BIENVENUE A ZOMBIELAND (2009)

Un pastiche réjouissant des films de zombies, mené par un Woody Harrelson aux allures de cowboy blasé et solitaire

ZOMBIELAND

2009 – USA

Réalisé par Ruben Fleischer

Avec Jesse Eisenberg, Woody Harrelson, Emma Stone, Abigail Breslin, Bill Murray

THEMA ZOMBIES

Après Shaun of the Dead, il semblait difficile de se lancer dans une nouvelle comédie autour des zombies sans craindre une comparaison défavorable. Ruben Fleischer a pourtant tenté sa chance, et bien lui en prit, car Zombieland est un véritable régal foisonnant d’idées folles et de péripéties endiablées. Le narrateur du film est « Columbus » (Jesse Eisenberg), un jeune homme un peu phobique qui s’est constitué un guide survie méthodique pour éviter de tomber entre les dents des zombies arpentant depuis peu les rues dévastées de la planète. Chacune des règles de ce « code de conduite » apparaît régulièrement à l’écran sous forme de gimmick visuel, dédramatisant avec panache les attaques de morts-vivants qui, par ailleurs, ont un véritable potentiel horrifique.

Par la force des choses, Columbus fait équipe avec « Tallahassee » (Woody Harrelson), un vieux loup solitaire qui arbore un look de cowboy sur le retour et s’est spécialisé dans le « zombicide ». Le film prend dès lors les allures d’un road movie mâtiné de buddy movie, ces deux hommes que tout oppose partageant un véhicule et empruntant la même route en quête d’une hypothétique oasis où les zombies n’auraient pas droit de cité. Leur chemin croise bientôt celui de deux jeunes filles (Emma Stone et Abigail Breslin) qui leur réservent bien des surprises… Si le réalisateur Ruben Fleischer, qui signe là son premier long-métrage, et les scénaristes Rhett Reese et Paul Wernick, spécialisés dans la sitcom et l’humour, débutent dans l’univers de l’horreur, force est de constater qu’ils ont intégré avec beaucoup d’intelligence la mythologie popularisée par George Romero et remise au goût du jour par Danny Boyle.

Un joyeux gunfight final

Certes, leurs morts-vivants ne traînent plus la patte mais ont tendance à piquer des sprints comme ceux de Zack Snyder. Pour autant, Fleischer refuse superbement l’emploi du shutter et de la shaky cam, gimmicks habituellement utilisés par les réalisateurs pour doter leurs zombies de mouvements saccadés et frénétiques. Le réalisme des créatures en est accru, d’autant que le vétéran Tony Gardner (Le Blob, L’Armée des ténèbres) a concocté pour le film des maquillages spéciaux impressionnants. Du coup, malgré le ton général du film, la menace représentée par les monstres cadavériques est palpable et le sentiment de danger quasi-omniprésent. Le contexte étant en place, le scénario de Zombieland peut s’en donner à cœur joie, multipliant les situations comiques inventives, cultivant un sens du plaisir coupable parfaitement assumé (entre deux frayeurs, nos héros se défoulent en démolissant un magasin de souvenirs), s’agrémentant de quelques flash-back réjouissant (notamment la séquence où Columbus rencontre sa charmante voisine de palier) et ne reculant devant aucun clin d’œil cinéphilique. Le climax, situé dans une fête foraine nocturne abandonnée, donne lieu à des séquences d’action inédites (des zombies dans une maison hantée, il fallait y penser !), à des images iconiques d’une grande force évocatrice (la vision d’une horde de morts-vivants s’agglutinant devant la grande roue éclairée est sacrément cinégénique) et à un joyeux gunfight final.

 

© Gilles Penso

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THE BOX (2009)

Le réalisateur de Donnie Darko s'empare d'une courte nouvelle de Richard Matheson pour en tirer un long-métrage insolite…

THE BOX

2009 – USA

Réalisé par Richard Kelly

Avec Cameron Diaz, James Marsden, Frank Langella, Gillian Jacobs, Michael Zegen, Celia Weston, Lisa K. Wyatt

THEMA EXTRA-TERRESTRES

The Box est un film qu’on aimerait aimer. Il possède en effet tout ce que les amateurs de science-fiction sont en mesure d’apprécier : une intrigue inspirée par une nouvelle de l’immense auteur de science-fiction Richard Matheson (L’Homme qui rétrécit, Je suis une légende), une direction artistique de haute tenue, une partition emphatique marchant sur les traces de Bernard Herrmann et – cerise sur le gâteau – un casting trois étoiles. Le réalisateur Richard Kelly considère d’ailleurs The Box comme son premier film adulte. « Donnie Darko et Southland Tales possédaient une agressivité que l’on peut associer à une sorte d’adolescence », avoue-t-il. « Avec The Box, je me suis efforcé d’acquérir un peu de maturité en m’inspirant notamment de mes parents et de leur époque. » (1)

La première demi-heure du film laisse ouverts tous les espoirs. Nous sommes au tout début des années 70, alors que la NASA est en pleine exploration de la planète Mars. Dans une petite ville des Etats-Unis, un couple sans histoire, Norma et Arthur Lewis (Cameron Diaz et James Marsden), reçoit un jour la visite d’Arlington Steward (Frank Langella), un homme énigmatique au visage à moitié ravagé qui leur remet un objet étrange en forme de boîte. Si Norma et Arthur appuient sur le bouton rouge de cette boîte, Steward leur affirme qu’ils recevront un million de dollars en liquide, mais que ce choix entraînera la mort d’un inconnu… S’agit-il d’une blague ? La proposition est-elle à prendre au sérieux ? Si oui, le jeu en vaut-il la chandelle ? Qui est ce Steward, que lui est-il arrivé, et qui sont les « employeurs » dont il parle à demi-mot ? Les questions fusent dans la tête des protagonistes et dans celle des spectateurs, et le film sait captiver par les choix moraux qu’il met en jeu. « Je m’efforce d’analyser les erreurs de comportement qui sont les nôtres, en tant qu’espèce vivant sur Terre », explique Richard Kelly. « Le scénario de The Box traite plus spécifiquement du moyen de racheter ces erreurs, et pose en substance la question suivante : les êtres humains méritent-ils une seconde chance ? Ce film est une tragédie, mais une place est laissée à l’espoir, malgré les apparences. » (2) Les intentions du cinéaste sont louables, mais la nouvelle de Matheson était courte et s’achevait abruptement, comme un épisode de La Quatrième dimension (elle fut d’ailleurs adaptée en 1986 dans le remake de la légendaire série de Rod Serling).

Entre David Lynch et Roman Polanski

En cherchant à tout prix à tirer de ce récit un film de 120 minutes, Richard Kelly se perd dans des circonvolutions scénaristiques un peu vaines et force excessivement le trait. La conviction des comédiens et le talent du réalisateur en matière de construction d’atmosphère insolite et oppressante (à mi-chemin entre David Lynch et Roman Polanski) ne suffisent pas, hélas, à rattraper un film aux prémisses pourtant si prometteuses. D’autant que certaines séquences, comme celle de la bibliothèque, frôlent dangereusement le grotesque, accumulant les effets excessifs (figurants aux comportements très bizarres, images de synthèse incongrues) là où la subtilité eut été de mise. Dommage, car les thématiques chères à Richard Kelly demeurent passionnantes et son amour de la science-fiction indéfectible. 

 

(1) et (2) Propos recueillis par votre serviteur en octobre 2009.

 

© Gilles Penso

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CLONES (2009)

Dans un monde futur, les humains resteront enfermés chez eux et leurs doubles robotiques travailleront à leur place…

SURROGATES

2009 – USA

Réalisé par Jonathan Mostow

Avec Bruce Willis, Radha Mitchell, Rosamund Pike, Ving Rhames, James Cromwell, Michael Cudlitz, Meta Golding, Helena Mattsson

THEMA FUTUR I ROBOTS

Jonathan Mostow est un solide technicien qui n’a certes jamais fait preuve d’une grande personnalité mais s’est toujours montré efficace dans le domaine de l’action et du suspense. En s’attaquant à « The Surrogates », un comics en cinq tomes créée par Robert Venditti et Brett Veldele, le cinéaste suit quelque peu la trace d’I, Robot d’Alex Proyas. Le titre français Clones est d’ailleurs hors sujet, car si le scénario aborde le motif du double, il ne s’agit nullement de duplication génétique mais d’alias robotiques. Nous sommes dans le futur. Désormais, les citoyens restent cloîtrés chez eux, télécommandant à distance des androïdes humanoïdes qui travaillent, se divertissent ou arpentent les rues à leur place. Cette mécanique parfaitement huilée s’enraye le jour où le meurtre d’un étudiant semble impliquer l’homme qui a contribué à mettre au point les doubles robotiques. Chargés de l’enquête, deux agents du FBI (Bruce Willis et Radha Mitchell) découvrent que dans le monde d’apparences qui est devenu le leur, on ne peut faire confiance à personne.

Accommodés à toutes les sauces au fil de leur longue carrière littéraire et cinématographique, les robots apparaissent ici sous un jour totalement neuf, puisqu’ils opèrent comme des métaphores de la vie par procuration symptomatique de notre vingt-et-unième siècle. Le renfermement des hommes dans leur confort personnel et leurs escapades répétées sur Internet servirent en effet de base d’inspiration aux créateurs du comics original. L’idée est géniale, car elle permet une charge cynique délectable à l’encontre de nos sociétés modernes tant axées sur l’apparence extérieure et sur les canons de beauté que dictent la mode et la publicité. Jonathan Mostow s’amuse ainsi à créer un décalage souvent comique entre l’aspect des humains (hirsutes, hagards, potelés) et celui des robots censés leur ressembler (tous élégants, athlétiques et bronzés). Bruce Willis, dans sa version robotique, arbore du coup une moumoute blonde du plus curieux effet, comme si le nec plus ultra, pour les hommes et les femmes du futur, consistait à ressembler à Ken et Barbie !

Robot pour être vrai

La satire sociale est donc l’un des moteurs de Clones, ce qui n’empêche pas Mostow de s’adonner à l’une de ses figures préférées : la séquence d’action échevelée. Il suffit de se remémorer les batailles répétées d’U-571 ou les monstrueuses poursuites en camion de Breakdown et Terminator 3 pour s’en convaincre. Ici, le morceau de bravoure est une chasse à l’homme – ou plutôt au robot – en plein trafic routier, le fugitif voltigeant et bondissant de voiture en voiture avec une agilité et une nervosité qui n’ont rien à envier aux protagonistes de la trilogie Matrix. En matière de divertissement pur, Clones remplit donc son contrat haut la main. Mais pour que le film passe à la postérité, il eut fallu que le scénario ne se contente pas d’effleurer un thème aussi captivant, que le récit n’accumule pas autant d’incohérences et que Mostow fasse preuve de plus de finesse. Clones est certes un spectacle sans failles ni temps morts, mais il est sans doute trop lisse pour convaincre totalement. A ce titre, il ressemble aux robots qu’il met en scène. Un peu plus d’humanité et de profondeur n’auraient pas fait de mal.

 

© Gilles Penso 

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JENNIFER’S BODY (2009)

La plastique de l'actrice Megan Fox est le seul véritable argument de cette paresseuse histoire de possession diabolique

JENNIFER’S BODY

2009 – USA

Réalisé par Karyn Kusama

Avec Megan Fox, Amanda Seyfried, Adam Brody, Johnny Simmons, J.K. Simmons, Amy Sedaris

THEMA DIABLE ET DEMONS

Juno, l’histoire douce-amère d’une pré-adolescente tombée enceinte dans une petite ville des Etats-Unis, avait été l’une des excellentes surprises du cinéma américain indépendant de 2007, couronnée à juste de titre d’un oscar pour son scénario. Savoir la même équipe d’auteurs et de producteurs à la tête d’un film d’horreur sulfureux situé dans le milieu lycéen avait légitimement de quoi éveiller notre curiosité. Le postulat de Jennifer’s Body est le suivant : beauté fatale à qui aucun garçon ne résiste, Jennifer Check (Megan Fox, la bimbo de Transformers) arpente nonchalamment les couloirs de son lycée, accompagnée d’une amie fidèle, Needy (Amanda Seyfried), qui fait surtout à ses yeux office de faire-valoir. Un soir, Jennifer se laisse entraîner par un petit groupe de rock venu se produire dans sa bourgade et disparaît sans laisser de trace. Lorsqu’elle refait surface, Needy découvre avec effroi que son amie a changé. Apparemment possédée par une force occulte, elle devient une croqueuse d’hommes… mais au sens propre, cette fois-ci !

Mis en avant par ses producteurs et leurs publicistes pour son caractère explicitement sexuel et sanglant, Jennifer’s Body ressemblait à une bombe prête à éclater, un film à scandale propre à défrayer la chronique. Mais cette campagne promotionnelle, hélas, n’est qu’un tissus de mensonges et d’hypocrisies. Megan Fox chaloupe certes sa démarche en minijupe et s’exprime comme un camionneur, mais pas l’ombre d’un sein ne vient offenser nos regards. Le corps de Jennifer demeure donc pudiquement camouflé, les effets sanglants ne giclent que dans la limite du raisonnable, et l’œuvre sulfureuse promise affiche bien vite sa nature réelle de produit sage et formaté. On ne sait pas trop ce qui agace le plus dans Jennifer’s Body : sa volonté ostensible à s’ériger en film culte coûte que coûte (à coups de dialogues au second degré et de références à la culture pop), son accumulation de stéréotypes (les lycéens constituent à ce titre un catalogue de clichés assez édifiant), le refus d’exploiter le potentiel horrifique mis en place dans l’intrigue (pourquoi diable ce liquide poisseux hérissé d’épines que vomit Jennifer lors de sa réapparition n’est-il pas du tout exploité dans le reste du métrage ?) ou la paresse de son scénario qui pousse l’intrigue à s’interrompre régulièrement pour que les protagonistes puissent nous assener d’interminables explications artificielles.

Tiède et prévisible

Le film n’est cependant pas dénué d’attraits. Au-delà de l’indéniable photogénie de Megan Fox (que nous aimerions découvrir un jour dans un rôle ne capitalisant pas tout sur son physique), il faut saluer l’interprétation toute en finesse d’Amanda Seyfried, véritable révélation du film. Oscillant avec aisance et naturel entre la timidité, la peur, la sensualité et la fureur, elle porte les meilleures scènes de Jennifer’s Body sur ses épaules, notamment une séquence d’amour maladroite et touchante avec son petit ami Chip (Johnny Simmons)… gâchée hélas par une bande originale saturée de rock médiocre. Malgré ses nombreux défauts, le scénario de Diablo Cody aurait probablement gagné en efficacité et en sincérité s’il avait été mis en scène par un réalisateur plus inspiré et moins superficiel que Karyn Kusama, dont Girlfight et Aeon Flux ne nous avaient déjà pas spécialement convaincus.

 

© Gilles Penso

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ALIEN : LA RESURRECTION (1997)

Jean-Pierre Jeunet apporte sa forte personnalité et son style unique à ce quatrième opus de la saga créée par Ridley Scott

ALIEN RESURRECTION

1997 – USA

Réalisé par Jean-Pierre Jeunet

Avec Sigourney Weaver, Winona Ryder, Dominique Pinon, Ron Perlman, Michael Wincott, Dan Hedaya, Brad Dourif

THEMA EXTRA-TERRESTRES I FUTUR I SAGA ALIEN

Par quel miracle la Fox allait-elle parvenir à mettre en chantier un quatrième Alien après qu’Helen Ripley (Sigourney Weaver) ait péri les bras en croix dans un bûcher purificateur à l’issue du troisième opus ? Partisan de la thèse du clonage, le scénariste Joss Whedon (Toy Story) proposa l’idée d’une nouvelle Ripley née des miracles de la génétique. Conscients de la nature hybride de ce clone humain infesté de cellules extra-terrestres, scientifiques et militaires comptent l’utiliser pour mettre au point une arme biologique. Ripley doit donc lutter à la fois contre ces officiels peu scrupuleux, mais aussi contre les créatures qui envahissent le vieux cargo où elle fait équipe à contrecœur avec des contrebandiers patibulaires. Après le désistement de Danny Boyle, c’est Jean-Pierre Jeunet qui s’est retrouvé à la tête de cette superproduction. « Il faut savoir que Delicatessen et La Cité des enfants perdus ont eu un fort impact aux Etats-Unis », nous confie Pitof, superviseur des effets visuels. « La profession et un petit noyau de cinéphiles américains les ont même érigés au statut de films cultes ! La Fox a compris tout de suite que, pour que Jean-Pierre travaille dans les meilleures conditions possibles, il devait s’entourer de son équipe habituelle. » (1)

Du coup, cet épisode a pris les allures d’une Cité des enfants perdus dans l’espace. Entre les histoires de clonage, les décors rétro-futuristes, les séquences sous-marines surréalistes, les coursives obscures, une vision cynique et désabusée de la science, et la présence de Dominique Pinon et Ron Perlman en tête d’affiche, le spectateur familier de l’œuvre de Caro et Jeunet n’est pas vraiment dépaysé. « Les gens de la Fox m’ont justement demandé d’amener mon propre univers, donc la porte était ouverte à toutes les modifications », explique Jeunet. « J’avais même établi un principe, qui consistait à apporter une idée personnelle par séquence, pour que ça devienne vraiment mon film. » (2) Si le réalisateur a donc réussi à marquer de son empreinte la franchise Alien, il n’est pas vraiment parvenu à contourner les clichés inhérents à la saga. Du coup, malgré la nouveauté du traitement, nous retrouvons vite les situations que nous connaissons par cœur depuis 1979 : une poignée de protagonistes fuient dans les couloirs d’un vaisseau spatial, traqués par un alien. Certes, les créatures ont encore évolué. « Leur look est moins bio-mécanique et plus franchement organique que celui de Giger » nous explique Pitof (3). Une scène mémorable nous montre d’ailleurs Brad Dourif qui tente de dompter ces monstres à la salive abondante derrière une vitre.

L'horrible nouveau-né hybride

Le film propose aussi une nouvelle créature, au cours d’une scène pour le moins troublante : un affreux nouveau-né hybride entre l’humain et l’alien, né d’amours interraciales et homosexuelles, et qui dévore sa mère ! Mais ces apports n’empêchent pas Alien la Résurrection d’être le moins innovant des quatre épisodes. Au cours du final, les survivants voguent droit vers la Terre. « A l’origine, le vaisseau devait atterrir sur la Terre du futur », nous révèle le monteur Hervé Schneid. « Mais Jean-Pierre ne savait pas trop comment éviter les clichés, du style désert post-apocalyptique ou cité futuriste à la Blade Runner. Il a même envisagé de filmer le crash du vaisseau au pied de la Tour Eiffel en ruines ! » (4) Moins démonstratif, le dénouement tel qu’il a été filmé nous laisse entièrement imaginer la Terre du futur… et offre une ouverture alléchante pour un cinquième épisode où les aliens attaqueraient notre planète.

 

(1) et (3) Propos recueillis par votre serviteur en février 2002

(2) Propos recueillis par votre serviteur en septembre 2009

(4) Propos recueillis par votre serviteur en décembre 1997

 

© Gilles Penso

 

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DELICATESSEN (1991)

Dans un monde rétro-futuriste indéterminé, les habitants d'un vieil immeuble partagent un lourd secret…

DELICATESSEN

1991 – FRANCE

Réalisé par Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro

Avec Dominique Pinon, Marie-Laure Dougnac, Jean-Claude Dreyfus, Karin Viard, Ticky Holgado, Rufus, Howard Vernon

THEMA CANNIBALES

Derrière chaque plan de Delicatessen transparait l’intelligence et l’inventivité de ses deux auteurs, spécialisés jusqu’alors dans les courts-métrages à mi-chemin entre le fantastique et la comédie, notamment le savoureux Foutaises et le post-apocalyptique Bunker de la Dernière Rafale. On ne s’étonne donc guère de retrouver ces deux composantes dans leur premier long-métrage, un véritable OVNI qui pose les jalons de toute l’œuvre à venir du metteur en scène Jean-Pierre Jeunet et du directeur artistique Marc Caro, alors complices inséparables signant conjointement tous leurs films. Delicatessen se situe en un lieu et une époque indéterminés. Nous sommes visiblement au lendemain d’une guerre, dans un univers temporel parallèle évoquant à la fois les années 40 et un futur hypothétique.

Là, au beau milieu d’un terrain vague trône un vieil immeuble sinistre, dont les étranges occupants, affamés en ces temps de vaches maigres, semblent partager un lourd secret. Tous sont clients d’un charcutier bourru incarné par Jean-Claude Dreyfus, dont la boucherie est installée au rez-de-chaussée du bâtiment, et dont l’enseigne « delicatessen » arbore un cochon dodu. Une publicité quelque peu mensongère, car le bétail se fait rare, et la viande est directement prélevée sur les nouveaux arrivants de l’immeuble. Le dernier en date ayant été mué en steak après une course-poursuite décrite en quelques minutes au cours du prologue du film, un ex-clown du nom de Louison (Dominique Pinon) se propose pour occuper l’appartement désormais vacant. Pas bien grassouillet, il attire pourtant les estomacs de tous les voisins cannibales… Jusqu’à son coup de foudre avec Julie (Marie-Laure Dougnac), la fille du boucher, une douce rêveuse mélomane et myope comme une taupe.

Poésie surréaliste, humour cartoonesque et noirceur cynique

Cette fable cruelle, fantastique et humoristique se distingue d’emblée par ses qualités formelles et artistiques. La magnifique photographie de Darius Khondji baigne constamment dans le sepia et les prises de vues acrobatiques rappellent les délires visuels de Sam Raimi ou des frères Coen.  « Chez moi, le choix des cadrages a toujours été primordial, d’où l’usage du storyboard », explique Jean-Pierre Jeunet. « Ensuite vient le travail sur la couleur. J’aime naturellement les couleurs chaudes parce qu’elles induisent une espèce de chaleur chez les personnages ». (1) Thématiquement, on peut aussi percevoir des réminiscences de Brazil, en particulier à travers l’intervention des Troglodistes, des rebelles qui vivent dans les égouts et refusent de manger de la viande. Mais la subtilité du scénario et l’originalité de sa mise en image évacuent rapidement tout élément de comparaison, Delicatessen s’avérant un spectacle inédit, comme l’annonce d’emblée son générique de début, diablement inventif. Et puis il y a ces nombreuses séquences inoubliables, osant le grand écart entre la poésie surréaliste (Louison et Julie qui jouent du violoncelle et de la scie musicale sur le toit de l’immeuble), la noirceur cynique (les tentatives de suicide répétées d’une des locataires, reposant sur des réactions en chaîne improbables) et le délire à la limite du cartoon (l’incroyable séquence où tous les voisins s’activent sur un tempo identique, du couple qui fait l’amour jusqu’aux artisans qui fabriquent des boîtes à faire « meuh », en passant par Louison qui peint un plafond et une ménagère qui nettoie son tapis). Bref, un très bel exercice de style, et la promesse de maintes perles cinématographiques à venir.

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en septembre 2009

 

© Gilles Penso

 

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THE DESCENT PART 2 (2009)

Une séquelle décevante qui annihile tout effet de surprise et multiplie à loisir les incohérences…

THE DESCENT PART 2

2009 – GB

Réalisé par Jon Harris

Avec Shauna MacDonald, Natalie Mendoza, Krysten Cummings, Gavan O’Herlihy, Joshua Dallas, Anna Skellern, Douglas Hodge

THEMA CANNIBALES

Tous ceux qui avaient été fortement impressionnés et très agréablement surpris par The Descent (et ils sont nombreux) accueillirent avec beaucoup de suspicion l’annonce d’une pourtant inévitable séquelle. Comment retrouver la hargne, la surprise, la nouveauté et la spontanéité du huis clos de Neil Marshall ? D’autant que ce dernier cède ici le pas à son monteur Jon Harris, passant pour la première fois derrière la caméra. Autant le dire tout de suite : la déception dépasse largement toutes nos craintes. Le premier problème majeur de cette suite est qu’elle repose sur le montage américain de The Descent, sensiblement différent de la version originale vue en Europe. En effet – attention, la phrase qui suit est réservée à ceux qui ont vu le premier film – si Neil Marshall avait réservé à son héroïne Sarah un sort peu enviable en la laissant définitivement enfermée dans les dédales souterrains où régnaient les redoutables « crawlers », les distributeurs US ont opté pour un ridicule happy ending lui permettant de ressortir à la surface et de s’échapper. 

The Descent part 2 reprend donc l’action à ce stade précis. Sarah (toujours incarnée par Shauna MacDonald) est passablement traumatisée, et une équipe de secours dirigée par l’acariâtre shérif Vaines (Gavan O’Herlihy) s’apprête à redescendre sous terre afin de retrouver les cinq disparues. Via un prétexte scénaristique gros comme une maison, Sarah est sommée d’intégrer cette équipe, et le cauchemar recommence sans surprise… Le film multiplie dès lors les incohérences (certains personnages morts dans le film précédent reviennent ici en pleine forme), les effets faciles (les monstres n’en finissent plus de surgir dans le champ de la caméra en faisant « bouh ! » pour nous effrayer), les caractérisations caricaturales (Sarah s’est muée en véritable Terminator, le shérif est un sale type antipathique sans l’once d’une nuance) et les rebondissements absurdes (la scène finale, dans le genre, vaut son pesant de cacahuètes).

Une équipe de secours héritée d'Aliens

Mangeant un peu à tous les râteliers, Jon Harris se dit que quelques trucages gore ne peuvent pas faire de mal, faisant donc gicler le sang et charcutant la chair humaine dès que l’occasion se présente, et confond rythme et rapidité, concoctant des scènes d’action parfaitement illisibles – ce qui est tout de même un comble pour un ex-monteur. Certes, deux ou trois séquences de suspense surnagent, notamment lorsque les protagonistes doivent braver leur vertige, mais l’ensemble gravite désespérément au premier degré, oubliant toutes la métaphore de la pénétration de l’intimité féminine qui sous-tendait le premier The Descent pour se contenter d’en imiter servilement – et maladroitement – les scènes choc. C’est d’autant plus dommage que le pitch de cette séquelle – une équipe de secours menée par la survivante d’un massacre part à la chasse aux monstres sur un terrain hostile – rappelait beaucoup celui d’Aliens et aurait donc pu donner lieu à un second épisode mouvementé transcendant les composantes du premier opus. Mais il eut fallu à la barre du projet des artistes animés par une vision, un sens artistique et un discours qui font ici cruellement défaut.

© Gilles Penso

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PANDORUM (2009)

Deux astronautes qui se réveillent dans un vaisseau spatial sont frappés d'amnésie et ont tout oublié de leur mission…

PANDRORUM

2009 – USA / ALLEMAGNE

Réalisé par Christian Alvart

Avec Dennis Quaid, Ben Foster, Cam Gigandet, Antje Traue, Cung Le, Norman Reedus

THEMA SPACE OPERA

Christian Alvart était un cinéaste allemand méconnu jusqu’à ce qu’il réalise Antibodies, un thriller sombre et oppressant marchant sur les traces de Seven et du Silence des Agneaux sans jamais chercher à les imiter et témoignant d’un véritable talent dans le double domaine de la recherche graphique et de la création d’atmosphères. Fort bien troussé, Antibodies ouvrit à Alvart les portes d’Hollywood, et le savoir à la tête d’un film de science-fiction horrifique était pour le moins réjouissant. Jusqu’à ce que le double slogan du poster de Pandorum ne refroidisse quelque peu cet enthousiasme. Car si la phrase « A des millions de kilomètres de la Terre personne n’ira vous secourir » se démarque maladroitement de la célèbre accroche d’Alien, trahissant un apparent manque d’originalité, « Par les créateurs de Resident Evil »inquiète davantage, dans la mesure où le producteur/réalisateur Paul W.S. Anderson n’a jamais été réputé pour sa finesse (Mortal Kombat, Aliens vs. Predators, Course à la mort).

Résultat des courses : Pandorum reste fidèle au savoir-faire de son metteur en scène mais exhale un sentiment de déjà-vu permanent qui amoindrit considérablement son impact. Les premières séquences du film savent pourtant captiver et intriguer le spectateur. Deux astronautes (Dennis Quaid et Ben Foster) se réveillent dans un gigantesque vaisseau spatial après un long séjour en hyper-sommeil. Désorientés, plongés dans le noir, ils sont atteints d’une amnésie partielle qui les empêche de connaître leur identité et leur mission. Tandis que le lieutenant Payton (Quaid) s’efforce de remettre en route le système de communication du vaisseau, le caporal Bower (Foster) part explorer les corridors sombres. Il ne tarde pas à découvrir quelques survivants cachés ainsi qu’une horde d’effroyables créatures mues par un appétit anthropophage…

Les monstres dans les coursives

Indiscutablement, Alvart s’y connaît en ambiances oppressantes, et l’entrée en matière de Pandorum sait jouer efficacement avec nos nerfs, d’autant que Dennis Quaid et Ben Foster jouent le jeu avec conviction et constituent d’intéressants pôles d’identification. Mais plus l’intrigue évolue, plus elle fixe ses propres limites et plus l’originalité apparente du propos se dilue dans une collection de motifs visuels familiers de l’amateur de science-fiction (cette longue exploration dans les coursives sinistres d’un vaisseau spatial inquiétant nous renvoie illico à Event Horizon et Sunshine, ces créatures enragées et affamées présentent bien des similitudes avec les creepers de The Descent et les orques du Seigneur des Anneaux). Le scénario lui-même perd beaucoup de sa crédibilité en cours de route, car le comportement des personnages laisse souvent perplexe (notamment la biologiste muée en guerrière farouche et sauvage), l’explication de la présence des monstres s’avère traitée par-dessus la jambe et les derniers rebondissements sont pour le moins décousus. Restent quelques très efficaces moments de suspense, en particulier la réactivation du réacteur du vaisseau au milieu d’un « nid » de créatures endormies, et un final grandiose digne de quelques couvertures de pulps de SF des années 50. Pour l’heure, Alvart s’est avéré plus convaincant sur la terre ferme que dans l’espace…

 

© Gilles Penso

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PIRANHAS 2 : LES TUEURS VOLANTS (1981)

Le premier long-métrage de James Cameron est une séquelle très maladroite du sympathique Piranhas de Joe Dante

PIRANHA PART 2 : THE SPAWNING

1981 – USA

Réalisé par James Cameron

Avec Tricia O’Neil, Steve Marachuk, Lance Henriksen, Ricky Paull Goldin, Ted Richert, Leslie Graves, Carole Davis

THEMA MONSTRES MARINS I SAGA PIRANHAS

Le premier Piranhas imitait avec une touchante maladresse Les Dents de la mer, échappant au ratage grâce au style et à l’ironie de Joe Dante. Rien de tel ici, et si la plupart des filmographies officielles de James Cameron oublient volontairement de mentionner Piranhas 2, c’est que cette improbable séquelle ne fait pas très bon effet sur un CV. Cela dit, avant de réaliser TerminatorAliensAbyss et Titanic, il fallait bien que le cinéaste fasse ses premières armes. Il trouva de quoi s’occuper dans la société New World Pictures de Roger Corman, œuvrant tour à tour comme maquettiste (Les Mercenaires de l’espace), peintre sur verre (New York 1997), designer (La Galaxie de la terreurAndroïd). Le flair de Corman l’incita à pousser ce jeune homme derrière une caméra. Voici donc Cameron aux commandes de Piranhas 2 dont le scénario se contente de piocher un maximum d’idées dans les deux premiers Jaws.

Lance Henriksen, en shérif, remplace ici Roy Scheider, avec qui il présente quelques similitudes physiques. Comme dans Jaws 2, il part en hélicoptère à la recherche de son fils perdu en mer. Ici encore, l’armée américaine finance des recherches pour créer des « machines à tuer » indestructibles destinées aux rivières du Vietnam. Mais il y a quelques bavures, et parmi elles la création involontaire d’une nouvelle race de piranhas munis d’ailes. S’il n’y a pas grand-chose à sauver de cette entreprise, dont l’humour gras lorgne carrément du côté de Police Academy, deux séquences surnagent un peu et valent presque le détour : l’attaque des piranhas volants sur la plage, et le regroupement des poissons voraces dans l’épave, au moment du climax. Ces séquences doivent leur efficacité à la nervosité du montage et aux astucieux effets spéciaux de Gianetto de Rossi, maquilleur attitré des films gore de Lucio Fulci. Les analystes percevront tout de même déjà quelques composantes récurrentes de l’univers de James Cameron : les prises de vues sous-marines, bien sûr, les éclairages bleutés, également, mais aussi et surtout la mise en scène d’un protagoniste féminin volontaire, fort et héroïque, prélude aux personnages d’Helen Ripley et Sarah Connor.

La guerre du montage

Pour le reste, la médiocrité semble être le maître mot de Piranhas 2, mais les conditions étranges dans lesquelles le film fut réalisé expliquent sans doute en partie cet état de fait. Peu satisfait des images tournées par Cameron, le producteur Ovidio G. Assonitis décida de reprendre les rênes du film, d’en tourner lui-même de larges séquences et d’exclure le metteur en scène de la salle de montage. Cameron, qui n’était déjà pas du genre à se démonter, décida d’entrer par effraction dans les locaux de la production, en pleine nuit, afin de remonter le film à sa guise ! Hélas, le cinéaste rebelle fut surpris en flagrant délit et interrompu sur le champ. Le montage que nous connaissons est donc l’œuvre d’Assonitis, dont les crédits de metteur en scène comptent des œuvres aussi impérissables que Le Démon aux tripes ou Tentacules. Des années plus tard, au faîte de sa gloire, Cameron citera avec cynisme Piranhas 2 comme « le film le plus subtil jamais réalisé sur des piranhas volants » !

© Gilles Penso

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TITANIC (1997)

Envers et contre tous, James Cameron réalise le film catastrophe ultime et nous conte l'une des plus belle histoires d'amour du cinéma

TITANIC

1997 – USA

Réalisé par James Cameron

Avec Leonardo di Caprio, Kate Winslet, Billy Zane, Bill Paxton, Kathy Bates, Gloria Stuart, Frances Fisher, David Warner 

THEMA CATASTROPHES

Avec Terminator 2, James Cameron semblait avoir atteint l’apogée de son talent et de sa carrière. A tel point qu’on se demandait quelle serait la prochaine étape de son parcours cinématographique. Lorsqu’il livra au public True Lies, un remake survolté mais guère innovant de La Totale de Claude Zidi, on le sentit en perte d’inspiration. Ceux qui craignaient que Titanic, son projet suivant, ne soit un énième film catastrophe ressassant un sujet mille fois raconté et traînant derrière son sillage l’arrogante réputation de film le plus cher de l’histoire du cinéma, eurent tôt fait de se raviser. Car Titanic s’érige en véritable chef d’œuvre romantique et humaniste. Toutes les thématiques qui firent la force de TerminatorAliens et Abyss y sont surexposées et magnifiées : l’homme se débattant sous le poids d’une écrasante machine, les affres de protagonistes à cheval entre deux époques, l’émergence d’un héroïsme insoupçonné chez une femme meurtrie se renforçant face à l’adversité…

Le récit prend d’abord pour héros Brock Lovett, un chasseur de trésor incarné par Bill Paxton, acteur fétiche de Cameron. En fouillant l’épave du Titanic à la recherche d’un légendaire diamant, Lovett découvre le portrait d’une jeune femme arborant le bijou en question. Peu après, la vénérable centenaire Rose Dawson (Gloria Stuart) se présente à lui, affirmant être la femme du portrait. Et pour le lui prouver, elle va lui raconter son voyage à bord du Titanic, qui s’acheva par la monstrueuse catastrophe que l’on sait. Nous voici donc transportés en 1912, le scénario prenant alors les allures de « Roméo et Juliette » des mers, puisque Rose (dès lors interprétée par Kate Winslet, la révélation de Créatures célestes), jeune fille de bonne famille promise à l’arrogant Carl Hockley (excellent Billy Zane), tombe amoureuse d’un dessinateur crève la faim nommé Jack Dawson (Leonardo Di Caprio, qui tint justement la vedette du Romeo+Juliette de Baz Luhrmann). Une romance complexe progresse alors, parallèlement au fier navire qui s’achemine lentement mais sûrement vers sa tragique destinée. Titanic s’efforce ainsi de mêler adroitement l’intrigue sentimentale intimiste, la satire sociale grinçante et le film catastrophe spectaculaire.

Un phénomène de société

Côté effets spéciaux, nous sommes donc servis, puisque le créateur de Terminator a repoussé toutes les limites. Jamais personne n’était allé aussi loin dans la génération de figurants humains 100% 3D, jamais un océan en image de synthèse ne fut plus réaliste, et jamais les morphings n’avaient été utilisés avec autant d’intelligence, servant ici de magnifiques transitions qui permettent d’effectuer de réguliers allers-retours entre 1912 et 1997. L’accident lui-même, point d’orgue du film et du drame qu’il narre, prend des proportions cataclysmiques. Macabre ride d’un épouvantable parc d’attractions, le naufrage du Titanic restera ainsi dans toutes les mémoires comme l’un des moments les plus impressionnants et les plus marquants de toute l’histoire du cinéma catastrophe. « Quand on réalise un film aussi complexe d’un point de vue technologique, la chose la plus importante est de s’assurer que les acteurs ne soient pas écrasés et puissent s’exprimer pleinement », raconte Cameron (1). Fort de ses qualités techniques et artistiques, Titanic connut un colossal succès, se muant quasiment en phénomène de société et remportant pas moins de onze Oscars.

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en décembre 2009

 

© Gilles Penso

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