WORLD INVASION : BATTLE LOS ANGELES (2011)

Une invasion extra-terrestre soudaine transforme notre planète en terrain de guerre impitoyable

WORLD INVASION : BATTLE LOS ANGELES

2011 – USA

Réalisé par Jonathan Liebseman

Avec Aaron Eckhart, Ramon Rodriguez, Cory Hardict, Gino Anthony Pesi, Ne-Yo, James Hiroyuki Liao, Bridget Moynahan

THEMA EXTRA-TERRESTRES

S’ils témoignent d’un réel attachement pour le genre fantastique, les trois premiers longs-métrages de Jonathan Liebesman ne marqueront guère les mémoires. Nuits de terreur, Massacre à la tronçonneuse : le commencement et The Killing Room manquent en effet d’une vision personnelle, d’une ambition artistique qui les élèverait au-delà du simple exercice de style foulant sans risque les sentiers battus. Avec World Invasion : Battle Los Angeles, le cinéaste franchit donc un pas important. D’abord parce que la production lui alloue le plus gros budget de sa carrière, soit 100 millions de dollars. Ensuite – et surtout – par la nature même du projet, qui s’efforce de détourner le motif classique de l’invasion extra-terrestre pour en tirer un drame guerrier brut et réaliste. L’intrigue se met en place dans le camp Pendleton, une base militaire située à proximité de Los Angles. Le sergent Michael Nantz, responsable d’un corps de Marines, est appelé d’urgence pour riposter immédiatement à l’une des nombreuses attaques qui touchent les littoraux à travers le monde. Ce qui ressemblait de prime abord à une pluie de météorite est en réalité une colonisation en masse initiée par un ennemi armé jusqu’aux dents, bien déterminé à s’emparer de l’approvisionnement en eau de la planète. Ces agresseurs d’outre-espace semblent mixer la morphologie des Predators avec celle des aliens de District 9, tandis que leurs vaisseaux s’ornent d’étranges designs bio-organiques

De tels prémisses semblent évoquer Independence Day, mais fort heureusement World Invasion n’a pas grand-chose à voir avec l’univers de Roland Emmerich. Si l’on peut y déceler une influence, c’est plutôt du côté de La Chute du faucon noir qu’il faudrait chercher. Car avant d’être un film de science-fiction, World Invasion : Battle Los Angeles est un film de guerre, centré sur une poignée de personnages plongés dans la tourmente, filmé caméra à l’épaule à la manière d’un reportage sur le vif, et ne versant jamais dans l’icônisation à outrance. Les extra-terrestres et leur arsenal ne nous sont révélés que furtivement, à travers le regard des hommes lancés corps et âme sur le champ de bataille. Les marines eux-mêmes ne ressemblent pas aux G.I. Joe à la démarche ralentie et chaloupée dont raffole Michael Bay, mais sont des gens terriblement ordinaires.

Marines contre Aliens

Bref, la banalisation du conflit dote le film d’un impact indéniable, le rapprochant même, par sa volonté farouche de conserver le point de vue terre à terre de ses protagonistes paniqués, de la démarche de Steven Spielberg sur sa prodigieuse Guerre des mondes. Bien sûr, Liebesman, malgré la meilleure volonté du monde, n’est ni Ridley Scott, ni Spielberg, et sa mise en scène n’atteint jamais le niveau de virtuosité de tels mentors. De même, le scénario de Chris Bertolini ne parvient pas à éviter les clichés inhérents aux « films de Marines » (certaines répliques galvaudées donnent presque dans le comique involontaire), ni à offrir aux protagonistes la profondeur qu’ils méritent. Mais le spectacle demeure très immersif et emporte l’adhésion grâce à la conviction sans faille de ses comédiens, Aaron Eckhart en tête.

 

© Gilles Penso

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LES VIERGES DE SATAN (1968)

La Hammer change de registre en s'intéressant à une secte d'adorateurs du diable d'après un roman de Dennis Wheatley

THE DEVIL RIDES OUT

1968 – GB

Réalisé par Terence Fisher

Avec Christopher Lee, Charles Gray, Nike Arrighi, Leon Greene, Patrick Mower, Gwen Fangcon Davies, Sarah Lawson

THEMA DIABLE ET DEMONS

Entre deux épisodes de la flamboyante saga Frankenstein ressuscitée par la Hammer, Terence Fisher se pencha sur le roman « The Devil Rides Out » de Dennis Wheatley, dont l’adaptation fut confiée à un autre écrivain de talent, l’excellent Richard Matheson (auteur de « Je suis une légende » et pilier de la série La Quatrième dimension). Les Vierges de Satan démarre sur des chapeaux de roue, annonçant le rythme alerte, l’efficacité et l’économie d’artifices qui caractériseront l’ensemble du métrage. Dans toute son altière élégance, Christopher Lee incarne le duc de Richleau, un expert en satanisme et en démonologie. S’invitant de force dans une soirée privée organisée par son jeune protégé Simon Aron (Patrick Mower), il découvre un soi-disant club d’astronomie camouflant d’occultes activités. En compagnie de son ami Rex Van Ryn (Leon Greene), le duc arrache Simon des griffes de cette secte sataniste. Mais l’amie de ce dernier, Tanit Carlisle (Nike Arrighi), est encore sous l’emprise des adorateurs du diable. Pour la libérer, nos protagonistes assistent en pleine nuit à un Sabbat au cours duquel surgit une étrange divinité à tête et à pattes de bouc. « La chèvre de Mendes ! Satan en personne ! » s’écrie alors le duc, apparemment en terrain connu. « Ce n’est pas seulement votre vie que vous risquez, c’est aussi votre âme ! », ajoute-t-il à l’attention de l’impétueux Rex, prêt à intervenir.

La séquence d’évasion des jeunes gens, sur le point d’être rebaptisés par les satanistes, s’avère franchement palpitante, appuyée sur une poursuite automobile plutôt bien troussée. Mais la tension monte encore d’un cran avec l’intervention du chef du culte, interprété par l’extraordinaire Charles Gray (qui sera Blofeld dans Les Diamants sont éternels). Le regard froid, la voix mielleuse, il instille l’inquiétude tout en finesse lorsqu’il se rend chez la nièce de Richleau pour réclamer son dû, autrement dit Simon et Tanit. Sa tentative d’hypnose échouant, il bat en retraite en déclarant qu’il ne reviendra pas en personne, mais que « quelque chose » viendra la nuit suivante pour les récupérer. Une certaine panique s’empare alors de nos héros.

L'ange de la mort et l'araignée géante

Tandis que Rex veille sur Tanit dans la maison abandonnée où elle s’est enfuie, ses autres compagnons d’infortune tracent un cercle protecteur dans le salon et y demeurent toute la nuit. Les manifestations surnaturelles surviennent alors. Là, le bât blesse légèrement, Terence Fisher évacuant la retenue au profit d’effets démonstratifs un peu grand-guignolesques qui ne seront guère du goût de Richard Matheson – lequel s’avéra d’ailleurs souvent déçu par la transposition de ses écrits à l’écran. Il faut reconnaître que cet ange de la mort (un chevalier à tête de mort montant un cheval aux ailes de chauves-souris) ou cette araignée géante semblent un peu incongrus, dans un contexte où une épouvante suggérée façon La Maison du Diable eut été de meilleur aloi. Ces petits excès visuels, assortis de bondieuseries quelque peu outrées, gâchent un tantinet le final du film, sans toutefois ôter aux Vierges de Satan son charme vénéneux et ses nombreuses audaces.

© Gilles Penso

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DOCTEUR JEKYLL ET SISTER HYDE (1971)

Mister Hyde change de sexe dans cette adaptation très audacieuse du classique de Louis Stevenson

DOCTOR JEKYLL AND SISTER HYDE

1971 – GB

Réalisé par Roy Ward Baker

Avec Ralph Bates, Martine Beswick, Gerald Sim, Lewis Fiander, Susan Brodrick, Dorothy Allison, Tony Calvin, Ivor Dean

THEMA JELYLL ET HYDE

Surpenant et inventif, le scénario que Brian Clemens (auteur de Chapeau melon et bottes de cuir) concocta pour Docteur Jekyll et Sister Hyde l’est au-delà de toute espérance. Non seulement le docteur Henry Jekyll (Ralph Bates), au lieu de se muer en brute simiesque, se change en superbe créature féminine (Martine Beswick), mais en plus son histoire se mêle étroitement à celle des profanateurs de sépulture Burke et Hare (issus d’un autre roman de Robert Louis Stevenson, « Le Pourvoyeur de Cadavres » écrit en 1887) et à celle de Jack l’éventreur. En effet, en découvrant que ses métamorphoses nécessitent un surplus d’hormones féminines, Jekyll fait appel aux deux résurrectionnistes afin qu’ils l’approvisionnent en cadavres de femmes fraîchement enterrés. Lorsque ces derniers sont finalement lynchés par une foule en colère, il décide lui-même de se procurer les corps nécessaires à ses expériences. Pour ce faire, il prend la forme séduisante de son alter-ego – qu’il baptise Sister Hyde pour faire croie à son entourage qu’il s’agit de sa propre sœur – et assassine quelques prostituées dans le quartier de Whitechapel.

Comme toujours depuis qu’elle fut révélée dans Bons baisers de Russie, Martine Beswick est d’une ensorcelante beauté, notamment lorsqu’elle se contemple face à un miroir pour la première fois. Elle présente en outre de troublantes ressemblances physiques avec Ralph Bates, dont elle symbolise les mauvais penchants, preuve que le casting fit l’objet d’un soin particulièrement attentif. A l’origine pourtant, c’est Caroline Munro, autre troublante beauté sous contrat chez la Hammer (et héroïne de Capitaine Kronos), qui fut pressentie pour le rôle. Mais celle-ci déclina la proposition, quelque peu rebutée par la nécessité de se dévêtir au cours du film. Car dès qu’elle atteint son autonomie – sa maturité sexuelle ? – l’irrésistible Sister Hyde commence à séduire son beau voisin, que visiblement Jekyll désirait secrètement, en une subtile allusion à l’homosexualité refoulée d’un savant décidément pas très catholique. 

Un film transgenre ?

« Pour être honnête, la première fois que j’ai entendu parler de ce film j’ai éclaté de rire », avoue Martine Beswick. « Je trouvais le titre et le concept totalement ridicules. Mais comment refuser un film Hammer ? J’ai donc rencontré le scénariste Brian Clemens, que je ne connaissais pas, et j’ai lu le script. Cette idée m’a finalement emballée. Nous étions alors loin de nous douter que de nombreuses décennies plus tard, ce sujet de la porosité entre les sexes serait autant d’actualité. Docteur Jekyll et Sister Hyde était en fait un film transgenre sans le savoir ! » (1) Le film s’inscrit ainsi dans la mouvance d’autres œuvres du studio mixant à l’époque épouvante et érotisme, notamment le fameux The Vampire LoversLes recherches pour séparer le bien et le mal, décrites dans le roman de Stevenson, ont ici fait place à des expériences sur l’immortalité. Fort de cette nouvelle idée, chaque élément du scénario s’organise savamment en un tout cohérent. Jusqu’à un final brutal où Jekyll se sacrifie en se mutilant… et se mue en affreux cadavre hybride et hermaphrodite. Bref, voilà un bel exercice de renouvellement et de recyclage des vieux mythes, discipline dans laquelle la Hammer s’est fait une spécialité depuis la fin des années 50. Pour l’anecdote, Ralph Bates rencontra sa future épouse Virginia Wetherell sur le tournage, celle-ci incarnant une prostituée qu’il s’apprête à occire !

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en juin 2019

© Gilles Penso

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SAW 3D : CHAPITRE FINAL (2010)

La 3D apporte du relief aux pièges mortels de ce septième opus de la saga Saw, mais son scénario reste hélas d'une grande platitude

SAW 3D

2010 – USA

Réalisé par Kevin Greutert

Avec Sean Patrick Flanery, Costas Mandylor, Chad Donella, Betsy Russell, Gina Holden, Tobin Bell, Cary Elwes, Laurence Anthony

THEMA TUEURS I SAGA SAW

Une franchise aussi juteuse que Saw ne pouvait pas décemment passer à côté du phénomène 3D. Ainsi, comme jadis Meurtres en trois dimensions ou Jaws 3D, le septième opus de la saga se pare-t-il de la prise de vue en relief. Cette décision n’est pas sans conséquences sur le budget du film, qui grimpe à 17 millions de dollars (aucun des épisodes précédents ne dépassait les 11 millions), ni sur sa durée de tournage qui s’étale sur neuf semaines, au lieu des six habituelles. Bien plus stratégique qu’artistique, ce choix se traduit à l’écran par une gadgétisation à outrance du procédé le temps d’une poignée de séquences – objets contondants qui se dirigent vers la caméra, piège vertigineux où les protagonistes risquent de tomber dans le vide, débris qui voltigent au moment des explosions, etc. Le reste du temps, la 3D est quasi-inexistante, puisque la mise en scène de Kevin Geutert (déjà signataire de Saw 6, l’épisode préféré des charcutiers) s’avère d’une platitude absolue.

Les prémisses de Saw 3D laissent pourtant espérer une secourable tentative de renouvellement, sous l’impulsion des scénaristes Marcus Dunstan et Patrick Melton (habitués de longue date de la franchise). Dès l’ouverture, la surprise est de taille, puisque pour une fois le piège dans lequel sont saisies trois infortunées victimes troque le traditionnel huis-clos rouillé et industriel contre une vitrine de magasin en plein centre-ville. Ainsi le massacre est-il visible par une foule de quidams qui, au lieu de chercher à porter secours à leur prochain, ont plutôt tendance à filmer la scène avec leur téléphone portable ! L’idée est savoureuse, et la série semble du même coup prendre une dimension différente, comme si Jigsaw souhaitait désormais muer ses machinations en véritables shows adressés au grand public. Rien n’interdit d’ailleurs de voir chez ces passants mi-horrifiés mi-fascinés un miroir dans lequel se reflèteraient les spectateurs du film.

Mise en abîme

Cette démarche, qui n’est pas sans rappeler les mises en abîmes pratiquées par Wes Craven sur la franchise Scream, se poursuit à travers le personnage de Bobby Dagen (Sean Patrick Flanery), survivant d’un des pièges machiavéliques de Jigsaw qui s’est mué en véritable gourou. Auteur à succès, habitué des plateaux télévisés, il organise des réunions de rescapés et développe la fameuse « philosophie » selon laquelle on ne peut ressortir que grandi d’une telle expérience traumatisante. Le beau discours vole en éclats lorsque l’une des participantes lance avec lassitude : « Vous savez ce que m’a rapporté mon bras coupé ? Une place pour handicapés sur le parking du supermarché ! » Un juste retour des choses, qui augure de nouvelles perspectives pour cet ultime chapitre. Mais la suite du métrage oublie cette audace pour retomber dans les lieux communs et les passages « obligatoires » : le parcours du combattant destiné à racheter les actes d’un pécheur non repenti, les morts en cascade (visualisées par des effets spéciaux tellement excessifs qu’ils évoquent les grandes heures du Grand Guignol), les flash-back à tiroir, et une revélation de dernière minute laissant imaginer que le sous-titre « chapitre final » n’est qu’un leurre. Bref, la routine habituelle. 

© Gilles Penso

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THE VAMPIRE LOVERS (1970)

Une adaptation sulfureuse de la nouvelle Carmilla de Sheridan le Fanu, qui consacre Ingrid Pitt comme star de l'épouvante

THE VAMPIRE LOVERS

1970 – GB

Réalisé par Roy Ward Baker

Avec Ingrid Pitt, Peter Cushing, Dawn Addams, Ferdy Mayne, George Cole, Kate O’Mara, Douglas Wilmer, Madeline Smith 

THEMA VAMPIRES

Fidèlement adapté de la fameuse nouvelle « Carmilla » de Sheridan le Fanu, The Vampire Lovers porte indiscutablement le seau des chefs d’œuvre de l’épouvante que la Hammer tourna dans les années 60, tout en y intégrant la décisive libération des mœurs des années 70. D’où un conte fantastique sensiblement imprégné d’érotisme décomplexé et d’horreur graphique. Le prologue donne le ton. Un homme y traque nuitamment un vampire dans une crypte embrumée. La créature s’avère être une magnifique jeune femme au décolleté vertigineux, et l’homme tombe sous son charme surnaturel. Mais lorsque la suceuse de sang étreint le chasseur, son opulente poitrine entre en contact avec le crucifix qu’il porte en bandoulière. Elle recule vivement, le charme est rompu, et l’homme en profite pour la décapiter d’un bon coup d’épée.

La suite du film nous familiarise avec une étrange jeune fille du nom de Marcilla, qui vient passer quelques jours chez le général Von Spielsdorf (le grand Peter Cushing en personne) et se lie d’amitié avec sa fille Laura. Peu après, cette dernière dépérit, victime d’une maladie inconnue. Ce que le général ignore, c’est que Marcilla est un redoutable vampire, au pouvoir de séduction implacable, qui se livre à de langoureux ébats amoureux avec ses victimes avant de les vider de leur sang. D’où de troublantes séquences saphiques bénéficiant du charme exotique d’Ingrid Pitt, et concrétisant sans retenue une thèse jusqu’alors prudemment symbolisée chez la Hammer : la morsure du vampire est un acte érotique. Après la mort de Laura, Marcilla disparaît et réapparaît quelques jours plus tard sous l’identité de Carmilla. Elle s’installe alors chez une autre famille de la haute bourgeoisie, vampirisant cette fois-ci la jeune Emma (incarnée par la délicieuse Madeline Smith), ainsi que la gouvernante de la maison et le maître d’hôtel.

La dernière descendante des Karnstein

Le vampirisme s’insinue donc lentement, comme un mal inconnu laissant pantois tous les médecins orthodoxes. « Sans m’en rendre compte, je me trouvais à un stade avancé de la plus bizarre maladie qui eût jamais affligé un être humain » nous conte Emma dans la nouvelle de Sheridan le Fanu. Il faudra l’énergie combinée d’une demi-douzaine d’hommes décidés à en découdre une bonne fois pour toute pour mettre enfin hors d’état de nuire la femme-vampire, dernière descendante de la redoutable famille Karnstein, avec un coup de pieu bien placé et une décapitation en règle. Roy Ward Baker et ses trois scénaristes (Harry Fine, Tudor Gates et Michael Style) retrouvent là toute l’essence vénéneuse du texte de Le Fanu, dont l’apparente naïveté dissimule à peine un érotisme contre-nature surprenant en plein contexte victorien (le récit fut publié en 1872, soit 25 ans avant le « Dracula » de Bram Stoker). The Vampire Lovers est donc une œuvre riche et précieuse, renouvelant le mythe tout en l’inscrivant dans un cadre classique, et consacrant Ingrid Pitt comme nouvelle égérie des fantasticophiles. Elle reprendra d’ailleurs un rôle voisin la même année dans Comtesse Dracula de Peter Sasdy.

 

© Gilles Penso

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LES MAÎTRESSES DE DRACULA (1960)

Un film au titre mensonger mais à l'intrigue passionnante qui met en scène un nouveau vampire : le comte Meinster

BRIDES OF DRACULA

1960 – GB

Réalisé par Terence Fisher

Avec David Peel, Peter Cushing, Yvonne Monlaur, Martita Hunt, Freda Jackson, Miles Malleson, Henry Oscar, Mona Washbourne

THEMA VAMPIRES I DRACULA DE LA HAMMER

Dans la foulée de l’excellent Cauchemar de Dracula, Terence Fisher dirigea ces Maîtresses de Dracula au titre quelque peu mensonger dans la mesure où le suceur de sang imaginé par Bram Stoker n’y figure pas, au profit d’un autre comte vampire qui n’a rien à lui envier en matière de charisme et de férocité. Véritable chef d’œuvre du genre, éclipsant largement plusieurs « Dracula » officiels avec Christopher Lee, Les Maîtresses de Dracula bénéficie d’un scénario novateur qui multiplie les idées originales et s’offre de nombreuses variantes autour d’un mythe pourtant connu. Nous y suivons les pérégrinations de Marianne Danielle, une jeune femme regagnant son poste d’institutrice de l’Académie Féminine de Badstein. Belle comme si elle était née sous la plume du dessinateur John Romita, Yvonne Monlaur incarne avec beaucoup de sensibilité cette demoiselle du 19ème siècle qui est amenée à passer une nuit au château transylvanien de la baronne Meinster. Excentrique et précédée d’une sinistre réputation, la vieille dame maintient enchaîné dans une pièce isolée son fils (David Peel), un séduisant jeune homme qui supplie Marianne de le libérer. La situation est suffisamment inattendue pour que le spectateur, à l’instar de l’héroïne, se demande un instant quelle attitude adopter. Qui croire ? L’étrange baronne qui déclare que son fils est dangereux, ou le beau garçon affirmant que sa mère est folle ?

Le phénomène d’identification fonctionne ainsi à plein régime, et lorsque Marianne décide finalement de libérer le fils Meinster, elle réalise bien vite la portée de son acte. Car notre homme est un vampire de la pire espèce, au moins aussi redoutable que Dracula malgré ses airs affables, ses cheveux blonds bien peignés et sa jolie cape bleu ciel. Dès qu’il est libre de ses mouvements, il vampirise sa mère et disparaît, tandis que Marianne, horrifiée, s’enfuit dans les bois et est recueillie au matin par le docteur Van Helsing. Ce bon vieux Peter Cushing n’apparaît ainsi qu’au bout d’une demi-heure de métrage, mais dès lors il porte presque tout le film sur ses épaules, emplissant tout l’écran de sa présence magnétique. Seul véritable lien avec Le Cauchemar de Dracula, Van Helsing mène l’enquête jusqu’au château des Meinster où il libère la baronne de son statut peu enviable de vampire.

Le visage félin de la femme vampire

Marianne, pour sa part, a rejoint son poste d’institutrice, mais elle reçoit bientôt la visite du jeune baron qui profite de son charme surnaturel pour la séduire et la demander en mariage. Au passage, il vampirise Gina, l’une des amies de Marianne, qui se mue dès lors en prédatrice bestiale. Incarnée par Andree Melly, une comédienne à la beauté étrange et au visage félin, cette femme vampire deviendra un des icônes du cinéma d’épouvante des années 60 et ornera de son envoûtante présence les affiches du film, aux côtés de David Peel qui trouva là son rôle le plus marquant. Au cours du climax, Peter Cushing mouille sa chemise, effectuant lui-même toutes les cascades nécessitées par son affrontement brutal avec Meinster, jusqu’à la mise à mort finale du vampire, fruit d’une idée scénaristique génialement inventive née de l’imagination fertile de Jimmy Sangster.

 

© Gilles Penso

 

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DRACULA PRINCE DES TENEBRES (1966)

Ce second Dracula de la Hammer imagine une nouvelle intrigue se passant des services du chasseur de vampires Van Helsing

DRACULA PRINCE OF DARKNESS

1966 – GB

Réalisé par Terence Fisher

Avec Christopher Lee, Barbara Shelley, Andrew Keir, Francis Matheras, Thorley Walters

THEMA DRACULA I VAMPIRES I SAGA DRACULA DE LA HAMMER

Terence Fisher fait très fort avec cette séquelle du Cauchemar de Dracula qui commence par le fameux dénouement du film original, au cours duquel Van Helsing venait à bout de Dracula en l’exposant à la lumière du soleil. Peu après, deux couples anglais font une excursion au château de Carlsbald, dans les Carpathes, appartenant au défunt comte Dracula. Ils y sont abandonnés par leur cocher, apeuré comme toujours en pareille circonstance. Klove, l’ancien serviteur de Dracula, invite cordialement les quatre vacanciers à séjourner quelques temps au château. Dès lors, le jeune Kent, son épouse Diana, son frère Allan et sa belle-sœur Helen vont connaître les heures les plus éprouvantes de leur vie. Au menu: égorgements, baisers mortels et coups de pieu dans le cœur…

Pas de Peter Cushing/Van Helsing ici, mais un moine excentrique aux méthodes expéditives, le père Sandor,  et deux couples prisonniers du château de Dracula et de son maléfique serviteur. Thorley Walters reprend ici le rôle de Renfield tenu par Dwight Frye en 1931 (le personnage avait été évacué du scénario du Cauchemar de Dracula par souci de gain de temps et de concision). Barbara Hershey (dont tous les hurlements furent doublés par Susan Farmer) est étonnante dans le rôle à deux facettes d’Helen, la londonienne apeurée muée en aguichante femme-vampire. Mais à force de se concentrer sur tous ces personnages « secondaires », Fisher néglige un peu trop sa « vedette », autrement dit Christopher Lee qui ne fait que de brèves (mais non moins marquantes) apparitions et campe un Dracula tellement bestial qu’il ne prononce plus une seule phrase de dialogue.

Un vampire muet et bestial

En fait, le scénario de Jimmy Sangster lui réservait bien quelques répliques, mais Lee les trouva ineptes et préféra finalement n’en prononcer aucune. C’est bien dommage. Sa diction impeccable et sa voix ténébreuse méritaient autre chose que ces sifflements et autres grognements plus proches du fauve affamé que du comte vampire raffiné décrit par Bram Stoker. Pour gagner du temps et de l’argent, la Hammer s’efforça de tourner simultanément Dracula prince des ténèbres et Raspoutine le moine fou, les deux films bénéficiant du coup des mêmes décors et de plusieurs comédiens similaires, Christopher Lee en tête. Le final de Dracula prince des ténèbres, c’est à dire la mort – provisoire, évidemment – du vampire dans le lac glacé de son château, manque sérieusement de cohérence. Mais Sangster prouve une fois de plus son imagination sans borne en écrivant une séquence aussi extrême, et l’aficionado attend dès lors la future résurrection du vampire avec impatience, laquelle surviendra dans Dracula et les femmes deux ans plus tard.

 

© Gilles Penso

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LA REVANCHE DE FRANKENSTEIN (1958)

Ce second Frankenstein produit par la Hammer montre une expérience qui réussit enfin… Jusqu'à ce que les circonstances en décident autrement

THE REVENGE OF FRANKENSTEIN

1858 – GB

Réalisé par Terence Fisher

Avec Peter Cushing, Michael Gwynn, Francis Matthews, Oscar Quitak, Eunice Gayson, John Welsh, Lionel Jeffries

THEMA FRANKENSTEIN 

Dans ce second Frankenstein de la Hammer, le monstre, cette fois joué par Michael Gwynn, est constitué des membres amputés de plusieurs malades d’un hospice et du cerveau du bossu Karl. Suivant le modèle de La Fiancée de Frankenstein, cette Revanche de Frankenstein s’avère plus réussie que Frankenstein s’est échappé, tout en s’inscrivant dans le même courant subversif et modernisé. Le scénario de Jimmy Sangster, moins bavard que dans Frankenstein s’est échappé, n’a plus grand-chose à voir avec Mary Shelley et se débarrasse définitivement des derniers oripeaux hérités de la série Universal, tandis que Terence Fisher atteint ici les sommets de son art, dynamisant sa mise en scène et l’agrémentant de passages sanglants flirtant bien souvent avec l’humour noir le plus cynique. Ici, le baron a survécu à l’échafaud en soudoyant le bourreau et en faisant exécuter le prêtre à sa place ! Trois ans plus tard, sous le nom de Victor Stein, il ouvre un cabinet à Carlsbuck. Hans Kleve (Francis Matthews), jeune praticien, le reconnaît et devient son assistant. La froideur du baron dans l’épisode précédent s’est ici muée en délicieuse duplicité, le savant se camouflant derrière ses activités charitables de médecin des pauvres, adoré du peuple mais détesté du conseil médical pour lequel il représente une concurrence irritante. Le film peut donc s’apprécier comme une salve lancée à l’encontre de la bourgeoisie bienséante et hypocrite.

Peter Cushing a affiné son jeu, et il est difficile de ne pas partager son enthousiasme, d’autant que, pour une fois, son expérience réussit parfaitement… la catastrophe étant provoquée après coup par accident. En effet, la créature tente de détruire son ancien corps de bossu camouflé dans le laboratoire. Surprise par le concierge, elle est assommée et son cerveau est lésé. Michael Gwynn campe le plus émouvant et le plus pathétique des « monstres » de la série Hammer. Le voir peu à peu régresser vers les tares de son ancien corps (son bras se paralyse, sa jambe se raidit, son dos se courbe) a quelque chose de très poignant. Et son irruption au stade final de sa dégénérescence dans une réception mondaine, suppliant Frankenstein de l’aider, est un des moments forts du film.

Le savant fusionne avec sa créature

A la fin, à la faveur d’un rebondissement insensé, la fameuse confusion qu’entretient généralement le public entre le docteur et sa créature prend d’un seul coup tout son sens. Refusant d’aborder toutes les questions métaphysiques que cette ultime péripétie soulève immanquablement, Jimmy Sangster et Terence Fisher se contentent d’en exploiter le potentiel dramatique et ironique. L’épilogue nous montre de fait Frankenstein ouvrant un nouveau cabinet à Londres sous le nom de Victor Frank… La série peut donc tranquillement reprendre son cours. N’hésitant pas à en faire des tonnes, les affiches américaines de l’époque clamaient en guise d’avertissement : « n’allez pas voir ce film seul, sinon vous allez rentrer chez vous en courant ! »

 

© Gilles Penso

 

Pour en savoir plus

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FRANKENSTEIN S’EST ÉCHAPPÉ (1957)

Le studio Hammer s'empare du mythe popularisé par Universal et le revisite de fond en comble

THE CURSE OF FRANKENSTEIN

1957 – GB

Réalisé par Terence Fisher

Avec Peter Cushing, Christopher Lee, Robert Urquhart, Hazel Court, Melvyn Hayes, Paul Hardtmuth, Valerie Gaunt

THEMA FRANKENSTEIN

En 1957, la Grande-Bretagne ressuscite magistralement le mythe de Frankenstein, par l’intermédiaire de la compagnie Hammer Films et du réalisateur Terence Fisher. Celui-ci décide d’ignorer superbement l’influence des films Universal, ce qui constitue en soi un difficile pari, et même celle du roman initial (qu’il dit n’avoir jamais lu !) pour donner le premier rôle non pas au monstre mais à son créateur, le docteur Frankenstein. Et ce rôle est confié au brillant Peter Cushing, révélé l’année précédente par son rôle de Winston Smith dans le 1984 de Rudolph Cartier. Respectueux du jeu de Colin Clive, il apporte toutefois à son personnage plus de détermination, plus de froideur, plus de cruauté même.

Aidé du professeur Kempe (Robert Urquhart), Frankenstein procède à de curieuses expériences. Les deux hommes viennent de ranimer un chien mort, et Frankenstein a désormais pour but de donner vie à un homme parfait. A contrecœur, Kempe l’aide à voler le cadavre d’un pendu. Orpheline depuis peu, Elisabeth (Hazel Court), cousine et fiancée de Victor, sollicite son hospitalité. Mais Frankenstein a d’autres préoccupations. La mort du sculpteur Bardello lui procure deux mains précieuses qu’il greffe sur le corps du pendu. Quant aux yeux, il se les procure sans vergogne à la morgue. Il ne manque bientôt plus qu’un cerveau supérieurement intelligent pour parfaire son œuvre. Ne reculant devant aucun « sacrifice », Frankenstein abat dans ce but le professeur Bernstein (Paul Hardtmuth), puis insuffle enfin la vie à sa créature. Mais celle-ci s’avère n’être qu’un monstre hideux aux instincts homicides qui s’échappe dans les bois où il tue un enfant et un aveugle, variante de deux séquences mythiques de Frankenstein et La Fiancée de Frankenstein. Horrifié, Kempe tue le monstre, mais le baron le ranime aussitôt et lui ordonne de tuer Justine (Valerie Gaunt), sa servante et maîtresse. Bien vite, la créature devient incontrôlable…

Qui est le plus monstre des deux ?

Révolutionnaire, ce premier Frankenstein de la Hammer propose une vision moderne et violente du mythe, avec de surcroît l’apport de la couleur. Ici, le monstre (Christopher Lee, qui deviendra célèbre l’année suivante en incarnant Dracula) n’a qu’un rôle très effacé. Brouillon raté et violent (maquillé à la va vite par Phil Leakey), il déambule comme un zombie  dans les bois, meurt, ressuscite, puis meurt à nouveau… Peu importe aux yeux de Terence Fisher. Car c’est le baron qui constitue ici le pôle d’intérêt, et tout le film se concentre sur ses agissements. Voué tout entier à de douteuses expériences, le regard fou, il se fait volontiers volage, voire criminel. La mise en scène souffre parfois de pertes de rythme et d’une théâtralisation excessive, mais ce premier pas demeure magistral, comme en témoignera son immense succès. Contrairement à la série Universal, où le monstre meurt à la fin de chaque épisode pour ressusciter au début du suivant, celui de la Hammer ne sera jamais le même d’un film à l’autre, la vedette restant le baron qui, lui, conservera les traits anguleux de Peter Cushing.

 

© Gilles Penso

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I SPIT ON YOUR GRAVE (1978)

Violée par quatre hommes, tabassée, laissée pour morte, une jeune femme panse ses blessures et se mue en ange exterminateur

I SPIT ON YOUR GRAVE / DAY OF THE WOMAN

1978 – USA

Réalisé par Meir Zarchi

Avec Camille Keaton, Eron Tabor, Richard Pace, Anthony Nichols, Gunter Kleemann, Alexis Magnotti, Terry Zarchi

THEMA TUEURS I SAGA I SPIT ON YOUR GRAVE

Descendant contre-nature de Délivrance et de La Dernière maison sur la gauche, ce surprenant I Spit on your Grave est un film OVNI, d’une noirceur à la limite du soutenable, dont les intentions et la morale nous échappent quelque peu. Film voyeuriste et malsain pour pervers en tout genres ? Film d’horreur « survival » dans la droite lignée de Massacre à la tronçonneuse ? Drame psychologique dénonçant la violence à la manière des Chiens de paille ? Film féministe au ton revanchard (comme le laisserait entendre son autre titre connu, Day of the Woman) ? A vrai dire, la classification de I Spit on your Grave est des plus malaisées, mais la dernière option pourrait bien être la bonne, dans la mesure où Meir Zarki eut l’idée de ce film après avoir porté secours à la jeune victime d’un viol, à l’encontre d’une police désespérément inerte. « Beaucoup de gens considèrent que c’est un pur film d’exploitation qui se sert de la sexualité et de la violence comme outil de promotion », nous dit à ce propos la comédienne principale Camille Keaton. « Mais je pense que le film est beaucoup plus riche que ça. Plus les années passent, plus les femmes l’apprécient et comprennent qu’il ne se contente pas d’exploiter l’image de la femme mais au contraire de la renforcer. » (1)

Son infortunée héroïne est une romancière du nom de Jennifer Hill. Elle fuit la ville pour terminer calmement son dernier livre dans une charmante maison de campagne au bord de l’eau, en lisière d’une petite ville du Sud. Mais sa beauté ingénue finit par attirer l’attention d’un pompiste libidineux, de l’idiot du village et de deux bons à rien qui passent le plus clair de leur temps à jouer au couteau ou à faire des ronds dans l’eau avec leur barque à moteur. Un jour, poussés par leurs instincts les plus bestiaux, tous les quatre fondent sur elle comme des oiseaux de proie et la violent à tour de rôle, pendant trois quarts d’heure particulièrement éprouvants pour le spectateur. Humiliée, tabassée, laissée pour morte, Jennifer se remet douloureusement de la quadruple agression et panse une à une ses blessures. Une fois d’aplomb, elle ne prévient pas la police, pas plus qu’elle ne quitte les lieux. La seule chose qui l’anime désormais est la soif de vengeance. Muée en véritable ange exterminateur, elle attire donc chacun de ses agresseurs dans ses filets séducteurs et leur réserve un sort des moins enviables. 

J'irai cracher sur vos tombes…

« Je crois que lorsque Meir Zarchi m’a choisie parmi les trois actrices finalistes qui avaient été sélectionnées pour jouer le rôle principal de I Spit on Your Grave, c’est parce qu’il a senti que j’étais capable d’incarner une victime qui se transforme en bourreau », raconte Camille Keaton. « Au début du film, mon personnage est simple, plutôt passif, jusqu’à ce que survienne l’agression. Ensuite, elle passe à l’action et se venge. J’ai toujours trouvé intéressante cette dualité entre la faiblesse et la force. » (2) Le scénario prend la forme d’une cinglante démonstration d’autodéfense réduite à sa plus simple expression. La mise en scène est à l’avenant, exempte d’effets de style, épaulée par des comédiens sobres et des dialogues épurés. Pour autant, Meir Zarchi n’opte pas pour une forme pseudo-documentaire, avec caméra portée, improvisations des comédiens et gros grain à l’image. Il assume au contraire pleinement le statut fictionné de son film, contrairement à La Dernière maison sur la gauche par exemple, qui puisait une grande partie de son impact sur son réalisme cru. I Spit on your Grave (sorti un temps en vidéo sous le titre Œil pour œil en France) est donc un film ô combien déroutant, l’un des plus marquants fleurons d’un sous-genre insolite et parfois douteux connu sous l’appellation de « rape and revenge ». Le slogan de l’époque ne reculait devant aucune démesure : « Cette femme vient de découper, hacher, écrabouiller et brûler cinq hommes jusqu’à les rendre méconnaissables… Mais aucun jury américain ne la condamnera ! » Pour l’anecdote, c’est Demi Moore qui prête son dos à la célèbre affiche du film.

(1) et (2) Propos recueillis par votre serviteur en juin 2019

 

© Gilles Penso

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