LES IMMORTELS (2011)

Le futur Superman de Zack Snyder incarne Thésée dans cette interprétation libre de la mythologie grecque

IMMORTALS

2011 – USA

Réalisé par Tarsem Singh

Avec Henry Cavill, Mickey Rourke, Stephen Dorff, Freida Pinto, Luke Evans, John Hurt, Isabel Lucas, Kellan Lutz, Joseph Morgan 

THEMA MYTHOLOGIE

C’est le succès de 300 qui présida à la naissance du projet Les Immortels. Soucieux de retrouver les ingrédients qui composèrent l’épopée de Zack Snyder, les producteurs Mark Canton et Gianni Nunnari se penchèrent vers la mythologie grecque, remise au goût du jour par le remake du Choc des Titans, et engagèrent un réalisateur au style visuel très marqué, en l’occurrence Tarsem Singh (The Cell). Les Immortels partage ainsi avec 300 les combats sanglants privilégiant les actions au ralenti, le courage sans faille de guerriers galvanisés face à un agresseur mille fois plus puissant, les muscles bombés, les décors aux allures de peintures de la Renaissance, les effets visuels omniprésents et le basculement dans le fantastique pur. Tarsem cherche malgré tout à s’approprier le matériau légendaire de manière suffisamment personnelle pour y injecter des éléments autobiographiques. Ainsi les rapports complexes qu’il entretient avec la foi religieuse (il est athée alors que sa mère a toujours prié avec ferveur pour sa réussite) se retrouvent-ils injectés respectivement dans le personnage de Thésée et de sa génitrice.

L’une des meilleures idées du film consiste à avoir confié à Mickey Rourke le rôle du sanguinaire roi Hyperion. Révolté contre les dieux qui ont laissé périr sa famille, ce colosse sans foi ni loi, à la tête d’une armée impitoyable, a décidé de libérer les Titans, enfermés au cœur du Mont Tartare, afin de faire chuter l’Olympe et de régner sur l’humanité. Chacune des apparitions de l’ancienne star d’Angel Heart fait froid dans le dos, sa voix caverneuse, sa corpulence impressionnante et son regard noir magnétisant immédiatement les spectateurs tout en suscitant un climat de menace sourde et palpable. Face à lui, Henry Cavill ne démérite pas dans la peau de Thésée. Transfuge de l’excellente série Les Tudors, il prête son physique sculptural au valeureux héros, un rôle qui constituera le starting-block de sa future prestation dans Man of Steel réalisé par… Zack Snyder justement.

Où sont les monstres ?

Souvent somptueux d’un point de vue graphique (et aussi musical par l’entremise de la puissante partition cuivrée de Trevor Morris), Les Immortels aborde l’histoire de Thésée en évacuant ses aspects les plus classiques. Les monstres et merveilles inhérents à la mythologie grecque se voient ainsi réserver la portion congrue, comme ces Titans visualisés ici sous forme de simples guerriers humanoïdes se distinguant simplement par une vitesse d’action inhabituelle et des grognements bestiaux, ou le fameux Minotaure qui n’est plus ici qu’un lutteur bodybuildé affublé d’un casque métallique en forme de tête de taureau ! Quant au labyrinthe de Minos et à la douce Ariane, ils brillent ici par leur absence. Ces écarts avec le mythe initial ne seraient guère rédhibitoires si Tarsem Singh n’avait osé doter les dieux de l’Olympe d’attributs aussi grotesques. Comment ne pas sourire face à ces post-ados épilés de près aux pectoraux gonflés, coiffés de casques improbables et dotés de pouvoirs de super-héros ? Les Immortels ne convainc donc qu’à moitié, mais il rachète ses maladresses narratives et artistiques par quelques fulgurances sublimement lyriques.

© Gilles Penso

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TWIXT (2012)

Francis Ford Coppola revient au fantastique minimaliste de ses débuts en dirigeant un Val Kilmer étonnamment touchant

TWIXT

2012 – USA

Réalisé par Francis Ford Coppola

Avec Val Kilmer, Bruce Dern, Elle Fanning, Ben Chaplin, Joanne Whalley, David Paymer, Anthony Fusco, Alden Ehrenreich 

THEMA VAMPIRES

Avec Twixt, Francis Ford Coppola s’est mis à nu. Une équipe réduite à son strict minimum, un budget restreint, un tournage de sept petites semaines cantonné principalement à son domaine vinicole : c’est dans un dénuement manifeste que le réalisateur d’Apocalypse Now et Le Parrain a conçu ce conte fantastique douloureusement empreint d’autobiographie. De son propre aveu, c’est la mort de son fils dans un accident nautique qui poussa Coppola à écrire, produire et réaliser Twixt, comme pour exorciser le fantôme d’une culpabilité lancinante. Un sentiment de malaise nous saisit fatalement face à ce film sans doute trop impudique, qui semble avoir plus été imaginé pour ses vertus thérapeutiques que pour son potentiel cinématographique. Le cinéaste efface d’ailleurs tous ses effets de mise en scène, limitant au maximum les mouvements de caméras, dirigeant ses comédiens avec minimalisme, ne sollicitant qu’avec parcimonie les multiples atouts de la grammaire filmique.

Dans le rôle d’un alter ego imaginaire de Coppola, Val Kilmer, plus bouffi que jamais, incarne Hall Baltimore, un écrivain sur le déclin qui s’est spécialisé dans les romans de sorcellerie. Désabusé, l’homme débarque dans une petite bourgade des Etats-Unis pour une séance de dédicace pathétique au fond d’une épicerie presque déserte. Parmi les autochtones, Baltimore a tout de même un fan : le shérif Bobby Lagrange (Bruce Dern). Ce dernier lui propose de s’associer à lui pour écrire à quatre mains un nouveau roman baptisé « L’exécution du vampire », en s’inspirant du meurtre récent d’une jeune fille de la région. Endetté, en perte d’inspiration, l’écrivain finit par accepter… La mécanique narrative, le protagoniste principal et le cadre de l’intrigue évoquent bien vite Stephen King, une référence qui semble assumée par l’entremise d’une des répliques du film. Mais dès que Twixt bascule dans le fantastique – autrement dit lorsque Hall Baltimore s’endort et se laisse bercer par la magie inquiétante des lieux – Coppola semble revenir à ses premières amours.

Le fantôme d'Edgar Poe

De fait, Twixt évoque moins Dracula que les œuvres d’épouvante que Roger Corman réalisa dans les années 60, et auxquelles Coppola participa en tant que réalisateur de seconde équipe, dialoguiste ou co-réalisateur officieux (L’Enterré vivant, L’Halluciné, La Malédiction d’Arkham). Les nombreuses séquences oniriques de Twixt regorgent d’images fortes, comme ce clocher démoniaque orné de sept cadrans désynchronisés, les apparitions éthérées d’une jeune fille blafarde incarnée par Elle Fanning, ou l’intervention récurrente d’Edgar Allan Poe en personne (incarné par Ben Chaplin), lequel renforce davantage le lien entre Twixt et les premiers pas de Coppola aux côtés de son mentor Roger Corman. La démarche du long-métrage est donc sincère, et la volonté de retrouver l’essence d’un début de carrière encore balbutiant franchement courageuse. Mais s’il ne portait pas la signature de Francis Ford Coppola, il y a fort à parier que Twixt serait passé totalement inaperçu. Son approche anecdotique du thème du vampirisme, ses partis pris esthétiques douteux et sa trame filiforme n’ont en effet rien de particulièrement mémorable.

© Gilles Penso

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LA CABANE DANS LES BOIS (2012)

Un hommage à tout un pan du cinéma d'épouvante qui commence comme un plagiat d'Evil Dead avant de révéler des ramifications inattendues…

CABIN IN THE WOODS

2012 – USA

Réalisé par Drew Goddard

Avec Kristen Connolly, Chris Hemsworth, Anna Hutchison, Fran Kranz, Jesse Williams, Richard Jenkins, Bradley Whitford 

THEMA DIABLES ET DEMONS

Cinq amis décident de passer le week-end dans une vieille cabane isolée au milieu de la forêt. Après avoir brièvement croisé un autochtone patibulaire puis traversé un sentier sinueux, ils découvrent l’antique maisonnette, ornée d’une tête d’animal empaillée, d’un vieux piano, d’un mobilier séculaire, et jouent à se faire peur. Le soir venu, une trappe s’ouvre brutalement, comme mue par une force surnaturelle. Elle révèle une cave enfouie d’objets hétéroclites, dont un vieux grimoire qui renferme une incantation. Lorsque cette dernière est lue à voix haute, des créatures maléfiques se réveillent, et la terreur s’empare du petit groupe, d’autant que le seul chemin qui leur permettait de s’échapper s’effondre soudain… Ce petit résumé vous semble-t-il familier ? Normal, c’est le même que celui d’Evil DeadLa Cabane dans les bois serait-il donc un plagiat éhonté du chef d’œuvre de Sam Raimi ? On pourrait le croire, d’autant que Drew Goddard utilise parfois les mêmes angles de vue que son aîné, les mêmes bruitages, les mêmes cadrages… Pourtant, dès les premières minutes du métrage, le spectateur sent bien que quelque chose ne tourne pas rond. Qui sont ces scientifiques massés dans un grand bâtiment, observant les moindres faits et gestes de nos cinq jeunes protagonistes à l’aide d’une multitude de caméras dissimulées partout sur les lieux de leur week-end ? Seraient-ils l’objet d’une obscure expérience scientifique, à la façon des cobayes de Cube ? A moins qu’il ne s’agisse d’un sordide jeu de téléréalité, version sanglante du Truman Show ?

La surprise est savamment entretenue, jusqu’à un climax hallucinant qui convoque une mythologie chère à H.P. Lovecraft et donne à cette anecdotique mésaventure des dimensions planétaires, quasi-métaphysiques. La dernière bobine du film bascule dans le délire total, en un foisonnant hommage aux classiques du genre (Zombie, Hellraiser, Ça, Poltergeist, Shining, The Grudge et de nombreux autres). La Cabane dans les bois digère et restitue ainsi trente ans de cinéma horrifique. Mais cette approche post-moderniste ne se contente pas d’accumuler les références. Car le scénario nous propose une relecture de la plupart des films d’horreur bâtis sur le même schéma narratif (un groupe d’amis passe le week-end dans un endroit isolé qui vire au cauchemar).

L'explication des clichés du genre

Tous les lieux communs, tous les clichés, tous les stéréotypes inhérents au genre trouvent ainsi une explication rationnelle. Producteur et scénariste du film, Josh Whedon prouve ainsi qu’il n’est pas seulement un auteur (Toy Story) et un réalisateur (Avengers) de talent, mais aussi un homme en quête de concepts inédits et culottés (une série télévisée comme Dollhouse en témoigne sans conteste). En s’associant au réalisateur Drew Goddard, il trouve un alter ego idéal, son compère ayant rédigé de nombreux scripts pour Buffy contre les vampiresAngelLost et le long-métrage Cloverfield. Les effets de montage parallèle, induits par la rupture narrative établie entre les deux univers décrits dans le récit, ajoutent à La Cabane dans les bois un charme supplémentaire, achevant d’en faire l’une des meilleures surprises de l’année 2012.

© Gilles Penso

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SUR LA PISTE DU MARSUPILAMI (2012)

Alain Chabat déclare une fois de plus sa flamme aux BD de son enfance, même s'il reste très éloigné de l'esprit de Franquin qui lui sert ici de modèle

SUR LA PISTE DU MARSUPILAMI

2012 – FRANCE

Réalisé par Alain Chabat

Avec Alain Chabat, Jamel Debbouze, Fred Testot, Lambert Wilson, Patrick Timsit, Géraldine Nakache, Liya Kebede 

THEMA EXOTISME FANTASTIQUE

Le triomphe d’Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre n’en finit plus de faire des émules. Fascinés par l’objet de culte que le film d’Alain Chabat représente, de nombreux réalisateurs et producteurs français ont tenté d’en retrouver les ingrédients et l’alchimie, notamment Patrick Braoudé avec son très anecdotique Iznogoud, Frédéric Forestier et Thomas Langmann avec le catastrophique Astérix aux Jeux Olympiques ou même Luc Besson avec le maladroit Les Aventures d’Adèle Blanc-Sec. Chabat lui-même s’efforce de retrouver les clefs de son succès en s’attaquant au Marsupilami d’André Franquin, et en toute logique c’est lui qui s’en sort le mieux. Il faut dire que le projet trotte dans la tête de l’ancien Nul depuis un bon bout de temps. « Je suis en train d’écrire une comédie d’aventure familiale en anglais avec le Marsupilami », nous disait-il en janvier 2007. « Comme vous le voyez, c’est encore un projet d’une grande maturité. J’ai toujours l’impression de faire des films pour enfants. En tout cas pour le môme que j’étais. On pourrait dire que je travaille pour un spectateur qui est moi-même plus jeune. » (1) Ce rêve d’enfant aura mis cinq ans pour se concrétiser, sous forme d’une production finalement francophone. Et comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, Chabat s’octroie le rôle principal, aux côtés de Jamel Debbouze, qui fut déjà son complice d’Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre.

Le premier incarne Dan Geraldo, journaliste télévisé en perte de vitesse qui cherche un scoop susceptible de relancer sa carrière, tandis que le second entre dans la peau de Pablito, un faux vétérinaire qui s’improvise guide touristique de Palombie, un pays imaginaire d’Amérique centrale. La rencontre des deux hommes est explosive – sur un principe quelque peu hérité des comédies de Francis Veber – et les mène tout droit sur la piste d’un animal légendaire connu sous le nom de Marsupilami. Or cette créature existe réellement, et attire bien des convoitises… Le marsupial à longue queue imaginé en 1951 par le génial Franquin prend ici corps grâce aux coups de baguette numérique du studio Buf. Techniquement, le résultat est irréprochable. Artistiquement, c’est plus discutable. Car la bête facétieuse qui s’agitait dans les pages de Spirou Magazine se retrouve ici affublée d’une bouille de peluche trop mignonne pour convaincre.

Un film trop consensuel ?

Et c’est sans doute le problème du film tout entier. S’il respecte les élans écologistes du père de Gaston Lagaffe, le scénario de Chabat est trop gentil, trop consensuel, trop savamment calculé. L’humour référentiel fonctionne toujours (Lambert Wilson est irrésistible en dictateur amoureux de Céline Dion, le clin d’œil furtif à Avatar fait mouche) et le duo vedette séduit par son abatage, mais le film se traîne et témoigne d’une certaine paresse, corolaire possible d’une trop grande confiance de Chabat et de son équipe. Tout le monde semble bien s’amuser sur le plateau, mais ce rire n’est pas toujours communicatif. Patrick Timsit en fait des caisses, Géraldine Nakache ne sert à rien, Fred Testot cabotine à outrance, et le film n’en ressort guère grandi. Conclusion : Sur la piste du Marsupilami amuse et distrait, certes, mais s’effacera bien vite des mémoires.

(1) Propos recueillis par votre serviteur en janvier 2007

© Gilles Penso

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LES PREDATEURS (1983)

Tony Scott filme le vampirisme comme un spot de pub en plaçant devant sa caméra un couple d'acteurs débordant de charisme : Catherine Deneuve et David Bowie

THE HUNGER

1983 – GB / USA

Réalisé par Tony Scott

Avec Catherine Deneuve, David Bowie, Susan Sarandon, Cliff de Young, Bessie Love 

THEMA VAMPIRES

Suivant l’exemple de son frère Ridley, Tony Scott fit ses premières armes dans le clip et le film publicitaire avant d’attaquer son premier long-métrage. Mais si les œuvres de son aîné avaient su remarquablement s’affranchir de l’expérience du format court (Les Duellistes, Alien et Blade Runner sont devenus des classiques immédiats du 7ème Art), Tony n’a pas eu cette capacité d’adaptation. Du coup, Les Prédateurs collectionne bon nombre de tics et de clichés hérités du clip des années 80, le maniérisme de sa mise en scène s’avérant souvent agaçant. S’il évoque fatalement le « Carmilla » de Sheridan le Fanu, le scénario de Ivan Davis et Michael Thomas adapte un autre roman, « The Hunger » écrit en 1980 par Whitley Strieber, un écrivain qui avait déjà réussi à moderniser avec brio le thème du loup-garou dans « Wolfen » (publié en 1978 et porté à l’écran deux ans plus tard). 

Les Prédateurs fit surtout parler de lui pour son casting étonnant. Catherine Deneuve et David Bowie y incarnent en effet Mariam et John Blaylock. La première est une femme vampire née en Egypte il y a plusieurs milliers d’années et dotée d’immortalité, pour peu qu’elle se repaisse régulièrement de sang humain. Le second est son époux, rencontré au 17ème siècle et vampirisé pour connaître à son tour la vie éternelle. Chaque semaine, ils écument les boîtes de nuits et ramènent des proies humaines qu’ils vident de leur précieuse hémoglobine. Mais John connaît bientôt les premiers signes d’un vieillissement accéléré, symptôme que tous les amants et maîtresses passés de Mariam ont connu avant lui, et qui semble irréversible. Pour tenter malgré tout d’enrayer le processus, Mariam contacte le docteur Sarah Roberts (Susan Sarandon), spécialiste du sommeil et du vieillissement, et finit par s’éprendre d’elle…

La cosmétique avant tout

Plusieurs séquences des Prédateurs ont marqué les mémoires, notamment le premier meurtre, monté de manière extrêmement nerveuse sur un morceau new wave parallèlement aux méfaits d’un singe en cage basculant soudain dans la brutalité, ou encore la transformation progressive de David Bowie en vieillard dans une salle d’attente, grâce aux maquillages extraordinaires de Dick Smith et John Caglione. Mais le film souffre d’un tempo lent et contemplatif, que les effets de style du cinéaste ne parviennent guère à dynamiser malgré sa propension quasi-systématique à briser la continuité narrative et à refuser les raccords classiques. Ainsi, nonobstant la présence charismatique de Bowie, la beauté glaciale de Deneuve, la conviction de Sarandon, les choix musicaux souvent heureux, les effets spéciaux inventifs et l’érotisme trouble qui nimbe certaines scènes, Les Prédateurs ne parvient pas à captiver un spectateur qui n’est pas dupe. Toute cette cosmétique n’est-elle pas finalement qu’un cache-misère, dissimulant maladroitement une intrigue filiforme et chiche en rebondissements ? Comme ces voiles flottants qui ne cachent que partiellement la nudité alitée des femmes vampires alanguies ? Le climax redonne un petit coup de fouet au film, tous les amoureux décomposés de Mariam surgissant soudain de leurs cercueils en une macabre sarabande. 

© Gilles Penso

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TOTAL RECALL (1990)

Paul Verhoeven adapte un récit de Philip K. Dick et marque le cinéma de science-fiction d'une nouvelle œuvre d'exception

TOTAL RECALL

1990 – USA

Réalisé par Paul Verhoeven

Avec Arnold Schwareznegger, Rachel Ticotin, Sharon Stone, Michael Ironside, Ronny Cox, Marshall Bell 

THEMA FUTUR I RÊVES MONDES VIRTUELS ET MONDES PARALLELES

Heureux de sa collaboration avec David Cronenberg sur Dead Zone, le producteur Dino de Laurentiis proposa au réalisateur canadien l’adaptation de la nouvelle « Souvenirs à vendre » de Philip K. Dick. Rebaptisé Total Recall, le scénario fut co-écrit par Cronenberg et Ronald Shusset, mais au bout d’une quinzaine de versions, il devint évident que les deux hommes ne parviendraient pas à accorder leurs violons. Cronenberg s’en alla donc réaliser La Mouche pour Mel Brooks, De Laurentiis fit faillite, et Carolco récupéra le projet à l’initiative d’Arnold Schwarzenegger, heureux d’en tenir la vedette. Quant à la mise en scène, elle fut confiée à Paul Verhoeven, déclaré « homme de la situation » après son excellent travail sur Robocop

Total Recall se déroule en 2048. Hanté par un cauchemar qui l’entraîne chaque nuit sur Mars, l’ouvrier Doug Quaid (Schwarzy) s’adresse à un laboratoire, Recall, qui lui offre de matérialiser son rêve grâce à un puissant hallucinogène. Mais l’expérience dérape : la drogue réveille en lui le souvenir d’un séjour bien réel sur Mars, à l’époque où il était l’agent le plus redouté du cruel Vilos Coohagen (Ronny Cox). Afin de dissiper ses souvenirs confus et de faire la part du réel et du fantasmé, Quaid décide de repartir sur Mars… Deuxième adaptation marquante d’un récit de Philip K. Dick, après le  Blade Runner  de Ridley Scott, Total Recall marque une nouvelle étape importante dans la science-fiction cinématographique, et ce à plus d’un titre. D’un point de vue strictement visuel, il convient de saluer la performance conjointe de tous les départements d’effets spéciaux mis à contribution. Ainsi les maquillages de Rob Bottin repoussent-ils les limites de l’animatronique (le robot chauffeur de taxi, le mutant Kuato greffé sur un estomac humain) et les maquettes se combinent-elles aux images réelles grâce à de révolutionnaires prises de vues pilotées par ordinateur (voir notamment la scène du métro martien). « J’ai également utilisé des images de synthèse, ce qui n’était pas fréquent à l’époque », ajoute fièrement Paul Verhoeven. « C’était dans la scène où Arnold Schwarzenegger passe devant un détecteur de métaux et que son squelette apparaît en 3D. » (1) 

Rêve ou réalité ?

Mais sans les cheminements labyrinthiques du scénario, finalement co-rédigé par Shusset, Dan O’Bannon et Gary Goldman, les effets spéciaux ne seraient que d’amusantes attractions. Or c’est la force du récit qui mua presque Total Recall en classique du genre. Le thème du double, du souvenir faussé et de l’équilibre sans cesse menacé entre une réalité onirique et un rêve très réaliste s’entremêlent de manière vertigineuse. Et l’éclair de génie le plus magistral est bien de ne proposer aucune solution définitive au spectateur et de le laisser conclure lui-même en fonction de ce qu’il croit être la réalité, à partir des éléments soigneusement disséminés au cours de la narration. Sans doute une direction artistique plus raffinée et un comédien plus subtil que Schwarzenegger (comme Richard Dreyfuss ou William Hurt, envisagés à l’origine par Verhoeven) auraient-ils renforcé le réalisme du film. Mais l’impact de Total Recall n’en souffre pas outre mesure, et une série TV à succès y fera suite quatre ans plus tard.

(1) Propos recueillis par votre serviteur en décembre 1997

© Gilles Penso 

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FRIGHT NIGHT (2011)

Un remake de Vampire vous avez dit vampire ? qui n'a pas la saveur de son modèle mais n'est pas exempt de qualités

FRIGHT NIGHT

2011 – USA

Réalisé par Craig Gillespie

Avec Colin Farrell, Anton Yelchin, Toni Collette, David Tennant, Imogen Poots, Christopher Mintz-Plasse, Dave Franco, Reid Ewing 

THEMA VAMPIRES I SAGA VAMPIRE, VOUS AVEZ DIT VAMPIRE ?

Succès surprise de l’année 1985, Vampire vous avez dit vampire ? de Tom Holland avait été suivi d’une sympathique séquelle en 1988. La pertinence d’en tirer un remake tardif ne semblait pas évidente, tant le film original s’ancrait dans l’imagerie des années 80, surfant sur un ton mi-comique mi-horrifique alors très en vogue (Creepshow, Le Retour des Morts-Vivants) et ne reculant devant aucun excès du côté des maquillages spéciaux (lesquels connurent à l’époque un véritable âge d’or). Le réalisateur Craig Gillespie n’ayant signé auparavant que deux comédies et quelques épisodes de séries télévisées, sa légitimité à la tête d’un nouveau Fright Night ne sautait pas non plus aux yeux. Bref, le projet partait sur des bases bancales. Pourtant, dès les premières minutes, les doutes s’envolent aux accents d’une partition de Ramin Djawadi bien au-dessus de ce que le compositeur nous avait habitué à entendre. Anton Yelchin nous convainc sous la défroque du sympathique adolescent Charlie Brewster, ancien geek ayant tourné le dos à ses premiers amis pour devenir populaire et sortir avec l’une des plus jolies filles du lycée (Imogen Poots, l’une des révélations de 28 semaines plus tard). Toni Collette emporte l’adhésion en incarnant sa mère célibataire, visiblement très à l’aise sous la direction de Gillespie qu’elle a côtoyé sur les plateaux de la série United States of Tara.

Quant à Colin Farrell, il constitue l’une des meilleures surprises du film. Laissant de côté tout le background de sa filmographie précédente, l’ex-star du Nouveau monde et de Miami Vice entre dans la peau de Jerry, le voisin séduisant qui révèle bien vite sa nature de prédateur buveur de sang. Le regard noir, le muscle saillant, la truffe en alerte, il campe un vampire bestial aux antipodes des androgynes romantiques de la saga Twilight. Assez audacieusement, le scénario de Marti Noxon (Buffy contre les Vampires) recycle et modernise toute la mythologie héritée des écrits de Bram Stoker : la créature, non contente de ne pas se refléter dans les miroirs, est également invisible aux yeux des caméras vidéo ; la décomposition des monstres face à la lumière du soleil prend la forme d’une gerbe d’explosion liquide écarlate peu ragoûtante ; les vampires ne peuvent pénétrer chez autrui sans y être invités, ce qui occasionne d’excellentes séquences de suspense.

L'équilibre entre l'horreur et la comédie

Les moments d’action sont parfois handicapés par une mise en forme maladroite, comme cette poursuite de voiture nocturne conçue sous forme d’un plan séquence plagiant de toute évidence le travail d’Alfonso Cuaron sur Les Fils de l’homme et souffrant d’incrustations approximatives. Mais la tension générée par ces péripéties gorgées d’adrénaline fonctionne malgré tout. Tout comme le difficile exercice d’équilibre entre l’horreur et la comédie, qui faisait tout le sel du film original, et que ce remake restitue adroitement. Visiblement libres de leurs mouvements, les talentueux maquilleurs Greg Nicotero et Howard Berger s’en donnent à cœur joie, ornant la mâchoire des vampires d’une dentition de requin inspirée des travaux de Randy Cook sur le premier Vampire vous avez dit vampire ? et alimentant généreusement les excès graphiques de ce remake finalement très recommandable.

© Gilles Penso

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REAL STEEL (2011)

L'adaptation très divertissante d'une nouvelle de Richard Matheson où les combats de robots remplacent les match de boxe

REAL STEEL

2011 – USA

Réalisé par Shawn Levy

Avec Hugh Jackman, Dakota Goyo, Evangeline Lilly, Anthony Mackie, Kevin Durand, Hope Davis, James Rebhorn, Karl Yune 

THEMA FUTUR I ROBOTS

Publiée en mai 1956 dans la revue « Fantasy & Science Fiction », la nouvelle « Steel » se déroule dans un futur proche où la pratique de la boxe n’est plus autorisée aux humains, ce qui propulse désormais sur le ring des combattants robotiques. Son génial auteur Richard Matheson l’adapta lui-même pour en tirer un épisode de La Quatrième dimension en 1963. Près de cinquante ans plus tard, Shawn Levy en réalise la première version cinématographique, sous l’égide de Steven Spielberg. Il n’est pas difficile d’imaginer la recette infaillible à l’origine du projet : Transformers rencontre Rocky ! Real Steel utilise en effet des techniques de pointe pour donner corps à ses impressionnants robots (mélange d’animatroniques grandeur nature et d’images de synthèse ultra-réalistes) tout en appuyant sa narration sur la mécanique éprouvée du succès planétaire de Sylvester Stallone et John Avildsen. Dans l’optique de créer un divertissement familial, le futur froid et déshumanisé du récit initial a été transposé dans un cadre appauvri en haute technologie.

C’est dans une ambiance de western urbain que s’amorce ainsi Real Steel, au son d’une ritournelle country qui accompagne les pérégrinations de Charlie Kenton (Hugh Jackman), ancien boxeur devenu manager à la petite semaine équipé de robots bas de gamme. De combats minables en paris ratés, Kenton accroît le volume de ses dettes et apprend un jour que son ex-compagne est décédé. Il va falloir assurer l’avenir de son fils Max, âgé de onze ans. La tante de Max est prête à tout pour s’en occuper. Dénué du moindre scrupule, Kenton négocie alors une semaine avec Max en échange d’une coquette somme d’argent. En découvrant l’épave d’un vieux robot d’entraînement, le père et son fils ignorent qu’ils possèdent la graine d’un futur champion… On le sait, le double thème du fils perdu et du père absent irradie la majeure partie de l’œuvre de Steven Spielberg. On comprend aisément que cet élément scénaristique clef – absent du texte de Matheson – ait séduit le puissant producteur. 

Un combat à distance

Lorsque Hugh Jackman, au cours du match final, boxe dans le vide pour que son alter ego robotique puisse se défendre sur le ring, l’impact de la scène est d’autant plus fort qu’il touche trois niveaux de lecture. Cette séquence exprime visuellement l’idée qui sous-tend le film tout entier : celle d’un père qui se bat – au sens propre – pour son fils. Elle illustre également l’adéquation entre l’action à l’écran et la technologie utilisée pour lui donner corps, autrement dit la motion capture (de vrais boxeurs équipés de capteurs ont assuré la chorégraphie des robots en synthèse). Elle revient enfin aux fondements mêmes de la nouvelle de Matheson en nous questionnant sur la pertinence des sports de combat. Pourquoi ne pas imaginer dans un futur proche que la boxe devienne un sport enfin digne de ce nom (au lieu de la boucherie bestiale actuellement en vigueur) où de vrais athlètes effectueraient d’étonnantes performances physiques tandis que des machines prendraient les coups à leur place ? Du coup, malgré son avalanche de bons sentiments et ses facilités scénaristiques, Real Steel fait souvent mouche et se laisse apprécier avec beaucoup d’enthousiasme.

© Gilles Penso

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CHRONICLE (2012)

Un film de super-héros ultra-réaliste filmé par une caméra amateur : tel est le défi que se lancent le scénariste Max Landis et le réalisateur Josh Trank

CHRONICLE

2012 – USA

Réalisé par Josh Trank

Avec Dale Dehaan, Alex Russell, Michael B. Jordan, Michael Kelly, Ashley Hinshaw, Bo Peterson, Anna Wood, Rudi Malcom

THEMA SUPER-HEROS

Non content d’être le fils du réalisateur du Loup-Garou de Londres et des Blues Brothers, Max Landis est un scénariste extrêmement inventif. Lorsqu’il s’attaque au script de Chronicle, aux côtés du jeune réalisateur Josh Trank, c’est pour mieux dynamiter deux sous-genres alors en pleine expansion depuis le début des années 2000 : le film de super-héros et le « found footage » (ces fameuses fausses images d’archives soi-disant tournées avec des caméras amateur, dans la lignée de Blair WitchCloverfield et Diary of the Dead). A priori, les exploits de justiciers dotés de pouvoirs surhumains et les prises de vues agitées en vidéo HD ne vont pas de pair. Le pari de Chronicle est justement de les marier pour obtenir un résultat unique. La chronique qui donne au film son titre est celle d’Andrew (Dale Dehaan), un lycéen introverti et instable coincé entre un père alcoolique et une mère malade. Pour prendre du recul sur cette situation oppressante, il décide de filmer son quotidien avec une caméra fraîchement acquise. Le long-métrage est donc vu à travers le prisme de cet objectif.

Les premières séquences nous offrent le constat désenchanté d’une existence frustrante. La situation évolue le soir où Andrew, son cousin Matt (Alex Russell) et son ami Steve (Michael B . Jordan) découvrent une profonde crevasse dans la forêt. En évoluant à tâtons dans l’excavation, éclairés par la torche de la caméra, ils entrent en contact avec une mystérieuse substance. Dès lors, les trois amis se découvrent des dons télékinétiques. Capables de déplacer de petits objets à distance, ils constatent que leurs pouvoirs s’accroissent au fil des jours. Ils parviennent ainsi à soulever des masses colossales, à s’envoler et à détruire ce que bon leur semble. «De grands pouvoirs entrainent de grandes responsabilités», disait ce bon vieux Spider-Man. Dans la foulée du célèbre adage, Matt et Steve, un peu effrayés par ces capacités qui les dépassent, décident de s’imposer des limites et des règles. Ce n’est pas l’avis d’Andrew, qui s’avère être le plus puissant membre du trio, et qui semble vouloir utiliser ses pouvoirs pour réparer les frustrations dont il est victime.

Pouvoirs et responsabilités

C’est donc la notion de la responsabilité qui est au cœur de Chronicle, avec en filigrane une question passionnante : si un individu moyen se trouve soudain doté d’une force surhumaine, y’a-t-il plus de probabilité qu’il se mue en terrifiant criminel ou en super-héros ? Chronicle cherche sans cesse à préserver une approche réaliste, approche renforcée par son parti pris de mise en scène. A part quelques jeux de montage qui altèrent un peu la crédibilité de la caméra subjective (inserts de plans filmés par d’autres caméras, « jump-cuts » au sein de prises de vues filmées en continuité), le sentiment de vérisme demeure extrêmement fort. Et lorsque les effets spéciaux versent dans le spectaculaire (envolées à la Superman, destructions à grande échelle), l’impression de regarder les images d’actualités d’un journal télévisé s’avère troublante. Produit pour un budget de 12 millions de dollars, Chronicle en a remporté quasiment le double dès son premier week-end d’exploitation aux Etats-Unis, preuve manifeste de l’universalité des problématiques qu’il aborde.

© Gilles Penso

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JOHN CARTER (2012)

Une adaptation très ambitieuse du cycle de Mars écrit par Edgar Rice Burroughs, qui ne trouva pas son public et resta donc sans suite

JOHN CARTER ON MARS

2012 – USA

Réalisé par Andrew Stanton

Avec Taylor Kitsch, Lynn Collins, Samantha Morton, Willem Dafoe, Dominic West, Mark Strong, Thomas Haden Church, Ciaran Hinds

THEMA SPACE OPERA I EXTRA-TERRESTRES

Les univers fantastiques d’Edgar Rice Burroughs sont d’une richesse exemplaire dépassant largement la prolifique littérature qu’il consacra à Tarzan pour s’étendre sur maints territoires inexplorés. Le cycle de Pellucidar fut généreusement porté à l’écran par Kevin Connor au milieu des années 70 (Le Sixième continent, Centre terre : 7ème continent), mais celui de Mars était encore vierge d’une grande adaptation cinématographique. C’est chose faite avec John Carter, inspiré par « La Princesse de Mars » que Burroughs écrivit en 1912. Andrew Stanton, transfuge des studios Pixar pour lesquels il réalisa 1001 Pattes, Le Monde de Némo et Wall-E, s’attaque ici à son premier long-métrage live et nous offre une gigantesque épopée baignée d’un délicieux parfum de nostalgie, comme si les Buck Rogers et Flash Gordon d’antan s’offraient les moyens techniques des superproductions d’aujourd’hui. Le film oppose deux univers qui, à priori, ne peuvent guère cohabiter : un far west concret et réaliste, au cours duquel le hors la loi John Carter fuit les autorités lancées à ses trousses ; et une planète Mars de space opéra, baptisée Barsoom par ses habitants, secouée par une guerre intestine et peuplée de civilisations bariolées.

Ce sont les Héliumites (qui ressemblent aux humains et portent des tatouages écarlates justifiant leur surnom d’ « hommes rouges »), les Zodangiens (ou « hommes blancs ») qui s’opposent à eux, les Therns aux pouvoirs immenses et aux intentions énigmatiques, et les Tharks qui se rassemblent en peuplades primitives et se distinguent par une anatomie singulière (un corps vert filiforme de deux mètre cinquante de haut, quatre bras et une bouche ornée de défenses). Par leur représentation visuelle et les drames qui s’y nouent, les cités de Barsoom sont ici très proches des tragédies gréco-romaines. La présence de Ciaran Hinds, ex-Jules César de la serie Rome, dans le rôle de l’empereur Tardos Mors, renforce ce sentiment. Tout comme les tenues d’inspiration antique qui se portent à la cour, ainsi que les bâtiments en ruine jonchant les panoramas désertiques de la planète.

Un péplum intergalactique

Et dans ce « péplum intergalactique », John Carter agit quasiment comme un Maciste ou un Hercule, autrement dit un redresseur de torts neutre doté d’une force exceptionnelle (grâce à la différence de gravité entre la Terre et Mars) qui déambule volontiers torse nu pour renverser les régimes dictatoriaux et rétablir sur le trône la belle princesse déchue. Gorgé d’effets visuels magnifiques, John Carter se pare d’un bestiaire particulièrement imaginatif : les Tharks, bien sûr, mais aussi un gros chien à la gueule démesurée qui court à la vitesse de l’éclair, des montures pachydermiques juchées sur huit pattes massives, et deux titanesques simiens albinos qui surgissent dans un combat d’arène époustouflant à côté duquel celui de L’Attaque des clones fait bien pâle figure. Dans la foulée d’AvatarJohn Carter marque donc le retour d’une science-fiction à l’ancienne et, malgré un accueil tiède au box-office, s’amorce comme le starting block d’une nouvelle saga. Le film est dédié à Steve Jobs, « une inspiration pour nous tous », comme l’affirme le générique de fin. 

 

© Gilles Penso

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