER-HEROS I SAGA CAPTAIN AMERICA I MARVEL

Dans la foulée des séries télévisées consacrées à L’Incroyable Hulk et à L’Homme Araignée, l’équipe de Marvel tenta de porter à l’écran les aventures de Captain America, sous forme d’un téléfilm susceptible de devenir le pilote d’une éventuelle nouvelle série. Le rôle-titre est attribué à Reb Brown, ancien boxeur et footballeur à la carrure de G.I. Joe, hélas aussi inexpressif qu’un rhinocéros. Taillé d’emblée comme un bodybuilder, cet habitué des seconds rôles (on a pu le voir notamment dans Kojak, L’homme qui valait trois milliards, C.H.I.P.S.Happy DaysLes Têtes brûlées et de nombreuses autres séries phare des années 70) ne colle pas du tout au personnage imaginé par Joe Simon et Jack Kirby dans les années 40. En effet, dans son concept initial, Captain America est d’abord un homme chétif, Steve Rogers, qui se mue dans un second temps en héros surpuissant. La mutation d’un état à un autre donne tout le sel au protagoniste, et accentue l’effet d’identification pour le jeune lecteur de la BD. Mais ici, on ne fait pas dans la nuance. D’ailleurs, la modernisation manifeste du propos ôte à ce Captain America tout lien véritable avec le matériau dessiné dont il est censé s’inspirer.

Le massif Brown incarne donc un dessinateur qui a toujours vécu dans l’ombre de son père, un éminent scientifique aujourd’hui décédé. Or il se trouve que papa Rogers a mis au point une hormone spéciale, le FLAG (autrement dit « drapeau »), capable de guérir toutes les blessures mais aussi de décupler les forces. Lorsque Steve est attaqué et laissé pour mort par de vilains espions industriels en quête des plans de fabrication d’une bombe à neutron, il sert de cobaye au sérum FLAG. Aussitôt, le voilà sur pied, prêt à en découdre avec les méchants. Parmi les modernisations absurdes apportées au personnage, ce Captain America est désormais un motard. Il enfourche donc une bécane bleu blanc rouge qui rugit dans des nuages de fumée, tandis que son bouclier sert aussi de pare-brise et que sa panoplie moulante se complète d’un casque avec visière. Parfaitement ridicule, ce costume, qui n’apparaît qu’à vingt minutes de la fin du métrage, semble avoir été bricolé par des enfants au cours d’un atelier de travaux manuels !

L'influence de Steve Austin

Lent, besogneux, ce téléfilm prend tout son temps pour raconter une histoire absolument pas palpitante et s’efforce d’éveiller le téléspectateur par quelques scènes d’action filmées paresseusement, notamment une bagarre absurde dans une chambre froide, quelques poursuites automobiles sans éclat ou encore une fusillade pathétique dans une usine. Au cours des « exploits » de Steve Rogers, on sent l’influence manifeste de L’Homme qui valait trois milliards, dans la mesure où chacune de ses démonstrations de force est soulignée par un effet sonore calqué sur celui qui a rendu célèbre Steve Austin. Funky en diable, la bande originale est signée Pete Carpenter et Mike Post. Le réalisateur Rod Holcomb, à qui nous devons justement plusieurs épisodes de L’Homme qui valait trois milliards, allait ensuite tranquillement continuer sa carrière sur le petit écran, participant en vrac à L’île fantastique, L’Agence tous risques, Lost ou encore Les Experts.

 

© Gilles Penso

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AVENGERS (2012)

Le premier film choral de la saga des Avengers, mené avec entrain par un Joss Whedon très inspiré

AVENGERS

2012 – USA

Réalisé par Joss Whedon

Avec Chris Hemsworth, Robert Downey Jr, Chris Evans, Scarlett Johansson, Mark Ruffalo, Jeremy Renner, Samuel L. Jackson

THEMA SUPER-HEROS I SAGA AVENGERS I IRON MAN I THOR I HULK I MARVEL

Exemple unique dans l’histoire du cinéma, Avengers propose la rencontre au sommet entre les héros de cinq longs-métrages différents. Orchestré par le studio Marvel, ce crossover colossal n’était pas gagné d’avance. Comment réunir autant de personnages emblématiques et d’acteurs aux personnalités bien trempées sans se risquer à l’indigestion ? Accommoder à la même sauce une demi-douzaine de super-héros au sein d’une intrigue unique, n’était-ce pas une fausse bonne idée ? Guère impressionné par les complexités du projet, et quasi-débutant au cinéma malgré une longue carrière télévisuelle (Buffy tueuse de vampires, Dollhouse, Firefly), l’auteur-réalisateur Joss Whedon ose prendre Avengers à bras le corps, porté par son amour inconditionnel des comic books, et nous offre une œuvre fleuve d’une générosité et d’une richesse remarquables.

En respectant scrupuleusement tous les éléments narratifs des films précédents (les deux Iron Man, L’Incroyable Hulk, Thor et Captain America), Whedon n’en appose pas moins un style personnel et réussit haut la main un exercice d’équilibriste pour le moins périlleux. Chaque protagoniste véhicule des problématiques, un univers et des motivations qui lui sont propres (l’égocentrisme urbain de Tony Stark, les conflits familiaux de Thor, le patriotisme démodé de Steve Rogers, la bête incontrôlable qui sommeille dans le corps du docteur Banner, les relations complexes entre la Veuve Noire et Œil de Faucon), et le scénario s’efforce de tirer parti de ces singularités pour mieux construire la dynamique du groupe. On retrouve là la patte de Whedon qui, rappelons-le, fut aussi le scénariste de Toy Story.

Un exercice d'équilibre périlleux

L’un des plus gros écueils potentiels du film aurait consisté à se contenter d’offrir à chaque super-héros son quart d’heure de gloire sur le principe de l’accumulation. A cette construction mécanique, Whedon préfère la progression. Certes, les justiciers masqués nous sont présentés à tour de rôle, mais ce n’est qu’en se mettant les uns au contact des autres qu’ils s’épanouissent, tout en conservant leur personnalité, leurs failles et leurs spécificités. Stark continue à cabotiner en roulant des mécaniques, Rogers appréhende le monde au premier degré, Thor prend du recul sur cet univers qui n’est pas le sien, Banner reste introverti pour éviter de convoquer le monstre vert qui le guette. Et fatalement, le mélange provoque des étincelles. Témoin ce magistral plan-séquence, superbement chorégraphié, où les dialogues se chevauchent tandis que la caméra balaie de plus en plus frénétiquement les visages contrits. Car la formation d’une équipe comme les Avengers n’est pas une mince affaire. Sans jamais perdre le fil de ses multiples enjeux dramatiques, Whedon truffe son film de séquences d’action inédites, titanesques et totalement époustouflantes. Qu’il s’agisse de la poursuite du prologue, des multiples échauffourées inter-héros ou d’un combat final d’anthologie dans les rues de New York, le spectateur jubile à chaque seconde (d’autant que tout est parfaitement lisible, pour une fois) et chacun des 220 millions de dollars du budget s’étale à l’écran avec une prodigalité qu’on n’osait plus espérer.

 

© Gilles Penso

 

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MONSTER SQUAD (1987)

Fred Dekker déclare sa flamme aux Universal Monsters en lâchant en pleine ville un impressionnant bestiaire

THE MONSTER SQUAD

1987 – USA

Réalisé par Fred Dekker

Avec Andre Gower, Robby Kiger, Stephen Macht, Duncan Regehr, Tom Noonan, Brent Chalem, Ryan Lambert, Ashley Bank

THEMA FRANKENSTEIN I DRACULA I VAMPIRES I MOMIES I LOUPS-GAROUS I MONSTRES MARINS

Le réalisateur Fred Dekker est un cinéphile compulsif amateur de films de monstres, comme en témoigne sa Nuit des sangsues qui s’efforçait de croiser les invasions extra-terrestres des fifties avec les zombies des années 80. L’année suivante, il poursuit l’hommage aux grands classiques avec Monster Squad, déclaration d’amour aux « monster movies » des studios Universal qui n’hésitaient pas à accumuler un maximum de créatures par métrage, dans des œuvres aussi généreuses que La Maison de Dracula ou La Maison de Frankenstein. Monster Squad raconte l’histoire de camarades d’école qui ont fondé un sympathique « Club des Monstres ». Au cours de leurs réunions régulières dans une cabane perchée au sommet d’un arbre, ils exposent leurs connaissances encyclopédiques sur les loups-garous, les momies, les vampires et les morts-vivants. Tout ce savoir va s’avérer bien utile lorsque Dracula en personne, à la recherche d’une amulette maléfique susceptible de lui assurer la domination du monde, conclue une alliance avec le monstre de Frankenstein, une momie, un lycanthrope et un homme-poisson. Bientôt, toute cette ménagerie débarque en ville, déstabilisant les forces de police et défiant le « Club des Monstres » qui, seul, semble susceptible d’arrêter la menace.

Un peu anachronique, Monster Squad parvient pourtant à se rallier le public le plus jeune en puisant une grande partie de son inspiration dans les productions Amblin qui font fureur à l’époque, notamment E.T. et Les Goonies. Malin, ce mélange des genres permet de concilier plusieurs générations de fantasticophiles, d’autant que si la comédie et la légèreté règnent (les adolescents gênés à l’idée de demander à une de leurs amies si elle est vierge nous offrent une séquence assez savoureuse), l’aspect purement fantastique est traité avec beaucoup de sérieux, comme à la bonne vieille époque de Deux Nigauds contre Frankenstein. A ce titre, il faut saluer la performance de Duncan Regehr sous la cape d’un Dracula de haute tenue. A ses côtés, Tom Noonan arbore le maquillage du monstre de Frankenstein et Tom Woodruff Jr la combinaison de L’Étrange créature du lac noir.

Des créatures entièrement relookées

Les monstres sont l’œuvre du grand Stan Winston, dont la carrière décolle alors avec des films tels que L’EmpriseTerminator ou Aliens. Le défi est complexe, car le futur créateur du Predator doit s’appliquer afin de rendre immédiatement identifiables toutes ces créatures, sans imiter pour autant les maquillages de Jack Pierce et Bud Westmore, toujours sous copyright chez Universal. Chaque monstre a droit à sa petite séquence et se voit réserver un sort spectaculaire, comme ce loup-garou qui explose puis se reconstitue membre par membre, ce « Gill Man » qui surgit d’une plaque d’égoût pour attaquer les enfants en pleine rue ou cette momie dont les bandages se défont jusqu’à révéler un squelette fumant. C’est finalement cette double tendance – le classicisme des années 30/40 et les excès des années 80 – qui dotent Monster Squad d’un charme à part.

© Gilles Penso

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