HOSTEL 2 (2007)

Dans cette séquelle sans surprise, trois touristes américaines en voyage en Europe tombent dans un piège qui va les livrer à des amateurs de tortures

HOSTEL PART 2

2007 – USA

Réalisé par Eli Roth

Avec Jay Hernandez, Roger Bart, Richard Burgi, Edwige Fenech, Lauren German, Stanislav Ianevski, Roman Janecka

THEMA TUEURS

S’il s’efforce d’améliorer les problèmes de rythme et de structure du premier opus, notamment à travers une narration parallèle qui permet d’entrer un peu plus vite dans le vif du sujet, ce second Hostel se démarque difficilement de son aîné, dont il reprend servilement la trame et les ingrédients, se contentant principalement de changer le sexe de ses protagonistes. Alors qu’elles sont en vacances dans une Europe fort peu engageante, Beth, Lorna et Whitney, trois jeunes Américaines, rencontrent une femme charmante et mystérieuse avec laquelle elles sympathisent. Celle-ci se propose de leur faire découvrir pour le week-end un établissement de cure où elles pourront se reposer et s’amuser. Attirées par cette offre, les touristes la suivent avec enthousiasme et tombent dans un piège redoutable. Livrées à de riches clients associant l’horreur au plaisir, les malheureuses ne vont pas tarder à vivre un cauchemar absolu…

Avec cette séquelle, le problème majeur demeure : Eli Roth, incapable d’assumer un discours cohérent et une tonalité idoine, se laisse porter par toutes ses envies et part dans tous les sens : l’horreur gothique (l’effroyable séquence du massacre à la faux qui se réfère directement au personnage d’Elizabeth Bathory), le gore au second degré (le cannibale interprété par Ruggero Deodato qui déguste une pauvre victime lentement dépecée vive, le final excessif qui semble cligner de l’œil vers Street Trash), l’approche psychologique (le point de vue des « tueurs » qui sont en quête d’un pouvoir dont ils manquent cruellement dans leur propre foyer), la dénonciation d’un système abominable gangréné par l’argent (les enchères effectuées on-line sur les futures victimes, comme si des bourreaux pouvaient choisir sur Ebay les personnes qu’ils souhaitent trucider)…

La quête du dégoût

Mais à tant sauter d’un style à l’autre, Hostel 2 ne touche personne et ne fait rien ressentir, à l’exception bien sûr du dégoût suscité par ses scènes de torture outrancières et désespérément complaisantes. Soucieux de bien marquer ses influences cinématographiques, notamment les films de genre italiens, Roth a orné son casting de quelques figures emblématiques transalpines. Ainsi, outre l’apparition du réalisateur de Cannibal Holocaust, on remarque la présence d’Edwige Fenech (L’Île de l’épouvante de Mario Bava, Nue pour l’assassin d’Andrea Bianchi) dans le rôle d’un professeur d’art, et celle de Luc Merenda (Le Parfum du diable et Torso de Sergio Martino) sous la défroque d’un inspecteur de police. Le réalisateur lui-même a fait mouler son visage par l’équipe des maquillages spéciaux pour que sa tête décapitée trône au milieu de dizaines d’autres dans une pièce sinistrement surréaliste, aux allures de salle de trônes, que n’aurait pas reniée le Comte Zaroff. Finalement aussi vain que le premier, cet Hostel 2 multiplie les passages horrifiques (un homme dévoré par des chiens, un visage découpé à la scie circulaire, des décapitations et des mutilations en tout genre, une émasculation digne d’Umberto Lenzi) à défaut de développer un récit palpitant et de discourir sur les horreurs qu’il étale.


© Gilles Penso

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INVASION (2007)

Nicole Kidman et Daniel Craig tiennent la vedette de cette quatrième adaptation officielle de L'Invasion des profanateurs de sépultures

THE INVASION

2007 – USA

Réalisé par Oliver Hirschbiegel

Avec Nicole Kidman, Daniel Craig, Jeremy Northam, Jeffrey Wright, Jackson Bond, Veronica Cartwright, Alexis Raben

THEMA EXTRA-TERRESTRES I VEGETAUX

Tous les quinze ou vingt ans, Hollywood s’essaie à une nouvelle adaptation du roman de Jack Finney « Invasion of the Body Snatchers », avec plus ou moins de bonheur. Si L’Invasion des profanateurs de sépultures de Don Siegel s’est vite érigé au statut de classique en 1956, et si son remake signé en 1979 par Philip Kaufmann en modernisait le propos avec beaucoup d’efficacité, le Body Snatchers d’Abel Ferrara (1992) ne présentait pas un grand intérêt. Pour varier les plaisirs, le producteur Joel Silver s’en alla quérir un réalisateur européen, pratique devenue courante auprès des grands studios soucieux de repérer les talents britanniques, ibériques ou français. Le dévolu de Silver se jeta sur Oliver Hirschbiegel, signataire de deux œuvres très remarquées : L’Expérience et La Chute. Pas très éloignée de celle de Philip Kaufmann, l’approche du metteur en scène allemand se veut sobre et naturaliste, ponctuée ça et là d’éléments insolites. Nicole Kidman y incarne Carol Bennell, une psychiatre renommée, mère de l’adorable petit Oliver (Jackson Bond) et liée au sympathique médecin Ben Driscoll (Daniel Craig). Suite au crash de la navette spatiale Patriot, des débris se répandent sur des milliers de kilomètres carrés, de Dallas à Washington. Dépêchées sur place, les autorités les plus compétentes ignorent qu’une spore venue de l’espace est attachée à chacun des débris, et que quiconque y touche se trouve contaminé par un mal étrange.

L’un des premiers touchés est Tucker Kaufman (Jeremy Northam), l’ex-mari de Carol. La nuit venue, dès qu’il sombre dans les bras de Morphée, une étrange métamorphose s’opère. Le lendemain, plus aucune émotion ne transparaît sur son visage froid et sans âme. Et cette modification de comportement gagne peu à peu la majorité de la population. Carol s’alerte lorsque l’une de ses patientes (incarnée par Veronica Cartwright, à l’affiche de L’Invasion des Profanateurs version 1979) lui affirme avec aplomb que son mari a été « remplacé ». La psychiatre fait la même constatation à propos de son ex-mari, lequel s’est emparé du jeune Oliver. A la recherche de son fils, Carol va devoir cacher ses émotions afin de se noyer dans la masse des humains contaminés qui hantent les rues de la ville, et surtout lutter contre le sommeil si elle ne veut pas devenir l’un d’entre eux.

Un montage retouché à la demande de Joel Silver

Le refrain est connu, certes, mais la mise en scène à fleur de peau d’Hirschbiegel et le jeu convaincant des comédiens jouent en faveur d’Invasion qui, à défaut de révolutionner le genre, nous réconcilie avec un récit fort malmené par Abel Ferrara. Hélas, face au premier montage du film, Joel Silver s’inquiéta du caractère trop intimiste du résultat et de son rythme languissant. Soucieux de toucher le public le plus large, il confia la réécriture d’une partie du scénario aux frères Wachowski et le tournage de nombreuses séquences additionnelles à James McTeigue, réalisateur de V pour Vendetta. Au final, Invasion est fatalement un produit hybride, bourré d’ellipses déstabilisantes, encombré dans son climax de séquences d’action un peu vaines, et embarrassé d’un dénouement d’une grande faiblesse. A quand le director’s cut ?

© Gilles Penso

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SA MAJESTÉ MINOR (2007)

Dans cette relecture insolite de la mythologie grecque, José Garcia incarne un simple d'esprit amoureux et Vincent Cassel un satyre mi-homme mi-bouc

SA MAJESTÉ MINOR

2007 – FRANCE

Réalisé par Jean-Jacques Annaud

Avec José Garcia, Vincent Cassel, Sergio Peris-Mencheta, Mélanie Bernier, Claude Brasseur, Rufus, Jean-Luc Bideaui, Bernard Haller

THEMA MYTHOLOGIE

Sa Majesté Minor est le dixième long-métrage de Jean-Jacques Annaud et le dernier scénario de Gérard Brach, mort quelques jours avant le début du tournage. Pour leur ultime association, le réalisateur de Stalingrad et le scénariste du Bal des vampires (qui œuvrèrent jadis ensemble sur La Guerre du feuLe Nom de la RoseL’Ours et L’Amant) ont décidé de s’attaquer à la mythologie grecque. Les grands amateurs de Jason et les Argonautes que nous sommes ne pouvaient que se réjouir d’une telle initiative, mais le résultat a de quoi laisser perplexe. Le récit prend place dans une antiquité imaginaire antérieure aux odyssées narrées par Homère. Sur une île perdue au beau milieu de la mer Egée vit une peuplade primitive coulant des jours paisibles sous l’œil vénérable du patriarche (Jean-Luc Bidaud). Dans la porcherie du village, truies et cochons partagent leur couche avec Minor (José Garcia), un imbécile heureux orphelin et muet. Ce dernier n’est pas insensible au charme de Clytia (Mélanie Bernier), la fille du patriarche, mais elle est déjà promise au poète Karkos (Sergio Peris-Mencheta), fils du teinturier Firos (Claude Brasseur).

Alors qu’il erre dans la forêt voisine, Minor fait la rencontre d’un satyre mi-homme mi-bouc (Vincent Cassel) qui l’initie aux joies du paganisme et lui présente ses amis mythologiques : des nymphes lubriques et un centaure anthropophage. Lorsqu’il revient parmi les siens, Minor fait une chute mortelle du haut d’un olivier et s’apprête à subir les rites funéraires d’usage. Or contre toute attente, le voilà qui revient d’entre les morts, capable désormais de s’exprimer avec une éloquence désarmante. A contrecœur, le devin du village (Bernard Haller) et le prêtre Rectus (Rufus) le sacrent roi. A partir de ce moment, les choses vont se compliquer allégrement…

Entre Fellini et les Robins des Bois !

On n’en finirait plus de citer les qualités de Sa Majesté Minor : un casting haut de gamme, des dialogues désopilants, des effets spéciaux de très haut niveau, des décors extraordinaires, une audace de tous les instants… Faisant fi de toutes modes, Annaud se fait visiblement plaisir, mettant ici à profit sa minutie légendaire et ses connaissances encyclopédiques en matière de culture grecque (d’où une étrange partition ethnique composée par Javier Navarrete, à qui nous devons la magnifique bande originale du Labyrinthe de Pan). Brach, quant à lui, nage en plein surréalisme, abattant volontiers les tabous et les codes moraux qui entravent bien souvent le cinéma hexagonal. Sa Majesté Minor déborde donc de bonnes intentions, mais comme chacun sait l’Enfer en est pavé, et le film finit par s’effondrer sous un trop plein d’idées mal canalisées. Le scénario patine, l’absurdité des rebondissements émousse considérablement leur efficacité, et la destinée des protagonistes ne parvient guère à nous captiver. C’est d’autant plus dommage que les dernières minutes du film laissent entrevoir des moments d’émotion qui manquent cruellement au reste du métrage. Ne sachant trop sur quel pied (de bouc) danser, oscillant entre des gags à la Robins des Bois (RRRrrrr !!! n’est pas loin) et une folie toute fellinienne (on pense parfois à Satyricon), le dixième film de Jean-Jacques Annaud est donc un patchwork déroutant qui manque singulièrement d’unité.

 

© Gilles Penso

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TRANSFORMERS (2007)

Michael Bay porte à l'écran les célèbres jouets Hasbro sans la moindre finesse, sacrifiant la lisibilité des actions au profit d'une hystérie numérico-pyrotechnique

TRANSFORMERS

2007 – USA

Réalisé par Michael Bay

Avec Shia LaBeouf, Megan Fox, Josh Duhamel, Tyrese Gibson, Rachael Taylor, Anthony Anderson, Jon Voight, John Turturro

THEMA ROBOTS I SAGA TRANFSORMERS

Un film sur les « Transformers », c’est à priori un rêve d’enfant qui se réalise. Ces jouets Hasbro, devenus vedettes d’une série animée dans les années 80, ne pouvaient que se prêter à merveille au grand écran et aux possibilités infinies de l’imagerie numérique. Et qui mieux que le réalisateur Michael Bay et le producteur Steven Spielberg pour s’emparer d’un tel concept ? Hélas, si le projet est alléchant sur le papier, il s’avère plutôt consternant lors de son visionnage. Pourtant, fidèle à son habitude, le réalisateur de The Rock nous époustoufle dès le prologue situé dans le désert du Qatar, au sein d’une base militaire américaine. Tandis que les valeureux soldats luttent contre un robot géant doté d’un incroyable pouvoir de destruction, le jeune Sam Witwicky (Shia LaBeouf), se voit généreusement offrir par son père une vieille Camaro qui s’avère capricieuse et dotée d’une forte personnalité. A ce stade, on se croirait dans La Coccinelle revient des studios Disney, ce qui n’augure rien de bon. Et la suite confirme bien vite cette fâcheuse impression, malgré quelques bonnes idées narratives. Ainsi, face au colossal robot découvert jadis dans les glaces par l’aïeul de Sam, et conservé secrètement par l’armée, un agent du gouvernement incarné par John Turturro affirme : « Vous contemplez la source du monde moderne ; les puces électroniques, le laser, l’aérospatiale, tout cela découle de l’étude de ce spécimen. » Skynet et le Terminator ne sont pas loin.

Nous apprenons bientôt que deux races de machines extra-terrestres, les Autobots et les Decepticons, se livrent une guerre sans merci depuis des temps immémoriaux et que leur conflit s’étend désormais à la Terre, où ils se dissimulent sous toutes les formes de véhicules possibles et imaginables : voitures, camions, tanks, avions de chasse ou hélicoptères… Ces robots sont évidemment les attractions principales du film. Etant donné que les transformations de véhicules en automates géants ont déjà ébahi les spectateurs dans des films publicitaires haut de gamme, Michael Bay tente de surpasser ses prédécesseurs en injectant un dynamisme excessif à ses scènes de transformation et d’action. Les intentions sont compréhensibles mais le résultat est loin d’être performant. Car si les effets visuels sont extraordinaires, la frénésie de leur mise en scène fait obstacle à leur impact dramatique.

Rendez-nous Robot Jox !

La première métamorphose de la Camaro du héros, qui aurait dû être un moment fort du film, est finalement trop rapide pour laisser la moindre place à une quelconque émotion. Quant à son combat avec le robot-voiture de police, il est tout bonnement illisible. Les choses s’améliorent un peu en cours de route, notamment avec la poursuite et l’affrontement sur l’autoroute, mais l’hystérie du montage et des mouvements de caméra demeure, d’autant que l’anthropomorphisme systématique des robots (l’un d’entre eux fait même du break dance !) fait souvent sombrer le film dans le ridicule. Incorrigible, Michael Bay continue inlassablement à filmer des décollages d’hélicoptères et d’avions de chasse au coucher du soleil, soutenus par une partition à la Hans Zimmer aussi subtile qu’un marteau piqueur. Dans le même registre, l’ultra fauché Robot Jox s’en sortait finalement bien mieux.


© Gilles Penso

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SISTERS (2006)

Un remake du Sœurs de sang de Brian de Palma dans lequel Lou Doillon reprend le rôle tenu jadis par Margot Kidder

SISTERS

2006 – USA

Réalisé par Douglas Buck

Avec Chloé Sevigny, Lou Doillon, Stephen Rea, Alistair Abell, J.R. Bourne, Serge Houde, Dallas Roberts, Ross Viner

THEMA DOUBLES

C’est pour asseoir sa carrière de cinéaste, brillamment entamée avec Family Portrait, que Douglas Buck accepte de réaliser le remake de Sœurs de sang à la demande du producteur Edward S. Pressman. Soucieux d’injecter son propre style et d’évacuer l’esthétique du film initial, un peu trop artificielle à son goût, Buck débarrasse de ses oripeaux hitchcockiens le récit imaginé par Brian de Palma. Pour autant, il ne s’écarte que fort peu de la trame d’origine, dont il demeure étonnamment respectueux. Sisters raconte donc l’enquête menée par la journaliste Grace Collier (Chloé Sevigny) après qu’elle ait assisté à l’assassinat d’un homme depuis sa fenêtre. L’appartement où s’est déroulé le drame est habité par la Française Angélique Turner (Lou Doillon), ex-femme du mystérieux docteur Lacan (Stephen Rea) qui dirige la clinique Zurvan. Or Angélique a une sœur jumelle, Annabelle, qui semble posséder un caractère beaucoup plus instable.

Les écarts entre le scénario de Buck et celui de De Palma sont finalement minimes : la journaliste n’est plus témoin du meurtre chez elle mais au cours de ses investigations dans un appartement de Lacan qu’elle soupçonne de traitements psychanalytiques expérimentaux sur des enfants ; le meurtre est vu à la fois à travers la fenêtre et sur un écran d’ordinateur relié à des caméras de surveillance ; la victime des sœurs jumelles n’est plus un inconnu rencontré dans un jeu télévisé mais un médecin bénévole qui officie dans la clinique de Lacan ; le détective privé a été remplacé par un collègue reporter et ex-petit ami… Ces modifications étant légères, le scénario initial – écrit à quatre mains par Brian de Palma et Louisa Rose – est bien moins transfiguré que ce qu’on aurait pu croire. Même le fameux cauchemar surréaliste dans l’institut psychiatrique est étonnamment fidèle à son modèle.

La quête de l'enfance volée

Là où Buck s’éloigne de De Palma, c’est dans la description des fêlures de son personnage principal, autrement dit Grace Collier (le film de 1973 partageait plus équitablement le rôle du protagoniste entre la journaliste et la sœur jumelle). Traumatisée dans sa prime jeunesse, sur le fil du rasoir, elle cache sous son apparent endurcissement une grande fragilité. Cette quête inavouée de féminité refoulée et d’enfance volée prépare en douceur un dénouement pour le moins inattendu, seule véritable entorse au premier Sœurs de sang. Toutefois, le revirement psychologique qu’implique une telle chute manque singulièrement de crédibilité et laisse un peu perplexe. Influencé par David Cronenberg et Ingmar Bergman, plus porté sur la métaphore que sur le réalisme pur et dur, Buck met en scène un duo d’actrices peu banal. Après le désistement d’Asia Argento, Lou Doillon campe une Angélique au déséquilibre immédiatement décelable (l’apparente ingénuité qu’exhalait jadis Margot Kidder s’est ici en grande partie évaporée) et Chloé Sevigny est ici le parfait archétype du garçon manqué assoiffé d’indépendance. Plus intimiste, plus lent et plus cru que son modèle (la scène de sexe ne manque pas de verdeur), Sisters n’a pas vraiment convaincu les distributeurs, atterrissant du coup directement dans les bacs à DVD sans passer par la case grand écran.

 

© Gilles Penso

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THE EYE (2007)

Forts du succès d'estime de leur premier film Ils, David Moreau et Xavier Palud traversent l'Atlantique pour réaliser un remake de The Eye des frères Pang

THE EYE

2007 – USA

Réalisé par David Moreau et Xavier Palud

Avec Jessica Alba, Alessandro Nivola, Parker Posey, Rachel Ticotin, Chloe Moretz, Tamlyn Tomita

THEMA FANTÔMES

L’original The Eye des frères Pang avait déjà les allures d’un remake piochant son inspiration tour à tour chez BlinkRing, Ghost, L’Expérience interdite, Sixième sens et Destination finale. En concevoir une nouvelle version destinée au public américain, à peine cinq ans plus tard, témoigne de la parfaite absurdité du syndrome des remakes à la chaîne qu’Hollywood produit sans discernement dans l’espoir que se réalise tôt ou tard le miracle The Ring (où Gore Verbinski, une fois n’est pas coutume, surpassait Hideo Nakata sur son propre terrain). Hélas, point de miracle ici, et malgré le savoir-faire sans faille des duettistes Xavier Palud et David Moreau (révélés par leur excellent premier long-métrage Ils), malgré le charme sans limites d’une Jessica Alba en état de grâce, le nouveau The Eye ne transcende guère son modèle qui, pourtant, ne plaçait pas ses ambitions bien haut.

Débarrassée de la combinaison bleue qui lui seyait si bien dans Les Quatre Fantastiques, la belle Jessica incarne donc Sydney Wells, une talentueuse violoniste rendue aveugle lors d’un accident survenu pendant son enfance. Rongée par un sentiment de culpabilité, sa sœur aînée Helen (Parker Posey) n’a de cesse, depuis des années, de trouver une solution pour réparer cette tragédie. Aujourd’hui, le miracle semble possible grâce aux importantes avancées effectuées dans le domaine de la chirurgie des yeux. Sydney subit ainsi une double transplantation de la cornée et le monde d’obscurité dans lequel elle était plongée s’éclaircit peu à peu. Avec le soutien de sa sœur et l’aide précieuse du docteur Paul Faulkner (Alessandro Nivola), Sydney s’adapte à la vue qu’elle avait perdue vingt ans plus tôt. Mais bientôt, des choses inquiétantes entrent dans son champ de vision, des choses que personne d’autre qu’elle ne voit et qui semblent appartenir au monde de l’au-delà…

Rien de bien neuf

S’ils n’ont pas leur pareil pour clouer les spectateurs sur leur fauteuil et leur flanquer une belle pétoche en quelques scènes choc très efficaces, Palud et Moreau ne parviennent pas vraiment à imprimer une quelconque empreinte sur ce produit très formaté, empruntant leurs séquences les plus marquantes au film original (notamment le fantôme flottant dans l’ascenseur, les métamorphoses nocturnes de l’appartement de Sydney ou encore le chaos final). Et si la plupart des interactions entre l’héroïne et les défunts errants fonctionnent à plein régime (sa « collision » avec la passante renversée par une automobile, son séjour dans un restaurant incendié), on ne peut en dire autant des créatures des ténèbres qui emportent les trépassés jusque dans leur dernière demeure. Là où la suggestion et la discrétion auraient été de mise, le film ne peut s’empêcher de recourir à la baguette magique numérique en nous donnant à voir des entités humanoïdes noires, grimaçantes et translucides qui ressemblent trop à ce qu’elles sont vraiment : des effets spéciaux. Le manque de charisme du personnage masculin principal, incarné par Alessandro Nivola, ne renforce pas non plus la solidité d’une intrigue finalement trop convenue pour convaincre. Le talent des deux réalisateurs n’est pas à mettre en cause, encore aurait-il fallu qu’il s’épanouisse à travers un projet plus artistiquement ambitieux.
 

© Gilles Penso

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10 000 (2008)

Roland Emmerich nous transporte en pleine préhistoire, au temps des hommes des cavernes et des tigres à dents de sabre

10 000 B.C.

2008 – USA

Réalisé par Roland Emmerich

Avec Steven Strait, Camilla Belle, Cliff Curtis, Nathanael Baring, Tim Barlow, Joel Fry, Mona Hammond, Marco Khan

THEMA EXOTISME FANTASTIQUE

A ce jour, l’une des réussites artistiques les plus populaires de Roland Emmerich demeure Stargate, propulsant à l’écran des images grandioses qu’on croyait jusqu’alors réservées aux couvertures des romans de science-fiction. L’Egypte antique et le fantastique épique ayant fait si bon ménage, le réalisateur du Jour d’après décida de les marier à nouveau au sein d’un récit exotique bousculant sans vergogne les faits historiques les plus établis afin de faire cohabiter mammouths, tigres à dents de sabre, tribus africaines, civilisations pharaoniques et grandes pyramides. Résultat : 10 000 B.C. qui, contrairement à ce que son titre peut faire penser, est moins une relecture d’Un million d’années avant JC qu’un mixage de La Guerre du feu, L’Âge de glace, Apocalypto, Les Dix Commandements et le cinéma de David Lean.

Le jeune chasseur D’Leh (Steven Strait, tête d’affiche du Pacte du sang de Renny Harlin) est amoureux d’Evolet (Camilla Belle, héroïne du remake de Terreur sur la ligne), une orpheline aux yeux bleus que sa tribu recueillit lorsqu’elle était enfant. Lorsque celle-ci est enlevée par une bande de pillards, D’Leh se lance à sa rescousse à la tête d’une poignée de chasseurs de mammouths, parmi lesquels figure son mentor Tic’Tic (Cliff Curtis, vu dans Sunshine et Die Hard 4). Le groupe, franchissant pour la première fois les limites de son territoire, entame un long périple à travers des terres infestées de monstres, et découvre des civilisations dont il ne soupçonnait pas l’existence. Au fil de ces rencontres, d’autres tribus, spoliées et asservies, se joignent à D’Leh et ses hommes, finissant par constituer une petite armée. Au terme de leur voyage, D’Leh et les siens découvrent un empire inconnu, hérissé d’immenses pyramides dédiées à un dieu vivant, tyrannique et sanguinaire. Le jeune chasseur comprend alors que sa mission n’est pas seulement de sauver Evolet, mais la civilisation tout entière…

Mammouths et pyramides

Soucieux de soigner l’aspect spectaculaire de son film, Roland Emmerich nous régale de séquences titanesques et inédites, les plus folles étant probablement celles mettant en scène les hordes de mammouths (notamment la chasse mouvementée, au début du film, et la révolte finale au milieu des pyramides). L’attaque des phororhacos au milieu des hautes herbes (des oiseaux carnivores particulièrement voraces) est également un morceau d’anthologie, dans lequel on sent l’influence du Monde perdu – Jurassic Park (chez Emmerich, Spielberg n’est jamais loin). Mais chacun sait que le spectacle, si soigné soit-il, ne vaut pas grand-chose sans émotion. Et en ce domaine, 10 000 s’avère particulièrement faible. Pas crédibles pour un sou, souvent caricaturaux, les différents protagonistes qui s’agitent dans cette improbable saga préhistorico-antique ont toutes les peines du monde à nous sensibiliser à leur cause et à leurs états d’âme. Une fois de plus, Roland Emmerich tombe dans les travers de Godzilla et Independence Day, sacrifiant le facteur humain et la crédibilité de son récit au profit de l’action et des effets spéciaux.

 

© Gilles Penso

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BLACK SHEEP (2007)

Des moutons transgéniques et carnivores attaquent la population et transforment leurs victimes en mutants monstrueux !

BLACK SHEEP

2007 – NOUVELLE-ZELANDE

Réalisé par Jonathan King

Avec Nathan Meister, Peter Feeney, Oliver Driver, Danielle Mason, Glenis Levestam, Tammy Davis, Tandi Wright, Nick Fenton

THEMA MAMMIFERES

Le concept de Black Sheep est pour le moins alléchant : des moutons transgéniques et carnivores attaquent la population et transforment en créatures monstrueuses tous ceux qu’ils mordent ! Désireux d’aller au bout de ce délire cinématographique, le réalisateur néo-zélandais Jonathan King, qui réalise là son premier long-métrage, décide de tourner dans un magnifique scope 35 mm et de s’adjoindre l’équipe de Weta Workshops, spécialistes de l’animatronique et des maquillages spéciaux largement rompus au genre avec la trilogie Le Seigneur des Anneaux et le King Kong de Peter Jackson. Traumatisé par une mauvaise blague de son frère alors qu’il était adolescent, Henry Oldfield (Nathan Meister) a développé une « ovinophobie », autrement dit une peur bleue de tout ce qui ressemble de près ou de loin à un mouton. Sous les conseils de sa thérapeute, ce citadin endurci retourne à la ferme familiale pour vendre ses parts à Angus (Peter Feeney), son aîné désireux de tirer profit au maximum du domaine depuis la mort accidentelle de leur père… Quitte, pour y parvenir, à mener sur les moutons de peu avouables expériences génétiques. Au courant de ces pratiques contre-nature, deux activistes écologistes, Grant (Oliver Driver) et Experience (Danielle Mason), libèrent par mégarde un agneau mutant du laboratoire secret. Aussitôt, une épidémie redoutable se répand dans la ferme telle une traînée de poudre. Tous les moutons mordus deviennent férocement anthropophages. Quant aux humains contaminés, ils subissent une épouvantable mutation, passant du stade de zombies difformes à celui de véritables moutons-garous !

La grande force de Black Sheep est la qualité de ses effets spéciaux, qui écartent avec opiniâtreté le recours aux effets numériques et aux images de synthèse au profit des bonnes vieilles techniques popularisées par Rick Baker et Rob Bottin. Les séquences de métamorphoses évoquent du coup celles de Hurlements et du Loup-Garou de Londres, à la grande joie des fantasticophiles de la première heure. Quant aux effets gore, ils s’avèrent généreux et particulièrement gratinés. Amputations, mutilations et éventrements éclaboussent ainsi l’écran avec une belle frénésie. Pour autant, Black Sheep ne va jamais aussi loin que Braindead dans le domaine de l’horreur burlesque, comme si Jonathan King, malgré la joyeuse absurdité du concept initial, refusait de faire basculer ses séquences horrifiques dans le domaine du cartoon.

L'attaque des moutons-garous

Ce choix met en évidence l’une des faiblesses majeures du film : sa difficulté à adopter le ton juste. Jamais suffisamment effrayant pour angoisser ses spectateurs, ni suffisamment drôle pour les secouer d’éclats de rires, Black Sheep cherche son style sans vraiment y parvenir, et manque cruellement de l’inventivité et de l’énergie des premiers films de Peter Jackson. En outre, les motivations des protagonistes étant mollement exposées et les situations de suspense assez répétitives, le film souffre de régulières pertes de rythme. Malgré tout, chaque amateur de monstres originaux et de films d’horreur excessifs trouvera son compte dans Black Sheep, qui compense ses carences par un grain de folie savoureux et un casting très attachant.

 

© Gilles Penso

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LES CHRONIQUES DE SPIDERWICK (2007)

Une adaptation soignée des livres illustrés de Tony DiTerlizzi et Holly Black, truffée de créatures conçues par le Tippett Studio

SPIDERWICK CHRONICLES

2007 – USA

Réalisé par Mark Waters

Avec Freddie Highmore, Sarah Bolger, Mary-Louise Parker, Nick Nolte, Joan Plowright, Izabella Miko, David Strathairn

THEMA CONTES

Inspiré des livres illustrés homonymes de Tony DiTerlizzi et Holly Black, Les Chroniques de Spiderwick se distingue du flot d’adaptations de romans pour enfants successifs au succès de la saga Harry Potter grâce à sa mise en scène stylisée, ses excellents comédiens et ses créatures mémorables supervisées par le grand Phil Tippett, lequel n’est pas un novice en matière de monstres (L’Empire contre-attaqueLe Dragon du lac de feuRobocop, Jurassic ParkStarship Troopers, excusez du peu !). A la manière du Secret de Térabithia, le film de Mark Waters s’attache d’abord à nous décrire les failles d’une famille dysfonctionnelle. La mère, Helen Grace, est incarnée par Mary-Louise Parker, que les amateurs de séries télévisées connaissent bien (elle s’illustrait notamment dans À la Maison Blanche et Weeds). Après son divorce, elle quitte New York et vient s’installer dans l’ancienne demeure de son grand-oncle Arthur Spiderwick, avec sa fille Mallory (Sarah Bolger) et ses jumeaux Jared et Simon (tous deux incarnés par Freddie Highmore, habitué aux contes fantastiques depuis Charlie et la chocolaterie et Arthur et les Minimoys).

En fouillant dans la maison, Jared met à jour un livre somptueux, rédigé par Arthur Spiderwick et orné d’illustrations de créatures étranges et variées. Tout ceci passerait pour les gentilles affabulations d’un vieil homme solitaire si les enfants ne faisaient la rencontre impromptue de Chafouin, un minuscule farfadet se muant en troll hargneux à chaque accès de colère. Bientôt, toute une armée de monstres se met à encercler la maison dans un seul but : récupérer le livre coûte que coûte. Sous nos yeux ébahis s’animent ainsi en une folle sarabande des gobelins aux allures de crapauds anthropomorphes, un hobgoblin glouton à tête de cochon, des envoûtantes sylphes semblables à des fleurs humaines, un impressionnant griffon (très proche de celui d’Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban), un terrifiant troll-taupe (qui attaque les héros en pleine ville dans la meilleurs scène du film) et le non moins effrayant ogre métamorphe Mulgarath.

Nick Nolte dans la peau d'un ogre

Ce dernier, bien que conçu intégralement en images de synthèse comme tous ses congénères, bénéficie de la prestation de Nick Nolte. « Pour y parvenir nous avons filmé l’acteur seul, avec l’aide de plusieurs caméras simultanées, en train de dire son dialogue en adoptant la gestuelle appropriée », explique Phil Tippett. « Pendant près de deux heures et demie, il s’est livré à une performance hallucinante. A la fin de l’enregistrement, il était vidé, en sueur ! Mais ce n’était pas une session de motion capture. C’était un moyen, pour nous, de voir Nick Nolte jouer et se déplacer. Ensuite, nous nous sommes largement inspirés de sa prestation pour notre animation, tout en nous synchronisant sur ses dialogues. » (1) Ainsi, même si le scénario des Chroniques de Spiderwick n’évite pas les routines et lieux communs du genre, ses effets spéciaux hallucinants, ses magistrales scènes de suspense et l’étonnante double prestation de Freddie Highmore muent le sympathique conte de fées en spectacle de haut niveau.

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en avril 2008

© Gilles Penso

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LA GUERRE DES ETOILES (1977)

George Lucas rend hommage aux serials de sa jeunesse et pose le premier jalon d'une mythologie contemporaine

STAR WARS

1977 – USA

Réalisé par George Lucas

Avec Mark Hamill, Harrison Ford, Carrie Fisher, Peter Cushing, Alec Guinness, Anthony Daniels, David Prowse, Kenny Baker

THEMA SPACE OPERA I SAGA STAR WARS

La Guerre des étoiles constitue un virage définitif dans l’histoire de la science-fiction cinématographique, empruntant son inspiration aux contes médiévaux, aux westerns, aux serials des années 30, aux films de guerre, au « Seigneur des Anneaux » de Tolkien, à La Forteresse cachée d’Akira Kurosawa, à la légende du roi Arthur et même à la tragédie shakespearienne. Le film de George Lucas,  guidé par l’analyse des mythes de l’anthropologue Joseph Campbell, constitue ainsi un admirable travail de recyclage qui débouche, à l’arrivée, sur un résultat d’une unité, d’une originalité et d’une personnalité tout à fait remarquables. A contre-courant de la science-fiction traditionnelle, un carton d’introduction nous annonce d’emblée que les événements ne se situent pas dans la Terre du futur, mais « il y a bien longtemps dans une galaxie lointaine, très lointaine… » D’où une filiation évidente avec le conte pour enfants, dont le récit s’amuse à emprunter de nombreux archétypes. L’Empire galactique, qui fait régner la peur en usant de sa colossale force militaire, vient d’achever la création de l’Étoile Noire, une gigantesque station spatiale capable d’anéantir en un instant une planète tout entière. Darth Vader et le général Tarkin sont les auteurs de cette terrifiante entreprise. Fuyant les forces impériales, la princesse Leïa, à la tête des rebelles, est capturée par Vader. Avant de tomber entre ses griffes, elle a tout juste le temps d’expédier deux droïdes sur la planète Tatooine, pour alerter Obi Wan Kenobi, survivant de l’ordre des chevaliers Jedi. Les robots messagers, C3PO et R2D2, sont recueillis par le jeune Luke Skywalker, qui décide de prendre fait et cause pour les rebelles lorsque son oncle et sa tante sont assassinés par les gardes impériaux. Il s’assure le concours du mercenaire Han Solo et de son co-pilote wookie Chewbacca.

Le film marque une étape si importante que la plupart des films « spatiaux » ultérieurs s’en inspireront, plus ou moins volontairement, ne serait-ce que dans la manière de cadrer leurs vaisseaux spatiaux. Avec La Guerre des étoiles, George Lucas détournait d’ailleurs des ingrédients habituellement rattachés aux films de série B (monstres en tous genres, chevaliers et princesses, méchants folkloriques, combats interplanétaires) pour les offrir aux yeux d’un très large grand public et créer ainsi l’un des premiers blockbusters de l’histoire du cinéma. « Généralement, George Lucas arrivait avec l’idée de départ de chacune des séquences à effets spéciaux, sans trop se soucier des moyens que nous allions utiliser », explique Dennis Muren, superviseur des effets visuels du film. C’était ensuite à nous de proposer des approches techniques. A l’époque, la meilleure façon de procéder pour donner vie aux créatures issues de son imagination était souvent de fabriquer des marionnettes ou des figurines d’animation. Les designers ont effectué un travail remarquable, surtout si l’on tient compte de la technologie limitée dont nous disposions à l’époque. » (1)

La Symphonie des Planètes

Mais ce serait une erreur de limiter la réussite de Star Wars à une performance technique, même si c’en est effectivement une, et de taille. Le récit universel qui y est conté, les forces qui s’y opposent et les sentiments qui s’y développent confèrent au film sa véritable force, dont la portée ne s’exprimera dans toute son étendue qu’au cours des épisodes suivants. Et puis il y a ce casting étonnant, mariant des jeunes espoirs inconnus (dont seul Harrison Ford accèdera finalement au vedettariat) et la vieille garde britannique (avec en tête Alec Guiness, en émule du Gandalf du « Seigneur des Anneaux », et Peter Cushing, recyclant son rôle récurrent d’officier nazi). Sans oublier, ultime atout, la partition époustouflante, magistrale et wagnérienne d’un John Williams alors à l’apogée de son art, assumant l’influence de Gustav Holst et de sa fameuse « Symphonie des Planètes ». En 1997, pour célébrer les vingt ans du film, George Lucas eut la mauvaise idée de le remonter et d’y intégrer d’hideuses images de synthèse dans le but de créer une édition spéciale, traitement également infligé aux deux autres films de la trilogie. 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en février 2014.

 

© Gilles Penso

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