LA COLLINE A DES YEUX 2 (2007)

Cette suite du remake du film de Wes Craven n'est pas le remake de la suite du film de Wes Craven… Vous suivez ?

THE HILLS HAVE EYES 2

2007 – USA

Réalisé par Martin Weisz

Avec Daniella Alonso, Michael McMillian, Jessica Stroup, Jacob Vargas, Lee Thompson Young, Ben Crowley, Eric Edelstein

THEMA TUEURS I CANNIBALES I SAGA LA COLLINE A DES YEUX

Au milieu des années 80, Wes Craven donna une suite à son excellent La Colline a des yeux, et les malheureux spectateurs qui s’y aventurèrent se souviennent encore avec effroi de l’ampleur des dégâts. Etant donné le succès du remake d’Alexandre Aja, il était inévitable qu’un nouveau La Colline a des yeux 2 voie le jour. Aja et son compère Grégory Levasseur ayant décidé de ne pas s’impliquer dans cette séquelle, c’est Wes Craven lui-même qui reprit les rênes du projet, signant le scénario avec son fils Jonathan et confiant la mise en scène à Martin Weisz. Réalisateur d’un certain nombre de clips, ce dernier avait également signé en 2006 le long-métrage Rohtenburg, inspiré d’un fait divers lié au cannibalisme. Si le principe de La Colline a des yeux 2 est le même que celui de son prédécesseur, et si le décor n’a pas changé, aucun des personnages du film d’Aja n’a été conservé, tant du côté des humains que de celui des mutants anthropophages.

Les protagonistes sont ici les jeunes soldats d’une unité de la Garde Nationale en plein exercice. Obéissant à tous les clichés d’usage (la tête brûlée, l’intello, le boy scout, le chef qui crie sur tout ce qui bouge), ils font une halte dans un avant-poste du Nouveau-Mexique afin de livrer du matériel à des scientifiques œuvrant pour le gouvernement. Or le campement qu’ils découvrent est désert. Après avoir repéré un signal de détresse dans la montagne voisine, les soldats partent à la recherche des savants disparus. Ils s’apprêtent sans le savoir à jouer dans un remake du « Petit Poucet », le rôle de l’ogre étant tenu par une famille dégénérée et cannibale terrée dans la colline. Évidemment, si on le compare à celui d’Alexandre Aja, le survival de Martin Weisz fait bien pâle figure, évacuant toute personnalité et toute tentative d’innover, d’autant que le principe des militaires attaqués par des monstres ne nous étonne plus depuis La Forteresse noire, Aliens ou Dog Soldiers. Mais si l’on accepte de faire abstraction de cette cruelle carence d’imagination, il faut reconnaître que La Colline a des yeux 2 est un divertissement tout à fait honorable.

Les nouveaux mutants

La mise en scène de Weisz est d’une grande efficacité, ses séquences d’action fort bien troussées, les décors naturels marocains toujours aussi photogéniques et les effets gore plus extrêmes que jamais, les morts violentes ne manquant pas de piquant (l’homme réfugié dans les toilettes, le soldat plié en deux dans un terrier). Aux notions de meurtre sauvage et de cannibalisme s’ajoute ici celle de la reproduction de l’espèce, les mutants s’accouplant avec toutes les femmes qui leur tombent entre les mains pour perpétuer leur race. Certes, les maquillages spéciaux de KNB ne donnent pas franchement dans la finesse, et les nouveaux mutants cannibales manquent souvent de crédibilité. Mais d’excellentes idées visuelles s’en dégagent, notamment ce «freak» qui s’adonne au mimétisme dans les rochers grâce à sa peau rugueuse digne de la Chose des Quatre Fantastiques. Quant au père Hadès (incarné par le colossal Michael Bailey Smith), il s’avère particulièrement impressionnant, ce qui nous vaut un climax déchaîné empli de fureur et de violence.

 

© Gilles Penso

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HURLEMENTS (1981)

Joe Dante se réapproprie le mythe de la lycanthropie et met en scène les plus beaux loups-garous de l'histoire du cinéma

THE HOWLING

1981 – USA

Réalisé par Joe Dante

Avec Dee Wallace, Patrick MacNee, Robert Picardo, Dennis Dugan, Belinda Balaski, Kevin McCarthy, John Carradine, Slim Pickens

THEMA LOUPS-GAROUS I SAGA HURLEMENTS

Fantasticophile accompli, Joe Dante choisit avec Hurlements d’approcher le thème de la lycanthropie sous un angle à priori policier. Ainsi, le film s’ouvre sur l’assassinat mystérieux d’une dizaine de femmes à Los Angeles. Une journaliste de télévision, Karen White (Dee Wallace), enquête sur le tueur, Eddie (Robert Picardo). Sa rencontre avec le psychopathe dans une cabine de sex-shop la traumatise au point qu’elle doit, sous les conseils du docteur Waggner (Patrick MacNee), passer quelques jours dans la « colonie », un endroit sauvage et serein qu’il dirige. Là, Karen se rend compte que la pleine lune transforme tous les patients du docteur en loups-garous, y compris son mari, mordu par la belle Marsha, et Waggner lui-même, chef de la troupe.

Ce film marque une date assez importante, dans la mesure où le mythe du loup-garou y connaît un renouveau décisif, tant dans son approche thématique que dans sa mise en image. Dante s’amuse à mêler le classicisme (la pleine lune, les balles d’argent) et la modernité (le reportage télévisé, le serial killer urbain), et assume pleinement les implications psychanalytique de ses hommes-loups. Ces derniers atteignent souvent l’apogée de leur bestialité lors d’excitations sexuelles, le monstre symbolisant alors le Ça dans toute sa splendeur. Cette audace trouve un répondant dans des effets spéciaux révolutionnaires, donnant à voir des loups-garous très impressionnants, bipèdes, féroces et gigantesques. Dès lors, il ne sera plus possible de se contenter de maquillages à la Belle et la Bête dans ce domaine. Cette charnière visuelle est due en particulier à Rob Bottin, auteur des maquillages spéciaux, qui réalise ici la métamorphose d’homme en loup la plus spectaculaire jamais vue à l’écran.

John Steed chez les lycanthropes

Aux effets de Bottin s’ajoutent la surréaliste transformation en dessin animé d’un couple au bord d’un feu de camp, et un plan large hélas trop furtif d’un trio de lycanthropes animés image par image par David Allen. A l’origine, le film devait contenir plus de monstres animés, Joe Dante étant un fan irréductible de Ray Harryhausen. Mais les créations de Rob Bottin, tardivement achevées, se sont avérées très différentes, morphologiquement, des figurines de David Allen, ce qui posa d’évidents problèmes de raccords. « La décision de ne pas utiliser mes plans d’animation fut douloureuse pour moi, parce que ça représentait beaucoup de travail », nous avouait tristement Allen à ce propos, « mais je suppose qu’elle était logique à une plus grande échelle. » (1) Fidèle à son habitude, Dante multiplie les clins d’œil cinéphiliques. Ainsi, il donne à ses personnages des noms de réalisateurs de films de loups-garous (Waggner, Kenton, Francis, Newfield, William Neil, Fisher, Barton, Landers), il fait apparaître des guest-stars (Roger Corman, Forry Ackerman, et surtout John Carradine) et montre un loup de Tex Avery à la télé pendant l’attaque d’un lycanthrope. En médecin ambigu, Patrick McNee s’avère étonnant, à mille lieues du John Steed de Chapeau melon et bottes de cuir dont il conserve malgré tout l’impeccable charisme. Le film s’achève sur une note émouvante, spectaculaire et terriblement cynique.

(2) Propos recueillis par votre seviteur en avril 1998.

© Gilles Penso

 

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VENDREDI 13 CHAPITRE FINAL (1984)

Le quatrième volet de la saga Vendredi 13 est loin d'être le dernier, contrairement à ce que clame son sous-titre mensonger

FRIDAY THE 13TH THE FINAL CHAPTER

1984 – USA

Réalisé par Joseph Zito

Avec Kimberley Beck, Corey Feldman, Erich Anderson, Barbara Howard, Crispin Glover, Lawrence Monoson, Ted White

THEMA TUEURS I SAGA VENDREDI 13

En sous-titrant « chapitre final » ce quatrième épisode de la saga Vendredi 13, le producteur Frank Mancuso Jr souhaitait réellement en découdre une bonne fois pour toute avec Jason Voorhees. D’où un prégénérique mixant en un habile montage les moments forts des trois opus précédents, et le retour de Tom Savini aux effets spéciaux, histoire de boucler définitivement la boucle. Le film démarre sur le lieu du massacre survenu dans Meurtres en trois dimensions. La police y découvre onze cadavres, dont celui de Jason aussitôt transporté à la morgue. Evidemment, notre croquemitaine n’est pas vraiment mort, et lorsqu’il assiste aux ébats d’un couple d’infirmiers, une étincelle de vie le ranime (souvenir de sa noyade due aux coucheries de ses anciens moniteurs de colonie de vacances ?). Après le meurtre gratiné des deux tourtereaux en blouse blanche (une décapitation à la scie et un éventrement au scalpel), Jason retourne du côté de Crystal Lake, se fait la main avec une auto-stoppeuse corpulente (d’un coup de couteau en travers de la gorge) puis s’intéresse de près à un groupe de jeunes qui, comme par hasard, sont venus s’installer dans le coin pour festoyer, se saouler, se baigner nus dans le lac et forniquer comme des bêtes.

Parmi ces têtes à claque, on repère Crispin Glover, dont le talent allait éclater l’année suivante dans Retour vers le futur, et qui nous livre ici, le temps d’une brève scène musicale, une chorégraphie digne d’entrer dans les annales ! Le film met également en scène Tommy Jarvis, un petit garçon incarné par Corey Feldman (vu la même année dans Gremlins) qui vit dans le coin avec sa mère et sa sœur et dont le personnage semble s’inspirer des propres souvenirs d’enfance de Tom Savini, puisqu’il passe son temps à fabriquer d’impressionnants masques de monstres en latex ! Un dernier protagoniste se joint à la petite équipe : un jeune homme soucieux de venger la mort de sa sœur, tuée par Jason, et bien décidé à occire l’indestructible assassin.

Beaucoup de vitres cassées

La routine habituelle du scénario s’assortit d’incohérences hallucinantes. Jason massacre ainsi tout ce qui passe à sa portée, dans la maison occupée par les jeunes, avec un vacarme épouvantable (il jette même une fille à travers une vitre jusqu’à ce qu’elle atterrisse avec fracas sur le toit d’une voiture) mais personne ne semble s’en rendre compte… D’ailleurs, tout le monde prend un malin plaisir à passer à travers les vitres dans ce film, y compris les chiens ! Quelques idées sont empruntées ailleurs (le téléviseur fracassé sur la tête du tueur, une scène visiblement inspirée par Mother’s Day) et la musique d’Harry Manfredini continue tranquillement d’imiter celle de Bernard Herrmann à grands coups de violons stridents. Rien de bien neuf dans ce quatrième volet, en définitive, si ce n’est une certaine montée en puissance du point de vue du gore et de l’érotisme, sans qu’il n’y ait pour autant de quoi défrayer la chronique. Comme le titre le laisse imaginer, Jason meurt bien à la fin du film. Mais avec près de 33 millions de dollars de recette (pour un investissement d’un million huit), il eut été dommage de tuer la poule aux œufs d’or. Sa résurrection fut donc célébrée dès l’année suivante.

 
© Gilles Penso

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UNBORN (2008)

Une étudiante en proie à de terrifiants cauchemars serait-elle sur le point d'être possédée par un démon insatiable ?

UNBORN

2009 – USA

Réalisé par David S. Goyer

Avec Odette Yustman, Gary Oldman, Cam Gigandet, Meagan Good, Idris Elba, Jane Alexander, Atticus Shaffer, James Remar

THEMA ENFANTS I DIABLE ET DEMONS

S’il s’est souvent avéré être un scénariste de très haut niveau (The Crow, Dark City, Blade 2The Dark Knight, sur un CV ça en jette tout de même !), les activités de David S. Goyer en tant que réalisateur sont plus inégales, comme en témoignent des titres tels que Blade Trinity ou InvisibleUnborn était donc attendu avec une certaine prudence. Or Goyer, délaissant pour une fois les super-héros qui lui tiennent tant à cœur, livre un bel exercice d’épouvante. Certes, la finesse n’est pas toujours au rendez-vous, mais il faut reconnaître que ce thriller horrifique ne faillit jamais à sa mission première : faire peur. Tous les ingrédients sont sollicités par le cinéaste, dès la première séquence onirique qui convoque pêle-mêle le surréalisme de David Lynch, les angoisses de M. Night Shyamalan et les figures récurrentes de la ghost story japonaise.

La jeune Casey Bell (délicieuse Odette Yustman, déjà remarquée dans Cloverfield) y découvre sur une route enneigée un chien portant un masque humain, avant de déterrer un fœtus qui semble encore vivant… Ce n’est que le premier d’une série de cauchemars agitant le sommeil de la belle étudiante, toujours marquée par le fait d’avoir été abandonnée par sa mère alors qu’elle était enfant. Mais s’agit-il vraiment de cauchemars ? Ces insectes envahissants et repoussants, ces visions atroces et spectrales ne sont-ils pas le symptôme d’un mal plus profond ? C’est ce que laisse penser un étrange phénomène biologique qui change peu à peu la couleur de ses yeux. Croyant trouver des réponses chez une ancienne amie de sa mère, une rescapée de la Shoah passant ses vieux jours dans une maison de retraite, la jeune fille n’est pas au bout de ses surprises. Son salut semble résider auprès du rabbin Sendak (Gary Oldman). Avec son aide, elle découvre l’origine du mal dont est victime sa famille depuis l’Allemagne nazie : le « dibbouk », une créature capable d’habiter corps et objets et que chaque possession rend plus fort. Or ce démon insatiable semble vouloir prendre forme à travers le frère jumeau de Casey qui mourut à l’état embryonnaire. 

L'enfant qui hurle dans l'armoire

Fantômes, démons, possessions démoniaques, kabbale, enfants maléfiques… Goyer puise l’inspiration partout pour pouvoir effrayer son spectateur, et si cette variante surprenante sur le thème de L’Exorciste mange un peu à tous les râteliers, la terreur est souvent au rendez-vous. Comment oublier ce garçon décharné qui hurle dans une armoire à pharmacie (sursaut garanti), cette femme dont le visage n’est plus qu’une mâchoire difforme (via un maquillage particulièrement saisissant) ou ce vieillard se déplaçant comme une araignée (une créature à mi-chemin entre William Friedkin et Takashi Shimizu) ? Produit par Michael Bay via sa société Platinum Dunes, Unborn présente le mérite de changer un peu des remakes auxquels le réalisateur d’Armageddon s’est confortablement habitué (Massacre à la tronçonneuse, Amityville, Hitcher, Vendredi 13) et va puiser dans les légendes juives une inspiration autant originale qu’inattendue, soutenue par l’interprétation très convaincante d’Odette Yustman, Gary Oldman et Meagan Good, que l’on découvrit sous les traits d’un redoutable prédateur vampire dans Twilight.

© Gilles Penso

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MEURTRES EN TROIS DIMENSIONS (1982)

Le troisième épisode de la franchise Vendredi 13 sacrifie à la mode du moment en donnant du relief aux meurtres de Jason

FRIDAY THE 13TH PART 3

1982 – USA

Réalisé par Steve Miner

Avec Dana Kimmell, David Katims, Paul Kratka, Richard Brooker, Nick Savage, Rachel Howard, Larry Zerner, Tracie Savage

THEMA TUEURS I SAGA VENDREDI 13

Steve Miner reprend du service pour cette seconde séquelle de Vendredi 13. Fidèles à la mécanique établie un an plus tôt, les cinq premières minutes de Meurtres en trois dimensions reprennent la fin du Tueur du vendredi. Puis soudain, sans préavis, une musique disco outrancière retentit avec emphase, tandis que le titre en relief envahit tout l’écran. Car comme son titre français l’indique clairement, le troisième Vendredi 13 se paie le luxe de la troisième dimension, s’inscrivant dans un éphémère phénomène de mode qui donnera naissance à Amityville 3D et Jaws 3D. La scène d’intro se situe dans une espèce d’épicerie crasseuse tenue par un couple caricatural, bientôt trucidé à coup de hachoir et de lance. Puis survient l’indécrottable groupe de jeunes écervelés, au sein duquel sévit le « comique » de service, une espèce de sosie de Michel Boujenah qui multiplie les blagues potaches et simule des morts sanglantes tout au long du film. C’est pourtant lui qui offrira son fameux masque de hockey à Jason, le tueur puisant cet accessoire dans la panoplie du pathétique farceur. Ainsi, au départ simple gimmick, le masque entre définitivement dans la légende.

Trois loubards improbables alimentent vaguement une intrigue secondaire avant de se faire démastiquer dans une grange, tandis que l’apparition du magazine Fangoria, lu par une future victime, permet un hommage au maquilleur Tom Savini. Plus que jamais, Steve Miner se laisse influencer par la mise en scène de John Carpenter, notamment lors de ses cardages nocturnes en cinémascope, où l’emploi de la courte focale lui permet de faire entrer brusquement dans le champ la silhouette sombre de Jason, impact musical à l’appui. Mais le film se distingue surtout par ses effets en relief gratuits et souvent ridicules : un homme pointe un bâton vers la caméra, un serpent jaillit hors de sa cage, un rat avance sur une planche, une batte de base ball envahit tout l’écran, sans parler du yoyo, des balles de jonglage ou des pop corns qui sautent ! L’effet du harpon qui fonce vers nous est déjà plus intéressant, d’autant qu’il se solde par un effet gore assez gratiné. Mais le meilleur meurtre – et le meilleur effet de relief – est sans conteste celui de l’homme à la tête compressée par les mains de Jason, dont l’œil sort de son orbite et jaillit vers le spectateur !

Un climax qui relève le niveau

S’il calque sa structure sur celui du Tueur du vendredi, le climax de Meurtres en trois dimensions relève tout de même le niveau, concentrant en quelques minutes toute l’action et le suspense qui font défaut au reste du métrage. Jason y est bien plus dynamique que dans ses prestations zombiesques ultérieures, et la jeune fille qui l’affronte redouble d’inventivité pour lui échapper. Le visage difforme du tueur apparaît d’ailleurs plus distinctement que dans le film précédent, évoquant les anthropophages congénitaux de La Colline a des yeux. Ce maquillage saisissant est l’œuvre de Douglas J. White, Allan Apone et Frank Carrisosa. Nouveau succès (37 millions de recette pour une mise de départ de 4 millions), Meurtres en trois dimensions déclencha aussitôt une nouvelle séquelle, abusivement titrée Vendredi 13 chapitre final.

© Gilles Penso

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WATCHMEN – LES GARDIENS (2008)

Après la tentative avortée de Terry Gilliam, Zack Snyder adapte avec audace le célèbre comics d'Alan Moore et Dave Gibbons

WATCHMEN

2008 – USA

Réalisé par Zack Snyder

Avec Jackie Earle Haley, Patrick Wilson, Malin Akerman, Matthew Goode, Billy Crudup, Jeffrey Dean Morgan, Carla Gugino

THEMA SUPER-HEROS

Lorsqu’ils furent publiés en 1986, les six tomes de « Watchmen » firent l’effet d’une bombe dans le milieu de la bande dessinée. Le manichéisme inhérent au thème du super-héros y était sérieusement mis à mal, sous la plume acerbe d’Alan Moore et le crayon expressif de Dave Gibbons. Inscrite dans le contexte paranoïaque de la guerre froide, l’intrigue à tiroirs mettait en scène sept justiciers masqués mis à la retraite suite à une loi interdisant leurs activités : l’acrobatique Ozymandias, le redoutable Rorschah, la sculpturale Miss Jupiter, l’inventif Hibou, l’insaisissable Docteur Manhattan et le brutal Comédien. Inspirés des personnages des univers Marvel et DC, chacun d’eux permettait de soulever des questions jusqu’alors rarement évoquées . Les «exploits» des super-héros ne présentent-ils pas les risques d’une dérive d’autodéfense à la limite du fascisme ? Comment les justiciers masqués vivent-ils leur cessation d’activité ? Quelle est leur prise de position face aux événements politiques qui secouent leur pays ?

L’envie de porter à l’écran ce comic book atypique titilla très tôt Hollywood, et de nombreux réalisateurs s’y frottèrent, de Terry Gilliam à Daren Aronofsky en passant par Michael Bay et Paul Greegrass. Mais chaque tentative échoua, et l’on ne peut que se réjouir de la récupération du projet par Zack Snyder. Même si Alan Moore refusa catégoriquement de s’impliquer dans le film (comme ce fut le cas pour les adaptations précédentes de ses œuvres – From Hell, La Ligue des gentlemen extraordinaires, V pour Vendetta), comment pouvait-on rêver meilleure transposition à l’écran ? Incroyablement fidèle au matériau d’origine, pourtant foisonnant, Snyder ne se laisse pas pour autant tenter par l’esthétisation extrême de son propre 300, inscrivant au contraire son film dans une Amérique des années 80 réaliste et alternative – où Nixon est président.

Un drame apocalyptique

Intelligent, le casting évacue toute superstar pour mieux coller aux personnages dessinés, et l’empathie qu’ils suscitent n’en est que plus forte. Dès lors, les presque trois heures du métrage passent comme une lettre à la poste et l’on suit avec passion ce drame apocalyptique rompant régulièrement sa chronologie pour mieux exposer le passé des protagonistes et l’origine de leur « vocation ». Ponctué d’extraits musicaux surprenants et de quelques clins d’œil cinéphiliques inattendus  (notamment à Apocalypse Now pendant la guerre du Viêt-Nam et à Docteur Folamour dans la grande salle de réunion de la Maison Blanche), Watchmen s’orne également d’effets spéciaux hallucinants. Par la magie du « performance capture », un Docteur Manhattan 100% numérique s’anime ainsi en calquant son physique et ses attitudes sur celui que Gibbons dessina quelque vingt ans plus tôt, preuve qu’une adaptation fidèle du roman graphique eut été bien plus délicate sans les dernières avancées technologiques. Alors que Iron Man, Hancock et The Dark Knight sont encore dans toutes les mémoires, Watchmen bouleverse à son tour le motif du super-héros, oscillant sans cesse entre l’action, la peur, le rire et l’émotion pour mieux questionner la nature humaine et le statut du héros dans nos sociétés tourmentées.

 

© Gilles Penso

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MARTYRS (2008)

Un film choc, brutal et radical, qui vaudra à Pascal Laugier quelques démêlées avec la censure

MARTYRS

2008 – FRANCE

Réalisé par Pascal Laugier

Avec Mylène Jampanoï, Morjana Alaoui, Catherine Bégin, Robert Toupin, Patricia Tulasne, Juliette Gosselin, Xavier Dolan-Tadros

THEMA MORT

Avec Saint-Ange, Pascal Laugier avait démontré un indéniable savoir-faire et une culture fantasticophile sans accrocs (Argento et Fulci en tête), même si cette première œuvre souffrait d’un rythme languide et d’une certaine carence de péripéties. Mais quelles que fussent les qualités de Saint-Ange, rien ne nous préparait au choc de Martyrs. Débarrassé de références cinéphiliques et d’effets de styles esthétisants, Laugier s’est lancé à corps perdu dans un récit brutal, éprouvant et ultra-violent, au sein duquel émerge pourtant une tendresse désenchantée et désespérée. Voilà un film qui se vit comme une expérience, laisse des traces indélébiles et témoigne de l’humeur alors très anxieuse de son auteur. En élaborant Martyrs, Pascal Laugier était triste et en colère. Et ça se sent.

Le film démarre en 1971. Lucie, une fillette de dix ans, disparue quelques mois plus tôt, est retrouvée errant sur la route. Traumatisée, enfermée dans un mutisme quasi-autistique, elle présente de très nombreuses traces de maltraitances physiques. Les raisons de son enlèvement demeurent mystérieuses, et elle semble en proie à des hallucinations prenant la forme d’une créature agressive et difforme. Mais s’agit-il vraiment d’hallucinations ? Placée dans un hôpital spécialisé, Lucie se lie d’amitié avec Anna, une fille de son âge. Quinze ans plus tard, Lucie est persuadée d’avoir reconnu ses bourreaux sur la photo d’un journal. Armée d’un fusil, elle débarque chez eux, une famille tout ce qu’il y a de plus ordinaire… et le massacre commence.

Extrême et jusqu'au boutiste

Extrême à tous les points de vue, Martyrs n’a rien en commun avec l’horreur surréaliste d’un Audition ou le gore obscène d’un Hostel, même s’il semble partager avec Takashi Miike et Eli Roth plusieurs motifs thématiques. Le film de Laugier frappe en effet là où on ne l’attend pas, le crescendo dans l’abomination atteignant rapidement un point de non-retour et la violence physique assénée aux protagonistes étant presque partagée par le spectateur. En ce sens, Martyrs est quasiment une œuvre interactive. Rebondissant sans cesse, l’intrigue ne se révèle qu’au fur et à mesure de son déroulement, et le propos du cinéaste ne s’explicite totalement qu’à l’issue d’un dénouement hallucinant, quasi-christique, au cours duquel le titre du film prend tout son sens. Il n’y avait guère que Richard Grandpierre, déjà producteur de Saint-Ange et du très controversé Irréversible de Gaspard Noé, pour oser se lancer dans une telle expérience cinématographique. Échappant de peu à l’interdiction aux moins de 18 ans, qui faillit l’enfermer dans le ghetto du cinéma X, Martyrs sortit discrètement en salles, mais tous ceux qui eurent la possibilité de le découvrir sur grand écran en furent durablement bouleversés. Car Martyrs n’est pas un film qui laisse indemne. Cette œuvre tourmentée et douloureuse peut également s’apprécier comme le testament du maquilleur Benoît Lestang, un artiste au talent souvent sous-exploité, qui conçut pour Pascal Laugier l’un de ses travaux les plus aboutis (comment oublier ces corps horriblement marqués par la souffrance, ces apparitions décharnées et grimaçantes, ces visions dantesques dignes d’Hellraiser ?) et mit fin à ses jours quelques mois avant la sortie du film.

 
© Gilles Penso

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LA MOMIE : LA TOMBE DE L’EMPEREUR DRAGON (2008)

Pour ce troisième volet des aventures de Rick O'Connell, l'Egypte antique cède le pas à la mythologie asiatique et Rob Cohen remplace Stephen Sommers

THE MUMMY : TOMB OF THE DRAGON EMPEROR

2008 – USA

Réalisé par Rob Cohen

Avec Brendan Fraser, Jet Li, Maria Bello, John Hannah, Michelle Yeoh, Luke Ford, Isabella Leong, Russell Wong

THEMA MOMIES I YETIS ET CHAÎNONS MANQUANTS I DRAGONS

Le Retour de la Momie s’était avéré bien décevant, transformant l’aventure grisante et mouvementée du premier opus en une espèce de bande démo de jeu vidéo truffée d’effets numériques grotesques. Que pouvait-on attendre d’un troisième épisode, sachant en outre que Stephen Sommers céda sa chaise de réalisateur à un Rob Cohen peu réputé pour sa finesse (Fast and Furious, XXX) ? Pas grand-chose à vrai dire, et si le divertissement est au rendez-vous, mieux vaut ne pas être trop regardant côté scénario. L’idée de transposer le motif de la momie – habituellement égyptien – dans la Chine antique permet de varier quelque peu les plaisirs. Fidèle à son goût pour le cinéma asiatique (il réalisa Dragon, la biographie romancée de Bruce Lee), Cohen narre sous forme de flash-back les méfaits d’un redoutable empereur incarné par Jet Li. Ayant vaincu tous ses opposants, sur le corps desquels il fit bâtir la Muraille de Chine, ce redoutable tyran n’a bientôt plus qu’un adversaire à contrer : la Mort. En quête d’éternité, il fait appel à une sorcière (Michelle Yeoh) qu’il trahit aussitôt en faisant écarteler son amant. Cette dernière lui lance alors une malédiction, traduite à l’écran par sa métamorphose en tas de boue puis en torche humaine et en statue… Nous sommes donc loin des bandelettes traditionnelles ! Le temps passe et revoilà la sympathique trogne de Brendan Fraser, dans l’Angleterre de 1946. Son épouse est désormais incarnée par Maria Bello (Rachel Weisz ayant préféré s’en tenir là) et leur fils Alex (Luke Ford) est désormais un jeune émule d’Indiana Jones.

L’archéologue de Spielberg et Lucas influence d’ailleurs grandement ce troisième épisode, du tombeau truffé de pièges façon Les Aventuriers de l’Arche Perdue au club huppé de Shangaï hérité d’Indiana Jones et le Temple Maudit en passant par les conflictuelles relations père-fils calquées sur celles d’Indiana Jones et la Dernière Croisade. Lorsque l’empereur maudit et son armée pétrifiée sont réveillés de leur sommeil séculaire, une autre source d’inspiration importante se fait jour, celle de Ray Harryhausen, comme en témoignent les statues animées, les abominables hommes des neiges, l’hydre aux têtes multiples ou les squelettes ressuscités. Indiana Jones et Harryhausen étaient déjà à l’honneur dans la première Momie de Sommers, et l’on pourrait se réjouir de ce retour aux sources décomplexé.

Yétis catcheurs et dragon tricéphale

Mais ces yétis catcheurs en 3D sont franchement ridicules, ce dragon tricéphale plutôt incongru et cette momie en terre cuite bien peu convaincante. En outre, La Momie 3 souffre de dialogues souvent puérils, d’un humour balourd et de raccourcis scénaristiques hasardeux. Restent quelques séquences généreusement spectaculaires, notamment la poursuite explosive dans les rues de Shangaï, la monstrueuse avalanche himalayenne et le monumental affrontement des morts-vivants. Le combat final entre Jet Li et Michelle Yeoh, en revanche, est une vraie frustration. Expédié en quelques ralentis maladroits, il n’a rien du « choc des titans » tant attendu. Bref, nous sommes bien loin de l’enthousiasme généré par la première Momie de Stephen Sommers.

© Gilles Penso

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THE STRANGERS (2008)

Liv Tyler et Scott Speedman incarnent un couple au bord de la crise soudain confronté à des agresseurs masqués…

THE STRANGERS

2008 – USA

Réalisé par Bryan Bertino

Avec Liv Tyler, Scott Speedman, Glenn Howerton, Laura Margolis, Gemma Ward, Kip Weeks, Alex Fisher, Peter Clayton-Luce

THEMA TUEURS

« Ce film s’inspire de faits réels » nous annonce un carton au début de The Strangers, avant d’avancer le chiffre inquiétant d’1,4 milliards d’actes violents commis chaque année aux Etats-Unis. Préparé au pire, le spectateur découvre alors un couple au bord de la crise, Kirtsen (Liv Tyler) et James (Scott Speedman). Ils sont beaux, jeunes, endimanchés (tous deux reviennent d’une soirée de mariage), mais une tension palpable se lit chez eux, à travers une série de silences pesants, de non-dits lourds de sens et de regards fuyants… En quelques minutes, le scénariste et réalisateur Bryan Berting, qui signe là son premier long-métrage, montre l’étendue de son talent et la finesse de son art. L’elfe du Seigneur des Anneaux et le héros transi de la saga Underworld abandonnent ainsi leurs apparats de stars hollywoodiennes pour livrer une prestation touchante de naturalisme, une véritable mise à nu. La cause de leur mal-être est d’une simplicité confondante. Il l’a demandée en mariage, elle ne se sent pas encore prête, et la romantique soirée aux chandelles qu’il a préparée amoureusement dans la grande maison de campagne de son père (avec champagne, vieux 33 tours et pétales de rose) tombe pitoyablement à plat. En totale empathie avec ces tourtereaux asynchrones, nous nous préparons à basculer avec eux de la tristesse vers l’épouvante.

Le motif du couple fragilisé et confronté au Mal avec un grand M nous évoque Motel, avec lequel The Strangers présente plusieurs points communs. Mais ici, la terreur est livrée à domicile. Tout commence de manière étrange : à quatre heures du matin, une mystérieuse jeune femme frappe à leur porte, à la recherche d’une certaine Tamara. Plus tard, ce sont des bruits inquiétants qui retentissent autour de la maison… A moins qu’ils ne proviennent de l’intérieur ? L’ambiance stressante de Ils nous revient alors en mémoire, jusqu’à ce que les intrus n’apparaissent sous forme de silhouettes masquées. Que veulent-ils ? Pourquoi s’attaquent-ils à Kisten et James ? Ne s’agit-il que d’un jeu macabre, ou les choses s’apprêtent-elles à dégénérer ? Terrés dans une maison trop grande, armés d’un fusil qu’ils savent à peine utiliser, les infortunés héros s’apprêtent à livrer la bataille la plus éprouvante de leur vie…

Peur viscérale

Excellent exercice de style, The Strangers parvient à construire des moments de terreur pure sans recourir aux artifices habituels. Les déflagrations sonores, les surgissements violents dans le champ, les effets gore ne sont quasiment jamais convoqués, Bryan Bertino minimisant les effets de mise en scène habituels et cadrant l’intégralité du métrage à l’épaule ou au steadicam. Son tutoiement de la peur viscérale n’en est que plus remarquable. Quant au final, cruellement désenchanté, il égale en noirceur un Funny Games et semble se laisser inspirer par les abominables exactions de la sinistre bande de Charles Manson. Tourné en automne 2007, The Strangers sortit dans les salles américaines en mai 2008 et remporta un indéniable succès, multipliant par cinq son budget initial de dix millions de dollars. Bizarrement, la France passa à côté de cette œuvre d’exception, lui réservant une timide sortie vidéo près d’un an plus tard.

© Gilles Penso

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LE LOUP-GAROU DE LONDRES (1981)

John Landis réinvente la mythologie du loup-garou en l'intégrant dans le Londres des années 80

AN AMERICAN WEREWOLF IN LONDON

1981 – USA

Réalisé par John Landis

Avec David Naughton, Jenny Agutter, Griffin Dunne, John Woodvine, Frank Oz

THEMA LOUPS-GAROUS

« Dans les vieux films de loups-garous, les transformations se déroulaient en fondus enchaînés sur des visages immobiles », raconte John Landis. « Or j’avais envie de montrer l’aspect douloureux de la métamorphose. J’en ai parlé au talentueux maquilleur Rick Baker, qui avait travaillé avec moi sur mon premier long-métrage Schlock. Mais ce n’est qu’après avoir réalisé trois comédies à succès, Hamburger Film Sandwich, American College et Les Blues Brothers, que j’ai enfin eu le feu vert pour mon film de loup-garou. » (1) Difficile exercice d’équilibre entre l’horreur et la comédie, Le Loup-Garou de Londres alterne audacieusement les moments de détente et de tension, et trouve finalement un style qui lui est propre. Au cours du prologue, deux jeunes touristes américains, Jack et David, décident de parcourir l’Europe, sac au dos, façon « Le Guide du Routard ». Sur une route d’Angleterre désolée, ils marchent sous la pluie battante, après une halte à l’auberge de « L’agneau égorgé » qui leur réserve un accueil glacial. Soudain, un hurlement s’élève dans la lande où ils se sont aventurés sans tenir compte des mises en garde des villageois. Une créature monstrueuse les attaque bientôt, déchiquetant Jack et blessant David, lequel est sauvé par des coups de feu providentiels. Il se réveille à l’hôpital de Londres, le corps recouvert de blessures qui ressemblent à des coups de griffes. Alors que David affirme être la victime d’un loup-garou, la police préfère la version de l’attaque d’un vagabond vu par les clients de l’auberge…

David Naughton se tire avec bonheur du rôle schizophrénique de David, et donne régulièrement au cours du film la réplique à un Griffin Dunne cadavérique, dans un état de décomposition à chaque fois plus avancée. Au cours d’un cauchemar éprouvant, David voit sa famille massacrée par une horde de nazis se métamorphosant brutalement en lycanthropes, une idée forte qui sera reprise dans le roman « Les Loups Verts » de Claude Seignolle. La fameuse transformation de David en loup, qu’on nous annonce depuis le tout début du film, se devait d’être spectaculaire. A l’écran, elle dépasse toutes les espérances, entrée dès lors dans les annales du cinéma fantastique. Les membres s’y étirent lentement, les os craquent, la peau se déforme, l’horreur viscérale contrastant avec la douce mélopée « Blue Moon » qui accompagne ces images de cauchemar. « Lorsque j’ai lu pour la première fois le scénario, j’étais excité et terrifié à la fois, parce que je ne savais pas comment faire », nous avoue Rick Baker. « Puis je me suis dit que l’utilisation de fausses têtes me permettrait d’obtenir des choses impossibles à faire avec un acteur. Ainsi est née l’idée des « têtes changeantes » sur laquelle reposent les métamorphoses du film.» (2)

Une métamorphose en temps réel

En ces temps pré-morphing, le roi des maquillages spéciaux Rick Baker ne nous épargne aucun détail, et son travail est réalisme d’autant plus troublant qu’il est éclairé par une lumière très crue. Dommage que les plans du loup-garou au stade définitif de sa métamorphose, pourtant plus sombres et plus furtifs, dénoncent trop l’acteur dans une peau de bête. Par un jeu de hasard des calendriers, Le Loup-Garou de Londres s’annonça au moment de sa sortie comme un concurrent direct d’Hurlements, réalisé par Joe Dante, ami de longue date de John Landis, et bénéficiant d’effets spéciaux de Rob Bottin, alors disciple de Rick Baker. Cela dit, les deux œuvres diffèrent largement dans leur approche et leur modernisation du mythe.

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en janvier 2009
(2) Propos recueillis par votre serviteur en juin 2010

 

© Gilles Penso

 

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