SHARKNADO (2013)

Une gigantesque tornade arrache des milliers de requins à l'océan et les projette parmi les habitants de Los Angeles ! Un concept délirant et le début d'une longue franchise…

SHARKNADO

2013 – USA

Réalisé par Anthony C. Ferrante

Avec Ian Ziering, Tara Reid, John Heard, Cassie Scerbo, Jaason Simmons, Alex Arleo, Neil H. Berkow, Heather Jocelyn Blair

THEMA MONSTRES MARINS I CATASTROPHES I SAGA SHARKNADO

Quand ils ne copient pas les blockbusters du moment avec des budgets anémiques (La Guerre des Mondes 2, Da Vinci Treasure, Transmorphers), les petits malins de la compagnie de production Asylum mettent en scène des monstres marins, et tout particulièrement des requins, devenus leurs véritables mascottes. Après les inénarrables Mega Shark vs. Giant OctopusMega Shark vs. Crocosaurus ou le bien nommé L’Attaque du requin à 2 têtes, les bougres contre-attaquent avec l’impensable Sharknado, qu’on pourrait définir comme un mixage entre Les Dents de la mer et Twister. Le concept du film est résumé dans le premier plan du film : des milliers de requins en plein océan Pacifique fuient une monstrueuse tornade qui les emporte dans son vortex et se dirige dangereusement vers la ville la plus proche, autrement dit Los Angeles. Des nuées de squales vivants et affamés se mettent bientôt à pleuvoir sur la cité des anges, dévorant tout ce qui passe à leur portée, tandis que trois tornades titanesques ravagent la ville. Le titre du film et le slogan qui apparaît sur sa jaquette originale (« Enough said ! », autrement dit « Pas besoin d’en dire plus ! ») pourraient laisser imaginer que nous avons affaire à une parodie, ou tout du moins une œuvrette potache versant volontiers dans le second degré. Or si Sharknado n’est pas dénué d’humour, ce n’est pas son moteur narratif principal.

Le réalisateur Anthony C. Ferrante assume totalement le concept fou de son long-métrage et dirige ses comédiens avec autant de conviction que possible, truffant le film de morceaux de bravoure spectaculaires comme s’il s’agissait d’un blockbuster à gros budget. Le scénario ne se refuse donc rien : des vagues énormes qui submergent les bâtiments et les infestent de poissons mangeurs d’homme, les lettres du sigle Hollywood qui se détachent et s’envolent dans un ciel noir de nuages, la grande roue de la jetée de Santa Monica qui se détache et s’écrase contre un immeuble, le sauvetage vertigineux d’un bus scolaire… Certes, les effets visuels ne font pas toujours dans la finesse, mais si l’on tient compte des moyens étriqués du film (18 jours de tournage et un budget d’un million de dollars), on ne peut que saluer  ses folles ambitions, Sharknado s’avérant beaucoup plus soigné que la majorité des autres productions Asylum.

Des squales comme s'il en pleuvait…

La vision surréaliste de centaines de requins nageant dans les rues inondées de Los Angeles, le combat mano a mano entre nos héros et un énorme squale dans une maison immergée (reposant sur l’emploi d’une créature animatronique conçue par l’atelier Synapse FX), les effets gore décomplexés qui ponctuent le métrage et son climax totalement démentiel s’avèrent franchement réjouissants pour les amateurs goulus de « creatures features » que nous sommes. Alors tant pis si certains comédiens jouent comme des savates ou si le rebondissement final plonge la tête la première dans le ridicule. Accompagné d’une campagne de promotion virale très efficace, Sharknado provoqua un véritable raz de marée lors de sa première diffusion en juillet 2013 sur la chaine américaine SyFy, au point qu’Asylum initia aussitôt une séquelle située cette fois ci en plein New York.

 

© Gilles Penso

L’HOMME ALLIGATOR (1959)

Cobaye d'une expérience médicale révolutionnaire, un homme se transforme en alligator bipède !

THE ALLIGATOR PEOPLE

1959 – USA

Réalisé par Roy del Ruth

Avec Richard Crane, Beverly Garland, Bruce Bennett, Lon Chaney Jr, George Mac Ready, Frieda Inescort

THEMA MEDECINE EN FOLIE I REPTILES ET VOLATILES

Si le titre Alligator People évoque celui de Cat People (La Féline), les deux films n’ont en commun que la transformation de leur protagoniste en animal, le classique de Jacques Tourneur faisant appel à une malédiction ancestrale alors que celui-ci obéit au schéma plus classique des expérimentations d’un apprenti-sorcier. En ce sens, L’Homme Alligator se rapprocherait davantage de La Mouche Noire, sorti l’année précédente sur les écrans, avec lequel il présente en outre un autre point commun : la mésaventure du héros nous est narrée du point de vue de son épouse. Ici, il s’agit de la belle Joyce Webster interprétée par Beverly Garland. Alors qu’elle s’apprête à partir en voyage de noces avec son époux Paul (Richard Crane), ce dernier disparaît sans laisser de trace. L’enquête longue et difficile qu’entame dès lors la malheureuse la conduit jusqu’en Louisiane, où elle fait connaissance avec le docteur Mark Sinclair (George Mac Ready). Féru de médecine expérimentale, cet éminent scientifique a trouvé un moyen miraculeux pour guérir les fractures et les défigurations apparemment irréversibles : un sérum contenant des glandes d’alligator. Le problème, c’est qu’au bout d’un an, les patients connaissent de fâcheux effets secondaires. Paul Webster est l’un des cobayes volontaires de Sinclair, car il fut jadis victime d’un terrible crash d’avion, et lorsque sa jeune épouse le revoit enfin, il est quasiment méconnaissable, son visage et ses mains étant désormais couverts d’écailles reptiliennes.

Fort efficace, ce maquillage est l’œuvre de Ben Nye (La Mouche Noire justement) et du jeune Dick Smith (future superstar des effets cosmétiques grâce à Little Big Man, au Parrain et à L’Exorciste). Acceptant de tenter l’essai de la dernière chance, Paul se soumet à des rayons savamment dosés par Sinclair. Mais l’intervention impromptue d’un autochtone passablement éméché (incarné par Lon Chaney Jr, le visage patibulaire et un crochet à la place de la main), ruine l’expérience. Et voilà notre pauvre cobaye affublé d’un torse écailleux et d’une tête d’alligator ! L’effet s’avère spectaculaire, même si le costume en latex plisse largement aux articulations… Il n’est pas improbable que Stan Lee se soit laissé influencer par ce script étonnant pour créer le personnage du Lézard, l’un des plus fameux ennemis de Spider-Man.

L'ancêtre du Lézard de Spider-Man ?

Serti dans un magnifique Cinémascope noir et blanc, L’Homme Alligator s’est taillé une petite réputation de classique de la science-fiction et de l’épouvante. Reposant beaucoup sur la mise en scène soignée de Roy del Ruth (Le Faucon Maltais, Ziegfeld Follies) et sur l’interprétation solide de Beverly Garland, le film collectionne les séquences mémorables et surprenantes, comme lorsque Joyce traverse au beau milieu de la nuit un marais infesté d’alligator, en quête désespérée de son époux. Dommage que les scénaristes Orville Hampton et Charles O’Neal se soient sentis obligés de faire raconter l’histoire à l’héroïne sous hypnose, par le biais d’un inutile flash-back à tiroir empruntant quasiment le même procédé narratif que The Undead de Roger Corman.

 

© Gilles Penso

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TEENAGE FRANKENSTEIN (1957)

Le monstre de Frankenstein le plus laid de l'histoire du cinéma s'anime dans une histoire absurde et rocambolesque

I WAS A TEENAGE FRANKENSTEIN

1957 – USA

Réalisé par Herbert L. Strock

Avec Whit Bissell, Gary Conway, Phyllis Coates, Robert Burton, George Lynn, John Cliff

THEMA FRANKENSTEIN

Dans la foulée de I Was a Teenage Werewolf et Blood of Dracula, l’astucieux producteur Herman Cohen poursuivit sa série de petits films d’horreurs formatés au goût des adolescents des fifties avec I Was a Teenage Frankenstein. Ici, un descendant britannique du docteur Frankenstein (Whit Bissel) choque ses confrères londoniens en leur affirmant qu’il est capable de réutiliser des morceaux de cadavres pour donner naissance à un être humain bien vivant. Le hasard faisant souvent bien les choses au royaume des scénarios déficients, un accident de voiture survient juste sous les fenêtres du savant, à deux pas de son laboratoire. Pour prouver ses théories, Frankenstein récupère ces cadavres servis sur un plateau et les assemble, obtenant un homme au buste de bodybuilder mais au visage grotesque. Le maquillage spécial, œuvre de Philip Scheer, se limite en effet à une espèce de masque en latex grimaçant digne d’un magasin de farces et attrapes. Et pour éviter de raccorder le cou du masque avec le corps du comédien, Scheer affuble le monstre d’une minerve bien pratique. 

I Was a Teenage Frankenstein part donc avec de sérieux handicaps, question crédibilité, mais se rachète par un humour au second degré en phase avec les préoccupations des jeunes spectateurs de l’époque, victimes d’un fossé générationnel les éloignant du monde adulte et de ses conventions. D’où certains dialogues joyeusement absurdes, comme lorsque Frankenstein demande à sa créature : « peux-tu parler ? ». « Oui », rétorque stoïquement le monstre. « Oui Monsieur », corrige alors le vénérable savant, avant d’ajouter « les jeunes n’ont plus de respect pour leurs aînés ! » Un peu lassée d’être soumise à ces ridicules leçons de bienséance, la créature s’échappe du laboratoire et sème la panique aux alentours, avant de revenir au bercail et de lâcher à son créateur en guise d’excuse : « je voulais voir du monde ». Lorsque sa fiancée Margaret (Phyllis Coates) commence à montrer des signes agaçants de curiosité, le bon docteur perd de son flegme et ordonne à sa créature de l’assassiner, avant de jeter le cadavre en pâture à un crocodile qui attend tranquillement dans une cuve camouflée sous un pan de mur du laboratoire.

« Les jeunes n'ont plus de respect pour leurs aînés ! »

Frankenstein et son monstre errent ensuite bras dessus bras dessous dans les rues nocturnes de la ville, afin que la créature puisse choisir elle-même sa nouvelle tête ! Le malheureux élu est le bellâtre Bob (Gary Conway), qui se retrouve décapité avant d’avoir eu le temps de dire ouf. L’opération est un succès, mais le monstre se souvient soudain de ses classiques et se révolte finalement contre son créateur, le jetant dans la cuve du crocodile avant de s’électrocuter lui-même. Et soudain, sans préavis, l’image du film, jusqu’alors en noir et blanc, passe en couleurs pour la dernière minute de métrage. Le plus étrange demeure probablement le fait que cet absurde I Was a Teenage Frankenstein sortit sur les écrans la même année que le magnifique Frankenstein s’est échappé de Terence Fisher, preuve de l’incroyable versatilité du cinéma fantastique, capable de proposer tout et son contraire à partir d’un matériau littéraire pourtant identique.

 

© Gilles Penso

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LA MARQUE DU DIABLE (1970)

Chasse aux sorcières, fanatisme religieux et tortures sanglantes sont au programme de ce film sans concession

HEXEN BIS AUFS BLUT GEQUÄLT / MARK OF THE DEVIL

1970 – ALLEMAGNE

Réalisé par Michael Armstrong

Avec Udo Kier, Herbert Lom, Reggie Nalder, OliveraVuco, Herbert Fux, Johannes Buzalski, Michael Maien

THEMA SORCELLERIE ET MAGIE

A la fin des années 60, les mœurs se libérèrent suffisamment pour que le champ des possibles du cinéma d’horreur s’élargisse et pour que de nouveaux thèmes s’y taillent une place de choix. Après les vampires et les monstres classiques magnifiés par la Hammer, les atrocités bien réelles de l’inquisition s’invitèrent donc sur les écrans, comme en témoigne l’impact du Grand inquisiteur de Michael Reeves. Désireux de surfer sur cette vague, le producteur Adrian Hoven concocta La Marque du Diable et Reeves fut même envisagé pour le réaliser, mais il décéda avant de pouvoir se lancer dans ce projet. Michael Armstrong (qui fut l’assistant de Reeves sur Le Grand inquisiteur) lui succéda donc et développa un scénario particulièrement audacieux. Dans un petit village européen, le sinistre évêque Albino (Reggie Nalder, dont le visage de rapace glace le sang), auto-proclamé chasseur de sorcières, torture et brûle à tout va, établissant sans scrupule de faux actes d’accusation pour mettre sur le bûcher les femmes qui refusent ses avances.

Lorsque le jeune juge Christian von Meruh (Udo Kier) débarque avec ses grands yeux clairs et son visage d’ange, un semblant de paix semble revenir sur les lieux, car cet homme d’église entend bien ramener un peu de justice et de morale en attendant l’arrivée de son maître, le vénérable Lord Cumberland (Herbert Lom, débordant de charisme). « Je vis pour servir Dieu et pour chasser le mal de ce monde », affirme-t-il d’ailleurs avec ferveur. Mais la tentation de la chair a raison de ses belles aspirations, et Christian succombe vite aux charmes de Vanessa Benedikt (Olivera Vuco), la plantureuse serveuse de l’auberge locale. Lorsque Cumberland s’installe dans le village, sa politique semble ferme mais juste. Moins charitable que Christian mais moins fanatique qu’Albino, il s’efforce de ne pas condamner ses prochains à la légère. Jusqu’au jour où quelqu’un remet en cause sa vigueur sexuelle et le fait sortir de ses gongs. Le juge durcit soudainement ses positions, accuse tout son entourage de sorcellerie et se laisse peu à peu aller aux tentations les plus viles…

Des sacs à vomi distribués dans les salles de cinéma !

La Marque du Diable est surtout connu pour ses scènes de tortures répétées et éprouvantes, dont le point d’orgue est la fameuse langue arrachée qui orne la plupart des posters du film. La campagne promotionnelle de cette production germanique abonda généreusement dans ce sens, jusqu’à la distribution de sacs à vomi dans les salles de cinéma ! Mais on ne peut réduire La Marque du Diable à ces gimmicks commerciaux. Le film est avant tout un violent pamphlet contre l’abus de pouvoir, dressant un portrait détestable du mâle dominant (lequel violente le sexe opposé pour tenter d’affirmer sa virilité défaillante) et du fanatisme religieux (l’église y est décrite comme spoliatrice et perfide). Débordant d’idées visuelles, Michael Armstrong fut jugé trop lent pour pouvoir respecter les délais imposés par la production. C’est donc Adrian Hoven qui termina le film à sa place en s’efforçant de respecter sa vision première et de conserver la terrible noirceur de cette œuvre troublante et vénéneuse.

 

© Gilles Penso

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QUEEN KONG (1976)

Égalité des sexes oblige, voici la version féminine de King Kong, dans une parodie délirante qui faillit faire de l'ombre à Dino de Laurentiis…

QUEEN KONG

1976 – GB

Réalisé par Frank Agrama

Avec Robin Askwith, Rula Lenska, Valerie Leon, Roger Hammond, John Clive, Carol Drinkwater, Brian Godfrey, Anthony Morton

THEMA SINGES I DINOSAURES

Lorsqu’il se lança joyeusement dans une parodie de King Kong, le réalisateur d’origine égyptienne Frank Agrama se heurta à un obstacle de taille : le colossal remake produit par Dino de Laurentiis. Le producteur italien ayant misé des sommes faramineuses sur son blockbuster, il était pour lui hors de question qu’un pastiche à petit budget lui fasse de l’ombre. Prêt à en découdre à grands coups de procès et d’avocats, il eut raison d’Agrama. Queen Kong ne sortit donc pas sur les écrans et demeura à ce point confidentiel que beaucoup doutèrent de son existence. C’est d’autant plus dommage que nous avons affaire là à un film très réjouissant, qui compense ses maladresses et ses problèmes de rythme par une sincérité manifeste. Le principe même de Queen Kong consiste à reprendre fidèlement la trame du King Kong de 1933 en la transposant dans les années 70 et surtout en inversant le sexe de tous les personnages. Le cinéaste Carl Denham a donc été remplacé par la réalisatrice Luce Habit (Rula Lenska), qui se met cette fois-ci en quête d’un acteur blond pour son prochain film. Elle jette son dévolu sur Ray Fay (Robin Askwith), un grand benêt surpris en train de voler un poster de King Kong sur la place d’un marché public.

Les voilà donc embarqués à bord du navire « Liberated Lady », avec un équipage exclusivement féminin (qui pousse une chansonnette très inspirée des « musicals » des années 50), en direction de l’île de Mazanga, au cœur de l’Afrique. Là, ils tombent sur une cérémonie indigène vouée à la déesse Queen Kong. L’autel sacrificiel a ici été remplacé par une chaise et une table géantes, où trône un gros gâteau fort appétissant. Ray Fay finit inévitablement dans la main de la titanesque guenon (un acteur costumé avec une coupe de cheveux façon choucroute et une volumineuse poitrine !). Tandis que les filles partent à la rescousse de Ray, croisant au passage des fleurs géantes carnivores qui pincent les fesses, Queen Kong affronte un tyrannosaure en caoutchouc (Ray le compare à Jimmy Carter à cause de ses dents) qu’elle vainc en lui assénant un coup de pied dans les parties, puis un ptérodactyle aux allures de Rodan.

L'émancipation de la guenon !

Les trucages à base de costumes évasifs, d’incrustations, de maquettes et de caches, ne sont pas beaucoup moins convaincants que ceux du King Kong de De Laurentiis, et les dialogues de Ray Fay valent bien ceux de Jessica Lange. Ramenée à Londres, la guenon géante est exhibée au cours d’un spectacle qui évoque bien plus Woodstock que Broadway, seventies obligent. Mine de rien, Queen Kong annonce quelque peu les délires des ZAZ avec quelques gags qu’on croirait issus de Y’a-t-il un Pilote dans l’Avion ? ou Top Secret !, notamment la pub pour Konga Kola, la scène de panique dans le village où chacun s’enfuit avec un objet absurde (arrêt de bus, téléphone, lunette de WC) ou encore la parodie d’Airport avec une none chantante et un curé nerveux. Au détour de son intrigue absurde, le film pastiche aussi les grands succès du moment (L’ExorcisteLes Dents de la mer) jusqu’à un final apocalyptique au sommet de Big Ben où Ray clame l’innocence de Queen Kong, gigantesque symbole à ses yeux de l’émancipation de la femme !

 

© Gilles Penso

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RABID GRANNIES (1988)

Deux charmantes grands-mères se transforment en monstres démoniaques et anthropophages

RABID GRANNIES / LES MÉMÉS CANNIBALES

1988 – BELGIQUE / FRANCE / HOLLANDE

Réalisé par Emmanuel Kervyn

Avec Anne-Marie Fox, Jacques Mayar, Elie Lison, Danielle Daven, Françoise Moens, Catherine Aymerie, Richard Cotica

THEMA DIABLE ET DEMONS

Surgi de nulle part, l’auteur/réalisateur belge Emmanuel Kervyn s’est lancé envers et contre tous dans un film gore burlesque ne reculant devant aucune outrance, et contournant les clichés du cinéma d’horreur américain et italien alors très en vogue en ces années 80 déclinantes. Offusqués par le résultat, les distributeurs belges refusèrent d’êtres associés au projet, et ce sont finalement les joyeux drilles de la Troma qui le diffusèrent dans le monde sous le titre de Rabid Grannies, traduit en français par Les Mémés Cannibales. Un double titre quelque peu trompeur, car il est moins question ici de rage et d’anthropophagie que de possession démoniaque. Le film s’amorce de fort paisible manière, brossant le portrait vitriolé des membres épars d’une famille se rendant au traditionnel anniversaire de Victoria et Elisabeth Remington, deux vieilles tantes fortunées habitant un luxueux manoir en pleine campagne. Du curé au playboy en passant par la lesbienne, la vierge et le marchand d’armes, chacun des cousins venus participer au repas familial est l’occasion pour Kervyn de se livrer à la caricature mordante. D’autant qu’il apparaît clairement que chacun attend patiemment la mort des deux aimables grand-mères pour pouvoir hériter de leur fort estimable magot.

Tout le monde est donc réuni, à l’exception de Christopher, déshérité par les siens depuis qu’il a rejoint une secte satanique. Mais ce dernier ne souhaite pas couper les ponts, et pour le prouver il leur envoie un petit coffret accompagné d’une gentille lettre. Mais en ouvrant le paquet, Victoria et Elisabeth découvrent qu’il s’agit d’un cadeau empoisonné… au sens propre. En effet, une substance vaporeuse s’échappe soudain du coffret, entre en possession des deux charmantes vieilles dames et les transforme subitement en créatures hideuses et démoniaques qu’on croirait directement issues du  Démons de Lamberto Bava. L’équipe des maquillages spéciaux réalise là un travail remarquable, tirant parti au mieux d’un budget anémique pour concocter des séquences abominablement délirantes.

« Les mémés cannibales »

D’abord vient la métamorphose, le visage des mamies s’ouvrant en deux pour découvrir une mâchoire vorace garnie de dents acérées et les doigts se déchirant pour révéler des ongles démesurés tranchants comme des rasoirs. Puis vient le massacre lui-même, le délire sanguinolent éclaboussant dès lors l’écran sans interruption et sans la moindre retenue. Et comme Emmanuel Kervyn cultive un humour bête et méchant, volontiers immoral et anticlérical, il dépasse en excès ses modèles d’outre-Atlantique, notamment lorsqu’une gamine se retrouve avec deux moignons sanguinolents à la place des jambes, ou lorsqu’un curé est contraint au suicide et aux flammes de l’Enfer sous peine d’être longuement torturé par les deux monstrueuses marâtres. Bénéficiant d’une photographie très soignée et d’un décor somptueux, le réalisateur joue talentueusement avec les codes du huis-clos, préférant systématiquement l’humour noir à l’épouvante traditionnelle. Seuls bémols : un jeu d’acteurs assez catastrophique et une partition synthétique horripilante.

 

© Gilles Penso

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MASSACRE A LA TRONÇONNEUSE : LE COMMENCEMENT (2006)

Après le remake, voici la prequel… Une recette qui commence sérieusement à sentir le réchauffé

THE TEXAS CHAINSAW MASSACRE : THE BEGINNING

2006 – USA

Réalisé par Réalisateur

Avec Jordana Brewster, Taylor Handley, Dira Baird, Matthew Bomer, R. Lee Ermey, Andrew Bryniarski

THEMA TUEURS I CANNIBALES I SAGA MASSACRE À LA TRONÇONNEUSE

Le classique de Tobe Hooper ayant déjà été exploité jusqu’à la trogne sous forme de séquelles et de remakes successifs, il restait encore une alternative propre à en tirer quelques substantiels bénéfices supplémentaires : la préquelle. Après tout, Batman, James Bond, Dark Vador et même Hannibal Lecter ont connu les joies d’un film rétroactif narrant leurs premiers exploits. Pourquoi pas Leatherface, le célèbre cannibale au masque de chair et au bras prolongé d’une tronçonneuse rugissante ? L’idée n’était pas plus mauvaise qu’une autre, et les premières séquences du film laissent planer quelques espoirs.

Nous sommes en 1969, et la jeunesse américaine est principalement préoccupée par la guerre du Vietnam. Tout juste revenu du front, Eric (Matthew Bomer) décide d’y retourner afin de veiller sur son jeune frère Dean (Taylor Handley), qui vient d’être appelé pour aller guerroyer dans les rizières. Avant la date fatidique, Eric et Dean font une virée au Texas avec leurs petites amies respectives, Chrissie (Jordana Bewtsre) et Bailey (Diora Baird), histoire de passer un peu de bon temps. Mais sur la route, ils sont agressés par un motard, et la course-poursuite vire au carambolage. Tel la cavalerie, le shérif Hoyt (R. Lee Ermey) débarque soudain pour mettre un peu d’ordre dans le chaos. Mais Hoyt n’est pas un policier. Il n’en a que l’uniforme et le véhicule, volés au vrai shérif du coin qui mange désormais le pissenlit par la racine. Psychopathe comme tous les membres de sa famille, il s’apprête à livrer les jeunes accidentés aux appétits anthropophages des siens. Seule Chrissie, éjectée du véhicule au moment de la collision, semble désormais capable de sauver ses amis…

Le remake du remake…

Dès lors, Massacre à la Tronçonneuse : le Commencement se contente, à peu de choses près, d’être le remake du Massacre à la Tronçonneuse de 2003, lui-même remake du chef d’œuvre de 1974. A ce jeu des poupées russes, on perd vite son latin, et l’on comprend mal l’intérêt de l’exercice, au-delà de son potentiel commercial. Certes, le film est efficace, les moments de suspense franchement stressants, les massacres volontiers sanglants (nous sommes bien plus proches ici de Saw et Hostel que de Tobe Hooper, et une quinzaine de scènes nécessitèrent des coupes franches pour éviter l’interdiction aux moins de 17 ans aux Etats-Unis), mais l’ensemble demeure désespérément dénué de surprise. Chaque scène, chaque personnage, chaque dialogue semble calqué sur le métrage de Marcus Nispel, et l’aspect « prequel » lui-même est terriblement sous-exploité. Il aurait été intéressant de découvrir ce qui a poussé Thomas Hewitt à recouvrir pour la première fois son visage de masques de chair, et pourquoi il utilise une tronçonneuse pour commettre ses meurtres. Mais les explications dont nous devons nous contenter sont vagues et surtout expédiées en trois secondes et demi. Jonathan Liebesman ne nous avait guère convaincu avec Nuits de Terreur. Il confirme hélas la faible latitude de son talent, à moins que la pression du studio et les exigences pécuniaires de la franchise n’aient joué en sa défaveur.

 

© Gilles Penso

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TEXAS CHAINSAW (1994)

Matthew McConaughey et Renée Zellweger en roue libre, Leatherface qui se travestit… Rien ne va plus dans ce quatrième épisode de Massacre à la Tronçonneuse !

THE TEXAS CHAINSAW MASSACRE : THE NEXT GENERATION

1994 – USA

Réalisé par Kim Henkel

Avec Renée Zellweger, Matthew McConaughey, Robert Jacks, Tonie Perensky, Joe Stevens

THEMA TUEURS I CANNIBALES I SAGA MASSACRE À LA TRONÇONNEUSE

Producteur associé et co-scénariste du premier Massacre à la Tronçonneuse, Kim Henkel a décidé de passer derrière la caméra 20 ans plus tard pour réaliser le premier remake « officiel » du classique de Tobe Hooper. Mais son Texas Chainsaw ressemble surtout à une énième séquelle qui semble hésiter entre la parodie et le sérieux sans parvenir à se décider. Les quatre jeunes amis qu’on nous présente au cours du prologue sont affligeants de stupidité, battant en quelques secondes tous les records du genre (et pourtant la « saga » Vendredi 13 avait placé la barre assez haut en la matière). Témoin l’une des répliques de la conductrice : « Vous ne voulez pas qu’on prenne une voiture de plein fouet et qu’on y reste tous ? Peut-être qu’on écrira une chanson sur nous ! » Ces joyeux drilles sont en partance vers un bal de fin d’année, d’où des smokings et des robes de soirées d’un goût fort discutable. Dans les bois, ils entrent en collision avec un jeune automobiliste qui perd connaissance. Tandis que nos héros s’en vont quérir du secours à pied, notre conductrice continue sur sa lancée : « une fois j’ai rêvé qu’un maniaque me poursuivait » lâche-t-elle, « sûrement un rêve prémonitoire ! ».

Ce quatrième opus s’annonce donc affligeant, et la suite ne dément pas cette première impression, mais le film présente tout de même un intérêt mineur pour les spectateurs curieux : il donne la vedette à Renée Zellweger et Matthew McConaughey, qui n’étaient alors que des comédiens débutants, et qui ont probablement rayé depuis ce film d’horreur embarrassant de leurs filmographies respectives. Tandis que Zellweger joue Jenny, la blonde nunuche aux grosses lunettes reprenant vaguement le rôle tenu par Marilyn Burns en 1974, McConaughey est Vilmer, un tueur affublé d’une prothèse articulée en guise de jambe et conduisant une vieille dépanneuse. Ce dernier, en totale roue libre, fait à peu près tout et n’importe quoi en un festival de séquences absurdo-hystériques.

Le massacre de la franchise

A leurs côtés s’agite une galerie de personnages tout aussi grotesques : la réceptionniste exhibitionniste, le redneck amateur de citations littéraires et un Leatherface qui se travestit en grosse bonne femme tout en poussant des mugissements pathétiques ! Kim Henkel reprend très maladroitement la séquence du frigo et du croc de boucher, n’hésitant devant aucune scène ridicule. La palme en la matière revient peut-être à l’affrontement sur le toit, au cours duquel Jenny, au lieu d’ouvrir la fenêtre, décide de passer à travers dans un grand fracas de verre brisé, tandis que Leatherface, énervé, tronçonne la cheminée ! Et tandis que notre « masque de cuir » rêve d’un nouveau visage, lorgnant sérieusement sur celui de Jenny, d’étranges commanditaires sadomasochistes entrent dans la danse, jusqu’à un climax absurde et incompréhensible. Lorsqu’à la fin un policier déclare « j’aimerais bien comprendre quelque chose à cette histoire », les infortunés spectateurs sont très tentés de répondre « Nous aussi ! ». Texas Chainsaw est donc l’assassinat en règle de la franchise, et il faudra attendre le remake de 2003 pour que Leatherface fasse enfin le come-back qu’il mérite. 

 

© Gilles Penso

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LEATHERFACE (1990)

Un troisième épisode qui se regarde sans trop de déplaisir, à condition bien sûr d'éviter la comparaison avec ses prédécesseurs

LEATHERFACE

1990 – USA

Réalisé par Jeff Burr

Avec R.A. Milhailoff, William Butler, Viggo Mortensen, Ken Foree, Kate Hodge, Toni Hudson, Joe Unger

THEMA TUEURS I CANNIBALES I SAGA MASSACRE À LA TRONÇONNEUSE

Avec Massacre à la Tronçonneuse 2, Tobe Hooper avait prouvé que sa famille de cannibales texane pouvait être affublée d’un second film, pour peu que le réalisme glauque cède quelque peu le pas au second degré. Détenteur de la franchise, New Line décida évidemment de ne pas en rester là et envisagea de confier à Hooper la réalisation d’un troisième épisode, offre que le cinéaste déclina en partie à cause d’une incompatibilité de planning due au tournage du Feu de l’au-delà. Avec à son actif une poignée de films d’horreur pas vraiment marquants, Jeff Burr hérita du bébé. En guise de prologue, un résumé nous apprend que la seule survivante du massacre raconté dans le premier film est morte dans un hôpital psychiatrique, et que le dangereux Leatherface est toujours en liberté. Le scénario semble donc faire abstraction du second film. Michelle et Ryan, un jeune couple en villégiature dans les bois, fait une halte dans une station-service peu engageante où, d’emblée, le film s’offre une référence à Psychose, via un détraqué qui s’est ménagé un trou dans le mur pour espionner les filles aux toilettes. Ce peu recommandable individu menace ensuite ouvertement nos tourtereaux, qui prennent la fuite et sont bientôt attaqués en pleine nuit par Leatherface. Jeff Burr concocte à l’occasion une séquence de suspense plutôt réussie, nos infortunés protagonistes s’efforçant de changer au plus vite le pneu crevé de leur voiture tandis que le tueur approche inexorablement en faisant grincer sa jambe équipée d’une attelle.

Ce troisième épisode se permet par ailleurs quelques moments de poésie macabre du plus étonnant effet, comme cette maison jonchée d’ossements dans laquelle une petite fille joue avec une poupée dont la tête a été remplacée par un crâne humain. Le film nous gratifie aussi d’un brin d’humour noir plutôt bienvenu, comme lors de ce dialogue surréaliste entre un cannibale et l’une de ses victimes potentielles : « pourquoi vous ne nous foutez pas la paix ? » – « On a la dalle ! »  – « Vous n’aimez pas la pizza ? ». Mais pour le reste, Leatherface se contente des sentiers battus : l’héroïne est capturée par la famille anthropophage, le grand-père momifié est nourri avec du sang, les victimes sont accrochées à des crocs de bouchers…

« Vous n'aimez pas la pizza ? »

Rien de bien nouveau, donc, malgré l’ajout de nouveaux membres à cette joyeuse sarabande, notamment une marâtre sur un fauteuil roulant et un manchot dont le faux bras fait office de pince ou de torche. Leatherface lui-même, surnommé « Junior » pas sa famille, n’a plus aucune aura. Ce n’est qu’un vulgaire psychopathe affublé d’un masque hideux qui s’amuse à jouer au chat et à la souris dans les bois avec ses victimes. Au détour du casting, on reconnaît Ken Foree (héros de Zombie) en randonneur, et Viggo Mortensen (pas encore intronisé par Le Seigneur des Anneaux) dans le rôle du cowboy Tex. Le climax se déroule dans un marécage où Leatherface arbore fièrement la tronçonneuse flambant neuve que sa famille lui a offert, sur laquelle on peut lire l’inscription « The Saw is Family ». Et tandis que tout le monde se bat et hurle dans l’hystérie générale, le film s’achemine vers un épilogue un tant soit peu ridicule.

 

© Gilles Penso

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PARANORMAL ACTIVITY : THE MARKED ONES (2014)

Un cinquième épisode qui joue prudemment la carte de la routine et marque l'infléchissement inexorable de la franchise

PARANORMAL ACTIVITY : THE MARKED ONES

2014 – USA

Réalisé par Christopher Landon

Avec Molly Ephraïm, Andrew Jacobs, Crystal Santos, Richard Cabral, Chloe Csengery

THEMA DIABLE ET DEMONS I SAGA PARANORMAL ACTIVITY

Comme chaque année depuis 2009, la franchise Paranormal Activity se voit gratifiée d’un nouvel épisode destiné à remplir les poches de son petit malin de créateur, Oren Peli. On ne va pas lui en tenir rigueur, le bougre exploite son concept jusqu’à la corde et ne fait que répondre à la demande d’un public qui répond toujours présent. Il aurait tort de se priver. Si la franchise est d’une rentabilité à toute épreuve (les films ne coûtent pas grand-chose à la fabrication et ont déjà rapporté près d’un milliard de dollars), artistiquement on frôle le néant absolu. Mais il semblerait que les spectateurs commencent à renifler l’arnaque car le quatrième épisode marque un net recul en termes de recettes. Le but de ce nouvel épisode est donc de remonter la tendance, de faire le plein de pépettes et donc d’en mettre plein les yeux. Bon, évidemment tout cela est raté et le film ne fait que décrédibiliser encore plus le reste de la série via un scénario totalement illogique qui va jusqu’à défier les lois de continuum espace-temps en piétinant la « logique » chronologique interne de la saga.

En effet, le héros de ce cinquième film, le jeune Jesse, adolescent lambda, est âgé de 18 ans. Une photographie nous montre clairement que le bougre est né en 1994. On en déduit donc, grâce à un simple calcul, que l’action se situe en 2012. Jusque-là rien de bien compliqué. Mais dans une tentative désespérée de se raccrocher au reste de la saga, les scénaristes ont inclus dans leur film un passage se déroulant pendant le premier film. Les héros de ce cinquième épisode croisent donc le désormais fameux couple Katie et Micah lors d’une scène se déroulant durant le premier épisode qui, je le rappelle se déroule lui en 2006. De 2012 en début de métrage, on se retrouve donc plongés en pleine année 2006. Comment expliquer ce miracle ? Sorcellerie ? Satanerie ? Voyage dans le temps ? Quelques vagues pistes sont bien lancées çà et là mais sans aucune conviction. Chaque épisode nous réserve son lot d’objets du quotidien hantés. Après la piscine, le ventilateur, le Kinect de Microsoft dans l’épisode 4, c’est ici un « Simon », le jeu musical et lumineux de notre enfance qui est possédé par on ne sait toujours pas qui ni quoi. Un « Simon » qui annonce à Jesse qu’il va passer un sale quart d’heure sans que personne n’y trouve quoi que ce soit à redire. D’ailleurs le film lorgne honteusement sur le film Chronicle puisque Jesse est soudainement capable d’accomplir des choses surhumaines comme envoyer valdinguer deux malfrats, léviter et tout faire péter lorsqu’il se met en colère. On ne parlera pas de plagiat mais l’idée est là. Mais au moins le film envoie quelques jolis effets spéciaux, c’est toujours ça de pris.

Le vide narratif absolu

Toutefois ce cinquième film est plutôt plaisant, du moins dans sa première partie car le duo de bras cassés au cœur de l’intrigue s’avère finalement assez attachant, notamment Hector qui tient la camera et amène une bonne dose d’humour au film… pour une demi-heure du moins. Pour le reste rien à signaler, on est toujours face au vide narratif et esthétique comblé vaille que vaille à coup de jump scares, d’une bande-son tonitruante et d’écrans noirs. Dès qu’il se passe quelque chose on ne voit plus rien, ce qui est bien pratique… On sent clairement que le réalisateur est plus emmerdé par son concept qu’autre chose et on en vient à se demander pourquoi ces gens filment le moindre de leurs faits et gestes. Dans le premier film, ce procédé était justifié mais ce n’est vraiment plus le cas ici. Paranormal Activity The Marked Ones se lance dans l’occultisme, le satanisme et la sorcellerie sans vraie raison si ce n’est tenter vaguement d’expliquer le pourquoi du comment de l’intrigue. Il se réfère aux films antérieurs via quelques grossiers clins d’œil sans jamais éclaircir quoi que ce soit. Après cinq films censés s’entremêler, on n’en sait toujours pas plus sur la nature de l’entité, de la chose, ou de la personne qui venait chatouiller les pieds de Katie dans le premier film. On ressort encore plus embrouillé qu’avant et on n’a même plus le courage d’essayer de reconstituer un puzzle dont la majorité des pièces sont manquantes. Paranormal Activity The Marked Ones n’est qu’un volet de plus dans le grand n’importe quoi que représente cette saga. Au suivant. 

 

© Seb Lecocq

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