THE DESCENT PART 2 (2009)

Une séquelle décevante qui annihile tout effet de surprise et multiplie à loisir les incohérences…

THE DESCENT PART 2

2009 – GB

Réalisé par Jon Harris

Avec Shauna MacDonald, Natalie Mendoza, Krysten Cummings, Gavan O’Herlihy, Joshua Dallas, Anna Skellern, Douglas Hodge

THEMA CANNIBALES

Tous ceux qui avaient été fortement impressionnés et très agréablement surpris par The Descent (et ils sont nombreux) accueillirent avec beaucoup de suspicion l’annonce d’une pourtant inévitable séquelle. Comment retrouver la hargne, la surprise, la nouveauté et la spontanéité du huis clos de Neil Marshall ? D’autant que ce dernier cède ici le pas à son monteur Jon Harris, passant pour la première fois derrière la caméra. Autant le dire tout de suite : la déception dépasse largement toutes nos craintes. Le premier problème majeur de cette suite est qu’elle repose sur le montage américain de The Descent, sensiblement différent de la version originale vue en Europe. En effet – attention, la phrase qui suit est réservée à ceux qui ont vu le premier film – si Neil Marshall avait réservé à son héroïne Sarah un sort peu enviable en la laissant définitivement enfermée dans les dédales souterrains où régnaient les redoutables « crawlers », les distributeurs US ont opté pour un ridicule happy ending lui permettant de ressortir à la surface et de s’échapper. 

The Descent part 2 reprend donc l’action à ce stade précis. Sarah (toujours incarnée par Shauna MacDonald) est passablement traumatisée, et une équipe de secours dirigée par l’acariâtre shérif Vaines (Gavan O’Herlihy) s’apprête à redescendre sous terre afin de retrouver les cinq disparues. Via un prétexte scénaristique gros comme une maison, Sarah est sommée d’intégrer cette équipe, et le cauchemar recommence sans surprise… Le film multiplie dès lors les incohérences (certains personnages morts dans le film précédent reviennent ici en pleine forme), les effets faciles (les monstres n’en finissent plus de surgir dans le champ de la caméra en faisant « bouh ! » pour nous effrayer), les caractérisations caricaturales (Sarah s’est muée en véritable Terminator, le shérif est un sale type antipathique sans l’once d’une nuance) et les rebondissements absurdes (la scène finale, dans le genre, vaut son pesant de cacahuètes).

Une équipe de secours héritée d'Aliens

Mangeant un peu à tous les râteliers, Jon Harris se dit que quelques trucages gore ne peuvent pas faire de mal, faisant donc gicler le sang et charcutant la chair humaine dès que l’occasion se présente, et confond rythme et rapidité, concoctant des scènes d’action parfaitement illisibles – ce qui est tout de même un comble pour un ex-monteur. Certes, deux ou trois séquences de suspense surnagent, notamment lorsque les protagonistes doivent braver leur vertige, mais l’ensemble gravite désespérément au premier degré, oubliant toutes la métaphore de la pénétration de l’intimité féminine qui sous-tendait le premier The Descent pour se contenter d’en imiter servilement – et maladroitement – les scènes choc. C’est d’autant plus dommage que le pitch de cette séquelle – une équipe de secours menée par la survivante d’un massacre part à la chasse aux monstres sur un terrain hostile – rappelait beaucoup celui d’Aliens et aurait donc pu donner lieu à un second épisode mouvementé transcendant les composantes du premier opus. Mais il eut fallu à la barre du projet des artistes animés par une vision, un sens artistique et un discours qui font ici cruellement défaut.

© Gilles Penso

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PANDORUM (2009)

Deux astronautes qui se réveillent dans un vaisseau spatial sont frappés d'amnésie et ont tout oublié de leur mission…

PANDRORUM

2009 – USA / ALLEMAGNE

Réalisé par Christian Alvart

Avec Dennis Quaid, Ben Foster, Cam Gigandet, Antje Traue, Cung Le, Norman Reedus

THEMA SPACE OPERA

Christian Alvart était un cinéaste allemand méconnu jusqu’à ce qu’il réalise Antibodies, un thriller sombre et oppressant marchant sur les traces de Seven et du Silence des Agneaux sans jamais chercher à les imiter et témoignant d’un véritable talent dans le double domaine de la recherche graphique et de la création d’atmosphères. Fort bien troussé, Antibodies ouvrit à Alvart les portes d’Hollywood, et le savoir à la tête d’un film de science-fiction horrifique était pour le moins réjouissant. Jusqu’à ce que le double slogan du poster de Pandorum ne refroidisse quelque peu cet enthousiasme. Car si la phrase « A des millions de kilomètres de la Terre personne n’ira vous secourir » se démarque maladroitement de la célèbre accroche d’Alien, trahissant un apparent manque d’originalité, « Par les créateurs de Resident Evil »inquiète davantage, dans la mesure où le producteur/réalisateur Paul W.S. Anderson n’a jamais été réputé pour sa finesse (Mortal Kombat, Aliens vs. Predators, Course à la mort).

Résultat des courses : Pandorum reste fidèle au savoir-faire de son metteur en scène mais exhale un sentiment de déjà-vu permanent qui amoindrit considérablement son impact. Les premières séquences du film savent pourtant captiver et intriguer le spectateur. Deux astronautes (Dennis Quaid et Ben Foster) se réveillent dans un gigantesque vaisseau spatial après un long séjour en hyper-sommeil. Désorientés, plongés dans le noir, ils sont atteints d’une amnésie partielle qui les empêche de connaître leur identité et leur mission. Tandis que le lieutenant Payton (Quaid) s’efforce de remettre en route le système de communication du vaisseau, le caporal Bower (Foster) part explorer les corridors sombres. Il ne tarde pas à découvrir quelques survivants cachés ainsi qu’une horde d’effroyables créatures mues par un appétit anthropophage…

Les monstres dans les coursives

Indiscutablement, Alvart s’y connaît en ambiances oppressantes, et l’entrée en matière de Pandorum sait jouer efficacement avec nos nerfs, d’autant que Dennis Quaid et Ben Foster jouent le jeu avec conviction et constituent d’intéressants pôles d’identification. Mais plus l’intrigue évolue, plus elle fixe ses propres limites et plus l’originalité apparente du propos se dilue dans une collection de motifs visuels familiers de l’amateur de science-fiction (cette longue exploration dans les coursives sinistres d’un vaisseau spatial inquiétant nous renvoie illico à Event Horizon et Sunshine, ces créatures enragées et affamées présentent bien des similitudes avec les creepers de The Descent et les orques du Seigneur des Anneaux). Le scénario lui-même perd beaucoup de sa crédibilité en cours de route, car le comportement des personnages laisse souvent perplexe (notamment la biologiste muée en guerrière farouche et sauvage), l’explication de la présence des monstres s’avère traitée par-dessus la jambe et les derniers rebondissements sont pour le moins décousus. Restent quelques très efficaces moments de suspense, en particulier la réactivation du réacteur du vaisseau au milieu d’un « nid » de créatures endormies, et un final grandiose digne de quelques couvertures de pulps de SF des années 50. Pour l’heure, Alvart s’est avéré plus convaincant sur la terre ferme que dans l’espace…

 

© Gilles Penso

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PIRANHAS 2 : LES TUEURS VOLANTS (1981)

Le premier long-métrage de James Cameron est une séquelle très maladroite du sympathique Piranhas de Joe Dante

PIRANHA PART 2 : THE SPAWNING

1981 – USA

Réalisé par James Cameron

Avec Tricia O’Neil, Steve Marachuk, Lance Henriksen, Ricky Paull Goldin, Ted Richert, Leslie Graves, Carole Davis

THEMA MONSTRES MARINS I SAGA PIRANHAS

Le premier Piranhas imitait avec une touchante maladresse Les Dents de la mer, échappant au ratage grâce au style et à l’ironie de Joe Dante. Rien de tel ici, et si la plupart des filmographies officielles de James Cameron oublient volontairement de mentionner Piranhas 2, c’est que cette improbable séquelle ne fait pas très bon effet sur un CV. Cela dit, avant de réaliser TerminatorAliensAbyss et Titanic, il fallait bien que le cinéaste fasse ses premières armes. Il trouva de quoi s’occuper dans la société New World Pictures de Roger Corman, œuvrant tour à tour comme maquettiste (Les Mercenaires de l’espace), peintre sur verre (New York 1997), designer (La Galaxie de la terreurAndroïd). Le flair de Corman l’incita à pousser ce jeune homme derrière une caméra. Voici donc Cameron aux commandes de Piranhas 2 dont le scénario se contente de piocher un maximum d’idées dans les deux premiers Jaws.

Lance Henriksen, en shérif, remplace ici Roy Scheider, avec qui il présente quelques similitudes physiques. Comme dans Jaws 2, il part en hélicoptère à la recherche de son fils perdu en mer. Ici encore, l’armée américaine finance des recherches pour créer des « machines à tuer » indestructibles destinées aux rivières du Vietnam. Mais il y a quelques bavures, et parmi elles la création involontaire d’une nouvelle race de piranhas munis d’ailes. S’il n’y a pas grand-chose à sauver de cette entreprise, dont l’humour gras lorgne carrément du côté de Police Academy, deux séquences surnagent un peu et valent presque le détour : l’attaque des piranhas volants sur la plage, et le regroupement des poissons voraces dans l’épave, au moment du climax. Ces séquences doivent leur efficacité à la nervosité du montage et aux astucieux effets spéciaux de Gianetto de Rossi, maquilleur attitré des films gore de Lucio Fulci. Les analystes percevront tout de même déjà quelques composantes récurrentes de l’univers de James Cameron : les prises de vues sous-marines, bien sûr, les éclairages bleutés, également, mais aussi et surtout la mise en scène d’un protagoniste féminin volontaire, fort et héroïque, prélude aux personnages d’Helen Ripley et Sarah Connor.

La guerre du montage

Pour le reste, la médiocrité semble être le maître mot de Piranhas 2, mais les conditions étranges dans lesquelles le film fut réalisé expliquent sans doute en partie cet état de fait. Peu satisfait des images tournées par Cameron, le producteur Ovidio G. Assonitis décida de reprendre les rênes du film, d’en tourner lui-même de larges séquences et d’exclure le metteur en scène de la salle de montage. Cameron, qui n’était déjà pas du genre à se démonter, décida d’entrer par effraction dans les locaux de la production, en pleine nuit, afin de remonter le film à sa guise ! Hélas, le cinéaste rebelle fut surpris en flagrant délit et interrompu sur le champ. Le montage que nous connaissons est donc l’œuvre d’Assonitis, dont les crédits de metteur en scène comptent des œuvres aussi impérissables que Le Démon aux tripes ou Tentacules. Des années plus tard, au faîte de sa gloire, Cameron citera avec cynisme Piranhas 2 comme « le film le plus subtil jamais réalisé sur des piranhas volants » !

© Gilles Penso

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TITANIC (1997)

Envers et contre tous, James Cameron réalise le film catastrophe ultime et nous conte l'une des plus belle histoires d'amour du cinéma

TITANIC

1997 – USA

Réalisé par James Cameron

Avec Leonardo di Caprio, Kate Winslet, Billy Zane, Bill Paxton, Kathy Bates, Gloria Stuart, Frances Fisher, David Warner 

THEMA CATASTROPHES

Avec Terminator 2, James Cameron semblait avoir atteint l’apogée de son talent et de sa carrière. A tel point qu’on se demandait quelle serait la prochaine étape de son parcours cinématographique. Lorsqu’il livra au public True Lies, un remake survolté mais guère innovant de La Totale de Claude Zidi, on le sentit en perte d’inspiration. Ceux qui craignaient que Titanic, son projet suivant, ne soit un énième film catastrophe ressassant un sujet mille fois raconté et traînant derrière son sillage l’arrogante réputation de film le plus cher de l’histoire du cinéma, eurent tôt fait de se raviser. Car Titanic s’érige en véritable chef d’œuvre romantique et humaniste. Toutes les thématiques qui firent la force de TerminatorAliens et Abyss y sont surexposées et magnifiées : l’homme se débattant sous le poids d’une écrasante machine, les affres de protagonistes à cheval entre deux époques, l’émergence d’un héroïsme insoupçonné chez une femme meurtrie se renforçant face à l’adversité…

Le récit prend d’abord pour héros Brock Lovett, un chasseur de trésor incarné par Bill Paxton, acteur fétiche de Cameron. En fouillant l’épave du Titanic à la recherche d’un légendaire diamant, Lovett découvre le portrait d’une jeune femme arborant le bijou en question. Peu après, la vénérable centenaire Rose Dawson (Gloria Stuart) se présente à lui, affirmant être la femme du portrait. Et pour le lui prouver, elle va lui raconter son voyage à bord du Titanic, qui s’acheva par la monstrueuse catastrophe que l’on sait. Nous voici donc transportés en 1912, le scénario prenant alors les allures de « Roméo et Juliette » des mers, puisque Rose (dès lors interprétée par Kate Winslet, la révélation de Créatures célestes), jeune fille de bonne famille promise à l’arrogant Carl Hockley (excellent Billy Zane), tombe amoureuse d’un dessinateur crève la faim nommé Jack Dawson (Leonardo Di Caprio, qui tint justement la vedette du Romeo+Juliette de Baz Luhrmann). Une romance complexe progresse alors, parallèlement au fier navire qui s’achemine lentement mais sûrement vers sa tragique destinée. Titanic s’efforce ainsi de mêler adroitement l’intrigue sentimentale intimiste, la satire sociale grinçante et le film catastrophe spectaculaire.

Un phénomène de société

Côté effets spéciaux, nous sommes donc servis, puisque le créateur de Terminator a repoussé toutes les limites. Jamais personne n’était allé aussi loin dans la génération de figurants humains 100% 3D, jamais un océan en image de synthèse ne fut plus réaliste, et jamais les morphings n’avaient été utilisés avec autant d’intelligence, servant ici de magnifiques transitions qui permettent d’effectuer de réguliers allers-retours entre 1912 et 1997. L’accident lui-même, point d’orgue du film et du drame qu’il narre, prend des proportions cataclysmiques. Macabre ride d’un épouvantable parc d’attractions, le naufrage du Titanic restera ainsi dans toutes les mémoires comme l’un des moments les plus impressionnants et les plus marquants de toute l’histoire du cinéma catastrophe. « Quand on réalise un film aussi complexe d’un point de vue technologique, la chose la plus importante est de s’assurer que les acteurs ne soient pas écrasés et puissent s’exprimer pleinement », raconte Cameron (1). Fort de ses qualités techniques et artistiques, Titanic connut un colossal succès, se muant quasiment en phénomène de société et remportant pas moins de onze Oscars.

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en décembre 2009

 

© Gilles Penso

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EN QUARANTAINE (2009)

Un remake américain de [REC] dont l'inutilité devient presque fascinante, malgré tout le bien que nous pensons de Jennifer Carpenter

QUARANTINE

2009 – USA

Réalisé par John Erick Dowdle

Avec Jennifer Carpenter, Jay Hernandez, Columbus Short, Greg Germann, Steve Harris, Diana Ramirez

THEMA ZOMBIES I SAGA [REC]

S’il y avait un concours du remake le plus inutile de l’histoire du cinéma, En Quarantaine aurait toutes ses chances, faisant presque passer le Psycho de Gus Van Sant pour un modèle d’inventivité ! Initié avant même que [Rec] ne sorte sur les écrans américains, confié à un réalisateur habitué aux tournages vidéo, En Quarantaine est le prototype du produit de consommation pur évacuant toute initiative artistique au profit d’une méthode d’écriture qu’on pourrait qualifier de « photocopie scénaristique ». Car le script initial n’est même pas adapté aux sensibilités américaines, voire relocalisé pour mieux coller à la réalité sociale des Etats-Unis. Il s’agit d’une simple traduction de l’espagnol à l’anglais. Même le nom de l’héroïne, Angela Vidal, a été conservé tel quel. En ce sens, nous ne sommes pas loin de ces films des années 30, tels Dracula ou L’Atlantide, qui étaient tournés simultanément en plusieurs langues, avec des acteurs différents mais dans les mêmes décors, afin d’éviter les problèmes de post-synchronisation. « Screen Gem a racheté les droits de notre film pour en faire une version américaine », explique Jaume Balaguero. « Nous avons été invités à visiter le plateau de tournage, et nous en avons retiré une étrange sensation. En fait, ils se sont efforcés d’être extrêmement fidèles à notre film, reproduisant à l’identique les décors, la lumière, les mouvements de caméra. Du coup, plus aucune place ne semble être laissée à la spontanéité » (1).

Les spectateurs familiers du film de Jaume Balaguero et Paco Plaza connaissent déjà l’histoire d’En Quarantaine. La journaliste Angela, accompagnée par son caméraman Scott, suit une équipe de pompiers de Los Angeles pour les besoins d’une émission télévisée. Au milieu de la nuit, un appel de détresse les conduit dans un immeuble où ils découvrent une vieille femme couverte de sang. C’est le début d’un huis clos oppressant au cours duquel un mystérieux agent de contamination transforme peu à peu tous les habitants de l’immeuble en zombies assoiffés de chair humaine… Malgré tout le bien que l’on peut penser de Jennifer Carpenter (héroïne attachante de L’Exorcisme d’Emily Rose et de la série Dexter), ses efforts pour reproduire au millimètre près toutes les mimiques de Manuela Velasco, interprète du [Rec] original, laissent perplexe.

Comment imiter la spontanéité ?

Tout comme les mouvements de caméra du cadreur qui s’échinent à imiter jusqu’à l’aliénation ceux du cadreur précédent. Lorsqu’on sait que les mots d’ordre de [Rec] étaient l’improvisation et la spontanéité, on ne peut qu’être mitigé face à cette vaste entreprise de reconstitution à grande échelle. Même l’immeuble barcelonais initial, filmé à l’origine dans un site réel, a été reconstruit à l’identique en studio, parachevant l’absurdité de ce projet décidément douteux typique du protectionnisme culturel américain. Jaume Balaguero et Paco Plazza s’en lavent d’ailleurs les mains. « A vrai dire, ce remake ne nous concerne aucunement, nous déclinons toute responsabilité ! », avoue Balaguero avec un demi-sourire. « Ils peuvent bien faire ce qu’ils veulent, c’est l’original qui nous intéresse. » (2)

 

(1) et (2) Propos recueillis par votre serviteur en avril 2008.

 

© Gilles Penso

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G.I. JOE : LE REVEIL DU COBRA (2009)

Les petits soldats préférés des garçons deviennent les héros en chair et en os de ce spectacle pyrotechnique à grande échelle

G.I. JOE – RISE OF THE COBRA

2009 – USA

Réalisé par Stephen Sommers

Avec Channing Tatum, Marlon Wayans, Sienna Miller, Byung-hun Lee, Dennis Quaid, Arnold Vosloo, Rachel Nichols, Ray Park

THEMA ESPIONNAGE ET SCIENCE-FICTION

Le succès des Transformers ne pouvait pas laisser le monde du cinéma indifférent. Après les romans, les bandes dessinées, les jeux vidéo et les parcs d’attractions, les jouets sont donc devenus une nouvelle source d’inspiration pour les scénaristes hollywoodiens. En ce sens, les G.I. Joe semblaient être un choix particulièrement judicieux. Véritables icônes de la culture populaire, ces petits soldats articulés, lancés sur le marché en 1963 puis redynamisés vingt ans plus tard sous leur fameux format dix centimètres, étaient déjà les héros d’une bande dessinée Marvel et d’une série animée. Pour leur adaptation en chair et en os sur grand écran, le studio Paramount a sollicité le réalisateur Stephen Sommers. Cinéphile enthousiaste spécialisé dans l’aventure exotique et l’action « larger than life », Sommers a prouvé qu’il était capable de concevoir des œuvres décomplexées et réjouissantes (Un Cri dans l’océan, La Momie), même si sa trop grande confiance dans les effets numériques et les images de synthèse pouvait donner à certains de ses films des allures de jeux vidéo indigestes (Le Retour de la Momie, Van Helsing). A vrai dire, G.I. Joe : le Réveil du Cobra se situe quelque part entre ces deux tendances, parfois joyeusement énergique, d’autres fois rustre et lourdaud. Le scénario tient en quelques lignes. Deux armées d’espions surentraînés et bourrés de gadgets futuristes s’y opposent : la redoutable organisation Cobra, prête à tout pour mettre la main sur une arme incroyablement dévastatrice, et les vaillants membres de l’unité G.I. Joe, chargés de les en empêcher à tout prix.

Ce simple prétexte suffit pour 120 minutes d’action débridée ininterrompue. Au fil de ses péripéties, G.I. Joe se laisse influencer par bon nombre de superproductions l’ayant précédé. Pèle mêle nous viennent à l’esprit Wolverine (le recrutement des héros au sein de l’équipe top-secrète, l’agent Snake Eyes qui semble calqué sur Deadpool), le remake du Jour où la Terre s’arrêta (les nuées de nano-robots qui dévorent véhicules et bâtiments en quelques secondes), Le Retour du Jedi (le grand méchant qui ôte son casque pour révéler un visage ravagé) ainsi que la saga James Bond (période Roger Moore) et ses imitations (Spy Kids et Mission Impossible en tête). L’effet déjà-vu ne gâche pourtant pas les effets du film.

La chute de la Tour Eiffel !

Car si Sommers connaît ses classiques, il évite les maniérismes inhérents aux blockbusters des années 2000 (caméra tremblante à outrance, montage épileptique, partition synthétique éléphantesque façon Hans Zimmer) qui plombaient notamment les deux Transformers. Certes, G.I. Joe ne fait jamais dans la finesse, donnant la vedette à des personnages aux caractères basiques, exposant les grands sentiments à grands coups de clichés pour romans de gare et réservant à quelques guest stars (Dennis Quaid en général en chef, Jonathan Pryce en Président des Etats-Unis) des rôles caricaturaux. Mais le spectacle pur et dur emporte l’adhésion grâce à une succession de séquences hallucinantes, la moindre n’étant pas cette incroyable course-poursuite dans les rues de Paris s’achevant – ô sacrilège – par la destruction de la Tour Eiffel !

 

© Gilles Penso

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HARRY POTTER ET LE PRINCE DE SANG-MÊLÉ (2009)

Le vénérable Dumbledore charge le jeune sorcier à lunettes de retrouver un souvenir remontant à l'enfance du maléfique Voldemort

HARRY POTTER AND THE HALF-BLOOD PRINCE

2009 – USA

Réalisé par David Yates

Avec Daniel Radcliffe, Rupert Grint, Emma Watson, Jim Broadbent, Helena Bonham Carter, Michael Gambon, Robbie Coltrane

THEMA SORCELLERIE ET MAGIE I SAGA HARRY POTTER

D’un point de vue artistique, narratif et dramatique, Harry Potter et l’Ordre du Phénix était une déception manifeste, surtout à l’aune des deux réjouissants épisodes précédents. Savoir David Yates à la tête de ce sixième opus n’avait donc rien de particulièrement rassurant. Pourtant, les premières minutes, échappant effrontément à l’emprise du texte original pour nous offrir une séquence spectaculaire quasi-anachronique, sont plutôt prometteuses. L’univers des sorciers et des « moldus » s’y entrechoque violemment, trois redoutables « mangemorts » traversant les cieux londoniens sous forme de fumées noires et détruisant tout sur leur passage, y compris le Pont du Millenium, tandis qu’un crâne grimaçant – symbole du pouvoir de Voldemort – se dessine dans les nuages tourmentés. Conçue en Imax 3D, cette ouverture a le mérite d’accrocher le spectateur à son fauteuil. On ne peut pas vraiment en dire autant de la suite, hélas.

A vrai dire, Yates n’est pas seul fautif. Certes, sa mise en scène manque toujours de panache et ses idées continuent à se calquer sur celles d’Alfonso Cuaron, le temps de quelques plans-séquences traversant les vitres des bâtisses ou des trains pour suivre les faits et gestes des protagonistes dans la continuité. Mais c’est surtout la vacuité du récit qui plombe ce sixième Harry Potter. Le scénario de Steve Kloves s’efforce en effet de transposer maladroitement un roman bien avare en péripéties. Pour résumer, disons que le vénérable Dumbledore demande à Harry Potter de se lier avec le nouveau professeur de potions, Horace Slughorn, pour lui extirper un souvenir clef remontant à la jeunesse de Voldemort, lequel pourrait aider à vaincre définitivement le Seigneur des Ténèbres. En terme d’intrigue, convenons que c’est un peu maigre ! Face à la carence des enjeux, le film se concentre donc avant tout sur les tourments de l’amour tenaillant nos héros adolescents.

Les chaises musicales sentimentales

Pour dérisoires qu’elles peuvent sembler – face à la redoutable menace que représente la réorganisation de l’armée de Voldemort – ces saynettes romantiques ne manquent pas de sel, Yates s’efforçant d’y injecter beaucoup d’humour. Harry est donc attiré par Ginny que convoite son rival Dean Thomas, Hermione se consume pour Ron que désire également Lavande Brown, et ces chaises musicales sentimentales constituent finalement le seul point fort du long-métrage. Car du point de vue du Fantastique pur, il n’y a guère de quoi pavoiser. Aucune créature digne de ce nom n’égaie le film – à l’exception d’un cadavre d’araignée géante et d’une furtive armée de zombies sous-marins qui présentent de troublantes ressemblances avec Gollum – et seul un timide affrontement entre sorciers – situé dans la ferme des Weasley – vient briser la monotonie du script. Même la tragédie finale échoue à provoquer l’émoi et le traumatisme idoines, faute d’une mise en scène à la hauteur du drame. Même le compositeur Nicolas Hooper peine à nous convaincre. Malgré une bonne volonté manifeste, chacune de ses notes nous fait regretter l’absence de l’irremplaçable John Williams.

 

© Gilles Penso

 

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HARRY POTTER ET L’ORDRE DU PHENIX (2007)

Le net infléchissement qualitatif des romans de J.K. Rowling se ressent naturellement dans cette adaptation sans saveur du cinquième tome de la saga

HARRY POTTER AND THE ORDER OF THE PHOENIX

2007 – USA

Réalisé par David Yates

Avec Daniel Radcliffe, Rupert Grint, Emma Watson, Helena Bohman Carter, Robbie Coltrane, Ralph Fiennes, Michael Gambon

THEMA SORCELLERIE ET MAGIE I SAGA HARRY POTTER

« Le challenge d’Harry Potter et l’Ordre du Phénix est de proposer à un public en terrain connu quelque chose qui soit malgré tout nouveau et surprenant. Nous en sommes tout de même au cinquième épisode, et cette gageure se complexifie donc fatalement de film en film. » (1) Ces mots du chef décorateur Stuart Craig, recueillis alors que le film était encore en plein tournage, mettent en évidence le défi représenté par un énième opus succédant à l’excellent Harry Potter et la coupe de feu. Défi d’autant plus difficile que le cinquième roman de J.K. Rowling consacré au jeune sorcier, moins inspiré que les précédents, marquait un considérable essoufflement de la saga. Or comme on pouvait le craindre, l’ennui relatif provoqué par la lecture du livre (870 pages dans son édition américaine) se ressent également face à son adaptation sur grand écran. Contrairement aux épisodes précédents, écrits par Steve Kloves, le scénario est ici signé Michael Goldenberg (Contact de Robert Zemeckis, Peter Pan de P.J. Hogan). À la mise en scène, plusieurs cinéastes sont pressentis, notamment Jean-Pierre Jeunet qui décline l’offre, persuadé qu’il n’aura pas la même liberté de mouvement que sur Alien la résurrection et qu’il devra se plier aux exigences du studio et de J.K. Rowling. Le téléaste britannique David Yates occupe donc le poste.

Alors qu’il entame sa cinquième année d’études à Poudlard, Harry Potter découvre que la communauté des sorciers ne semble pas croire au retour de Voldemort, convaincue par une campagne de désinformation orchestrée par le Ministre de la Magie Cornelius Fudge. Afin de le maintenir sous surveillance, Fudge impose à Poudlard un nouveau professeur de Défense contre les Forces du Mal, Dolorès Ombrage, chargée de maintenir l’ordre à l’école et de surveiller les faits et gestes de Dumbledore. Prodiguant aux élèves des cours sans grand intérêt, celle qui se fait appeler la Grande Inquisitrice de Poudlard semble également décidée à tout faire pour rabaisser Harry. Entouré de ses amis Ron et Hermione, ce dernier met sur pied un groupe secret, « L’Armée de Dumbledore », pour leur enseigner l’art de la défense contre les forces du Mal et se préparer à la guerre qui s’annonce…

Un réalisateur venu du petit écran

« Le réalisateur David Yates vient de la télévision britannique », explique Patrick Doyle, compositeur de l’épisode précédent. « Pour son premier gros film, il a souhaité s’entourer de quelques-uns de ses collaborateurs habitués au petit écran, notamment le compositeur Nicholas Hooper, et c’est tout à son honneur» (2). Certes, mais Yates manque apparemment d’idées visuelles pour narrer la cinquième année d’Harry Potter dans les locaux ensorcelés de Poudlard. Le rythme de son long-métrage est languissant, sa direction artistique sans éclat et ses effets de style directement empruntés à Alfonso Cuaron. Du coup, les séquences clefs du long-métrage tombent quelque peu à l’eau, notamment la romance entre Harry et Cho (escamotée à la va vite), la grande bataille finale (incompréhensible) ou encore la mort d’un des personnages clés de la saga (expédiée en trois coups de cuiller à pot). Même les effets visuels – point fort de cette saga cinématographique – manquent ici de panache, comme en témoignent ces apparitions rudimentaires de Sirius dans le feu de cheminée ou ces envolées peu subtiles des sorciers au-dessus de Londres. Quant à Daniel Radcliffe, il prouve plus que jamais la maigre étendue de son talent et de son expressivité. Seuls l’irrésistible Alan Rickman en détestable Rogue et le personnage d’Ombrage, incarné avec saveur par Imelda Staunton, égaient quelque peu un métrage passable fixant les limites artistiques et narratives d’une franchise alors en singulière perte de vitesse.

(1) Propos recueillis par votre serviteur en décembre 2005
(2) Propos recueillis par votre serviteur en janvier 2007

 

© Gilles Penso

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HARRY POTTER ET LA COUPE DE FEU (2005)

Pour sa quatrième aventure sur grand écran, Harry Potter participe à un tournoi spectaculaire mis en scène avec fougue par Mike Newell

HARRY POTTER AND THE GOBLET OF FIRE

2005 – USA

Réalisé par Mike Newell

Avec Daniel Radcliffe, Emma Watson, Rupert Grint, Michael Gambon, Ralph Fiennes, Brendan Gleeson, Robbie Coltrane

THEMA SORCELLERIE ET MAGIE I DRAGONS I SAGA HARRY POTTER

Les effets de style d’Alfonso Cuaron sur Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban incitèrent les cadres de la Warner à appréhender la saga du jeune sorcier d’une manière voisine à la tétralogie Alien, confiant chaque épisode à un réalisateur distinct susceptible d’apposer une patte originale. Mike Newell se retrouve ainsi en charge du quatrième opus, et s’il se place moins en rupture avec les deux premiers films que son confrère ibérique, le cinéaste anglais signe une œuvre stylisée au rythme soutenu, faisant passer comme une lettre à la poste ses deux heures quarante de métrage. « Les parti pris de chaque réalisateur de la série sont très distincts », confirme Stuart Craig, chef décorateur de la saga. « Ces approches différentes m’ont permis de travailler sur ces films sans la moindre sensation de routine, et avec la possibilité d’aborder le sujet sous un angle à chaque fois nouveau et rafraîchissant. » (1)

Pour éviter à Newell de réaliser un film en deux parties (une solution envisagée très tôt par Warner), le scénariste Steve Kloves a sérieusement élagué le pavé de mille pages de J.K. Rowling, supprimant des intrigues et des personnages complets pour mieux entrer dans le vif du sujet. Nous sommes donc en quatrième année à l’école de sorcellerie de Poudlard, marquée par le Tournoi des Trois Sorciers. Les participants à cette épreuve historique sont choisis par une coupe de feu magique. Or celle-ci sélectionne Harry Potter, alors que ce dernier n’a pas l’âge légal requis. Accusé de tricherie, il se voit contraint d’affronter les trois épreuves du tournoi : le combat contre un féroce dragon, une mission de sauvetage dans un monde aquatique empli de créatures agressives, et enfin un parcours du combattant dans un labyrinthe truffé de pièges… Mais tout ceci n’est rien comparé à la résurrection du sinistre Voldemort.

Un cocktail d'épouvante, de comédie et d'émotion

Newell réussit le tour de force de passer en un clin d’œil de l’épouvante la plus glaciale (l’affrontement final) à la comédie la plus débridée (les préparatifs du bal de Noël) en passant par un moment d’émotion intense et déchirant (la mort d’un des camarades d’Harry). Auteur d’œuvres aussi variées que La Malédiction de la Vallée des Rois, Quatre Mariages et un Enterrement ou Donnie Brasko, le cinéaste britannique témoigne ainsi une nouvelle fois de son éclectisme, de sa capacité à mélanger les genres sans vergogne et de son indéniable savoir-faire en matière de direction d’acteurs. A ce titre, une charismarique brochette de jeunes comédiens vient ici donner la réplique aux trois héros. Prenant le relais de John Williams, Patrick Doyle s’est réapproprié le célèbre motif musical de Harry, le déclinant sous une nouvelle forme moins héroïque et plus menaçante. « C’était une proposition assez intimidante, parce que John Williams est une véritable légende dans ce métier, mais, je crois que mes enfants ne m’auraient jamais pardonné si j’avais refusé de faire la musique d’un Harry Potter ! » (2), raconte le compositeur. « Ce film était très différent des précédents. J’ai donc réutilisé à deux ou trois reprises le célèbre thème principal, et j’ai réinventé tout le reste. » Harry Potter et la Coupe de Feu prouve ainsi que la saga s’améliore en même temps que vieillissent et mûrissent ses protagonistes.

(1) Propos recueillis par votre serviteur en décembre 2005
(2) Propos recueillis par votre serviteur en janvier 2007

 

© Gilles Penso

HARRY POTTER ET LE PRISONNIER D’AZKABAN (2003)

La troisième aventure cinématographique d'Harry Potter bénéficie des effets de style virtuoses d'Alfonso Cuaron

HARRY POTTER AND THE PRISONNER OF AZKABAN

2003 – USA

Réalisé par Alfonso Cuaron

Avec Daniel Radcliffe, Rupert Grint, Emma Watson, Tom Felton, Gary Oldman, Michael Gambon, David Thewlis, Emma Thomson

THEMA SORCELLERIE ET MAGIE I SAGA HARRY POTTER

Pour la troisième aventure cinématographique d’Harry Potter, Chris Columbus a cédé son fauteuil à Alfonso Cuaron, et ce changement de casquette n’est pas sans conséquence. En effet, la direction artistique d’Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban évacue une bonne partie du gothisme inhérent aux décors, à la photographie et à l’atmosphère de ses prédécesseurs, au profit d’une ambiance plus victorienne, aux tons pastel et aux cieux grisâtres. Au détour d’une intrigue encore plus noire et plus adulte, Harry est ici menacé de mort par Sirius Black, un dangereux criminel échappé de la prison pour sorciers d’Azkaban. C’est lui qui avait trahi les parents Potter et les avait livrés aux griffes sanguinaires de Voldemort. En troisième année à l’école de sorcellerie de Poudlard, Harry devra donc se montrer sur ses gardes, tout en faisant face aux terrifiants Détraqueurs, les gardiens fantomatiques d’Azkaban venus assurer la protection de l’établissement…

Fort des deux épisodes précédents, le jeune réalisateur espagnol se libère de la corvée des explications, n’hésitant pas à entrer directement dans le vif du sujet. Plus besoin de détailler la situation d’Harry chez ses tuteurs, ni l’accueil des élèves à l’école Poudlard, ou les règles d’un match de Quidditch. Ici, chaque séquence démarre sur les chapeaux de roue au profit d’un rythme soutenu, lequel ne défaille que lorsque Cuaron s’efforce de marquer les changements de saison par de lents plans d’exposition, certes très graphiques mais un tantinet longuets. Michael Gambon incarne le vénérable professeur Dumbledore, remplaçant au pied levé Richard Harris décédé à la fin du film précédent. Il présente avec son prédécesseur de surprenantes ressemblances physiques, tout en dotant d’une énergie et d’une fougue nouvelles un protagoniste qu’on connaissait jusqu’alors extrêmement pondéré. A ses côtés, deux nouvelles têtes finement sélectionnées s’ajoutent au casting : David Thelwis (Cœur de dragon) en professeur Lupin, et Gary Oldman (Dracula ) en Sirius Black.

La liste des créatures s'allonge

Côté créatures, la liste s’allonge également, avec de fort inquiétants Détraqueurs, presque jumeaux des Nazgul du Seigneur des Anneaux, un hippogriffe surprenant de réalisme, proche du griffon du Voyage fantastique de Sinbad, et un impressionnant loup-garou, variante effilée et herculéenne de ceux d’Hurlements. La dernière séquence du film, particulièrement inventive, propulse Harry et Hermione quelques heures dans leur propre passé, ce qui nous vaut de savoureux paradoxes temporels qu’on croirait échappés du second Retour vers le futur. Plus inspiré que jamais, le compositeur John Williams redouble d’emphase et de lyrisme. Il livre ainsi une partition flamboyante, riche en envolées classiques, en ballades médiévales et en chœurs enfantins, qui se teinte même parfois de jazz, évoquant tour à tour le Cantina band de La Guerre des étoiles (la scène délirante du Magicobus) et les chorégraphies swingantes de 1941 (les cours enjoués du professeur Lupin). Bref, un troisième opus qui revendique ouvertement le renouveau et le sang neuf.

 

© Gilles Penso

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