STAR TREK 6 : TERRE INCONNUE (1991)

La saga Star Trek étant tombée bien bas, Nicholas Meyer reprend les choses en main et signe un épisode palpitant aux fortes répercussions politiques

STAR TREK VI – THE UNDISCOVERED COUNTRY

1991 – USA

Réalisé par Nicholas Meyer

Avec William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, James Doohan, Walter Koenig, Nichelle Nichols

THEMA SPACE OPERA I FUTUR I EXTRA-TERRESTRES I SAGA STAR TREK

L’échec artistique et financier de Star Trek 5 provoqua un certain remue-ménage au sein de la Paramount. Soucieux de dynamiser une franchise bien mal en point, le producteur Harve Bennet proposa un Starfleet Academy racontant la jeunesse de l’équipage de l’Entreprise (Ethan Hawke fut envisagé dans le rôle du jeune Kirk, et John Cusack dans celui de Spock). Rejetant cette idée (la « prequel » n’étant pas encore à la mode), le studio s’orienta vers un nouvel épisode plus « classique », doté d’un modeste budget de 26 millions de dollars. L’idée était de donner une dernière fois la vedette à l’équipage classique afin de pouvoir consacrer les futurs longs-métrages à celui de la nouvelle génération.

Après Star Trek 2, Nicholas Meyer reprend ainsi les commandes, laissées vacantes par un William Shatner plus habile en capitaine qu’en metteur en scène, et insuffle à ce sixième Star Trek cinématographique une dimension politique du plus grand intérêt. Après tout, la vraie richesse de la science-fiction a toujours été d’extrapoler à partir des événements réels (scientifiques mais aussi ethnologiques, politiques ou sociaux). Cette approche relie un peu le film à quelques épisodes de la série originale qui n’hésitaient pas non plus à se servir de l’anticipation comme prétexte à des paraboles sociales où il était question de racisme, de guerre, de neutralité de ventes d’arme, etc. S’inspirant de la catastrophe de Tchernobyl, de la crise des missiles cubains de 1962 et du rôle de Gorbatchev dans le rapprochement Est-Ouest et de l’effondrement du communisme, Meyer et Denny Martin Flinn rédigent un script brillant.

Tchernobyl dans l'espace

A cause de l’explosion de l’une de ses lunes, l’empire Klingon s’apprête à se morceler, ce qui ne fait pas l’affaire de la Fédération. A trois mois de la retraite, le capitaine Kirk, à bord de l’Enterprise, est envoyé en mission pour rencontrer Gorkon, un Klingon pacifiste, désireux de réaliser une alliance avec la Fédération. Mais Gorkon est assassiné par des forces conservatrices avant que le traité ne soit signé. Accusés du meurtre par un Klingon aux allures de pirate, James Kirk et le docteur McCoy se retrouvent dans une prison galactique d’où ils parviennent à s’évader grâce à une créature humanoïde (incarnée par le top model Imam) qui change de forme à loisir grâce à des morphings assez efficaces (bien que leur impact ait été banalisé par le clip « Black or White » de Michael Jackson et ses innombrables imitations). Car les effets visuels d’ILM bénéficient cette fois ci des vertus du traitement numérique. Dans ce domaine, on se souviendra surtout de la scène du meurtre en apesanteur, où le sang des victimes s’échappe de leur corps sous forme de bulles flottantes, ou encore des magnifiques vues de l’Enterprise quittant sa base. La partition musicale de Cliff Eidelman, en revanche, s’avère moins mémorable que les splendeurs symphoniques composées par Jerry Goldsmith et James Horner. Star Trek 6, assurément l’un des meilleurs épisodes de la série sur grand écran, marque officiellement les adieux de l’équipage de l’Enterprise, désormais à la retraite. Au cours du générique de fin, chaque interprète officialise ces adieux en signant son nom à la main.

 

© Gilles Penso 

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DANS LA BRUME ÉLECTRIQUE (2009)

Bertrand Tavernier dirige outre-Atlantique Tommy Lee Jones dans une histoire policière aux confins du surnaturel

IN THE ELECTRIC MIST

2009 – FRANCE / USA

Réalisé par Bertrand Tavernier

Avec Tommy Lee Jones, John Goodman, Peter Sarsgaard, Ned Beatty, James Gammon, Mary Steenburgen, Levon Helm

THEMA TUEURS I FANTÔMES

En donnant naissance à l’inspecteur Dave Robicheaux, l’écrivain James Lee Burke prouva que la Lousiane pouvait être le décor idéal d’enquêtes policières moites et lyrique. Héros d’une vingtaine de romans, il fit sa première incursion à l’écran en 1996 avec Vengeance froide de Phil Joannou, sous les traits d’Alec Baldwin, mais cette « hollywoodisation » du personnage s’éloignait quelque peu de l’atmosphère des textes de Burke. Séduit par le roman « In the Electric Mist with Confederate Dead » (autrement dit « Dans la brume électrique avec les morts confédérés »), Bertrand Tavernier a jeté son dévolu sur Tommy Lee Jones, interprète idéal à ses yeux de Robicheaux, et a emmené son équipe à la Nouvelle-Orléans pour un tournage intensif de quarante jours. « Bertrand a toujours voulu tourner dans les vrais lieux historiques de ses films », raconte le directeur de la photographie Bruno de Keyzer. « A l’époque de La Vie et rien d’autre, il nous avait tous emmenés pendant deux mois à Verdun. Le directeur de production et moi-même tentions de le convaincre qu’un champ en plein hiver pouvait tout aussi bien être filmé à cinquante kilomètres de Paris, mais il est resté inflexible. Pour Dans la Brume Electrique, il a procédé de la même façon, et nous sommes allés filmer dans les lieux exacts décrits par James Lee Burke. » (1)

Nous sommes donc à New Iberia, en Louisiane, théâtre d’une série de meurtres atroces perpétrés sur de très jeunes femmes. Alors qu’il vient de découvrir une nouvelle victime, l’inspecteur Robicheaux rencontre Elrod Sykes (Peter Sarsgaard), une grande star hollywoodienne venue tourner un film sur la guerre de Sécession produit par Julius Balboni (John Goodman), une des grandes figures de la mafia locale. Bientôt, Elrod confie à Dave qu’il a repéré dans un bayou des ossements humains enchaînés… Tavernier ayant décidé d’aborder son récit sous un angle extrêmement réaliste et de ne jamais s’appesantir sur l’état des victimes, Dans la brume électrique est à priori plus proche du film noir que du film d’épouvante façon Seven.

Un étrange paradoxe temporel

Or si le fantastique surgit progressivement au sein de cette enquête noyée dans les bayous brumeux, ce n’est pas sous l’angle de l’horreur inhérente aux histoires de serials killers, mais via un étrange paradoxe temporel dont on ne saurait dire s’il est onirique ou tangible. La première option semble la plus raisonnable, jusqu’à ce qu’un ultime plan, qui n’est pas sans évoquer le final de Shining, ne vienne bouleverser toutes les certitudes. Cette approche résolument anticonformiste a créé une tension croissante entre Tavernier et ses producteurs américains pendant la post-production du film. « Les Américains préféraient un thriller plus classique », explique De Keyzer. « Chacun a donc fait son montage. Celui de Bertrand est sorti en salles en France, et le montage américain a été directement distribué en DVD aux Etats-Unis, ce qui est franchement dommage. » (2) D’autant plus dommage que dans sa version « française », Dans la brume électrique est un excellent polar mystique, transcendé par le jeu tourmenté de Tommy Lee Jones, la prestation réjouissante de John Goodman et la présence lumineuse de Mary Steenburgen.


(1) et (2) Propos recueillis par votre serviteur en mars 2009

© Gilles Penso

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KRAKEN, LE MONSTRE DES PROFONDEURS (2006)

Le spécialiste des films de monstres Tibor Takacs met en scène un homme désireux de venger la mort de ses parents emportés par un titanesque monstre marin

KRAKEN : TENTACLES OF THE DEEP / DEADLY WATER

2006 – USA

Réalisé par Tibor Takacs

Avec Charlie O’Connell, Victoria Pratt, Jack Scalia, Kristi Angus, Cory Monteith, Aleks Paunovic, Nicole McKay

THEMA MONSTRES MARINS I MYTHOLOGIE

Tibor Takacs a marqué la fin des années 80 par quelques films d’horreur certes imparfaits, mais mémorables par leur facture inhabituelle, leur approche cauchemardesque et leurs créatures lovecraftiennes. Mais après The Gate et Lectures diaboliques, qui lui valurent les honneurs des fantasticophiles, le cinéaste hongrois s’enferma dans le ghetto du « direct to video » anonyme et interchangeable (Rats, Mosquitoman, Le Trou noir). Produit par Nu Image, spécialiste des grosses bébêtes qui donna déjà dans le tentacule géant avec les deux OctopusKraken est du même acabit, et même si Takacs a imprégné le film de sa passion pour le 20 000 lieues sous les mers de Richard Fleischer (plusieurs hommages au classique des studios Disney et au roman de Jules Verne y sont disséminés), sa mise en scène ne transcende guère un postulat assez passe-partout. Trente ans ont passé depuis que Ray Reiter (Charlie O’Connell, le frère de Jerry O’Connell) a été témoin de la disparition en mer de ses parents, victimes de l’attaque d’un calamar géant. En se joignant à l’expédition d’un groupe d’archéologues explorant les fonds marins à la recherche d’un trésor légendaire, il espère bien retrouver et détruire le monstre qui l’a doté du statut peu enviable d’orphelin. Mais ses désirs de vengeance vont être contrecarrés par la présence d’un mafieux prêt à tout pour s’emparer du trésor…

Si les premières scènes du film laissent imaginer quelques débordements gore assez peu « mainstream » (l’homme décapité par un câble tendu), le reste du métrage s’avère bien plus sobre côté horreur, se contentant la plupart du temps de faire bouillonner de l’eau rouge pour évoquer les victimes de la créature. Cette dernière, conçue en image de synthèse par Scott Coulter (grand pourvoyeur des monstres de Nu Image), manque hélas de crédibilité. Son look, très inspiré par le calamar qu’affrontait Kirk Douglas en 1954, est certes impressionnant, et certaines attaques nocturnes font leur petit effet, dans le sillage du Monstre vient de la mer de Ray Harryhausen. Mais la plupart du temps, la bestiole en 3D trahit sa nature numérique à cause d’une texture peu réaliste, d’une animation saccadée et d’incrustations approximatives. Quant à sa mort, elle s’avère pour le moins frustrante.

Le Scylla de la mythologie grecque

Notons tout de même la principale originalité du scénario : une référence directe à la mythologie grecque. A vrai dire, le titre Kraken est trompeur, surfant probablement sur le succès du second Pirates des Caraïbes qui sortit la même année et mettait en vedette un monstre homonyme. Car c’est à Scylla que nous avons ici affaire, célèbre dragon aquatique polycéphale rencontré par Ulysse et ses compagnons d’infortune. « C’est un monstre marin à plusieurs têtes », déclare la scientifique à la tête de l’expédition. « Mais un vieux marin peut prendre des tentacules de calmar pour des têtes de serpent de mer ». Le monstre agit ainsi comme un dragon gardien de trésor (en l’occurrence une opale antique). Une belle idée, hélas sabordée par un scénario prévisible et des comédiens dénués de la moindre conviction.

© Gilles Penso

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STAR TREK 5 : L’ULTIME FRONTIERE (1989)

Après Monsieur Spock, c'est le capitaine Kirk qui passe derrière la caméra… pour un résultat beaucoup moins concluant

STAR TREK V – THE FINAL FRONTIER

1989 – USA

Réalisé par William Shatner

Avec William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, James Doohan, Walter Koenig, Nichelle Nichols, Laurence Luckinbill

THEMA SPACE OPERA I FUTUR I EXTRA-TERRESTRES SAGA STAR TREK

Après Leonard Nimoy, William Shatner se retrouve à son tour derrière la caméra. Hélas, le capitaine Kirk s’avère bien moins doué que Monsieur Spock en matière de réalisation, d’autant que le scénario médiocre de ce cinquième Star Trek n’est pas pour lui faciliter la tâche. Sybok (incarné par Lawrence Luckinbill, après les désistements de Max Von Sydow et Sean Connery), un Vulcain persuadé de sa mission mystique, s’est vu chasser de sa planète pour avoir professé des idéaux peu orthodoxes. D’après lui, pour atteindre le véritable savoir, l’émotion doit supplanter la logique, ce que réfutent complètement ses congénères vulcains, comme chacun sait. Depuis, il erre de planète en planète. En pleine zone neutre, il s’empare de trois diplomates sur Nimbus III, planète de la Paix Galactique. Le vaisseau de guerre Klingon que commande le capitaine Klaa est alors envoyé sur les lieux de l’enlèvement, tandis que Kirk, Spock et le docteur McCoy sont chargés de régler le problème. Arrachés à leurs vacances terrestres (pendant lesquelles ils chantent « au clair de la lune » autour d’un feu de camp), les fidèles compagnons regagnent l’USS Enterprise. Agissant en véritable envoyé de Dieu messianique, Sybok s’empare de leur vaisseau par la ruse et contraint toute l’équipe à tenter la folle traversée de la grande barrière, pour rejoindre le centre de l’Univers.

L’intrigue mystico-philosophique de ce cinquième volet tente vainement de retrouver la dimension métaphysique du classique de Robert Wise, en vain. L’un des plus gros handicaps du film, qui ne cesse de croître au fil des épisodes cinématographiques, est l’âge des acteurs qui affecte sérieusement le réalisme de leurs rôles. On sent, ça et là, des références maladroites à La Guerre des étoiles (avec une énième copie du Cantina Bar) et à 2001 l’odyssée de l’espace (à travers le voyage vers l’Ultime frontière). Enfin – et hélas – cette séquelle souffre d’un manque cruel de subtiité. Comment ne pas être désarmé par cet humour gras, ces dialogues lourdingues et ces scènes gratuites ? Dans ce domaine, la danse d’Uhura, censée exhaler un érotisme exotique irrésistible, atteint les sommets du grotesque (cette idée n’était au départ qu’une boutade du scénariste David Loughery, visiblement prise très au sérieux par Shatner).

Le pire épisode de la franchise ?

La finesse d’écriture d’un Nicholas Meyer – sollicité par la production pour une révision du script, mais peu intéressé par l’offre – n’eut pas été inutile. ILM étant occupé par les effets visuels de S.O.S. fantômes 2 et Indiana Jones et la dernière croisade, les effets de Star Trek 5 furent confiés au superviseur Brian Ferren, qui ne démérite pas en nous offrant de magnifiques visions de l’Enterprise sous toutes ses coutures. Il s’agit d’un des rares éléments réjouissants de ce catastrophique épisode, avec une partition de Jerry Goldsmith toujours aussi flamboyante. Boudé par le public aux Etats-Unis, Star Trek 5 sortit directement en vidéo en France. La franchise semblait moribonde. Ce n’était heureusement qu’une mauvaise passe, comme allait le prouver le magistral épisode suivant.


© Gilles Penso

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STAR TREK 4 : RETOUR SUR TERRE (1986)

Toujours réalisée par Leonard Nimoy, cette quatrième aventure fait voyager dans le temps l'équipage de l'Enterprise et se teinte d'un message écologique

STAR TREK IV – THE VOYAGE HOME

1986 – USA

Réalisé par Leonard Nimoy

Avec William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, James Doohan, Walter Koenig, Nichelle Nichols, Catherine Hicks

THEMA SPACE OPERA I VOYAGES DANS LE TEMPS I EXTRA-TERRESTRES I SAGA STAR TREK

Après un troisième Star Trek inégal, Leonard Nimoy, qui semble s’être pris au jeu, signe la réalisation de cette nouvelle séquelle. Le résultat s’avère ici plus réjouissant, dans la mesure où le film exhale une légèreté et un second degré pleinement assumés. D’amiral, Kirk est ici rétrogradé au rang de capitaine pour avoir enfreint les règles de la Starfleet dans l’épisode précédent. Le scénario, co-écrit par Steve Meerson, Peter Krikes, Harve Bennett et Nicholas Meyer (auteur et réalisateur du très réussi Star Trek 2) oblige nos héros à remonter le temps pour retrouver une baleine en voie d’extinction, seule capable, par son chant, de communiquer avec une sonde extra-terrestre qui menace de détruire la Terre. Le côté tragédie classique des épisodes précédents fait ici place à un comique de situation tranquillement exploité par la déambulation en plein San Francisco du vingtième siècle de l’équipage légèrement anachronique de l’Enterprise. Nicholas Meyer est ici en terrain connu, puisqu’il aborda déjà la thématique du voyage dans le temps à l’occasion de l’inventif C’était demain avec Malcolm McDowell et David Warner (il en profite même pour écrire quelques bouts de scène qu’il n’avait pas pu exploiter dans son propre film).

On retrouve ici l’esprit de certains épisodes de la série originale qui s’amusaient à transporter ses héros dans le passé. La finesse n’est certes pas toujours de mise (Spock adoptant un look de hippie sur le retour avec un bandana dissimulant ses oreilles pointues vaut son pesant de cacahouètes !), mais la tournure écologique du scénario offre d’intéressantes perspectives environnementales. Prévu pour intégrer le casting du film, Eddie Murphy dut décliner l’offre à cause du tournage de Golden Child, programmé en même temps que celui de Star Trek 4 (d’autant que Paramount ne souhaitait pas particulièrement mixer ses deux franchises les plus populaires du moment, Star Trek et Le Flic de Beverly Hills). C’est donc Catherine Hicks, choisie par William Shatner lui-même, qui reprend un rôle proche de celui que Murphy était censé incarner.

Hommage à l'équipage de la navette Challenger

Les effets spéciaux d’ILM confèrent au film un côté volontiers spectaculaire. Le voyage dans le temps est ainsi visualisé par des images de synthèse assez novatrices pour l’époque (dans la lignée du projet Genesis de Star Trek 2), les baleines qui s’ébattent avec grâce en pleine mer sont des marionnettes animatroniques d’un mètre vingt ultra-réalistes (filmées dans un bassin sur le parking de la Paramount) et le Golden Gate Bridge survolé par de gigantesques vaisseaux spatiaux est une très belle maquette en perspective forcée. Suite à un drame tristement célèbre survenu à l’époque, le film s’ouvre sur un texte introductif annonçant : « Les acteurs et l’équipe de Star Trek souhaitent dédier ce film aux hommes et aux femmes de la navette spatiale Challenger dont l’esprit courageux vivra jusqu’au vingt-troisième siècle et au-delà. ». Cet hommage entérine les liens étroits tissés entre la saga de Gene Roddenberry et la NASA, laquelle n’ayant pas hésité, rappelons-le, à baptiser « Enterprise » l’une de ses navettes spatiales.

   

© Gilles Penso

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STAR TREK 3 : A LA RECHERCHE DE SPOCK (1984)

Monsieur Spock passe derrière la caméra pour ce troisième Star Trek sur grand écran centré justement sur la résurrection de l'officier Vulcain

STAR TREK III – THE SEARCH FOR SPOCK

1984 – USA

Réalisé par Leonard Nimoy

Avec William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, James Doohan, Walter Koenig, Robin Curtis, Christopher Lloyd

THEMA SPACE OPERA I EXTRA-TERRESTRES I SAGA STAR TREK

Le scénario de ce troisième épisode fait directement suite à celui du film précédent, lien qui n’existait pas entre les deux premiers Star Trek conçus pour le grand écran. Dès le titre, nous voilà prévenus : Monsieur Spock n’est pas mort. Il faut dire que les trekkies ont très mal avalé le décès de leur Vulcain favori, et que leur avis a un poids suffisamment important pour influer sur les décisions des scénaristes et des producteurs. Tout le film se centre donc sur la résurrection de l’homme aux oreilles pointues, à partir d’une idée de base assez bien dénichée, déjà en germe dans le second Star Trek. Et, ironie du sort ou judicieuse décision ne manquant pas d’humour, c’est Leonard Nimoy lui-même qui réalise le film, comme pour le marquer davantage de sa présence. A l’origine, le talentueux Nicholas Meyer, déjà signataire du film précédent, aurait dû réaliser celui-ci, mais le concept même de la résurrection de Spock, absurde à ses yeux, l’incita à décliner la proposition. James Goldstone (Le Jour de la fin du monde) fut alors envisagé pour le remplacer, jusqu’à ce que Nimoy lui-même ne fasse connaître aux producteurs ses envies pressantes de passer derrière la caméra (il avait déjà à l’époque une petite expérience de téléaste).

Au cours du prologue de Star Trek 3, l’Enterprise regagne la Terre, bien endommagé à la suite du combat livré contre le barbare Khan. Le lieutenant Saavik et le professeur Marcus atterrissent quelques temps après sur la planète Genesis, afin d’établir des recherches. Le nouveau monde a cependant évolué d’étrange façon et attiré l’attention du commandant Kruge, un chef Klingon belliqueux qui veut utiliser les secrets de la planète afin de développer les pouvoirs de l’empire Klingon. Pendant ce temps, sur Terre, l’amiral Kirk reçoit des preuves que Spock peut être encore en vie. En effet, son « katra », autrement dit son esprit, s’est réfugié à l’intérieur du docteur McCoy. Les officiers supérieurs commandant l’Enterprise se réunissent alors chez Kirk, bientôt rejoints par l’ambassadeur Sarek, le propre père de Spock.

Christopher Lloyd en redoutable Klingon

Au fil de ce scénario un tantinet chaotique, on retrouve donc la belle vulcaine Saavik (cette fois-ci Robin Curtis remplace Kirstie Alley, laquelle réclamait un cachet exorbitant) ainsi qu’un très curieux chien Klingon. La première partie du film se traîne un peu fastidieusement sans susciter un très grand intérêt. La seconde moitié, en revanche, s’articule autour d’un suspense assez fort, tandis que Spock (interprété tour à tour par cinq comédiens de plus en plus âgés) est enfin vaillant et prêt à en découdre. Dommage que les effets spéciaux liés à l’anéantissement de Genesis soient si peu efficaces. Le producteur/scénariste Harve Bennett, envisageant déjà une nouvelle génération, n’hésite pas à faire détruire l’Enterprise et faire assassiner un personnage clé par les Klingons. On notera que le super-vilain de cet épisode, un chef Klingon nommé Kruge, est interprété par Christopher Lloyd, futur Doc de Retour vers le futur et futur Fester de La Famille Addams. Ici, sous les impressionnantes prothèses de Tom Burman, il n’est guère reconnaissable.


© Gilles Penso 

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STAR TREK 2 : LA COLERE DE KHAN (1982)

Plus dynamique que le film précédent, ce deuxième opus fait directement suite à l'un des épisodes de la série classique

STAR TREK II : THE WRATH OF KHAN

1982 – USA

Réalisé par Nicholas Meyer

Avec William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, James Doohan, Walter Koenig, Ricardo Montalban, Nichelle Nichols

THEMA SPACE OPERA I EXTRA-TERRESTRES I SAGA STAR TREK

Succédant avec beaucoup de talent à Robert Wise, Nicholas Meyer, auteur d’un savoureux C’était demain, change ici de ton. Plus attiré par le caractère politico-social de l’univers Star Trek que par sa dimension contemplative et sa portée métaphysique, Meyer s’approche en esprit du concept initial de Gene Roddenberry et participera de fait à quelques-uns des meilleurs films de la saga. Pour Star Trek 2, il synthétise cinq scripts différents pour obtenir un scénario original faisant suite à un épisode de la série TV originale, « Space Seed », à la fin duquel le barbare Khan (Ricardo Montalban) était exilé par le capitaine Kirk sur une planète aride et hostile. Au début du film, le vaisseau USS Enterprise effectue l’une de ses nombreuses patrouilles spatiales. Soudain, un message mystérieux parvient aux ordinateurs de bord : « pourquoi l’armée veut-elle s’emparer du projet Genesis ? ». Ce projet scientifique révolutionnaire permet de créer la vie à partir du néant, ou le contraire. Dès lors, une lutte à mort s’engage entre Kirk et Khan. Car le projet Genesis doit être expérimenté sur la planète où l’ancien despote en disgrâce a été abandonné avec ses hommes. Khan, avide de pouvoir et de vengeance, tente donc de s’emparer de cette invention afin de retrouver sa suprématie perdue.

Avec un budget de 10 millions de dollars (quatre fois moins que celui de Star Trek le film), ce second opus cinématographique s’avère de plus modeste facture, mais il y gagne en nervosité, en rythme et en efficacité. On y trouve pèle mêle des vers des sables peu ragoutants, une belle Vulcaine nommée Saavik (alias Kirstie Alley), les retrouvailles de Kirk avec son fils David, et surtout (attention spoiler, la lecture qui suit est interdite à tous ceux qui n’ont pas vu le film !), et surtout, donc, l’inoubliable sacrifice final de Spock. « De toutes les âmes que j’ai rencontrées au cours de mes voyages, ce fut la plus humaine », déclarera Kirk au cours des émouvantes funérailles spatiales du Vulcain. L’uniforme de l’Enterprise a encore changé de couleur, virant ici au rouge, et les effets spéciaux ont cette fois été supervisés par ILM, concoctant notamment une très dynamique bataille spatiale au beau milieu d’une nébuleuse écarlate particulièrement photogénique.

Une séquence avant-gardiste en images de synthèse

On peut également contempler dans le film l’une des premières séquences entièrement conçues en images de synthèse, celle de la naissance d’une planète grâce au projet Genesis (séquence qui coûta la modique somme d’un million de dollars la minute et qui donne une idée de ce que pourrait être, dans un avenir encore lointain, un processus de terraformation). On note enfin une très belle partition de James Horner, délaissant le thème de Jerry Goldsmith pour revenir à celui de la série télévisée. La rupture avec le film précédent est donc totale, comme en témoigne au passage le refus d’utiliser les Klingons comme « méchants ». Le premier sous-titre prévu, « The Revenge of Khan », dut être remplacé par « The Wrath of Khan », car à l’époque George Lucas envisageait d’appeler le troisième volet de La Guerre des étoiles « Revenge of the Jedi ».


© Gilles Penso

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HUMAINS (2009)

Un groupe de paléontologues part dans les Alpes suisses pour vérifier une théorie selon laquelle des hommes de Néanderthal auraient survécu jusqu'à nos jours

HUMAINS

2009 – FRANCE

Réalisé par Jacques-Olivier Molon et Pierre-Olivier Thévenin

Avec Lorant Deutsch, Sara Forestier, Dominique Pinon, Manon Tournier, Elise Otzenberger, Marc Olinger, Christian Kmiotek, Philippe Nahon

THEMA YETIS ET CHAÎNONS MANQUANTS

En quelques années, Jacques-Olivier Molon et Pierre-Olivier Thévenin se sont creusé une petite niche dans le milieu fermé des effets spéciaux de maquillage français. Le premier fait ses premières armes sur des œuvres telles que L’Humanité, Vidocq ou Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain, le second se forme auprès de l’immense Stan Winston en intégrant les gigantesques équipes de Jurassic Park et Entretien avec un vampire, et tous deux fondent en 2003 un atelier commun, dont les fruits les plus sanglants seront les séquences gore d’A l’intérieur. Forts de cette expérience, les deux artistes se voient bientôt confier les rênes d’Humains, un long-métrage en quête de réalisateur qui leur permet d’effectuer leur baptême derrière la caméra.

Le concept du film, loin d’être inintéressant, consiste à mixer le motif classique du survival champêtre avec des données anthropologiques. Et de fait, les héros d’Humains sont des paléontologues. Il s’agit du professeur Schneider (Philippe Nahon), de son fils Thomas (Lorant Deutsch) et de son étudiante assidue Nadia (Sara Forestier), partis tous trois dans les Alpes Suisses pour confirmer une théorie révolutionnaire selon laquelle les hommes de Neanderthal auraient vécu plus longtemps que prévu et auraient donc évolué parallèlement à l’homo sapiens. Sur leur route, ils croisent une famille tombée en panne (Dominique Pinon, Manon Tournier et Elise Otzenberg) qu’ils acceptent d’accompagner jusqu’au village le plus proche. Sauf qu’un accident imprévu plonge nos six protagonistes dans une forêt hostile où d’étranges individus semblent les épier et leur tendre des pièges. Qui sont donc les agresseurs d’Humains ? Des bouchers en retraite anticipée ? Des autochtones consanguins ? Des chasseurs en quête d’un nouveau gibier ? Pour ceux qui n’auraient pas encore deviné et qui souhaiteraient garder une surprise totale, la lecture de ce qui suit est fortement déconseillée. Pour les autres, vous l’avez compris, il s’agit d’une peuplade d’hommes préhistoriques ayant miraculeusement survécu jusqu’à nos jours et cherchant à capturer toutes les femelles passant à leur portée pour perpétuer leur race.

Quand La Colline a des yeux rencontre La Guerre du feu

L’idée a le mérite d’être originale, et possède le potentiel terrifiant d’une Colline a des yeux mâtinée de Guerre du feu. Hélas, entre le papier et l’écran, il y a un fossé que le film ne franchit pas sans encombre. Plusieurs raisons expliquent cet état de fait : des comédiens visiblement peu convaincus par leurs personnages (même Dominique Pinon, d’ordinaire si charismatique, peine ici à faire exister le père caricatural qu’il interprète), un scénario qui aurait mérité pas mal de polissage et une réécriture sacrément plus affûtée des dialogues, une mise en image un peu tristoune malgré l’indéniable photogénie des décors naturels, et des « bad guys » qui déclenchent des sourires au lieu d’effrayer. Car la présence anachronique de ces Néanderthals affublés de peaux de bêtes et grognant dans les bois a plus l’effet d’un gag que d’une vision cauchemardesqueHumains était-il une fausse bonne idée ? Probablement, et l’on ne peut s’empêcher de penser que Jacques-Olivier et Pierre-Olivier, munis d’un script digne de ce nom, pourraient faire des merveilles.

© Gilles Penso

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LA DERNIERE MAISON SUR LA GAUCHE (2009)

Ce remake brutal, intense et sans concession du premier long-métrage de Wes Craven est une excellente surprise

LAST HOUSE ON THE LEFT

2009 – USA

Réalisé par Dennis Iliadis

Avec Monica Potter, Sara Paxton, Tony Goldwyn, Garret Dillahunt, Riki Lindhome, Martha Macisaac, Spencer Treat Clark, Aaron Paul

THEMA TUEURS

Lorsqu’une nouvelle version de La Dernière maison sur la gauche fut annoncée chez Universal, toutes les craintes étaient permises. Comment un grand studio allait-il pouvoir préserver la brutalité sans concession du premier long-métrage de Wes Craven ? Certes, le succès de La Colline a des yeux d’Alexandre Aja prouvait qu’une relecture intelligente de l’œuvre du père de Freddy Krueger était possible. Nos craintes étaient-elles atténuées pour autant ? Pas vraiment… Jusqu’à ce que le résultat ne s’impose comme une réussite fulgurante. Car la nouvelle Dernière maison sur la gauche est un choc cinématographique ultime, un film enragé au moins aussi traumatisant que son modèle, mêlant les violences physiques et psychologiques en un redoutable cocktail dont personne ne pourra décemment ressortir indemne.

Force est de reconnaître que le choix du réalisateur grec Dennis Iliadis, auteur d’un très remarqué Hardcore en 2004, est une excellente initiative du studio (qui, paraît-il, envisagea une bonne centaine de noms de metteurs en scène avant d’arrêter sa décision). Le film s’intéresse à la famille Collingwood (un père chirurgien, une femme aimante et une fille adolescente férue de natation), en vacances dans leur maison de campagne isolée sur les berges d’un lac paisible. Un soir, pour tromper l’ennui de ces congés autarciques, Mari décide de passer la soirée avec son amie Paige. Lorsque toutes deux se lient avec le jeune Justin, logé dans un motel aux alentours, elles ignorent que le père de ce dernier, Krug, est un tueur psychopathe en cavale. Flanqué de sa compagne Sadie et de son frère Francis, au moins aussi déséquilibrés que lui, Krug prend les filles en otage et le cauchemar commence…

Le point de non retour

Les principales péripéties imaginées par Wes Craven ont donc été reproduites ici, ce qui n’empêche pas les scénaristes Adam Alleca et Carl Ellsworth de nous réserver de nombreuses surprises, notamment avec un prologue mouvementé et surtout une seconde partie de métrage modifiant quelque peu les données initiales pour ménager de nombreux rebondissements inattendus. Or cette seconde partie était justement l’un des points faibles de l’originale Dernière maison sur la gauche, atténuant légèrement la force du propos de Craven par quelques incohérences comportementales. De là à affirmer que le remake surpasse l’original, il n’y a qu’un pas que chacun sera libre de franchir ou non. L’impact du film repose beaucoup sur la justesse de ses comédiens. Aucune star ne pointe ici le bout de son nez, et la crédibilité des protagonistes y gagne en force, d’autant que les acteurs donnent de leur personne jusqu’à effectuer eux-mêmes bon nombre de cascades violentes. En tête d’affiche, Garret Dillahunt, personnage récurrent de plusieurs séries TV (Urgences, Les 4400, Deadwood, Les Chroniques de Sarah Connor), succède au pourtant inoubliable David Hess, interprète de Krug en 1972, composant un tueur impressionnant et massif. Et si le final semble absoudre les héros de leurs méfaits, laissant la légitime défense « excuser » leurs basculements, ce n’est qu’un leurre, comme le prouve une dernière séquence nihiliste à souhait.

© Gilles Penso

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MEURTRES A LA SAINT VALENTIN 3D (2009)

Patrick Lussier nous propose le remake en relief d'un sympathique slasher des années 80

MY BLOODY VALENTINE 3D

2009 – USA

Réalisé par Patrick Lussier

Avec Jensen Ackles, Jaime King, Kerr Smith, Kevin Tighe, Edi Gathegi, Tom Atkins, Betsy Rue, Megan Boone

THEMA TUEURS

Meurtres à la Saint-Valentin 3D est le remake en relief d’un sympathique slasher qui bénéficiait d’un scénario riche en rebondissements, d’un décor de mine claustrophobique et d’un tueur impressionnant engoncé dans une tenue de mineur et armé d’une pioche. Ces trois atouts sont évidemment au cœur du remake de Patrick Lussier. L’intrigue se situe dans la petite ville minière d’Harmony, théâtre d’un drame épouvantable. Suite à une erreur de débutant, le jeune mineur Tom Hanniger provoqua la mort de cinq hommes. Traumatisé, Harry Warden, l’unique survivant, se réveilla de son coma un an plus tard, le jour de la Saint-Valentin, et s’en alla occire vingt-deux personnes à coups de pioche avant d’être abattu. Une décennie plus tard, Tom Hanniger revient à Harmony pour tourner la page. Or il semble que le tueur de la Saint-Valentin soit de retour…

Certes, le scénario ne transcende pas vraiment un genre déjà très codifié, et les personnages n’échappent pas à un certain stéréotype. Mais qu’importe. L’intérêt du film est ailleurs, et les spectateurs venus éprouver le grand frisson en ont largement pour leur argent. Il faut d’abord saluer la mise en scène exemplaire d’un Patrick Lussier que l’on connut bien moins inspiré. Collaborateur régulier de Wes Craven dont il monta plusieurs films, il passa à la mise en scène sans panache avec des œuvres telles que The Prophecy 3, Dracula 2001 ou La Voix des Morts 2. Ici pourtant, il nous surprend par une inventivité permanente et des choix artistiques de premier ordre. Du générique de début extrêmement graphique jusqu’aux dernières péripéties d’un climax mouvementé, ce nouveau Meurtres à la Saint-Valentin dépasse largement son modèle en terme d’efficacité et ne recule devant aucun excès pour satisfaire les fans d’horreur.

Coups de pioche dévastateurs

Du coup, les meurtres s’avèrent particulièrement gratinés. Extrêmement violents mais jamais complaisants, les effets gore surprennent par leur outrance et démontrent à quel point une pioche peut faire des ravages sur un corps humain ! C’est là que le visionnage du film en relief gagne le plus d’impact. Car l’arme acérée jaillit littéralement au visage du spectateur, quand ce ne sont pas les différents organes arrachés qui voltigent dans la salle de cinéma, muant quasiment le film en attraction de fête foraine ! Peu soucieux des réactions de la censure, le cinéaste s’offre même une longue séquence mettant en scène une victime féminine intégralement nue, les généreuses rondeurs de la demoiselle gagnant évidemment en volume grâce à la 3D ! Pour ludique qu’il soit, l’emploi du relief ne se limite pas pour autant à projeter des objets, des morceaux de cadavres ou des poitrines girondes au public. Lussier sait dépasser la simple gadgétisation pour doter sa mine souterraine d’une profondeur étouffante et pour enrichir son langage cinématographique, disséminant parfois à l’avant-plan des éléments (objets ou personnages) amenés à jouer un rôle crucial au sein de sa dramaturgie. Même la scène érotique sus-citée utilise la nudité de son infortunée protagoniste comme support de suspense. Bref, voilà un bel exercice de style, qui exploite enfin avec richesse l’immense potentiel du cinéma en trois dimensions.

 
© Gilles Penso

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