L’HORRIBLE INVASION (1977)

Un film d'autant plus terrifiant qu'il utilise de véritables tarentules et très peu d'effets spéciaux

KINGDOM OF SPIDERS

1977 – USA

Réalisé par John Bud Cardos

Avec William Shatner, Tiffany Bolling, Woody Strode, Lieux Dressler, David McLean, Natasha Ryan, Altovise Davis

THEMA ARAIGNEES

L’Horrible invasion est quasiment dénué d’effets spéciaux, à l’exception d’une poignée de trucages pyrotechniques et de matte paintings, et décrit pourtant les attaques d’araignées les plus terrifiantes jamais montrées sur un écran. Il faut dire que les dresseurs ont effectué là un travail remarquable, et que les comédiens ont beaucoup donné de leur personne, n’hésitant pas à côtoyer de très près les arachnides velues. Cela commence par quelques manipulations des grosses bestioles à mains nues, et s’achève par la plupart des comédiens recouverts de la tête aux pieds de tarentules gigotantes ! Après un générique qu’on croirait issu d’un western, où Dorsey Brunette pousse une petite chansonnette folk, l’intrigue s’amorce avec l’enquête sur la mort mystérieuse de nombreux animaux domestiques, dans une petite ville d’Arizona nommée Verde Valley. Intrigué, le vétérinaire Robert « Rack » Hansen (William Shatner) envoie des échantillons du sang des victimes à un laboratoire. En guise de réponse, il reçoit la visite du docteur Ashley (Tiffany Bolling), une biologiste qui lui déclare tout de go que les animaux sont morts suite à la morsure de plusieurs araignées.

L’incrédulité amusée du vétérinaire et des habitants de la ville fait place à la panique lorsque ceux-ci se retrouvent menacés par des milliers de tarentules migratrices, affamées à cause de l’usage massif de DDT ayant éliminé leur nourriture habituelle. Celles-ci se mettent à envahir les rues de la ville, s’organisant en armées redoutables et carnassières… Deux ans avant de revenir sur le devant de la scène avec la première adaptation cinématographique de Star Trek, William Shatner prouve ici que ses talents de comédien ne se limitent pas à l’interprétation du capitaine Kirk, en campant ce vétérinaire sympathique mais un peu rustre qui se prend pour un cow-boy à l’ancienne.

Le capitaine Kirk à la rescousse !

Parmi les séquences les plus mémorables du film, on note l’automobiliste dont le siège est peu à peu envahi d’araignées jusqu’à ce qu’une d’entre elles, cachée derrière le pare-soleil, se jette sur son visage ; l’aviateur censé pulvériser de l’insecticide qui se retrouve envahi dans son cockpit par des dizaines de tarentules et qui finit par se crasher dans une grange ; la femme qui, voulant se débarrasser d’une grosse bestiole rampant sur elle, tire un coup de pistolet sur sa propre main et la fait éclater en morceaux ; la petite fille assaillie par les horreurs rampantes dans son lit ; les cadavres exsangues enfermés dans des cocons de toiles ; ou encore le rat agressé par les voraces invertébrés. La dernière partie du film confine à l’apocalyptique, quand l’intégralité de la population de Verde Valley cède à la panique sous les assauts massifs des milliers de tarentules, tandis qu’une poignée de survivants se réfugie dans un hôtel… Jusqu’au final, dantesque, assénant au public la définitive suprématie des araignées qui justifie le titre original Kingdom of the Spiders. Bref, L’Horrible invasion est le film ultime sur les attaques d’araignées, un chef d’œuvre du genre qui demeurera probablement inégalé, et qu’il convient de fortement déconseiller aux arachnophobes, sous peine de terribles cauchemars !
 

© Gilles Penso

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LE ROYAUME INTERDIT (2008)

Le co-réalisateur du Roi Lion met en scène Jackie Chan et Jet Li dans cette relecture moderne du mythe du Roi Singe

THE FORBIDDEN KINGDOM

2008 – USA

Réalisé par Rob Minkoff

Avec Michael Angarano, Jackie Chan, Jet Li, Liu Yifei, Li Bingbing, Collin Chou

THEMA VOYAGES DANS LE TEMPS

On ne pensait pas Rob Minkoff capable d’un tel prodige. Si le réalisateur avait séduit les amateurs d’animation en co-signant Le Roi Lion, son passage à la prise de vue réelle était resté très anecdotique. En effet, les deux Stuart Little et Le Manoir hanté et les 999 fantômes, tout sympathiques qu’ils soient, n’avaient rien pour marquer durablement les mémoires. La surprise en découvrant les qualités artistiques et techniques du Royaume interdit n’en est que plus grande. Le film commence aux Etats-Unis et prend pour héros Jason Tripitika, un garçon de 17 ans féru d’arts martiaux et de cinéma asiatique. D’où un superbe générique sur fond de posters mettant en vedette Bruce Lee, soutenu par une vivace partition « seventies » composée par David Buckley.

Jason n’est pas un lycéen extrêmement populaire, et l’un de ses refuges favoris est la petite boutique du quartier chinois tenue par le vieux Hop, une échoppe qu’on croirait issue de Gremlins et dans laquelle notre héros vient régulièrement s’approvisionner en DVD incunables. Un soir, un groupe de malfrats décide de cambrioler la boutique avec la complicité involontaire de Jason. Abattu par un coup de feu, Hop a tout juste le temps de remettre au jeune homme une longue canne ornée d’un singe en bronze et de lui faire promettre de la restituer à son propriétaire. Pour échapper aux voleurs, Jason saute du haut d’un toit avec la canne… et se retrouve propulsé dans la Chine médiévale. Là, il se heurte à la redoutable armée de Jade (Collin Chou). L’ivrogne Lu Yan (Jackie Chan), un moine taciturne (Jet Li) et une jolie guerrière (Liu Yifei) décident d’aider Jason à retrouver le propriétaire de la canne, qui n’est autre que le légendaire Roi Singe, pétrifié par un sort du maléfique Jade…

Le choc de deux titans

Les aventures du Roi Singe ont maintes fois été adaptées à l’écran, notamment sous forme de dessins animés. Mais rarement ce personnage mythique eut autant de panache que sous les traits de Jet Li, s’accaparant ici un double rôle antithétique avec une conviction indubitable. Jackie Chan, pour sa part, reprend avec facétie les composantes du Drunken Master qu’il incarnait trente ans plus tôt sous la direction de Yuen Wo Ping. Le premier affrontement de Li et Chan dans un monastère abandonné est un véritable morceau d’anthologie. Hollywood matérialise ainsi un fantasme que même les cinéastes de Hong Kong n’étaient pas parvenus à réaliser : le choc de deux titans, deux générations d’acteurs et deux figures incontournables des arts martiaux cinématographiques. Et l’on ne peut qu’applaudir la démarche de Rob Minkoff, respectant tellement l’imagerie, l’atmosphère et les thématiques des films d’époque asiatiques qu’on jurerait parfois avoir affaire à une production locale, agrémentée par des combats virevoltants, de splendides effets visuels et une bande originale très inspirée. Mené tambour battant, gorgé d’humour, dominé par la figure hautaine d’un super-vilain qui semble tout droit échappé des Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin, Le Royaume Interdit s’apprécie avec des yeux d’enfants et un cœur léger, jusqu’à un dénouement espiègle et plein de promesses.

© Gilles Penso

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L’AU-DELA (1981)

Le film le plus gore de Lucio Fulci est un poème macabre qui nous transporte jusqu'aux tréfonds de l'Enfer

L’ALDILA

1981 – ITALIE

Réalisé par Lucio Fulci

Avec Catriona MacColl, David Warbeck, Cinzia Monreale, Antoine Saint-John, Veronica Lazar, Anthony Flees

THEMA ZOMBIES I ARAIGNEES

A peine a-t-il refermé l’une des portes de l’Enfer à la fin de Frayeurs que Lucio Fulci s’empresse d’en ouvrir une autre l’année suivante. Ici, le maître transalpin pousse encore plus loin les expérimentations du film précédent, ne s’encombrant quasiment plus de scénario pour pouvoir accumuler un maximum de séquences insolites et de moments d’horreur visuelle extrême. Tout commence à la Nouvelle Orléans, en 1927. Un groupe de villageois armés de chaînes et de gourdins pénètre dans un hôtel, monte au numéro 36 et agresse violemment son occupant, le peintre Schweik, qui a osé se lancer dans une représentation picturale de l’Enfer. Accusé de sorcellerie, le pauvre diable est déchiqueté à coups de chaînes, crucifié et défiguré à la chaux vive, rien que ça !

Cinquante bonnes années plus tard, la belle Lisa Meddle hérite de l’hôtel et s’y installe avec ses employés. L’horreur se met alors à déferler à un rythme métronomique, sans réelle logique, mais avec un excès assez hallucinant. Un ouvrier qui réparait le toit est précipité dans le vide, un plombier a l’œil arraché par la main livide d’un mort-vivant surgi de la cave, son épouse est lentement défiguré par un bocal d’acide en proie à la lévitation, sa fille est menacée par le mélange de sang et d’acide qui rampe au sol comme un blob menaçant, l’associé de Lisa est dévoré vivant par de grosses araignées bien velues alors qu’il se renseignait à la bibliothèque sur l’origine de l’hôtel, une jeune aveugle a la gorge arrachée par son chien soudain enragé, une gouvernante est agressée par le cadavre du plombier qui lui transperce le crâne avec un clou…

Surréalisme horrifique

L’outrance de ces séquences gore le dispute à leur gratuité, mais cette démesure sans fondement est tellement assumée qu’on finit par l’accepter sans trop de réticence. Les effets spéciaux de Giannetto de Rossi ne font pas dans la finesse, les peaux arrachées ressemblant à du caoutchouc et les yeux à du plastique. Ils demeurent pourtant extrêmement efficaces, grâce à l’inventivité du montage et des effets sonores. Le fin mot de l’histoire est l’origine de l’hôtel, qui s’avère avoir été bâti sur l’une des sept portes de l’Enfer. Or, ceux qui ont vu Frayeurs savent bien que lorsque l’une de ces portes est ouverte, les morts se réveillent pour dévorer les vivants. D’où cette séquence finale cauchemardesque au cours de laquelle Lisa et le médecin John McCabe sont pourchassés dans un hôpital par une horde de zombies directement inspirés de ceux de Romero, et se comportant de fort identique manière. Pour leur échapper, nos héros se réfugient dans le sous-sol, qui communique bizarrement avec celui de l’hôtel, les deux bâtiments étant pourtant séparés de plusieurs kilomètres. Fulci cultive ainsi le paradoxe spatio-temporel, jusqu’à ce que ses protagonistes ne se retrouvent carrément en Enfer, et que la vision qu’ils ont du macabre décor soit identique, quel que soit l’angle sous lequel ils le regardent. Le cinéaste prouve alors plus que jamais son habileté, car avec un budget limité, un peu de terre battue, du brouillard et une dizaine de faux cadavres à demi-ensevelis, il nous livre une des visions de l’Enfer les plus mémorables que le cinéma d’épouvante nous ait offertes à ce jour.

© Gilles Penso

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DEUXIÈME SOUS-SOL (2007)

Adoubé par son producteur Alexandre Aja, Franck Khalfoun isole dans un parking une jeune femme et un dangereux psychopathe

P2

2007 – USA

Réalisé par Franck Khalfoun

Avec  Rachel Nichols, Wes Bentley, Simon Reynolds, Grace Lynn Kung, Paul Sun-Hyung Lee

THEMA TUEURS

Avec Haute tension et le remake de La Colline a des yeux, Alexandre Aja et son fidèle co-scénariste Grégory Levasseur ont révélé une passion indéfectible pour le cinéma d’horreur brut et sans concession, hérité des premières œuvres de Tobe Hooper, Wes Craven et John Carpenter. A l’occasion de Deuxième sous-sol, dont l’idée leur vint à la lecture d’un fait divers survenu dans un parking parisien, ils cèdent le fauteuil du réalisateur à Franck Khalfoun. Le soir de Noël, Angela Bridges (Rachel Nichols) reste au bureau plus tard que ses collègues pour finaliser un important contrat avant de pouvoir rejoindre sa famille pour le repas du réveillon. Lorsqu’elle gagne le parking au niveau P2 pour récupérer sa voiture, il n’y a plus grand monde dans le building, et c’est avec beaucoup de contrariété qu’elle constate que son moteur refuse de démarrer. Fort heureusement, Thomas (Wes Bentley), le sympathique gardien du parking, lui propose son aide. Mais le soulagement n’est que de courte durée : Thomas est en effet un homme dangereux et obsessionnel qui surveille Angela depuis des mois et rêve d’en faire sa conquête. Bien décidé à ne pas passer la soirée de Noël seul dans sa loge, il assomme la jeune femme, la ligote, et la plonge dans une nuit de cauchemar dont elle sera seule à pouvoir s’échapper.

L’argument de Deuxième sous-sol est pour le moins efficace, et force est de constater que Franck Khalfoun en tire parti du mieux qu’il peut, assumant jusqu’au bout l’unité de lieu et de temps qui constituent le concept même du film. Si Wes Bentley (que le grand public put découvrir dans American Beauty de Sam Mendes) n’est pas le plus charismatique des psychopathes, Rachel Nichols (partenaire de Jennifer Garner dans la dernière saison d’Alias) est la vraie révélation de Deuxième sous-sol. Belle, crédible, sensible, elle bascule peu à peu dans une bestialité féroce seule susceptible de lui sauver la vie et de l’arracher aux griffes de son geôlier. En ce sens, les thématiques de P2 et de La Colline à des yeux se répondent avec une certaine symétrie. Dans les deux cas, nous avons en effet affaire à une victime qui ne peut affronter le monstre qui l’oppresse qu’en se transformant elle-même en monstre. Plus psychologique que physique, la terreur orchestrée par Khalfoun joue sur les peurs primales et universelles : le noir, le froid, l’inconnu, la claustrophobie, le vertige et bien sûr la mort.

Huis-clos souterrain

Le choix d’un parking souterrain, formidablement mis en lumière par Maxime Alexandre (et filmé dans un vrai parking de Toronto pendant soixante nuits consécutives), s’y prête à merveille. Mais au-delà de ses séquences de suspense pur et dur, le film nous réserve l’un des meurtres les plus brutaux et les plus sanglants qui nous aient été donnés de voir, assené aux spectateurs avec une telle rudesse que le traumatisme ainsi créé se répercute sur le restant du métrage sans que le metteur en scène n’ai besoin par la suite de recourir à une telle violence. Malgré tous ces atouts, Deuxième sous-sol ne passionne pas outre mesure, et laissera une impression bien moins durable que les films qu’Aja dirigea lui-même, car la plupart des péripéties obéissent à un schéma très classique, jusqu’à un dénouement pour le moins prévisible. Une œuvre efficace mais routinière, en somme.

© Gilles Penso

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ARAC ATTACK (2002)

Une production Roland Emmerich qui sature l'écran d'araignées géantes soudain lâchées dans la nature

EIGHT LEGGED FREAKS

2002 – USA

Réalisé par Ellory Elkayem

Avec David Arquette, Kari Wuhrer, Scott Terra, Scarlett Johansson, Doug E. Doug, Rick Overton, Leon Rippy, Matt Czuchry

THEMA ARAIGNEES

La promotion faite autour de Arac Attack évoquait beaucoup celle de L’Invasion des araignées géantes en 1975, sauf qu’ici, avec Roland Emmerich et Dean Devlin à la production, les images de synthèse haut de gamme de la compagnie CFX et le fantasticophile Ellory Elkayem derrière la caméra, on s’attendait tout de même à autre chose que la série Z de Bill Rebane. Et effectivement, les séquences spectaculaires et audacieuses abondent dans Arac Attack, d’autant que le mélange de plusieurs espèces d’araignées géantes permet de varier les plaisirs : les sauteuses qui poursuivent une équipe de motocross, la tarentule colossale qui renverse voitures et camions sur la route, les tisseuses qui enferment leurs victimes dans un cocon…

La qualité de la 3D est variable, oscillant entre l’hyperréalisme et l’animatique de jeu vidéo, mais dans l’ensemble la dynamique des arachnides est mise en scène avec beaucoup d’efficacité. D’autant que le film, ne s’embarrassant pas des longues séquences d’exposition généralement de mise dans les films catastrophe, ne connaît guère de pertes de rythme, entrant assez vite dans le vif du sujet. Question scénario, il faut avouer que Elkayem ne s’est pas excessivement creusé les méninges. Le gigantisme soudain des bestioles octopodes est simplement expliqué par des produits chimiques déversés accidentellement dans l’eau par un camionneur distrait, comme dans les années 50. L’eau contaminée est absorbée par des insectes, eux-mêmes croqués par les nombreuses araignées que possède le propriétaire d’une ferme exotique interprété par Tom Noonan, l’inoubliable tueur du Sixième sensDès lors, les arachnides se mettent à croître plus que de raison, envahissant bientôt une tranquille petite ville d’Arizona qui répond au doux nom de Prosperity. 

Des monstres conçus pour le grand public

Fidèles à leurs habitudes, Emmerich et Devlin puisent leur inspiration dans les productions Spielberg. Mais ici, contrairement à ce qu’on aurait pu penser, c’est moins Arachnophobie que Gremlins qui sert de mètre étalon. Les araignées géantes sont blagueuses, elles attaquent les habitants avec une bonne humeur apparente, et elles poussent même des petits cris façon Mogwaïs ! Cette approche évacue forcément tout potentiel horrifique, et les amateurs d’épouvante en sont pour leurs frais. Pour suivre cette logique « familiale », le gore ne pointe jamais le bout de son nez, et même la séquence des arachnides qui emplissent la bouche d’un ouvrier tourne à la farce. Nous sommes bien loin des débordements de L’Au-delà ! Cette tendance au spectacle grand public est confirmée par la gentille bluette entre David Arquette et Kari Wuhrer, qui sous-tend mollement l’intrigue générale. Du coup, l’assaut final dans le supermarché laisse un peu indifférent, malgré des clins d’œil manifestes au Zombie de George Romero, tout comme le happy end assez convenu. Le court-métrage Larger Than Life, qu’Ellory Elkayem réalisa en 1997 et qui ne mettait en scène qu’une seule héroïne et qu’une seule araignée, était à vrai dire bien plus efficace que cette superproduction très modérément inspirée.

 

© Gilles Penso

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L’INVASION DES ARAIGNEES GEANTES (1975)

L'affiche promet un film d'horreur spectaculaire, mais les effets spéciaux ont hélas beaucoup de mal à suivre !

GIANT SPIDER INVASION

1975 – USA

Réalisé par Bill Rebane

Avec Steve Brodie, Barbara Hale, Alan Hale Jr, Robert Easton, Leslie Parrish, Christiane Schmidtmer, Kevin Brodie, Tain Bodkin

THEMA ARAIGNEES

Œuvre culte pour les uns, nanar indécrottable pour les autres, L’Invasion des araignées géantes est un film pour le moins ambitieux, sérieusement réfréné hélas par des moyens plus que limités. Le récit s’amorce par un postulat science-fictionnel des plus hasardeux. L’ouverture d’un trou noir dans l’espace provoque en effet une pluie de météorites qui s’abattent sur la Terre, juste derrière une ferme du Wisconsin, via un trucage optique des plus hasardeux. Des couleurs psychédéliques et des lumières mouvantes maladroitement incrustées derrière la maisonnette symbolisent en effet ce crash venu d’outre-espace. Le couple de fermiers découvre dans les bois avoisinants des dizaines de pierres rondes qu’ils ramènent chez eux. En les ouvrant, ils y trouvent avec joie des myriades de diamants. Ce qu’ils ne voient pas, en revanche, sans doute aveuglés par l’appât du gain, c’est que chaque pierre abrite une tarentule qui s’en extrait lentement et part se cacher aux quatre coins de la maison. Les premières séquences de suspense, au cours desquelles les bestioles velues rampent à deux pas des humains qui ne les voient pas, s’avèrent plutôt efficaces, d’autant que les spécimens choisis sont particulièrement hideux. Mais pour justifier le titre, le réalisateur ne pouvait pas se contenter de tarentules de taille normale. Il passe donc au calibre supérieur, et là rien ne va plus, car les effets spéciaux ont beaucoup de mal à suivre.

La première « araignée géante » est une espèce de peluche grosse comme un chat qui surgit d’un tiroir, provoquant aussitôt les hurlements de la femme du fermier et les rires du spectateur. L’infortunée protagoniste s’enfuit de sa chambre, s’empêtre dans une toile au centre de laquelle trône une jolie petite araignée en plastique parfaitement immobile, puis trouve refuge dans la grange. Là, un amas de poils inerte censé représenter une araignée de la taille d’un gros chien lui tombe dessus. Et le rire du public de redoubler. Mais ce n’est rien à côté du très gros modèle, c’est-à-dire un arachnide de quatre mètres de long qui démolit une maison, grimpe sur une voiture, avale une ou deux personnes puis sème la panique dans la fête foraine du coin.

Une voiture déguisée en araignée géante

Le monstre est en fait une espèce de marionnette mécanique de foire, mue par une Vokswagen, qui agite ses pattes en tous sens. Si la bébête fait presque illusion dans les plans lointains et furtifs où elle se déplace en pleine campagne, elle manque singulièrement de conviction dans les gros plans, notamment à cause de ses deux grands yeux sphériques et blancs pas crédibles pour un sou. A vrai dire, le trucage n’est pas beaucoup moins efficace que celui utilisé pour les fourmis géantes de Des monstres attaquent la ville, mais nous étions alors en 1954. Vingt ans plus tard, les spectateurs étaient en droit d’espérer des effets plus sophistiqués. Le monstre est finalement éliminé par les flammes, et se met alors à fondre en une série de gros plans dégoulinants. Vaguement calquée sur Tarantula, cette mise à mort surréaliste met un point final à ce film bizarroïde, hésitant sans cesse entre l’horreur des années 70 et la science-fiction des années 50 sans parvenir à se décider.

© Gilles Penso

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SILENT HILL (2006)

Cinq ans après Le Pacte des loups, Christophe Gans signait cette adaptation très soignée du célèbre jeu vidéo de Konami

SILENT HILL

2006 – FRANCE / CANADA

Réalisé par Christophe Gans

Avec Radha Mitchell, Sean Bean, Laurie Holden, Deborah Kara Unger, Jodelle Ferland, Tanya Allen, Kim Coates, Alice Krige

THEMA DIABLE ET DEMONS

Alors qu’il finalisait Le Pacte des loups, Christophe Gans annonçait maints projets fort alléchants, dont les moindres n’étaient pas des adaptations de « 20 000 Lieues sous les Mers » ou de la bande dessinée « Rahan ». Face à la difficulté liée au montage financier de tels films, il se rabattit sur la transposition sur grand écran du jeu culte « Silent Hill », qui présentait le double intérêt de proposer un univers horrifique original et de s’éloigner du traditionnel schéma « shoot’em up ». Epaulé par le scénariste Roger Avary, le cinéaste s’est efforcé de rester le plus fidèle possible au jeu de Konami, avec toutefois une entorse importante : le changement de sexe du personnage principal. L’héroïne de Silent Hill est Rose Da Silva, une jeune mère désemparée face aux crises de somnambulisme de plus en plus fréquentes de sa fille adoptive Sharon, évoquant dans son sommeil la ville abandonnée de Silent Hill. Décidée à comprendre le mal dont souffre son enfant, Rose passe outre l’avis de son époux Christopher et emmène Sharon dans la ville en question. La bourgade est à l’abandon depuis des années, une pluie de cendres y flotte perpétuellement… et soudain Sharon disparaît. Rose se lance à sa poursuite et découvre un univers terrifiant dans lequel, dès que paraissent les ténèbres, surgissent d’abominables créatures qui semblent liées à une ancestrale malédiction.

Œuvre résolument plus mature que Crying Freeman et Le Pacte des loupsSilent Hill n’a rien du patchwork de références cinéphiliques et s’inscrit dans un univers cohérent et maîtrisé. Il faut reconnaître que Gans parvient à construire une atmosphère des plus étranges, plongeant à plusieurs reprises dans un surréalisme total que ne peut décemment renier le créateur du jeu, Akira Yamaoka, lui-même très inspiré par Francis Bacon. Visuellement, le film est donc une indéniable réussite, mais le réalisateur se laisse plusieurs fois piéger par sa propre virtuosité, la recherche picturale l’emportant trop souvent sur l’émotion. Témoin cette séquence où Rose, croyant enfin retrouver sa fillette, avance lentement vers elle. Au lieu de s’approcher des visages pour créer un lien intime et renforcer l’empathie, la caméra se met à virevolter loin des personnages, avec beaucoup de grâce, certes, mais sans la moindre justification.

Surréalisme horrifique

L’autre travers du film est la nature excessive des manifestations surnaturelles qu’il met en scène. Le public est prêt à s’effrayer face à une dizaine de gros cafards rampant sur les héros. Mais des centaines de milliers de cancrelats grands comme des chats sont trop peu réalistes pour convaincre. Du coup, lorsque l’horreur est plus tangible, elle fonctionne mieux. Notamment lorsque « Pyramide Rouge » menace de transpercer les protagonistes à l’aide d’une lame colossale, ou lorsqu’apparaît sur le bord de la route un épouvantable homme difforme qui semble prisonnier de son propre corps. Dommage que l’une des plus belles idées du scénario – la co-existence simultanée de quatre mondes parallèles dans le même espace – ne soit qu’évasivement évoquée par le scénario. Restent quelques très belles séquences, et une poignée d’effets gore nous rappelant que Christophe Gans côtoya jadis Brian Yuzna à l’occasion de Necronomicon.
 

© Gilles Penso

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DARK CITY (1998)

Le réalisateur de The Crow met son sens de l'esthétisme au service d'un film de science-fiction surprenant nimbé d'une atmosphère de film noir

DARK CITY

1998 – USA

Réalisé par Alex Proyas

Avec Rufus Sewell, Kiefer Sutherland, Jennifer Connelly, Richard O’Brien, Ian Richardson, William Hurt, Bruce Spence, Colin Friels

THEMA MONDES PARALLELES ET MONDES VIRTUELS I EXTRA-TERRESTRES

On connaissait les talents d’esthète d’Alex Proyas, grâce aux très photogéniques images de The Crow, mais il a fallu attendre Dark City pour découvrir ses merveilleux dons de conteur d’histoire. Car cet étonnant essai de science-fiction combine une direction artistique prodigieuse et un scénario en tous points remarquable. La cité sombre qui donne son titre au film est une ville rétro-futuriste héritée de Blade Runner et de Batman, plongée dans une nuit permanente et dans une routine tranquille à laquelle s’adonnent tous ses habitants. Jusqu’au jour où l’un d’entre eux, John Murdoch (Rufus Sewell), découvre malgré lui une faille dans cette mécanique trop bien huilée. Tous les soirs, à minuit, la population entière s’endort, et d‘étranges individus au crâne rasé et au long manteau noir pratiquent ce qu’ils nomment le « tuning» : les buildings se modifient, l’architecture complète de la ville se transforme, et chaque habitant change de personnalité, de métier, de statut social et de mémoire. Au réveil, la cité redémarre en intégrant sans s’en apercevoir tous ces changements.…

Sorti sur les écrans américains un an avant MatrixDark City présente avec le film des frères Wachowski de bien troublantes similitudes : le récit d’un « élu » découvrant que le monde dans lequel il vit n’est qu’une illusion savamment entretenue par des entités supérieures et développant des pouvoirs paranormaux, une photographie contrastée accentuant volontiers la part sombre de l’image, une esthétique art-déco empruntant de nombreux éléments graphiques aux années 30, moult séquences d’action situées sur les toits de la ville… On n’en finirait plus de citer les points communs entre les deux métrages, et l’on ne peut s’empêcher de préférer « l’original » à « la copie », même si Dark City est une œuvre à priori plus hermétique que le clinquant Matrix. Mais passées les premières minutes confuses du récit, tout se met en place avec beaucoup d’efficacité, et la fascination engendrée par l’aventure de John Murdoch et ses proches n’en finit plus de croître.

Les métamorphoses nocturnes de la ville

Dark City bénéficie d’un casting de premier choix, avec en tête le très étonnant Rufus Sewell en « élu » malgré lui, l’extraordinaire Kiefer Sutherland en médecin traître et boiteux (à des années-lumière du Jack Bauer de la série 24 heures chrono qui allait donner un second souffle à sa carrière), l’excellent William Hurt en policier mélancolique et bien sûr la délicieuse Jennifer Connelly en fiancée amnésique, que les fantasticophiles connaissent bien depuis PhenomenaLabyrinthe et Rocketeer« J’aime beaucoup passer d’un genre à l’autre, d’un film très spectaculaire à un drame ou une comédie plus intimiste » nous dit-elle. « A vrai dire je n’étais à priori pas très familière avec l’univers de la science-fiction. Mon attirance vers un projet n’est finalement pas liée à son genre mais à sa sensibilité et son sujet. » (1) Aux côtés de cette brillante distribution surgissent régulièrement d’inquiétants extra-terrestres, croisement contre-nature entre les cénobites d’Hellraiser et les cyclopes de La Cité des enfants perdus, qui passent leurs journées à étudier l’être humain, via de fort étranges expériences, afin de percer le secret de son âme. D’où le « tuning », servi par des effets spéciaux hallucinants, notamment lors d’une course-poursuite sur des toits en perpétuelle métamorphose. A l’issue d’une intrigue alambiquée et haletante, les aliens tirant les ficelles sont bien obligés de se rendre à l’évidence : les mécanismes de l’âme ne résident pas dans le cerveau des hommes mais dans leur cœur. Dark City s’achève ainsi sur une note poétique et rafraîchissante, un bol d’air bienvenu après tant de claustrophobie et de vertige.

(1) Propos recueillis par votre serviteur en novembre 2008

 

© Gilles Penso

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STAR WARS EPISODE III : LA REVANCHE DES SITH (2005)

La "prélogie" Star Wars s'achève sur un épisode plus sombre et plus violent que les précédents, annonçant l'avènement du Seigneur Vador

STAR WARS EPISODE III – REVENGE OF THE SITH

2005 – USA

Réalisé par George Lucas

Avec Hayden Christensen, Ewan McGregor, Natalie Portman, Ian McDiarmid, Samuel L. Jackson, Anthony Daniels, Kenny Baker

THEMA SPACE OPERA I ROBOTS I SAGA STAR WARS

Porté aux nues par la grande communauté des fans de Star Wars, considéré même chez les plus enthousiastes comme le meilleur épisode de la saga toute entière, cet Episode III doit probablement cet accueil chaleureux au fait qu’il boucle soigneusement la boucle amorcée avec La Menace fantôme, assurant avec panache le lien entre les deux trilogies. Et rien n’est plus gratifiant, pour un amateur de la première heure, que de s’entendre raconter par le détail les origines de son mythe favori. Voilà pourquoi La Revanche des Sith suscite autant de dithyrambes, même s’il s’handicape des mêmes scories que ses deux prédécesseurs, notamment un rythme déficient, une structure évasive et une mise en scène anonyme. Lorsque le film commence, la Guerre des Clones fait rage, ce qui nous vaut une séquence d’ouverture frénétique mixant la bataille spatiale finale du Retour du Jedi et les scènes de suspense situées à l’intérieur de l’Etoile Noire dans La Guerre des étoiles, d’où un léger sentiment de déjà-vu. Désormais, une franche hostilité oppose le Chancelier Palpatine au Conseil Jedi, et Anakin Skywalker est pris entre deux feux. Comme en outre ce dernier a la vision récurrente de sa bien-aimée Padmé mourant en accouchant de leur descendance, et que Palpatine lui promet le pouvoir de vaincre la mort pour peu qu’il bascule du côté obscur de la Force, le dilemme s’accroît.

Et c’est bien là que réside l’élément le plus intéressant du film : la lente transformation d’un jeune homme en monstre, par amour, par frustration et par ambition. Ce qui entraîne une inexorable altération de ses relations avec son maître Obi-Wan et avec une Padmé dont la vie ne semble tenir qu’à un fil. Pour le reste, La Revanche des Sith prend hélas trop souvent les allures d’une bande démo d’effets numériques dont l’accumulation et la surenchère finissent par desservir l’impact, malgré quelques beaux morceaux de bravoure comme le combat entre Obi-Wan et l’androïde quadrumane Dooku (hommage assumé à Ray Harryhausen et notamment au Voyage fantastique de Sinbad).

Les deux trilogies se raccordent

Reste un final dantesque et extrêmement noir, prenant d’abord les allures d’un combat à mort entre Anakin et Obi-Wan, et s’achevant sur un épilogue particulièrement osé, qui constitue en effet l’un des moments les plus fort de la saga, tous films confondus : un montage parallèle qui décrit à la fois l’enfantement dans la douleur des deux jumeaux Skywalker (Luke et Leïa) et la renaissance d’un Anakin horriblement mutilé sous forme du terrifiant Dark Vador. La notion de « prequel » remise au goût du jour par George Lucas prend donc tout son sens avec l’Episode III, qui narre la naissance de l’Empire, la mise au monde des futurs antagonistes, la destruction de l’ordre Jedi, le bannissement de Yoda sur la planète Dagobah, avec même en prime une petite apparition de Chewbacca. On comprend mieux l’enthousiasme des aficionados, même si, avec le recul, un seul film aurait probablement suffi pour relater les événements précédant La Guerre des étoiles. Car honnêtement, que de temps perdu entre les scènes importantes ! A l’occasion de ce troisième épisode, John Williams concocte une splendide partition, entremêlant avec grâce et emphase les thèmes qu’il développa pour les deux trilogies. C’est là tout l’art de Williams : quelques que soient les films auxquels il contribue, il est généralement le seul à ne décevoir personne.

 

© Gilles Penso

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WICKER MAN (1973)

Un policier bigot enquête sur la disparition d'une fillette et échoue sur une île où se pratiquent des cultes très étranges

THE WICKER MAN

1973 – GB

Réalisé par Robert Hardy

Avec Edward Woodward, Christopher Lee, Britt Ekland, Ingrid Pitt, Diane Cilento, Lindsay Kemp, Russell Waters, Aubrey Morris

THEMA DIEU, LES ANGES, LA BIBLE

C’est Anthony Shaffer, brillant scénariste de Frenzy et du Limier (d’après sa propre pièce), qui initia le projet The Wicker Man en s’inspirant du livre « Ritual » de David Pinner. Son idée initiale était de proposer une alternative aux films d’épouvante classiques qui inondaient depuis la fin des années 50 les salles de cinéma britanniques. Pari tenu, car The Wicker Man, à mi-chemin entre le drame horrifique, la satire sociale, la comédie musicale et l’exercice surréaliste, est un chef d’œuvre absolu réalisé de main de maître par Robert Hardy et agrémenté de magnifiques ballades folk signées Paul Giovanni. Le sergent Howie (Edward Woodward), un policier austère et bigot, débarque sur une île d’Ecosse pour enquêter sur la disparition d’une fillette nommée Rowan Morrison. Il découvre sur place une communauté joyeuse aux mœurs étranges. A l’auberge du coin, tout le monde entonne des chansons paillardes à l’attention de la jolie fille du tavernier, l’accorte Willow (Britt Ekland) qui, le soir même, chantonne en se déhanchant nue dans sa chambre pour séduire le policier. Dans les bois, le spectacle nocturne vaut aussi son pesant de cacahuètes : les couples y font l’amour par dizaines tandis que des femmes nues se lamentent contre des pierres tombales. Notre aimable sergent n’est pas au bout de ses surprises.

Au matin, les enfants chantent et dansent autour d’un mat phallique. « C’est l’image du pénis, qui est vénéré dans des religions comme la nôtre, car il symbolise les forces génératrices qui font la nature », explique joyeusement l’institutrice à ses collégiennes. « Les enfants trouvent qu’il est plus facile d’imaginer la réincarnation que la résurrection », poursuit-elle à l’attention de Howie lorsque celui-ci, outré par son enseignement, évoque le christianisme. Sur cette île qui semble frappée par une folie collective, les adultes mettent des grenouilles vivantes dans la bouche des enfants pour leur faire passer les maux de gorge, des arbres sont plantés sur les tombes avec le cordon ombilical du défunt accroché à une branche, les morts sont « protégés par l’éjaculation des serpents » et les jeunes filles dansent nues autour d’un feu pour être fécondées par les anciens dieux.

Le rôle préféré de Christopher Lee

Le tout-puissant Lord Summerisle (l’excellent Christopher Lee), petit-fils de celui qui colonisa l’île et raviva le culte païen des habitants, veille sur ce beau monde d’un regard bienveillant. Le voir chanter et danser pendant la fête des moissons, affublé d’une grande robe à fleurs et d’une longue perruque brune, est un spectacle tout à fait croquignol ! Mais la comédie burlesque vire finalement au drame horrifique lors du dernier quart d’heure du film, au moment de l’exhibition du colossal homme d’osier. The Wicker Man dénonce-t-il la foi chrétienne ou les rites païens ? Qu’importe ! Ici, aucune religion ne ressort grandie, et le message semble justement être agnostique. Trop de foi aveugle, trop de rites religieux mènent à la mort et à la destruction. Echec cuisant lors de sa sortie en 1973, The Wicker Man s’est mué depuis en œuvre culte générant une communauté de fans inconditionnels et très actifs. Quant à Christopher Lee, il est formel : à ses yeux, il s’agit du meilleur film de sa longue et prolifique carrière.

 

© Gilles Penso

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