CONSTANTINE (2004)

Keanu Reeves incarne un héros extralucide partagé entre le monde des vivants et l'au-delà dans cette adaptation du comics "Hellblazer"

CONSTANTINE

2004 – USA

Réalisé par Francis Lawrence

Avec Keanu Reeves, Rachel Weisz, Shia LaBeouf, Gavin Rossdale, Djimon Hounsou, Tilda Swinton, Peter Stormare 

THEMA DIABLE ET DEMONS I SAGA DC COMICS

Constantine est une adaptation du comic book « Hellblazer », créé par Jamie Delano et Garth Ennis pour DC/Vertigo. Pour éviter une confusion avec la franchise Hellraiser, le titre de la BD originale fut remplacé par le nom du personnage principal, lequel a subi maints changements pour son passage à l’écran. Extralucide anticonformiste à cheval entre notre monde et celui de l’au-delà, John Constantine vit à Liverpool et s’inspire physiquement du chanteur Sting. Dans le film, il se transforme en citoyen de Los Angeles et arbore les traits lisses de Keanu Reeves, après que Nicolas Cage ait été envisagé pour le rôle. On ne peut s’empêcher de penser qu’il s’agit d’une erreur de casting, motivée par le succès de la trilogie Matrix, car Reeves entre sans conviction dans la peau de cette épave humaine désabusée.

Assisté par un jeune chauffeur de taxi et en contact avec un receleur d’un genre spécial (qui fournit de l’haleine de dragon, des ampoules d’eau bénite, des fragments de balles provenant de l’attentat contre le pape), John Constantine est une sorte d’exorciste guerrier en costume cravate, armé d’un fusil en forme de crucifix. Suite à sa tentative de suicide alors qu’il était adolescent et à sa mort clinique de deux minutes, il a séjourné en Enfer puis en est revenu. Depuis, il a des visions de l’au-delà, un don qu’il considère comme une malédiction.  Un jour, Angela Dodson (Rachel Weisz), femme flic croyante, vient lui demander de l’aider à élucider le meurtre déguisé en suicide de sa sœur jumelle Isabel, lui affirmant que « Dieu a un dessein pour chacun de nous. » Ce à quoi John répond stoïquement : « Dieu est un enfant qui joue à la poupée. Il n’a aucun dessein ». Mais il accepte l’enquête, et découvre que rien ne va plus chez Saint Pierre et Lucifer. Jusqu’alors, les démons étaient censés rester en Enfer et les anges au Paradis, à l’exception des hybrides des deux camps, des « trafiquants d’influence » donnant des impulsions aux humains.

Si tu fumes, tu iras en enfer !

Or la donne a changé et les démons commencent depuis peu à ramper et voleter à la surface de la Terre. Car Mammon, le fils du Diable, projette de venir régner sur notre monde grâce à la « lance du destin », celle du soldat qui tua le Christ, et qu’un homme a découvert par hasard au Mexique. Constatine a donc du pain sur la planche. Après avoir réalisé des clips pour Britney Spears, Janet Jackson et Jennifer Lopez, Francis Lawrence dirige là son premier long, qu’il ponctue de séquences choc : l’exorcisme d’une jeune fille et la capture d’un démon dans un miroir, la créature constituée de milliers d’insectes qui attaque Constantine dans la rue, l’agression des  héros par une nuée de démons hommes-chauve-souris en pleine nuit, Angela aspirée par une force invisible qui lui fait traverser tous les murs d’un immeuble avec fracas. Le clou du spectacle est la plongée de John dans les Enfers. Inspiré d’images de tests nucléaires, le décor écarlate est empli de bâtiments et de véhicules soufflés, de nuées de soufre et de démons maigrichons aux visages grimaçants. Tout ça manque cruellement de finesse, et l’apparition finale de Peter Stormare en Lucifer confine au grotesque. Sans compter le message sous-jacent du film, qu’on pourrait résumer ainsi : « Si tu fumes, tu iras en Enfer » !

© Gilles Penso

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PHENOMENA (1985)

Insectes, pouvoirs paranormaux, tueur, singe intelligent et enfant monstrueux cohabitent dans cette œuvre baroque de Dario Argento

PHENOMENA

1985 – ITALIE

Réalisé par Dario Argento

Avec Jennifer Connelly, Daria Nicolodi, Dalila di Lazzaro, Donald Pleasence, Patrick Bauchau, Fiore Argento 

THEMA INSECTES ET INVERTEBRES I TUEURS I SINGES I ENFANTS I POUVOIRS PARANORMAUX I SAGA DARIO ARGENTO

On a généralement tendance à situer la période faste de Dario Argento entre 1971 et 1982, autrement dit de L’Oiseau au plumage de cristal à TénèbresPhenomena s’inscrit donc à l’aune d’une lente phase de déclin, ce qui ne l’empêche pas de regorger de morceaux et bravoures et d’idées folles dont l’auteur de Suspiria a le secret. C’est d’ailleurs Suspiria qui semble servir d’inspiration principale au film, comme si Argento cherchait un peu à réitérer le miracle de son chef d’œuvre. Dans un rôle proche de celui tenu en 1977 par Jessica Harper, Jennifer Connelly (qui révèle ici son jeune talent après une petite apparition en tutu dans Il était une fois en Amérique) interprète Jennifer Corvino, la fille d’un célèbre acteur américain venue poursuivre ses études dans un collège suisse. Rudoyée par ses camarades qui lui envient sa prestigieuse parenté, l’adolescente préfère de beaucoup la compagnie des insectes avec lesquels elle a le pouvoir de communiquer. Au cours d’une crise de somnambulisme, elle est témoin d’un meurtre commis avec une arme blanche démontable et tranchante. Jennifer court alors un grave danger puisque le tueur, qui l’a aperçue, va tenter de l’éliminer. Grâce à l’aide d’un entomologiste infirme (Donald Pleasence, très touchant) et de son singe savant, elle prend conscience de l’étendue de son don et part à la recherche de l’assassin.

Reprenant les composantes traditionnelles du giallo (un tueur mystérieux s’en prend à d’innocentes jeunes filles), Phenomena y adjoint de nombreux thèmes empruntés à d’autres sous-genre du cinéma fantastique : les insectes intelligents (comme dans Phase IV), l’adolescente aux pouvoirs surnaturels (façon Carrie), l’enfant monstrueux matérialisant la folie meurtrière de sa génitrice (à la manière de Chromosome 3), le singe dangereusement intelligent (hérité d’Edgar Allan Poe)… Le problème est que ces motifs variés et dissemblables peinent à s’organiser au sein d’une intrigue cohérente. Noyé dans ce trop plein d’idées et d’influences, Dario Argento perd un peu de sa personnalité et oublie au passage les magnifiques effets de style qui le singularisaient.

Belzébuth maître des mouches

La somptuosité des décors n’a plus cours, la photographie oublie les couleurs démesurément saturées au profit d’une banale polychromie, les cadrages ont perdu de leur caractère insolite et même la bande originale, signée ici par quelques ténors du hard rock, manque de folie et d’étrangeté. Reste Jennifer Connelly, qui nimbe chaque séquence de son charme naissant, et dont le personnage complexe demeure l’intérêt majeur de Phenomena. Considérée tout à tour comme une folle par ses camarades, comme un « Belzébuth maître des mouches » par la directrice de son école, comme un fascinant prodige de la nature par le vénérable entomologiste et comme une amie et confidente par les insectes, elle cristallise toutes les émotions et marque les esprits par sa différence, son refus de rester noyée dans la masse. Ce bel appel à l’individualité et à l’originalité ne fait hélas pas toujours mouche (sic), et Argento ne signe ici que l’ébauche de ce qui aurait pu être un nouveau grand opéra gore.


© Gilles Penso

 

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IRONMASTER, LA GUERRE DU FER (1982)

Une double imitation éléphantesque de Conan le Barbare et La Guerre du Feu signée par Umberto Lenzi

IRONMASTER / LA GUERRA DEL FERRO

1982 – ITALIE / FRANCE

Réalisé par Umberto Lenzi

Avec Sam Pasco, Elvire Audray, George Esatman, Pamela Prati, Jacques Herlin, Danilo Mattei, Benito Stefanelli, Areno D’Adderio

THEMA EXOTISME FANTASTIQUE

Entre deux imitations de Zombie et Cannibal Holocaust, Umberto Lenzi nous livrait sans honte ce croisement contre-nature entre Conan le barbare, Un million d’années avant JC et La Guerre du feu (on note au passage la grande finesse du titre français). Habitué aux rôles de grosses brutes, George Eastman (Anthropophagous, 2019 après la chute de New York) incarne ici Vood, un Cro-Magnon bien peu mignon qui tue Exay (Benito Stefanelli), le chef de sa tribu, dans l’espoir de lui succéder. Mais il est chassé de son village par Ela (Sam Pasco), une espèce de Rahan bodybuildé, et se met à errer dans des bois aux allures bien peu préhistoriques (filmés dans une réserve naturelle du Dakota, ce qui explique la surabondance de plans mettant en scène des troupeaux de bisons). Sur son chemin, Vood voit des stock-shots d’éruptions volcaniques et découvre parmi des cendres fumantes un matériau jusqu’alors inconnu : le fer. Il en tire une arme, avec laquelle il tue un lion. Désormais revêtu de sa dépouille, tel Héraclès, il revient revendiquer son statut de chef et envoie en exil son rival Ela. Notre expatrié préhistorique échappe de peu à une horde d’hommes singes en furie (des acteurs recouverts de poils et de masques rigides grotesques) puis rencontre la belle Isa au brushing impeccable (Elvire Audray) et accepte de rejoindre sa tribu, tandis que Vood décide d’imposer son règne de terreur sur la vallée toute entière.

Les blonds sont les gentils, les bruns les méchants, le spectateur peut donc tranquillement suivre l’intrigue sans crainte du moindre mal de tête. Et lorsque La Guerre du fer s’essaie aux dialogues d’une haute portée philosophique, l’effet comique est garanti. Notamment quand Eastman, à peu près aussi exalté que dans Les Nouveaux barbares, déclame « l’aigle ne s’abaisse pas à tuer le serpent, sauf lorsqu’il sort du bois ». Ou lorsque le sage Mogo (William Berger) affirme avec aplomb : « La liberté, les armes ont le pouvoir de te la rendre, mais elles ont aussi le pouvoir de te l’enlever ».

« L'aigle ne s'abaisse pas à tuer le serpent… »

Co-écrit par cinq auteurs (dont le réalisateur lui-même), le scénario ne cherche pas midi à quatorze heures et assure le service minimum, ne s’égayant que trop rarement de mini-séquences horrifiques dignes d’Umberto Lenzi, comme cette agression de nos héros par des troglodytes lépreux qui ressemblent comme deux gouttes d’eau aux zombies de Virus cannibale (chassez le naturel…) ou cette vision furtive d’un cadavre féminin défiguré et amputé d’un bras. L’étrange bande originale ethnique de Guido et Maurizio de Angelis (La Montagne du dieu cannibale, La Mort au large) puise son inspiration un peu au hasard, à mi-chemin entre les chœurs à la Ennio Morricone, les percussions africaines et les cordes indiennes. Sans la magie de John Milius, sans le réalisme de Jean-Jacques Annaud, sans les dinosaures de Ray Harryhausen, cette aventure préhistorique n’a finalement pas grand-chose pour séduire, si l’on excepte quelques accortes jeunes filles en peaux de bête. Bref, encore un film fauché et sans ambition qui ne rend guère justice à la magnifique affiche conçue pour le promouvoir à l’époque.

© Gilles Penso

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TARZAN L’HOMME SINGE (1932)

Cette adaptation libre des écrits d'Edgar Rice Burroughs a transformé Johnny Weismuller en superstar de la jungle

TARZAN THE APE MAN

1932 – USA

Réalisé par W.S. Van Dyke

Avec Johnny Weissmuller, Maureen O’Sullivan, C. Aubrey Smith, Neil Hamilton, Doris Lloyd, Ivory Williams, Forrester Harvey

THEMA EXOTISME FANTASTIQUE I THEMA TARZAN

Tarzan l’homme singe n’est certes pas la première transposition à l’écran des aventures du héros d’Edgar Rice Burroughs (il y eut notamment la version de Scott Sidney en 1918 et deux serials avec Frank Merrill en 1928 et 1930) mais c’est celle qui marqua le plus durablement les mémoires. A tel point que le film de W.S. Van Dyke demeure la référence absolue en la matière, un peu comme l’est le Frankenstein de James Whale vis à vis du roman de Mary Shelley. Dans une Afrique de carte postale, James Parker et son associé Harry Holt se mettent en quête d’un cimetière d’éléphants, autrement dit une inestimable réserve d’ivoire, tandis que débarque Jane, la fille de Parker, bien décidée à s’installer sur le continent. La première partie du film souffre de l’insertion très artificielle de stock-shots ethniques (provenant du Trader Horn réalisé par Van Dyke l’année précédente) au beau milieu de plans tournés en studio. Le pire en la matière est probablement atteint lorsque les comédiens interagissent avec les indigènes via des transparences désarmantes de maladresse. Ni la lumière, ni le décor ne raccordent. Même les proportions des personnages sont hasardeuses.

Mais ce travers disparaît lorsque notre expédition s’enfonce dans la jungle, car dès lors le fantastique prend largement pas sur le réalisme. Face aux montagnes escarpées qui se dressent, Parker s’exclame, lyrique : « Pour avoir bâti un telle muraille, notre mère la nature devait avoir un grand secret à cacher ». Au moment de l’escalade (dans un beau décor en matte painting), l’un des porteurs tombe dans le vide, et inaugure l’un des gimmicks les plus douteux de la série : le sacrifice des indigènes, visiblement quantité négligeable. D’ailleurs, après cette chute mortelle, la première réaction de Holt sera de se demander quel était le contenu de sa sacoche ! Alors que les périls s’accumulent, le désormais célèbre cri de Tarzan retentit, et notre bel homme singe enlève Jane. L’idylle qui s’amorce démarre de fort rude manière, à travers un dialogue passé depuis à la postérité : « toi Jane, moi Tarzan ». le scénario n’explique jamais l’origine de cet homme sauvage, l’intégrant comme un des éléments étranges de cette Afrique imaginaire.

Gorille contre éléphants

Des séquences d’anthologies ponctuent régulièrement le film, notamment la traversée d’un fleuve empli d’hippopotames et de crocodiles agressifs, l’attaque des pygmées, le combat contre le guépard, la chevauchée à dos d’éléphant (un spécimen d’Asie affublé de fausses oreilles !), la bataille contre un couple de lions, et surtout un climax hallucinant au cours duquel nos héros sont jetés en pâture à un gorille anthropophage dans une caverne jusqu’à ce qu’une charge d’éléphants ne les sauve en détruisant le village. Grandiose, impressionnant, le spectacle annonce de nombreux motifs visuels de King Kong et s’achève dans le mythique cimetière des éléphants. La prestation brute de Johnny Wessmuller, son physique d’athlète et ses acrobaties vertigineuses tranchent avec le charme mutin de Maureen O’Sullivan. Assurément, leur couple est une des plus belles trouvailles de la MGM, et Tarzan l’homme singe connaîtra plusieurs séquelles à succès.

© Gilles Penso

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LARA CROFT : TOMB RAIDER – LE BERCEAU DE LA VIE (2003)

Cette séquelle n'élève guère le niveau et prouve une fois de plus que Jan de Bont est bien meilleur directeur de la photographie que réalisateur

LARA CROFT – TOMB RAIDER : THE CRADLE OF LIFE

2003 – USA

Réalisé par Jan de Bont

Avec Angelina Jolie, Gerard Butler, Ciaran Hinds, Chris Barrie, Noah Taylor, Djimon Hounsou, Til Schweiger, Simon Yam

THEMA EXOTISME FANTASTIQUE

Drôle d’idée d’avoir confié ce second Tomb Raider à Jan de Bont. Car si le premier long-métrage de l’ex-chef opérateur hollandais, Speed, était une explosive réussite, et si Twister entretenait encore l’illusion grâce à une poignée de séquences d’action inventives, les piteux Speed 2 et Hantise marquaient clairement les limites de ses capacités artistiques. Avec ce Berceau de la vie, hélas, le cinéaste s’enterre un peu plus dans la médiocrité. Pourtant, le premier opus réalisé par Simon Wincer n’avait pas placé la barre très haut. Au fil d’une intrigue rudimentaire promenant ses protagonistes en Grèce, en Chine et en Afrique, Lara Croft découvre dans un temple antique englouti par les flots l’orbe d’Alexandre le Grand. Mais le sinistre docteur Reiss, spécialiste des armes bio-chimiques, envoie ses sbires pour lui dérober cette sphère qui renferme les coordonnées du Berceau de la Vie et de son redoutable secret : la fameuse Boîte de Pandore de la mythologie, qui contient des germes capables d’anéantir l’humanité tout entière. Pour contrer les plans de ce savant fou dénué de scrupules, Lara est contrainte de faire équipe avec Sheridan, son ancien amant, un ex-agent du MI-6 qui croupit en prison…

Ni pire ni meilleure que le précédent Tomb Raider, cette séquelle continue tranquillement de massacrer la franchise initiée par la marque Eidos. Le ratage en bonne et due forme se poursuit donc, malgré les indéniables qualités du casting. Angelina Jolie demeure en effet l’incarnation idéale du sex-symbol numérique imaginé par Toby Gard, Gerard Butler interprète un partenaire masculin tout à fait à la hauteur grâce à son fort charisme, et Ciaran Hinds, futur César de la prodigieuse série Rome, est un super-vilain très honorable. Mais le potentiel de ces comédiens en béton armé – auxquels s’ajoute un Djimon Housou terriblement sous-exploité – est ruiné par les piètres qualités du scénario et de la mise en scène. Régulièrement, pour relancer l’intérêt, le film se pare de séquences d’action tour à tour grotesques (l’échappée de Lara sur le dos d’un requin), inutiles (la poursuite à moto entre notre héroïne et Sheridan) ou sans la moindre originalité (les multiples fusillades qui ponctuent le métrage).

Sur les traces d'Indiana Jones

Étant donné que ce Tomb Raider, comme le précédent, marche sans vergogne sur les traces de la saga Indiana Jones, Jan de Bont s’est offert les services de Michael Kahn (le monteur attitré de Steven Spielberg) et d’Alan Silvestri (compositeur fétiche de Robert Zemeckis), sans que son métrage n’y gagne quoi que ce soit en panache. Au cours du climax, les protagonistes sont attaqués au beau milieu d’une forêt souterraine inquiétante par les « Gardiens de la Nuit », autrement dit des espèces de Trolls géants en 3D dont le visage est constitué d’une immense gueule carnassière et dont les membres évoquent les branches des arbres desquels ils surgissent, apparaissant et disparaissant façon Predator. La séquence est réussie, et techniquement impressionnante, mais elle tombe comme un cheveu gras dans la soupe réchauffée de cette aventure fantastico-exotique sans éclat.

© Gilles Penso

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LARA CROFT : TOMB RAIDER (2000)

Angelina Jolie est la parfaite incarnation en chair et en os de Lara Croft… Mais un bon casting ne suffit pas à faire un bon film

LARA CROFT : TOMB RAIDER

2000 – USA

Réalisé par Simon West

Avec Angelina Jolie, Iain Glen, Daniel Craig, Jon Voight, Noah Taylor, Richard Johnson, Chris Barrie, Julian Rhind-Tutt

THEMA EXOTISME FANTASTIQUE

Version féminine, violente et profondément fantasmatique d’Indiana Jones, Lara Croft est une archéologue mercenaire créée en 1996 par Toby Gard pour le jeu « Tomb Raider » (autrement dit « Pilleur de Tombes », ce qui n’est pas sans évoquer le titre Raiders of the Lost Ark). Phénomène de société dépassant largement le cadre du jeu vidéo qui fut lui-même décliné en une demi-douzaine d ‘épisodes, cette pin-up digitale est apparue dans des magazines de mode, des spots publicitaires, des comic books, des calendriers, des romans… Il était inévitable que tôt ou tard, la belle aventurière poursuive ses exploits sur grand écran. Trouver la comédienne idéale pour entrer dans la peau de Lara Croft ne fut pas une mince affaire, et il faut avouer que le choix d’Angelina Jolie est un véritable coup de génie. Hélas, c’est bien là le seul éclat d’un film brouillon et tonitruant dirigé sans génie par Simon West, signataire jusqu’alors du divertissant Les Ailes de l’enfer et du morne Déshonneur d’Elizabeth Campbell. Mais l’échec de Tomb Raider n’est sans doute pas à mettre à son seul actif. Car nous sommes typiquement en présence d’un pur produit marketing entravé dans ses choix artistiques par le nombre de décisionnaires ajoutant leur grain de sel jusqu’à ôter au film toute possibilité de posséder sa propre personnalité.

La séquence d’introduction, prometteuse, montre la riche exploratrice affronter dans son manoir un impressionnant robot en 3D (surnommé Simon d’après le prénom du réalisateur). Il s’agit en fait d’un exercice de remise en forme, mais bientôt les vrais dangers pointent le bout de leur nez. Car Lara, fille du riche aristocrate Lord Henshingly Croft disparu dans les années 80, a hérité de lui, entre autres trésors archéologiques, d’une horloge mystérieuse et antique. Or cet artefact est fortement convoité par une secte secrète, les Illuminati, qui compte l’acquérir pour trouver un ancien talisman censé leur offrir la possibilité de contrôler le temps. Etant donné que les planètes de notre système solaire sont en train de s’aligner selon une géométrie spécifique qui n’intervient que tous les 5000 ans, la quête des Illuminati prend un caractère urgent. Pour les contrer, Lara utilise un message que son père avait rédigé à son attention… Et le père en question, autre belle idée de casting, est interprété par le charismatique Jon Voight, qui n’est autre que le véritable géniteur d’Angelina Jolie. Celle-ci partage également l’affiche avec Daniel Craig, futur James Bond endossant ici la défroque d’un aventurier buriné nommé Alex West (du nom du père du réalisateur). 

Un ratage à 80 millions de dollars

Il y avait donc là un beau potentiel, mais le film se perd rapidement dans son accumulation de séquences d’action outrancières sans s’avérer capable de la moindre construction dramatique. Dans cet océan de confusion surnagent quelques morceaux de bravoure intéressants, notamment le combat de Lara dans un tombeau souterrain contre une statue de Brama à quatre bras, réminiscence de la déesse Kali du Voyage fantastique de Sinbad. Tourné principalement aux studios Pinewood de la saga James Bond pour un budget de 80 millions de dollars, Tomb Raider remporta un honorable succès, entraînant rapidement la mise en chantier d’une séquelle.

 

© Gilles Penso

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RUNAWAY L’ÉVADÉ DU FUTUR (1984)

Sous la direction de Michael Crichton, Tom Selleck interprète un policier du futur spécialisé dans les robots déviants

RUNAWAY

1984 – USA

Réalisé par Michael Crichton

Avec Tom Selleck, Cynthia Rhodes, Gene Simmons, Kirstie Alley, Stan Shaw, G.W. Bailey, Joey Cramer, Chris Mulkey

THEMA FUTUR I ROBOTS

Pour son cinquième long-métrage en tant que réalisateur, Michael Crichton décide de reprendre la thématique clef de Mondwest, autrement dit la révolte des robots contre les humains. Mais ici, la donne a changé : l’avarie des machines est d’origine criminelle, et un homme se cache derrière l’enfer mécanique. L’intrigue de Runaway se déroule dans un futur appréhendé de manière très réaliste. Les véhicules et les buildings n’ont rien de foncièrement fantaisistes, et les robots qui se sont installés partout comme auxiliaires, assistants ou domestiques des citoyens n’ont rien d’anthropomorphique. Ce sont des appareils purement fonctionnels, de formes souvent cubiques, montés sur roulettes, munis d’appendices divers, mais dotés en revanche d’une indéniable intelligence.

Le sergent Jack Ramsay (Tom Selleck, superstar de la série Magnum que Crichton fit déjà jouer dans Morts suspectes) est un policier spécialisé dans les « déviants », autrement dit les robots qui se dérèglent et troublent l’ordre public. Flanqué d’une nouvelle partenaire (Cynthia Rhodes), il constate des accidents de plus en plus fréquents, qui entraînent parfois des pertes humaines. Son enquête lui permet de découvrir que les robots coupables de ces exactions ont été munis d’une puce spéciale provoquant leur agressivité. Le responsable est un certain Charles Luther (Gene Simmons), redoutable criminel qui compte monnayer ces puces auprès de la mafia ou des terroristes. Dès que Ramsay se met en travers de son chemin, l’homme n’hésite pas à déployer un arsenal high-tech particulièrement destructeur…

L'attaque des araignées-robots

Beaucoup plus axé sur l’action que les films précédents de Michael Crichton, Runaway est très généreux en morceaux d’anthologie spectaculaires et inédits, mettant à contribution des gadgets extrêmement cinégéniques: un pistolet dont les balles à tête chercheuse foncent à travers les rues jusqu’à atteindre leur cible, des « mines trotteuses » qui glissent sur l’autoroute pour faire exploser les voitures, et surtout une nuée d’araignées robots munies de crocs au vitriol, lesquelles nous gratifient d’un climax pour le moins mouvementé (Steven Spielberg s’en inspirera lui-même pour l’une des scènes clefs de Minority Report). Pour coller au cadre futuriste du film, Jerry Goldsmith se fend pour la première fois d’une partition intégralement synthétique. L’initiative est audacieuse, mais il faut avouer que le résultat n’est guère concluant, le génial compositeur d’Alien et La Planète des singes n’étant jamais mieux servi que par une formation classique. Le film lui-même ne fait pas toujours dans la dentelle, taillant un peu à la serpe la caractérisation de ses personnages au profit d’une profusion de cascades et d’effets pyrotechniques. Mais Runaway s’avère diablement distrayant et ne connaît aucune perte de rythme. Saluons également son casting judicieux. Tom Selleck excelle dans un rôle d’inspiration hitchcockienne (c’est un policier en proie au vertige comme James Stewart dans Sueurs froides) et Gene Simmons sait inquiéter d’un seul regard (Crichton le sélectionna d’ailleurs sur ce seul critère !).

© Gilles Penso  

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MORTS SUSPECTES (1978)

Michael Crichton passe derrière la caméra pour adapter un thriller de Robin Cook qui révèle les secrets innommables d'une clinique bien sous tous rapports

COMA

1978 – USA

Réalisé par Michael Douglas

Avec Genevieve Bujold, Michael Douglas,Rip Torn,Elisabeth Ashley, Richard Widmark, Lois Chiles, Harry Rhodes, Harry Barton

THEMA MEDECINE EN FOLIE

Morts suspectes marque la rencontre entre deux sommités de la fiction médicale : l’auteur/réalisateur/ producteur Michael Crichton et l’écrivain Robin Cook, à l’origine du roman « Coma » transposé ici à l’écran. La chirurgienne Susan Wheeler (Geneviève Bujold) et son chef de service Mark Bellows (Michael Douglas), qui exercent au Boston Memorial Hospital, forment un couple qui bat de l’aile. Tandis qu’il lui reproche de vouloir à tout prix porter la culotte, elle déplore son machisme patent. Un jour, Nancy Grinley (Loïs Chiles, future héroïne de Moonraker), une amie de Susan, vient subir un avortement thérapeutique. Alors qu’il s’agit d’une intervention banale, elle sombre dans le coma sans explication. Susan mène l’enquête et découvre que plusieurs cas similaires se sont déclarés dans cet hôpital, des opérations bénignes se soldant toutes par des comas irréversibles. Enfreignant le règlement interne pour obtenir des informations, Susan finit par se mettre à dos le docteur Harris (Richard Widmark), directeur de l’hôpital, qui lâche en aparté un inénarrable « les bonnes femmes, quelle plaie ! », puis exige la visite de la trop curieuse chirurgienne chez un psychiatre. « Un état de stress assorti de paranoïa », conclue ce dernier. Mais peu après, un autre malade, Sean Murphy (ce bon vieux Tom Selleck), connaît le même sort que Nancy, et tous deux finissent par passer l’arme à gauche.

Susan se demande si du monoxyde de carbone n’est pas utilisé pour tuer discrètement les patients dans la salle d’opération. Sa théorie du complot semble se confirmer lorsque le responsable de l’entretien de l’hôpital, qui s’apprêtait à lui faire des révélations, est retrouvé assassiné. Notre héroïne elle-même est bientôt prise en chasse par le tueur, dans une série de lieux aux multiples possibilités visuelles et dramatiques : conduits sinistres et claustrophobiques, amphithéâtre où des diapositives aveuglent momentanément le poursuivant, morgue où pendent dans des sacs des cadavres à perte de vue… Un gigantesque trafic d’organes se cache derrière tous ces mystères, et la tension continue de croître jusqu’à un excellent suspense final.

Un avant-goût de la série Urgences

Le film tire sa force de son réalisme, grâce à la double expertise de Cook et Crichton. La rigueur scientifique des méthodologies médicales, le descriptif de la politique interne de l’hôpital, les coucheries, les rivalités entre praticiens (« les chirurgiens ne connaissent rien à l’anesthésie ») annoncent les composantes de la série Urgences. Dommage que la mise en scène soit si académique, évacuant tout parti pris artistique, comme dans un téléfilm des années 70. Même la musique de Jerry Goldsmith est sans éclat, notamment dans l’embarrassante scène « idyllique » du week-end à la mer. Mais la fin rattrape toutes ces carences, et le décor hallucinant du Jefferson Institute, où des centaines de corps éclairés par une lumière ultraviolette sont suspendus par un enchevêtrement de câbles comme des marionnettes au bout de ficelles, est encore dans toutes les mémoires. Cette excellente œuvre paranoïaque, qui évoque les meilleurs films de Peter Hyams, donne à Ed Harris son premier rôle, celui d’un interne en pathologie.


© Gilles Penso

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MONDWEST (1973)

Dans un parc d'attractions du futur, les robots se détraquent et se mettent à agresser les visiteurs !

WESTWORLD

1973 – USA

Réalisé par Michael Crichton

Avec Richard Benjamin, James Brolin, Yul Brynner, Alan Oppenheimer, Norman Bartold, Victoria Shaw, Dick Van Patten

THEMA ROBOTS I FUTUR

C’est en découvrant le buste animatronique d’Abraham Lincoln dans un parc Disney que l’écrivain Michael Crichton eut l’idée de Mondwest. Son envie initiale fut d’en tirer un roman, mais le potentiel cinématographique d’un tel sujet le poussa à en écrire un scénario, la MGM acceptant de lui en confier la réalisation à condition qu’il ne dépasse pas un budget d’1,5 million de dollars. Mondwest se déroule dans un futur proche. La robotique ayant atteint des progrès considérables, les riches touristes ont désormais la possibilité de passer des vacances originales à Delos, un complexe de loisirs dans lequel les androïdes remplacent les humains. Trois univers ultra-réalistes s’offrent aux clients : le moyen âge, la Rome antique et le Far West. C’est cette dernière option que choisissent Peter et John, deux businessmen de Chicago en mal de sensations fortes et de dépaysement.

Tous les clichés inhérents au western y sont réunis, et Michael Crichton en profite pour aborder frontalement un genre cinématographique qui lui tient à cœur (ce que prouvera La Grande attaque du train d’or qu’il réalisera quelques années plus tard). Bientôt, nos deux hommes sont défiés par un tireur solitaire, incarné avec froideur par Yul Brynner, lequel arbore exactement le même look que dans Les Sept mercenaires. Il s’agit bien entendu d’un robot, que l’on peut abattre impunément, puisque les techniciens de Delos réparent les machines toutes les nuits afin de les rendre opérationnelles dès le lendemain. La mise en scène alterne d’ailleurs des séquences très cliniques situées dans les centres de contrôle immaculés avec les vacances bigarrées des différents protagonistes. Voir ces hommes en blouse blanche déclencher avec un sérieux papal une bagarre de saloon ou une séquence de séduction médiévale a quelque chose de délicieusement surréaliste.

Psychose mécanique

Mais bientôt, une avarie se manifeste. Les pannes chez les robots, minimes et conformes aux prévisions jusqu’alors, s’avèrent de plus en plus fréquentes. « Nous avons affaire à un processus qui rappelle une maladie infectieuse se transmettant de station en station » constate un scientifique. « Une psychose mécanique ? » avance un de ses confrères. Probablement, car les robots se mettent bientôt à agresser les touristes, quand ils ne les tuent pas purement et simplement. La panique s’empare alors des humains, soudain impuissants face à cette révolte imprévue. Gisant dans un ruisseau, le trône d’une statue antique crée dès lors l’analogie entre la chute de l’Empire Romain et celle d’une civilisation moderne trop confiante en sa technologie. Mondwest porte en germe les thèmes de Jurassic Park, narrant lui aussi la catastrophe provoquée par le dysfonctionnement d’un parc d’attractions futuriste. Quant à Yul Bryner, inoubliable en robot tueur opiniâtre au regard infra-rouge, il servit sans nul doute d’inspiration à James Cameron et Arnold Schwarzenegger pour la création du cyborg assassin de Terminator. Réussite indiscutable et succès immédiat, Mondwest incita Crichton à poursuivre ses expériences de metteur en scène avec des œuvres aussi passionnantes que Morts suspectes, Looker ou Runaway.

© Gilles Penso

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EXCALIBUR (1981)

John Boorman adapte la légende du Roi Arthur avec emphase en se laissant influencer par les écrits de Tolkien

EXCALIBUR

1981 – GB

Réalisé par John Boorman

Avec Nigel Terry, Gabriel Byrne, Helen Mirren, Nicholas Clay, Nicol Williamson, Cherie Lunghi, Liam Neeson, Paul Geoffrey 

THEMA HEROIC FANTASY

Après DélivranceL’Exorciste 2 et Zardoz, John Boorman se mit en tête d’adapter « Le Seigneur des Anneaux ». Dans l’incapacité d’en récupérer les droits, il se tourna vers les légendes arthuriennes, et si son Excalibur est une adaptation fidèle du classique « La Morte Darthur » de Sir Thomas Malory, l’influence de Tolkien y est palpable. Somptueux d’un bout à l’autre, magnifiquement mis en lumière par Alex Thomson et en musique par Trevor Jones, le huitième long-métrage de Boorman choisit comme pivot le personnage de Merlin (Nicol Williamson), un magicien qui fait alterner les discours sentencieux et le cynisme désabusé. Au service du roi Uther Pendragon (Gabriel Byrne), il lui remet la mythique épée Excalibur et lui permet de prendre l’apparence du duc de Cornouailles pour abuser de son épouse Igraine (Katrine Boorman). De cette union naît Arthur, que Merlin enlève en déclarant : « l’avenir a pris racine dans le présent ». Pris dans une embuscade, Uther plante Excalibur dans un rocher avant de mourir. Dès lors, la prophétie annonce que celui qui retirera l’épée de la pierre deviendra roi.

Des années plus tard, des tournois s’organisent pour que le vainqueur gagne le droit d’essayer d’arracher Excalibur à son socle naturel. Nul n’y parvient, jusqu’au jour où le jeune écuyer Arthur (Nigel Terry) ne la retire accidentellement du rocher. Proclamé roi, Arthur épouse Guenièvre (Cherie Lunghi) et fait bâtir le château Camelot avec sa fameuse table ronde. La paix et l’harmonie reviennent dans le royaume, mais Merlin recommande une certaine prudence : « Le bien est indissociable du mal », dit-il. Le trouble couve en effet sous l’apparat de la sérénité. Tandis que Guenièvre tombe amoureuse du chevalier Lancelot (Nicholas Clay), Morgane (Helen Mirren), demi-sœur d’Arthur, s’intéresse de près à la magie de Merlin et rêve de « trouver un homme pour enfanter un dieu ». Utilisant la même ruse qu’Uther, elle s’accouple avec Arthur et donne naissance à un fils, Mordred. Arthur en ressort affaibli, et donne à ses chevaliers comme ordre ultime de retrouver le Graal. Tous échouent, sauf Perceval (Paul Geoffrey) qui continue la quête coûte que coûte. Entre-temps, Mordred (Robert Addie) devient un homme et réclame le trône, tandis que la terreur et la misère s’emparent du royaume. Lorsque Perceval trouve enfin le Graal et le porte aux lèvres de son roi, l’espoir revient, et la dernière bataille se prépare…

L'épée surgie des eaux

On ne compte plus les séquences de pure magie qui émaillent Excalibur : l’épée étincelante qui surgit des eaux, le cheval d’Uther qui galope sur une mer de brume, l’apparition de la Dame du Lac, Lancelot affrontant son double, Morgan et Merlin pénétrant dans la caverne du dragon, l’arbre aux pendus, le duel final devant la lune rouge sang… Quant à la chevauchée d’Arthur aux accents emphatiques du Carmina Burana, c’est une de ces fusions sublimes entre la musique classique et le spectacle cinématographique comme il en existe peu, comparable au « Zaratoustra » de 2001 ou aux Valkyries d’Apocalypse Now. « Je ne suis pas né pour être un homme mais pour être le tissu de la mémoire future » déclare Arthur au cours du dénouement. On pourrait en dire autant du film tout entier, tant il marqua les mémoires.

© Gilles Penso

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