LES RONGEURS DE L’APOCALYPSE (1972)

Un film catastrophe improbable dans lequel la population est attaquée par une horde de lapins géants !

NIGHT OF THE LEPUS

1972 – USA

Réalisé par William F. Claxton

Avec Stuart Whitman, Janet Leigh, Rory Calhoun, Paul Fix, Christ Morrell, Francesca Jarvis, Robert Hardy, DeForest Kelley

THEMA MAMMIFÈRES

Jusqu’alors spécialisés dans le western, le réalisateur William F. Claxton et le producteur A.C. Lyseland décident au début des années 70 de s’attaquer à un film fantastique s’inspirant à la fois des attaques animales qui fleurissaient sur les écrans dans les années 50 et de la vogue en plein essor du cinéma catastrophe. Ils plantent donc leurs caméras sur un site propice aux chevauchées de cowboys avec lesquelles ils étaient familiers, autrement dit les grandes étendues de l’Arizona, et demandent aux scénaristes Don Holliday et Gene R. Kearney d’adapter le roman « The Year of the Angry Rabbit » de Russell Braddon. La trivialité du titre du livre (qu’on peut traduire par « L’Année du lapin en colère ») en dit déjà assez long et aurait sans doute dû alerter Claxton et Lyseland sur l’improbabilité du concept. 

Le postulat est le suivant : un scientifique effectuant des recherches sur les lapins s’efforce d’enrayer leur croissance galopante pour éviter les ravages dont ces rongeurs sont capables lorsqu’ils sont en surnombre. Il manipule donc l’organisme de quelques spécimens, mais son étourdie de fille, sans le vouloir, en libère un dans la nature. Bientôt, le cobaye se met à atteindre des proportions inquiétantes, et finalement des centaines de lapins gros comme des vaches se mettent à courir la campagne ! Le concept des Rongeurs de l’Apocalypse est donc assez improbable, et le fait que le film décide d’aborder ce sujet au premier degré, avec un sérieux imperturbable, n’arrange pas les choses. Les effets spéciaux font ce qu’ils peuvent pour visualiser l’apocalypse promise par le titre français : transparences, caches et décors miniatures filmés au ralenti pour faire paraître les lapins plus gros, hommes costumés ou accessoires grandeurs nature pour les interactions avec les acteurs. Le montage nerveux sauve un peu la mise, et l’abus d’effets sanglants et de cadavres mutilés renforce l’impact des attaques. Mais rien n’y fait : l’idée de lapins géants battant la campagne fait systématiquement rire. Et les dialogues sont à l’avenant, c’est à dire très drôles au second degré. 

Le film que personne n'assume

Conscients un peu tardivement que l’idée de lapins géants risquait de faire fuir les spectateurs, les distributeurs remplacèrent le titre originalement prévu (Rabbits) par un plus énigmatique Night of the Lepus, et décidèrent de ne pas montrer de rongeurs sur les posters, leur préférant de grands yeux mystérieux surgissant des ténèbres. Selon le principe des grands films catastrophe de l’époque, le film réunit quelques vieilles gloires sur le retour, ce qui donne lieu à un casting surréaliste et un peu fané : Janet Leigh (l’adepte des douches de Psychose), Stuart Whitman (fier soldat du Jour le plus Long)Rory Calhoun (cowboy populaire des années 40 et 50) ou encore DeForest Kelley (le docteur McCoy de Star Trek) ici affublé d’une charmante moustache. Autant dire que tous les membres de ce casting relativement prestigieux ont aussitôt rayé Les Rongeurs de l’Apocalypse de leurs CV respectifs. Janet Leigh, qui aurait accepté le tournage principalement parce qu’il se déroulait près de chez elle, déclara même quelques années plus tard : « J’ai essayé d’oublier tout ce qui avait un rapport avec ce film » !
 
© Gilles Penso

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FOREVER YOUNG (1992)

Une fable de science-fiction nostalgique qui s'interroge sur les vertus de la jeunesse éternelle

FOREVER YOUNG

1992 – USA

Réalisé par Steve Miner

Avec Mel Gibson, Jamie Lee Curtis, Elijah Wood, Isabel Glasser, George Wendt, Joe Morton, Nicolas Surovy, David M. Grant

THEMA MEDECINE EN FOLIE

C’est J.J. Abrams, futur créateur des séries Alias et Lost, qui est à l’origine de Forever Young. Son scénario, baptisé initialement « The Rest of Daniel », échut sur le bureau de Mel Gibson qui décida aussitôt de s’y impliquer. Principalement connu à l’époque comme star du cinéma d’action, à travers les sagas Mad Max et L’Arme Fatale, le comédien entrevoyait là la possibilité de changer de registre mais également de lancer sa carrière de producteur, via sa compagnie Icon Entertainment. Et c’est Steve Miner, jusqu’alors spécialisé dans les films d’horreur (Le Tueur du VendrediMeurtres en Trois Dimensions, House, Warlock) qui fut chargé de diriger le film. Cette combinaison de talents à priori peu assortis aboutit à une réjouissante fable de science-fiction mixant astucieusement l’aventure, le drame et la comédie. 

En 1939, la vie de Daniel McCormick (Gibson), pilote de bombardier, vire au cauchemar. Sa fiancée Helen (Isabel Glasser) sombre en effet dans le coma après avoir été renversée par une voiture, alors qu’il s’apprêtait à la demander en mariage. Désespéré, il se porte volontaire pour une expérience de cryogénie top secrète menée par son meilleur ami Harry Finley (George Wendt). Daniel ne le sait pas encore mais l’expérience, qui ne devait durer qu’un an, va mal tourner et le plonger dans un sommeil de cinquante ans. Suite à la maladresse de deux enfants qui jouent dans l’entrepôt de l’armée où est abandonné le caisson, notre homme s’éveille en 1992, à peu près aussi tourneboulé que Bernard Alane à la fin d’Hibernatus. Incapable de trouver un interlocuteur au sein de l’armée susceptible de croire à son histoire, il sympathise avec Nat Cooper (Elijah Wood), l’un des deux gamins qui l’ont accidentellement libéré. Claire (Jamie Lee Curtis), infirmière et mère célibataire de Nat, se laisse séduire par Daniel et accepte de l’héberger. Tandis qu’il s’efforce de retrouver la trace de son ami scientifique et de comprendre pourquoi l’expérience a mal tourné, Daniel découvre qu’il est en train de subir un vieillissement accéléré. Pour couronner le tout, le FBI se lance bientôt à ses trousses…

Une histoire d'amour qui défie le temps

Le rythme enlevé de Forever Young et le naturel de ses comédiens nous rappellent que Steve Miner fut également le réalisateur de Soul Man, une comédie savoureuse des années 80 qui demeure à ce jour son meilleur film. La capacité qu’offre Forever Young de passer du rire aux larmes, ainsi que ses coups de théâtre relançant régulièrement l’intrigue, permettent aux spectateurs d’avaler plus facilement les nombreuses incohérences qui jalonnent son scénario. On note au passage une partition tour à tour énergique et aérienne signée par l’immense Jerry Goldsmith, ainsi que d’habiles maquillages vieillissants conçus par le vétéran Dick Smith et réalisés par Greg Cannom. Bourré d’émotion, le final clôt en beauté cette histoire d’amour qui défie le temps, même si les plus cyniques lui reprocheront probablement sa grande naïveté et son manque de finesse. Grand scuccès du box-office mondial, Forever Young permit à Mel Gibson d’entamer un virage dans sa carrière et de faire dès l’année suivante ses premiers pas dans la mise en scène, mais n’offrit guère à Steve Miner l’opportunité de transformer l’essai.

© Gilles Penso

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DIDIER (1997)

Pour sa première réalisation, Alain Chabat se transforme en chien sous les yeux désabusés de Jean-Pierre Bacri

DIDIER

1997 – FRANCE

Réalisé par Alain Chabat

Avec Alain Chabat, Jean-Pierre Bacri, Isabelle Gélinas, Caroline Cellier, Lionel Abelanski, Chantal Lauby, Josiane Balasko

THEMA MAMMIFÈRES

Premier film d’Alain Chabat après treize ans de télévision et un long-métrage collectif avec ses comparses les Nuls, Didier combine les deux passions de son auteur : la comédie burlesque et le fantastique. « Au départ, j’avais une idée de sketch pour les Nuls, avec un homme qui avait été chien dans une vie antérieure et qui en gardait quelques traces », explique Chabat. « Puis je suis parti de l’idée inverse, c’est-à-dire un chien qui se transforme en homme. Je me suis dit qu’il y avait là matière à un petit court-métrage, et c’est Dominique Farrugia qui m’a convaincu d’en faire un long. » (1) Le scénario raconte donc la métamorphose inexpliquée d’un labrador baptisé Didier en être humain. Rien ne justifie cette transformation aberrante, si ce n’est une étrange lumière bleue venue du ciel au beau milieu de la nuit. Or Didier est provisoirement hébergé par Jean-Pierre (Bacri), manager d’une équipe de foot du sud de la France. Celui-ci a d’autres chats à fouetter, notamment la blessure soudaine d’un de ses joueurs qui risque de lui faire perdre un match décisif et de s’attirer les foudres d’un financier mafieux. De fait, lorsque Didier prend une apparence humaine sans pour autant perdre son comportement de chien, Jean-Pierre est dépassé par les événements. Passée la surprise, il découvre un détail peu négligeable : Didier rapporte très bien la baballe, à tel point qu’avec un peu d’entraînement, on pourrait en faire un joueur de foot exceptionnel… 

Si Didier fonctionne si bien, ce n’est pas tant grâce à ce postulat de départ, pour le moins anecdotique, ni tellement via le comique de situation, finalement assez sous-exploité, mais bien par le biais des relations qui se tissent entre Jean-Pierre et Didier. Car Bacri, habitué à un registre bien plus réaliste, nous fait croire sans réserve à cet extravagant phénomène, par la justesse de son jeu et de ses réactions, et par les dialogues hilarants que l’ex-Nul lui a rédigés sur mesure. « Quand on embarque avec soi quelqu’un qu’on admire autant, on a envie de l’épater », raconte Chabat. « Jean-Pierre Bacri n’est pas quelqu’un qui s’embarrasse de formules et de politesse. S’il vous dit qu’il a rigolé en lisant le script, c’est vrai. » (2) Dans la peau d’un faux égoïste irascible, Bacri dote son personnage d’une humanité qui éloigne définitivement Didier du simple sketch mué en film, travers fréquent chez les comiques du petit écran passés à la réalisation. 

Le meilleur ami de l'homme

Chabat lui-même excelle dans le rôle du chien habitant un corps d’homme, témoignant d’une passion sans borne pour l’expression corporelle grotesque. Ses trottinements incessants, ses regards ahuris et sa propension à flairer l’arrière-train d’autrui déclenchent irrémédiablement le rire. Le climax du film est bien évidemment le match décisif au Parc des Princes, au cours duquel le réalisateur débutant s’amuse à multiplier les effets de style, prouvant une belle maîtrise du matériau filmique malgré des défauts inhérents à un premier long-métrage, notamment un rythme pas toujours soutenu et quelques gags qui passent mal le cap du grand écran. En guest-stars, on retrouve bien sûr Chantal Lauby et Dominique Farrugia, mais aussi Josiane Balasko, qui dirigera elle-même Chabat dans Gazon Maudit.


(1) et (2) Propos recueillis par votre serviteur en janvier 2007

 

© Gilles Penso

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HURLEMENT 2 (1985)

Le classique de Joe Dante a accouché d'une séquelle navrante où se sont échoués Christopher Lee et Sybil Danning

HOWLING 2 : YOUR SISTER IS A WEREWOLF

1985 – USA

Réalisé par Philippe Mora

Avec Christopher Lee, Reb Brown, Annie MacEnroe, Sybil Danning, Marsha A. Hunt, Judd Omen, Ferdy Mayne

THEMA LOUPS-GAROUS I SAGA HURLEMENTS

Sortie sur les écrans français sous le titre Horror avant d’être rebaptisée plus logiquement Hurlement 2 pour son exploitation vidéo, cette calamiteuse séquelle du chef d’œuvre lupin de Joe Dante est signée Philippe Mora, dont les titres de gloire précédents étaient l’excessif Les Entrailles de l’Enfer et le parodique The Return of Captain Invincible dans lequel Christopher Lee interprétait un truculent super-vilain. Ce dernier a-t-il accepté de participer à Hurlement 2 dans l’espoir que le réalisateur y injecte à nouveau de l’humour et du second degré ? Si c’est le cas, l’ex-comte Dracula de la Hammer a sérieusement dû déchanter. Car le scénario, qui mélange dans l’anarchie la plus totale lycanthropie, vampirisme et sorcellerie, est désespérément simpliste, accumulant les situations grotesques et les dialogues involontairement risibles. 

Hurlements s’achevait par la mort pathétique de la journaliste Karen White, interprétée par Dee Wallace. La suite s’ouvre donc sur son enterrement. Accablés par sa perte, son frère Ben et son amie Jenny sont interpellés par un homme étrange nommé Stefan Crosscoe. Spécialisé dans l’occultisme, ce clone de Van Helsing leur révèle que Karen était un loup-garou, et qu’elle ne trouvera le repos éternel que si on perce son cœur avec un pieu en titane, l’argent n’ayant plus d’effet sur les lycanthropes nouvelle génération. Mais pour éradiquer définitivement le mal à sa racine, il faut se rendre en Transylvanie et affronter Stirba, grande prêtresse satanique, adepte de la magie noire et mère de tous les loups-garous. Ben et Jenny acceptent de suivre Cosscroe dans sa quête, et c’est parti pour une heure et demi de n’importe quoi.

Stirba, la mère des loups-garous

Difficile de départager ce qui nuit le plus au film : ses acteurs patauds, sa bande originale de supermarché vociférée par un Duran-Duran du pauvre ou ses péripéties d’une rare absurdité. Pour apporter une touche d’érotisme à ce cocktail douteux, Sybil Danning, gironde interprète de la maléfique Stirba, se dévêt allègrement et participe à des orgies bizarres au cours desquelles les comédiens, apparemment en roue libre, se trémoussent et tirent la langue sans trop y croire. Les maquillages spéciaux eux-mêmes souffrent évidemment de la comparaison avec les hallucinantes métamorphoses crées quatre ans plus tôt par Rob Bottin, et les loups-garous ne font que de furtives apparitions à l’écran. Ce qui n’empêche pas le film de se permettre quelques écarts gore parfaitement gratuits, comme ce nain dont les yeux explosent ou cet homme dévoré par un sceptre vivant mi-loup mi-chauve-souris. Seul élément un tant soit peu original : le montage de Charles Bornstein qui insère régulièrement en cours de séquence des plans furtifs appartenant à d’autres scènes du film. Si le résultat obtenu est parfois maniéré voire artificiel, il permet toutefois d’obtenir des effets intéressants, comme ce spectacle de marionnette avec un loup et une jeune fille, monté parallèlement à l’agression d’une victime féminine par un lycanthrope. Mais bon, de là à crier au génie… Malgré sa médiocrité globale, Hurlement 2 lancera cinq autres séquelles tout aussi incongrues.
 
© Gilles Penso

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PUPPET MASTER III : LA REVANCHE DE TOULON (1991)

Le troisième et sans doute le meilleur opus de la très longue saga de Charles Band consacrée aux poupées tueuses

PUPPET MASTER III : TOULON’S REVENGE

1991 – USA

Réalisé par David DeCoteau

Avec Guy Rolfe, Richard Lynch, Ian Abercrombie, Kristopher Logan, Aron Eisenberg, Walter Gotell, Sarah Douglas

THEMA JOUETS I SAGA PUPPET MASTER CHARLES BAND

Quand un businessman aussi avisé que Charles Band tient un bon filon, il se garde bien de l’abandonner. Le médiocre Puppet Master II s’achevant sur une fin très ouverte, le pire restait à craindre. Mais Band a eu la bonne idée d’oublier les insipides protagonistes du second opus et d’opter pour une « préquelle ». Initié deux mois à peine après la sortie de son prédécesseur dans les vidéo-clubs, Puppet Master III se situe donc chronologiquement avant le premier et nous explique comment André Toulon a pu devenir le Maître des Poupées. C’est l’occasion de sympathiser avec ce personnage harcelé par les nazis à Berlin pendant la seconde guerre mondiale. Pour avoir mis hitler au même niveau qu’un guignol, il reçoit une visite de la gestapo et d’un scientifique cherchant à réanimer les soldats morts du reich. Pris en chasse, Toulon entreprend de se venger de la mort de sa femme liquidée par l’infâme major Kraus. Il se sert pour ça de ses marionnettes vivantes : le colosse Pinhead, la poupée Leech cracheuse de sangsues, Blade aux bras tranchants, et du nouveau venu Six Coups. C’est Guy Rolfe, déjà « Maître des Poupées » dans Dolls, qui prête ses traits ridés et malicieux au personnage. Voilà qui nous change de l’espèce de zombie théâtral auquel nous avions droit dans le film précédent. 

De plus, le scénario va plus loin dans l’idée que chaque marionnette de Toulon est inspirée d’un être humain précis, ce qui lui permet d’en posséder le caractère. On passera outre l’aberration chronologique qui situe ce récit en 1941 alors que le premier Puppet Master montrait Toulon se suicider en…1939. La meilleure surprise du film, comme toujours, est une nouvelle poupée inventée à l’occasion de ce troisième épisode. Il s’agit d’un pistolero armé de six bras et donc de six revolvers, affublé d’un sourire figé et d’un ricanement sarcastique permanent. Chacune des apparitions de ce croisement contre-nature entre Kali, le Joker et Clint Eastwood est un petit bonheur, et il mérite à lui seul la vision du film. L’un des plans les plus étonnants de cette marionnette le montre en plongée en train d’escalader la façade d’un immeuble comme une araignée. Une fois de plus, le génial animateur David Allen – qui avait réalisé l’opus précédent – rivalise d’inventivité pour donner vie aux créatures miniatures.

Un croisement entre Kali, le Joker et Clint Eastwood

Imaginé par son scénariste C. Courtney Joyner comme un « Puppet Master mixé avec Quand les aigles attaquent et La Nuit des généraux », mis en scène avec beaucoup de soin par un David DeCoteau déjà vétéran du genre (une trentaine de longs-métrages au compteur dont l’inénarrable Creepozoïds), Puppet Master III possède toutes les qualités requises pour se hisser au-dessus de la mêlée et s’affirmer sans trop de controverse comme l’un des meilleurs épisodes de cette prolifique saga. Le meilleur même, selon beaucoup d’amateurs. Le générique de fin annonce fièrement : « Prochainement : Puppet Master 4, lorsque les mauvaises poupées deviennent bonnes » ! La saga continua en effet d’alimenter sans relâche le marché de la vidéo, d’abord avec Puppet Master 4 (1993) et Puppet Master 5 (1995), tournés simultanément par Jeff Burr. La série se poursuivra avec une demi-douzaine de séquelles très dispensables, certains épisodes se contentant de réutiliser de nombreux extraits des films précédents, ainsi qu’un inévitable – et réjouissant – reboot.
 
© Gilles Penso

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DOCTEUR JEKYLL ET MISTER HYDE (1931)

L'une des meilleures adaptations du classique de Stevenson, avec une double interprétation mémorable de Frederic March

DR JEKYLL AND MR HYDE

1931 – USA

Réalisé par Rouben Mamoulian 

Avec Frederic March, Myriam Hopkins, Rose Hobart, Homes Herbert, Edgar Norton, Halliwell Hobbes, Arnold Lucy

THEMA JEKYLL & HYDE

Première adaptation parlante du roman de Stevenson, ce Dr Jekyll et Mr Hyde s’est aussitôt érigé en classique indémodable, et l’on peut sans conteste affirmer qu’il s’agit d’une des meilleures versions de ce célèbre récit schizophrène. Les premières séquences nous familiarisent avec un Henry Jekyll amateur de musique classique. Epaulé par un majordome servile et bienveillant, le savant exprime ses idées révolutionnaires à l’occasion des cours passionnants mais controversés qu’il donne à l’université de médecine. Enflammé, il déclame à son auditoire : « L’homme n’est pas un mais deux. Celui qui tend vers tout ce que la vie a de noble, c’est le moi bon. L’autre cherche à exprimer les pulsions nées de la relation qui le lie viscéralement à la terre. C’est le moi mauvais. Au sein de la nature humaine, ces deux moi luttent sans fin. » 

Son projet consiste à séparer ces deux identités, dans le but d’annihiler la répression que subit le mal et les remords dont souffre le bien. En somme, il souhaite les libérer afin qu’ils puissent s’accomplir indépendamment. Mais ces réflexions ne dépassent pas le cadre de la théorie dans un premier temps, car Jekyll occupe ses journées à soigner dans la salle commune de l’hôpital des patients jugés indigents par la haute société qu’il côtoie. Notamment le père de sa fiancée Muriel, un général rigide qui repousse sans cesse la date de leur mariage. Frustré, Jekyll est attiré malgré lui par Ivy, une danseuse de cabaret, et juge qu’il est temps de mettre en pratique ses idées. Après absorption d’une potion savamment composée, le jeune homme se mue en être hideux, par le biais d’un maquillage de Wally Westmore. Celui-ci se laisse inspirer par le faciès des hommes de Néanderthal, et livre une création digne de Lon Chaney. 

« Quiconque bafoue son espèce est voué à la damnation. »

Dans un double rôle étonnant, Frederic March adopte dès lors les mimiques et la gestuelle d’un singe, d’autant que chaque nouvelle métamorphose semble accentuer sa bestialité. Si la Toccata de Bach employée au cours du générique de début nous renvoit au Lac des Cygnes de Tchaïkovsky dans le Dracula de Tod Browning, et si la plongée frénétique de Jekyll dans ses travaux évoque celle du héros éponyme du Frankenstein de James Whale, la comparaison avec les classiques d’Universal s’arrête là. Mammoulian préfère en effet au gothisme folklorique un réalisme brut implanté dans un Londres de début de siècle magnifiquement éclairé en noir et blanc. Les tabous sont ici brisés avec plus d’impact, dans la mesure où la sexualité refoulée demeure l’un des motifs principaux du film. D’où une première séquence avec Ivy, nimbée d’un érotisme polisson de fort bon aloi. La mise en scène elle-même surprend par son dynamisme et sa modernité. Les plans-séquence, les caméras subjectives, les mouvements de caméra et les split-screen y sont employés avec beaucoup d’inventivité. Quant aux transformations, elles donnent souvent l’impression de se dérouler en temps réel, grâce à des jeux de lumières ingénieux et des jump-cut discrets. Fidèle au texte initial, le final cède le pas à la moralité, justifiant les propos prophétiques du docteur Lanyon qui affirme en guise d’épitaphe : « quiconque bafoue son espèce est voué à la damnation ».
 
© Gilles Penso

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BUG (2006)

En adaptant une pièce de Tracy Letts, le réalisateur de L'Exorciste nous plonge dans un huis-clos cauchemardesque

BUG

2006 – USA

Réalisé par William Friedkin

Avec Lorem Ashley Judd, Michael Shannon, Lynn Collins, Brian F. O’Byrne, Harry Connick Jr

THEMA INSECTES ET INVERTÉBRÉS

Bug est une œuvre déroutante, atypique et résolument originale, mais pour en apprécier les qualités, il faut absolument éviter de la placer dans le prolongement de pièces maîtresses du cinéma d’épouvante dont elle semble pourtant à priori se rattacher, comme Les Insectes de Feu, Phase IV ou encore La Mouche. Même Kafka et sa cafardeuse « Métamorphose » sont éloignés des propos de Bug, qui adapte une pièce de théâtre new-yorkaise créée en 2004 par Tracy Letts, lequel fut sollicité par William Friedkin pour écrire lui-même le scénario du film. On ne s’étonne pas outre mesure, dès lors, de constater que les protagonistes se comptent sur les doigts d’une main et que leur espace de jeu se résume essentiellement à l’intérieur exigu d’un motel décrépi. 

Dans un rôle en rupture nette avec sa filmographie précédente, Ashley Judd (Le Collectionneur) incarne Agnes, une serveuse qui ne s’est jamais remise de la disparition de son jeune fils quelques années plus tôt. Solitaire et quelque peu dépressive, elle est en outre tourmentée par son violent ex-mari Jerry tout juste sorti de prison (Harry Connick Jr). Les coups de fils anonymes qu’elle reçoit régulièrement ne font que menacer son équilibre déjà fort instable. Aussi, lorsque son amie R.C. (Lynn Collins) lui présente Peter (Michael Shannon), un homme étrange et taciturne, Agnes s’attache à lui comme à une bouée de sauvetage. Ancien soldat posté en Irak, Peter semble être revenu de la guerre avec bon nombre de fêlures. La paranoïa est désormais intrinsèquement liée à tous ses faits et gestes. Lorsqu’il commence à voir grouiller un peu partout dans la chambre d’Agnes des insectes minuscules, son comportement obsessionnel prend une tournure franchement inquiétante. Persuadé que des centaines d’aphides rampent sous sa peau pour y pondre leurs œufs, il en vient à se demander si ce n’est pas le gouvernement américain lui-même qui les a injectés dans son épiderme pour quelque expérience secrète… Sans doute son état nécessite-t-il l’intervention urgente d’un psychiatre. Mais dans ce cas, comment se fait-il qu’Agnes aussi puisse voir ces insectes ? Sont-ils réels ou le fruit d’une hallucination collective ? Et si la paranoïa était contagieuse ? 

Une mise en scène brute et rugueuse

Les questions soulevées par le scénario tourmenté de Tracy Letts sont pour le moins intrigantes, et la justesse des comédiens sert admirablement le propos. Friedkin lui-même réfrène les effets de style trop marqués pour revenir à la mise en scène brute et rugueuse d’œuvres telles que French Connection ou Le Convoi de la Peur. Mais le film finit rapidement par tourner à vide, hésitant entre plusieurs genres sans parvenir à se décider :  l’horreur, la romance, l’humour noir, le drame, le thriller… L’exercice semble finalement un peu vain, d’autant que son austérité et sa théâtralisation passent difficilement le cap de la scène à l’écran. Et puis, sans aller jusqu’aux excès gore du final de Creepshow, William Friedkin aurait quand même pu nous laisser entrer furtivement dans la subjectivité de ses personnages tourmentés et nous  offrir quelques visions insectoïdes dignes de ce nom. Or ici, aucun invertébré ne montre jamais le bout de ses mandibules, si l’on excepte quelques fractions de secondes empruntées à des films d’archives en macro. Pour un film qui s’appelle Bug, c’est tout de même un comble !
 
© Gilles Penso

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L’HOMME INVISIBLE CONTRE LA GESTAPO (1942)

Dans cette aventure rocambolesque, l'homme invisible se transforme en agent secret et lutte contre les nazis !

INVISIBLE AGENT

1942 – USA

Réalisé par Edwin L. Marin

Avec Jon Hall, Ilona Massey, Peter Lorre, cedric Hardwicke, J. Edward Bromberg, Albert Bassermann, John Litel

THEMA HOMMES INVISIBLES I SAGA UNIVERSAL MONSTERS

Si l’on accepte d’oublier le roman d’H.G. Wells et L’Homme Invisible de James Whale, auprès duquel cette séquelle feuilletonesque fait forcément pâle figure, L’Homme Invisible contre la Gestapo offre l’intérêt d’être extrêmement divertissant. Après Claude Rains, Vincent Price et Virginia Bruce, c’est au comédien Jon Hall que revient l’honneur d’être le nouvel homme invisible. Cette fois-ci, le scénario de Curt Siodmak s’efforce de retracer le lien avec Jack Griffin, puisque notre héros se nomme Frank Griffin et n’est autre que le petit-fils du célèbre savant. Ayant précieusement conservé le sérum de son ancêtre, il décide de le mettre à profit après l’attaque de Pearl Harbor et se mue en agent secret aux pouvoirs de dissimulation uniques au monde. 

Cette quatrième variante des studios Universal sur la thématique de l’invisibilité s’inscrit ainsi dans la vogue des comic books des années 40 où les super-héros comme Captain America, Wonder Woman ou Superman cassaient volontiers du nazi pour remonter le moral des troupes. Notre agent invisible est parachuté en Allemagne, fait équipe avec la belle espionne Maria Sorenson (Ilona Massey) qui œuvre dans le dos de son petit ami, et se heurte à un espion japonais qui répond au nom de Baron Ikito. Incarné par Peter Lorre, dont le visage inquiétant et les lunettes rondes inspireront l’un des méchants des Aventuriers de l’Arche Perdue, cet archétype du péril jaune nous offre quelques improbables répliques comme : « le déclin de l’Occident n’est jamais plus apparent que dans ce sentimentalisme puéril qu’éprouvent les hommes blancs pour leurs femmes » ! 

Un émule de Captain America, Wonder Woman et Superman

L’aventure mouvementée, sur fond de guerre et d’espionnage alors en pleine actualité, a complètement supplanté le drame humain du premier film et de sa séquelle, le scénario n’hésitant jamais à saupoudrer les péripéties d’humour et à cultiver le comique de situation. D’ailleurs, sans doute en référence au final du Retour de l’Homme Invisible, tous les fâcheux effets secondaires de la formule d’invisibilité de Jack Griffin se sont ici évaporés. La monocaïne n’engendre plus aucun trouble psychologique, et l’invisibilité n’est plus irréversible. Nous sommes finalement plus proches, dans le ton, de La Femme Invisible qu’Edward Sutherland réalisa l’année précédente. Avec L’Homme Invisible contre la Gestapo, la porte s’ouvrait donc aux séries télévisées qui allaient à leur tour exploiter le filon sous le mode de l’aventure teintée de comédie. Les effets spéciaux de John P. Fulton n’offrent plus l’effet de surprise (d’autant que quelques fils sont visibles à l’écran, notamment celui qui soulève le téléphone), mais nous avons tout de même droit à quelques scènes étonnantes, comme le déshabillage en plein saut à parachute, le bain moussant ou la scène de maquillage à base de crème pour le visage. A l’avenant de la prestation caricaturale de Peter Lorre, Sir Cedric Hardwicke est savoureux sous l’uniforme du chef de la gestapo, le réalisateur Edward L. Marin s’amusant de surcroît à parodier le salut nazi tout au long du métrage.
 
© Gilles Penso

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HUNDRA (1983)

Laurene Landon promène sa silhouette athlétique dans cette aventure d'heroïc-fantasy mouvementée et féministe

HUNDRA

1983 – ITALIE / ESPAGNE

Réalisé par Matt Cimber

Avec Lauren Landon, John Ghaffari, Marisa Casel, Ramiro Oliveros, Luis Lorenzo, Victor Gans, Cristina Torres

THEMA HEROIC FANTASY

A une époque indéterminée qu’on imagine à mi-chemin entre l’antiquité et le monde barbare, une tribu d’Amazones recluse dans la forêt est décimée par une armée de guerriers sanguinaires. Seule Hundra la chasseresse, partie en quête de gibier, échappe au massacre. Prise en chasse par la horde sauvage, elle s’enfuit à travers les montagnes, au cours d’une longue chevauchée éreintante. Alors qu’elle est acculée, elle lutte seule contre ses poursuivants et les élimine tous à coup d’épée. Désormais, sa lourde tâche sera de repeupler la tribu des Amazones en se laissant féconder par un homme robuste. Mais trouver le mâle idéal pour « planter la graine » n’est pas si simple. Lors de sa quête, elle doit encore affronter quelques nains agressifs, une brute quasi-préhistorique et surtout les gardiens d’une cité antique dont le dieu est un buffle. 

Si Hundra vaut le détour, c’est incontestablement grâce à la performance de Laurene Landon, sorte de pendant féminin de Conan le barbare et de Spartacus. Parfaitement crédible en Amazone, la vigoureuse comédienne effectue elle-même la grande majorité des cascades. Certes, ce péplum revisité à la sauce héroïc fantasy et fortement influencé par l’esprit des comic books est anecdotique d’un point de vue narratif, mais il présente tout de même l’originalité de défendre une cause féministe prônant l’émancipation de la femme, ce qui s’avère un peu surprenant dans un univers généralement dominé par une masculinité gorgée de testostérone. Notre héroïne délivre ainsi un groupe d’esclaves asservies par un colosse néanderthalien, puis s’oppose à des prêtres qui kidnappent les femmes pour les livrer aux appétits des guerriers du village. De fait, Hundra dresse un portrait peu reluisant du mâle ici volontiers barbare, rustre et primitif. « Les hommes ne sont pas supérieurs », explique-t-elle à une jeune fille soumise. « Et si tu veux survivre, tu dois te battre ». 

« SI tu veux survivre, tu dois te battre ! »

Le cœur de la belle amazone va tout de même chavirer lorsqu’en milieu de métrage elle rencontre le guérisseur d’un village qu’elle regarde avec des yeux énamourés, aux accents d’une mélopée romantique écrite par Ennio Morricone, avant de lui dire sans détour : « je veux que tu me fasses un enfant ». Le compositeur italien se laisse d’ailleurs emporter par l’emphase du film, n’hésitant pas à tutoyer le Carmina Burana de Carl Orff pour les grandes scènes de batailles qui ne trahissent pas trop le budget extrêmement étriqué du film, les combats s’avérant brutaux et plutôt bien chorégraphiés. Quant à la mise à mort finale du chef des prêtres du Temple du Buffle, elle ne manque pas d’ironie, ce dernier périssant étouffé sous le corps des femmes qu’il n’eut de cesse, jusqu’alors, de transformer en objets sexuels. Drôle, distrayant, mouvementé, Hundra est un plaisir simple qui se déguste candidement. Sans doute s’agit-il d’ailleurs d’une des variantes les plus réjouissantes générées par le succès de Conan le Barbare. On regrettera tout de même l’utilisation d’une voix off redondante et inutile qui ne cesse d’accompagner les événements (d’autant que dans la version française, ladite voix est truffée de fautes d’accord !). Dommage aussi que le film ne bascule jamais ouvertement dans le Fantastique, malgré une atmosphère propice à la magie et aux monstres.
 
© Gilles Penso

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SOLDIER (1998)

Le réalisateur de Event Horizon transforme Kurt Russell en soldat du futur à la recherche de ses dernières bribes d'humanité

SOLDIER

1998 – USA

Réalisé par Paul W.S. Anderson

Avec Kurt Russell, Jason Scott Lee, Connie Nielsen, Sean Pertwee, Gary Busey, Jason Isaacs, Jared Thorne, Taylor Thorne

THEMA FUTUR 

Futur réalisateur de Resident Evil et Alien vs. Predator, Paul W.S. Anderson signait probablement avec Soldier son meilleur film. Non pas que cette fable futuriste soit un chef d’œuvre, loin s’en faut, mais elle a le double mérite de l’originalité et de l’humilité, qualités totalement absentes des œuvres sus-citées. Gonflé à la testostérone et affublé d’un scénario extrêmement basique, Soldier pourrait presque être comparé à l’inénarrable Commando de Mark Lester, si ce n’est que l’intrigue se situe ici dans un avenir extrêmement noir, et que l’humour n’y pointe jamais le bout de son nez. 

Nous sommes dans un univers très militarisé, où les soldats sont sélectionnés et entraînés dès leur naissance à devenir des machines de combat sans pitié, la survie du plus fort étant devenue le maître mot. Vétéran de nombreuses guerres intergalactiques (qui sont évoquées via des flash-back furtifs mais fort efficaces), le sergent Todd 3465 (Kurt Russell) est un de ces soldats que rien n’arrête. Jusqu’au jour où une nouvelle génération de soldats biogénétiques fait son apparition, destinée à remplacer l’ancienne garde. Suite à un combat avec l’une de ces nouvelles machines de guerre au cours d’un entraînement, Todd est laissé pour mort. Pour éviter les traces gênantes, on le transporte dans un vaisseau à marchandises et on l’abandonne sur une planète poubelle, dans le système Arcadie. Mais Todd a survécu à ses blessures, et il s’éveille au beau milieu de cette colossale décharge publique. Là, le film nous gratifie de quelques visions surréalistes et fort spectaculaires, comme ce porte-avions couché sur le flanc parmi d’innombrables détritus, ou cette colossale tempête de sable. Mais Todd n’est pas abandonné à son triste sort, car cette planète abrite une communauté de naufragés et de réfugiés. Peu liant, il va progressivement intégrer le groupe, tout en s’efforçant de réfréner ses instincts guerriers et agressifs. Jusqu’au jour où l’armée décide d’entraîner ses nouveaux militaires modifiés génétiquement sur cette planète poubelle, quitte à se servir des réfugiés comme cibles vivantes. Dès lors, schéma connu, Todd va former ses compagnons d’infortune à la guerre, et va lever une révolte contre l’oppresseur. Si le scénario suit ainsi un fil conducteur convenu et prévisible, Soldier regorge d’idées visuelles étonnantes, et le traitement de ses personnages échappe aux lieux communs. 

La guerre des soldats biogénétiques

Kurt Russell trouve là son rôle le plus monolithique, à tel point qu’en comparaison, le soldat morose qu’il interprète dans Stargate ressemblerait presque à Jim Carrey. A ses côtés, on retrouve quelques trognes familières, comme Gary Busey (le méchant de L’Arme Fatale) en militaire inflexible, Jason Scott Lee (Mowgli dans Le Livre de la Jungle de Stephen Sommers) en soldat lobotomisé et surgonflé, Jason Isaacs (Lord Felton dans Cœur de Dragon) dans le rôle d’un détestable colonel dégoulinant de duplicité, et la belle Connie Nielsen (future héroïne de Gladiator) en pacifiste pas tout à fait insensible au charme de Todd. Le film se pare en outre d’une série d’effets spéciaux très réussis, réalisés en grande partie à l’aide de maquettes et de perspectives forcées du plus bel effet. Bref un bon petit film de SF nerveux à souhait, directement sorti en vidéo en France.
 
© Gilles Penso

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