QUAND LES DINOSAURES DOMINAIENT LE MONDE (1970)

Suite au succès de Un Million d'Années avant JC, le studio Hammer initie un autre film reposant sur les mêmes ingrédients : des dinosaures en stop-motion et des jolies filles des cavernes

WHEN DINOSAURS RULED THE EARTH

1970 – GB

Réalisé par Val Guest

Avec Victoria Vetri, Robin Hawdon, Patrick Allen, Drewe Henley, Sean Caffrey, Magda Konopka, Imogen Hassal, Patrick Holt

THEMA DINOSAURES I EXOTISME FANTASTIQUE

Attiré par les tournages exotiques, le réalisateur Val Guest accepta d’écrire et de diriger Quand les Dinosaures Dominaient le Monde pour la Hammer lorsque la productrice Aida Young lui promit les îles Canaries. A partir d’un synopsis rédigé par l’écrivain J.G. Ballard (Empire du Soleil), Guest a élaboré un scénario reprenant volontairement tout ce qui avait fait le succès d’Un Million d’Années Avant JC. Nous sommes à l’âge de pierre. Désignée pour être sacrifiée au soleil, Sanna, jeune femme blonde de la tribu des rochers, prend la fuite à la faveur d’un cataclysme naturel, puis est secourue par Tara, de la tribu du sable. Les guerriers des rochers partent à sa recherche et voient leur chemin semé de monstres préhistoriques. Comme l’était officieusement Jack, le tueur de Géants pour Le 7ème Voyage de Sinbad, ce film est donc quasiment un remake de One Million Years BC. Le point commun de ces deux « imitations » est l’animateur Jim Danforth qui, dans les deux cas, suit les traces de Ray Harryhausen. « Ray avait un style tellement dynamique et tellement personnel que je me suis efforcé de m’en écarter », explique-t-il. « J’ai tenté d’être moins stylisé que lui, moins théâtral. » (1) 

Stimulé par la liberté de manœuvre que lui laissa la production, Danforth est allé jusqu’à surpasser son mentor en quelques moments particulièrement inspirés. Les gros plans de ses dinosaures, leur animation et leurs interactions avec les acteurs laissent bouche bée. Danforth recycle en fait des éléments empruntés à Harryhausen : les ptérodactyles et le tricératops de Un Million d’Années Avant JC, l’éclosion de l’œuf dans Le 7ème Voyage de Sinbad, le crabe géant de L’Île Mystérieuse, l’immolation pathétique de La Vallée de Gwangi… La mère dinosaure et son bébé sont quant à eux des créatures imaginaires qui rivalisent de finition et de richesses d’expressions : clignements d’yeux malicieux, mouvements respiratoires de la poitrine, frétillements de la langue… En revanche, les tyrannosaures habituellement de mise en pareil contexte n’ont pas droit de cité, pour une raison qui défie l’entendement. « La productrice Aida Young m’a déclaré qu’elle ne voulait pas de ce genre de dinosaures, parce qu’ils ressemblaient à des homosexuels sur des talons aiguilles ! » avoue Danforth qui n’en revient toujours pas… (2)

« Aquita ! Youkita ! »

Fatalement, les acteurs sont ici effacés par les monstres qui leur volent la vedette, d’autant que le film de Guest, contrairement à son modèle, ne bénéficie pas de vedettes comme Raquel Welch. De surcroît, les scènes « humaines » n’offrent un intérêt que moyen, desservies par un rythme languissant et par des dialogues préhistoriques se limitant à quelques « Aquita » et autres « Youkita ». Malgré tout, Victoria Vetri, découverte dans Playboy, sait faire étalage de ses charmes pour que les regards se dirigent aussi vers elle. Refroidis par les délais interminables de post-production et par l’accueil assez tiède du film au box-office, les dirigeants de la Hammer décidèrent de conserver les playmates mais de se débarrasser des dinosaures pour clore leur trilogie préhistorique avec Les Créatures d’un monde oublié

 

(1) et (2) Propos recueillis par votre serviteur en avril 1998.

 

© Gilles Pens

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LE DERNIER DINOSAURE (1977)

Une co-production américano-japonaise très distrayante avec, en guise de redoutable tyrannosaure, un homme dans un costume en caoutchouc

THE LAST DINOSAUR

1977 – USA / JAPON

Réalisé par Alex Grashoff et Tom Kotani

Avec Richard Boone, Joan Van Ark, Steven Keats, Luther Rackley, Tatsu Nakamura, Masumi Sekiya, William Ross 

THEMA DINOSAURES

Masten Thrust (interprété par Richard Boone, vétéran de la télévision américaine) est un chasseur de fauves réputé pour être l’homme le plus riche du monde. Organisant un voyage peu commun à bord d’un véhicule spécial, « la Vrille Polaire Thrust » (pas très éloignée de la « Taupe de Fer » employée dans Centre Terre : Septième Continent), il réunit pour l’expédition un savant japonais, un guide africain, une journaliste et un astronaute américains. Il compte découvrir, sous une couche de glace polaire, un monde perdu encore habité par des dinosaures. L’équipe, une fois arrivée sur place, découvre en effet un paysage préhistorique dans lequel règne le monstre le plus épouvantable que la terre ait porté, le Tyrannosaurus Rex. Le savant est victime du carnassier redoutable qui s’empare de la « Vrille Polaire ». Thrust n’a dès lors plus qu’un projet : tuer le tyrannosaure, même au péril de sa vie. 

Très ancré dans les années 70, tant dans ses costumes que dans sa musique, Le Dernier Dinosaure prend le parti étrange de mettre en scène une poignée de protagonistes pas vraiment attachants : Thrust, un chasseur milliardaire et acariâtre, Frankie, une journaliste hystérique, Chuck, un astronaute maussade, et Bounta, un guerrier noir silencieux et serviable, parfaite incarnation du concept doucement raciste du « bon sauvage ». Il y a bien un personnage un tant soit peu digne de sympathie dans ce petit groupe, le scientifique japonais, mais il meurt au tout début de l’expédition ! Quant au tyrannosaure vedette, c’est un figurant dans un costume en latex très proche de celui du Gorosaure de King Kong s’est échappé, filmé avec un maximum de soin et combiné aux acteurs par le biais de quelques jolies transparences.

Un petit air de Godzilla

Le résultat reste donc globalement supérieur aux Godzilla disco réalisés dans les seventies. L’analogie entre cette production américano-nippone et le dinosaure radioactif imaginé par Inoshiro Honda n’est d’ailleurs pas innocente, dans la mesure où les créatures du Dernier Dinosaure ont été conçues dans l’atelier d’Eiji Tsuburaya, maître d’œuvre des effets spéciaux de la Toho. Notre T-rex affronte un tricératops un peu trop gros par rapport à lui (à cause de la taille du costume, conçu pour être porté par deux comédiens dans une position très inconfortable !), puis écrase au passage quelques personnages avant d’exécuter une très belle cabriole lorsqu’il est entraîné par un gros rocher attaché à sa queue par une liane étonnamment solide ! Les autres monstres préhistoriques qui hantent cette jungle inhospitalière sont un stégosaure aux allures de phacochère et des ptéranodons mécaniques, réminiscence de ceux du Sixième Continent. Le final, plutôt inhabituel, rattache de manière intéressante la personnalité du chasseur de fauves à celle du capitaine Achab de « Moby Dick », le dernier dinosaure s’affirmant comme un adversaire ultime qu’il faudra tuer à tout prix, quoiqu’il en coûte. Les amateurs de kitsch s’extasieront face à la chanson du générique, scandant joyeusement « Here is the Last Dinosaur ! »

© Gilles Penso

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POLTERGEIST 3 (1988)

Une seconde séquelle qui délocalise l'action dans une tour ultra-moderne et bénéficie d'une mise en scène inventive signée Gary Sherman

POLTERGEIST 3

1988 – USA

Réalisé par Gary Sherman

Avec Tom Skeritt, Nancy Allen, Heather O’Rourke, Zelda Rubinstein, Lara Flynn Boyle, Kipley Wentz

THEMA FANTÔMES I SAGA POLTERGEIST

Poltergeist 2 n’était pas une œuvre de grande qualité, mais son succès fut suffisant pour motiver la mise en chantier d’un troisième volet. De nombreux éléments des deux films précédents ont cependant été évacués, notamment la majorité du casting (seules Heather O’Rourke et Zelda Rubinstein assurent la transition). Quant au décor banlieusard cher à Steven Spielberg et Tobe Hopper, il a été remplacé par une tour ultra-moderne digne de Gremlins 2. Maintenant âgée d’une dizaine d’années, Carol Anne vit provisoirement à Chicago avec la famille Gardner, autrement dit son oncle Bruce (Tom Skeritt), sa tante Patricia (Nancy Allen) et sa cousine Donna (Lara Flynn Boyle). Elle fréquente une école de surdoués où ses petits camarades ne manquent pas une occasion de se moquer de ses histoires de fantômes. Même ses professeurs sont sceptiques. Le docteur Seaton (Richard Fire), directeur de l’établissement, est ainsi persuadé que les visions spectrales qu’elle décrit sont le fruit de son imagination et qu’elle altère la vision de son entourage par hypnose collective. Evidemment, les phénomènes étranges ne vont pas tarder à se manifester dans l’immeuble des Gardner. Les miroirs se fissurent, le thermostat se dérègle, l’ascenseur fait des siennes…

Quant à Carol Anne, elle voit apparaître partout le reflet grimaçant de Henry Kane (Nathan Davis), le sinistre révérend fantôme de l’épisode précédent. Toujours aussi extra-lucide, cette bonne vieille Tangina (Zelda Rubistein) s’exclame alors à l’autre bout du pays « Il l’a trouvée ! ». Si le scénario de Poltergeist 3 n’apporte aucune réelle surprise, la mise en scène de Gary Sherman (à qui nous devons l’excellent Réincarnations) est truffée d’idées innovantes, dans la mesure où les fantômes ne hantent pas ici les postes de télévision mais les miroirs. Le film multiplie ainsi à loisir les jeux de reflets troublants et inattendus. Chaque fois qu’une glace apparaît dans le champ, un décalage visuel ou temporel se fait ressentir – de manière parfois très subtile – entre le sujet et l’image qu’il réfléchit.

Les reflets maléfiques

Autre parti pris intéressant : Sherman privilégie les effets spéciaux réalisés en direct sur le plateau aux trucages de post-production (qui étaient le point faible technique de Poltergeist 2) grâce auxquels il accumule les scènes choc surprenantes : des mains monstrueuses surgissent d’une flaque d’eau pour entraîner Carol Anne, Donna déchire de l’intérieur le corps de Tangina et en jaillit en hurlant, les cadavres d’animaux se réveillent dans une chambre froide, des voitures couvertes de neige attaquent les héros dans le parking, la tête décapitée de Kane se décompose en gros plan… Certes, les maquillages spéciaux de John Caglione Jr et Doug Drexler (conseillés par Dick Smith) ne sont pas excessivement subtils, mais ils ont un indéniable charme typique des années 80. Poltergeist 3 part donc avec quelques atouts en poche, d’autant que son casting ne manque pas d’intérêt et que quelques clins d’œils sont les bienvenus (Tom Skeritt parle de Carrie à Nancy Allen, qui jouait justement la rivale de Sissi Spacek dans le classique de Brian de Palma). Mais en l’absence d’un scénario un tant soit peu palpitant, tous les efforts de Gary Sherman et de son équipe tombent à l’eau.

 

© Gilles Penso

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L’ATLANTIDE (1932)

Le remake parlant de L'Atlantide de Jacques Feyder, avec dans le rôle de la reine Antinéa l'inoubliable Maria de Metropolis

L’ATLANTIDE / DIE HERRIN VON ATLANTIS

1932 – FRANCE / ALLEMAGNE

Réalisé par G.W. Pabst

Avec Brigitte Helm, Pierre Blanchar, Jean Angelo, Tela Tchaï, Vladimir Sokoloff, George Tourreil, Mathias Wieman, Florelle

THEMA EXOTISME FANTASTIQUE

Jacques Feyder ayant refusé de réaliser lui-même le remake parlant de son Atlantide, c’est le cinéaste allemand Goerg Wilhlem Pabst qui prend le relais. Ce dernier multiplie les défis, car non content de boucler le tournage du film en un temps record de cinq mois, il met en boîte trois versions différentes avec trois castings distincts, respectivement en français, en allemand et en anglais. Dans la version française, c’est Pierre Blanchar qui incarne le lieutenant de St Avit. Alors qu’une émission radiophonique émet l’hypothèse de l’existence de l’Atlantide dans le désert du Sahara, ce dernier se rappelle la mésaventure dont il fut victime deux ans plus tôt. Un flash-back nous le montre arpentant le désert avec son ami le capitaine Morhange (Jean Angelo, qui tenait déjà le rôle en 1921), pour renseigner le gouvernement sur la situation trouble des pays du sud. 

Egarés au milieu des dunes, ils sont attaqués par des touaregs. Saint-Avit erre un temps dans un village arabe sans retrouver la trace de Morhange. Lorsqu’il s’évanouit, c’est pour s’éveiller dans un lieu inconnu dirigé par la reine Antinéa (Brigitte Helm, l’héroïne de Metropolis, qui joue le rôle dans les trois langues). Celle-ci l’accueille en partageant avec lui une partie d’échecs. L’un des Occidentaux jadis égarés dans cette Atlantide, Ivar Torstenson (Mathias Wieman), fou d’amour, se noie dans la drogue et l’alcool. Il meurt bientôt et a droit à des funérailles exotiques. Saint-Avit succombe à son tour à l’amour d’Antinéa. Or la souveraine est amoureuse de Morhange. « Je vous ai choisi » lui dit elle lascivement. « Ici les femmes choisissent, c’est la coutume de votre pays, ce n’est pas celle du mien », répond le capitaine français, avec la fierté machiste et patriotique du colon digne de ce nom. Or l’oracle prédit que : « celui qui a perdu aux échecs perdra le repos, celui qui a gagné en amour gagnera la mort ». Antinéa ordonne donc à Saint-Avit de tuer Morhange. Son forfait accompli, il s’enfuit avec la servante d’Antinéa, Tanit-Zerga (Tela Tchaï), aidé par un des gardes qui déclare, pour justifier ses actes : « le prophète permet au juste de placer une fois dans sa vie la pitié au-dessus du devoir. »

« Ici, les femmes choisissent… »

Même si cette Atlantide est deux fois plus courte que la version muette, force est de constater que son rythme semble plus lent. Ce travers est amplifié par un jeu d’acteurs exagérément théâtral (Pierre Blanchar déclame ses répliques aussi peu naturellement qu’un Jean-Pierre Léaud !), une mise en scène un peu brouillonne (cadrages approximatifs, mouvements de caméra accidentés, raccords imprécis), et des décors et costumes plutôt ordinaires. Le seul véritable apport de cette version, au-delà de la bande son, est la présence de Brigitte Helm, ô combien plus séduisante que Stacia Napierkowska. Certes, l’ex-Maria de Fritz Lang occupe bien peu de place à l’écran, se contentant de caresser son guépard en prononçant trois lignes de dialogue. Mais chacune de ses apparitions est d’une grande sensualité. Elle possède la beauté d’une statue grecque antique, ce que ne démentent pas ces plans magnifiques où Antinéa s’adosse à un grand visage sculpté imitant ses traits avec une troublante ressemblance. 

 

© Gilles Penso 

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L’ATLANTIDE (1921)

Une superproduction de grande envergure adaptant pour la première fois à l'écran le roman épique de Pierre Benoît

L’ATLANTIDE

1921 – FRANCE

Réalisé par Jacques Feyder

Avec Stacia Napierkowska, Georges Melchior, Jean Angelo, Marie-Louise Ribe, Abd-el-Kader Ben Ali, Mohamed Ben Noui

THEMA EXOTISME FANTASTIQUE

Première adaptation du roman homonyme de Pierre Benoît, L’Atlantide est l’une des œuvres majeures de Jacques Feyder, qui travailla par la suite des deux côtés de l’Atlantique. S’acquittant des droits du livre contre 10 000 francs, Feyder décida de transporter pendant près d’un an son équipe dans le désert du Sahara, et il faut avouer que le choix est judicieux, car les extérieurs naturels du film sont un atout indiscutable, à la fois pour sa photogénie et son réalisme quasi-documentaire. Mais ce parti pris, assorti aux décors édifiés en studio et aux importantes séquences de figuration à cheval, fait grimper le budget à deux millions de francs, une somme considérable pour l’époque.

Tout commence dans le désert du Hoggar. Le carton d’introduction nous annonce que le méhari qui s’y égare périt ou devient sauvage. C’est là qu’une caravane découvre un homme à moitié mort de soif, le lieutenant de Saint-Avit. Le corps principal du récit prend dès lors la forme d’un grand flash-back, Nous y découvrons Saint-Avit et le capitaine Morhange en pleine traversée des dunes algériennes. En s’abritant d’une tempête de sable, nos deux explorateurs découvrent une énigmatique inscription grecque sur les parois d’une grotte : « Antinéa ». Ils trouvent aussi à proximité un autochtone, Eg-Anteouen, qui s’est fait détrousser par des maraudeurs et leur propose en guise de remerciement de les conduire dans le Hoggar, où d’autres inscriptions identiques ornent les cavernes. Sur place, ils comprennent qu’ils sont tombés dans un piège. Saint-Avit et Morhange échouent ainsi dans une zone tropicale qu’aucune carte ne répertorie. « Vous êtes ici au centre de ce qui fut jadis l’île Atlantide », leur explique l’archiviste du palais. « Dans la catastrophe qui engloutit l’Atlantide, neuf mille ans avant notre ère, la partie centrale de l’île n’a pas été submergée par les flots. Après l’assèchement de la mer saharienne, seule a subsisté cette oasis merveilleuse, isolée à jamais du monde des vivants par sa ceinture d’infranchissables montagnes. » Là règne la reine Antinéa, qui attire ses amants puis les laisse mourir avant de transformer leur dépouille en statue d’or.

« Suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis… »

Lorsque cette cruelle dictatrice fait son apparition, au bout d’une heure vingt de film, c’est dans une immense robe camouflant la majeure partie de sa personne. Il faut bien avouer que son charme, une fois dévoilé, est très discutable, car la comédienne Stacia Napierkowska ne se distingue ni par la sveltesse de sa silhouette, ni par la finesse de ses traits. Antinéa connaît d’ailleurs l’affront de sa vie en étant rejeté pour la première fois par un homme, en l’occurrence Morhange, dont elle est en train de tomber amoureuse, suivant le vieil adage « suis moi je te fuis, fuis moi je te suis ». La vengeance de la reine sera à la hauteur de son humiliation. Spectaculaire à souhait, cette adaptation intègre dans son flash-back général d’autres flash-backs locaux (l’enlèvement du lieutenant Massard, la mésaventure de l’esclave Tanit-Zerga) qui enrichissent certes le récit mais l’allongent parfois excessivement. Le métrage atteint donc presque les trois heures, ce qui ne fit guère reculer les foules de spectateurs lui assurant un succès immédiat et une longévité exceptionnelle sur les écrans.

 

© Gilles Penso

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POLTERGEIST 2 (1985)

Une séquelle très facultative qui s'efforce d'enrichir l'univers du film de Hooper et Spielberg à travers les apparitions du sinistre révérend Kane

POLTERGEIST II : THE OTHER SIDE

1985 – USA

Réalisé par Brian Gibson

Avec JoBeth Williams, Craig T. Nelson, Heather O’Rourke, Oliver Robins, Julian Beck, Zelda Rubinstein, Will Sampson 

THEMA FANTÔMES I SAGA POLTERGEIST

Le succès de Poltergeist appelait inévitablement une séquelle. Mais Tobe Hooper a ici fait place à un anonyme faiseur du nom de Brian Gibson. Comme en outre l’effet de surprise a disparu, que le scénario s’avère bien moins riche et que les personnages sont réduits à l’état de silhouette, il n’est pas étonnant que cette séquelle ait peu fait parler d’elle. Nous y retrouvons tous les membres de la famille Freeling (à l’exception de l’adolescente Dana, dont l’interprète Dominique Dunne fut assassinée peu de temps après la sortie du premier Poltergeist). Traumatisés par les événements surnaturels qui détruisirent leur résidence de Cuesta Verde, nos héros se sont depuis installés dans une nouvelle maison à Phœnix. Pendant quatre ans, ils y mènent une vie paisible… Jusqu’à la mort de la grand-mère, prélude à de nouveaux événements inquiétants.

Diane Freeling se met à rêver de zombies qui surgissent de terre pour l’entraîner avec eux, les jouets des enfants les attaquent dans leur chambre, des ectoplasmes voltigent dans les airs tandis que d’étranges nuages en aquarium planent au-dessus de la maison. Et bientôt apparaît Kane (l’étonnant Julian Beck), un démon déguisé en prêtre qui s’apprête à lever une armée de spectres maléfiques dans le but d’enlever à nouveau la petite Carole-Anne et de l’emmener « de l’autre côté ». Pour le contrer, on fait appel à un exorciste indien, Taylor, à qui Will Sampson, échappé de Vol Au-dessus d’un Nid de Coucou, prête ses traits rugueux. « Rien ne meurt vraiment » affirme-t-il stoïquement face aux interrogations bien légitimes de la famille Freeling. La minuscule médium Tangina (Zelda Rubinstein) leur rend visite à son tour, révélant que les fantômes qui les assaillirent dans leur maison précédente étaient les membres d’une secte morts tous ensemble sous les ordres de leur maître et prêcheur. Or cet homme n’est autre que Kane. « Ce n’est plus un homme », conclue Tangina, « c’est la Bête de l’Apocalypse ».

« C'est la Bête de l'Apocalypse ! »

A l’occasion de ce Poltergeist 2, l’artiste suisse H.R. Giger (passé à la postérité pour ses travaux sur Alien) a signé le design des diverses apparitions spectrales (notamment l’horrible chenille qu’ingère Steven Freeling et qui se transforme en abomination rampante digne de Lovecraft), et Richard Edlund et son équipe se sont substitués à ILM pour la création des effets visuels, lesquels s’avèrent souvent maladroits, notamment la bien peu crédible foule de fantômes lumineux errant autour de la maison. « Il n’y avait absolument aucune satisfaction à retirer de ce travail », avoue Randy Cook, responsable des créatures du film. « Giger avait fait tous les designs, donc il n’y avait aucun travail de conception. Et le clou du spectacle était une grande marionnette molle de monstre qui apparaît à l’écran peut-être quatre ou cinq secondes. » (1) Les trucages les plus efficaces sont du coup ceux réalisés directement sur le plateau, en particulier lors de l’hallucinante séquence où le jeune Robbie est attaqué par son propre appareil dentaire qui se transforme en amas de fils de fer agressifs animés d’une vie propre. Le film s’achève sur un dénouement évasif et franchement grotesque.

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en mai 1999.

 

© Gilles Penso

RE-ANIMATOR 2 (1992)

Une séquelle qui ne vaut pas l'original mais mérite largement le détour pour ses moments de folie et ses excès surréalistes

BRIDE OF RE-ANIMATOR

1992 – USA

Réalisé par Brian Yuzna

Avec Jeffrey Combs, Bruce Abbott, Claude Earl Jones, Fabianna Udenio, David Gale, Kathleen Kinmont, Mel Stewart 

THEMA ZOMBIES I MEDECINE EN FOLIE I SAGA RE-ANIMATOR

Le dénouement très ouvert de Re-Animator appelait une suite. La voici donc, même si elle ne respecte pas vraiment les données du premier épisode. En effet, on ignore ce que devient la fiancée de Daniel Caïn ressuscitée dans un déchirant hurlement, ni comment Herbert West a survécu à son engloutissement dans les entrailles du cadavre du professeur Hill. Après l’hécatombe dont ils furent à l’origine, West et Cain ont pris le large. Ils se retrouvent au Pérou comme chirurgiens volontaires dans une guerre locale. Avec toujours autant de suite dans les idées, West a emporté un flacon de son sérum fluorescent. Grâce à une très abondante matière première (amputés, mutilés et cadavres en tout genre), il se perfectionne et, de retour au Miskatonic Hospital, reprend ses expériences hérétiques. Cette fois-ci, il se met en tête de donner la vie à une femme fabriquée de toutes pièces en lui greffant le cœur de Meg, l’amie de Dan. Pour s’exercer, il crée d’étranges créatures, prétexte à de nouvelles trouvailles pour le maquilleur fou Screaming Mad George.

D’où cette incroyable créature arachnoïde constituée d’un œil et de trois doigts (animée image par image par David Allen à la manière de Ray Harryhausen et objet d’une séquence gag savoureuse), ce chien affublé d’une main humaine, ou encore ce bras et cette jambe collés bout à bout qui se mettent soudain en mouvement, mus par une vie autonome. Le vieil ennemi de West, le professeur Hill, surgit à nouveau et greffe des ailes de chauve-souris à la place de ses oreilles pour transformer sa tête décapitée en volatile monstrueux, carrément ! Réalisée par Brian Yuzna, producteur du premier épisode, cette séquelle puise non seulement son inspiration chez H.P. Lovecraft (certains éléments non utilisés de la nouvelle initiale, comme les chirurgiens de guerre, sont exploités ici) mais aussi chez Mary Shelley, comme l’évoque le titre original laconiquement traduit en français par Re-Animator 2.

La fiancée du Re-Animator

De fait, la partie la plus intéressante du film concerne la construction d’une « femme parfaite » artificielle, Kathleen Kinmont réitérant avec talent la performance d’Elsa Lanchester dans La Fiancée de Frankenstein. Son apparition finale, hélas trop brève, lui doit une place de choix au panthéon des monstres mythiques du cinéma fantastique. Et cette morte-vivante déchirée entre son état de cadavre anthropophage et son statut d’être humain reconstitué annonce l’inoubliable femme-zombie du Le Retour des Morts-Vivants 3 que Yuzna réalisera quatre ans plus tard. Mais avant ce final dantesque, le film part dans tous les sens, la nervosité de l’opus précédent se muant ici en frénésie hystérique. Le scénario donne ainsi l’impression de servir principalement de prétexte à la mise en image d’effets spéciaux surréalistes dans la lignée de ceux de Society. L’inspiration qui animait le film de Stuart Gordon semble donc s’être un peu essoufflée, d’autant que Yuzna n’égale guère son poulain en matière d’inventivité de mise en scène, et qu’il s’encombre ici d’une partition moins inspirée de Richard Band (intégralement synthétique cette fois) et d’une photographie assez hideuse.

 

© Gilles Penso 

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BEYOND RE-ANIMATOR (2003)

Le troisième volet des aventures d'Herbert West n'est pas aussi incisif que les deux précédents mais réserve tout de même son lot de débordements gore

BEYOND RE-ANIMATOR

2003 – USA / ESPAGNE

Réalisé par Brian Yuzna

Avec Jeffrey Combs, Jason Barry, Elsa Pataky, Simon Andreu, Santiago Segura, Raquel Gribler, Enrique Arce, Daniel Ortiz

THEMA ZOMBIES I SAGA RE-ANIMATOR

Ce troisième épisode des aventures d’Herbert West, sans cesse repoussé et longtemps annoncé sous le titre de House of Re-Animator, se déroule intégralement dans une prison, à l’exception de son prologue. On y voit un jeune garçon assister au massacre de sa grande sœur par un zombie au bras coupé et à la mâchoire arrachée, dont la langue gigote de manière fort peu ragoûtante ! Ça commence donc assez fort. L’action nous transporte alors treize ans plus tard. Le garçon est devenu un docteur du nom d’Howard Philips (allusion au prénom composé de Lovecraft), et il intègre le centre pénitentiaire où est détenu Herbert West. Fasciné par ses travaux, Philips prête main forte à West afin de développer ses expériences sur la réanimation des corps. L’opiniâtre Herbert cherche désormais le moyen de réintégrer l’âme des défunts dans leur corps ramené à la vie, afin qu’ils retrouvent leur personnalité au lieu d’errer sans but sous forme de zombies pantelants. Pour y parvenir, il expérimente sur des rats un système électrique de son invention.

L’effet de surprise du premier Re-Animator et la multiplication des monstres du second n’étant pas de mise ici, ce troisième épisode semble à priori incapable de renouveler le mythe inspiré par le feuilleton littéraire de Lovecraft, d’autant que le milieu carcéral peut vite se muer en réceptacle à clichés. Et effectivement, le scénario minimaliste de cette tardive séquelle n’est pas des plus excitants, malgré l’intéressante idée de la capture de l’âme des zombies, hélas très sous exploitée. Le film se rachète tout de même par le jeu toujours aussi savoureux de Jeffrey Combs et par la mise en scène soignée de Brian Yuzna, bénéficiant d’un montage nerveux et d’une photographie plus léchée que dans les deux précédents opus. On apprécie aussi la partition de Xavier Capellas, qui modernise et emphatise le thème de Richard Band. Et puis nous avons droit à une séquence finale, joyeusement hystérique, qui vaut à elle seule la vision du film. La folie y reprend ses droits avec une bonne humeur qui rappelle les excès de Braindead et qui permet au maquilleur Screaming Mad George de laisser libre cours à son imagination.

La capture de l'âme des zombies

Il y a ce prisonnier junky qui s’injecte de fortes doses du sérum d’Herbert West, finit par exploser dans une belle gerbe de sang, puis se ranime sous forme d’un squelette dégoulinant qui réclame une autre dose ! Il y a cet autre détenu, coupé en deux au niveau de la taille, qui continue à s’agiter avec frénésie et attaque tous ceux qui passent à sa portée. Il y a ce zombie féru de bible qui vient se réfugier entre les seins généreux d’une infirmière puis, dans un soudain élan anthropophage, en croque un goulûment ! Il y a ce directeur de prison sadique, ramené à la vie et doté de l’âme d’un rat, qui se comporte peu à peu comme un rongeur. Et puis, comble de l’outrance et du mauvais goût, il y a cette belle journaliste muée en zombie qui arrache d’un bon coup de dents le sexe du directeur en question et l’envoie valdinguer jusqu’à ce qu’un rat ne s’en empare pour le dévorer… avant de se rendre compte que le membre est encore actif et se met à lutter contre lui ! L’ami Brian Yuzna ne recule ainsi devant aucune démesure, et son dénouement, comme il se doit, laisse ouverte la possibilité d’une nouvelle séquelle.

 

© Gilles Penso

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HELLRAISER : BLOODLINE (1996)

Un quatrième épisode chaotique réalisé par le roi des effets spéciaux de maquillage Kevin Yagher

HELLRAISER BLOODLINE

1996 – USA

Réalisé par Alan Smithee (alias Kevin Yagher)

Avec Doug Bradley, Valentina Vargas, Bruce Ramsey, Charlotte Chatton, Kim Myers

THEMA DIABLE ET DEMONS I SAGA HELLRAISER

Succédant à Clive Barker, Tony Randel et Anthony Hickox, le talentueux maquilleur Kevin Yagher, à qui nous devons les prothèses grimaçantes de Freddy Krueger (à partir de La Revanche de Freddy), la créature extra-terrestre de Hidden ou encore l’hôte squelettique des Contes de la Crypte prend les rênes du quatrième épisode de la saga Hellraiser. Mais cet opus s’avère catastrophique, au point que Yagher effacera son nom du générique au profit d’un fameux pseudonyme de mauvais augure : Allan Smithee. Cette fois-ci, l’intrigue démarre dans le futur et dans l’espace. Nous sommes en 2127, sur la station Minos. Le concepteur de cette base spatiale vient d’être mis aux arrêts par son supérieur alors qu’il détournait les moyens techniques pour s’adonner à un jeu étrange à l’aide d’un cube métallique. « J’ai l’intention de capturer l’Enfer afin de l’immoler dans un brasier de lumière ! » affirme-t-il pour se dédouaner.

Un flash-back nous ramène subitement en plein 18ème siècle. Là, nous faisons connaissance avec l’aïeul du condamné, Jean le Marchand, un orfèvre français chargé de la fabrication d’un cube mécanique par un aristocrate versé dans la démonologie. Le soir même, la jeune Angélique est sacrifiée, ouvrant ainsi le cube qui libère des forces diaboliques et la ressuscite illico. Témoin du prodige, l’orfèvre se confie à un médecin, ce dernier rétorquant avec aplomb que l’Enfer et le Paradis n’ont plus cours en ce 18ème siècle versé dans la science : « La raison gouverne le monde, nous avons remis Dieu à sa place ». L’idée de vouloir replacer la saga dans un contexte historique et de conter la genèse du fameux cube n’était pas inintéressante. Hélas, le scénario part vite dans tous les sens au mépris de la rigueur la plus élémentaire. Ainsi Angélique, la miraculée, traverse-t-elle désormais les âges à la manière de Christophe Lambert dans Highlander. Nous la retrouvons en 1996, où elle finit par retrouver la boîte magique, prélude à l’inévitable apparition de Pinhead, à présent accompagné d’un molosse monstrueux.

Pinhead dans l'espace

Confus, le récit nous apprend que chaque descendant de Le Marchand s’appuie sur des plans dessinés par l’orfèvre pour chercher à concevoir un système capable de refermer les portes des ténèbres… Et nous voilà donc de retour dans les coursives de la station spatiale, où s’enchaînent de molles péripéties malgré quelques scènes gores inventives. Au cours de la plus surprenante d’entre elles, les visages de deux agents de sécurité fusionnent pour donner naissance à un Cénobite bicéphale particulièrement hideux. Assez curieusement, la présence de Pinhead dans l’espace semble annoncer certains motifs visuels de Star Trek Premier Contact, sorti sur les écrans l’année suivante. En effet, le look des Borgs évoque beaucoup celui des Cénobites, rappel renforcé par la présence d’un cube géant au milieu des étoiles. La saga créée par Clive Barker eut beaucoup de mal à se relever de l’échec cuisant d’Hellraiser Bloodline, et l’écrivain lui-même décida de ne plus s’impliquer dans les séquelles ultérieures, cédant tous ses droits à la compagnie Dimension Films, filiale de Miramax.

 

© Gilles Penso

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HELLRAISER 3 (1992)

Anthony Hickox signe un troisième épisode très récréatif qui sacrifie quelque peu l'épouvante au profit du spectaculaire

HELLRAISER 3 – HELL ON EARTH

1992 – USA

Réalisé par Anthony Hickox

Avec Kevin Bernhardt, Lawrence Mortorff, Terry Farrell, Ken Carpenter, Sharon Hill, Paula Matshall, Doug Bradley

THEMA DIABLE ET DEMONS I SAGA HELLRAISER

Scénariste du second Hellraiser, Peter Atkins écrivit également ce troisième opus en collaboration avec Tony Randell et s’apprêtait à le réaliser lui-même. Mais lorsque les dirigeants de Miramax rachetèrent la franchise, ils n’estimèrent pas l’auteur assez expérimenté pour s’asseoir sur le fauteuil du metteur en scène et engagèrent à sa place Anthony Hickox, signataire d’un sympathique WarlockHellraiser 3 se focalise dans un premier temps sur J.P. Monroe (Kevin Bernhardt), le jeune propriétaire d’un club branché de New York qui fait l’acquisition, dans une galerie d’art, d’une étrange sculpture ornée de visages grimaçants. Kleptomane sur les bords, l’un des adolescents qui fréquentent le club arrache un morceau de cette sculpture, en forme de cube, et prend la fuite. Peu après, il se retrouve aux urgences, le corps couvert de chaînes qui déchirent peu à peu sa chair jusqu’à ce qu’il explose littéralement en morceaux. Témoin de la scène, la journaliste Joey Summerskill (Terry Farrell) décide de mener l’enquête. Sa seule piste est Terri (Paula Marshall), la petite amie de la victime, qui a conservé le cube. Entre-temps, Monroe découvre que sa statue abrite des démons avides de chair. Lorsqu’une de ses conquêtes féminines est dépecée puis aspirée sous ses yeux, il s’écrie : « Jésus Christ ! ». « Pas tout à fait » rétorque stoïquement Pinhead, soudain revenu d’entre les morts.

Le pacte de sang, leitmotiv de la saga Hellraiser, recommence donc, car comme notre Cénobite à tête d’épingles le dit si ironiquement : « L’Enfer vaut bien quelques sacrifices ». Les liens de ce troisième opus avec les épisodes précédents ne se révèlent que progressivement. Nous apprenons ainsi que la statue provient de l’institut psychiatrique du professeur Channard. Et sur une vieille bande vidéo récupérée chez le défunt médecin, Kirsty Cotton (Ashley Laurence) tente d’expliquer les dangers de la fameuse boîte qu’elle décrit comme « la porte de l’Enfer ». Une fois de plus, le maquilleur Bob Keen se surpasse, nous offrant notamment un carnage très imaginatif dans le club de Monroe au cours duquel les victimes sont massacrées à coups de CD, de glaçons ou de boules de bowlings !

Toute une armée de nouveaux Cénobites

Aux côtés de Pinhead, toute une armée de nouveaux Cénobites fait dès lors son apparition, et c’est sur Terre qu’ils sévissent maintenant, comme l’annonce fort justement le sous-titre original. L’ex-caméraman qui a un objectif acéré greffé dans l’œil, l’ancien barman qui crache désormais du feu, le DJ qui propulse des disques acérés tourmentent donc notre pauvre journaliste, ainsi que Monroe et Terri, eux aussi mués en démons tout de cuir vêtus. Les effets visuels, points faibles techniques des épisodes précédents, sont plutôt soignés, bénéficiant cette fois-ci des tout nouveaux outils numériques. Le film s’avère même très généreux en effets pyrotechniques, notamment lorsque Joey court dans la rue nocturne, assaillie par des explosions en chaîne. Certes, on sent bien que la série s’essouffle et que le spectaculaire cherche progressivement à l’emporter sur l’épouvante inhérente au concept initial. Mais le film demeure fort distrayant et s’achève comme il se doit sur une fin très ouverte.

 

© Gilles Penso