L’HOMME DES CAVERNES (1981)

Ringo Starr et Barbara Bach affrontent des dinosaures burlesques dans cette parodie des films préhistoriques de la Hammer

CAVEMAN

1981 – USA

Réalisé par Carl Gottlieb 

Avec Ringo Starr, Barbara Bach, Jack Gilford, Avery Schreiber, Dennis Quaid, Shelley Long, John Matuszak, Jack Scalici

THEMA DINOSAURES I EXOTISME FANTASTIQUE

Amusé par la prestation télévisuelle du comédien Buddy Hackett en tenue d’homme préhistorique dans le « Tonight Show », le producteur Lawrence Turman proposa à son partenaire David Foster l’idée d’une version parodique de Tumak Fils de la Jungle. Tous deux confièrent le scénario à Carl Gottlieb, auteur du script des Dents de la Mer et de plusieurs sketches comiques, et celui-ci se lança dans une satire sociale sans monstres préhistoriques dans laquelle tous les hommes des cavernes parlent un anglais moderne. Mais Turner et Foster voulaient des dinosaures, et un univers proche de Un Million d’Années Avant JC ou Quand les Dinosaures Dominaient le Monde. Le scénario définitif, retravaillé par Randy De Luca, ne fait guère dans la subtilité, et ses gags ne sont qu’épisodiquement réussis. Atuk (Ringo Starr) est amoureux de Lona (Barbara Bach), la compagne de Tonda (John Matuszak), chef de sa tribu. Sans cesse rejeté par la belle, il quitte son peuple et crée une tribu nomade avec son ami Laar (Dennis Quaid), le vieil aveugle Gog (Jack Gilford) et sa fille Tala (Shelley Long). 

Leur chemin est semé de monstres préhistoriques, notamment un tyrannosaure obèse et un grand lézard cornu. Au cours de leur périple, ils découvrent le feu et inventent la musique. Atuk sauve Lona de la noyade. Elle décide alors de passer dans son camp. Mais Tonda riposte en récupérant Lona et en faisant enlever toutes les femmes de la tribu rivale avec l’aide de Tala, amoureuse de Tumak et jalouse. Atuk prépare alors sa revanche… On se souvient des impayables mimiques de Ringo Starr dans Help ! Le voilà qui remet ça, sans ses trois comparses mais avec son épouse, la sculpturale Barbara Bach qui fut James Bond girl dans L’Espion qui m’aimait quatre ans plus tôt. L’humour du film de Gottlieb rase les pâquerettes et se situe volontiers au-dessous de la ceinture. 

Un dinosaure caméléon et un T-rex obèse

En fait, ce sont surtout les dinosaures qui méritent un coup de chapeau et qui constituent les véritables éléments comiques du film : un reptile quadrupède, juché au sommet d’une falaise, qui pousse le cri du hibou à la tombée de la nuit et chante comme un coq au matin ; un ptéranodon qui attaque les voleurs de son œuf géant ; un saurien cornu à la gueule énorme et aux yeux de caméléon ; et un tyrannosaure obèse hilarant qui déploie un vaste registre d’expressions. « Je souhaitais vraiment briser l’image traditionnelle et effrayante que l’on a du tyrannosaure », nous raconte le superviseur des effets spéciaux Jim Danforth. « Celui-ci était maladroit, endormi et exagérément corpulent. » (1). A cette ménagerie hétéroclite s’ajoute un homme-morse boudeur conçu par le maquilleur Chris Walas. La brillante partition de Lalo Schifrin (Mission impossible) multiplie les clins d’œil, et  l’ex-batteur des Beatles s’offre même une veillée préhistorique autour du feu à coups de percussions improvisées. Guère couvert médiatiquement, L’Homme des Cavernes connaît tout de même un petit succès, grâce à la popularité de Ringo Starr, au charme exotique de son épouse en peaux de bête et au fort potentiel comique des dinosaures qui leur donnent la réplique.

(1) Propos recueillis par votre serviteur en avril 1998

 

© Gilles Penso

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UN CRI DANS L’OCEAN (1998)

Un commando de pirates des mers se retrouve confronté à un monstre marin tentaculaire digne des écrits de Lovecraft

DEEP RISING

1889 – USA

Réalisé par Stephen Sommers

Avec Treat Williams, Famke Janssen, Anthony Heald, Kevin J. O’Connor, Una Damon, Wes Studi, Derrick O’Connor

THEMA MONSTRES MARINS

Un Cri dans l’Océan est une toute petite série B dotée des moyens d’une superproduction, affublée d’un scénario basique, de personnages taillés à la serpe et de dialogues ineptes… Et pourtant, il est difficile de ne pas éprouver de la sympathie pour ce film de monstre, tant Stephen Sommers semble y avoir injecté son amour sincère pour le genre. Encore faut-il passer outre cette première partie, accompagnée d’une partition martiale et lourdingue indigne du grand Jerry Goldsmith. On y fait la connaissance de Finnegan, interprété par un Treat Williams trop souvent cantonné dans les séries Z conçues directement pour la vidéo (un comble pour ce comédien génial découvert dans Hair et 1941). Ce capitaine sans scrupule, appâté par le gain, a tendance à embarquer n’importe qui et n’importe quoi à bord de sa vedette, en compagnie de son mécanicien Joey (Kevin J. O’Connor, acteur fétiche de Sommers) et de sa co-pilote Leila (la mignonnette Una Damon). Du coup, alors qu’il sillonne la mer de Chine, il se retrouve aux mains d’un commando de pirates sévèrement burnés, armés jusqu’aux dents, qui se sont mis en tête de dévaliser le luxueux paquebot Argonautica, avec la complicité de son véreux propriétaire Simon Canton (Anthony Heald, qui ressemble ici comme deux gouttes d’eau à Nick Nolte). Petit problème : le navire a été assailli par un gigantesque céphalopode avide de chair humaine dont les innombrables tentacules circulent via les canalisations et les coursives.

Même si elle n’apparaît qu’au bout d’une cinquantaine de minutes, cette abominable créature est la grande attraction du film, et restera dans les mémoires comme l’un des plus beaux  monstres marins de l’histoire du cinéma. Il faut dire qu’il n’a pas été confié à des manchots : son design est l’œuvre de Rob Bottin (The Thing tout de même) et sa réalisation le fruit du labeur des artistes d’ILM, alors frais émoulus des deux premiers Jurassic Park. Très proche visuellement du démon Chthulhu qui hante les pages du romancier H.P. Lovecraft, ce monumental bestiau crève l’écran à chacune de ses apparitions. D’autant que Sommers ne recule devant aucun excès gore, notamment avec le charnier de centaines de squelettes ensanglantés amassés dans le navire, ou la régurgitation d’un homme à moitié dévoré qui continue de gémir alors que sa tête est en partie rongée !

L'homme à la tête rongée

L’action non plus ne faiblit pas, jusqu’au climax au cours duquel Treat Williams et Famke Janssen (alors connue du grand public pour sa participation à Goldeneye) fuient le monstre à l’aide d’un jet ski, tandis que le paquebot est en train de céder sous l’impact d’explosions multiples. Bref, voilà du bon spectacle habilement mené, qu’on ne peut cependant apprécier à sa juste valeur qu’à condition de passer sous silence son absence totale de finesse, de caractérisation et de psychologie. On note qu’à l’origine, le rôle de Finnegan fut proposé à Harrison Ford, ce qui aurait considérablement augmenté le budget du film (l’interprète d’Indiana Jones coûtant plus cher que n’importe quel monstre en 3D). Le dénouement d’Un Cri dans l’Océan laisse la porte ouverte à une séquelle qui n’a jamais vu le jour.

 

© Gilles Penso

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LE SECRET DU LAC SALÉ (1957)

Des expériences atomiques réveillent un monstre géant, mi-escargot mi-mille pattes, qui s'en va semer la panique autour d'un lac

THE MONSTER THAT CHALLENGED THE WORLD

1957 – USA

Réalisé par Arnold Laven

Avec Tim Holt, Audrey Dalton, Hans Conried, Barbara Darrow, Max Showalter, Harlan Wade, Gordon Jones, Mimi Gibson 

THEMA INSECTES ET INVERTEBRES

Sous son titre français anonyme et fadasse, Le Secret du Lac Salé abrite l’un de ces monstres improbables dont raffolait la science-fiction des années 50. Ici, il s’agit d’un gigantesque invertébré à mi-chemin entre l’escargot et le mille-pattes, que des scientifiques lyriques surnomment « Kraken », en hommage aux monstres marins des légendes nordiques. D’habitude rompu au petit écran, le réalisateur Arnold Laven s’en sort plutôt bien, exploitant jusqu’au dernier centime les quelque 250 000 dollars qui lui sont alloués pour le film. L’intrigue se situe aux abords du lac Salton, au beau milieu d’un désert du Sud de la Californie, où le gouvernement américain a installé une base de recherche navale. Une série d’expériences atomiques ultra-secrètes et un tremblement de terre : il n’en faut pas plus pour réveiller ce fameux monstre d’origine préhistorique, affamé et très vindicatif, comme Godzilla et Le Monstre des Temps Perdus.

Les morts mystérieuses s’accumulent donc autour du lac, chaque victime étant retrouvée dans un affreux état : livide, figée, les yeux écarquillés et la peau séchée. Les premières attaques évoquent avec vingt ans d’avance celles des Dents de la Mer, notamment cette séquence nocturne où une jeune fille, nageant à la suite de son petit ami, est soudain happée sous les flots par la bête qui demeure invisible. Le périmètre est bientôt bouclé, et militaires et scientifiques se serrent les coudes pour enrayer la menace. D’autant que le monstre semble ne pas être seul. En effet, toute une horde de ces horribles bestioles carnivores et amphibies s’apprête à gagner la terre ferme pour défier le monde, comme le dit si bien le titre original. Le docteur Jess Rogers (Hans Conried) délivre alors un avis scientifique sans appel : « depuis qu’ils sont nés, ils ont faim ! » Entre deux scènes de monstre, le scénario s’attache comme il peut aux humains, donnant dans la romance gentillette, et s’amusant à brosser des personnages secondaires pittoresques. Notamment un archiviste particulièrement déjanté et une standardiste qui ne cesse de téléphoner à sa mère.

« Vous allez pouvoir nager à nouveau ! »

La bête, quant à elle, est plutôt réussie. Œuvre d’Augie Lohman, elle bénéficie d’un design des plus intéressants et est animée sous forme d’une marionnette grandeur nature habilement sculptée et mécanisée, ce qui permet des séquences d’interaction directes avec les comédiens. La plus efficace d’entre elles est l’affrontement final, au cours duquel le commandant de l’US Navy John Twillinger (Tim Holt, échappé du Trésor de la Sierra Madre) tente de repousser le dernier monstre vivant à l’aide d’un extincteur, avant que des soldats ne viennent lui prêter main-forte et abattent la créature sous une rafale de balles. Le dialogue final, précédant le « The End » fatidique, ne fait pas tout à fait dans la dentelle : « devinez quoi, Sandy », déclare jovialement Twillinger à la jolie secrétaire du savant incarnée par Mimi Gibson, « vous allez pouvoir nager à nouveau ! », ce à quoi elle rétorque en gloussant : « je peux ? » Bref, rien de bien transcendant, ni de très mémorable, mais un bon vieux film de monstre géant comme on les aime : naïf, excessif, et esquivant le ridicule avec une belle témérité.

 

© Gilles Penso

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TRULY, MADLY, DEEPLY (1991)

Une femme endeuillée par la mort de son bien aimé le voit un jour revenir sous forme de fantôme…

TRULY, MADLY, DEEPLY

1991 – GB

Réalisé par Anthony Minghella

Avec Juliet Stevenson, Alan Rickman, Michael Maloney, Bill Paterson, Christopher Rozycki, Stella Maris, David Ryall

THEMA FANTÔMES

Pour son premier long-métrage, Anthony Minghella (futur réalisateur du Patient Anglais et de Cold Mountain) semble avoir voulu répondre à Always et Ghost en racontant une histoire s’appuyant sur les mêmes prémisses. Mais si le point de départ semble en tout point similaires, le traitement diffère, puisque le cinéaste a décidé de l’aborder sous le jour le plus crédible et le plus minimaliste possible, loin de la romance épique de Steven Spielberg ou de l’histoire d’amour manichéenne de Jerry Zucker. L’héroïne de Truly Madly Deeply, Nina, ne s’est pas remise de la mort de Jamie, l’amour de sa vie. Elle erre donc sans enthousiasme dans son appartement en décrépitude, envahi par les rats et les ouvriers, et mène avec monotonie ses activités de traductrice. Un soir, alors qu’elle s’abandonne à son désespoir en laissant vagabonder ses doigts sur le clavier de son piano à queue, un violoncelle se met soudain à l’accompagner… C’est Jamie, revenu d’entre les morts pour lui rendre visite (ce duo musical fusionnant l’univers des vivants et des défunts est de toute évidence l’idée la plus belle et la plus poétique du film). Passée la surprise, le jeune couple retrouve ses marques et tente un semblant de vie commune, comme autrefois. Mais peu à peu, Nina comprend que la vie avec un fantôme n’est pas décemment possible, d’autant que Jamie ramène avec lui des amis immatériels qui envahissent peu à peu l’appartement. 

Contrairement aux très hollywoodiens Patrick Swayze et Demi Moore de Ghost, pas réalistes pour un sou, Minghella a tenu à construire des personnages résolument humains. Cette approche est des plus louables, et les peines de cœur de Nina n’en sont que plus touchantes. Mais à force d’évacuer systématiquement tout glamour, le film finit par s’enferrer dans une inévitable austérité, jusqu’à susciter l’ennui et la morosité. D’autant que Juliet Stevenson ne dégage pas beaucoup de charme dans le rôle de Nina. Au fil du récit, son personnage connaît une série d’états psychologiques contraires : la tristesse successive à la perte de l’être cher, la surprise de son retour, le bonheur d’une nouvelle vie à deux, le désenchantement progressif face à la nature irréelle de cette seconde chance, l’espoir devant l’amour possible d’un nouvel homme en chair et en os…

Alan Rickman casse son image de méchant

Hélas, cette progression comportementale est traitée avec une légèreté assez déstabilisante, comme si le réalisateur tournait à l’aveuglette et laissait improviser ses comédiens. La comédienne elle-même (qui joue ici un rôle écrit sur mesure) semble ne pas savoir clairement comment appréhender son personnage. « Mon expérience personnelle m’a appris que le deuil n’est pas quelque chose de glamour », dira-t-elle plus tard à propos du film. En fin de compte, Truly Madly Deeply vaut surtout pour la présence d’Alan Rickman, à mille lieues des méchants archétypiques de Piège de Cristal et Robin des Bois. Sensible, drôle, terriblement humain, son personnage de revenant fascine, et cette prestation irrésistible (« vraie, folle et profonde », comme le suggère le titre) est un véritable enchantement, même si elle ne suffit pas à combler les trop nombreux vides du scénario de Minghella.

 

© Gilles Penso

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THE LAST WILL AND TESTAMENT OF ROSALIND LEIGH (2012)

Un seul comédien, un seul décor, il n'en faut pas plus au réalisateur Rodrigo Gudiño pour créer une atmosphère particulièrement pesante…

THE LAST WILL AND TESTAMENT OF ROSALIND LEIGH

2012 – CANADA

Réalisé par Rodrigo Gudiño

Avec Aaron Poole, Vanessa Redgrave, Julian Richings, Stephen Eric McIntyre, Charlotte Sullivan, Mitch Markowitz

THEMA DIABLE ET DEMONS

Sur le motif connu de la maison hantée, The Last Will and Testament of Rosalind Leigh parvient à prendre ses spectateurs par surprise en leur offrant un spectacle inattendu et résolument original. Féru de partis pris artistiques radicaux, le réalisateur Rodrigo Gudiño, fondateur du fameux magazine « Rue Morgue », décide de ne mettre en scène qu’un seul comédien dans un décor unique. Pour le moins osé, ce choix aurait pu donner lieu à film extrêmement statique et théâtral. Or il n’en est rien. Rosalind Leigh puise au contraire toute sa force dans sa compréhension et son exploitation du langage cinématographique pur. Le personnage central de ce récit pesant est Leon (Aaron Poole), qui retourne dans la maison de son enfance après avoir appris la mort de sa mère (Vanessa Redgrave), une femme bigote dont il s’était peu à peu éloigné jusqu’à couper les liens avec elle. Digne d’un de ces cabinets de curiosités dont raffole Guillermo del Toro, la vaste demeure est à la fois belle et hideuse, emplie de reliques propres à semer le trouble : marionnettes, statues, animaux empaillés, costumes, armes, poupées, accessoires appartenant à toutes les époques, et surtout une infinité d’objets religieux liés à un christianisme excessif aux allures de culte païen et folklorique.

Gudiño filme cette étrange maison avec une délectation communicative, laissant durer indéfiniment des travellings qui ignorent superbement le rythme traditionnel des films d’horreur modernes et soignant à l’extrême la photogénie de son film, à contre-courant de la mode envahissante du « found footage » qui privilégie le sursaut immédiat aux dépends de l’angoisse insidieuse et progressive. Ce sens de l’élégance et de la photogénie apparaît dès le générique du film, qui révèle progressivement un embryon en train de flotter. L’inquiétude s’immisce donc en douceur, amorcée par la présence d’inscriptions insolites sur les murs (« Si tu fais tomber un couteau par terre, un homme te rendra visite. Si c’est une cuiller ce sera une femme. Si c’est une fourchette, ce ne sera ni un homme ni une femme »). La Maison du Diable de Robert Wise, modèle ultime d’épouvante suggestive et non démonstrative, semble être l’une des sources d’inspiration majeures de Rosalind Leigh, à travers ses jeux habiles sur la bande son et le hors-champ.

La frayeur monte d'un cran…

Gudiño parvient à nous effrayer avec une statuette de vierge qui semble se déplacer, un grognement dans l’ombre, un escalier en colimaçon qui mène vers une pièce mystérieuse, un enregistrement vidéo troublant… Lorsque quelqu’un – ou quelque chose – pénètre finalement dans la maison vénérable, la frayeur monte soudain d’un cran. Mais le cinéaste a l’intelligence de garder la demi-mesure, de ne pas franchir le pas qui ferait basculer son huis clos anxiogène dans le grand guignol. En conservant le voile de mystère nécessaire au bon fonctionnement de son intrigue, en laissant la monstruosité roder sur le pas de la porte sans l’exposer totalement – sauf le temps d’une séquence brève et éprouvante – Rodrigo Gudiño tutoie la terreur viscérale en lui donnant les allures d’un cauchemar envoûtant et durable.

 

© Gilles Penso

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MONKEYBONE (2001)

Le réalisateur de L'Étrange Noël de Monsieur Jack mêle animation et prises de vues réelles dans un étrange trip avec Brendan Fraser et Bridget Fonda

MONKEYBONE

2001 – USA

Réalisé par Henry Selick

Avec Brendan Fraser, Bridget Fonda, Chris Kattan, Giancarlo Esposito, John Turturro, Whoopi Goldberg, Rose McGowan

THEMA RÊVES I MORT

Sous la tutelle de Tim Burton, Henry Selick avait réalisé deux longs-métrages d’animation mémorables : l’extraordinaire Etrange Noël de Monsieur Jack et le fort sympathique James et la Pêche Géante. Il était temps, pour le talentueux cinéaste, de voler de ses propres ailes. Renouant avec son goût pour la fantaisie débridée, les univers  ultra-graphiques et les effets spéciaux à l’ancienne, Selick se lança ainsi dans Monkeybone, d’après une bande dessinée de Kaja Blackley, et passa cinq longues années à financer ce projet fou. Rendu célèbre par ses prestations dans George de la Jungle et La Momie, Brendan Fraser incarne ici Stu Miley, un créateur de dessins animés dont le personnage de Monkeybone, un singe facétieux et survolté, remporte un immense succès. Malgré les royalties, les paillettes et les produits dérivés, il n’a d’yeux que pour sa petite amie Julie McElroy (Bridget Fonda) qu’il projette de demander en mariage.

Or un accident de voiture stupide le plonge soudain dans le coma. Julie, qui fut autrefois son médecin lorsqu’il souffrait de graves troubles du sommeil, va tout mettre en œuvre pour le réveiller. Pendant ce temps, Stu erre dans une cité onirique, Downtown, peuplée de créatures étranges et excentriques, parmi lesquelles figure Monkeybone lui-même, plus déchaîné que jamais. Dans cet univers alimenté par l’énergie des cauchemars, Henry Selick s’en donne à cœur joie, peuplant ses décors multicolores de monstres tous plus originaux les uns que les autres (cyclopes, méduses, guêpes géantes, démons tricéphales, crustacés à têtes humaines, yétis, serpents, éléphants pianistes), tout en mixant toutes les techniques de trucages possibles et imaginables : acteurs costumés, marionnettes, animatroniques, compositings numériques, et surtout animation image par image. Par cette bonne vieille technique qui fut le moteur créatif de ses deux précédents longs-métrages, le réalisateur donne vie au fameux Monkeybone, à qui John Turturo prête sa voix.

Un singe survolté

D’autres guest stars se bousculent dans Downtown, la moindre n’étant pas Whoopi Goldberg dans le rôle de la Mort. Stephen King lui-même aurait dû faire une petite apparition dans son propre rôle, mais son planning l’en empêcha. C’est donc un sosie, Jon Bruno, qui prend sa place. Le scénario de Monkeybone, bien plus « familial » que la sombre BD dont il s’inspire, entretient de nombreux points communs avec Cool World de Ralph Bakshi, d’autant qu’ici aussi la créature imaginée par le dessinateur s’échappe de son univers pour s’immiscer dans le nôtre et y semer une belle pagaïe. S’il excelle dans les scènes fantasmagoriques, Selick prouve aussi ses capacités de directeur d’acteur et ses dons pour la comédie, notamment dans cette séquence démente où Stu se réincarne dans le cadavre d’un gymnaste désarticulé interprété par l’étonnant Chris Kattan, transfuge du Saturday Night Live. Monkeybone est donc un excellent divertissement, bourré d’idées folles et de scènes surprenantes, qui passa pourtant inaperçu au moment de sa sortie, remboursant difficilement son budget de 75 millions de dollars, et n’eut droit qu’à une discrète distribution vidéo en nos contrées.

 

© Gilles Penso

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MADISON COUNTY (2011)

Un tueur au visage masqué par une tête de cochon surgit dans une forêt montagneuse de l'Amérique profonde…

MADISON COUNTY

2011 – USA

Réalisé par Eric England

Avec Colley Bailey, Matt Mercer, Ace Marrero, Joanna Sotomura, Natalie Scheetz, Nick Principe, Dayton Knoll, Adrienne Harrell

THEMA TUEURS

Depuis ses premiers balbutiements au milieu des années 70, le slasher, sous-genre majeur du cinéma d’horreur, a tellement été galvaudé au fil des ans qu’il est quasiment impossible de l’aborder aujourd’hui sous un angle original. Alors peine âgé de 22 ans, le réalisateur Eric England a tenu malgré tout à apposer son empreinte sur Madison County en choisissant une mise en forme brute et réaliste débarrassée de la stylisation extrême des « classiques » des années 80 (la génération Halloween et Vendredi 13) et du recul post-moderniste de ceux des années 90 (dans la foulée de Scream). Sa mise en scène épurée et efficace, aux cadres simples et à la photographie naturaliste, valorise le jeu de ses comédiens, bien moins caricaturaux qu’on aurait pu le craindre. Pourtant, chacun obéit a priori à un rôle stéréotypé et balisé : le jeune photographe sympathique (Matt Mercer) et sa jolie fiancée Brooke (Joanna Sotomura), le frère patibulaire de cette dernière (Ace Marrero) ainsi que la bonne copine blonde (Natalie Scheetz) qui en pince un peu pour un troisième larron (Colley Bailey). Le postulat lui-même semble emprunter la voie facile du cliché, puisque les cinq amis partent en voiture passer un week-end dans la forêt de l’Amérique profonde et croisent des autochtones qui les regardent d’un œil torve, tandis que quelqu’un semble rôder près d’eux. 

Mais une fois de plus, contre toute attente, Madison County s’écarte des sentiers battus. Sans recours aux effets faciles, aux « jump scares » et à l’humour potache, Eric England laisse l’inquiétude s’immiscer lentement, subtilement, par petites touches, laissant la caméra portée évoquer une menace qu’on ne voit pas encore. Le prétexte qui pousse le petit groupe à explorer cette région montagneuse reculée est une interview qu’a accepté de leur accorder David Randall, auteur d’un livre détaillant les méfaits sanglants d’un tueur en série ayant sévi dans les parages. Or l’écrivain semble avoir disparu et le serial killer ressemble de plus en plus à une légende urbaine… Jusqu’à ce qu’un tueur colossal et muet, le visage camouflé par une tête de cochon, ne surgisse soudain pour trucider tout ce qui passe à sa portée.

Pulsions sanguinaires

Même si l’allure de l’assassin masqué évoque celle du tueur cannibale de Nuits de Cauchemar et du Jigsaw du premier Saw, notre croquemitaine ne cherche pas forcément à marcher sur la trace de ses prédécesseurs, drapant sa présence de mystère sans pour autant s’ériger en une sorte d’icône toute-puissante et quasi-surnaturelle. De toute évidence, il ne s’agit de rien d’autre qu’un désaxé incapable de contrôler ses pulsions sanguinaires. La brutalité de ses meurtres a d’autant plus d’impact qu’elle est traitée crument mais sans recours aux effets gore appuyés. Lorsque Madison County approche de son dénouement, Eric England prend le parti audacieux de ne pratiquement rien nous expliquer et de laisser toutes les portes ouvertes. La frustration gagnera sans doute une partie des spectateurs, tandis que d’autres se féliciteront de ce refus du twist final traditionnel. Décidément, Madison County aura su contourner tous les lieux communs pour nous surprendre jusqu’au bout…

 

© Gilles Penso

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STAR WARS : LE REVEIL DE LA FORCE (2015)

Après la vente de Lucasfilm au studio Disney, J.J. Abrams relance la saga de George Lucas en amorçant une troisième trilogie

STAR WARS EPISODE VII – THE FORCE AWAKENS

2015 – USA

Réalisé par J.J. Abrams

Avec Daisy Ridley, John Boyega, Harrison Ford, Peter Mahyew, Oscar Isaac, Adam Driver, Carrie Fisher, Mark Hamill 

THEMA SPACE OPERA I SAGA STAR WARS

Comment trouver l’équilibre idéal entre le retour aux sources nostalgique et le renouveau radical ? Comment toucher à une saga adulée dans le monde entier depuis presque 40 ans sans se brûler les doigts ? Comment écrire et diriger un film personnel tout en sacrifiant au cahier des charges d’un studio engagé dans une titanesque opération marketing ? En y laissant des plumes, forcément. Malgré toute sa bonne volonté, son savoir-faire indéniable et ses alliés de poids (dont le moindre ne fut pas le co-scénariste Lawrence Kasdan), J.J. Abrams n’a pas pu sauver tous les meubles. Pourtant, le spectacle qu’il nous offre est de haute tenue (Le Réveil de la Force contient deux des meilleures batailles spatiales de la saga toute entière), sa mise en scène regorge d’idées visuelles souvent magistrales (ah, cette main ensanglantée qui marque un casque d’un seau indélébile et symbolise le traumatisme séminal d’un des personnages principaux !), les comédiens de la nouvelle génération crèvent l’écran et volent allègrement la vedette à « l’ancienne garde », les dialogues brillants débordent d’humour et d’émotion, la première demi-heure du film est à couper le souffle…

Mais le soufflé retombe bien vite lorsqu’il devient clair que le scénario de cet épisode 7, au lieu de narrer la quête initiatique promise par le texte déroulant du générique, se contente de s’aliéner à celui des trois premiers films de la saga dont il reproduit servilement les figures imposées. L’Empire a été rebaptisé Premier Ordre, l’Etoile de la Mort est devenue le Starkiller, les Rebelles s’appellent maintenant Résistants, le casque de Dark Vador cède le pas à celui de Kylo Ren, le leader suprême Snoke remplace l’empereur Palpatine, mais rien n’a vraiment changé. Le sentiment de déjà-vu s’installe donc durablement et nous prive de l’effet de surprise, comme si les scénaristes s’étaient efforcés de caresser les fans dans le sens du poil en leur offrant un quasi remake de la trilogie initiale. Pris au jeu de la redite, ils accumulent du coup un grand nombre d’invraisemblances et de raccourcis embarrassants. Coïncidences improbables, rencontres fortuites et révélations téléphonées jalonnent ainsi le récit et entravent sa fluidité. John Williams lui-même, prisonnier d’un carcan trop référentiel, s’auto-cite sans parvenir à nous livrer de nouveaux thèmes mémorables.

L'épisode de la transition

C’est d’autant plus dommage que de nombreux moments de grâce émergent régulièrement au fil de l’intrigue, notamment les états d’âme d’un « super-vilain » moins monolithique, plus impulsif, plus maladroit et finalement plus humain que le redoutable Dark Vador qui lui tient lieu de modèle. Star Wars 7 : le Réveil de la Force n’est donc pas vraiment le « Nouvel Espoir » tant attendu, mais il demeure largement supérieur à la seconde trilogie de George Lucas et possède un pouvoir de séduction indéniable qui, malgré ses innombrables scories, parvient à emporter l’adhésion. Le miracle n’est pas total, mais il opère tout de même. Episode de transition autant que premier volet d’une nouvelle trilogie, il balise en tout cas habilement le terrain pour un épisode 8 qu’on espère plus abouti, plus fluide et plus surprenant.

 

© Gilles Penso

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EWOKS : LA BATAILLE D’ENDOR (1985)

Une deuxième aventure consacrée aux sympathiques peluches de la planète Endor, tout aussi dispensable que le film précédent

EWOKS : BATTLE FOR ENDOR

1985 – USA

Réalisé par Jim et Ken Wheat 

Avec Wilford Brimley, Warwick Davis, Aubrey Miller, Sian Philips, Carel Struycken, Niki Botelho, Paul Gleason, Eric Walker

THEMA SPACE OPERA I SAGA STAR WARS

Suite de l’inutile Aventure des Ewoks, ce téléfilm tout aussi navrant se débarrasse d’une des aberrations de son prédécesseur – la voix off narratrice – pour s’encombrer d’une nouvelle : faire parler le Ewok vedette, comme si ses mimiques ne suffisaient pas à exprimer ses sentiments. Le scénario est, comme prévu, des plus rudimentaires, malgré le choix audacieux de faire mourir les parents et le frère de la petite Cindelle dès le prologue. La lointaine planète Endor est le théâtre de terribles affrontements : le village Ewok a été dévasté par une armée aux ordres d’un sanguinaire géant, le roi Terak. La petite Cindel, qui vit parmi les Ewoks, a été capturée et enfermée dans la forteresse du roi. Aidés par Noa, un naufragé de l’espace, les Ewoks vont tout mettre en œuvre pour délivrer Cindel et leurs compagnons des griffes de Terak.

Les masques des Ewoks sont toujours aussi rigides, comme ceux des méchants simiesques qui, malgré leur aspect assez efficacement effrayant, sont aussi peu mobiles que ceux des hommes-singes de San Ku Kaï ou Spectreman ! Le film nous gratifie tout de même de quelques monstres très réussis, à nouveau créés et animés par Phil Tippett. Les plus impressionnants d’entre eux sont les montures reptiliennes des méchants, animés avec un réalisme et un dynamisme extraordinaires. « Le design de ces créatures est plus ou moins emprunté à  celui de nos premiers dessins avec Joe Johnston, lorsque nous recherchions l’aspect des Tauntaun pour L’Empire Contre-Attaque », nous révèle Phil Tippett (1). Au final, ces monstres ont les allures de piranhas bipèdes, dont les minuscules membres antérieurs semblent empruntés à ceux des tyrannosaures. L’autre créature animée du film, héritière de la harpie de Jack le Tueur de Géants, ressemble à une autruche géante avec des pattes avant, des ailes de chauve-souris et une mâchoire abondamment garnie. Ce monstre hybride enlève la toute jeune héroïne et est pourchassée par Wicket en deltaplane. On trouve également dans le film une peluche vivante, Wick, qui se déplace à vive allure grâce à des effets visuels qui feraient pâlir de jalousie L’Homme qui Valait Trois Milliards. La bataille finale évoque irrésistiblement celle du Retour du Jedi, prélude à l’envol d’un vaisseau spatial qui redonne tardivement une dimension de space-opéra à ce film qui semblait plutôt puiser son inspiration jusqu’alors dans le serial d’aventures.

masques rigides et monstres inventifs

Diffusé le 24 novembre 1985 sur ABC puis distribué en salles sur plusieurs territoires (notamment en France), Ewoks : la Bataille d’Endor a remporté, comme L’Aventure des Ewoks, une récompense pour ses effets visuels lors de la cérémonie des Emmy Awards de 1986. Après ce mièvre diptyque, les Ewoks sont devenus les vedettes d’une série de dessins animés pour les tout-petits, diffusés entre 1985 et 1986 sur ABC aux États-Unis et sur Antenne 2 en nos contrées (le générique de la version française étant chanté par Dorothée, la superstar des enfants à l’époque en France). Jim et Ken Wheat, les deux réalisateurs et scénaristes d’Ewoks : la Bataille d’Endor, allaient par la suite passer à de la science-fiction plus adulte en co-écrivant Pitch Black.

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en avril 1998

 

© Gilles Penso

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L’AVENTURE DES EWOKS (1984)

Suite à leur popularité auprès du jeune public, les gentils nounours du Retour du Jedi ont droit à leur propre film…

CARAVAN OF COURAGE : AN EWOK ADVENTURE

1984 – USA

Réalisé par John Korty

Avec Eric Walker, Warwick Davis, Fionnula Flanagan, Guy Boyrd, Aubree Miller, Burl Ives, Daniel Frishman

THEMA SPACE OPERA SAGA STAR WARS

Conformément à ce que George Lucas avait prévu, les Ewoks, héros de la bataille finale du Retour du Jedi, remportèrent un immense succès auprès du jeune public. Contreparties miniatures et affectueuses du grand Chewbacca (le mot « Ewok » inversé donne d’ailleurs « Wookie »), ces guerriers se révélèrent, derrière leur allure d’innocentes peluches, être des alliés de poids pour la lutte de Luke, Leïa et Han Solo contre les gardes impériaux dans la forêt d’Endor. C’est cette dualité qui a su séduire petits et grands, et sur laquelle Lucas comptait pour pouvoir réexploiter ces créatures en dehors du cadre de la trilogie Star Wars initiale. « Mignons » : tel était l’unique mot d’ordre donné à l’époque au designer Joe Johnston pour  trouver le look idéal de ces petits êtres poilus. « Un jour, j’ai surpris une discussion entre Gerorge Lucas et le réalisateur Richard Marquand », se souvient le superviseur des créatures Phil Tippett, qui participa lui aussi aux premières étapes du design des Ewoks. « Lucas a eu cette phrase assez surprenante pour décrire ce que devait être selon lui Le Retour du Jedi : un mixage entre La Guerre des Etoiles et Benji la Malice ! » (1)

Voici donc nos gentils nounours guerriers héros de leur propre film – ou plutôt téléfilm, même s’il fut exploité en salles chez nous – et autant dire que le résultat laisse pantois. Scénario anémique, personnages d’une redoutable fadeur, humour de bas étage, le bilan est plutôt catastrophique. Pour couronner le tout, une voix off – celle de l’animatrice Dorothée dans la VF, idole omniprésente de la jeunesse française de l’époque – paraphrase laborieusement tout ce qui se passe à l’écran, témoignage d’une fâcheuse tendance à prendre les jeunes spectateurs pour des idiots. Tout commence lorsqu’un vaisseau spatial s’écrase sur la planète forestière d’Endor. La famille Towani se retrouve accidentellement séparée. Jeremitt et Catarine sont capturés par le terrifiant Gorax, tandis que leurs enfants Mace (une espèce de sosie pré-adolescent de Mark Hamill) et Cindel font la connaissance du peuple des Ewoks qui les mène dans leur village construit au cœur des arbres. Pour retrouver leurs parents, ils partent à la rencontre de Logray, un magicien dont on dit qu’il est aussi vieux que les arbres. C’est le point de départ d’une quête semée d’embûches…

Poussif et facultatif

Diffusé sur ABC un dimanche soir de 1984, L’Aventure des Ewoks remportera un Emmy Award pour ses effets visuels qui constituent à vrai dire son seul et unique intérêt. Il faut avouer que les peintures sur verre y sont très belles et que le monstre animé image par image par Phil Tippett est une admirable réussite. Baptisé Borra, il s’agit d’une espèce de sanglier géant à la mâchoire garnie de dents acérées. « A vrai dire tous ces plans ont été filmés dans mon garage ! », nous raconte Phil Tippett. « Nous n’avions pas un très gros budget à notre disposition, et notre planning était assez court » (2). Avec des moyens réduits, de l’animation traditionnelle et quelques maquettes, Phil Tippett expérimente ainsi le savoir-faire qu’il mettra ensuite à contribution sur son remarquable court-métrage Prehistoric Beast et réalise ainsi la meilleure séquence de ce téléfilm poussif tout à fait facultatif.

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en février 2015

(2) Propos recueillis par votre serviteur en avril 1998

 

© Gilles Penso

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