MUTANTS (2009)

Une pathétique histoire d'amour sur fond de fin du monde entre une jeune femme et un homme en proie à une terrible mutation

MUTANTS

2009 – FRANCE

Réalisé par David Morley

Avec Hélène de Fougerolles, Francis Renaud, Dida Diafat, Marie-Sohna Condé, Nicolas Briançon, Luz Mando, Driss Ramdi 

THEMA MUTATIONS

« J’ai eu la chance d’être primé en 2005 à Gerardmer avec un court-métrage qui s’appelait Organic », raconte le réalisateur David Morley. « Les producteurs m’ont alors contacté pour faire un long. Mutants est donc un film de commande. » (1) De prime abord, nous sommes sur un terrain familier, balisé par George Romero, Danny Boyle et Juan-Carlo Fesnadillo, celui du monde qui bascule dans l’apocalypse suite à la propagation d’un terrible virus transformant chaque contaminé en créature bestiale assoiffée de chair humaine. Et de fait, l’entrée en matière de Mutants évoque beaucoup 28 jours plus tard et surtout sa séquelle 28 semaines plus tard. Morley ne renie absolument pas cette double référence, déclamant même sans complexes son penchant pour les films de zombies. Mais le moteur de son premier long-métrage, sa force et sa personnalité résident ailleurs. Car avant d’être un film de monstres, Mutants est une histoire d’amour, une romance d’autant plus poignante qu’on la sait d’emblée vouée à l’échec.

D’une certaine manière, le « film de commande » se mue ainsi en véritable « film d’auteur ». Ses héros sont Sonia et Marco (Hélène de Fougerolles et Francis Renaud), deux secouristes ayant miraculeusement échappé au virus et trouvant refuge dans un immense bâtiment désaffecté perdu au milieu d’une forêt sinistre drapée d’un linceul de neige. La trêve est courte, car Marco présente les premiers symptômes de la contamination. Mordu par un mutant, il s’apprête à devenir l’un d’entre eux, et l’amour inconditionnel que lui voue Sonia risque d’être mis à mal par cette monstruosité larvée qui ne saurait tarder à émerger.

L'horrible métamorphose

Contrairement à ce que sa filmographie précédente pourrait laisser penser, Hélène de Fougerolles est une fan inconditionnelle de cinéma de genre, sa culture encyclopédique en la matière ayant nourri sa prestation dans Mutants, qu’elle considère sans sourciller comme l’un de ses meilleurs rôles. Et on ne saurait lui donner tort. Fragile, sensible, à fleur de peau, elle nous touche et nous émeut avec une justesse désarmante. « David Morley voulait que je fasse un stage de maniement des armes et de cascades, mais j’ai préféré éviter », nous révèle-t-elle. « La fille que je joue n’a jamais tenu une seule arme de sa vie, elle est gauche, et il fallait que je joue le personnage comme ça. » (2) En ce sens, Sonia est moins proche de la Sigourney Weaver d’Aliens que de la Geena Davis de La Mouche. L’horrible métamorphose qui guette son âme sœur nous renvoie donc à l’univers de David Cronenberg, que le cinéaste adule depuis ses plus jeunes années. Quant à Francis Renaud, il s’avère hallucinant dans un registre difficile et intense. « J’avais deux références dans ma tête », nous dit-il. « Le jeu de Jack Nicholson dans Shining et  The Thing de Carpenter » Principalement centré sur ses personnages, Mutant n’en délaisse pas pour autant la mise en forme, magnifiant les décors naturels enneigés par une photographie somptueuse, décuplant l’impact des séquences de suspense par une bande son efficace (où plane l’ombre des compositions de Carpenter) et bénéficiant d’effets spéciaux de maquillage extraordinaires muant les comédiens en abominations n’ayant plus grand-chose d’humain.


(1), (2) et (3) Propos recueillis par votre serviteur en février 2009
 

© Gilles Penso

 

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X-MEN ORIGINS : WOLVERINE (2009)

Le plus célèbre des X-Men a droit à son propre film, revenant sur les origines de son pouvoir et de sa bestialité griffue

X-MEN ORIGINS : WOLVERINE

2009 – USA

Réalisé par Gavin Hood

Avec Hugh Jackman, Liev Schreiber, Danny Huston, Will.A.Am, Lynn Collins, Kevin Durand, Dominic Monaghan, Taylor Kitsch

THEMA SUPER-HEROS I MUTATIONS I SAGA X-MEN

Après la désertion de Bryan Singer et l’accueil très modéré que les fans réservèrent au troisième épisode, la franchise X-Men semblait mal en point. La Fox sortit donc de son chapeau une idée très à la mode : la prequel. Pourquoi ne pas reprendre le concept à reculons en racontant les origines des mutants les plus populaires du Marvel Comic Group ? L’idée se tient, d’autant que Wolverine, le X-Man favori des bédéphiles, est un personnage amnésique à la recherche de ses racines, et qu’une porte s’ouvrait vers d’intéressantes révélations dans les deux premiers X-Men. La série X-Men Origins s’inaugure donc logiquement avec Logan que nous découvrons dans sa prime enfance, déjà détenteur de deux capacités surhumaines : une guérison instantanée de toutes ses blessures et des griffes rétractiles qui surgissent de ses poings. Son frère Victor possède des pouvoirs très similaires. Inséparables, ils participent à toutes les guerres et s’engagent finalement dans une unité spéciale constituée de mutants comme eux. Mais face aux exactions du commando, Logan se retire et coule des jours heureux au fin fond du Canada en compagnie d’une institutrice dont il est éperdument amoureux. Jusqu’à ce que son passé ne le rattrape…

Investi plus que jamais dans le rôle de Wolverine, Hugh Jackman excelle comme toujours sous les traits de l’homme-bête aux griffes d’adamantium, tout en occupant sur le film un poste de producteur qui l’amène notamment à sélectionner ses partenaires de jeu. En ce sens, on ne peut que le féliciter du choix de Liev Schreiber pour incarner son frère et ennemi intime. Bestial, féroce, inquiétant, cet acteur aux mille visages (on a pu l’apprécier dans des films aussi variés que Scream, Jacob le menteur ou Un Crime dans la tête) constitue la nemesis idéale de Wolverine et participe aux séquences les plus intenses du film. Autre décision artistique inattendue : Gavin Hood derrière la caméra. Peu habitué au cinéma d’action, le réalisateur d’origine africaine s’était distingué avec Mon nom est Tsotsi, mais il faut bien avouer que sa patte transparaît peu dans X-Men Origins, tant le produit reste formaté aux normes du studio Fox.

La lutte avec « Dents de Sabre »

Cette carence de personnalité ôte au film le supplément d’âme qui distinguaient Spider-Man, Iron Man, The Dark Knight ou Watchmen de leurs pairs. Mais l’implication des comédiens et les trouvailles du scénario rachètent en grande partie l’anonymat stylistique du film. Wolverine parvient en effet à retracer les premiers pas du super-héros en s’inspirant le plus fidèlement possible du comics original (malgré un changement de taille : ici, le super-vilain « Dents de Sabre » est devenu le frère de Logan) tout en mettant en scène de nombreux mutants non encore exploités par la saga (notamment Gambit et Deadpool) et en conservant une cohérence totale avec les faits relatés dans les trois films précédents. S’il pèche un peu par excès de rebondissements au cours du climax, le script remplit donc son office avec les honneurs, et ménage une place raisonnable pour les affrontements inter-mutants qui constituent évidemment les inévitables morceaux de bravoure du métrage et étonnent souvent par leur férocité et leur bestialité.


© Gilles Penso

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STAR TREK (2009)

Sept ans après la fin de la saga Star Trek au cinéma, J.J. Abrams relance la franchise en jouant la carte de la prequel

STAR TREK

2009 – USA

Réalisé par J.J. Abrams

Avec Chris Pine, Zacchary Quinto, Eric Bana, Simon Pegg, Winona Ryder, Karl Urban, John Cho, Zoe Saldana

THEMA SPACE OPERA I FUTUR I EXTRA-TERRESTRES I SAGA STAR TREK

Après l’accueil tiédasse de Star Trek Insurrection et Star Trek Nemesis, l’idée d’un épisode « prequel », évoquée dès la fin des années 80, fut ressortie des placards par Paramount. Et pour redorer le blason de la saga, J.J. Abrams était le candidat idéal. Créateur de séries novatrices (Alias, Lost), adaptateur de séries cultes (Mission Impossible 3), modernisateur des vieilles recettes (Cloverfield), il s’empare de l’univers de Gene Roddenberry et l’accommode aux goûts des années 2000. L’un des plus gros pièges de ce « rétro-Star Trek » aurait été, comme George Lucas sur la « prélogie » Star Wars, de déployer les images de synthèse dernier cri pour montrer une technologie extrêmement élaborée, alors que le film est censé se dérouler avant la série des années 60, plutôt avare en terme d’effets spéciaux. Or Abrams ne cède pas à la tentation. L’Enterprise n’a pas été relooké, les téléportations utilisent des effets à l’ancienne, l’équipage porte toujours des pyjamas (pour les hommes) et des mini-jupes (pour les femmes). En ce sens, Star Trek 2009 a un côté vintage franchement agréable. « Comment donner une vision “sixties” du futur qui fonctionne aujourd’hui ? C’était un défi de tous les instants, lié à la technologie mais aussi  aux situations, aux costumes, aux accessoires, aux vaisseaux », confirme le réalisateur.  « Fort heureusement, le concept de Roddenberry s’attachait avant tout à la profondeur de ses personnages, la technologie ne venant qu’à l’arrière-plan. » (1)

Le deuxième piège eut été de distribuer les rôles principaux aux acteurs les plus « bankables » du moment. Ici encore, le cinéaste opère des choix intelligents et trouve les interprètes idéaux, à la fois proches physiquement de leurs modèles et capables d’imprégner l’équipage d’une personnalité unique. « Il ne s’agissait pas de recréer la performance des acteurs qui nous ont précédé, mais d’y injecter notre propre point de vue », explique Zachary Quinto, parfait en Spock (2). Ce que confirment Chris Pine, le nouveau Kirk (« je n’ai pas essayé de reproduire le jeu de William Shatner puisque je devais incarner un moment dans la vie du personnage qui n’avait pas encore été montré » (3)), et Zoe Saldana, ravissante Uhura (« Nichelle Nichols est une véritable icône et j’ai voulu lui ressembler en tant que femme et qu’artiste sans pour autant imiter son jeu » (4)).

Un Star Trek moderne mais ancré dans la tradition

Les seules vraies « têtes d’affiche » sont Winona Ryder (apparaissant brièvement en mère de Spock) et Eric Bana (méconnaissable dans le rôle du redoutable Nero ivre de vengeance). La grande réussite de J.J. Abrams aura surtout été de concevoir un Star Trek moderne, porté par un Kirk effronté et tête brûlée qui représente un pôle d’identification idéal pour les jeunes spectateurs et ne révèle son héroïsme qu’au prix de douloureuses épreuves. Cerise sur le gâteau, Leonard Nimoy nous gratifie d’une prestation émouvante dépassant largement le cadre de la traditionnelle figuration en guest-star. Seuls bémols : une partition manquant d’un véritable thème épique et un rythme global pas toujours soutenu (le film aurait probablement pu être allégé d’un bon quart d’heure). Quoiqu’il en soit, l’aventure Star Trek est bel et bien repartie pour un tour, pour le plus grand bonheur des trekkies du 21ème siècle.

 

(1), (2), (3) et (4) Propos recueillis par votre serviteur en avril 2009.

 

© Gilles Penso

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STAR TREK NEMESIS (2002)

Le dernier épisode de la Nouvelle Génération tente de combler sa simplicité scénaristique par une belle collection de séquences d'action

STAR TREK NEMESIS

2002 – USA

Réalisé par Stuart Baird

Avec Patrick Stewart, Jonathan Frakes, Brent Spiner, Levar Burton, Michael Dorn, Marina Sirtis, Gates McFadden, Tom Hardy

THEMA SPACE OPERA I FUTUR I EXTRA-TERRESTRES I SAGA STAR TREK

Quatre ans séparent Star Trek Insurrection de Star Trek Nemesis. Nicholas Meyer, réalisateur des excellents épisodes 2 et 6, fut un temps envisagé pour redorer le blason de la saga, mais le talentueux cinéaste se désista lorsqu’il apprit qu’on ne le laisserait pas retoucher le scénario. C’est donc Stuart Baird, ancien monteur des films de Richard Donner et réalisateur d’U.S. Marshall, qui prend le relais. Sa mise en scène s’avère régulièrement rythmée par d’ébouriffantes séquences d’action, mais le script est plutôt sommaire. L’équipage de l’Enterprise a pour mission de rétablir les liens diplomatiques entre la Fédération et le peuple de Romulus. Sur place, le commandant Picard découvre que cette planète a été assujettie par Shinzon, un humain jadis réduit en esclavage puis cloné à… son image ! Et comme tous les vilains, celui-ci envisage de détruire la Terre…

Le film démarre sur des chapeaux de roue, avec un prologue au cours duquel le sénat romulien (qui n’a rien à envier à celui de Rome) est anéanti par une arme chimique provoquant la décomposition avancée de tous ses membres. Ce massacre surprenant s’enchaîne avec une séquence de course-poursuite à la Mad Max, au beau milieu d’une planète rocailleuse, où le capitaine Picard, le klingon Worf et l’androïde Data, dans un bolide lunaire aux allures de Lem amélioré, récupèrent les pièces détachées d’un robot jumeau de Data puis sont pris en chasse par des barbares armés jusqu’aux dents. Le reste du métrage n’est hélas pas du même acabit.

« Que suis-je pendant que tu existes ? »

Certes, Stuart Baird s’efforce de collectionner d’autres séquences d’action nerveuses (notamment la fuite de Picard et Data dans les coursives du vaisseau romulien avec une navette « scorpion »), les effets de maquillage sont franchement réussis, la partition énergique modernise avec inventivité les thèmes de Jerry Goldsmith et Alexander Courage et le personnage de Shinzon nous offre de belles confrontations avec Picard (« Que suis-je pendant que tu existes ? », lui lance-t-il en proie à une angoisse existentielle. « Rien qu’une ombre ? Un écho?»). Malgré tout, Star Trek Nemesis ne parvient jamais à impliquer le spectateur ni à atteindre le souffle épique et la dimension politique inhérents au concept créé par Gene Roddenberry. Le film s’achève sur un sacrifice qui n’est pas sans évoquer celui de Monsieur Spock à la fin de Star Trek 2, mais la séquence ne parvient pas pour autant à susciter l’émotion qui serait de mise en pareil contexte. Excellent technicien, Stuart Baird ne possède visiblement pas la sensibilité d’un metteur en scène et d’un narrateur dignes de ce nom, et le résultat à l’écran en pâtit. Moins raté qu’on a bien voulu le dire (il suffit de se souvenir de l’effroyable Star Trek 5 pour relativiser l’échec artistique de celui-ci), Star Trek Nemesis fut pourtant le film le moins rentable de la saga et ne connut pas les honneurs d’une sortie en salles en nos contrées. Après le banal Star Trek Insurrection, on aurait donc pu le considérer comme un chant du cygne définitif de la franchise Star Trek… Jusqu’à ce que J.J. Abrams ne reprenne les choses en main sept ans plus tard.

© Gilles Penso

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STAR TREK INSURRECTION (1998)

Jonathan Frakes peine à retrouver la flamme qui l'animait pendant la réalisation de Star Trek Premier Contact et se perd dans une intrigue vaguement mystique

STAR TREK INSURRECTION

1998 – USA

Réalisé par Jonathan Frakes

Avec Patrick Stewart, Jonathan Frakes, Brent Spiner, Levar Burton, Marina Sirtis, Donna Murphy, F. Murray Abraham, Anthony Zerbe

THEMA SPACE OPERA I FUTUR I EXTRA-TERRESTRES I ROBOTS I SAGA STAR TREK

Fort du succès artistique et financier de Star Trek Premier Contact, le réalisateur Jonathan Frakes s’efforce de garder le cap avec Star Trek Insurrection. Hélas, après une séquence introductive surprenante, le neuvième film de la saga se perd dans un script balourd qui semble vaguement s’inspirer des Horizons perdus de Frank Capra sans parvenir à en approcher le mysticisme et la profondeur. Au début du film, l’androïde Data (Brent Spiner) devient fou et se met à attaquer un poste d’observation de la Fédération installé secrètement sur la planète Ba’ku. A la demande de l’amiral Dougherty (Anthony Zerbe), le capitaine Picard (Patrick Stewart) et l’équipage de l’Enterprise mettent tout en œuvre pour arrêter Data et comprendre son changement de comportement. Sur place, ils découvrent un vaisseau holographique dissimulé dans un lac. Picard comprend alors que Dougherty complote avec la redoutable race des Son’ha pour voler au peuple Ba’ku, de pacifiques villageois vivant en harmonie avec la nature, leur secret de jeunesse éternelle. Picard, qui n’est pas insensible aux charmes de la belle Ba’ku Anji (Donna Murphy), va devoir désobéir aux ordres de sa hiérarchie (d’où le sous-titre d’Insurrection) pour éviter la déportation des six cents villageois…

F. Murray Abraham incarne un grand vilain parfaitement caricatural sous des tonnes de latex, tandis que Frakes joue tant qu’il peut la carte de la romance et de l’humour. Mais le niveau du film ne dépasse jamais celui d’un épisode moyen (les décors recyclent d’ailleurs en grande partie ceux des séries Star Trek la Nouvelle Génération et Star Trek Voyager) et l’on s’étonne que le réalisateur de Star Trek Premier Contact, considéré par beaucoup de fans comme le meilleur épisode de la saga initiée en 1979, n’ait pas su donner plus de souffle et de dynamisme à cet opus désespérément fade. Les trekkies superstitieux (il y en a !) invoquèrent même la malédiction des chiffres, selon une théorie affirmant que les Star Trek pairs sont toujours plus réussis que les impairs. Une théorie qui laisse perplexe, évidemment. Quoique lorsqu’on se souvient de Star Trek 3Star Trek 5 et Star Trek Générations

Un épisode vite oublié

Le script de Michael Piller est en grande partie en cause – malgré une entrée en matière très intrigante et intelligemment mise en scène – et les comédiens ne font pas vraiment dans la dentelle. Seul Patrick Stewart tire vraiment son épingle du jeu, ce qui ne surprend guère puisque cet immense acteur a toujours su conserver son charisme en toutes circonstances (même lors des scènes de séduction qui pourraient pourtant facilement frôler le ridicule). Restent d’exceptionnels effets spéciaux, notamment des séquences spatiales qui, pour la première fois dans l’histoire de la série, sont intégralement numériques. On note aussi une très étonnante petite créature en image de synthèse dont le réalisme et l’expressivité sont souvent bluffants, ainsi que cet étonnant hologramme de vaisseau spatial immergé dans un lac. Evidemment, ni ces prouesses techniques, ni les belles envolées symphoniques de Jerry Goldsmith ne sauvent le film qui sombra bien vite dans un oubli poli.

© Gilles Penso  

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STAR TREK PREMIER CONTACT (1996)

Pour sa première aventure solo sur grand écran, l'équipage de la Nouvelle Génération rencontre les redoutables Borgs

STAR TREK FIRST CONTACT

1996 – USA

Réalisé par Jonathan Frakes

Avec Patrick Stewart, Jonathan Frakes, Brent Spiner, LeVar Burton, Michael Dorn, Gates McFadden, Marina Sirtis

THEMA SPACE OPERA I EXTRA-TERRESTRES I FUTUR I VOYAGES DANS LE TEMPS I SAGA STAR TREK

Après avoir dirigé plusieurs épisodes de séries TV, l’acteur/réalisateur Jonathan Frakes passe pour la première fois à la mise en scène pour le grand écran à l’occasion de ce huitième Star Trek version cinéma et s’en tire avec les honneurs. Le film démarre sur des chapeaux de roue et son rythme reste soutenu d’un bout à l’autre. Il faut dire que les scénaristes ont eu la bonne idée de redonner la vedette aux méchants les plus redoutables qu’ait jamais rencontré l’équipage de l’Enterprise, toutes générations confondues. Il s’agit des Borgs, d’abominables cyborgs dotés d’un cerveau commun et fonctionnant selon le modèle d’une ruche. Leur but : assimiler tous ceux qu’ils croisent et se multiplier jusqu’à devenir la seule forme de vie de l’univers.

Après un mémorable affrontement contre le capitaine Jean-Luc Picard dans un des épisodes de Star Trek la Nouvelle Génération, les voilà de retour, en cette bonne vieille année 2373, avec un stratagème qu’ils semblent avoir emprunté à Terminator : revenir dans le passé, exactement 310 ans plus tôt, à l’époque où les humains ont établi leur premier contact avec une race extra-terrestre, afin d’empêcher la création de la Fédération et d’asseoir très tôt leur suprématie. L’équipage de l’Enterprise les suit donc dans le vortex spatio-temporel et tente de convaincre les humains du passé de s’allier à eux pour enrayer les plans des Borgs. Le film se pare de séquences à suspense fort efficaces, notamment l’affrontement en apesanteur à flanc de vaisseau ou le climax au cours duquel Picard est en bien mauvaise posture. Avide des meilleures références filmiques possible, Jonathan Frakes visionna attentivement Les Dents de la mer, Rencontres du troisième type, Alien, Blade Runner et Aliens avant d’attaquer la mise en scène de Star Trek Premier Contact. Comme références, on connaît pire !

Une bataille spatiale épique

Des effets spéciaux très étonnants émaillent également le récit, l’un des moindres n’étant pas la tête de la reine des Borgs qui est suspendue dans les airs puis vient se fixer sur son corps, le tout en plan-séquence. Autre séquence mémorable : la bataille spatiale qui oppose plusieurs vaisseaux de la Fédération au gigantesque cube volant des Borgs. Selon la rumeur, un Faucon Millenium est dissimulé parmi les vaisseaux s’agitant au cours de ce titanesque pugilat. Les plus observateurs seront invités à vérifier la véracité de cette information ! Côté casting, on s’étonne face à la performance à contre-emploi de James Cromwell. Habitué aux personnages stricts et propres sur eux (Babe, L’Effaceur, L.A. Confidential), il incarne ici le professeur Zefram Cochrane, un scientifique excentrique, alcoolique et fou de rock’n roll. Pilier régulier de la série, le compositeur Jerry Goldsmith a mêlé le fameux motif générique de la série des années 60, celui, magnifique, qu’il créa pour Star Trek le film, et un nouveau thème lyrique de toute beauté. Il n’est donc pas le moindre des maillons qui ont contribué au succès de ce huitième Star Trek, l’un des épisodes les plus réussis – et les plus rentables – de la saga cinématographique. Frakes s’imposait dès lors comme un réalisateur à suivre de près.

 

© Gilles Penso

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STAR TREK GENERATIONS (1994)

Pourquoi ne pas mélanger les équipages de la série classique et de la Nouvelle Génération dans un même film ? En théorie ça semblait être une bonne idée…

STAR TREK GENERATIONS

1994 – USA

Réalisé par David Carson

Avec Patrick Stewart, William Shatner, Jonathan Frakes, Brent Spiner, Malcom McDowell, Michael Dorn, Walter Koenig

THEMA SPACE OPERA I EXTRA-TERRESTRES I FUTUR I VOYAGES DANS LE TEMPSSAGA STAR TREK

Le capitaine Kirk et son équipage ayant terminé en beauté leurs aventures dans Star Trek 6 et la série Star Trek la Nouvelle Génération connaissant un succès croissant, la logique poussa Paramount à mettre en vedette le nouvel équipage dans ce septième épisode cinématographique budgétisé à 35 millions de dollars. Cependant, pour prendre le relais, une dernière apparition de Kirk et de ses compagnons s‘imposait. Peu motivés par le scénario, Leonard Nimoy, qui se vit pourtant proposer le poste de réalisateur en plus de son rôle habituel de Spock, et George Takei se retirèrent du projet. Quant à DeForrest Kelley, il ne put se rendre fidèle au poste pour des raisons de santé déclinante. Le vénérable interprète du docteur McCoy allait passer l’arme à gauche cinq ans plus tard d’un cancer de l’estomac. William Shatner, Walter Koenig et James Doohan assurent donc le relais.

Au début du film, Kirk, Scotty et Chekov assistent au lancement de l’Enterprise B et à son voyage inaugural vers Pluton. Or le vaisseau capte un SOS du Lakul, transporteur chargé de réfugiés. Le Capt Harriman décide de secourir le Lakul, mais n’arrive à sauver qu’un tiers de ses occupants, dont le Dr Soran (Malcolm McDowell) qui exige d’être ramené sur sa planète. Le Lakul implose peu après, sous l’effet d’un champ gravitationnel qui endommage l’Enterprise. Kirk, qui tenait une manœuvre désespérée pour sauver le vaisseau, est aspiré dans le vide. 78 ans plus tard, l’Enterprise D, sous le commandement de Jean-Luc Picard, reçoit un signal de détresse de l’étoile Armagosa, assaillie par un détachement Romulien…

« Le temps est le feu dans lequel nous brûlons »

Réalisé par David Carson, un habitué de Star Trek la Nouvelle Génération, le film part d’une idée intéressante (créer une rencontre entre les deux générations, par le biais d’un paradoxe spatio-temporel) mais manque singulièrement de rythme, de lyrisme et d’humour. L’androïde Data (Brent Spiner) tente bien d’égayer l’histoire en exacerbant des émotions humaines mal contrôlées, mais chacune de ses tentatives tombe à plat. Le Vortex, censé représenter un lieu de bonheur absolu plus attirant encore que le chant des sirènes, se résume à un repas de Noël en famille pour Picard et à une ferme tranquille pour Kirk. Difficile d’imaginer qu’un homme (en l’occurrence Malcolm McDowell, sous-exploité en méchant sans surprises) soit capable de dévaster l’univers pour y replonger. « Le temps est le feu dans lequel nous brûlons », déclame-t-il avec emphase. La scène la plus spectaculaire du film est sans doute l’atterrissage en catastrophe de l’Enterprise, servie par des effets spéciaux extraordinaires qui s’avèrent, d’une manière générale, les éléments les mieux maîtrisés du film. Mixant les dernières avancées technologiques en matière de maquettes et d’images de synthèse, ils sont une fois de plus signés par l’équipe d’ILM. Notons aussi quelques belles idées visuelles, comme l’équipage nouvelle génération célébrant la promotion du lieutenant Worf sur un galion du 18ème siècle, ou la bouteille de champagne qui traverse l’espace, au cours du générique, pour se briser sur l’Enterprise.

© Gilles Penso

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STAR TREK 6 : TERRE INCONNUE (1991)

La saga Star Trek étant tombée bien bas, Nicholas Meyer reprend les choses en main et signe un épisode palpitant aux fortes répercussions politiques

STAR TREK VI – THE UNDISCOVERED COUNTRY

1991 – USA

Réalisé par Nicholas Meyer

Avec William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, James Doohan, Walter Koenig, Nichelle Nichols

THEMA SPACE OPERA I FUTUR I EXTRA-TERRESTRES I SAGA STAR TREK

L’échec artistique et financier de Star Trek 5 provoqua un certain remue-ménage au sein de la Paramount. Soucieux de dynamiser une franchise bien mal en point, le producteur Harve Bennet proposa un Starfleet Academy racontant la jeunesse de l’équipage de l’Entreprise (Ethan Hawke fut envisagé dans le rôle du jeune Kirk, et John Cusack dans celui de Spock). Rejetant cette idée (la « prequel » n’étant pas encore à la mode), le studio s’orienta vers un nouvel épisode plus « classique », doté d’un modeste budget de 26 millions de dollars. L’idée était de donner une dernière fois la vedette à l’équipage classique afin de pouvoir consacrer les futurs longs-métrages à celui de la nouvelle génération.

Après Star Trek 2, Nicholas Meyer reprend ainsi les commandes, laissées vacantes par un William Shatner plus habile en capitaine qu’en metteur en scène, et insuffle à ce sixième Star Trek cinématographique une dimension politique du plus grand intérêt. Après tout, la vraie richesse de la science-fiction a toujours été d’extrapoler à partir des événements réels (scientifiques mais aussi ethnologiques, politiques ou sociaux). Cette approche relie un peu le film à quelques épisodes de la série originale qui n’hésitaient pas non plus à se servir de l’anticipation comme prétexte à des paraboles sociales où il était question de racisme, de guerre, de neutralité de ventes d’arme, etc. S’inspirant de la catastrophe de Tchernobyl, de la crise des missiles cubains de 1962 et du rôle de Gorbatchev dans le rapprochement Est-Ouest et de l’effondrement du communisme, Meyer et Denny Martin Flinn rédigent un script brillant.

Tchernobyl dans l'espace

A cause de l’explosion de l’une de ses lunes, l’empire Klingon s’apprête à se morceler, ce qui ne fait pas l’affaire de la Fédération. A trois mois de la retraite, le capitaine Kirk, à bord de l’Enterprise, est envoyé en mission pour rencontrer Gorkon, un Klingon pacifiste, désireux de réaliser une alliance avec la Fédération. Mais Gorkon est assassiné par des forces conservatrices avant que le traité ne soit signé. Accusés du meurtre par un Klingon aux allures de pirate, James Kirk et le docteur McCoy se retrouvent dans une prison galactique d’où ils parviennent à s’évader grâce à une créature humanoïde (incarnée par le top model Imam) qui change de forme à loisir grâce à des morphings assez efficaces (bien que leur impact ait été banalisé par le clip « Black or White » de Michael Jackson et ses innombrables imitations). Car les effets visuels d’ILM bénéficient cette fois ci des vertus du traitement numérique. Dans ce domaine, on se souviendra surtout de la scène du meurtre en apesanteur, où le sang des victimes s’échappe de leur corps sous forme de bulles flottantes, ou encore des magnifiques vues de l’Enterprise quittant sa base. La partition musicale de Cliff Eidelman, en revanche, s’avère moins mémorable que les splendeurs symphoniques composées par Jerry Goldsmith et James Horner. Star Trek 6, assurément l’un des meilleurs épisodes de la série sur grand écran, marque officiellement les adieux de l’équipage de l’Enterprise, désormais à la retraite. Au cours du générique de fin, chaque interprète officialise ces adieux en signant son nom à la main.

 

© Gilles Penso 

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DANS LA BRUME ÉLECTRIQUE (2009)

Bertrand Tavernier dirige outre-Atlantique Tommy Lee Jones dans une histoire policière aux confins du surnaturel

IN THE ELECTRIC MIST

2009 – FRANCE / USA

Réalisé par Bertrand Tavernier

Avec Tommy Lee Jones, John Goodman, Peter Sarsgaard, Ned Beatty, James Gammon, Mary Steenburgen, Levon Helm

THEMA TUEURS I FANTÔMES

En donnant naissance à l’inspecteur Dave Robicheaux, l’écrivain James Lee Burke prouva que la Lousiane pouvait être le décor idéal d’enquêtes policières moites et lyrique. Héros d’une vingtaine de romans, il fit sa première incursion à l’écran en 1996 avec Vengeance froide de Phil Joannou, sous les traits d’Alec Baldwin, mais cette « hollywoodisation » du personnage s’éloignait quelque peu de l’atmosphère des textes de Burke. Séduit par le roman « In the Electric Mist with Confederate Dead » (autrement dit « Dans la brume électrique avec les morts confédérés »), Bertrand Tavernier a jeté son dévolu sur Tommy Lee Jones, interprète idéal à ses yeux de Robicheaux, et a emmené son équipe à la Nouvelle-Orléans pour un tournage intensif de quarante jours. « Bertrand a toujours voulu tourner dans les vrais lieux historiques de ses films », raconte le directeur de la photographie Bruno de Keyzer. « A l’époque de La Vie et rien d’autre, il nous avait tous emmenés pendant deux mois à Verdun. Le directeur de production et moi-même tentions de le convaincre qu’un champ en plein hiver pouvait tout aussi bien être filmé à cinquante kilomètres de Paris, mais il est resté inflexible. Pour Dans la Brume Electrique, il a procédé de la même façon, et nous sommes allés filmer dans les lieux exacts décrits par James Lee Burke. » (1)

Nous sommes donc à New Iberia, en Louisiane, théâtre d’une série de meurtres atroces perpétrés sur de très jeunes femmes. Alors qu’il vient de découvrir une nouvelle victime, l’inspecteur Robicheaux rencontre Elrod Sykes (Peter Sarsgaard), une grande star hollywoodienne venue tourner un film sur la guerre de Sécession produit par Julius Balboni (John Goodman), une des grandes figures de la mafia locale. Bientôt, Elrod confie à Dave qu’il a repéré dans un bayou des ossements humains enchaînés… Tavernier ayant décidé d’aborder son récit sous un angle extrêmement réaliste et de ne jamais s’appesantir sur l’état des victimes, Dans la brume électrique est à priori plus proche du film noir que du film d’épouvante façon Seven.

Un étrange paradoxe temporel

Or si le fantastique surgit progressivement au sein de cette enquête noyée dans les bayous brumeux, ce n’est pas sous l’angle de l’horreur inhérente aux histoires de serials killers, mais via un étrange paradoxe temporel dont on ne saurait dire s’il est onirique ou tangible. La première option semble la plus raisonnable, jusqu’à ce qu’un ultime plan, qui n’est pas sans évoquer le final de Shining, ne vienne bouleverser toutes les certitudes. Cette approche résolument anticonformiste a créé une tension croissante entre Tavernier et ses producteurs américains pendant la post-production du film. « Les Américains préféraient un thriller plus classique », explique De Keyzer. « Chacun a donc fait son montage. Celui de Bertrand est sorti en salles en France, et le montage américain a été directement distribué en DVD aux Etats-Unis, ce qui est franchement dommage. » (2) D’autant plus dommage que dans sa version « française », Dans la brume électrique est un excellent polar mystique, transcendé par le jeu tourmenté de Tommy Lee Jones, la prestation réjouissante de John Goodman et la présence lumineuse de Mary Steenburgen.


(1) et (2) Propos recueillis par votre serviteur en mars 2009

© Gilles Penso

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KRAKEN, LE MONSTRE DES PROFONDEURS (2006)

Le spécialiste des films de monstres Tibor Takacs met en scène un homme désireux de venger la mort de ses parents emportés par un titanesque monstre marin

KRAKEN : TENTACLES OF THE DEEP / DEADLY WATER

2006 – USA

Réalisé par Tibor Takacs

Avec Charlie O’Connell, Victoria Pratt, Jack Scalia, Kristi Angus, Cory Monteith, Aleks Paunovic, Nicole McKay

THEMA MONSTRES MARINS I MYTHOLOGIE

Tibor Takacs a marqué la fin des années 80 par quelques films d’horreur certes imparfaits, mais mémorables par leur facture inhabituelle, leur approche cauchemardesque et leurs créatures lovecraftiennes. Mais après The Gate et Lectures diaboliques, qui lui valurent les honneurs des fantasticophiles, le cinéaste hongrois s’enferma dans le ghetto du « direct to video » anonyme et interchangeable (Rats, Mosquitoman, Le Trou noir). Produit par Nu Image, spécialiste des grosses bébêtes qui donna déjà dans le tentacule géant avec les deux OctopusKraken est du même acabit, et même si Takacs a imprégné le film de sa passion pour le 20 000 lieues sous les mers de Richard Fleischer (plusieurs hommages au classique des studios Disney et au roman de Jules Verne y sont disséminés), sa mise en scène ne transcende guère un postulat assez passe-partout. Trente ans ont passé depuis que Ray Reiter (Charlie O’Connell, le frère de Jerry O’Connell) a été témoin de la disparition en mer de ses parents, victimes de l’attaque d’un calamar géant. En se joignant à l’expédition d’un groupe d’archéologues explorant les fonds marins à la recherche d’un trésor légendaire, il espère bien retrouver et détruire le monstre qui l’a doté du statut peu enviable d’orphelin. Mais ses désirs de vengeance vont être contrecarrés par la présence d’un mafieux prêt à tout pour s’emparer du trésor…

Si les premières scènes du film laissent imaginer quelques débordements gore assez peu « mainstream » (l’homme décapité par un câble tendu), le reste du métrage s’avère bien plus sobre côté horreur, se contentant la plupart du temps de faire bouillonner de l’eau rouge pour évoquer les victimes de la créature. Cette dernière, conçue en image de synthèse par Scott Coulter (grand pourvoyeur des monstres de Nu Image), manque hélas de crédibilité. Son look, très inspiré par le calamar qu’affrontait Kirk Douglas en 1954, est certes impressionnant, et certaines attaques nocturnes font leur petit effet, dans le sillage du Monstre vient de la mer de Ray Harryhausen. Mais la plupart du temps, la bestiole en 3D trahit sa nature numérique à cause d’une texture peu réaliste, d’une animation saccadée et d’incrustations approximatives. Quant à sa mort, elle s’avère pour le moins frustrante.

Le Scylla de la mythologie grecque

Notons tout de même la principale originalité du scénario : une référence directe à la mythologie grecque. A vrai dire, le titre Kraken est trompeur, surfant probablement sur le succès du second Pirates des Caraïbes qui sortit la même année et mettait en vedette un monstre homonyme. Car c’est à Scylla que nous avons ici affaire, célèbre dragon aquatique polycéphale rencontré par Ulysse et ses compagnons d’infortune. « C’est un monstre marin à plusieurs têtes », déclare la scientifique à la tête de l’expédition. « Mais un vieux marin peut prendre des tentacules de calmar pour des têtes de serpent de mer ». Le monstre agit ainsi comme un dragon gardien de trésor (en l’occurrence une opale antique). Une belle idée, hélas sabordée par un scénario prévisible et des comédiens dénués de la moindre conviction.

© Gilles Penso

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