DÉJÀ VU (2006)

Tony Scott combine avec beaucoup d'audace les codes du cinéma d'action avec le thème du voyage dans le temps

DEJA VU

2006 – USA

Réalisé par Tony Scott

Avec Denzel Washington,Paula Patton, Jim Caviezel, Val Kilmer, Adam Goldberg, Bruce Greenwood, Erika Alexander

THEMA VOYAGES DANS LE TEMPS

En découvrant le scénario de Déjà vu, œuvre de Bill Marsilli et Terry Rossio, Jerry Brukheimer pensa à son vieux complice Tony Scott, dont il produisit cinq blockbusters. Fort heureusement, le frère du grand Ridley a décidé de ne pas réitérer les expériences filmiques indigestes et maniérées de son opus précédent, Domino, pour proposer une mise en scène nerveuse et instinctive bien plus adaptée au sujet de Déjà vu. Situé en pleine Nouvelle-Orléans post-Katrina, le film s’ouvre sur l’explosion d’une bombe ravageant un ferry plein à craquer. Dépêché sur place, l’agent Doug Carlin fait le lien entre cet attentat et le meurtre de Claire Kuchever, une jeune femme dont la mort semble remonter à deux heures avant la déflagration. Pour l’aider dans ses investigations, le FBI lui donne accès à un dispositif top secret permettant d’ouvrir une « fenêtre sur le temps ». Le principe consiste à visionner sous tous les angles possibles les événements survenus quatre jours dans le passé. Bientôt, Carlin comprend qu’il n’a pas affaire à un simple dispositif de vidéo-surveilance mais à une véritable machine à remonter le temps. Dès lors, il décide de faire lui-même le grand saut pour enrayer l’attentat du ferry et sauver cette jeune femme dont il est en train de tomber amoureux…

Peut-on changer le destin ? Telle est la grande question soulevée par ce film aux rebondissements incessants, sollicitant sans cesse l’attention du spectateur pour s’assurer de sa pleine participation. Les indices énigmatiques collectés tout au long de la première partie du récit (un message sur un répondeur, du linge ensanglanté dans une poubelle, une maison détruite) ne trouvent ainsi leur sens qu’à l’occasion d’une seconde lecture, en un gratifiant jeu de va et vient entre les causes et les effets. Pour donner un maximum de crédit à ce scénario non exempt d’incohérences, Scott s’est entouré de comédiens en béton armé. Denzel Washington, à qui le cinéaste avait déjà offert des rôles magnifiques dans USS Alabama et Man on Fire, nous offre une prestation à fleur de peau emportant en quelques secondes l’adhésion du public. Paula Patton, la belle défunte à qui le destin va peut-être offrir une seconde chance, est une véritable révélation, dans le délicat registre de la fragilité, de la frayeur et de l’incrédulité.

Course contre le temps

Jim Caveziel, déjà familier avec les paradoxes temporels grâce à Fréquence interdite, se livre ici à un contre-emploi saisissant. Quant à Adam Goldberg, il incarne avec beaucoup de justesse un scientifique pris dans les remous d’une crise de conscience. Seul Val Kilmer, plus bouffi et fatigué que jamais, se contente de jouer les utilités, dans le rôle d’un agent du FBI insipide. L’action n’est pas en reste dans Déjà vu. En la matière, la séquence la plus étonnante est une poursuite de voiture à bord d’un Humvee futuriste qui se situe dans deux espaces temporels différents, le tout sur une autoroute en plein trafic. Les véhicules y voltigent et y explosent plus que de raison, en une chorégraphie pyrotechnique à couper le souffle. Mais derrière ses apparats de superproduction high-tech et survitaminée, Déjà vu est avant tout une histoire d’amour qui franchit allègrement les barrières de l’espace et du temps.

© Gilles Penso

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MORTUARY (2005)

Tobe Hooper nous raconte une étrange histoire de contamination qui semble trouver ses racines chez H.P. Lovecraft

MORTUARY

2005 – USA

Réalisé par Tobe Hooper

Avec Dan Byrd, Stephanie Patton, Denise Crosby, Alexandra Adi, Rocky Marquette, Courtney Peldon, Bug Hall, Tarah Peige

THEMA VEGETAUX I ZOMBIES I FREAKS

Auteurs du remake de Toolbox Murders, Jace Anderson et Adam Gierasch retrouvent Tobe Hooper pour une histoire à mi-chemin entre l’univers de H.P. Lovecraft, les films de zombies et L’Invasion des profanateurs de sépultures. Jamie et Jonathan Doyle (Stephanie Patton et Dan Byrd) emménagent dans la petite ville de Santa Llorana, et prennent possession d’une maison sinistre avec leur mère Leslie (Denise Crosby), qui vient d’accepter un travail d’entrepreneur de pompes funèbres. En nettoyant ses instruments, Leslie se coupe la main et quelques gouttes de sang coulent au sol en défiant les lois de la physique, se déployant comme une plante grimpante à la croissance accélérée. Ce n’est que le prélude d’une série d’événements insolites. Tandis que Jonathan voit des silhouettes courir furtivement dans le cimetière, Leslie découvre dans une ancienne crypte une épitaphe empruntée à « L’appel de Cthulhu » de Lovecraft : « Ce qui est trépassé ne reposera pas à tout jamais. En cette étrange éternité, même la mort peut s’arrêter. » Bientôt, deux adolescents portés disparus refont surface, agissant comme des morts-vivants et crachant des flots de sang. Puis ce sont les cadavres eux-mêmes qui se raniment, contaminés par une moisissure envahissante. Tous ces événements auraient-ils un rapport avec la légende de Ben Fowler, descendant difforme d’une famille de croque-morts censé vivre dans le cimetière ?

Dès les premières minutes du film, la partition de Joseph Conlan, lancinante et synthétique, évoque l’atmosphère des films de John Carpenter. Mortuary nous renvoie d’ailleurs directement au cinéma d’épouvante des années 80, souvent maladroit et peu subtil mais non exempt de charme. Et si le personnage de Ben Fowler, qui cache sa laideur dans une antre emplie de restes humains, semble cligner de l’œil vers Leatherface, Mortuary retrouve surtout le schéma de L’Invasion vient de Mars : les adultes qui représentent l’autorité sont contaminés, et les héros adolescents ne peuvent compter que sur eux-mêmes.

La bête dans le puits

Plusieurs seconds rôles pittoresques égaient le métrage, en particulier l’élu hilare et détestable (Greg Travis) qui félicite Leslie d’avoir choisi un endroit aussi stratégique pour installer sa petite entreprise (proche de l’autoroute la plus dangereuse de l’état et d’une maison de retraite !), le shérif bègue et incompétent (Michael Shamus Wiles) et la patronne du café, ex-hippie, qui affirme avec aplomb : « j’ai complètement perdu la mémoire entre les présidents Kennedy et Reagan, à cause du LSD et de la CIA ». Pour autant, Mortuary n’est pas une parodie, contrairement à ce que laissait penser la promotion française s’encombrant d’une accroche grassement référentielle : « Massacre l’été dernier au sous-sol dans la dernière maison du cimetière à gauche de la colline. » A vrai dire, le film de Hooper ne sait pas trop sur quel pied danser, alternant les ambiances sinistres, les clins d’œils humoristique, les effets gore et des images de synthèse bas de gamme visualisant le monstre dans le puits à l’origine de tout (une plante carnivore qui évoque le Sarlaac du Retour du Jedi). Mortuary eut donc du mal à trouver son public et passa quelque peu inaperçu.

© Gilles Penso

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LES REVOLTES DE L’AN 2000 (1976)

Sur une île isolée de la Méditerranée, une mutation a transformé tous les enfants en assassins impitoyables

LOS NIÑOS / QUIEN PUEDE MATAR A UN NIÑO ?

1976 – ESPAGNE

Réalisé par Narciso Ibanez Serrador

Avec Lewis Fiander, Prunella Ransome, Antonio Iranzo, Miguel Narros, Maria Luisa Arias, Marisa Porcel, Juan Cazalilla

THEMA ENFANTS

Les Révoltés de l’an 2000 : derrière ce titre français pataud, qui laisse imaginer un thriller de science-fiction post-apocalyptique, se cache une perle rare signée par un metteur en scène atypique. Narciso Ibanez Serrador est en effet spécialisé dans les productions pour le petit écran, mais chaque fois qu’il s’en échappe, c’est pour s’aventurer sur un terrain cinématographique peu balisé. Nous lui devons ainsi La Résidence, un « giallo » ibérique vénéneux précurseur des travaux de Dario Argento. Le titre original des Révoltés de l’an 2000 (Quien puede matar a un niño ?, littérallement « Qui peut tuer un enfant ? ») est autrement plus explicite. Il fut d’ailleurs traduit tel quel en Grande-Bretagne (Who Can Kill a Child ?), les Américains préférant les plus sobres Trapped (« Piégé ») ou Island of the Damned (« L’île des Damnés », référence évidente au Village des damnés de Wolf Rilla).

Inspirée du roman « El Juego de los Niños » de Juan José Plans, l’intrigue s’installe sur une petite île perdue de Méditerranée. Là, un couple de touristes britanniques, dont la femme est enceinte, découvre que les enfants semblent avoir subi une mutation psychologique violente. En effet, ils se mettent à tuer méthodiquement tous les adultes, comme s’il s’agissait pour eux d’un simple jeu. La structure du scénario et plusieurs séquences évoquent beaucoup Les Oiseaux : un prologue assez long présentant le couple vedette tout en disséminant de petits indices avant-coureurs, l’arrivée sur l’île, une succession d’attaques de plus en plus révélatrices, la vision soudain terrifiante d’une multitude d’enfants agglutinés au bout d’une rue (équivalent des centaines de corbeaux accumulés sur la cage à poule chez Hitchcock, mais souligné ici par un thème proche de celui des Dents de la mer), et l’attaque finale dans la maison transformée en refuge.

Un rythme faussement paisible

Mais Les Révoltés de l’an 2000 n’a rien d’un plagiat, et sa vision de l’enfance monstrueuse est très éloignée de celle du Village des damnés, avec lequel il semble pourtant présenter de nombreuses similitudes. L’efficacité du film repose sur son rythme faussement paisible, sur sa sobriété et sur son réalisme. Ce parti pris ne rend que plus fortes les scènes choc : les enfants jouant à colin-maillard avec une serpe et le corps d’un vieil homme pendu par les pieds, l’assaut oppressant du dernier refuge des héros, la jeune femme enceinte réalisant que son bébé est en train de la tuer de l’intérieur, ou la bataille finale sur la barque. Le film de Serrador bouscule quelques tabous (le héros n’hésite pas au bout d’un moment à tuer les agresseurs en culotte courte), le malaise étant amplifié par les mines angéliques des petits assassins. La seule véritable faute de goût du film est probablement son générique de début qui, sous prétexte d’expliquer au spectateur que les enfants sont les premières victimes de la folie des hommes, détourne des images documentaires où les enfants sont morts de faim, irradiés, battus… l’intention est claire et compréhensible, mais n’est-ce pas un abus de pouvoir que de se servir crûment de telles images pour servir un propos fictif et métaphorique ?

© Gilles Penso

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LA NURSE (1990)

Un film un peu oublié de William Friedkin qui mérite d'être redécouvert, ne serait-ce que pour la prestation surprenante de Jenny Seagrove

THE GUARDIAN

1990 – USA

Réalisé par William Friedkin

Avec Jenny Seagrove, Dwier Brown, Carey Lowell, Brad Hall, Miguel Ferrer, Natalia Nogulich, Pamela Brull, Gary Swanson

THEMA SORCELLERIE ET MAGIE I VEGETAUX

Quand on réalise en début de carrière des œuvres aussi définitives que French ConnectionL’Exorciste ou Le Convoi de la peur, la comparaison est généralement difficile face aux films ultérieurs. C’est le fameux complexe d’Orson Welles après Citizen KaneLa Nurse en est un bon exemple. Le sujet est original, la mise en scène habile et les comédiens convaincants. Mais de la part de William Friedkin, est-ce suffisant ? Le scénario adapte un roman de Dan Greenburg et prend pour héros Phil (Dwier Brown, second rôle dans Jusqu’au bout du rêve) et son épouse Kate (Carey Lowell, James Bond Girl de Permis de tuer), qui s’installent dans une belle maison californienne en lisière de forêt. Voilà le décor du film. Lorsque Kate donne naissance au petit Jake, le couple se met en quête d’une nourrice, par l’entremise de l’agence « Les Anges Gardiens ». Celle qu’ils sélectionnent, une étudiante férue de sport, meurt mystérieusement dans un accident de vélo. Ils optent alors pour leur second choix, la séduisante Camilla (Jenny Seagrove, future vedette de la comédie romantique Amour sous influence). Camilla s’installe chez eux, s’occupe du bébé à merveille, et la situation semble idéale.

Mais peu à peu, Phil se sent troublé par la présence de la belle nourrice, qui vient même le hanter jusque dans ses rêves érotiques. Un jour, alors qu’elle est seule dans la forêt avec Jake, trois voyous l’agressent. Un arbre immense et inquiétant, dans l’écorce duquel ou pourrait deviner une grimace monstrueuse, s’en prend alors à eux, décapitant, écrasant, dévorant et empalant les assaillants, avant que leurs corps ne soient dévorés par une horde de coyotes. Car Camilla n’est pas une fille comme les autres. Il s’agit d’un esprit de la forêt, doté de pouvoirs surnaturels et adorant un arbre druidique auquel elle sacrifie régulièrement des nouveaux-nés…

Une nounou d'enfer

Sans doute trop frontal, le scénario de La Nurse annonce la couleur dès sa première séquence et nous prive du même coup du doute délicieux qui sied si bien à de nombreux films d’épouvante depuis Rosemary’s Baby. Camilla est-elle une créature maléfique ou tout se passe-t-il dans la tête de parents paranoïaques ? Cette question, le public ne se la pose jamais, et l’intrigue suit dès lors un fil bien linéaire. D’autre part, plusieurs séquences sombreraient carrément dans le ridicule si Friedkin n’y apposait pas la patte du grand réalisateur qu’il n’a jamais cessé d’être. Ainsi parvient-il à nous effrayer avec des visions quasi-surréalistes, comme Phil poursuivi dans les bois par Camilla soudain délivrée des lois de la pesanteur, la nurse étendue nue sur l’arbre vivant qui la caresse du bout des branches sous l’œil d’une meute de coyotes ou ces visages pétrifiés de bébés qui semblent gravés dans l’écorce. La mise en scène transcende du coup un scénario basique et souvent incohérent, et nous gratifie même d’un climax assez mémorable où Phil attaque l’arbre monstrueux à la tronçonneuse, provoquant des geysers de sang à chaque entaille, tandis que Camilla tombe en morceaux en hurlant. « A l’époque, j’avais envisagé ce film comme une sorte de conte des frères Grimm transposé dans le monde moderne », explique Friedkin. « Mais pour être honnête, je ne pense pas qu’il s’agisse d’un film très important dans ma filmographie. La Nurse n’a pas eu beaucoup de succès et peu de gens s’en souviennent aujourd’hui. » Certes, le film est mineur et tout à fait facultatif, mais il se laisse apprécier sans déplaisir. D’autant que Jenny Seagrove a sans doute trouvé là le rôle le plus intéressant de toute sa carrière.

(1) Propos recueillis par votre serviteur en septembre 2017

© Gilles Penso 

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L’ENFER DES ZOMBIES (1979)

Lucio Fulci s'inscrit dans la continuité des travaux de George Romero pour bâtir sa propre mythologie des morts-vivants

ZOMBI 2 / THE ISLAND OF THE LIVING DEAD

1979 – ITALIE

Réalisé par Lucio Fulci

Avec Tisa Farrow, Ian McCulloch, Richard Johnson, Al Cliver, Auretta Gay, Stefania d’Amario, Olga Karlatos

THEMA ZOMBIES

Si George Romero est aux films de zombies ce que John Ford était au western, on peut affirmer sans vergogne que Lucio Fulci est aux zombies italiens ce que Sergio Leone était aux westerns spaghettis. Sa vision transalpine est donc plus brute, plus crue, et si l’aspect socio-politique des films de Romero y est totalement évacué, l’épouvante y prend une dimension différente, plus volontiers ancrée dans les peurs primales, les anciennes croyances et les rites païens. Indûment présenté comme la suite de Zombie (la véritable suite, Le Jour des morts-vivants, ne sera réalisée que six ans plus tard), cet Enfer des zombies ressemble plutôt à une « préquelle », puisqu’il raconte comment les morts se mettent soudain à ressusciter sur l’île de Matoul, au beau milieu des Caraïbes, où sont pratiquées des cérémonies vaudou. Alors qu’Anne Bowles (Tisa Farrow), la fille d’un médecin, et le iournaliste Peter West (Ian McCulloch) mènent l’enquête sur place, les morts-vivants, ramenés à la vie par une intense faim anthropophage, assiègent un hôpital de l’île où se sont terrés les rares survivants d’un épouvantable massacre, puis prennent la mer et finissent par envahir les rues de New-York.

Cette image forte et inquiétante, qui clôt en beauté L’Enfer des zombies, constitue un formidable prologue au chef d’œuvre de Romero, et propose une explication possible de la situation décrite dans Zombie, tout en faisant du coup abstraction des suppositions science-fictionnelles échafaudées dans La Nuit des morts-vivants. Fidèle à son habitude, Fulci se raccroche à un scénario un peu chaotique et désordonné pour égrainer les scènes choc et les séquences gore du meilleur cru. Le prologue est déjà très impressionnant, puisqu’il décrit la lutte entre deux policiers et un zombie colossal à bord d’un navire fantôme accostant à Manhattan. Le mort-vivant finit à la mer où il égorge un requin, puis prend la fuite ! Le meilleur reste à venir, avec l’éveil d’un groupe de zombies conquistadors vieux de plusieurs siècles, sur la fameuse île, qui évoque quelque peu La Révolte des morts-vivants d’Amando de Ossorio et distille la même poésie macabre, sans parler de l’assaut final qui pour sa part tourne à la gigantesque boucherie.

Du grand-guignol à l'état pur

Et puis il y a toujours, chez Fulci, la séquence ultra-gore, où l’excès sanguinolent le dispute à la gratuité totale. Ici, il s’agit de l’œil d’une malheureuse survivante crevé en gros plan et en temps réel par une écharde ! Du grand-guignol à l’état pur, soutenu par les effets de maquillage outranciers de Gianetto de Rossi. L’Enfer des zombies est probablement l’une des plus grandes réussites de Fulci, une œuvre sans concession accompagnée pas à pas par une partition lancinante signée Fabio Frizzi et Giorgio Tucci. Même s’il n’entretient aucun rapport officiel avec la trilogie de George Romero, le film fut titré Zombi 2 en Europe et Zombie aux Etats-Unis. Et dès lors, le coup d’envoi était donné à une série d’imitations italiennes plus ou moins heureuses, signées par des artisans tels qu’Umberto Lenzi (L’Avion de l’apocalypse), Joe d’Amato (La Nuit fantastique des morts-vivants), Marino Girolami (La Terreur des zombies) ou Bruno Mattei (Virus cannibale).

© Gilles Penso

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L’EMPIRE CONTRE-ATTAQUE (1980)

Toutes époques et générations confondues, c'est l'épisode préféré des amateurs de la saga Star Wars

THE EMPIRE STRIKES BACK

1980 – USA

Réalisé par Irvin Kershner

Avec Mark Hamill, Carrie Fisher, Harrison Ford, David Prowse, Frank Oz, Anthony Daniels, Kenny Baker, Billy Dee Williams

THEMA SPACE OPERA I SAGA STAR WARS

L’Empire contre-attaque est probablement le plus riche des trois épisodes de la première trilogie Star Wars. Situé au cœur même du combat entre le bien et le mal, il narre la partie la plus complexe, une espèce d’Acte II au cours duquel les personnages gagnent en profondeur. Luke a perdu de sa naïveté, Solo de son ironie, Leïa de sa froideur. Même Chewbacca semble moins sauvage. Quant à la terrible malfaisance de Vader, elle devient ambiguë, et se relativise à l’annonce d’une entité plus grande, plus puissante et plus maléfique encore. Chassés de la planète Yavin par les forces impériales après la destruction de l’Etoile Noire dans La Guerre des étoiles, les rebelles se sont réfugiés sur Hoth, la planète de glace. Darth Vader les attaque avec les monstrueux robots At-At, et ils doivent à nouveau prendre la fuite. Leïa, Han Solo, Chewbacca et C3P0 abandonnent le quartier général à bord du Faucon Millenium et se dirigent vers Bespin, la planète dans les nuages, où ils sont capturés par l’Empire. Pendant ce temps, Luke Skywalker et R2D2 se rendent sur la planète Dagobah pour y rencontrer Yoda, le maître Jedi, suivant les conseils d’Obi Wan Kenobi. Yoda forme Luke et lui enseigne la force. Mais Luke perçoit l’appel de ses amis et part les retrouver sur Bespin avant la fin de sa formation. Là, Darth Vader l’attend pour lui faire une terrible révélation, l’une des plus marquantes de l’histoire du cinéma.

Le travail conjugué d’Irvin Kershner et George Lucas, respectivement directeur d’acteurs et conteur d’histoire, est prodigieux. Les trois comédiens vedettes, dominés par le talent d’Harrison Ford, parviennent sans peine à sensibiliser des spectateurs pourtant sollicités par des effets spéciaux encore plus spectaculaires que ceux du film précédent. A ce titre, la traversée du champ d’astéroïdes, à couper le souffle, ou l’attaque des At-At, vertigineuses machines de guerre quadrupèdes, font désormais figure de scènes d’anthologie. Cette dernière séquence semble avoir été conçue comme un vibrant hommage aux effets spéciaux de Ray Harryhausen. « Nous tenions absolument à utiliser l’animation image par image de manière inédite par rapport à ce que les spectateurs avaient déjà pu voir par le passé » nous confie l’animateur Phil Tippett. (1)

L'entrée en scène de Yoda

Toute la richesse de cette incroyable saga, portée en germe dans La Guerre des étoiles, s’affirme vraiment au cours de ce second volet. Et si L’Empire contre-attaque n’a rien perdu de sa modernité, contrairement au film précédent qui a pris entre-temps un petit coup de vieux, c’est sans conteste grâce à la mise en scène d’Irvin Kershner, parée d’une direction artistique exceptionnelle, au scénario écrit à quatre mains par Lawrence Kasdan et Leigh Brackett, écrivain de science-fiction en vogue depuis les années 40 et auteur du script de Rio Bravo, et à des séquences inoubliables, comme la formation de Luke par l’incroyable maître Yoda, qui permet à Lucas de développer le concept de la Force et de ses deux penchants. Et pour couronner le tout, L’Empire contre-attaque se paie le luxe d’évacuer tout happy-end, s’achevant sur une note sombre et ouvrant la voie au Retour du Jedi.

(1) Propos recueillis par votre serviteur en avril 1998.

 

© Gilles Penso

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LA PETITE BOUTIQUE DES HORREURS (1960)

Tournée en moins de trois jours, cette comédie horrifique de Roger Corman met en scène une plante carnivore à l'appétit insatiable

THE LITTLE SHOP OF HORRORS

1960 – USA

Réalisé par Roger Corman

Avec Jonathan Haze, Jackie Joseph, Mel Welles, Dick Miller, Myrtle Vail, Tammy Windsor, Leola Wendorff, Jack Nicholson

THEMA VEGETAUX

Recyclant les recettes d’Un Baquet de sang qu’il réalisa en 1959, et s’inspirant de la nouvelle « Green Thoughts » de John Collier, Roger Corman signe avec La Petite boutique des horreurs une curiosité ayant atteint le statut tant convoité de film culte (il faut dire que le titre lui-même est une belle trouvaille). Jonathan Haze incarne Seymour Krelboin, modeste fleuriste chargé des livraisons. Amoureux d’une jeune fille aussi idiote que lui, Audrey (Jackie Joseph), il est menacé de licenciement économique dans la mesure où la boutique qui l’emploie, tenue par Gravis Mushnick (Mel Welles), ne se porte pas à merveille. Mais les choses changent lorsque Seymour crée par croisements une plante carnivore facétieuse mais extrêmement gloutonne qu’il baptise Audrey Jr et qui devient vite la coqueluche du quartier. Peu à peu, cette invention lui permet de gagner du respect, d’acquérir une petite renommée et même de séduire Audrey, première du nom. Mais la plante n’est assouvie que lorsqu’elle consomme du sang humain. Et son appétit semble hélas insatiable.

La comédie, même si elle est noire et empreinte de fantastique, ne semble pas être le point fort de Roger Corman. Le jeu des acteurs, terriblement dénué de subtilité, les gags, incroyablement poussifs, et les dialogues, ineptes de bout en bout, contribuent à rendre le film exaspérant. Mais nous avons ici affaire à une de ces « œuvres » dont le caractère maladroit fait un peu le charme. « Sur un pari, j’ai tourné La Petite boutique des horreurs en deux jours et une nuit pour 35 000 dollars » raconte fièrement le réalisateur (1). Ce budget ridicule et ce planning réduit à sa plus simple expression ont beaucoup contribué à la notoriété du film. Malin, Corman en a même fait un argument marketing. Mis en scène à la manière d’une captation de pièce de théâtre, ce petit objet filmique sans prétention se situe à des kilomètres des films stylisés que Corman réalisera en adaptant Edgar Poe (la même année, il mettait en scène le somptueux La Chute de la maison Usher). Ici, la caméra se contente d’enregistrer en plan large les gesticulations des comédiens dans un décor unique (édifié à l’origine pour une autre production qui, finalement, fut avortée avant son tournage), et le montage, purement fonctionnel, est très approximatif.

« Feeeeed me ! »

On gardera surtout en mémoire cette plante en pleine crise de croissance et au look de noix de coco ouverte qui crie inlassablement « A manger ! » (« Feeeed me ! » en V.O., avec la voix du co-scénariste Charles B. Griffith), ainsi que les interventions burlesques de Dick Miller dans le rôle d’un client qui mange les fleurs, ou encore la courte mais fameuse prestation de Jack Nicholson en client masochiste d’un dentiste sadique (« pas de novocaïne », supplie-t-il pour éviter les anesthésies, « ça attenue les sensations ! »). Sur les jaquettes vidéo et DVD du film, le poster initial sera d’ailleurs remplacé par un nouveau visuel laissant la part belle à Nicholson, devenu entre-temps une superstar. Désormais, son nom surplombe le titre et son portrait laisse imaginer qu’il incarne le personnage principal. La renommée de La Petite boutique des horreurs lui vaudra la mise en chantier d’un remake en 1986, signé Frank Oz, et une adaptation sur les planches sous forme de comédie musicale. 

(1) Extrait de la biographie « Comment j’ai fait 100 films sans jamais perdre un centime » par Roger Corman et Jim Jerome, publiée en 1990

© Gilles Penso 

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LE RETOUR DE LA CREATURE DU LAGON (1989)

Jim Wynorski dote La Créature du marais de Wes Craven d'une séquelle délirante et joyeusement excessive

THE RETURN OF SWAMP THING

1989 – USA

Réalisé par Jim Wynorski

Avec Louis Jourdan, Heather Locklear, Sarah Douglas, Dick Durock, Joe Sagal, Ace Mask, Monique Gabrielle, Ralph Pace

THEMA SUPER-HEROS I VEGETAUX I SAGA DC COMICS

Habitué aux nanars fantastico-érotiques et aux budgets ridicules, Jim Wynorski s’est vu accorder des moyens largement plus conséquents qu’à son habitude pour diriger cette improbable suite de La Créature du marais de Wes Craven. Suite que les distributeurs français ont traduit curieusement par Le Retour de la Créature du Lagon, entretenant un lien trompeur avec L’Étrange créature du lac noir et annihilant du même coup les liens avec le film précédent. Au premier degré sinistre du premier Swamp Thing, Wynorski préfère largement la franche rigolade, et sa séquelle prend par moments les allures d’un Toxic Avengers, avec force gags stupides, séquences burlesques et dialogues décalés. Comme lorsque ce redneck pur jus, en voyant la créature, s’écrie : « un homme-choucroute ! », ou lorsque ce couple de gardes du corps compare ses cicatrices en imitant une des scènes cultes des Dents de la mer.

Le look du monstre vedette, toujours campé par le cascadeur Dick Durock, a sérieusement été amélioré. Si le caoutchouc prédomine encore, la texture végétale et les proportions colossales de son corps ont gagné en crédibilité, tout en se rapprochant des dessins de Bernie Wrightson. Louis Jourdan lui aussi rempile dans le rôle du maléfique docteur Arcane. Transformé en bestiole grotesque puis abattu à la fin de La Créature du marais, nous le retrouvons ici en pleine forme et sous des traits humains, via un prétexte scénaristique absurde et évasif. Devenu  émule du docteur Moreau, il bricole toutes sortes de croisements bizarres entre l’homme et diverses espèces animales, comme ces incroyables homme-éléphant, homme-hippopotame ou homme-cafard, dus à l’imagination fertile des maquilleurs Steve Neill, Michael Jones et Dean Gates. Cet excès de monstres nous donne droit à un combat homérique entre la créature vedette et une espèce de bestiole humanoïde à la tête en forme d’aspirateur visqueux, qui semble tout droit issue d’un Godzilla.

La Belle et la Bête dans les marais

Pour aller au bout de la thématique de la Belle et la Bête, amorcée timidement par Wes Craven, Wynorski ose carrément la scène d’amour entre l’homme-plante et la blonde Heather Locklear. Mais ici tout est en retenue. Pas de sexe, pas l’ombre d’un sein dans ce Swamp Thing 2, malgré un casting féminin plutôt sculptural. Wynorski s’est donc considérablement assagi, donnant même la vedette à deux gamins déjantés qui tentent de photographier la créature du marais pour se faire un peu d’argent. Beaucoup plus proche de l’esprit du comic book, beaucoup plus fun et volontairement dérisoire, cette séquelle enterre donc sans conteste son triste prédécesseur. Conscients qu’une nouvelle suite pourrait finir par lasser, les producteurs ont ensuite eu l’idée de poursuivre les aventures de la créature sur le petit écran, sous forme d’une série télévisée mettant une fois de plus Dick Durock dans la peau de l’homme-plante (de 1990 à 1993), puis d’une mini-série animée diffusée en 1991 sur Fox Kids. Plusieurs produits dérivés suivirent (des jouets, des jeux vidéo), mais force est de constater que la Créature du Marais n’a pas encore vraiment eu l’adaptation filmée qu’elle méritait.

 

© Gilles Penso

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LA CREATURE DU MARAIS (1982)

Pas vraiment dans son élément, Wes Craven porte à l'écran l'homme-plante de DC Comics et accouche d'un film hybride et insolite

SWAMP THING

1982 – USA

Réalisé par Wes Craven

Avec Louis Jourdan, Adrienne Barbeau, Ray Wise, David Hess, Nicholas Worth, Don Knight, Al Ruban, Dick Durock, Ben Bates

THEMA SUPER-HEROS I VEGETAUX I SAGA DC COMICS I WES CRAVEN

Après quatre slashers fort remarqués par le public et la critique, Wes Craven plante sa caméra dans les marécages de la Caroline du Sud pour s’essayer à l’adaptation d’un comic book.  La Créature du marais s’inspire ainsi des planches créées au début des années 70 par Len Wein et Bernie Wrighston. Le docteur Alec Holland (Ray Wise, futur personnage clef de la série Twin Peaks) y expérimente la création d’une nouvelle espèce vivante mixant l’animal et la plante, à l’abri des regards curieux dans son laboratoire perdu dans les marais. Evidemment, comme tout apprenti-sorcier qui se respecte, ses expériences se retournent contre lui, et le voilà transformé en monstre mi-homme mi-végétal. Le maléfique docteur Anton Arcane (Louis Jourdan, le méchant d’Octopussy), qui a eu vent de ses projets, compte bien capturer la créature pour lui voler sa formule qui, selon lui, pourrait lui donner accès à l’immortalité… Visiblement, Wes Craven n’est pas à l’aise avec l’univers de la bande dessinée, tant il peine à trouver le ton juste et le traitement adéquat. Le scénario pioche un peu au hasard du côté de L’Etrange créature du lac noirLa Belle et la Bête, King Kong ou Frankenstein sans trop savoir sur quel pied danser, et n’ose pas vraiment aborder de front la thématique écologique pourtant sous-jacente. 

L’intrigue se réduit à sa plus simple expression, les dialogues sont d’une indigence confinant à la stupidité, et les personnages sont de simples caricatures sans l’ombre d’une profondeur. Le public visé semblerait donc à priori être enfantin, mais la mise en scène du créateur de La Colline a des yeux dément formellement cette première impression. En effet, l’horreur pointe parfois le bout de son nez, comme ce bras coupé à la machette ou ces métamorphoses douloureuses, sans parler de cet érotisme incongru et gratuit au cours de deux scènes topless parfaitement déplacées. L’une nous dévoile les charmes indiscutables d’Adrienne Barbeau, ex-égérie de John Carpenter, se baignant langoureusement dans le marais. L’autre concerne une danseuse vaguement orientale en plein strip-tease tandis qu’une demoiselle à l’avant-plan voit son soutien-gorge dégrafé à la hâte par un mercenaire goulu ! 

Un crocodile bipède en caoutchouc

On nage donc en plein n’importe quoi, et ni la photographie hideuse, ni la musique de supérette n’améliorent évidemment la chose. Quant aux effets spéciaux, ils suscitent carrément l’hilarité, tant ils font peine à voir. La créature vedette est engoncée dans un costume en caoutchouc qui plisse aux articulations, et le monstre que devient Arcane à la fin du film n’aurait pas dépareillé chez Spectreman ou X-Or. Il s’agit d’une espèce de crocodile bipède affublé d’une perruque du plus ridicule effet. Certes, le budget alloué au cinéaste – trois millions de dollars – ne lui permettait guère de faire des merveilles, mais était-ce une raison pour bâcler autant l’aspect artistique de son film ? Probablement frustré par cette étrange expérience, Craven créa deux ans plus tard un monstre autrement plus convaincant : l’incontournable Freddy Krueger des Griffes de la nuit.

© Gilles Penso

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L’HOMME ARAIGNEE (1977)

Enfin un film consacré à Spider-Man ? Le public des années 70 était aux anges… Pas pour longtemps hélas !

THE AMAZING SPIDER-MAN

1977 – USA

Réalisé par B. W. Swackhamer

Avec Nicholas Hammond, Lisa Eilbacher, Michael Pataki, David White, Bob Hastings, Thayer David, Robert F. Simon

THEMA SUPER-HEROS I ARAIGNEES I SAGA SPIDER-MAN I MARVEL

Alors que les DC Comics allaient connaître la consécration sur grand écran avec la grandiose adaptation de Superman par Richard Donner et les frères Salkind, la firme concurrente Marvel se devait de réagir en proposant une version filmée de son héros le plus populaire : le bien nommé Spider-Man (que les Français appelaient encore « L’Araignée » à l’époque), dont l’adaptation sous forme de série animée au milieu des années 60 avait connu un immense succès. Faute d’ambition ou de budget ? Toujours est-il que L’Homme-Araignée n’a connu sa première aventure live que sous forme de téléfilm, pilote d’une série TV tellement peu mémorable que personne ne semble s’en souvenir. Ce premier épisode, curieusement, a connu les honneurs du grand écran en nos contrées, accompagné d’un slogan tonitruant :  « enfin au cinéma les aventures du super-héros Spider-Man ! ».

Nous sommes à New York, où le jeune Peter Parker (un Nicholas Hammond fade et guère expressif), photographe amateur passionné d’expériences scientifiques, s’aperçoit qu’après avoir été piqué par une araignée plongée dans un champ radioactif, il a le pouvoir de grimper le long des murs et de marcher au plafond. A cette agilité proprement arachnéenne, il va ajouter un fluide capable de se transformer en toile qu’il va projeter par les poignets. Il se tisse alors un costume rouge et bleu et combat les forces du mal. Judy Tyler (Lisa Eilbacher, une jolie blonde qui sert ici de substitut à la Gwen Stacy de la bande dessinée originale), dont le père est accusé à tort de meurtre, fait appel à lui. Il se retrouve ainsi confronté à une secte d’hypnotiseurs qui incite ses victimes au suicide et réclame à la ville de New York une rançon de 55 millions de dollars.

Collant plissé et masque serré

Au vu de ce piètre téléfilm, une question taraude tout le monde : comment diable Stan Lee et Steve Ditko, créateurs de la meilleure BD de super-héros du monde, ont-ils pu accepter pareille adaptation ? Les personnages sont outrancièrement caricaturaux, les acteurs ne ressemblent que de très loin à leurs ancêtres dessinés, et l’intrigue vaguement policière évacue toute possibilité de mettre en scène un super-vilain digne de ce nom. Le grand méchant, un certain Edward Byron incarné sans saveur par Thayer David, est ici réduit au rôle de gangster hypnotiseur… Et il faut bien avouer que la mise en scène d’E.W. Swackhamer, vétéran de la série TV américaine des années 60/70 (Bonanza, Ma sorcière bien aimée, M*A*S*H, Anna et le roi), ne cherche jamais à rehausser le niveau général, assurant le service minimum d’un téléfilm dénué de la moindre ambition artistique. Quant aux effets spéciaux, ils sont tellement ridicules qu’ils entraînent systématiquement l’hilarité en cascade, notamment lorsque ce Spider-Man maladroit aux collants plissés et au masque trop serré est censé grimper aux murs, via d’abominables incrustations sur fond bleu inlassablement répétées. Fous rires assurés ! La partition funky de Johmire Spence, quant à elle, se laisse volontiers inspirer par le « Gonna Fly Now » de Rocky. Bref L’Homme Araignée est un nanar, un vrai, dont le seul intérêt aura été de nous montrer pour la première fois notre monte-en-l’air favori en chair et en os.

© Gilles Penso

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