TANK GIRL (1994)

Rachel Talalay adapte sans finesse une bande dessinée culte de la fin des années 80, muant Lori Petty en héroïne punk d'un futur post-apocalyptique

TANK GIRL

1994 – USA

Réalisé par Rachel Talalay

Avec Lori Petty, Ice-T, Naomi Watts, Malcolm McDowell, Iggy Pop, Don Harvey, Jeff Kober, Reg E. Cathey, Scott Coffey, Ann Cusack

THEMA FUTUR

Même si les deux premiers longs métrages de Rachel Talalay, La Fin de Freddy : l’Ultime Cauchemar et Ghost in the Machine, pouvaient largement prêter le flanc à moult critiques, ils témoignaient au moins d’une vraie passion pour le fantastique le plus débridé. Tank Girl, adapté d’une bande dessinée très branchée qu’Alan Martin et Jamie Hewlett créèrent en 1988, s’inscrit dans la même lignée, s’affirmant comme une œuvre décapante embourbée hélas dans une montagne de maladresses. Dans un futur post-apocalyptique dévoré par la sècheresse, que le scénario situe en 2033, la population, peuplée de mutants, convoite l’eau avec avidité. Après l’assassinat de ceux qu’elle aimait, Rebecca Buck, une jeune fille incarnée par Lori Petty, devient rebelle et vole un tank. Aidée par les Rippers, des mutants mi-hommes mi-animaux vivant sous terre, et de la timide Jet Girl (Naomi Watts), elle affronte la compagnie Water Power de Kesslee (Malcolm McDowell), qui détient le monopole des dernières ressources de la Terre. Tourné « à l’esbroufe », s’encombrant d’une bande originale racoleuse, s’exprimant visuellement par le tape à l’œil, Tank Girl érode peu à peu l’intérêt que les premières péripéties suscitent chez le spectateur. Pourtant, ce futur désertique (avec un navire échoué sur le sable, façon Rencontres du Troisième Type), cette armée malfaisante menée par l’impérial Malcolm McDowell ou encore cette blonde héroïne qui change de look à chaque scène (une vingtaine de tenues en tout, dont une allusion à l’accoutrement des « drougies » d’Orange Mécanique) éveillent la curiosité dans un premier temps. 

Il en est de même pour le style narratif, intercalant en guise de transitions des dessins (animés ou simplement filmés au banc-titre) qui évoquent la BD originale, et pour les thématiques générales du film qui défendent des idées séduisantes. Anticonformisme, lutte contre l’oppression et individualisme sont en effet les maîtres mots de Tank Girl. Mais bien vite, le scénario marque ses propres limites et finit par épuiser ses possibilités. Le décrochage complet de l’attention peut se situer assez précisément au moment de l’intervention des Rippers, des hommes animaux qui n’auraient pas dépareillé dans La Cité des Monstres. Créés par l’atelier de Stan Winston, ces kangourous anthropomorphes sont d’indéniables réussites techniques, mais n’offrent aucun intérêt dramatique, si ce n’est le prétexte à une love story quelque peu zoophile et à un affrontement final en règle contre les méchants.

Une love story zoophile

Et comme un film qui veut s’ériger de force en « cult movie » à grands coups de musique très mode (techno et rap y compris), de looks destroy (mi grunge, mi punk), de numéros musicaux parodiques (où plane l’ombre du Rocky Horror Picture Show), et d’effets de mise en scène sous influence (les onomatopées dessinées qui rythment le combat final sont tout droit héritées du Batman des sixties) devient rapidement agaçant, Tank Girl finit par susciter plus d’ennui que d’amusement. C’est d’autant plus dommage que ses deux héroïnes (Lori Petty, jusqu’alors bien sage second rôle de Point Break et Sauvez Willy, et Naomi Watts, future héroïne du Cercle et de King Kong) sont pleines d’attrait, que les effets spéciaux visuels sont très réussis et que le ton général est joyeusement loufoque.

 

© Gilles Penso

Partagez cet article

LE DERNIER COMBAT (1983)

Le premier long-métrage de Luc Besson est une fable muette post-apocalyptique tournée en noir et blanc

LE DERNIER COMBAT

1983 – FRANCE

Réalisé par Luc Besson

Avec Pierre Jolivet, Jean Bouise, Fritz Wepper, Jean Reno, Christiane Krüger, Maurice Lamy, Pierre Carrive

THEMA FUTUR I SAGA LUC BESSON

Luc Besson se destinait à priori à une carrière d’océanographe, mais à l’âge de 17 ans, il tomba amoureux du cinéma en visitant un plateau de tournage, et désormais plus rien ne semblait pouvoir l’arrêter. Après des années de stages et d’assistanat, il réalise en 1981 le court-métrage L’Avant Dernier. Dans un décor post-apocalyptique filmé au beau milieu d’immeubles en ruines, Pierre Jolivet, son co-scénariste, et Jean Réno, déniché pendant le casting des Bidasses aux Grandes Manœuvres, y incarnent les derniers survivants de l’humanité, le tout dans un magnifique scope noir et blanc. « C’est le bruiteur André Naudin qui nous a donné l’idée de tirer un long-métrage de ce film », se souvient Besson (1). Remettant à plus tard son projet Subway, le jeune cinéaste se lance alors dans Le Dernier Combat, entraînant avec lui la même équipe et composant comme il peut avec un budget de trois millions et demi de francs.

Écrit en dix jours, et quelque peu influencé par la Guerre Froide, le scénario nous décrit un futur indéterminé. Après la destruction de la civilisation et l’oubli du langage articulé chez les humains, un homme (Jolivet) survit au sommet d’une tour engloutie par les sables, préparant son départ vers l’horizon. Là, il découvre d’autres survivants qui ont organisé leur existence sous les ordres d’un chef sanguinaire (Réno). Il rencontre aussi, dans Paris détruit, un vieux médecin traumatisé (Jean Bouise), qui s’est retranché dans les décombres d’une clinique et se protège contre les agressions d’un monstre à figure humaine. Sur un thème difficile, car souvent sujet aux clichés et aux redites, Luc Besson opte pour une approche entomologique, anecdotique, voire humoristique, dénuée du moindre dialogue. Le Dernier Combat brosse ainsi la vie quotidienne d’un individu évoluant sans héroïsme ni sauvagerie (archétypes de ce type de récit), au milieu d’un univers dévasté et recyclé. Le cinéaste y fait déjà montre d’une belle maîtrise technique, surtout en regard des petits moyens à sa disposition, et égraine des séquences insolites comme le vol en ULM, la pluie de poissons ou la tempête de sable.

Le starting-block d'une carrière spectaculaire

Tourné en dix jours, principalement dans les décombres des anciennes usines Citroën, le film bénéficie de costumes très astucieux signés Martine Rapin, d’un design sonore extrêmement fouillé et de l’apport de deux futurs collaborateurs réguliers de Besson : le chef opérateur Carlo Varini et surtout le compositeur Eric Serra, qui signe là sa première bande originale de film, optant pour des orchestrations et des mélodies un peu trop carrées, répétitives et systématiques pour convaincre totalement. « Pour moi, le compositeur est un co-dialoguiste », explique Besson. « La réplique d’un acteur commence une phrase, la musique la termine. Il y a donc une connivence d’écriture. Or plus on se connaît, mieux on écrit ensemble. D’ailleurs, on ne compte plus les réalisateurs qui ont un compositeur attitré : Spielberg avec Williams, Hitchcock avec Herrmann, Leone avec Morricone » (2). Le Dernier Combat finira par rapporter douze prix à travers le monde, notamment au Festival du Film Fantastique d’Avoriaz, et lancera la carrière triomphale de Luc Besson.

 

(1) et (2) Propos recueillis par votre serviteur en novembre 2006

 

© Gilles Penso

Partagez cet article

À découvrir dans le même genre…

 

Partagez cet article

WATERWORLD (1995)

Une relecture aquatique de l'univers de
Mad Max qui a plutôt bien vieilli malgré les nombreux problèmes qui surgirent pendant sa mise en production

WATERWORLD

1995 – USA

Réalisé par Kevin Reynolds

Avec Kevin Costner, Dennis Hopper, Jeanne Tripplehorn, Tina Majorino, Michael Jeter

THEMA FUTUR

Suite à la fonte de la calotte polaire, la Terre est désormais recouverte par les océans. Les rares survivants de cet univers désormais baptisé « Waterworld » vivent de troc, dérivant sur toutes sortes d’embarcations ou s’établissant dans des atolls. Evidemment, la piraterie ne tarde pas à s’instaurer, notamment la redoutable bande des « Smokers » dirigée par Deacon (Dennis Hopper). Tous rêvent d’une contrée mythique nommée « Dryland ». Lorsque l’étrange Mariner (Kevin Costner) fait son apparition, l’opinion se divise : les uns veulent le condamner à mort dans la mesure où il s’agit d’un mutant, les autres pensent qu’il peut les conduire jusqu’à Dryland… Inévitablement, Waterworld ne peut échapper à la comparaison avec Mad Max 2, les deux films présentant une foule de similitudes : futur post-apocalyptique, costumes et véhicules recyclant les déchets de la civilisation, héros solitaire et endurci, bandes de pillards barbares, quête commune de tous les personnages… « Ça m’a rappelé étrangement quelque chose », nous avouait George Miller non sans ironie. « Je n’ai pas bien saisi où se situait la frontière entre l’hommage et le plagiat. » (1) 

Le look même des protagonistes évoque le chef d’œuvre de George Miller, mais Waterworld parvient finalement à s’extirper avec habileté de ce refrain trop souvent ressassé. Le film de Kevin Reynolds se distingue bien entendu par son environnement, puisque la quasi-totalité de la planète est ici submergée par les eaux. Ce choix narratif et visuel offre des séquences inédites : la forteresse marine assiégée par les pillards chevauchant hors-bords et motos des mers, le gigantesque cargo rouillé mis en mouvement par des milliers de rames, ou encore la vision surréaliste des buildings et des rues d’une grande ville noyés sous des kilomètres d’eau. Costner campe un personnage étrange, pas très positif, peu loquace, guère social, produit d’une mutation, et même si sa cohabitation forcée avec une femme et un enfant éveille en lui une philanthropie prévisible (affection paternelle pour l’enfant, amour pour la femme), il conserve son caractère insolite et distant. Sorte de super-héros mi-homme mi-poisson, réminiscence lointaine du Submariner des Marvel Comics ou même de L’Homme de l’Atlantide, il s’avère doté d’une force surhumaine, d’une adresse hors du commun pour les plongeons vertigineux, et d’une capacité illimitée pour respirer sous l’eau.

Entre le Submariner et L'Homme de l'Atlantide

A l’époque, Waterworld était le film le plus cher de l’histoire du cinéma (175 millions de dollars), notamment à cause des multiples dépassements et autres déconvenues dues à un tournage en mer, ce qui l’affubla avant même sa sortie en salles d’une réputation peu flatteuse. Il est fréquemment admis que Kevin Costner remplaça lui-même le réalisateur Kevin Reynolds en cours de route (avec qui il avait déjà collaboré sur Robin des Bois prince des voleurs), terminant le tournage sans lui. N’ayant rapportée aux Etats-Unis que la moitié de son budget, cette superproduction fut longtemps considérée comme un considérable échec financier, et il fallut attendre les ventes télé et vidéo pour que Waterworld rentre enfin dans ses frais.

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en janvier 1996

 

© Gilles Penso

Partagez cet article

MAD MAX FURY ROAD (2015)

Ni séquelle, ni remake, ce quatrième opus réinvente non seulement la saga Mad Max mais aussi tout le genre post-apocalyptique

MAD MAX FURY ROAD

2015 – AUSTRALIE / USA

Réalisé par George Miller

Avec Tom Hardy, Charlize Theron, Zoe Kravitz, Nicholas Hoult, Rosie Hunthington-Whiteley, Natan Jones, Riley Keough

THEMA FUTUR I SAGA MAD MAX

Ajouter tardivement une nouvelle pierre à l’édifice d’une franchise culte entrée dans la culture populaire est un exercice risqué. On ne compte plus les cinéastes qui se sont cassés les dents en essayant maladroitement de raviver la flamme d’une gloire passée. Mais Mad Max Fury Road est un projet longuement mûri. George Miller y travaille depuis 1997, et malgré les innombrables obstacles semés sur sa route (conditions météorologiques désastreuses, échecs commerciaux successifs, changements de politique des studios et même invasion de l’Irak par l’armée américaine), le réalisateur a tenu bon. A ce titre, il symbolise assez bien l’opiniâtreté de son héros, jamais entravée au fil d’un parcours du combattant particulièrement éprouvant. D’emblée, Mad Max Fury Road échappe à toute classification. Ni remake, ni séquelle, ni prequel, ni reboot, il s’agit plutôt d’une variante sur la trilogie précédente, qui tient compte des événements déjà narrés tout en les réinventant. Le trauma que trimballe Max tout au long du film, par exemple, semble clairement rattaché à la perte de sa famille lors du premier Mad Max, à l’époque où il était encore policier sur les routes sauvages d’une Australie pré-apocalyptique. Mais les flash furtifs qui surgissent régulièrement dans son esprit troublé ne collent pas avec l’imagerie du film de 1979. Miller entretient sciemment le doute, et du coup le remplacement de Mel Gibson par Tom Hardy passe comme une lettre à la poste. Ce nouveau Max n’est pas exactement celui que nous avons connu trente-cinq ans plus tôt, l’ex-Bane de The Dark Knight Rises se le réappropriant avec un impeccable charisme. 

Les premières séquences du film donnent le vertige. Dans une citadelle dantesque où l’homme-esclave est relégué à l’état d’outil – on pense fortement à Metropolis – et où erre une cour des miracles digne de Jodorowsky, la dictature s’est imposée au sein de la barbarie et du chaos. Le tout-puissant Immortan Joe règne sur une population anémiée en contrôlant la distribution de l’eau, assure sa descendance par l’entremise d’un harem qu’il s’est constitué de force et conditionne les jeunes hommes pour les transformer en guerriers décérébrés prêts à donner leur vie pour la bonne cause – avec au bout du sacrifice une place au Valhalla. Indépendamment de la référence au paradis viking, il est difficile de ne pas voir chez ces « war boys » blafards au crâne rasé et au treillis froissé une parabole des jarheads de l’armée américaine partis en croisade dans les déserts d’Irak. Car George Miller est avant tout un cinéaste politisé et engagé. Ses détournements insidieux des codes du film pour enfant (les deux Happy Feet, les deux Babe) en témoignent. Ici, au milieu de ses brutes épaisses et fétichistes dopées au carburant et au bitume, il ose une fois de plus le contre-courant en développant un féminisme affirmé.

Quand Furiosa vole la vedette à Max

Tout au long du métrage, Furiosa (Charlize Theron) vole presque la vedette à Max dont elle tolère la présence à condition qu’il n’entrave pas sa mission : une libération définitive de la femme – au sens propre et figuré – et l’établissement d’une société matriarcale idéalisée. Toutes ces thématiques, tous ces plaidoyers, toutes ces métaphores s’insèrent dans l’une des courses poursuites les plus incroyables de l’histoire du cinéma. Comme en 1982 avec Mad Max 2, il y aura clairement un avant et un après Mad Max Fury Road. Transformés en véritables monstres des routes hérissés de pointes, d’appendices, de griffes et de gueules affamées, les véhicules customisés se déchainent dans un désert namibien mué en zone de guerre incandescente. Les assauts jaillissent de toutes parts, les cris et la fureur saturent l’écran, la vitesse est la seule échappatoire, et les cascades les plus folles s’enchaînent avec une frénésie qui nous laisse sur les rotules. Avec Mad Max Fury Road, George Miller aura une fois de plus redéfini de manière irréversible les codes du cinéma d’action. Pour y parvenir, il fallait beaucoup de culot, une bonne dose de génie et un sacré grain de folie. C’est la marque des plus grands cinéastes.

 

© Gilles Penso

À découvrir dans le même genre…

 

Partagez cet article

DEAD SHADOWS (2012)

Des créatures tentaculaires à la Lovecraft et toutes sortes de mutants hybrides s'agitent dans ce premier long-métrage décomplexé

DEAD SHADOWS

2012 – FRANCE

Réalisé par David Cholewa

Avec Fabian Wolfrom, Blandine Marmigère, Gilles Barret, Rurik Sallé, John Fallon, Baya Rehaz

THEMA MUTATIONS

Le cinéma de genre en France n’a jamais connu son heure de gloire. Notre pays étant bien trop cartésien pour laisser aller son imagination, la majorité des réalisateurs préférent mettre en scène des comédies lourdingues ou des faits divers qu’on voit sans cesse au journal télévisé. Une poignée d’irréductibles tente toutefois de ne pas se laisser brider et oeuvre pour un cinéma différent, marginal. Principal problème rencontré par ces talentueux réalisateurs : le financement de leur projet. Peu de producteurs mettent la main au panier, surtout quand le projet est un « film de genre », et encore plus quand il s’agit du genre horreur/fantastique/science-fiction, le succès en salles n’étant quasiment jamais assuré sur notre territoire. Heureusement, il reste les ventes à l’étranger où le cinéma de genre hexagonal cartonne bien plus que chez nous et rencontre un réel succès. C’est d’ailleurs grâce aux préventes à l’étranger que David Cholewa a pu assurer le tournage de Dead Shadows. Prévu au départ comme un court-métrage, ce jeune metteur en scène passionné de cinéma de genre a vendu son projet à l’export via une belle affiche, un scénario et un teaser avant même que le film soit tourné ! Avec un budget microscopique avoisinant les 150 000 euros, Dead Shadows a donc pu voir le jour, avec 20 jours de tournage et plus d’un an de post-production. 

Si le manque d’argent se fait ressentir, si le film n’est pas exempt de nombreux défauts (passée l’excellente scène d’introduction, les quarante minutes suivantes m’ont parues interminables), on sent un réel investissement de la part du réalisateur et de son équipe. La première séquence mettant en scène les fameux tentacules lovecraftiens est juste énorme et verse dans une ambiance érotico-horrifique et un mauvais goût assumé qui risque de marquer les esprits. Une fois les quarante premières minutes laborieuses derrière nous, Dead Shadows prend ses marques et gagne en rythme, en intensité, en intérêt. L’action se fait plus énergique, les bastons à grand coup de batte de baseball ou de fusil à pompe sont légion, le côté fun et décomplexé de l’entreprise fonctionne à plein régime.

Femme-arachnide et tentacules envahissants

Les effets de maquillage sont superbes, dus à David Scherer, et les mutants sanguinolents, purulents et liquéfiants assurent le spectacle. Les effets numériques ne sont pas en reste et s’associent parfaitement bien avec les acteurs de chair et d’os : une main tentaculaire se forme sur le bras de Rurik Sallé (excellent dans son rôle de truand de quartier ringard), le héros se retrouve enlacé par une femme arachnide de toute beauté qui nous évoque l’univers des jeux vidéo Silent Hill ou Evil Within, des tentacules sortent des bouches d’égout. On s’amuse enfin autant que les acteurs et on se dit qu’au final, Dead Shadows aurait certainement bien mieux fonctionné en tant que court ou moyen-métrage et que ce format long métrage de 74 minutes ne lui convient pas vraiment. L’impression de visionner un film fait entre potes se faisant bien trop ressentir. Dommage. 

 

© Stéphane Erbisti

Partagez cet article

BURYING THE EX (2014)

Joe Dante adapte le court-métrage d'Alan Trezza pour raconter les malheurs d'un jeune homme harcelé par son ex petite amie revenue d'entre les morts

BURYING THE EX

2014 – USA

Réalisé par Joe Dante

Avec Anton Yelchin, Ashley Greene, Alexandra Daddario, Oliver Cooper, Dick Miller, Archie Hahn, Julia Marchese, Mark Alan

THEMA ZOMBIES

Pas démonté par la sortie confidentielle de The Hole (exploité en dépit du bon sens par des distributeurs peu scrupuleux), Joe Dante enchaîne en 2014 sur Burying the Ex, une comédie d’horreur qui lui est suggérée par le scénariste Alan Trezza, signataire d’un court-métrage sur le même sujet. L’histoire, propice à de nombreuses situations gorgées d’humour noir, met en vedette Max (Anton Yelchin, interprète de Chekov dans les Star Trek de J.J. Abrams et de Kyle Reese dans Terminator Renaissance). Fan de films d’horreur, il travaille dans une boutique de Los Angeles spécialisée dans le genre cinématographique qui le passionne et est follement amoureux d’Evelyn (Ashley Greene, que les amateurs de la saga Twilight ont découvert dans le rôle d’Alice Cullen). Possessive et autoritaire, elle a pourtant tendance à frustrer Max en préférant largement les plantes vertes et la nourriture bio aux films d’horreur, ce qui commence à poser problème lorsqu’elle décide de s’installer chez lui. Or un jour, Evelyn passe de vie à trépas sous les roues d’un bus. Endeuillé, Max se reprend peu à peu en main et rencontre une autre fille, Olivia (Alexandra Daddario, héroïne récurrente de la série True Detective et Annabeth dans le diptyque Percy Jackson) avec qui il commence à couler des jours heureux. C’est le moment que choisit Evelyn pour revenir d’outre-tombe avec la ferme intention de remettre la main sur son ex-petit ami !

Tourné en vingt jours à Hollywood, avec un budget extrêmement modeste, Burying the Ex souffre de ce manque de moyens. La bonne humeur de Joe Dante est toujours aussi communicative, mais on le sent sans cesse bridé dans son élan. L’intrigue se résume finalement à peu de choses et les situations deviennent vite limitées, comme s’il avait fallu arracher des pages du scénario au fur et à mesure pour entrer dans le budget. La mise en image elle-même souffre de ces limitations, prenant presque les atours de celle d’une sitcom, et révélant ses failles lors de certains moments clé (comme l’accident d’autobus qui scelle le destin des héros et dont le montage s’avère d’une extrême maladresse).

Une profusion de clins d'œils cinéphiliques

Dante accumule comme toujours les clins d’œil cinématographiques et les diffusions d’extraits, profitant du métier de son héros pour surcharger les écrans de références au cinéma d’épouvante. Mais on ne peut s’empêcher d’appréhender cette abondance d’extraits comme une sorte de « cache-misère » masquant la finesse de l’intrigue et la relative transparence des personnages sous des couches de cinéphilie (La FélineVaudouRobot MonsterL’Attaque des crabes géantsLa chambre des torturesLa planète des vampires, Dementia 13Plan 9 From Outer SpaceLa nuit des morts-vivants, tout y passe !). La partition de Jo LoDuca, génial compositeur de la saga Evil Dead, semble vouloir se mettre au diapason des ambitions du film, préférant la légèreté sautillante et les instrumentations rock à une ambitieuse partition de film d’épouvante. Seul le maquilleur Gary J. Tunnicliffe joue vraiment la carte de l’horreur, sans se départir de la tonalité burlesque du film. Fort de son expérience sur des films tels que The Collector, Scream 4 ou Piranha 3DD, il gorge Burying the Ex de séquences gore cartoonesques et exubérantes.

 

© Gilles Penso

Partagez cet article

PUNISHER : ZONE DE GUERRE (2008)

Cette troisième adaptation à l'écran des exploits du célèbre justicier de Marvel est probablement la meilleure et la plus fidèle au comic book original

PUNISHER – WAR ZONE

2008 – USA

Réalisé par Lexi Alexander

Avec Ray Stevenson, Dominic West, Doug Hutchison, Wayne Knight, Colin Salmon, Julie Benz, Dash Mihok 

THEMA SUPER-HEROS I SAGA MARVEL

Le Punisher n’a vraiment pas de chance. Deux fois adapté à l’écran, deux fois boudé par le public, cet anti-héros adepte de l’auto-justice et des gros calibres peine à sortir des cases des comics qui l’ont vu naître pour conquérir les salles de cinéma. Echaudé par les échecs financiers respectifs du Punisher de 1989 avec Dolph Lundgren et de celui de 2004 avec Thomas Jane, Marvel tente pourtant de redonner sa chance à Frank Castle. Le parti pris de cette troisième version, confiée à la réalisatrice d’origine allemande Lexi Alexander (Hooligans), est d’ignorer celle qui la précéda d’à peine quatre ans pour redémarrer sur de nouvelles bases, avec un nouveau casting et une nouvelle redéfinition du personnage. Ainsi, alors que le Punisher réalisé par Jonathan Hensleigh misait sur des têtes d’affiche (Thomas Jane et John Travolta), Punisher : Zone de Guerre s’appuie sur des « gueules », en l’occurrence Ray Stevenson et Dominic West, respectivement héros des séries Rome et Sur écoute. Plus menaçant que Thomas Jane, plus expressif que Dolph Lundgren, Stevenson semble être un choix judicieux. Son regard noir sait se montrer intimidant, mais les failles et la douleur y affleurent parfois. Face à lui, West cabotine sans doute un peu trop, car dès qu’un accident le défigure et le transforme en super-vilain au faciès grotesque – version presque cartoonesque du Leatherface de Massacre à la Tronçonneuse – ses facéties détonnent un peu au sein du cadre réaliste dans lequel s’inscrit le film.

Étant donné qu’il s’agit d’un reboot, Punisher : War Zone s’emploie à nous raconter une fois de plus les origines du justicier, sous un angle différent. « Il y a six ans, Frank Castle était instructeur au sein des forces spéciales, ainsi qu’un père de famille sans histoire », nous raconte ainsi un policier obsédé par les faits et gestes du justicier à tête de mort. « Un jour, il a emmené sa femme et ses enfants pique-niquer. Et par hasard, ou alors sur un coup du destin, ça dépend de ce en quoi on croit, ils sont témoins d’une exécution mafieuse. Malheureusement quelqu’un les voit. Castle est le seul à s’en être sorti. Depuis ce jour-là, il s’est employé à éliminer les grandes familles de la pègre les unes après les autres. » Mine de rien, cette biographie est celle qui – des trois films – s’approche le plus du comics original.

Esthétique, nerveux et violent

L’esprit « graphic novel » plane d’ailleurs sur la réalisation de Lexi Alexander, et ce dès son générique de début qui annonce en quelques secondes le style du film : esthétique, nerveux et extrêmement violent. De fait, les nombreux combats qui ponctuent le métrage versent volontiers dans le gore. Une heure et demie durant, le sang coule à flots, les membres s’arrachent et les têtes explosent sans retenue. Mais les hectolitres d’hémoglobine n’empêchent pas le film de jouer sur d’autres registres, y compris celui de l’émotion lorsque Castle transfère les sentiments qu’il éprouvait pour sa famille décimée vers une jeune veuve et sa fille menacées de mort. Hélas, ce troisième Punisher ne trouvera pas plus de grâce que les deux autres aux yeux du public, et sortira d’ailleurs directement en DVD/Blu-Ray sans passer par la case cinéma.

 

© Gilles Penso

Partagez cet article

PUNISHER (2004)

La version incarnée par Dolph Lundgren n'ayant pas convaincu grand-monde, le vigilante de Marvel s'offre une deuxième chance dans la peau de Thomas Jane

THE PUNISHER

2004 – USA

Réalisé par Jonathan Hensleigh

Avec Thomas Jane, John Travolta, Rebecca Romjin, Laura Harring, Samantha Mathis, Roy Scheider, Will Patton, Ben Foster

THEMA SUPER-HEROS I SAGA MARVEL

Le « Punisher » créé par Gerry Conway, Ross Andru et John Romita avait déjà tenté une percée au cinéma en 1989 à l’occasion d’un film musclé réalisé par Mark Goldblatt, avec en vedette le monolithique Dolph Lundgren. Mais cet essai s’était avéré modérément concluant, et l’anti-héros à la gâchette facile reprit sans sourciller le chemin des planches de BD, loin des salles obscures. Une seconde chance lui fut offerte dans les années 2000, Marvel ayant entre-temps prouvé la viabilité de son univers sur grand écran suite aux succès répétés de BladeX-Men et Spider-Man. Scénariste de Jumanji, Une Journée en enfer et Armageddon, Jonathan Hensleigh se vit ainsi offrir la possibilité de réaliser son premier long-métrage via une nouvelle adaptation des aventures du vigilante amateur de têtes de mort. Après un court générique esthétisant, nous faisons connaissance avec Frank Castle (Thomas Jane), un agent du FBI désireux de prendre sa retraite après avoir démantelé un réseau d’armes illégales. Mais tandis qu’il coule des jours heureux à Porto Rico avec sa famille, Howard Saint (John Travolta), un mafieux hargneux, cherche à venger la mort de son fils, tombé pendant la dernière mission de Castle. Saint charge ses hommes d’occire non seulement l’ex-agent mais aussi toute sa famille.

Le suspense fonctionne avec une redoutable efficacité quand le commando débarque parmi la famille de Castle et tire sur tout ce qui bouge. La tension monte d’un cran lorsque son épouse et son fils sont pris en chasse par les tueurs. En cet instant précis, les nombreux points communs entre Castle et Mad Max nous sautent aux yeux, d’autant que le film d’Hensleigh renforce les analogies avec le premier film de George Miller en reproduisant à peu de chose près la même séquence de mise à mort. Mais Thomas Jane n’a pas le grain de folie qui rendait Mel Gibson si inquiétant dans le dernier chapitre de Mad Max (une démence autodestructrice qu’on retrouvait aussi chez le Martin Riggs de L’Arme fatale). Un peu trop lisse, le jeu du futur héros de The Mist manque d’intensité. Laissé pour mort dans une explosion, son personnage survit miraculeusement (ce qui s’avère inexplicable dans la mesure où il a été abattu à bout portant) et le film applique dès lors le fameux axiome « ce qui ne tue pas rend plus fort » qui transformera notre homme en Punisher.

Ce qui ne tue pas rend plus fort

Mais une fois de plus, la rage et la froideur de ce justicier sociopathe ne sont ressenties qu’à moitié par le spectateur, à cause d’une tonalité trop tiède et d’une interprétation trop fade. Ici, Castle torture pour de faux, assomme avec des casseroles, fait de l’humour, ose quelques punchlines et habite sur le même palier que deux geeks comiques, tandis que sa némésis est un John Travolta en roue libre qui nous amuse plus qu’il ne nous effraie. Sans parler de ces moments bizarroïdes que rien ne justifie, comme le mariachi qui pousse la chansonnette, en une sorte d’hommage incompréhensible aux premières œuvres de Robert Rodriguez. Honorable mais sans éclat, ce second Punisher n’aura pas plus convaincu le grand public que la version précédente, malgré une bonne volonté manifeste et quelques séquences émotionnellement très fortes en première partie de métrage.

 

© Gilles Penso

Partagez cet article

PUNISHER (1989)

Dolph Lundgren entre dans la peau d'un "héros" adepte de la justice expéditive, tout droit issu des pages des comics Marvel

THE PUNISHER

1989 – USA

Réalisé par Mark Goldblatt

Avec Dolph Lundgren, Louis Gossett Jr, Jeroen Krabbé, Kim Miyori, Nancy Everhard, Barry Otto, Brian Rooney

THEMA SUPER-HEROS I SAGA MARVEL

Le Punisher est un pur produit de son époque. Né en 1974 sous la plume de Ross Andru et le crayon de Gerry Conway, il s’inscrit dans la vogue d’autojustice popularisée au cinéma par des films tels que L’Inspecteur Harry ou Un Justicier dans la Ville, eux-mêmes générés par une remise en cause des institutions américaines consécutives à la guerre du Vietnam et au scandale du Watergate. Cet ex-flic transformé en justicier/juge/bourreau est d’abord apparu en guest star d’une série d’aventures de Spider-Man avant d’avoir droit à ses propres publications. A la fin des années 80, le cinéma d’action US étant gorgé de testostérone dans la foulée des exploits de Mel Gibson, Bruce Willis, Sylvester Stallone, Arnold Schwarzenegger, Chuck Norris ou Jean-Claude Van Damme, une adaptation sur grand écran des exactions du Punisher semblait alléchante. La compagnie New World Pictures fondée par Roger Corman s’efforça donc de mettre toutes les chances de son côté. Devant la caméra : Dolph Lundgren, une montagne de muscles découverte dans Rocky IV, Les Maîtres de l’Univers et Le Scorpion Rouge. Derrière la caméra : Mark Goldblatt, superstar du montage (HurlementsTerminator, Rambo 2, Commando) réalisant là son second long-métrage après le sympathique Flic ou Zombie. Dans l’esprit du comic book qui l’inspire, le film assume une tonalité très sombre et une violence décomplexée.

Ancien policier ayant assisté impuissant à la mort de sa femme et de ses enfants, Frank Castle a disparu de la circulation pour réapparaître sous les traits du Punisher, qui aurait déjà tué 125 membres de la pègre. Réfugié dans les égouts de la ville, il médite nu et monologue intérieurement sur ses motivations, quand il n’arpente pas les rues sur sa moto pétaradante pour jouer de la gâchette. Les puristes regrettent d’emblée l’absence de tête de mort sur la tenue noire du anti-héros, un logo emblématique dont la production décida de se priver. Quelques astuces tentent bien de rattraper cette carence (le maquillage de Lundgren qui lui donne presque des allures de tête de mort, le crâne que l’on voit sur le manche de ses couteaux) mais le célèbre uniforme du Punisher brille malgré tout par son absence.

Le muscle saillant et le regard éteint

Cela dit, le problème majeur du film est d’avoir expédié le trauma initial du héros dans un flash-back minimaliste. Il devient dès lors impossible de s’identifier à lui, d’autant que Lundgren s’avère particulièrement inexpressif malgré son indéniable présence physique. Or parvenir à faire jaillir – même furtivement – une lueur d’humanité dans ce regard éteint eut été un atout indéniable pour conférer au personnage un minimum d’épaisseur. Le public peu regardant se satisfait alors des généreuses séquences d’action, de poursuites et de fusillades qui inondent massivement l’écran, notamment lors des divers affrontements entre le Punisher, les mafieux américains et les redoutables yakusas qui leur volent la vedette. Petit plaisir coupable sans grande conséquence, Punisher aura souffert de critiques globalement assassines et des difficultés financières de New World l’empêchant de sortir en salles sur le territoire américain.

© Gilles Penso

Partagez cet article

ELEKTRA (2005)

A peine esquissée dans le Daredevil de Mark Steven Johnson, la super-héroïne incarnée par Jennifer Gardner aura eu droit à son propre long-métrage

ELEKTRA

2005 – USA

Réalisé par Rob Bowman

Avec Jennifer Garner, Terence Stamp, Goran Visnjic, Kirsten Prout, Will Yun Lee, Cary-Hiroyuki Tagawa, Bob Sapp, Chris Ackerman

THEMA SUPER-HEROS I SAGA MARVEL

Même les fans les plus irréductibles du Marvel Comic Group attendaient cet Elektra avec beaucoup de méfiance. Comment pouvait-il en être autrement, quand on voit à quel point le personnage fut sabordé dans le calamiteux Daredevil de Mark Steven Johnson ? Pourtant, ce spin-of à priori fort dispensable part avec deux atouts en poche : un scénario évacuant toute référence au film précédent, et une mise en scène assurée par un Rob Bowman très inspiré (celui-là même qui nous offrit l’étonnant Règne du feu). Revenue d’entre les morts grâce au maître des arts martiaux Stick (interprété par l’immense Terence Stamp), Elektra gagne désormais sa vie comme tueuse à gage. Sa réputation d’assassin infaillible la précède de loin, ce qui nous vaut une savoureuse séquence d’ouverture mettant trop brièvement en vedette le savoureux Jason Isaacs. Sa nouvelle mission consiste à s’installer dans une maison en bord de mer et d’abattre ses voisins. Lorsqu’elle constate que ses cibles sont un père et sa fille de 13 ans, Mark et Abby Miller, elle renonce à sa mission. Aussitôt, ses victimes potentielles sont assaillies par une horde de démons-ninjas dépêchés par une organisation maléfique dénommée « La Main ». De tueuse, Elektra se mue donc en protectrice et se heurte aux pouvoirs surnaturels d’adversaires hors du commun. 

On le voit, la rupture avec Daredevil est totale, les exploits urbains du justicier aveugle ayant ici cédé le pas à une aventure purement fantastique mâtinée de sorcellerie et de mysticisme. Montée sur le podium des superstars grâce à son rôle musclé dans la série d’espionnage Alias, Jennifer Garner campe ici un personnage pas très éloigné de l’agent Sidney Bristow qui la rendit célèbre, dont on retrouve au moins deux composantes fondamentales : une aptitude impressionnante aux combats les plus variés, et un crise d’identité génératrice de dilemmes fréquents. Nimbé d’une noirceur surprenante en pareil contexte, Elektra s’inspire largement du cinéma asiatique, dont il reprend de nombreux codes sans toutefois verser dans la caricature imitative. D’où de surprenantes échauffourées défiant les lois de la gravité (la super-héroïne y évite les projectiles avec plus de grâce que Keanu Reeves dans Matrix) et des effets spéciaux empreints de poésie et de magie. 

Une aventure teintée de magie et de mysticisme

A ce titre, les trois super-vilains qu’affronte Elektra en pleine forêt sont de mémorables trouvailles : Stone, un colosse qui semble aussi solide que du roc, Typhoïde, une femme pâle comme la mort qui fait faner les fleurs sur son passage et délivre des baisers fatals, et surtout Tatoo, dont les tatouages prennent vie et pour espionner ou attaquer ses adversaires à la vitesse de l’éclair. Même s’il ne transcende pas le genre, le scénario d’Elektra révèle quelques intéressantes surprises, notamment la nature du « trésor » que convoitent ardemment les sbires à la solde de « La Main », et se passe du second degré décalé souvent de mise chez les super-héros adaptés à l’écran. Doté en outre d’un casting impeccable, le film de Rob Bowman se détache donc du lot surchargé de films de justiciers en collants, mais l’accueil très mitigé que lui réserva le public le laissa sans suite.

© Gilles Penso

Partagez cet article