THE DARK KNIGHT RISES (2012)

Christopher Nolan clôt sa trilogie Batman avec emphase, offrant le rôle du super-vilain Bane au monumental Tom Hardy

THE DARK KNIGHT RISES

2012 – USA

Réalisé par Christopher Nolan

Avec Christian Bale, Tom Hardy, Anne Hataway, Gary Oldman, Morgan Freeman, Marion Cotillard, Michael Caine 

THEMA SUPER-HEROS I SAGA BATMAN I DC COMICS

Huit ans se sont écoulés depuis les événements marquants survenus dans The Dark Knight. La criminalité étant retombée au sein de Gotham City, Bruce Wayne a raccroché depuis longtemps la cape de Batman et vis reclus dans son manoir, loin des mondanités qui se perpétuent sous les bons auspices du fidèle Alfred. Mais lorsque Bane, un redoutable mercenaire au visage masqué, décide de semer le chaos dans la ville, l’homme chauve-souris doit reprendre du service. Hélas, on ne redevient pas un héros aussi facilement, surtout face à un adversaire de cette trempe… La trilogie consacrée à Batman, telle que Christopher Nolan l’a conçue, frappe à la fois par le minutieux travail de cohérence qui assure la continuité de chacun de ses épisodes, mais aussi par la volonté d’en élargir progressivement la portée au fur et à mesure que se développe la saga. Si Batman Begins narrait avant tout une quête personnelle,  The Dark Knight était un thriller de grande envergure. The Dark Knight Rises, pour sa part, prend une dimension épique qui le transforme sans crier gare en fresque guerrière digne des plus grands chefs d’œuvres du genre, tel que ce dernier fut redéfini par des cinéastes comme Ridley Scott, Mel Gibson ou Steven Spielberg.

Depuis le début des années 2000, les superproductions consacrées aux super-héros avaient généralement un travers commun : quand une cité entière était menacée, quelques dizaines de figurants à peine représentaient l’humanité en danger (les climax d’Iron Man,  L’Incroyable HulkThor ou même d’Avengers en témoignent). Rien de tel ici. Chaque quartier de Gotham City (relecture à peine altérée d’un New York contemporain) exhale l’âme des citoyens qui l’habitent. Chaque rue, chaque bâtiment grouille de vie. Et lorsque la ville s’embrase, coupée soudain du monde comme le Manhattan futuriste de New York 1997, la panique qui en découle n’a rien d’une abstraction. Le miracle de The Dark Knight Rises réside justement dans cette capacité de bâtir une tragédie à grande échelle tout en laissant s’exprimer le drame personnel de chacun de ses acteurs majeurs.

Adieu au Chevalier Noir

C’est dans un climat de guerre civile que Batman tente maladroitement de retrouver son aura, écrasé par un super-vilain dont le look impressionnant nous ramène à l’imagerie fétichiste de Mad Max 2. Entre les alliés et les ennemis du héros meurtri, un personnage ambigu fait son apparition, sous les traits félins d’Anne Hataway qui, sans parvenir à nous faire oublier la présence magnétique de Michelle Pfeiffer dans Batman le défi, nous offre une Catwoman délectable. Emotions exacerbées, suspense ébouriffant, action à couper le souffle sont au menu de cet ultime opus dont les 2h45 semblent passer en un éclair. Avec un style et un regard qui n’appartiennent qu’à lui, Christopher Nolan prouve une fois de plus que le cahier des charges contraignant d’un blockbuster de studio peut parfois s’accorder avec la vision personnelle et sans concession d’un auteur. Nolan fait ici de magnifiques adieux au Chevalier Noir, même si les portes narratives qui s’ouvrent à la fin de The Dark Knight Rises laissent imaginer tout un réseau de séquelles possibles.

© Gilles Penso

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LA DAME EN NOIR (2012)

Le studio Hammer renoue avec ses premières amours en plongeant l'ex-Harry Potter dans un récit d'épouvante gothique

THE WOMAN IN BLACK

2012 – GB

Réalisé par James Watkins

Avec Daniel Radcliffe, Ciaran Hinds, Janet McTeer, Liz White, Shaun Dooley, Roger Allam, Sophie Stuckey, David Burke 

THEMA FANTÔMES

Dans l’atmosphère feutrée d’un grenier coquet, trois fillettes jouent gaiement à la dînette. Soudain, mues par une force invisible, elles abandonnent leurs jeux, se dirigent vers la fenêtre comme des somnambules et se jettent dans le vide. Ainsi commence La Dame en noir, adaptation du roman homonyme écrit par l’auteur anglais Susan Hill en 1983. Le légendaire studio britannique Hammer avait timidement amorcé sa résurrection à travers Laisse-moi entrerLa Locataire et Wake Wood. Avec La Dame en noir, cette renaissance s’affirme pleinement, par le biais d’une élégance, d’un stylisme et d’une atemporalité dignes des joyaux qui firent la réputation de cette compagnie jadis florissante. 

Véritable révélation du film, Daniel Radcliffe nous prouve qu’il y a une vie après Harry Potter. Délaissant les oripeaux encombrants du sorcier à lunettes, il campe avec une sensibilité à fleur de peau le notaire Arthur Kipps, jeune veuf inconsolable missionné dans le village lointain de Crythin Gifford pour régler la succession d’une cliente récemment décédée. Les villageois semblent hostiles à la présence de cet étranger, et l’auberge qui lui sert de refuge n’a plus de chambre à lui proposer. Aussi s’installe-t-il dans le grenier de l’établissement… celui qui fut le témoin du drame pré-générique. La mort semble s’immiscer dans tous les recoins de ce village brumeux, jonché d’endeuillés à la dérive, et les apparitions inquiétantes de la mystérieuse « femme en noir » du titre scandent la vie des autochtones comme autant de mauvais présages. Les pièces du puzzle s’assemblent patiemment, tandis qu’Arthur découvre l’impressionnant manoir de la défunte, perdu au milieu d’un champ désert que recouvre régulièrement la marée. Là, les sombres secrets s’apprêtent à émerger… 

Une réintreprétation moderne des codes du genre

La Dame en noir ne cherche jamais à imiter la flamboyance des œuvres de Terence Fisher, chef de file des artisans de l’âge d’or la Hammer. Aux forêts de studio, James Watkins préfère les décors naturels ; aux couleurs saturées, il oppose une lumière naturaliste. C’est même sur un format Cinémascope, inhabituel en pareil contexte, qu’il choisit de raconter son récit torturé. Pourtant, via cette réinterprétation moderne des codes visuels du genre, il parvient à revenir aux sources d’une épouvante séminale, plus portée sur l’atmosphère oppressante que sur les effets choc. C’est par touches subtiles que la présence d’une entité fantômatique nous est suggérée dans la maison du marais où Arthur Kipps mène l’enquête : reports de point révélateurs, lents mouvements de caméras qu’on devine subjectifs, jeux d’ombres furtifs et menaçants, sons suspects à tous les étages… On pense parfois aux Innocents, à La Maison du Diable, bref aux joyaux éternels de la ghost-story victorienne. Le cinéaste s’éloigne ainsi de l’horreur brute et moderne d’Eden Lake, son premier long-métrage, pour s’enfoncer dans les tourments d’un récit surnaturel teinté de mélancolie et d’effroi larvé.  Très belle réussite formelle, sertie dans une photographie somptueuse, des décors superbes et une bande originale envoûtante, La Dame en noir sait ménager des moments de pure terreur et hante ses spectateurs longtemps après son épilogue.

© Gilles Penso

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ROBOT MONSTER (1953)

Tous aux abris : la Terre est menacée par Ro-Man, un extra-terrestre aux allures d'homme costumé en gorille avec un aquarium sur la tête !

ROBOT MONSTER

1953 – USA

Réalisé par Phil Tucker

Avec George Nader, Claudia Barrett, Selena Royle, John Mylong, Gregory Moffett, Pamela Paulson, George Barrows, John Brown

THEMA EXTRA-TERRESTRES

Tous les amateurs d’humour au second degré, de nanars indécrottables et de curiosités sur pellicule se doivent de visionner cet hallucinant Robot Monster, considéré par toute la communauté cinéphile comme l’un des films les plus nuls de l’histoire du cinéma. Il faut dire que le réalisateur Phil Tucker n’y va pas avec le dos de la cuillère. Son film conte l’arrivée sur Terre de Ro-Man, un alien interprété par un comédien dans un costume de gorille avec un casque de scaphandrier surmonté de deux antennes de télévision ! Ça commence donc assez fort. Cet étrange envahisseur s’installe à l’entrée d’une grotte avec son redoutable appareillage de destruction, c’est-à-dire trois vieilles radios posées sur une table et une machine à bulles ! Son but : provoquer une catastrophe planétaire, réveiller des monstres préhistoriques, et surtout annihiler toute la population humaine, que les habitants de sa planète considèrent comme une menace en raison de l’essor qu’ils ont pris dans le domaine de la bombe atomique et des voyages dans l’espace. Le message semble donc être le même que celui du Jour où la Terre s’arrêta, sauf que le velu Ro-Man s’avère plus expéditif que le pacifiste Klaatu.

Hélas, on a rarement vu un tel décalage entre les intentions d’un film et les moyens mis en œuvre. Ici, les décors se résument à la fameuse grotte et un champ avoisinant, l’invasion extra-terrestre se limite à ce ridicule Ro-Man et son chef (le même acteur dans le même costume) avec qui il communique via un écran, et le reste des comédiens ne dépasse pas le nombre de six. Ça tombe bien, c’est le nombre de personnes qui a survécu à la catastrophe. Quant au cataclysme lui-même, ce ne sont que des flashs lumineux et des extraits de combats de dinosaures empruntés à Tumak fils de la jungle et Le Continent perdu. Ces stock shots tombent tellement comme des cheveux dans la soupe qu’on en vient à ce demander pendant quelques secondes s’il n’y a pas eu erreur dans le montage. Le jeu des comédiens s’avère de surcroît catastrophique, avec une palme spéciale pour l’inénarrable « professeur » (George Nader), et l’ensemble du métrage est extrêmement bavard.

En relief !

Car en guise d’action, à part les déambulations du Ro-Man dans la campagne et aux alentours de sa grotte, il ne se passe pas grand-chose dans ce Robot Monster. Les sommets du ridicule sont sans doute atteints lorsque notre Ro-Man est en proie à des états d’âme. « Être comme un humain ! Rire ! Sentir ! Vouloir ! Pourquoi ces choses n’étaient-elles pas prévues ? » se plaint-il à son supérieur. Au final, tout s’avère n’être qu’un rêve du petit Johnny (Gregory Moffett), comme dans Les Envahisseurs de la planète rouge sorti la même année. Pour sacrifier à la mode, Phil Tucker réalisa son film en relief, un cache-misère qui n’apporte strictement rien au film, lequel se pare tout de même d’une partition d’Elmer Bernstein, futur compositeur des Sept Mercenaires. On raconte que les critiques à l’encontre de Robot Monster furent tellement virulentes à l’époque que Tucker tenta de se suicider. Fort heureusement, le réalisateur a raté son coup, d’autant qu’entre-temps son film s’est mué en véritable objet de culte. 

© Gilles Penso

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THE AMAZING SPIDER-MAN (2012)

Au lieu de prendre la suite de la trilogie de Sam Raimi, le studio Sony fait le choix étrange d'un reboot qui souffre fatalement de la comparaison avec les opus précédents

THE AMAZING SPIDER-MAN

2012 – USA

Réalisé par Marc Webb

Avec Andrew Garfield, Emma Stone, Rhys Ifans, Denis Leary, Martin Sheen, Sally Field, Irfan Khan, Campbell Scott 

THEMA SUPER-HÉROS I ARAIGNÉES I REPTILES SAGA SPIDER-MAN I MARVEL

Après le semi-échec artistique de Spider-Man 3, Sam Raimi n’avait pu mettre sur pied un quatrième épisode suffisamment convaincant. Son départ de la saga entraîna celui de son casting et le désarroi bien compréhensible des dirigeants de Marvel et Sony. Evidemment, il n’était pas question de tuer la poule aux œufs d’or. Les deux studios optèrent donc pour une remise des compteurs à zéro : un nouveau réalisateur, de nouveaux comédiens et une nouvelle histoire racontant sous un angle différent les origines du super-héros. Dix ans à peine après le premier Spider-Man, l’idée d’un « reboot » pouvait sembler incongrue. Et force est de reconnaître que face au résultat à l’écran, l’incongruité demeure. Première bizarrerie : choisir comme point de départ narratif le mystère de la disparition des parents de Peter Parker. Quand on sait que ces deux personnages n’apparaissaient que tardivement dans la bande dessinée, à l’occasion d’un épisode spécial très anecdotique où ils étaient dépeints comme des espions fort peu crédibles, on s’interroge sur la pertinence d’un tel choix. Soucieux de se démarquer du travail de Sam Raimi et de ses scénaristes, The Amazing Spider-Man s’efforce de tisser artificiellement des liens entre chaque protagoniste du drame, comme si tous les destins étaient déjà écrits à l’avance. Figure centrale de cette intrigue à tiroirs, le professeur Curt Connors est à la fois l’ancien collègue des parents Parker, le mentor de la petite amie de Peter, le co-créateur des araignées génétiquement modifiées qui donneront naissance à Spider-Man et le grand méchant du film, sous forme d’un redoutable homme-lézard.

Le hasard n’a plus cours dans ce récit déterministe qui semble contradictoire avec l’axiome cher au héros : « De grands pouvoirs entraînent de grandes responsabilités ». La question du choix – moteur des conflits internes du personnage tel qu’il fut imaginé par Stan Lee et Steve Ditko – ne se pose plus vraiment, au grand dam de la dramaturgie. D’un point de vue strictement artistique, les parti pris de Marc Webb et son équipe sont tout aussi discutables. Le superbe costume conçu en 2002 par James Acheson cède ici le pas à une sorte de combinaison de surfer en spandex couverte d’écailles, le lézard crocodilien du comics original prend les allures d’un mutant au faciès aplati du plus curieux effet, et la bande originale paresseuse de James Horner fait office de remplissage sonore sans jamais nous offrir une once de lyrisme, d’émotion ou d’énergie.

Tout est-il écrit à l'avance ?

Certes, The Amazing Spider-Man comporte de nombreux atouts qui le rendent souvent attachant. Ses comédiens débordent de fraîcheur et de naturel (mention spéciale à Andrew Garfield et Martin Sheen), ses séquences de voltige jouent la carte du vertige et de l’effort physique (avec des vues subjectives très immersives), son usage de la 3D s’avère joyeusement récréatif (la toile fuse en tous sens) et quelques idées de mise en scène emportent instantanément l’adhésion (la brève intervention de Stan Lee est hilarante). Mais  cette réinitialisation du mythe pâlit sans cesse de la comparaison avec la trilogie de Sam Raimi, dont la personnalité, le style et le grain de folie font ici cruellement défaut.

© Gilles Penso

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DYLAN DOG (2011)

L'ancien Clark Kent de Superman Returns incarne un privé spécialisé dans la chasse aux zombies, aux démons, aux vampires et aux loups-garous

DYLAN DOG – DEAD OF NIGHT

2011 – USA

Réalisé par Kevin Munroe

Avec Brandon Routh, Anita Briem, Sam Huntington, Taye Diggs, Kurt Angle, Peter Stormare 

THEMA LOUPS-GAROUS I VAMPIRES I ZOMBIES I DIABLE ET DEMONS

Dylan Dog est le héros d’une bande dessinée mythique créée en 1986 par Tiziano Sclavi. Source d’inspiration majeure du cultissime Dellamorte Dellamore de Michele Soavi, ce comic book italien n’avait encore connu aucune adaptation cinématographique officielle, jusqu’à ce que Kevin Munroe ne s’en empare. Et c’est Brandon Routh, ex-justicier en collants bleus de Superman Returns, qui endosse le costume sombre et la chemise rouge de ce gardien des forces obscures. L’intrigue se situe au cœur de la Nouvelle Orléans. La population ignore qu’elle côtoie quotidiennement des vampires, des loups-garous, des goules et des zombies. Jadis, le mortel Dylan Dog s’efforçait de maintenir l’équilibre entre les communautés, évitant tout incident susceptible de provoquer une guerre des clans. Le trépas soudain de sa fiancée marqua la fin de ses activités occultes. Le voilà reconverti en détective privé classique spécialisé dans la chasse aux maris infidèles. Mais lorsque son meilleur ami est sauvagement assassiné par un loup-garou, notre héros décide de reprendre du service.

Impeccable dans le rôle-titre, Brandon Routh s’efforce d’amorcer en douceur sa reconversion post-Superman, au sein d’un film troquant la noirceur de son propos contre un second degré quasi-permanent. Les chefs de clans des lycanthropes et des vampires sont respectivement incarnés par Peter Stormare et Taye Diggs. Si la rivalité séculaire qui oppose les deux races obéit à un principe classique, la réinsertion de ces créatures dans un cadre urbain participe de l’originalité de Dylan Dog. Ainsi les loups-garous s’apparentent-ils à une famille mafieuse reconvertie dans la boucherie en gros, tandis que les suceurs de sang fonctionnent selon la hiérarchie d’un gang moderne. Assumant son statut semi-parodique, le long-métrage de Kevin Munroe regorge d’idées folles, comme le cercle des zombies anonymes qui se réunit pour échanger sur les problèmes quotidiens engendrés par la difficile condition de cadavre ambulant, ou encore le magasin de pièces détachées qui propose aux morts-vivants des membres de rechange en provenance des morgues voisines.

Le cœur de Bélial

Bientôt, toutes les convoitises convergent vers « le cœur de Bélial », un artefact antique en forme de croix qui contiendrait du sang ayant appartenu au vénérable démon. D’où l’apparition en fin de métrage d’une superbe bête possédant tous les attributs démoniaques : un faciès hideux et grimaçant, un front cornu, des griffes acérées et de gigantesques ailes membraneuses. Le film regorge d’ailleurs de créatures héritées du patrimoine classique du genre : vampires, loups-garous, goules, zombies. Le plus marquant d’entre eux est probablement ce mort-vivant massif comme un catcheur et arborant une abominable figure bestiale aux dents proéminentes. Ce festival de monstres ne bénéficie malheureusement pas d’un scénario très passionnant, d’autant que le héros s’y promène avec une désinvolture qu’il finit par communiquer au spectateur. Dylan Dog ne marquera donc pas durablement les mémoires, mais le spectacle y est rafraîchissant et l’on ne s’y ennuie pas l’ombre d’une seconde.

© Gilles Penso

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THE DIVIDE (2011)

Xavier Gens concocte outre-Atlantique un huis-clos post-apocalyptique particulièrement oppressant

THE DIVIDE

2011 – USA

Réalisé par Xavier Gens

Avec Lauren German, Michael Biehn, Milo Ventimiglia, Courntney B. Vance, Ashton Holmes, Rosanna Arquette, Ivan Gonzalez 

THEMA FUTUR I CATASTROPHES

Xavier Gens s’est fait connaître avec Frontière(s), un survival gore sous l’influence de Tobe Hooper et John Boorman, et Hitman, un thriller musclé qui lui ouvrit les portes hollywoodiennes. Avec The Divide, il s’attaque à un sous-genre populaire du cinéma de science-fiction : le film post-apocalyptique. Le prologue, spectaculaire et très graphique, est soutenu par des effets visuels remarquables. On y découvre rien moins que la destruction de New York par une série de déflagrations cataclysmiques. Sans explications, le monde s’effondre en un immense brasier, les cieux s’empourprent d’une nuée d’averses radioactives, et la population, terrifiée, se disperse en hurlant. Au milieu du chaos, huit habitants d’un immeuble de Manhattan trouvent refuge dans l’abri anti-atomique de leur gardien, se calfeutrent pour éviter les retombées toxiques, se rationnent comme ils peuvent et prennent leur mal en patience…

Le huis-clos induit par cette situation de crise ménage de beaux moments de tension, chacun se jaugeant avec une certaine méfiance. Visiblement très impliquée, la petite troupe de comédiens que dirige Gens est dominée par un Michael Biehn en grande forme. Un cigare vissé à la bouche, les cheveux en bataille, le regard un peu fou, l’ex-acteur fétiche de James Cameron s’érige ici en meneur de troupes autoritaire et paranoïaque. A fleur de peau, Rosanna Arquette incarne quant à elle une mère de famille qui perd progressivement pied avec la réalité et régresse quasiment à l’état bestial. A leurs côtés, Milo Ventimiglia casse l’image de jeune premier valeureux qu’il véhiculait dans la série Heroes pour entrer dans la peau d’un personnage aux facettes multiples. Rapidement, un rebondissement inattendu ouvre une piste nouvelle et nous laisse entrevoir le monde extérieur. Intrigante, cette péripétie survient sans doute trop tôt, car Xavier Gens use une à une toutes ses cartouches et se retrouve, comme ses protagonistes, coincé dans une situation aux possibilités de plus en plus limitées.

L'enfer, c'est les autres

Faute de parvenir à explorer toutes les voies scénaristiques offertes par son postulat claustrophobique, le film trouve refuge dans le glauque, le violent, le sordide… Gens n’en est pas à son coup d’essai en ce domaine (Frontière(s) en témoigne), mais l’on finit par se demander si cette accumulation d’hystérie, de tortures, de sang, de viols et de déviances en tout genre n’est pas une espèce de signature du cinéaste, masquant une manifeste incapacité à transcender une situation d’enfermement forcée. En pareille circonstance, Vincenzo Natali avait su nous éblouir avec les trouvailles de Cube. Certes, l’axiome cher à Jean-Paul Sartres, selon lequel « l’enfer, c’est les autres », s’illustre dans toute sa trivialité dans The Divide. Mais l’exercice finit par sembler vain, et les personnages auxquels on souhaitait s’attacher finissent par nous indifférer, y compris la belle héroïne incarnée avec charisme par Lauren German. Ce constat est d’autant plus regrettable que Xavier Gens démontre un indéniable talent dans le registre de la poésie visuelle désenchantée et surréaliste, comme en attestent les dernières images du métrage.

© Gilles Penso

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PROMETHEUS (2012)

Après avoir vu progressivement la franchise Alien partir dans tous les sens, Ridley Scott décide de revenir aux sources du film original

PROMETHEUS

2012 – USA

Réalisé par Ridley Scott

Avec Noomi Rapace, Charlize Theron, Michael Fassbender, Logan Marshall-Green, Idris Elba, Patrick Wilson, Guy Pearce, Rafe Spall 

THEMA EXTRA-TERRESTRES I FUTUR I ROBOTS I SAGA ALIEN

Un projet comme Prometheus est forcément l’objet de fantasmes intenses auprès de la communauté cinéphile. Ridley Scott revenant aux origines dAlien, il y avait en effet de quoi s’émoustiller. Mais au risque de déconcerter les amateurs de l’extra-terrestre à la mâchoire extensible, le cinéaste a très tôt annoncé que Prometheus ne serait pas exactement une préquelle d’Alien. Plutôt qu’un épisode zéro, le film s’appréhende en effet comme une variante autour d’un univers commun, Scott marchant sur les traces d’une autre œuvre séminale :  2001 l’Odyssée de l’Espace. Les références au space opéra de Stanley Kubrick sont multiples, qu’il s’agisse de séquences spécifiques (les évolutions d’un astronaute dans les coursives d’un vaisseau où ses compagnons sont encore en hibernation) ou du moteur même du scénario (l’entité extra-terrestre ayant présidé à la création de notre propre espèce). Même s’il conserve les ingrédients principaux du cocktail d’Alien, autrement dit un mixage des codes du film de science-fiction avec ceux du film d’horreur, Prometheus place ses ambitions ailleurs, arpentant ouvertement la voie métaphysique. Dès les premières somptueuses images du film, soutenues par une partition aérienne d’un Marc Streitenfeld qui s’érige en digne héritier de Jerry Goldsmith, Ridley Scott nous fait prendre de la hauteur et sollicite un plein éveil de nos sens.

L’intrigue démarre en 2089, alors qu’un couple de chercheurs ajoute une pièce ultime à un fascinant puzzle archéologique. Par-delà les siècles et les civilisations, un motif récurrent ne cesse de les intriguer : la représentation d’un géant humanoïde tourné vers ce qui semble être une carte stellaire. Forts de cette découverte, ils parviennent à convaincre la compagnie Weyland de monter une expédition spatiale. Après deux ans d’hibernation, l’équipage débarque sur la planète LV-223, portant les stigmates d’une ancienne civilisation. L’exaltation des scientifiques, le pragmatisme de leurs compagnons de voyage, l’étrange candeur du robot David (qui semble presque être la version adulte du David d’A.I.) et la froideur autoritaire des dirigeants sont tellement tangibles qu’on en oublierait presque le contexte science-fictionnel. L’exploration d’un bâtiment à l’abandon, vestige d’une ancienne race d’« ingénieurs », nous offre son lot de curiosité, de surprises et de frissons

La quête de nos origines

Prometheus s’efforce dès lors de concilier deux cahiers des charges : les ambitions premières de Scott qui nous questionnent sur la place de l’homme dans l’univers et sur les mystères de sa création (d’où l’allusion au mythe de Prométhée), et les nécessités de la franchise Alien qui imposent un certain nombre de raccords un peu forcés avec le classique de 1979. Bien plus intéressé par la quête de nos origines que par la genèse du monstre qui le rendit célèbre, Ridley Scott expédie les séquences horrifiques à base de créatures tentaculaires (efficaces mais sans foncière nouveauté) et comble à la va-vite certains trous scénaristiques pour mieux s’ouvrir aux mystères de l’univers. Malgré les quelques frustrations engendrées par ce traitement hybride, la nouvelle saga qui s’annonce laisse rêveur…

© Gilles Penso

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MEN IN BLACK 3 (2012)

Après un second opus qui forçait artificiellement le trait, ce troisième opus relève agréablement le niveau

MEN IN BLACK 3

2012 – USA

Réalisé par Barry Sonnenfeld

Avec Will Smith, Tommy Lee Jones, Josh Brolin, Jermaine Clement, Michael Stuhlbarg, Emma Thompson, Bill Hader 

THEMA EXTRA-TERRESTRES I VOYAGES DANS LE TEMPS I SAGA MEN IN BLACK

Men in Black 3 ne s’annonçait pas forcément sous les meilleurs auspices. Séquelle tardive d’un deuxième volet médiocre, ce troisième opus s’attardait sur les starting-blocks depuis 2009, faute d’un scénario satisfaisant. Lorsque le tournage s’amorça enfin, le script n’était toujours pas achevé, d’où une interruption en cours de prises de vues pour pouvoir réécrire les séquences finales. Barry Sonnenfeld lui-même commençait à exprimer quelques doutes sérieux sur la viabilité du film. Pourtant, malgré sa genèse chaotique, Men in Black 3 est une réussite prodigieuse qui tient presque du miracle. Car s’il continue à cultiver ce qui fit le succès de ses prédécesseurs – humour déjanté, mécanique rodée du buddy movie, science-fiction exubérante, galerie de créatures improbables – ce troisième épisode ose nous emmener plus loin, creusant en profondeur les traumas de ses protagonistes, sollicitant des émotions inattendues là où l’on n’attendait que du rire, et jouant en virtuose avec les complexités narratives suscitées par un vertigineux voyage dans le temps. De là à dire que Men in Black 3 est le meilleur opus de la trilogie, il n’y a qu’un pas que nous franchissons allégrement. Tout commence dans une prison de haute sécurité installée sur la Lune. Boris le Boglodite, redoutable créature incarnée par Jermaine Clement, parvient à s’évader et à regagner la Terre avec pour objectif la mort de l’agent K, qui le mit sous les écrous à la fin des années 60, et l’asservissement de notre planète.

Pour parvenir à ses fins, il utilise une machine à explorer le temps et change le cours de l’histoire. Face aux conséquences catastrophiques des actes de Boris, l’agent J n’a qu’une seule solution : faire à son tour le grand saut et se retrouver propulsé en 1969 pour tenter de remettre les choses en ordre. Si Will Smith et Tommy Lee Jones entretiennent avec une joie communicative leurs archétypes respectifs (le cool bavard et le grincheux taciturne), un troisième comédien leur vole allègrement la vedette par le biais d’une prestation irrésistible. Il s’agit de Josh Brolin, qui fut le George Bush d’Oliver Stone et incarne ici un agent K rajeuni. Via une imitation hilarante de Tommy Lee Jones, un jeu de mimétisme étonnant et un petit coup de main cosmétique, l’illusion est parfaite.

Retour vers le passé… pour sauver le futur

Le saut dans le temps est servi par des effets visuels impressionnants signés Ken Ralston (déjà à l’œuvre sur la trilogie Retour vers le futur), truffé de gags dignes de Tex Avery, et générateur de nombreux chocs : sociaux (les relations entre Blancs et Noirs dans l’Amérique des sixties), culturels (l’intervention d’un Andy Warhol qui cache bien son jeu) ou technologiques (la miniaturisation n’était pas encore d’actualité). Les extra-terrestres eux-mêmes jouent la carte du « vintage », le génial maquilleur Rick Baker s’inspirant de quelques classiques de l’âge d’or de la SF pour leur donner corps. Mais ce sont les paradoxes temporels générés par le scénario qui fascinent le plus, multipliant les enjeux dramatiques, suscitant des moments de suspense intenses et acheminant le récit vers un twist hallucinant qui nous tirerait presque des larmes. Voilà donc une franchise moribonde qui renaît soudain de ses cendres avec un panache qu’on n’osait plus espérer. 

© Gilles Penso

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DARK SHADOWS (2012)

Tim Burton adapte sur grand écran une série culte de Dan Curtis en se laissant beaucoup inspirer par le fameux Blacula

DARK SHADOWS

2012 – USA

Réalisé par Tim Burton

Avec Johnny Depp, Eva Green, Michelle Pfeiffer, Helena Bonham Carter, Jackie Earle Haley, Jonny Lee Miller, Chloe Moretz

THEMA VAMPIRES I SORCELLERIE ET MAGIE I FANTÔMES I SAGA TIM BURTON

Titre de gloire du producteur/réalisateur Dan Curtis, le feuilleton fleuve Dark Shadows, diffusé sur les écrans américains entre 1966 et 1971, présentait l’originalité de mixer le soap opera et les monstres classiques du cinéma fantastique. Ce fut aussi, incidemment, l’un des souvenirs d’enfance les plus marquants d’un Tim Burton encore prépubère. « Les gens vous regardent comme un freak, à l’adolescence », raconte-t-il. « Voilà pourquoi je me sentais proche de tous ces monstres. C’étaient des symboles très forts de l’état d’esprit dans lequel j’étais » (1) Entre deux contes grand public conçus pour le studio Disney (Alice au pays des merveilles et Frankenweenie), le cinéaste s’attaque donc à une version grand écran de Dark Shadows pour Warner.

Le récit s’amorce dans une somptueuse atmosphère gothique. Nous sommes en 1752, au cœur d’un Liverpool brumeux et sinistre. Joshua et Naomi Collins décident de traverser l’océan en compagnie de leur fils Barnabas pour conquérir l’Amérique. Là, ils montent une entreprise extrêmement fructueuse et donnent leur nom à la ville portuaire de Collinsport. Devenu adulte, Barnabas est l’objet des convoitises d’Angélique Bouchard, mais le jeune homme ne partage pas ses sentiments. Brimée, Angélique révèle alors sa véritable nature : c’est une sorcière aux pouvoirs redoutables. Coup sur coup, elle provoque la mort des parents et de la fiancée de Barnabas, et condamne ce dernier aux tourments éternels en le transformant en vampire et en l’enfermant dans un cercueil six pieds sous terre. Par inadvertance, la tombe de Barnabas est ouverte en 1972. Notre vampire maudit débarque alors dans un monde totalement nouveau…

Un étrange mélange des genres

Sous les traits émaciés et blafards de Barnabas, on retrouve évidemment Johnny Depp, se prêtant une nouvelle fois au jeu de la métamorphose physique sans évacuer les cabotinages tranquilles d’un comédien trop en confiance auprès de son réalisateur fétiche. A ses côtés, le casting féminin se taille la part du lion : une Eva Green plus étourdissante que jamais, une Michelle Pfeiffer à la grâce intacte et une Chloe Moretz au charme ingénu. S’il s’efforce de retrouver l’esprit du soap opera dont il s’inspire (avec les conflits familiaux, les petits secrets, les jalousies et rivalités inhérents au genre), Burton se laisse volontiers inspirer par tout un pan du cinéma fantastique des années 70. On pense bien sûr aux Dracula de la Hammer (ce que confirme la double présence de Christopher Lee en vieux pêcheur et sur l’affiche d’un film furtivement aperçue à l’entrée d’un cinéma) mais aussi à l’inénarrable Blacula qui présente un postulat similaire (un vampire du 18ème siècle enfermé dans un cercueil et libéré par mégarde en 1972). Dark Shadows recèle quelques morceaux de bravoure empreints d’une noirceur digne de Sweeney Todd, mais se pare aussi d’un humour au second degré étrange, quelque part à mi-chemin entre Beetlejuice et Hibernatus ! « Dark Shadows est une combinaison de drame, de comédie et d’horreur, bref, un cocktail très intéressant » (2), résume Burton. Mais le mélange des genres ne s’avère pas toujours heureux, Dark Shadows s’apparentant à un patchwork d’influences entravé de surcroît par de nombreuses pertes de rythme. Un supplément d’âme, une sincérité totale, une plus grande prise de risque n’auraient pas nui à cette œuvre trop savamment calculée pour convaincre totalement.

(1) et (2) Propos recueillis par votre serviteur en mars 2012

© Gilles Penso

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TENEBRES (1982)

Dario Argento oublie momentanément la sorcellerie pour revenir au giallo qu'il aborde ici sous un angle ultra-violent

TENEBRAE

1982 – ITALIE

Réalisé par Dario Argento

Avec Anthony Franciosa, Christian Borromeo, Giuliano Gemma, John Steiner, Daria Nicolodi, John Saxon 

THEMA TUEURS I SAGA DARIO ARGENTO

Avec le diptyque Suspiria/Inferno, Dario Argento avait frappé très fort. Ses fans attendaient avec impatience le troisième épisode de la « saga des Trois Mères », et lorsque son film suivant fut annoncé sous le titre de Ténèbres, tous les espoirs étaient permis. Or ce n’était qu’une des nombreuses fausses pistes dont le cinéaste aime ponctuer ses œuvres. Car Ténèbres nous emmène ailleurs. « Ce n’est pas sans ironie que j’ai appelé ce film Ténèbres », nous avoue-t-il avec un demi-sourire. « Les gens pensaient naturellement que le film serait consacré à la Mère des Ténèbres, Mater Tenebrarum. Et bien non, j’ai décidé de prendre les spectateurs par surprise. J’avais envie de laisser provisoirement de côté le fantastique pur pour revenir à d’autres thèmes. J’avais consacré cinq ans de ma vie aux « Trois Mères », et je souhaitais passer à autre chose. Les ténèbres du titre n’ont rien de surnaturel ici. Ce sont celles de l’âme du tueur. Elles sont purement humaines et profondément intérieures. »(1) Ténèbres marque donc le retour de Dario Argento à ses premières amours : le giallo. « Le giallo était une seconde nature pour moi, une espèce de retour aux sources », confirme-t-il (2). 

Anthony Franciosa incarne ici Peter Neil, un écrivain américain à succès qui vient à Rome faire la promotion de son nouveau best seller, « Ténèbres ». Or ce roman semble avoir inspiré un meurtre dans la ville. C’est ce que confirme une lettre de l’assassin, directement adressée à Peter. Juste après, deux lesbiennes sont massacrées à leur tour. Le tueur semble être un proche de Peter, mais qui ? « Ténèbres ressemble à certains de mes films précédents, notamment  L’Oiseau au plumage de cristal avec lequel il présente beaucoup de points communs, du point de vue de la narration et des rebondissements », explique Argento. « Mais je ne pouvais pas me contenter de faire la même chose qu’avant. Je souhaitais que Ténèbres ait beaucoup plus d’impact, qu’il soit plus fort visuellement. C’est cette volonté qui a accru le degré de violence du film. » (3)

L'horreur se teinte d'une étrange poésie macabre

Sans doute la montée en puissance du slasher, provoquée par les succès d’Halloween, Vendredi 13 et leurs nombreuses séquelles, n’est-elle pas étrangère à ces excès sanglants. Mais comme toujours chez Argento, l’horreur se teinte d’une étrange poésie macabre qui évacue l’approche réaliste au profit d’une sorte d’onirisme troublant. Ainsi, même si Edgar Poe et Alfred Hitchcock continuent d’influencer le cinéaste, son voyage au pays des « Trois Mères » a d’indiscutables répercussions sur le traitement de Ténèbres. Luciano Tovoli, chef opérateur de Suspiria et Inferno, contribue à faire basculer l’intrigue policière dans une dimension ouvertement fantastique. C’est aussi l’occasion, pour Argento, d’exploiter les possibilités de la Louma, cette ingénieuse grue alors en pleine phase d’expérimentations, qui lui permet un incroyable plan-séquence acrobatique pendant une poursuite échevelée s’achevant comme il se doit en bain de sang. Ténèbres a également marqué les mémoires grâce à l’agressive bande originale pop rock composée par Simonetti, Pignatelli et Morante, transfuges du groupe Goblin.

(1), (2) et (3) Propos recueillis par votre serviteur en février 2011

© Gilles Penso

 

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