FANTASTIC FOUR (1994)

La fameuse adaptation des Quatre Fantastiques produite par Roger Corman et immédiatement retirée du marché

FANTASTIC FOUR

1994 – USA

Réalisé par Oley Sassone

Avec Alex Hyde-White, Jay Underwood, Rebecca Staab, Michael Bailey Smith, Ian Trigger, Joseph Culp, George Gaynes

THEMA SUPER-HEROS I SAGA LES QUATRE FANTASTIQUES I MARVEL

Les Quatre Fantastiques, créés en 1961 par les très prolifiques Stan Lee et Jack Kirby, étaient des super-héros longtemps réputés inadaptables à l’écran pour cause d’effets spéciaux trop compliqués. En effet, après un voyage dans l’espace l’ayant exposé à de dangereux rayons cosmiques, notre quatuor se retrouve doté de pouvoirs pour le moins spectaculaires. Reed Richards, chef de l’expédition, est capable d’étirer son corps dans tous les sens comme s’il s’agissait d’un élastique. Sue Storm, sa petite amie, peut devenir invisible à volonté. Johnny, le frère de Sue, a la faculté de s’enflammer et de projeter des flammes à tout va. Quant à Ben Grimm, ami de Richards, il devient carrément La Chose, autrement dit un colosse recouvert de pierres orange ! Avec l’avènement des images de synthèse, une version cinématographique des Quatre Fantastiques devenait envisageable. Or c’est Roger Corman qui, le premier, parvint à en acquérir les droits pour se lancer dans une adaptation pour le moins modeste.

Tout commence par un prometteur générique sur fond étoilé, avec une partition symphonique pleine d’emphase, héritée de Jerry Goldsmith et James Horner. Le scénario, extrêmement basique, prend le parti de la fidélité dans la forme et dans le fond aux pages du comic book. A l’exception du personnage du Docteur Doom, ennemi juré des quatre héros, dont les origines sont modifiées pour être directement liées au personnage de Reed Richards. Autant l’avouer : la réalisation d’Oley Sassone n’a aucun panache, tous les acteurs surjouent sans subtilité, les costumes ressemblent à des pyjamas et les décors minimalistes trahissent le budget sous-dimensionné d’un tel projet. Pourtant, ce Fantastic Four se laisse regarder sans déplaisir, d’abord parce qu’il concrétise un fantasme de bédéphile couvé depuis des décennies, ensuite parce qu’on sent l’envie de bien faire malgré les moyens squelettiques.

Un film maudit

Les trucages, nerfs de la guerre en pareille circonstance, sont certes artisanaux mais souvent inventifs, avec une mention spéciale pour le costume animatronique de Ben Grimm (alias la Chose) plutôt convaincant. L’élasticité de Reed Richards se cantonne à quelques étirements de bras et de jambes furtifs, et l’invisibilité de Sue se concrétise via de simples fondus enchaînés. Johnny Storm, lui, s’enflamme grâce à des effets cartoon pleins de charme, notamment au cours du dénouement où il tente d’empêcher le rayon laser du docteur Doom de détruire New-York. Bref, ce modeste produit Corman vaut bien L’Incroyable Hulk de Kenneth Johnson, et surpasse haut la main les exécrables Captain America et autres Homme-Araignée que les fans de Marvel devaient alors se mettre sous la dent. Hélas, 20th Century Fox ayant décidé de produire sa propre version des aventures des Quatre Fantastiques, autrement plus luxueuse, le film d’Oley Sassone ne fut jamais projeté au cinéma, ni même diffusé ou distribué sur un quelconque support officiel. Résultat : The Fantastic Four version 1994 a disparu de la circulation, et la Fox attendit onze ans avant de proposer une adaptation pas vraiment folichonne. Bref, c’est le spectateur qui en est sorti perdant. Dommage, cette œuvrette sympathique ne méritait tout de même pas un tel bannissement.

 

© Gilles Penso

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GAMERA (1965)

Pour concurrencer le succès croissant du Godzilla de la Toho, le studio Daei invente Gamera le tortue géante !

DAIKAIJU GAMERA

1965 – JAPON

Réalisé par Noriaki Yuasa

Avec Eiji Funakoshi, Harumi Kiritachi, Junichiro Yamashiko, Yoshiro Uchida, Michiko Sugata, Yoshiro Kitahara 

THEMA REPTILES ET VOLATILES I SAGA GAMERA

Depuis 1954, Godzilla et ses séquelles font un tabac partout dans le monde, à la grande joie du studio japonais Toho. Très envieuse de ce succès colossal, la compagnie concurrente Daeï décide de surfer sur la vague en lançant son propre monstre géant radio-actif : Gamera, la tortue antédiluvienne ! Un tel concept peut prêter à sourire, mais cette créature improbable se tailla une place de choix dans le paysage cinématographique nippon, et le premier Gamera eut droit à une bonne dizaine de séquelles. Très proche du Godzilla original dans son ambiance et sa mise en forme (en Cinémascope noir et blanc), Gamera le Monstre Géant commence au beau milieu de l’Arctique où s’engage une bataille aérienne entre des chasseurs de l’US Air Force et des avions non identifiés (probablement russes puisque nous sommes alors en pleine guerre froide). L’un des appareils, chargé d’une arme nucléaire, s’écrase dans le désert blanc en provoquant un gigantesque champignon atomique. Aussitôt, Gamera, monstre atlante endormi sous les glaces depuis des millénaires, surgit de son carcan gelé et détruit tout sur son passage.

L’anatomie de ce reptile démesuré laisse rêveur. Si ses allures évoquent vaguement une tortue, il marche sur ses pattes postérieures comme un homme, est censé mesurer soixante mètres de haut, arbore deux canines énormes, aspire le feu et – summum de délire surréaliste – se transforme en soucoupe volante pour pouvoir évoluer dans les airs ! Plusieurs séquences évoquent fatalement Godzilla, mais aussi son modèle Le Monstre des temps perdus, notamment l’attaque de la centrale électrique et la destruction du phare, véhiculant un sentiment de déjà-vu que rachètent en partie les jolies maquettes, les effets pyrotechniques généreux et les incrustations habiles. Or, comme souvent dans ce type de production, c’est finalement le monstre lui-même qui s’avère le plus mal loti en matière d’effets spéciaux. Son costume en latex ne fait pas vraiment illusion, et le dessin animé tremblotant qui le représente sous sa forme « aérienne » est d’une touchante maladresse.

Expédions Gamera sur la planète Mars !

Entre deux scènes de monstre, le scénario s’intéresse à une poignée de protagonistes humains, en particulier un savant fasciné par l’Atlantide, un petit garçon obsédé par les tortues et un journaliste qui s’entiche d’une scientifique timorée. Mais la légèreté avec laquelle sont traités ces protagonistes archétypaux entrave tout processus d’identification. Pourtant, on sent bien un effort, au fil du récit, pour s’inscrire dans les préoccupations de l’époque, notamment les tensions politiques entre l’Est et l’Ouest et les conflits générationnels propres aux années soixante. Mais la lourdeur des dialogues (« Ils viennent propager la guerre froide jusque dans le havre de paix des Esquimos ») et de la mise en scène (les jeunes fêtards amateurs de pop music qui se heurtent aux autorités ne sont pas crédibles pour un sou) ruinent souvent ces belles intentions. Finalement, toutes les nations s’unissent dans l’euphorie pour concevoir le génial plan Z, qui consiste tout simplement à se débarrasser de Gamera en l’envoyant sur la planète Mars à bord d’une fusée géante ! Evidemment, l’exil de la tortue ne durera guère…

 

© Gilles Penso

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LES MONSTRES DE L’ESPACE (1967)

La troisième aventure cinématographique du professeur Quatermass nous ramène aux origines de l'humanité… et du Mal

QUATERMASS AND THE PIT

1967 – GB

Réalisé par Roy Ward Baker

Avec Andrew Keir, Barbara Shelley, James Donald, Julian Glover, Duncan Lamont, Bryan Marshall, Peter Copley 

THEMA EXTRA-TERRESTRES I DIABLE ET DEMONS

Troisième long-métrage consacré aux aventures du professeur Bernard Quatermass après Le Monstre et La MarqueLes Monstres de l’Espace est probablement le plus marquant de la série, grâce à son scénario d’une étonnante audace. Le film se démarque d’ailleurs de ses deux prédécesseurs par un changement de casting, par un nouveau metteur en scène, et par le passage à la couleur. Roy Ward Baker prend donc la relève de Val Guest derrière la caméra, et Andrew Keir se substitue à Brian Donlevy dans le rôle de Quatermass. Nous sommes à Londres. Alors qu’ils travaillent au prolongement d’une ligne de métro, à la station Hobbs End, des ouvriers mettent à jour d’étranges squelettes. Dépêché sur place, le docteur Mathew Roney, éminent paléontologue, identifie et date les ossements. Il s’agit, selon lui, d’hommes-singes vieux de cinq millions d’années. A proximité des fossiles, on découvre un énorme engin que l’armée pense être une bombe de fabrication allemande datant de la seconde guerre mondiale. Mais Quatermass, venu prêter main forte à Roney, pense plutôt à un vaisseau spatial. Insensible aux chalumeaux et aux perceuses les plus puissantes, l’engin finit par s’ouvrir seul, révélant d’étranges habitants : des arthropodes aux allures de sauterelles, grands comme des hommes…

Quatermass en déduit une inquiétante théorie : ces fossiles seraient ceux de Martiens venus coloniser notre planète à l’époque préhistorique. Leur faciès inquiétant, leurs yeux globuleux et leurs cornes semblent d’ailleurs inscrits dans l’inconscient collectif comme l’imagerie traditionnelle du Diable. Et si la religion, la superstition et les pouvoirs paranormaux trouvaient leur origine sur Mars ? Et si les humains n’étaient que des créatures hybrides conçues par les Martiens eux-mêmes il y a cinq millions d’années ? Tandis que Quatermass tente de convaincre le gouvernement du bien-fondé de cette étrange thèse, l’engin émet des vibrations, provoquant une série de phénomènes mystérieux et semant un vent de panique dans les rues de Londres. Difficile de ne pas être captivé par ce récit de science-fiction ébranlant toutes les croyances religieuses.

Le Diable vient-il de Mars ?

L’interprétation impeccable du trio Andrew Kerr (l’imperturbable Quatermass), James Donald (l’exalté Roney) et Barbara Shelley (l’impressionnable Miss Judd) et la mise en scène ciselée de Roy Ward Baker participent de l’efficacité redoutable du film, d’autant que la majeure partie du métrage est construite autour de dialogues en huis-clos. Et même si certains effets spéciaux trahissent le petit budget dont ont bénéficié les studios Hammer (le look des fossiles martiens, les visions de la planète Mars), la plupart des séquences d’action sont menées de main de maître, notamment la folie destructrice qui s’empare de la ville à la fin du film, au beau milieu d’un tourbillon d’objets en apesanteur, de façades d’immeubles qui s’écroulent et d’humains qui s’entretuent sauvagement. Le film marqua les mémoires du public et des cinéphiles, notamment celles de John Carpenter qui en réalisa presque un remake avec Prince des Ténèbres, et qui réutilisa le nom d’Hobbs End pour L’Antre de la folie.

© Gilles Penso

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LE MASQUE DE LA MORT ROUGE (1964)

La sixième et la plus luxueuse des adaptations d'Edgar Poe réalisées par Roger Corman, avec toujours Vincent Price en tête d'affiche

THE MASQUE OF THE RED DEATH

1964 – USA

Réalisé par Roger Corman

Avec Vincent Price, Hazel Court, Jane Asher, David Weston, Nigel Green, Patrick Magee, Paul Whitsun-Jones, Robert Brown  

THEMA MORT I SAGA EDGAR POE PAR ROGER CORMAN

Sixième adaptation d’Edgar Poe signée Roger Corman, Le Masque de la Mort Rouge est l’épisode le plus luxueux de toute la série, ne reculant ni devant les décors grandioses, ni devant les costumes magnifiques, ni même devant une abondante figuration. Le budget du film est pourtant sensiblement identique aux autres films du cycle, mais Corman s’est débrouillé pour lui donner un vrai panache. Si on ajoute à ces qualités formelles la finesse d’un scénario qui joue la carte de la satire sociale et s’inscrit en parabole de la lutte des classes, de la dictature et de la chute d’un empire décadent, on comprend que Le Masque de la Mort Rouge soit souvent considéré comme le meilleur film de la collection.

Avec une apparente délectation, Vincent Price incarne l’ignoble Prince Prospero, un riche châtelain chez qui le sadisme le dispute à la duplicité. Lorsque le film commence, il ordonne à ses hommes d’incendier le village de Cartania, car l’un des habitants a contracté la Mort Rouge. Prospero voue en effet une véritable phobie à cette peste sanglante, qu’Edgar Poe décrivait en ces termes : « C’étaient des douleurs aiguës, un vertige soudain, et puis un suintement abondant par les pores, et la dissolution de l’être. Des taches pourpres sur le corps, et spécialement sur le visage de la victime, la mettaient au ban de l’humanité. » Persuadé d’être à l’abri dans son château, il y organise un grand bal masqué, prétexte à de nombreux jeux cruels dont il s’est fait une spécialité. Il oblige par exemple une paysanne à choisir entre la mort de son fiancé ou de son père, humilie ses convives en les forçant à imiter des animaux, et exécute d’un coup d’arbalète ceux qui demandent asile dans son château. A un seigneur qui l’accuse de corrompre les jeunes filles, il répond « je ne les corromps pas, je les instruis. »

La Faucheuse dans son manteau écarlate

Pour couronner le tout, Prospero est un adorateur de Satan, tout comme sa sœur Giuliana (Hazel Court) qui signe un pacte avec le diable. Elle se marque ainsi la poitrine au fer rouge avec une croix inversée, est en proie à des hallucinations où elle se voit sacrifiée au cours d’étranges rites païens, puis meurt brutalement au cours d’une scène choc dans laquelle un rapace la déchiquette à coup de bec. Le gore inhérent à pareille mise à mort est évacué au profit d’un montage des plus efficaces. Le fait est que la Mort Rouge elle-même a décidé de jouer un tour à Prospero et de le prendre à son propre piège. Ainsi, alors qu’il se croit hors de portée de la terrible maladie, celle-ci s’infiltre parmi ses invités sous forme d’un étrange personnage en habit écarlate… A la mise en scène élégante de Roger Corman et au scénario millimétré de Charles Beaumont et Wright Campbell viennent s’ajouter de savoureux dialogues et une musique de David Lee qui joue la carte de la variété, alternant ritournelles médiévales, valses viennoises et mélopées tribales influencées par Igor Stravinsky et son incontournable « Sacre du Printemps ». L’épilogue, cynique et poétique, voit la mort arpenter les bois nocturnes sous la forme inattendue d’une dizaine de silhouettes arborant des habits aux couleurs différentes, chacune symbolisant un moyen inéluctable pour mettre fin aux jours des humains.

 

© Gilles Penso

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L’EMPIRE DE LA TERREUR (1962)

Seul film à sketches du cycle d'adaptations d'Edgar Poe que Roger Corman signa dans les années 60, L'Empire de la terreur offre trois rôles distincts à Vincent Price

TALES OF TERROR

1962 – USA

Réalisé par Roger Corman

Avec Vincent Price, Peter Lorre, Basil Rathbone, Maggie Pierce, Leona Gage, Joyce Jameson, Debra Paget, David Frankham 

THEMA FANTÔMES I MAMMIFERES I ZOMBIES I SAGA EDGAR POE PAR ROGER CORMAN

Pour sa quatrième adaptation des écrits d’Edgar Poe, Roger Corman a opté pour la structure d’un film à sketches. L’idée est excellente, car l’un des rares reproches qu’on pourrait faire aux trois films précédents est leur rythme un peu lent, étirant parfois à l’extrême des intrigues qu’une demi-heure aurait souvent suffi à raconter. De fait, L’Empire de la terreur est l’un des meilleurs films de cette mémorable collection. Cet extraordinaire triptyque est dominé par le talent de Vincent Price, campant trois personnages aussi dissemblables que faire se peut, et entouré d’un casting de haut niveau. Le premier sketch s’inspire très vaguement de la nouvelle « Morella ». Price y incarne le taciturne Locke. Depuis le trépas de sa femme, il y a vingt-six ans, il a sombré dans l’alcoolisme et rend sa fille Lenora responsable de cette mort. Lorsque celle-ci lui rend visite dans son immense demeure abandonnée aux toiles d’araignées, autant dire qu’elle reçoit un accueil glacial. Une nuit, Lenora découvre le corps momifié de sa mère, que Locke n’a pu se résoudre à enterrer. L’esprit de Morella prend possession dès lors de Lenora… Au-delà de la nouvelle « Morella », le récit semble aussi puiser son inspiration dans « Ligeia » et évoque surtout La Chute de la maison Usher que réalisa Corman deux ans plus tôt. Le personnage joué par Price, les décors et le dénouement incandescent y ressemblent étonnamment.

La deuxième histoire adapte avec pas mal de libertés « Le Chat Noir » en y greffant surtout des éléments de « La Barrique d’Amontillado ». Cette fois-ci, Price est l’aristocrate caricatural Fortunato Luchresi, qui séduit l’épouse de Montresor, un incorrigible alcoolique auquel l’excellent Peter Lorre prête ses traits arrondis et son regard fou. Lorsqu’il découvre le pot aux roses, Montresor fomente une cruelle vengeance. Son plan semble parfait, mais c’était sans compter sur le chat noir de son épouse… L’ensemble du sketch baigne dans un humour noir omniprésent, et la scène des goûteurs de vin, notamment, est un sommet de dérision jubilatoire, porté par les dialogues brillants de Richard Matheson.

« Une abominable putréfaction »

Le dernier conte revient à un ton sérieux, reprenant la trame de « la Vérité sur le cas de Monsieur Valdemar » en y ajoutant un chantage machiavélique. Ici, Price est un vieillard à l’article de la mort. Pour repousser l’instant fatidique et chasser la douleur, il a eu recours aux services du docteur Carmichael, un hypnotiseur qui l’a plongé dans une transe le laissant ni mort, ni vivant. Carmichael, interprété par un Basil Rathbone au regard libidineux et dégoulinant de duplicité, profite de la situation pour réclamer les faveurs de l’épouse de Valdemar. Mais celui-ci revient d’entre les morts, sous forme d’un zombie vengeur, et s’en prend au sinistre hypnotiseur. Le final plonge dans l’horreur grand-guignolesque, le corps tout entier de Valdemar se décomposant en accéléré pour ne devenir qu’un immonde amas d’os et de chairs liquéfiées, une vision de cauchemar qui renvoie directement aux mots qu’Edgar Poe emploie pour achever cette nouvelle : « Sur le lit, devant tous les témoins, gisait une masse dégoûtante et quasi liquide, – une abominable putréfaction. »

 

© Gilles Penso

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PLANETE INTERDITE (1956)

Cet incontournable classique du cinéma de science-fiction transpose dans l'espace La Tempête de William Shakespeare

FORBIDDEN PLANET

1956 – USA

Réalisé par Fred McLeod Wilcox

Avec Walter Pidgeon, Anne Francis, Leslie Nielsen, Warren Stevens, Jack Kelly, Richard Anderson, Earl Holliman 

THEMA SPACE OPERA I ROBOTS

Planète Interdite n’est pas un film de science-fiction comme les autres. Les années 50 étaient fort propices au genre et nous offrirent de nombreux classiques depuis le début de la décennie, mais celui-ci possède une aura toute particulière. L’une de ses singularités repose sur sa convocation des classiques de la littérature et des mythes antiques. Car le scénario du film, audacieux, recycle plusieurs motifs mythologiques (on y cite Bellerophon et la Gorgone) et transpose dans l’espace la trame de la pièce « La Tempête » de William Shakespeare. Dans le texte poétique du célèbre dramaturge, le duc Prospero était isolé avec sa fille Miranda sur une île déserte et pratiquait la magie grâce aux ouvrages en sa possession. Lorsque trois naufragés s’échouaient sur l’île, Prospero les soumettait à une série d’épreuves initiatiques. Dans le film de Fred McLeod Wilcox, le duc et sa fille se nomment désormais Morbius et Altaira, l’île s’est muée en planète Altaïr IV, et les naufragés sont les membres d’un équipage spatial venu explorer les lieux.

Le scénario de Cyril Hume se plaît à maintenir jusqu’au bout le parallèle avec l’œuvre de Shakespeare, jusque dans ses répercussions psychanalytiques et métaphysiques les plus profondes. Ainsi, sous ses allures de série B de SF délicieusement pulp, colorée et exubérante (son poster est devenu un archétype du genre), Planète Interdite nous propose d’explorer les recoins de la nature humaine. Même Robbie le Robot, figure désormais incontournable de la culture populaire, révèle sous ses apparences de sympathique tas de boulons aux pouvoirs quasi-illimités une filiation avec Ariel, l’esprit de l’air et de la vie décrit dans « La Tempête ». A l’opposé, le terrifiant « Monstre de l’Id » qui attaque l’équipage en pleine nuit (superbement animé en rotoscopie par Joshua Meador, transfuge des studios Disney) est le double science-fictionnel de Caliban, entité négative rattachée aux ténèbres et à la mort.

Une aventure psychanalytique

Sans cesse, le Ça, le Moi et le Surmoi chers à la psychanalyse sont ainsi sollicités au fil du récit, comme en témoigne Morbius qui décrit les créatures maléfiques et invisibles errant sur Altaïr comme des manifestations bestiales et primitives du subconscient, assoiffées de vengeance, de mort et de destruction. La grande force de Planète Interdite est de parvenir à conserver malgré ses hautes ambitions thématiques un aspect distrayant et récréatif, à travers ses superbes effets visuels supervisés par A. Arnold Gillespie, ses magnifiques décors de studio édifiés là où s’étendaient jadis ceux du Magicien d’Oz, sa ravissante et unique protagoniste féminine campée avec ingénuité par Anne Francis, son fier chef d’équipage qu’un Leslie Nielsen pas encore cantonné au registre parodique incarne avec beaucoup d’aplomb, ou encore sa bande son électronique très avant-gardiste signée par les époux Louis et Bebe Barron. Planète Interdite fera beaucoup d’émules. Plusieurs épisodes de La Quatrième dimension recycleront certains de ses accessoires (la soucoupe volante, les uniformes spatiaux et même Robbie). Quant à Gene Roddenberry, il y puisera l’une des sources d’inspiration majeures de la série Star Trek.  

 

© Gilles Penso

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WORLD WAR Z (2013)

WORLD WAR Z

Brad Pitt affronte des hordes de zombies dans un film ultra-spectaculaire à défaut d'être cohérent

WORLD WAR Z

2013 – USA

Réalisé par Marc Forster

Avec Brad Pitt, Mireille Enos, Daniella Kertesz, James Badge Dale, Ludi Boeken, Matthew Fox, Fana Mokoena, David Morse 

THEMA ZOMBIES

Quand on est le fils de Mel Brooks et d’Anne Bancroft, il n’est pas évident d’affirmer sa propre personnalité sans être à l’ombre de ses prestigieux géniteurs. A travers deux ouvrages atypiques détournant le motif de l’invasion de morts-vivants, Max Brooks s’est pourtant fait un prénom et a su rencontrer le succès. Après un faux manuel pratique, « Guide de Survie en Territoire Zombie » (2003), il imagine avec « World War Z » (2009) une guerre mondiale entre humains et zombies narrée par plusieurs témoins du drame. Sous la houlette du studio Paramount, Brad Pitt, Dede Gardner et Jeremy Kleiner, associés au sein de la compagnie de production Plan B, confient à Marc Forster l’adaptation de « World War Z », et décident d’abandonner la narration à la première personne pour une structure plus classique. Les premières scènes nous révèlent le quotidien de Gerry Lane (Brad Pitt), ancien enquêteur des Nations Unies désormais homme au foyer soucieux de prendre soin de son épouse et de ses deux filles. La petite famille se retrouve bientôt bloquée dans un embouteillage, en plein centre de Philadelphie. L’attente dure, quelques clameurs étranges retentissent, des motos se faufilent nerveusement entre les voitures… Et puis soudain, c’est le chaos : une explosion, un carambolage spectaculaire, prélude à l’horreur massive.

Lorsque la caméra s’élève pour nous révéler des milliers de zombies arpentant les rues embouteillées en quête de chair fraiche, au milieu des flammes et de la panique, le vertige nous prend. World War Z accumule ainsi les séquences dantesques. Point d’orgue de cette démesure : des milliers de zombies qui grimpent les uns sur les autres pour constituer une titanesque pyramide grouillante partant à l’assaut des plus hautes murailles, voire des hélicoptères en plein vol !  Ici, la nature des créatures semble hybride. Les esprits cartésiens se réfèrent à la propagation d’un virus, mais les causes surnaturelles ne sont pas écartées. A l’avenant, les monstres empruntent tour à tour les deux attitudes qu’on attribue respectivement aux morts-vivants et aux infectés. Lorsqu’ils sont « au repos », sans stimulation particulière, ils traînent la patte en gémissant mollement, comme chez George Romero. Mais si une victime potentielle titille leurs tympans, leur rythme s’accélère brusquement et ils s’avèrent capables de folles acrobaties.

Aux premières loges du chaos

On peut regretter que World War Z, évacue toute séquence gore au profit d’une action soutenue, sans doute pour toucher un large public. Mais le défaut principal du film réside dans ses incohérences scénaristiques. En choisissant des centaines de points de vue différents, l’écrivain nous proposait d’appréhender la situation dans sa globalité. Mais les scénaristes ont opté pour un seul protagoniste. Du coup, c’est à lui que tout arrive, de manière parfois assez invraisemblable. Il est aux premières loges des débuts de l’infection, assiste en direct au renversement d’une cité jusqu’alors parfaitement protégée, survit par miracle à un crash aérien et trouve tout seul la solution pour éradiquer le fléau. Malgré le charisme de Brad Pitt, une telle accumulation de coïncidences est un peu difficile à avaler, et gâche un peu le plaisir d’un spectacle qui, par ailleurs, s’avère particulièrement généreux.

 

© Gilles Penso 

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MAN OF STEEL (2013)

Christopher Nolan producteur et Zack Snyder réalisateur s'associent pour réinventer les aventures de Superman

MAN OF STEEL

2013 – USA

Réalisé par Zack Snyder

Avec Henry Cavill, Amy Adams, Michael Shannon, Diane Lane, Russell Crowe, Kevin Costner, Antje Traue, Richard Schiff

THEMA SUPER-HEROS EXTRA-TERRESTRES I SAGA SUPERMAN I DC COMICS

Si les nostalgiques de l’époque Christopher Reeve avaient su trouver du charme au Superman Returns de Bryan Singer, inscrit dans la continuité des productions Salkind, le grand public avait un peu boudé cette suite/remake sans doute trop « old school » à leur goût. Le surhomme créé par Shuster et Spiegel méritait sans doute une relecture plus moderne et plus musclée. Le succès de la trilogie Dark Knight convainquit logiquement le studio Warner de confier les rênes d’un nouveau Superman à Christopher Nolan. Ce dernier, après avoir développé le scénario avec David S. Goyer, passa le relais au réalisateur Zack Snyder. Une telle conjonction de talents attisa bien vite les fantasmes de tous les fans de comics. Malheureusement, les personnalités fortes de Nolan et Snyder, au lieu de se compléter, se bousculent ici sans parvenir à doter le film de cohérence et d’unité.

A force de vouloir échapper à la structure narrative établie par Richard Donner, le scénario se prive d’un élément crucial : l’identification au personnage principal. Au lieu de nous décrire l’enfance de Clark Kent, la découverte de ses pouvoirs, les affres du déracinement conséquentes à la révélation de ses origines, et enfin sa prise de responsabilité en tant que défenseur de l’humanité, Man of Steel opte pour le flash-back non chronologique. Ce choix s’avère frustrant, et les brèves tranches de vie que Snyder brosse entre Clark et son père adoptif (Kevin Costner) figurent parmi les seules scènes émouvantes du film, laissant entrevoir la belle épopée tragique que Man of Steel aurait pu – aurait dû – être. Or sans empathie, sans affect, le dernier long-métrage de Zack Snyder perd une grande partie de son intérêt. D’autant que – travers habituel des scénarios de Nolan – le traitement du personnage féminin principal laisse particulièrement à désirer. Artificiellement intégrée dans les péripéties principales, Loïs Lane promène avec nonchalance sa silhouette sans jamais justifier sa terne présence. Pire : les dialogues s’encombrent parfois d’explications laborieuses pour justifier son intervention en des lieux où elle n’a logiquement rien à faire (la banquise, l’avion, le vaisseau de Zod).

Kal-El : un nouveau Jesus Christ ?

La gestion des séquences d’action s’avère tout autant problématique. Soucieux d’en mettre plein la vue aux spectateurs – et accessoirement de battre sur leur propre terrain les productions Marvel – Snyder joue la carte de la surenchère jusqu’à l’overdose. Au cœur de l’affrontement musclé entre Superman et le grimaçant Zod, les immeubles de Metropolis s’effondrent par centaines, les déflagrations s’enchaînent sans discontinuer, des milliers de véhicules voltigent dans les airs, les destructions n’en finissent plus, le tout aux accents d’une partition assourdissante d’Hans Zimmer qui finit par annihiler nos sens. En musique comme au cinéma, une explosion a d’autant plus d’impact qu’elle est précédée et suivie par une accalmie. Or ici le silence n’a pas sa place, et l’absence de dynamique rend rapidement indigeste cette exubérance pyrotechnique (exubérance que le long prologue kryptonien, aux designs rétro-futuristes façon La Menace Fantôme et aux prises de vues accidentées à la manière d’Avatar, laissait d’emblée entrevoir). Dommage, car les effets visuels s’avèrent souvent étourdissant, notamment lorsqu’il s’agit de décrire les envolées supersoniques de l’homme d’acier et les combats menés par des belligérants tellement rapides que la nature de leurs actions échappe aux perceptions des humains. Mais la finesse n’est pas de mise, et le parallélisme établi entre Kal-El et Jésus Christ – un comble pour ce héros inspiré à l’origine par Moïse ! – n’arrange rien.

 

© Gilles Penso

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LES MONSTRES SONT TOUJOURS VIVANTS (1978)

Le bébé monstre de Larry Cohen ayant connu un certain succès, le cinéaste décide d'agrandir la famille…

IT LIVES AGAIN

1978 – USA

Réalisé par Larry Cohen

Avec Frederic ForrestKathleen LloydJohn P. RyanJohn MarleyAndrew Duggan, Eddie Constantine, James Dixon, Melissa Inger 

THEMA ENFANTS I SAGA LE MONSTRE EST VIVANT

Le succès du Monstre est vivant poussa tout naturellement Larry Cohen à en signer une séquelle, mais pour cet inventif cinéaste, il n’était pas question de se laisser aller à la redite. L’effet de surprise étant passé, l’épouvante cède ici le pas au drame humain. Du coup, si Les Monstres Sont Toujours Vivants ne fait jamais vraiment peur, il développe et enrichit avec beaucoup d’intérêt les thématiques mises en place dans l’épisode précédent. Au moment du prologue, servi par le jeu très convaincant des comédiens, Frank Davis (John Ryan), héros du premier film, met en garde un jeune couple qui attend un enfant, Eugene et Jody Scott (Frederic Forrest et Kathleen Lloyd). Selon lui, ils s’apprêtent à donner naissance à un bébé mutant comme celui qu’il engendra lui-même avec son épouse. Tour à tour incrédules, révoltés, horrifiés et désorientés, les futurs parents ne savent comment accueillir un tel avertissement. Or les dires de Davis s’avèrent fondés. Ce dernier s’est rallié à la cause d’un groupe de scientifiques persuadés qu’il faut sauvegarder ces bébés d’un nouveau genre, qui pourraient bien représenter le prochain stade de l’évolution humaine. Mais le docteur Mallory (John Marley), pour sa part, a des théories plus expéditives. Pour lui, tous ces monstres doivent être exterminés au plus vite. Alors que le couple Scott, guidé par Davis, tente d’échapper aux sbires de Mallory, la jeune femme s’apprête à accoucher de son monstrueux rejeton…

Si le maquilleur Rick Baker a sensiblement amélioré ses techniques de création des bébés carnassiers, respectant les indications de Larry Cohen qui les imagine comme un croisement entre un loup et le fœtus de 2001 l’Odyssée de l’Espace, ces derniers demeurent toujours discrets à l’image. Leur efficacité en est accrue, d’autant qu’ici ils sont au nombre de trois, deux mâles et une femelle. Plus profond qu’il n’en a l’air, le scénario des Monstres sont Toujours Vivants pose en substance la question de l’anormalité et de la tolérance. La violence des adultes engendre celle des bébés mutants, et l’amour semble bien être l’unique solution. Evidemment, le couple du film finit par se déchirer face à l’annonce d’une naissance monstrueuse, d’autant que la belle-mère n’hésite pas à mettre son grain de sel : « il n’y a jamais eu de problème dans notre famille, ça doit venir de lui ! »

Le choc des générations

La discorde qui divise la fille et sa mère trouve bientôt écho dans le conflit opposant la jeune maman et son bébé difforme. Le choc des générations est donc également au cœur du récit. Pour étayer son propos, Larry Cohen accumule les images insolites, comme la salle d’accouchement envahie par des policiers, l’obstétricien dissimulant parmi ses instruments un pistolet chargé, ou encore le panneau « Drive Carefuly – Children at play » accroché à l’entrée du laboratoire où les médecins s’efforcent de maintenir en vie les bébés mutants. Bernard Herrmann ayant passé l’arme à gauche, c’est le compositeur Laurie Johnson, qui se charge ici de reprendre et de compléter la partition qu’il avait écrite pour Le Monstre est vivant. En 1987, Cohen réalisera une nouvelle séquelle, La Vengeance des Monstres.

© Gilles Penso

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DESTINATION LUNE (1950)

Produite par George Pal et tirée d'un récit de Robert Heinlein, cette aventure spatiale joue la carte de l'hyper-réalisme

DESTINATION MOON

1950 – USA

Réalisé par Irving Pichel

Avec John Archer, Warner Anderson, Tom Powers, Dick Wesson, Erin O’Brien-Moore, Everett Glass, Ted Warde   

THEMA SPACE OPERA

L’influence de l’auteur de science-fiction Robert Heinlein sur l’imaginaire collectif est considérable, au point que de nombreuses membres la NASA avouent avoir opté pour une filière scientifique après avoir lu les romans pour adolescents qu’il écrivit entre 1947 et 1958. C’est justement l’un de ces récits d’aventure spatiale qui servit d’inspiration à Destination Lune, et dont Heinlein lui-même signa l’adaptation avec Alford Van Ronkel et James O’Hanlon. Réalisé par Irving Pichel (qui s’était distingué en co-réalisant  Les Chasses du Comte Zaroff) et produit par George Pal (futur spécialiste de la SF à grand spectacle), Destination Lune se distingue par son approche ultra-réaliste, la plupart des spécialistes le considérant comme le premier long-métrage de « hard science ». Sous les conseils techniques de l’aéronaute allemand Hermann Oberth, le film annonce avec presque vingt ans d’avance le premier voyage habité vers notre satellite. Les scènes d’apesanteur, les combinaisons des astronautes et même le drapeau américain planté sur le sol rocailleux s’avèrent étonnamment prophétiques.

Nous sommes au début des années cinquante, et la première fusée américaine est lancée après quatre ans de recherches et de travail acharné. Mais l’opération est un fiasco et l’engin se crashe dès son décollage. Le gouvernement US refuse d’en rester là. En pleine tension Est-Ouest, la conquête spatiale est un enjeu politique trop important. Le général Thayer demande donc au professeur Cargraves de superviser la construction d’une nouvelle fusée à propulsion nucléaire en partance pour la Lune. Pour financer un tel chantier, de grands industriels du secteur privé sont sollicités. L’opinion publique salue l’élan patriotique, mais s’affole des risques potentiels de contamination radioactive. La mise en pratique du projet n’est donc pas une partie de plaisir, mais c’est lorsque les quatre astronautes s’élancent enfin vers la Lune que les vrais dangers commencent… 

« This is the end of the beginning »

Destination Lune aurait pu n’être qu’une espèce de docu-fiction un peu rébarbative et glaciale, mais le scénario sait éviter cet écueil, alignant les séquences de suspense haletantes (le sauvetage à flanc d’astronef, les ultimes rebondissements à la surface de la Lune) et sollicitant même Woody Woodpeker le temps d’un dessin animé ludique racontant aux financiers de l’expédition – et surtout aux spectateurs – le fonctionnement de la fusée (une idée que Steven Spielberg recyclera pour expliquer le principe du clonage dans Jurassic Park). Le film est servi par des effets spéciaux remarquables supervisés par Lee Zavitz, maître d’œuvre des trucages d’Autant en Emporte le Vent. Maquettes, pyrotechnie, peintures, animation, tous les moyens sont bons pour porter à l’écran cette épique odyssée lunaire. Zavitz remportera l’Oscar des effets spéciaux, Hergé s’inspirera largement du film pour concevoir le diptyque « Objectif Lune » et « On a Marché sur la Lune », et Stanley Kubrick lui-même s’appuiera sur la voie ouverte par George Pal et Irving Pichel pour concrétiser 2001 l’Odyssée de l’Espace. C’est dire l’importance de ce space opera hyperréaliste qui s’achève sur les mots suivants : « This is the End of the Beginning ».

 

© Gilles Penso

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