MALÉDICTION DU LOUP-GAROU (LA) (1987-1988)

Un jeune étudiant est condamné à se transformer en monstre chaque nuit de pleine lune depuis qu’il a été mordu par un loup-garou…

WEREWOLF

 

1987/1988 – USA

 

Créée par Frank Lupo

 

Avec John J. York, Lance LeGault, Chuck Connors, Brian Thompson, Ethan Philips, Henry Beckman, Lee de Broux, James Morrison, Gwen Humble, Theresa Saldana

 

THEMA LOUPS-GAROUS

Mordu par un loup-garou, l’étudiant Eric Cord (John J. York) subit des transformations lors des nuits de pleine lune. Accusé de meurtre, il est obligé de prendre la fuite et part à la recherche du lycanthrope par lequel tout a commencé. C’est le seul moyen pour lui de stopper la malédiction. Mais un chasseur de prime (Lance LeGault) est lancé à ses trousses… Amoureux des lycanthropes de tous poils, La Malédiction du loup-garou est une production télévisuelle des années 80 faite pour vous ! Disposant seulement d’une seule saison, constituée d’un téléfilm pilote de 83 minutes et de 28 épisodes d’une vingtaine de minutes chacun, cette série américaine créée par Frank Lupo (co-créateur de la mythique série L’Agence tous risques dont le nom de famille semblait destiné aux créatures lupines) date de 1987 et met en scène un jeune lycanthrope fugitif condamné à parcourir tout le pays pour remonter aux origines du mal. À travers son périple, il rencontre d’autres loups-garous et joue aussi les justiciers pour aider les gens dans le besoin, s’inscrivant ainsi dans le schéma bienveillant de la grande majorité des héros télévisés de l’époque.

À l’annonce d’une telle série, rien n’empêchait les spectateurs d’être sceptiques. Comment ne pas craindre d’être déçu par des effets spéciaux pas assez performants et des créatures peu convaincantes ? De telles scories auraient forcément nui à la série et à son intérêt, surtout après les incroyables métamorphoses proposées par des films tels que Hurlements ou Le Loup-garou de Londres. Or dès les premières transformations et apparitions des créatures, l’amateur est agréablement surpris. Les effets spéciaux sont de très haute tenue, ce qui n’étonne guère lorsqu’on sait que l’auteur de leur design n’est autre que le grand Rick Baker (Le Loup-garou de Londres justement, mais aussi Greystoke et La Planète des singes) et que l’homme qui les a supervisés est le très talentueux Greg Cannom (Cocoon, Dracula, The Mask). Bref, les bêtes velues de la série sont entre de bonnes mains.

Merci d’être velus

Si l’histoire reste classique et si le concept de l’homme en fuite seul contre tous est directement hérité du Fugitif (mais aussi de L’Incroyable Hulk), chaque épisode parvient à réserver aux téléspectateurs son lot de rebondissements, de suspense et de personnages attachants. Le rôle principal est assuré par John J. York (La Nuit des sangsues). Parmi les comédiens qui lui donnent régulièrement la réplique, citons Chuck Connors (Soleil vert, Tourist Trap), Lance LeGault (Mortal Kombat : destruction finale) et Brian Thompson (l’un des punks de Terminator). On note aussi les apparitions de Linden Ashby (qui retrouvera les loups-garous dans la série Teen Wolf), d’Everett McGill (qui en côtoyait déjà lui-même dans Peur bleue) et de Tony Todd (le Candyman en personne !). Sans être aussi culte que d’autres séries fantastiques qui lui furent contemporaines, La Malédiction du loup-garou a tout de même marqué les mémoires, ne serait-ce que pour son approche originale de la lycanthropie (débarrassée de la plupart de ses attributs mystico-folkloriques habituels) et pour une profusion d’effets prosthétiques encore rares à la télévision, si l’on excepte quelques cas particuliers comme Manimal.

 

© Grégory

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CREEPSHOW (2019-2023)

Le film culte réalisé par George Romero et écrit par Stephen King se décline sous forme d’une série TV horrifique…

CREEPSHOW

 

2019/2023 – USA

 

Créée par Greg Nicotero

 

Avec Adrienne Barbeau, Giancarlo Esposito, Tobin Bell, David Arquette, Tricia Helfer, Dana Gould, Jeffrey Combs, Bruce Davison, DJ Qualls, Barbara Crampton

 

THEMA ZOMBIES I SAGA CREEPSHOW

Spécialiste du maquillage dans le domaine des effets spéciaux, Greg Nicotero est très connu dans la profession pour avoir entre autres confectionné les maquillages des films La Colline a des yeux, Splice, Piranha 3D, Texas Chainsaw 3D ou encore la série à succès The Walking Dead dont il est également producteur délégué et réalisateur. En 2019, il décide de se lancer dans la création d’une série télévisée, mais pas n’importe laquelle : une série dont il se sent proche et qu’il envisage comme un hommage à un film culte des années 80. En effet, Creepshow est à l’origine un long métrage réalisé en 1982 par George A. Romero et écrit par Stephen King, deux grands maîtres de l’horreur qui se livraient là à une anthologie d’histoires macabres et terrifiantes inspirées librement des bandes dessinées éditées par EC Comics. C’est à cette occasion que Greg Nicotero rencontra son mentor et ami Tom Savini et participa à son premier tournage… Bref, voilà une bonne occasion pour Mr Nicotero de faire renaître un projet qui lui tient particulièrement à cœur sous forme cette fois-ci d’une série télé diffusée exclusivement sur la plateforme Shudder.

Ce n’est pas la première fois que Creepshow se décline à l’écran, puisque Romero lui-même en produisit une suite en 1987, Creepshow 2, réalisée par l’un de ses fidèles collaborateurs Michael Gornick. Le père de La Nuit des morts vivants n’a en revanche rien à voir avec le très dispensable Creepshow 3 co-réalisé par Ana Clavell et James Glenn Dudelson. La série de Nicotero se veut une sorte de prolongement direct du premier film, proche en esprit d’autres shows télévisés tels qu’Histoires de l’autre monde ou Les Contes de la crypte. Dans les trois premières saisons de Creepshow, composées de seulement six épisodes chacune, les scénaristes ont gardé l’esprit originel des comics et des longs-métrages, soit un récit tronçonné en plusieurs petites histoires d’une vingtaine de minutes indépendantes les unes des autres. Ainsi, les amateurs de frissons et de visions cauchemardesques prendront un grand plaisir à découvrir dans chaque saison douze histoires originales mais inégales qui ne manqueront pas de les captiver dès les premières minutes.

Le retour du « Creep »

On peut reprocher un manque manifeste de moyens et surtout une absence de chutes dignes de ce nom à la fin de chaque épisode. Les coups de théâtre finaux faisaient pourtant le sel des sketches de Creepshow premier du nom. Or ici, l’idée principale de chaque récit – souvent très originale – n’aboutit pas forcément à un dénouement suffisamment abouti ou surprenant. Pour autant, la mise en scène, les effets spéciaux et la direction d’acteurs restent de haute tenue. Devant la caméra, on notera les présences de quelques visages connus comme Adrienne Barbeau (qui jouait déjà dans Creepshow), Bruce Davison (Willard, X-Men), Chad Michael Collins (Sniper : Rogue Mission), Giancarlo Esposito (Breaking Bad, The Mandalorian), Tobin Bell (la saga Saw) ou encore David Arquette (Scream et ses suites). Quant au « Creep », le fameux spectre qui introduit et conclut chaque histoire, il s’agit d’une marionnette animatronique grimaçante qui existe aussi dans une version en dessin animé, conformément aux techniques utilisées dans le premier Creepshow.

 

© Grégory

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ÎLE FANTASTIQUE (L’) (1977-1984)

Sur une île exotique aux décors dignes du jardin d’Éden, les visiteurs ont la chance de voir leurs souhaits se réaliser…

FANTASY ISLAND

 

1977/1984 – USA

 

Créée par Gene Levitt

 

Avec Ricardo Montalban, Hervé Villechaize, Wandy Schaal, Christopher Hewett, Bill Bixby, Victoria Principal, Adrienne Barbeau, Horst Buchholz, Gerorge Chakiris

 

THEMA EXOTISME FANTASTIQUE

Perdue quelque part au milieu de l’océan Pacifique se trouve une île paradisiaque où les rêves les plus fous deviennent réalité. Moyennant finance, les invités qui séjournent dans cet endroit féerique sont accueillis par le mystérieux Roarke (Ricardo Montalban) et son assistant le nain Tattoo (Hervé Villechaize) et voient tous leurs vœux s’exaucer… Qui n’aurait pas rêvé de débarquer dans ce lieu magique pour y vivre de folles aventures au cœur de paysages magnifiques ? C’est ce qu’espéraient des milliers de téléspectateurs quand ils découvrirent la série L’Île fantastique créée en 1977 par Gene Levitt (réalisateur et scénariste du film L’Énigmatique Monsieur D. avec Robert Mitchum). Grâce à ses épisodes rivalisant d’originalité, ses personnages truculents, ses intrigues variées et ses décors somptueux, L’Île fantastique s’est taillée rapidement un statut de série culte, séduisant de plus en plus de fans au fil de ses sept saisons. Elle eut même droit à un remake sombre aux allures de film d’horreur baptisé Nightmare Island et réalisé en 2020 par Jeff Wadlow.

La première saison de L’Île fantastique, constituée de seize épisodes, est la plus courte de la série, les saisons suivantes en comptant au minimum une vingtaine (25 pour la saison 2). Les deux premiers épisodes, de 90 minutes chacun, offrent une belle introduction. Devant la caméra, on mettra surtout en évidence les interprétations magistrales de Ricardo Montalban (l’inoubliable Kahn de Star Trek 2) et Hervé Villechaize (Knick-Knack dans L’Homme au pistolet d’or) tous deux excellents dans leurs rôles respectifs. Pour le reste du casting, on remarquera les présences de Lynda Day George (Mission impossible), James MacArthur (Hawaï Police d’état), Leslie Nielsen (notre clown préféré depuis Y a-t-il un pilote dans l’avion ?), Yvonne De Carlo (Les Dix commandements), Nita Talbot (Papa Schultz), Nehemiah Persoff (Certains l’aiment chaud), Cornel Wilde (Sous le plus grand chapiteau du monde) ou encore Michelle Pfeiffer (la Catwoman de Batman le défi, bien sûr). Bref, du beau monde !

Le défilé des stars

Suivant une mécanique quasiment immuable, chaque épisode est scindé en deux intrigues distinctes et indépendantes montées en parallèle, sous l’œil omniprésent de Roarke et Tattoo. On pourrait craindre que la monotonie s’installe à force de reproduire inlassablement la même structure, mais les scénaristes parviennent à se renouveler, mixant les personnages attachants (à travers un impressionnant défilé de stars digne de La Croisière s’amuse), les intrigues surprenantes et les nombreux rebondissements. L’Île fantastique ne cache pas sa volonté de déployer les bons sentiments et d’achever chaque épisode sur une morale, mais c’est un jeu dans lequel il faut accepter d’entrer pour apprécier pleinement le spectacle. Le plaisir intact de revisiter semaine après semaine les paysages exotiques de cette île enchanteresse, dominée par le charisme envoûtant de Ricardo Montalban et Hervé Villechaize, aura permis d’assurer au show de Gene Levitt une belle longévité (154 épisodes en tout), le dernier épisode ayant été diffusé sur les petits écrans américains le 19 mai 1984.

 

© Grégory

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K 2000 (1982-1986)

David Hasselhoff et son inoubliable voiture parlante redressent les torts dans cette série mythique des années 1980…

KNIGHT RIDER

 

1982/1986 – USA

 

Créée par Glen A. Larson

 

Avec David Hasselhoff, William Daniels, Edward Mulhare, Patricia McPherson, Rebecca Holden, Peter Parros, Richard Basehart

 

THEMA ESPIONNAGE ET SCIENCE-FICTION

Série mythique des années 1980 créée par Glen A. Larson (Magnum, Galactica), K 2000 met en vedette David Hasselhoff dans le rôle d’un policier brillant, Michael Long, laissé pour mort alors qu’il tente d’arrêter un dangereux criminel. Il est recueilli par Wilton Knight (Richard Basehart), patron d’une fondation secrète œuvrant pour le gouvernement. Contraint de changer de visage et d’identité, Long devient Michael Knight. Travaillant désormais pour la fondation, Michael, accompagné d’une voiture intelligente nommée K.I.T.T, dernier cri en matière d’innovation technologique, va de ville en ville pour combattre le crime et protéger ceux dans le besoin… Entrée dans la légende, la voix off du générique de K 2000 nous présente son héros en ces termes : « Les exploits d’un chevalier solitaire dans un monde dangereux. Le chevalier et sa monture. Un héros moderne, dernier recours des innocents, des sans-espoir, victimes d’un monde cruel et impitoyable. »

Qui ne se souvient pas des exploits de Michael Knight et de son véhicule intelligent à travers des courses poursuites haletantes, de multiples cascades, des gadgets sophistiqués et bien sûr la voix de K.I.T.T avec sa « bouche » lumineuse et rouge ? Voilà une série qui aura marqué les esprits. Dans la première saison de 22 épisodes, nous commençons naturellement par la présentation des différents personnages récurrents. Aux côtés de Michael Long devenu Michael Knight, nous découvrons Bonnie Barstow (Patricia McPherson), Devon Miles (Edward Mulhare) et bien sûr la fameuse voiture noire… Même si les épisodes ne se valent pas tous en termes de qualité scénaristique ou d’action – certains sont sans doute trop longs -, cette première saison reste une franche réussite, à l’image de celles qui suivront. C’est forcément un plaisir – coupable ? –  de revoir ces épisodes qui ont bercé beaucoup d’enfances et suscité un indiscutable engouement pour les voitures.

Le chevalier et sa monture

Devant la caméra, on note bien sûr la présence d’un David Hasselhoff encore tout jeune, plusieurs années avant son rôle de Mitch Buchannon dans la série phare Alerte à Malibu, mais aussi celles de Patricia McPherson (MacGyver) et d’Edward Mulhare (Les Rues de San Francisco). Pour les seconds rôles, on reconnaîtra le visage de Richard Basehart (Voyage au fond des mers), ainsi que ceux de Richard Anderson (L’Homme qui valait trois milliards), Barret Oliver (L’Histoire sans fin), Keith Coogan (Les Contes de la Crypte) ou encore Don Stroud (Madame Columbo). Bref, c’est toujours avec joie qu’on retrouve K 2000, cette série dynamique désormais empreinte de nostalgie où Michael Knight et sa voiture intelligente n’en finissent plus de combattre les malfrats. En 1991 fut diffusé le téléfilm K 2000 : La nouvelle arme, censé conclure le show et introduire une histoire originale pour une nouvelle série qui n’a finalement pas vu le jour. D’autres productions mineures réutilisèrent le concept comme le téléfilm Knight Rider 2010 en 1994 et la série Nom de Code : TKR en 1997, pour une seule saison de 22 épisodes. Il y eut également un remake en 2008 avec la série Le Retour de K 2000, où l’on suivait les aventures du fils de Michael Knight interprété par Justin Bruening avec une toute nouvelle voiture. Malheureusement le succès ne fut pas au rendez-vous et la série s’arrêta au bout d’une seule saison.

 

© Grégory

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HOMME INVISIBLE (L’) (1975-1976)

Pour capitaliser sur le célèbre roman de H.G. Wells dont il possède encore les droits, le studio Universal lance une série TV modernisant le mythe…

THE INVISIBLE MAN

 

1975/1976 – USA

 

Créée par Harve Bennett et Steven Bochco

 

Avec David McCallum, Melinda O. Fee, Craig Stevens, Paul Kent, William Prince, Jackie Cooper, Nancy Kovack, John Vernon, Nehemiah Persoff, Barbara Anderson

 

THEMA HOMMES INVISIBLES

Le scientifique Daniel Westin (David McCallum) travaille à un projet révolutionnaire qui permettrait de téléporter de la matière. Mais un dysfonctionnement de son appareil projette un éclair qui atteint le chercheur. Ce dernier constate par la suite que personne ne le voit. Il doit se rendre à l’évidence : il est devenu invisible ! Son épouse Kate (Melinda O. Fee), également scientifique, l’aide à chercher le moyen de renverser le processus… La série L’Homme invisible doit sa naissance au fait que la firme Universal possédait les droits du roman de H. G. Wells. Productrice du film de James Whale The Inivisible Man en 1933, qui apporta à l’acteur Claude Rains une popularité inédite pour un acteur apparaissant si peu dans un film, la firme avait commandité plusieurs séquelles : The Invisible Man Returns (1940), The Invisible Man’s Revenge (1944) et même The Invisible Woman (1940) et The Invisible Agent (1942), où l’homme invisible affronte la Gestapo ! La rencontre des comiques Abbott et Costello avec le personnage dans Deux nigauds contre l’homme invisible (1951) fut également commise par le studio, toujours présent en 2000 lorsque SciFi Channel commande à son tour une série basée sur le roman « L’Homme invisible. »

En 1975, donc, quelqu’un au studio estima que ce serait une excellente idée de réinventer le thème en surfant sur la vague des séries plus ou moins apparentées au genre super-héros. C’est d’ailleurs au producteur de L’Homme qui valait trois milliards, Harve Bennett, qu’est confiée la tâche de produire cette nouvelle déclinaison. Il s’adresse, lui, à Steven Bochco, alors scénariste au sein du studio. Depuis L’Homme de Fer, en 1967, le jeune Bochco a collaboré à Columbo, The Bold Ones : The New Doctors, Les Règles du jeu, McMillan, Griff et collaboré aussi au scénario du film Silent Running de Douglas Trumbull. Il écrit et produit le téléfilm pilote de L’Homme invisible, que NBC diffuse le 6 mai 1975. L’audience étant satisfaisante, Universal commande une série hebdomadaire diffusable à la rentrée 1975.

Annulé au bout de 13 épisodes

Le concept de L’Homme invisible n’a pourtant pas rencontré l’adhésion du public, qui reproche notamment le manque d’action de la série et les difficultés à suivre le héros lorsqu’il est invisible. Pour remédier à ce problème, la voix off a été l’option choisie par la production. Plusieurs idées visuelles intéressantes émaillent pourtant la réalisation, notamment l’utilisation de masques à son effigie que confectionne le héros dans une matière baptisée « dermaplex » (d’où certaines séquences de suspense qui semblent héritées de Mission impossible). Le show bénéficie aussi de pointes d’humour bienvenues et du capital sympathie de son acteur principal. Mais les téléspectateurs ne répondent pas à l’appel et la série est annulée au bout de treize épisodes. Avant de devenir le scientifique Daniel Westin, David McCallum avait déjà connu un grand succès avec Des Agents très spéciaux, dans le rôle de l’espion Illya Kuryakin entre 1964 et 1968. En 2003, après de nombreuses apparitions sur les petits écrans, il est devenu le professeur Mallard dans NCIS : enquêtes spéciales.

 

© Histoire de la science-fiction


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STAR TREK STRANGE NEW WORLDS (2022-2023)

La huitième série « live » de l'univers Star Trek se concentre sur l’un des tout premiers personnages de la saga : le capitaine Christopher Pike…

STAR TREK STRANGE NEW WORLDS

 

2022/2023 – USA

 

Créé par Akiva Goldsman, Alex Kurtzman et Jenny Lumet

 

Avec Anson Mount, Rebecca Romijn, Ethan Peck, Babs Olusanmokun, Christina Chong, Cecilia Rose Gooding, Jess Bush, Melissa Navia, Bruce Horak

 

THEMA SPACE OPERA I SAGA STAR TREK

Dans le dyptique « The Menagerie » de la première saison de Star Trek la série originale, nous découvrions le personnage de l’amiral Christopher Pike, second capitaine de l’Enterprise avant James T. Kirk mutilé à la suite d’un grave accident. Pour mémoire, ce double épisode reprenait de très larges extraits du pilote « The Cage » avec Jeffrey Hunter dans le rôle de Pike. Ce personnage et le mythique astronef sont réintroduits dans les deux premières saisons de Star Trek Discovery car ils ouvrent un pan supplémentaire de la mythologie trekienne antérieure de dix ans aux événements que nous connaissons. Ils permettent également le retour de quelques figures historiques de la saga. Ainsi, Spock est présent puisqu’avant de seconder Jim Kirk, il servit sous les ordres de Pike en tant qu’officier scientifique de l’Enterprise, comme le rappelait d’ailleurs « The Menagerie ». Outre le célèbre vulcain, nous découvrons plusieurs personnages de la série originale avant qu’ils ne soient dans leurs futures fonctions. C’est le cas de Nyotha Uhura. Encore cadette à l’époque de Pike, elle se forme à son futur rôle d’officier en charge des transmissions et de la xéno-linguistique. Nous découvrons aussi James T. Kirk alors qu’il n’est encore qu’un jeune lieutenant fougueux de Starfleet servant sur l’USS Faragut. Citons également Number One également présentée dans « The Menagerie », et à l’époque personnifiée par Majel Barret avant qu’elle ne devienne ultérieurement l’infirmière Christine Chapel dont le personnage est aussi présent dans Strange News Worlds. On l’aura compris, cette huitième déclinaison télévisuelle en prises de vues réelles est donc un lien direct avec l’univers imaginé par Gene Roddenberry il y a six décennies.

Mais si Star Trek Discovery et Star Trek Picard commençaient en trombe, Strange New Worlds démarre au petit trot. La première moitié de la première saison peine quand même à « passer la seconde ». Les choses sérieuses débutent vraiment à partir du cinquième épisode, « Spock hors contrôle », où notre vulcain préféré en vient à échanger son katra (son esprit) avec celui de son épouse T’Pring. Chacun des deux se retrouve ainsi dans le corps de l’autre. Le meilleur de tous est probablement « Tous ceux qui errent ». Ce neuvième chapitre de la première saison est un remake particulièrement réussi du Aliens de James Cameron. Tous les ingrédients sont réunis pour rappeler l’ambiance oppressante qui règne dans le long-métrage du réalisateur de Titanic et Avatar. Faisant appel au voyage dans le temps, une thématique qui réussit très souvent à la franchise, le dernier épisode de Strange New Worlds réadapte très habilement les événements de « Zone de terreur », quatorzième épisode de la première saison de la série originale. Basé sur le film Torpilles sous l’Atlantique (1957 avec Robert Mitchum et Curd Jürgens), cet épisode voyait l’Enterprise, et surtout son capitaine, jouer au chat et à la souris avec le capitaine d’un vaisseau romulien interprété par Mark Lenard (avant qu’il ne devienne Sarek, le père de Spock), l’un des principaux antagonistes de la Fédération des Planètes Unies. Cet ultime épisode s’achève sur l’arrestation de Number One, ce qui laisse entrevoir un retour prometteur pour la saison 2.

Retour aux sources

Visuellement, Strange New Worlds bénéficie des mêmes apports que ceux de Discovery et Picard. Les effets spéciaux s’avèrent donc aussi soignés que ceux des deux précédentes déclinaisons. Le générique nous fait rester en territoire connu puisqu’il débute par la célèbre réplique « Espace, frontière de l’infini vers laquelle voyage notre vaisseau… ». Sa construction graphique rend un hommage évident à celui d’un autre dérivé de la franchise, en l’occurrence Star Trek Voyager. Côté casting, Anson Mount joue de manière plutôt académique son rôle de capitaine, conscient du funeste destin qui va le toucher dans quelques années, comme cela est révélé dans le 12ème épisode de la seconde saison de Discovery, le très bon « La vallée des ombres ». Ethan Peck (petit-fils du grand Gregory Peck), également présent dans Discovery, s’est vu confier la lourde tâche de reprendre le rôle de Spock et s’en tire avec les honneurs bien qu’il ne soit clairement pas évident de passer après Leonard Nimoy et Zachary Quinto au cinéma. Quant à Rebecca Romijn, qui joua autrefois Mystique dans la première trilogie X-Men, son personnage de Number One reste malheureusement sous-exploité dans cette première saison. Pour sa part, Jess Bush incarne une Christine Chapel dont le caractère déluré tranche avec la réserve de Majel Barret dans la toute première série. A noter également, la présence de Christina Chong dans le rôle de La’an Noonien-Singh. Chef de la sécurité de l’Enterprise, elle est aussi une descendante directe du terrible Kahn. Si Strange New Worlds présente des défauts, la série ne manque pas non plus d’atouts. L’un de ses points forts est de renouer avec ce qui a fait le succès des premières séries, à savoir des intrigues uniques bien que la production n’exclut pas, semble-t-il, de développer des intrigues sur plusieurs épisodes. Saura-t-elle s’imposer comme l’une des nouvelles références de l’univers trekkien ? Son aventure dans la galaxie télévisuelle ne fait que commencer…

 

© Antoine Meunier

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ORVILLE (THE) (2017-2022)

Seth MacFarlane se lance dans une série de science-fiction conçue comme un hommage assumé à l’incontournable saga Star Trek

THE ORVILLE

 

2017 / 2022 – USA

 

Créée par Seth MacFarlane

 

Avec Seth MacFarlane, Adrianne Palicki, Penny Johnson Jerald, Scott Grimes, Peter Macon, Halston Sage, J. Lee, Mark Jackson, Jessica Szohr, Anne Winters.

 

THEMA SPACE OPERA I FUTUR

Sur la thématique de l’exploration, l’univers de Star Trek reste la référence absolue depuis pratiquement six décennies. Avec à ce jour près de dix déclinaisons et treize long-métrages, Il parait difficile d’imposer une nouvelle série sur le même thème. Alors plutôt que de tenter d’innover, The Orville nous propose une vision identique du futur mais avec tout de même quelques variations. Nous sommes au 25ème siècle et la Terre appartient à un collectif de civilisations qui peuplent la galaxie : l’Union Planétaire qui fait écho à la Fédération des Planètes Unies de la franchise de Gene Roddenberry. Cette Union dispose d’une flotte de trois mille vaisseaux dont le Orville, un navire de classe intermédiaire. Le Capitaine Ed Mercer (Seth Mc Farlane) se voit nommé à la tête de l’équipage du Orville avec son ex-femme comme second, le commandeur Kelly Grayson (Adrianne Palicki). Hors Mercer a surpris Kelly en galante compagnie un an plus tôt et il tente à présent de l’oublier. Cette situation vaudevillesque est le point de départ de la mission d’exploration de l’Orville.

Aux commandes de The Orville, Seth MacFarlane nous avait plutôt habitué à la comédie potache notamment avec l’ours parlant de Ted et sa suite Ted 2. Si, au départ, The Orville lorgne elle aussi vers la plaisanterie estudiantine, la série prend malgré tout le même chemin que Star Trek dont elle est un clone parfaitement assumé – ou plutôt une variation sur un même thème, diront les plus diplomates, autrement dit celui de l’exploration et de la découverte de nouveaux mondes. Dans Star Trek, le vaisseau Enterprise renvoie à celui de la marine anglaise du 18ème siècle mais aussi à tous les navires ayant portés le même nom, y compris la toute première navette spatiale de la NASA. Le nom Orville est, quant à lui, un hommage à Orville Wright, pionnier de l’aviation en 1903 avec son frère Wilbur.

Déclaration d’amour à Star Trek

L’équipage du vaisseau de Seth MacFarlane est joyeusement anticonformiste et évoque plutôt Les Gardiens de la galaxie, celui de l’Enterprise paraissant à côté gentiment « collé-monté ». Certaines situations du show ne sont pas forcément de très bon goût et l’humour gras ne fait pas mouche à tous les coups. En son temps, Galaxy Quest était nettement plus subtil. Du côté des décors, The Orville adopte, pour se démarquer de son glorieux aîné, un look plus ou moins kitsch. Le vaisseau semble ainsi sorti du Enemy Mine de Wolfgang Petersen. Malgré ses défauts – et quand elle ne lorgne pas vers le potache -, The Orville parvient à nous livrer quelques très bons épisodes dans sa seconde saison, dont les diptyques « Kaylon » (une invasion de la Terre) et « Sept ans de réflexion » qui traite du paradoxe temporel. Côté casting, le duo formé par Seth MacFarlane et la belle Adrianne Paliciki ( « Mocking Bird » dans la série Agents of Shield) est clairement le pilier de la série. Celle-ci a reçu une forme d’adoubement dans la mesure où des acteurs issus de Star Trek sont venus y faire une petite apparition, notamment Robert Picardo et Tim Russ (Star Trek Voyager) ou encore Marina Sirtis (Star Trek TNG) et John Billingsley (Star Trek Enteprise). Il est également possible d’apercevoir quelques guest-stars comme Charlize Theron ou Liam Neeson. Mais cela suffira-t-il à The Orville pour s’imposer comme Star Trek l’a fait avant elle ? The Orville n’a malheureusement pas bénéficié d’un contexte très favorable dans la mesure où le tournage de la troisième saison a été retardée en raison des contraintes liées à la pandémie de Covid-19. Celle-ci a finalement été diffusée sur Hulu entre le 2 juin et le 4 août 2022. Au moment où sont écrites ces lignes (31 juillet 2022), une quatrième saison reste encore incertaine.

 

© Antoine Meunier


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DEAD ZONE (2002-2007)

Inspirée partiellement du film qu’en tira David Cronenberg, cette adaptation télévisée du célèbre roman de Stephen King réserve son lot de surprises…

DEAD ZONE

 

2002-2007 – USA

 

Créé par Michael Piller et Shawn Piller

 

Avec Anthony Michael Hall, Nicole deBoer, David Odgen Stiers, Chris Bruno, Sean Patrick Flannery

 

THEMA POUVOIRS PARANORMAUX I SAGA STEPHEN KING

Au début des années 2000, période propice aux remakes et aux séquelles, Michael et Shawn Piller s’inspirent du roman “Dead Zone“ pour proposer une nouvelle version télévisée des aventures de Johnny Smith, jadis incarné par Christopher Walken sous la direction de David Cronenberg. Tournée au Canada et diffusée sur CBS à partir du 16 juin 2002, la série Dead Zone puise beaucoup d’éléments dans le livre de Stephen King pour bâtir son propre arc narratif. Le prologue, situé en 1976, provient directement du roman. Pendant un match de hockey sur glace, le tout jeune Johnny tombe et se cogne la tête. Il a alors la vision d’un accident qui va se dérouler quelques minutes plus tard. Un de ses camarades tombe en effet dans le lac glacé et est sauvé à la dernière minute. Vingt ans plus tard, Johnny (Anthony Michael Hall) est devenu professeur de sciences naturelles. Très apprécié par ses étudiants, il coule un amour paisible avec Sarah (Nicole deBoer), professeur de musique, tandis que sa mère Vera (Anna Hagan) est en couple avec le révérend Purdy (David Odgen Stiers), que Johnny n’aime pas beaucoup et qui nous inspire d’emblée une certaine méfiance. Si Johnny a des intuitions qui ne sont pas loin de faire de lui un médium, elles ne sont pas suffisamment spectaculaires pour déplacer les foules. Un soir, à la fête foraine, Sarah gagne ainsi beaucoup d’argent à la Roue de la Fortune grâce à lui. Plus tard dans la soirée, la voiture de Johnny entre en collision avec un poids lourd. C’est le black-out.

Après cet accident qui aurait pu lui être fatal, Johnny reste dans le coma, victime de blessures cérébrales sérieuses. Alors que tout le monde le croit condamné, il se réveille soudain au bout de six ans, empoigne la main de son infirmière et voit aussitôt la fillette de cette dernière prisonnière d’une maison en feu. Il ne s’agit pas d’une simple vision. Johnny a l’impression de se trouver lui-même au cœur de l’incendie. Rob Lieberman, réalisateur du pilote de la série, s’approprie ainsi les idées de mise en scène de David Cronenberg et les décline au cours d’autres scènes surréalistes, comme lorsque Johnny se promène en flash-back au milieu de personnages en arrêt pendant un bombardement à Saïgon, évoluant entre eux et observant les détails. Cet « emprunt » à Cronenberg prouve que la série Dead Zone n’est pas une simple réadaptation du roman de King mais aussi un remake partiel du long-métrage de 1983. Johnny découvre que son coma l’a privé d’événements importants liés à sa vie personnelle. Sa mère est décédée et Sarah a épousé Walt Banerman (Chris Bruno), un policier avec qui elle a eu un fils prénommé Johnny. Notre héros découvrira plus tard que cet enfant portant son prénom est de lui, une situation absente du roman qui suscite des rebondissements intéressants au sein d’un triangle amoureux complexe. Lorsque Walt enquête sur une série de meurtres commis sur des jeunes femmes, Johnny vient lui prêter main forte et permet de confondre le coupable, qui se suicide de manière plus « propre » que chez Cronenberg.

La nouvelle vie de Johnny Smith

Après le pilote en deux parties, la série atteint sa vitesse de croisière et met en place un mécanisme quasiment immuable. Chaque épisode commence par une image de Johnny, face à la caméra, qui explique le concept du programme. « J’avais une vie parfaite jusqu’à ce que je me retrouve dans le coma pendant six ans », raconte-t-il. « Quand je me suis réveillé j’ai découvert que ma fiancée était mariée à un autre homme. Mon fils ignore qui je suis. Tout a changé, y compris moi. Un seul contact et je vois des choses. Des choses qui se sont passées. Des choses qui vont se passer. Vous devriez voir ce que je vois. » Tous les éléments narratifs se mettent alors en place pour les épisodes suivants : la reprise des activités de professeur de Johnny, l’intrusion d’une journaliste trop curieuse qui lui tourne autour et enquête sur lui, les activités louches du révérend montées grâce à l’argent de la défunte Vera Smith… Chaque nouvelle prédiction de John donne lieu à un épisode distinct. Il résout des énigmes, sauve des situations, anticipe des catastrophes, tandis qu’en toile de fond se dessine une intrigue plus grande au sein de laquelle va s’insérer le politicien véreux Greg Stillson (Sean Patrick Flannery). Le principe étant déclinable à l’infini, les comédiens s’avérant attachants et la mise en scène très soignée, la série occupera les petits écrans pendant six saisons, à raison d’un total de 80 épisodes.

 

© Gilles Penso


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STAR TREK PICARD (2020-2021)

Dans cette septième série live consacrée à la franchise de Gene Roddenberry, l’amiral Picard sort de sa retraite pour mener une enquête périlleuse…

STAR TREK : PICARD

 

2020/2021 – USA

 

Créée par Alex Kurtzman

 

Avec Patrick Stewart, Isa Briones, Alison Pill, Santiago Cabrera, Michelle Hurd, Harry Treadaway, Evan Evagora, Brent Spiner, Jeri Ryan, Jonathan Del Arco, Jonathan Frakes, Marina Sirtis, John Ales

 

THEMA SPACE OPERA I FUTUR I EXTRA-TERRESTRES I ROBOTS I SAGA STAR TREK

En 2002, Star Trek Nemesis, le 4ème long métrage avec les acteurs de la série Star Trek Next Generation, s’était achevé sur un final tragique avec le sacrifice d’un des personnages les plus charismatiques de la série : l’androïde Data incarné par Brent Spiner. Mais cet opus n’avait pas convaincu le public et encore moins le casting. S’il fut un temps envisagé de donner une suite un peu plus concluante à cet opus mitigé, la Paramount décida finalement de mettre en sommeil l’iconique franchise créée par Gene Roddenberry, compte tenu des piètres résultats de cet épisode réalisé par Stuard Baird (Ultime décision, US Marshalls). Un film médiocre, comme l’admettait lui-même Patrick Stewart en 2020 dans « L’Écran Fantastique ». Le mythique interprète du capitaine Picard (et du professeur Xavier dans les X-Men) n’envisageait cependant pas de repartir explorer la galaxie Star Trek. Mais en 2017 Stewart change d’avis à la suite d’une rencontre avec les producteurs Alex Kurtzman (en charge notamment de Star Trek Discovery) et Akiva Goldsman, ainsi qu’avec le scénariste Michael Chabon. L’approche proposée finit par convaincre l’acteur shakespearien de reprendre du service. Si Star Trek : Picard est aux antipodes de ce film de 2002, la série s’appuie néanmoins sur certains de ses éléments.

A l’aube du 25ème siècle, nous retrouvons donc l’Amiral Picard dans sa propriété de Château-Picard située à La Barre dans la Haute-Saône. Vingt ans après les événements survenus dans Nemesis, l’homme qui commanda l’Enterprise NCC-1701/D, puis son successeur l’Enterprise NCC-1701/E, reste profondément affecté par la mort de Data. Quatorze ans auparavant, en 2385, Picard avait réussi à convaincre la Fédération d’aider les Romuliens, dont le monde natal Romulus allait être détruit par une supernova, à se reloger sur différentes planètes à l’abri de la catastrophe. Mais à la suite d’une attaque d’androïdes sur les chantiers martiens d’Utopia Planitia, la Fédération cessa toute aide aux Romuliens. En désaccord avec sa hiérarchie, Picard n’eut pas d’autre choix que de démissionner de Starfleet, coulant désormais des jours plus ou moins paisibles dans sa demeure familiale bourguignonne. C’est alors qu’une jeune femme, Dhaj, vient lui demander son aide pour échapper à un groupe d’assassins romuliens. Il s’agit en fait d’une androïde biologique créée par le Docteur Bruce Maddox, un cybernéticien qui tenta autrefois de désassembler Data afin de pouvoir le répliquer. L’Amiral Picard décide d’aider la jeune fugitive qui sera malheureusement assassinée. L’ex-officier de Starfleet perçoit qu’une vérité plus complexe se cache derrière ce meurtre. Il décide donc de sortir de sa retraite pour mener son enquête. Il va, pour cela, s’entourer de quelques nouveaux et vieux amis…

L’ancienne et la nouvelle garde

La nostalgie est un sentiment fort, mais Star Trek : Picard, septième série en prises de vue réelles de la franchise, ne joue pas uniquement sur cette carte. Il faut en effet réintroduire d’anciens visages connus mais aussi présenter de nouveaux visages. Nous sommes vingt ans après les derniers événements de La Nouvelle Génération. Starfleet et la Fédération ne sont plus forcément les garants d’une société égalitaire telle que décrite jusqu’à présent dans l’univers de la franchise. Les anciens ont donc choisi de partir vers d’autres chemins. La scène des retrouvailles entre Picard, l’ex conseiller de l’Enterprise Deanna Troy et son mari le commander William Riker s’avère très émouvante. Les comédiens Marina Sirtis et Jonathan Frakes semblent eux-mêmes touchés de revenir, même s’il s’agit surtout d’une apparition. Idem pour Brent Spiner dont le personnage de Data reste incontestablement le plus emblématique de sa carrière. La présence de la belle Jeri Ryan, Seven of Nine, s’avère également un atout très important, notamment pour les scènes d’action qui réintroduisent entre autres les Borgs. Pour la première fois, nous découvrons un cube de l’intérieur. Du côté des nouveaux arrivants, mention particulière à Michelle Hurd, aperçue aux côtés de Harrison Ford dans L’ombre d’un soupçon ainsi qu’à Santiago Cabrera (vu dans le biopic consacré à Che Guevera). Du point de vue esthétique, la photographie de Star Trek : Picard s’avère, comme celle de Star Trek Discovery, particulièrement réussie avec un budget en conséquence. La concurrence, notamment les productions Marvel, a donné le ton. Terminons cette chronique par le maitre des lieux : Patrick Stewart. L’acteur anglais est désormais un beau jeune homme d’un peu plus de 80 printemps qui ne boude pas son plaisir, comme le nôtre, de repartir arpenter la galaxie. Malgré son âge, le légendaire capitaine Picard rien perdu de sa noblesse au figuré comme au propre. Il conserve une belle énergie physique et le prouve en se payant le luxe de quelques scènes d’actions. Une seconde saison ayant été enclenchée en 2021, le voyage de la Nouvelle Génération est encore loin d’être fini.

 

© Antoine Meunier

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STAR TREK DISCOVERY (2017-2021)

Cette sixième série “live” consacrée à l’univers créé par Gene Roddenberry se situe dix ans avant les aventures de Kirk et Spock

STAR TREK DISCOVERY

 

2017 – USA

 

Créée par Bryan Fuller et Alex Kurtzman

 

Avec Sonequa Martin-Green, Michelle Yeoh, Jason Isaacs, Doug Jones, Shazad Latif, Wilson Cruz, Mary Wiseman, James Frain, Ethan Peck, Anson Mout, Wilson Cruz, Rebecca Romijn

 

THEMA SPACE OPERA I SAGA STAR TREK

En 2009, la franchise Star Trek renaissait de ses cendres au cinéma pour un excellent reboot, avec J.J. Abrams derrière la caméra, sept ans après le fort médiocre Star Trek Nemesis (un dernier film qui clôturait alors la saga avec les acteurs de Star Trek la nouvelle génération). A la télévision, il s’est en revanche écoulé douze ans entre la dernière aventure de l’équipage de l’Enterprise NX-01 de Star Trek Enterprise et l’arrivée de Star Trek Discovery. Sixième série de la saga en prise de vues réelles, Discovery conte les aventures de Michael Burnham (Sonequa Martin-Green, transfuge de The Walking Dead), une humaine adoptée par Sarek et Amanda, les parents de Spock, à la suite du décès de son père et de sa mère biologique survenu lors d’une attaque des Klingons alors qu’elle n’avait que douze ans. Promue à un brillant avenir d’officier au sein de Starfleet et unique humaine à avoir étudié à l’Académie des sciences de Vulcain, elle est déchue de ses fonctions de commandant en second de l’USS Shenzhou à la suite de sa mutinerie auprès du capitaine Philippa Georgiou (Michelle Yeoh). La mésentente des deux femmes déclenche accidentellement le conflit qui oppose la Fédération aux Klingons. Le Shenzhou est détruit et plusieurs officiers sont tués, y compris le capitaine Georgiou. Cet incident entraine la chute de Michael qui se retrouve condamnée à une peine de prison pour haute trahison après avoir été traduite en Cour Martiale. Mais Gabriel Lorca (Jason Isaacs), capitaine de l’USS Discovery, l’autre fleuron de la flotte de Starfleet après l’Enterprise, ne l’entend pas de cette oreille. Il fait donc intercepter la navette transportant Burnham au moment de son transfert vers le pénitencier de la Fédération, invoquant un cas d’urgence. Lorca propose alors à la jeune femme de se joindre à l’équipage du Discovery pour l’aider à mettre au point une nouvelle technologie de propulsion permettant le déplacement instantané d’un navire spatial d’un point à l’autre de la galaxie.

Voilà planté le point de départ de cette nouvelle déclinaison télévisée de l’univers créé par Gene Roddenberry au milieu des années 60. Discovery est cependant située dix ans avant les aventures de Jim Kirk et de son équipage. S’il n’est pas simple de renouveler un concept qui a plusieurs décennies d’existence, cette sixième variation sur un même thème s’avère être une excellente surprise alors que la précédente, Enterprise, s’était révélée plutôt décevante. Ainsi, l’une des forces de Discovery est de savoir dynamiter les codes établis par Gene Roddenberry… pour mieux les respecter ! Même au 23ème Siècle, explorer l’espace reste une activité dangereuse. Si des nouveautés sont introduites, ce qui est nécessaire pour faire évoluer un univers, Discovery n’oublie cependant pas ses origines. Des références à la série originale sont donc nombreuses, notamment pour le personnage du capitaine Pike (Anson Mount qui succède à Jeffrey Hunter et Bruce Greenwood), délaissant temporairement la passerelle de l’Enterprise pour venir commander celle du Discovery. Rappelons que nous sommes dix ans avant les aventures de la série classique. L’Enterprise en est à son second capitaine après Robert April et juste avant Kirk. C’est donc très logiquement que le personnage de Numéro 1, autrefois interprété par Majel Barret dans le premier épisode pilote (« The Cage »), est réintroduit et joué ici par la jolie Rebecca Romijn, ex Raven de la saga X-Men. De plus, si les personnages et l’univers trekiens paraissaient parfois un peu trop lisse, il n’en est absolument rien ici. Tous ont une part d’ombre qui est à un moment ou un autre révélée.

Repousser les limites

Le crédo de Star Trek ayant toujours été de s’aventurer « là où l’homme n’est jamais allé » et de prôner la diversité, le Discovery est le premier vaisseau de la franchise commandé par un alien, en l’occurrence le kelpien Saru incarné par l’impressionnant Doug Jones (l’homme amphibien dans La Forme de l’eau de Guillermo del Toro). Une autre nouveauté : deux personnages importants sont homosexuels. Le docteur Hugh Culber (Wilson Cruz) et l’ingénieur de bord Paul Stamets (Anthony Rapp) vivent ainsi leur relation au grand jour au sein de l’équipage de l’USS Discovery. Cette donnée n’était que suggérée avec le personnage de Sulu dans le film Star Trek sans limites en 2016, mais s’inscrit aujourd’hui parfaitement dans ce que préconisait autrefois Gene Roddenberry : accepter la diversité. Côté narration, si les histoires de chaque épisode sont indépendantes, elles forment néanmoins un tout cohérent. Voir les épisodes dans l’ordre est donc préférable pour une meilleure compréhension, surtout si l’on est pas familier de Star Trek. Au cours de la saison 2, l’intrigue s’étale ainsi sur la totalité des 14 épisodes. A noter : la présence de Jonathan Frakes, le commander Riker de l’Enterprise 1701-D dans The Next Generation, qui réalise 3 des 29 premiers épisodes des deux premières saisons. Ce qui est une manière supplémentaire de montrer que la série reste fidèle à ses racines. On saluera aussi la superbe qualité des images dont le format cinéma apporte une ampleur et un espace que n’avaient peut-être pas les séries précédentes. Et les aventures de l’USS Discovery semblent bien parties pour durer. Juste avant la diffusion de la troisième saison en octobre 2020, il fut annoncé la mise en chantier d’une quatrième saison. L’aventure ne fait que commencer… !

 

© Antoine Meunier

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